Turquie

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Messagede Nico37 » 04 Aoû 2009, 10:06

Turquie - Harcèlement antisyndical : 32 syndicalistes demeurent sous les verrous

Bruxelles, 27 juillet 2009 : La Confédération syndicale internationale (CSI) et la Confédération européenne des syndicats (CES) ont adressé une lettre conjointe au Premier ministre de la Turquie, condamnant avec véhémence la vague incessante de persécutions, de licenciements arbitraires, de procédures judiciaires iniques et d’arrestations de membres de la Confédération des syndicats des employés publics (KESK), affiliée aux deux confédérations. A l’heure actuelle, 32 personnes demeurent sous les verrous et n’ont pas accès à une procédure régulière.

Le 15 août prochain doivent démarrer en Turquie les négociations collectives nationales portant sur les conditions d’emploi des salariés du secteur public. Or quand elles y font allusion, les autorités turques parlent de « pourparlers consultatifs collectifs », ce qui, en soi, représente une entorse à la Convention nº 98 de l’Organisation internationale du travail (OIT) relative à la négociation collective ratifiée par la Turquie. La CSI et la CES considèrent que ces événements, qui relèvent du harcèlement, affaiblissent la position de négociation du syndicat et représentent, par-là, une atteinte grave à la Convention nº 87 relative à la liberté d’association.

La CSI a déjà écrit au gouvernement turc à trois reprises (le 28 mai, le 15 juin et le 18 juin) pour dénoncer l’arrestation d’un grand nombre de membres et de dirigeants de la KESK et de l’une de ses principales organisations affiliées, le syndicat des enseignants Egitim-Sen. Trente-cinq d’entre eux ont été arrêtés le 28 mai et 22 d’entre eux demeuraient sous les verrous à l’heure d’écrire ces lignes. Dix membres et dirigeants de la KESK se trouvaient déjà derrière les barreaux auparavant. Les lettres de la CSI sont, toutefois, restées sans réponse.

« Il est absolument inadmissible qu’à l’approche des prochaines négociations collectives sur les conditions de travail, le syndicat du secteur public de la Turquie soit la cible d’une telle campagne de persécution, avec des détentions qui transgressent non seulement les normes internationales mais aussi la législation nationale turque. Les citoyens d’un pays démocratique ne peuvent être détenus arbitrairement et être privés d’une procédure régulière », a déclaré Guy Ryder, secrétaire général de la CSI.

Les organisations des travailleurs peuvent uniquement faire valoir leurs droits dans un climat ou leurs membres et leurs dirigeants soient à l’abri de la violence, des représailles ou des menaces, de quelque nature qu’elles soient. Aussi la CSI et la CES ont-elles exhorté le gouvernement turc à veiller à la libération immédiate et inconditionnelle de l’ensemble des membres et dirigeants de la confédération KESK et de son affiliée Egitim-Sen.

La CSI représente 170 millions de travailleurs dans 312 organisations affiliées dans 157 pays et territoires. http://www.youtube.com/ITUCCSI

Pour plus d’informations, veuillez contacter le Service Presse de la CSI au: +32 2 224 0204 ou au +32 476 621 018.
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Re: Turquie

Messagede Nico37 » 12 Jan 2010, 19:57

Immigrés africains de Rosarno en Calabre, Kurdes de Kazanli et Roms de Selendi en Turquie... à présent, ce sont des Turcs de Turquie (exigeant la fermeture de la base militaire américaine d'Incirlik et aspirant à l'indépendance de la Turquie) qui subissent les lynchages des Turco-nazis (assistés par les services secrets) à Edirne.

Ci-dessous, la vidéo et une photo (en attaché) des scènes de lynchage de quelques militants du Front populaire ainsi que le communiqué du Comité des libertés :

http://video.milliyet.com.tr/Edirne-yin ... htm?auto=1


Barbarie à Edirne !


A Edirne, quelque 200 membres du Front populaire (Halk Cephesi) venus d'Istanbul campaient depuis six jours déjà aux abords d'Edirne (nord-ouest de la Turquie ) en attendant de pouvoir entrer dans la ville afin d’y organiser une conférence de presse pour dénoncer le lynchage par les Loups Gris puis l'incarcération de cinq de leurs camarades universitaires alors qu'ils faisaient signer une pétition exigeant la fermeture de la base américaine d'Incirlik.

Le 3 janvier dernier, les autocars de ces militants avaient été bloqués sur l’autoroute par une horde de fascistes mobilisés par les forces de l'ordre.

Face au refus catégorique des autorités locales de laisser entrer les manifestants dans la ville et d'assurer leur sécurité, hier après-midi, les militants du Front populaire ont tenté de briser l'encerclement fasciste et policier et d'atteindre le centre-ville pour y organiser le meeting prévu.

Cependant, seule une poignée de militants est parvenue à atteindre le bâtiment de la direction des postes située au cœur d’Edirne, les autres manifestants ayant été stoppés dans leur progression par la police et les militants d'extrême-droite..

A peine ont-ils commencé la lecture de leur communiqué que les quelques manifestants de gauche ont été assaillis comme des brebis au milieu de loups enragés (1).

Certains des militants lynchés, parmi lesquels de jeunes femmes, ont été tabassés à mort sous les insultes et les appels au meurtre.

Même leurs chasubles et leurs calicots recouverts de slogans anti-impérialistes ont été brûlés par les fascistes.

Les barbares qui se sont livrés à cette orgie haine et de sang, pour la plupart sympathisants du Parti d’action nationaliste (MHP) et du Parti de la Grande Union (BBP), étaient en réalité encadrés et provoqués en permanence des membres des services secrets et des policiers en civil venus de provinces voisines ainsi que par des officiers en retraite. Vendredi dernier, une enquête journalistique menée auprès de la population locale avait révélé que les Andrinopolitains ne connaissaient aucun des lyncheurs, ces derniers venant probablement de régions et de villes extérieures. Les soupçons concernant l’identité occulte des lyncheurs se sont confirmés aujourd’hui via le quotidien progouvernemental Zaman qui a révélé que les contrôles d’identité effectués par la police officielle auraient permis de démasquer l’origine militaire des agents provocateurs (2).

Après leur action téméraire, les membres du Front populaire s’en sont retournés à Istanbul dans la soirée. Aujourd’hui, une soixantaine d’entre eux ont donné une conférence de presse sur la place Taksim pour témoigner de la provocation dont ils ont fait l’objet et pour annoncer leur retour à Edirne pour défendre leurs « camarades incarcérés ». D’après eux, « la population d’Edirne n’était pas impliquée dans les lynchages ».


On a appris en fin d’après-midi qu’au total, 43 membres du Front populaire, universitaires pour la plupart, ont été tabassés par la police et mis en garde à vue dans les villes d’Eskisehir, d’Erzincan et de Kars.

Notre Comité des libertés s’engage à poursuivre partout en Europe, la campagne pour la libération des militants anti-impérialistes incarcérés.


Comité des libertés
comitedeslibertes@gmail.com
Le 10 janvier 2010


(1) Vidéo publiée sur le site du quotidien libéral Milliyet : http://video.milliyet.com.tr/Edirne-yin ... htm?auto=1

(2) Lien vers l’article du quotidien Zaman révélant les dessous de la provocation : http://www.zaman.com.tr/haber.do?habern ... r-kusatmis
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Re: Turquie

Messagede Nico37 » 06 Fév 2010, 18:32

AP 02/02/2010

Quelque 200 ouvriers ont entamé mardi un mouvement de grève de la faim de trois jours afin de protester contre des licenciements et la perte de droits liés à la privatisation de l’entreprise nationale de production de tabac.
Plusieurs milliers d’employés de l’entreprise ont participé à des manifestations à Ankara, la capitale, depuis décembre, réclamant le rétablissement de leurs droits, ainsi qu’ils le revendiquent.

Mardi, des salariés ont commencé à cesser de s’alimenter dans le cadre d’un mouvement qui doit durer trois jours.

Le gouvernement a refusé de céder à leurs demandes, leur proposant des indemnités de licenciement ou des contrats avec un salaire moindre.

Six organisations syndicales représentant un million de salariés ont appelé à une journée de grève jeudi en signe de solidarité avec les employés de l’entreprise.


La grève de salariés du cigarettier turc, symbole de la lutte contre les privatisations
LE MONDE | 03.02.10 | 15h46 • Mis à jour le 03.02.10 | 15h46

Ankara Envoyé spécial

Le campement de fortune des ouvriers de Tekel, l'ancien monopole turc des tabacs, a pris racine dans les rues glaciales du centre-ville d'Ankara. Sur des barbecues, des sardines et des marrons grillent, et les caisses de bouteilles de raki circulent dans les allées bondées.

Emmitouflés sous des couvertures, près de 2 000 travailleurs, licenciés ou menacés de l'être en raison de la privatisation de leur entreprise, font grève depuis cinquante jours, installés devant le siège de la centrale syndicale Türk-Is. Calés autour de poêles à charbon, sous des bâches en plastique, les "Tekel" sont bien décidés à ne pas bouger de leur camp, tant qu'un compromis n'aura pas été trouvé avec le gouvernement.

Environ 12 000 fonctionnaires sont directement concernés par la dissolution du groupe, vendu en 2008 au géant British American Tobacco (BAT) pour 1,72 milliard d'euros. Pour compenser la perte de leur emploi, après la fermeture d'une centaine de sites à travers le pays, l'Etat a proposé aux salariés des postes précaires dans l'administration.

"Le gouvernement essaie de nous faire travailler dans des conditions indignes, tonne le président du syndicat Tek Gida-Is, Mustafa Türkel. Les ouvriers perdraient leur statut de fonctionnaire, sans aucune sécurité d'emploi sur la durée. Nous nous opposons aux privatisations telles qu'elles sont menées par ce gouvernement."

Ce conflit social, qui a commencé en décembre 2009, embarrasse au plus haut point le premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, dont la politique économique est contestée par les fonctionnaires et les classes populaires.

Ignorés pendant plus d'un mois par le gouvernement, les grévistes se sont remis à espérer une issue positive. Mais, après plusieurs rencontres, les négociations entre les syndicats et le gouvernement sont restées dans l'impasse, mardi 2 février. "C'est une lutte pour notre honneur. Nous continuerons à nous battre par tous les moyens", clame Binali Ildan, un ancien ouvrier de l'usine d'Istanbul.

Depuis cinquante jours, les "Tekel" ont multiplié les manifestations dans les rues de la capitale, parfois réprimées sans ménagement par la police, et ont même observé, pendant plusieurs jours, une grève de la faim, qui a conduit trois d'entre eux à l'hôpital. "Nous sommes très affectés par l'inhumanité du gouvernement, se plaint l'un d'eux, Ibrahim Kiraç. Nous sommes sous la pression du FMI (Fonds monétaire international) et du capitalisme international."

Une société rentable

Inflexible, Recep Tayyip Erdogan a dénoncé, mardi, "une campagne idéologique contre le gouvernement" et une "instrumentalisation" des travailleurs. A Ankara, de nombreux passants continuaient pourtant à venir soutenir le mouvement. "Sans le soutien des citoyens, nous n'aurions pas pu tenir tout ce temps", avoue un ouvrier.

Mais si le gouvernement maintient sa position, le conflit risque de se durcir. Les "Tekel" devaient reprendre, mercredi, leur grève de la faim. Les six principales centrales syndicales représentant fonctionnaires et salariés du privé ont appelé à une journée de grève jeudi. Une grande manifestation est prévue à Ankara.

Depuis 2002, plusieurs centaines d'entreprises publiques ont été privatisées par le parti islamo-conservateur au pouvoir. La loterie nationale, les centrales électriques ou les usines de sucre sont parmi les prochaines sur la liste. Le plan a été supervisé par le FMI, avec lequel la Turquie négocie depuis plus d'un an un nouvel accord. De toutes ces sociétés, Tekel était l'une des plus rentables.

Née en 1925 de la nationalisation de la Régie intéressée des tabacs de l'Empire ottoman, une entreprise française, elle avait déjà cédé sa branche alcool en 2003. Le parti de M. Erdogan, réélu en 2007 pour ses bons résultats économiques, est accusé par l'opposition de mener une politique ultralibérale et doit faire face depuis plusieurs mois à une série de mouvements sociaux dans les services publics.

Guillaume Perrier
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Re: Turquie

Messagede Antigone » 03 Avr 2010, 13:08

Secours rouge - 02 avr 2010

Turquie: Manifestation ouvrière violemment réprimée

Cela fait des mois maintenant que les ouvriers de l'usine Tekel manifestent à travers la Turquie.
Plus de 10.000 d'entre eux ont été récemment licenciés après que Tekel ait été vendu au British American Tobacco Investments Ltd. par le gouvernement turc. La manifestation d'hier, pour laquelle le président de la Confédération des Syndicats Turcs ne s'était pas vu accorder l'autorisation demandée au ministre de l'Intérieur, avait pour objectif d'attirer l'attention sur la condition critique de tous les ouvriers licenciés. Le gouvernement leur a attribué des contrats pour travailler ailleurs, mais à des conditions insuffisantes (CDD renouvelables tous les 11 mois plutôt que des CDI,...) par rapport à celles dont ils disposaient chez Tekel.
Les forces de l'ordre ne se sont pas privées pour disperser ce rassemblement non autorisé de faire usage de leur gaz lacrymogène afin d'aveugler et de disperser les manifestants.

Euronews - 02 avr 2010

Turquie : les salariés de Tekel ne baissent pas les bras

Les ouvriers de Tekel ont affronté les forces de l’ordre à Ankara. 15 personnes ont été arrêtées par la police qui repoussait les manifestants à coups de matraque et de gaz lacrymogènes. Les salariés de Tekel, l’Entreprise publique de production de Tabac et d’Alcool, protestent contre la réduction de leurs salaires, mais aussi de leur temps de travail. En décembre dernier, ils ont été des dizaines de milliers, venus de toute la Turquie, à suivre une grève de 78 jours pour défendre leur travail et leurs droits. Bravant le froid, ils avaient vécu sous des tentes à Ankara jusqu’en mars.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2002, l’AKP, comme les gouvernements précédents, a accéléré la privatisation des entreprises publiques au profit des grandes entreprises multinationales étrangères. En février 2008, TEKEL était acheté 1,7 milliards de dollars par le groupe britannique British American Tobacco, deuxième cigarettier mondial.
Antigone
 

Re: Turquie

Messagede Nico37 » 19 Avr 2010, 17:38

Turquie : Aggravation de l’état de santé de Güler Zere

Le 6 novembre dernier, la militante turque du DHKP-C Güler Zere était libérée après 14 années de détention pour raison de santé. Atteinte d’un cancer en phase terminale, c’est suite à quatre mois de combats face aux autorités turques ainsi que grâce à une grosse mobilisation internationale qu’elle est sortie de prison. Dans les premières semaines, son état de santé s’était progressivement amélioré, mais aujourd’hui, nous apprenons qu’elle a été transportée à l’hôpital d’Istanbul dans un état critique. Il semblerait que son cancer de la gorge se soit aggravé au point qu’elle ne puisse plus manger, et selon son avocat, elle vivrait ses derniers instants. ’Elle est restée trop longtemps en prison. Ils ne l’ont laissée sortir qu’après que son cancer se soit répandu dans tout son corps. La seule chose qui peut être faite maintenant, c’est de tenter de soulager sa douleur’.
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Re: Turquie - International activist meeting - Istanbul 2013

Messagede mediateur » 31 Juil 2011, 22:29

Please take a look at this call and if you can link us with some interested people/organizations !

Thanx, don't hesitate to contribute !!!

http://villageresistant.forumgratuit.fr/t31-istanbul-2013#48

https://we.riseup.net/istanbul2013
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Re: Turquie

Messagede Pïérô » 04 Jan 2012, 00:42

sur ce qui s'est passé à Şırnak, traduction sur Anarkismo

Le massacre des kurdes de Şırnak : La Terreur de l’État turc en action

Le gouvernement du Parti AKP (Adalet ve Kalkinma Partisi, Parti de la Justice et du Développement) au pouvoir en Turquie s’est démené dans les dernières années pour promouvoir sur la scène internationale l’image d’un gouvernement presque « progressiste », soutenant verbalement la cause Palestinienne et condamnant en les termes les plus forts la répression en Syrie. Ceci faisait partie de sa tentative de gagner une position pour la Turquie comme puissance régionale dans le Moyen-Orient, tentant de surmonter la réticence de ses voisins arabes envers elle depuis l’époque de l’Empire Ottoman.

Quand la Turquie a perdu, aux yeux de l’OTAN, la position stratégique qu’elle occupait à la fin de la Guerre Froide, elle a tenté de se tailler une position d’influence dans une région tourmentée par l’instabilité politique. D’un côté, la Turquie a continué de cultiver ses liens avec les États-Unis à travers l’OTAN (tel que démontré par le rôle central du régime d’Ankara dans les négociations de la « transition » en Libye), mais au même moment, à grande dose de démagogie, elle tente de gagner les sympathies du monde arabe en se posant comme favorable aux rébellions pro-démocratie (tout en tentant de les canaliser dans une direction conservative) et à l’auto-détermination Palestinienne. Dans ce double jeu, la Turquie cultive une image néolibérale pour l’Ouest et une image islamique pour l’Est. Pendant ce temps, elle renforce à l’interne ses politiques militaristes et répressives, en particulier envers le peuple Kurde.

Ce n’est pas pour rien que Netanyahou [NDT. le premier ministre israélien], après les protestations du premier ministre turc, Erdogan, suite au naufrage de la flottille pour Gaza, Mavi Marmara, avait fait la remarque qu’au lieu de tant parler des palestiniens et palestiniennes, il devrait porter attention à la situation Kurde dans son propre pays. Cette déclaration de Netanyahou était sans aucun doute odieusement hypocrite. Mais Erdogan est autant hypocrite quand il fait ses joyeuses sorties pontifiant le droit de manifester et le besoin d’une plus grande démocratie dans le Moyen-Orient, se proclamant lui-même un porte-parole du « Printemps Arabe » et un combattant de la cause Palestinienne, alors qu’il opprime, persécute, emprisonne, torture et massacre sa propre minorité opprimée, les kurdes.

Les contestations dans la région kurde furent noyées dans le sang, avec des douzaines de morts, alors que le monde concentrait son attention sur la Libye et la Syrie. Quand le parti AKP a gagné les élections turques pour la première fois en 2002, c’était grâce aux promesses démagogiques de réformes et de modernisation qui, dans une certaine mesure, ont créé des tensions avec l’armée et les nationalistes turcs, les kémalistes, qui détenaient un monopole sur le pouvoir depuis la fin de la Première Guerre Mondiale, quand la République turque fut fondée sur les cendres de l’Empire Ottoman. Ces promesses de réformes et de démocratie incluaient la question Kurde. Il est vrai qu’il fut largement décriminalisé de parler la langue kurde et que la diffusion kurde à la radio et à la télévision est maintenant permise. Mais ces mesures sont, au mieux, symboliques et ne représentent que de simples concessions culturelles. Le régime n’a pas changé du tout la nature de l’oppression ou de la discrimination envers le peuple Kurde, une oppression qu’il vit tous les jours. Et avec l’échec de la stratégie du Parti AKP pour mettre fin à la loyauté des kurdes envers le mouvement pour l’autonomie en jouant la carte islamiste, celui-ci a à nouveau commencé à agiter le sabre, retournant à la traditionnelle politique turque envers les minorités ethniques : les écraser si elles refusent l’assimilation.

Aucun intérêt n’est démontré à résoudre le conflit faisant rage depuis 1984 entre l’État et les guérillas kurdes, le PKK (Partiya Karkerên Kurdistan, Parti des Travailleurs du Kurdistan), en négociant avec les demandes des insurgé-e-s : la restitution des terres et une réforme agraire, l’autonomie politique (et non l’indépendance), la démocratisation à travers des expériences de gouvernance locale participative, le démantèlement des paramilitaires armés par l’État turc (les gardes de village), la pleine égalité des kurdes avec les turcs et la reconnaissance de la nature multinationale de la Turquie, la pleine égalité des femmes, le respect des expériences de pouvoir populaire construites durant la résistance armée. La militarisation des territoires kurdes demeure la même et depuis 2007, nous avons été témoins d’une escalade des actions militaires turques envers les rebelles, avec de plus en plus de bombardements contre les camps insurgés à la frontière avec l’Irak. Depuis 2009, a commencé un processus de persécution politique systématique contre les mouvements sociaux, politiques et populaires du peuple Kurde, avec la fermeture du principal parti kurde, le DTP (Demokratik Toplum Partisi, Parti Société Démocratique) sur des accusations d’être le bras politique du PKK. Sous le parapluie de la loi « anti-terroriste », plus de 3000 représentant-e-s élu-e-s, parlementaires, maires, syndicalistes, académicien-ne-s et intellectuel-le-s, étudiant-e-s, défenseur-e-s des droits humains et gens pauvres ont été emprisonné-e-s sans aucun procès ou accusations fondées, pour l’unique crime de supporter la cause Kurde, pour le crime d’être des kurdes.

Cette chasse aux sorcières n’a pas seulement échoué à éveiller de quelconques condamnations de la soi-disant « communauté internationale », mais à la place, le Renseignement de l’Armée américaine a porté assistance au régime turc, tout en négociant une base militaire américaine en sol turc, dans lequel est maintenu une flotte de UAV Predators [NDT. des drones], qui est responsable de massacres brutaux au Yémen, au Pakistan et en Afghanistan. Les six derniers mois ont vu une augmentation des actes de guerre contre la résistance kurde qui a répondu par des coups bien ciblés contre les forces militaires turques. Cette situation a amené l’armée turque à bombarder et attaquer de façon gratuite, ses actions étant de plus en plus brutales et indiscriminées.

La nuit dernière, cette politique militaire absurde a frappé dans le sang la province kurde de Şırnak, à la frontière avec l’Irak. Un groupe de 50 fermiers fut bombardé par des chasseurs F-16 turcs à un poste frontalier. De ceux-ci, au moins 36 sont morts et 13 sont portés disparus. Les autres ont été sérieusement blessés et il est possible que le nombre de morts augmente. Selon le gouvernement, qui reconnait maintenant son erreur après avoir déclaré dans une précédente déclaration militaire qu’il s’agissait d’insurgés, les personnes attaquées seraient des contrebandiers de cigarettes. Selon d’autres versions, ils étaient de retour du travail ou transportaient du diesel pour usage personnel. Dans tous les cas, ils n’étaient pas des insurgés comme la déclaration militaire le stipulait, et qui fut plus tard rejetée, et il ne s’agissait pas non plus d’une opération militaire « chirurgicale ».

Ce carnage injustifiable a une fois de plus exposé la vraie face du terrorisme d’État en Turquie. Ce massacre expose l’hypocrisie d’Erdogan, dont le régime a les mains tachées du sang Kurde alors qu’il parle cyniquement des droits humains dans d’autres pays. Mais, cela met également en évidence l’hypocrisie d’une « communauté internationale » qui est choquée par la répression en Syrie, tout en assistant silencieusement au massacre du peuple Kurde.

Le peuple Kurde est maintenant mobilisé pour définir son projet politique de libération et pour résister aux quatre États qui l’occupe et l’opprime (la Syrie, la Turquie, l’Iran et l’Irak). Le plus mince sens de la décence et de l’humanité devrait nous inciter à montrer notre solidarité avec celui-ci. Les peuples du monde ne doivent pas permettre à Erdogan d’ouvrir à nouveau sa bouche pour pontifier sur les droits humains où que ce soit. Où que ce soit qu’il se posera comme démocrate et humain, nous nous devons de faire mention d’un seul mot qui sera pour toujours marqué d’une honte terrible, comme un rappel de l’atroce monstruosité du terrorisme d’État : Şırnak.

José Antonio Gutiérrez D.
29 décembre 2011

Traduction du Blogue du Collectif Emma Goldman

http://www.anarkismo.net/article/21579
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Turquie

Messagede DjurDjura » 06 Mar 2012, 18:20

mercredi 29 février 2012
par Julia Z & Zizanio

« À Istanbul, les travailleuses du sexe sont des cibles vivantes »

C’est une petite association installée sur la colline de Beyoğlu, à Istanbul. Son nom ? Kadın Kapısı, soit « la porte des femmes ». Un lieu d’accueil et d’assistance pour les prostituées turques, majoritairement transsexuelles, travaillant dans des conditions terribles qui ne cessent de se dégrader. Entretien sur place avec Şevval, militante et membre de Kadın Kapısı.

Cet entretien a été publié dans le numéro 6 de la version papier d’Article11.
***
Kadın Kapısı, La porte des femmes. Dans une brochure saisie au vol sur la table, avant l’entretien, on peut lire : « Ne portez pas de chaussures à talons. Cela vous empêcherait de courir en cas d’agression par un client ».

À l’initiative d’un groupe de femmes, majoritairement transsexuelles, s’élaborent dans ce petit bureau anonyme de la colline de Beyoğlu manuels, initiatives et réflexions à l’usage des filles de la rue, travailleuses du sexe turques indirectement forcées par la municipalité d’Istanbul à exercer sans autorisation, loin des maisons closes légales, trop peu nombreuses. Pour l’heure, on parle des violences subies par ces dernières, du démantèlement des maisons closes autogérées et de l’insidieuse progression du moralisme ambiant...

Image
Photographie de Kemal Aktay, Istanbul.
***
Pour quelles raisons l’association Kadın Kapısı a-t-elle été fondée ?

Kadın Kapısı est une organisation pauvre : c’est un collectif d’activistes, sans existence légale, sans nom déposé. Nous avons un logo, et voilà tout. Une organisation travaillant sur les droits de l’homme à Istanbul avait décidé en 1995 de se pencher sur la question des maladies sexuellement transmissibles, et les travailleuses du sexe femmes et transsexuelles étaient de fait fortement concernées. C’est ainsi que nous avons décidé de créer Kadın Kapısı.
Au début, nous travaillions principalement sur la prévention du VIH et contre la stigmatisation des travailleuses du sexe séropositives, avec par exemple des distributions de préservatifs et des formations de pairs sur la maladie, l’usage du préservatif. Progressivement, nous nous sommes penchées sur les droits fondamentaux des travailleuses du sexe, en menant des actions de prévention contre les violences physiques et psychologiques exercées quotidiennement : comment se protéger contre un client violent ? Quels sont nos droits si la police nous arrête ?...

Depuis les années 2000, les violences envers les travailleuses du sexe ont augmenté de manière hallucinante, notamment les meurtres de transsexuelles qui atteignent aujourd’hui des sommets jamais observés dans les années 1980 ou 19901. On ne parle plus de droits de l’homme, mais du droit à ne pas être tuées. À Kadın Kapısı, nous travaillons avec des juristes qui suivent les procès – quand il y en a – et qui prodiguent un soutien juridique pour les travailleuses du sexe ayant des démêlés avec la justice, souvent des contraventions à répétition.

Nous avons aussi récemment fondé l’organisation Istanbul LGBTT qui est une structure très fragile, quasiment sans budget. Les autres organisations d’Istanbul travaillant sur des questions de genre sont seulement « trans-friendly », un terme que je trouve dangereux. Qu’est-ce que ça veut dire ? Se dire « friendly » revient à se prétendre « un petit peu ami » ; on « tolère » les trans, en quelque sorte. À Kadın Kapısı, nous travaillons avec des travailleuses du sexe, femmes et transsexuelles.

Un syndicat de travailleuses du sexe serait en cours de formation depuis 2009 ?

Il y a de nombreux syndicats en Turquie, souvent affiliés à des partis politiques : plus ou moins nationalistes, religieux, révolutionnaires... Il y a quinze ans, nous sommes parties à la rencontre de ceux d’entre eux qui se revendiquent révolutionnaires. Et nous sommes tombées sur ce que j’appelle des « femmes à moustache ». Ces amazones féministes refusaient d’écouter nos revendications pour l’amélioration de nos conditions de travail et se bornaient à dire : « Nous sommes contre la prostitution, les femmes sont des victimes etc... »
Le dialogue était impossible, entre elles qui restaient focalisées sur leurs idéaux d’émancipation féminine, et nous qui venions de la rue et ne connaissions que ça.

C’est vrai, personne ne devrait vendre son corps. Mais l’expérience démontre que le travail du sexe ne disparaîtra pas comme ça. Pour nous, il s’agit d’abord de sauver notre peau – et vite. Et puisque des femmes et des trans choisissent ce métier, ce n’est pas une solution de les ériger en victimes. Si on veut mettre un terme aux violations de droits, commençons par considérer ce métier comme un travail respectable. Il est ainsi question de créer un syndicat de travailleuses du sexe, à l’initiative de celles-ci et des activistes. Nous verrons.

Vous parlez ici des travailleuses du sexe de la rue, et non pas des maisons closes, qui sont légales en Turquie...

Les maisons closes sont en effet légales en Turquie. Il existe toute une série de lois régissant leur organisation2. Chaque propriétaire paie une taxe au gouvernement. Il y a 52 maisons closes déclarées, et le gouvernement refuse d’en augmenter le nombre. Dans les bordels légaux, on dénombre aujourd’hui 3 400 travailleuses du sexe “enregistrées” à l’échelle du pays, dont 126 femmes à Istanbul. Environ 15 000 femmes se sont également enregistrées auprès de la police et peuvent travailler légalement hors des maisons closes.

Ces chiffres sont ridicules. En dix ans, une seule nouvelle travailleuse du sexe a été légalement recrutée à Istanbul ; le gouvernement n’accepte pas de nouvelles inscriptions.
Depuis l’an 2000, 40 000 femmes ont envoyé une demande pour exercer dans les règles : elles attendent encore leur licence... La plupart d’entre elles ont été déboutées pour des raisons complètement stupides, du genre « le bâtiment de la maison close de Karaköy est vraiment vétuste et il n’y a pas assez de sorties de secours. Ce peut être dangereux en cas de séisme... » Faire appel prend des années et nécessite beaucoup d’argent ; c’est pourtant la seule solution. Donc, en Turquie, si tu veux être une travailleuse du sexe légale, il faut déposer une plainte contre l’État.

En filigrane, on assiste au grand retour de la “morale” depuis que l’AKP3 est au pouvoir ; ce dernier pousse les prostituées à bosser dans la rue. Or, la violence est dans la rue, et non dans les maisons closes où il n’y a pas de gestion mafieuse (les propriétaires sont souvent d’anciennes travailleuses du sexe), pas de meurtres, et de stricts contrôles d’hygiène. Attention, je ne suis pas en train de dire que les maisons closes sont une solution, car les femmes y sont plus ou moins enfermées. Pas tellement à Istanbul, où les prostituées peuvent sortir sans danger. Mais dans l’est de la Turquie, ce n’est pas le cas : les travailleuses du sexe exerçant dans les maisons closes y restent cantonnées et doivent demander des permissions à la police pour quitter les lieux de temps en temps.

Que dit exactement la loi à propos du travail du sexe ?

Dans les textes de loi, on lit que « le travail du sexe n’est pas un crime ». Par contre, tous ses corollaires sont illégaux : tu ne peux pas racoler, c’est illégal ; tu ne peux pas t’habiller afin de travailler, c’est illégal ; tu ne peux pas bosser avec des amies, c’est considéré comme un crime organisé ; tu ne peux pas louer un appartement pour recevoir des clients, c’est illégal. Nos mains sont liées, nous ne pouvons rien faire. Les travailleuses du sexe écopent ainsi de contraventions (l’amende s’élève à 70 YTL4), selon la loi qui punit la mendicité ou les entraves au trafic routier, et de peines de prison (jusqu’à un an). Pour eux, nous perturbons l’espace public...

La police a changé de stratégie. Il y a dix ans, les policiers frappaient les travailleuses du sexe. Vraiment. Des violences physiques, en pleine rue ou au commissariat. Mais aujourd’hui, la plupart d’entre eux rejettent tout contact avec nous. Ces policiers qui étaient auparavant pétris d’idéologies nationaliste et raciste sortent maintenant des écoles de Fethüllâh Gülen5, et se montrent bien plus religieux et conservateurs. Ils refusent ainsi de nous toucher, car nous sommes « pleines de pêchés » : ils se contentent d’écrire la contravention et de l’envoyer.

Les violences ne sont, bien entendu, pas uniquement physiques. Être obligée de rester enfermée, ne pas pouvoir louer une maison, ne pas pouvoir s’habiller comme on le veut constituent également des violations de taille. Il y a dix ans, tu pouvais voir des femmes transsexuelles marcher dans la rue couvertes de paillettes : nous brillions. Maintenant, tu ne peux plus distinguer une travailleuse du sexe d’une autre femme : elle se cache. S’habiller dans de belles et joyeuses couleurs faisait pourtant partie du métier.

Les femmes exerçant dans la rue travaillent à leur compte ?

Elles n’ont, globalement, pas de mac. Il y a très certainement quelques femmes soumises à des macs mais ce sont plutôt les propriétaires d’appartements qui font office de boss : des « mamas », qui prennent de l’argent sur les loyers.

Il faut dire que, depuis les années 2000, la profession n’est plus vraiment rentable en Turquie. Parce qu’il est devenu bien plus facile de se procurer du sexe. Notamment grâce à Internet, qui permet à presque n’importe qui de trouver un partenaire sexuel. Il y a bien quelques prostituées de luxe qui continuent à se faire un fric fou, mais les filles de la rue rencontrent d’énormes difficultés. Je connais des groupes de « teyze »6, des femmes de plus de 50 ou 60 ans qui travaillent encore pour 10 liras7 ; la moitié de ce qu’elles gagnent sert à louer des chambres dans des hôtels de passe... À l’association, nous voyons des « teyze » venir presque en pantoufles, avec cinq contraventions (et rien pour les payer) que l’on essaie de faire annuler par nos juristes.

Y a-t-il des expériences de maisons closes auto-organisées ?

Il y avait des maisons tenues par des transsexuelles à des fins de prostitution, dans le quartier de Tarlabaşı8 par exemple, mais elles ont progressivement disparu suite aux assauts policiers. Ils débarquaient, nous mettaient dehors, et scellaient la porte derrière nous. Il y a quinze ans, il y avait aussi des « ghettos » de transsexuelles ; dans le quartier Cihangir notamment, nous pouvions travailler dans certaines rues ; c’est désormais devenu l’endroit le plus hippy-chic et snob d’Istanbul...
En 1996, à cause de restructurations urbaines générées par une rencontre internationale qui impliquait un “nettoyage” de la ville, il y a ainsi eu une véritable attaque : j’étais présente, la police arrachait carrément les portes... Ils ont d’abord dégagé les Africains, puis les transsexuelles. Cela s’est passé à Tarlabaşı, c’est désormais le cas à Tophane.

Il en va toujours ainsi : les policiers ne font que déplacer les ghettos, ils les relèguent plus loin. Par contre, dans le quartier d’Aksaray, où les hôtels sont pleins de travailleuses du sexe venant d’ex-URSS, la police n’intervient pas mais fait son beurre sur le dos des filles.

Il existe aussi des maisons louées par les travailleuses du sexe, mais qui sont régulièrement fermées car les policiers – évidemment au courant – s’y présentent en civil, agissent comme des clients, et n’annoncent appartenir à la police que lorsque la femme s’apprête à accepter l’argent de la passe. C’est très courant. Enfin, la police commence à fermer les clubs de trans, et tourne autour des clubs de femmes. Ils sont pourtant déclarés comme étant des boîtes de nuit, mais la police sait qu’il s’y pratique de la prostitution, donc elle intervient.

La situation a-t-elle empiré depuis l’arrivée de l’AKP au pouvoir ?

Bien entendu ! C’est la pire chose qui pouvait arriver aux transsexuelles, aux travailleuses du sexe, ou à n’importe quel groupe défavorisé. Le nombre de meurtres augmente de manière incroyable : nous perdons des amies tous les quinze jours, tuées de manière vraiment sale. Les assassins ne sont que peu punis par la justice, quand ils ne sont pas valorisés par leurs amis : « J’ai tué une tapette. »

Il existe par exemple une fête très importante en Turquie, pour le départ des fils au service militaire. Les gars se baladent avec les drapeaux turcs, hurlent des provocations nationalistes, ils balancent des bouteilles sur les transsexuelles assises dans la rue. Pour s’amuser. Des cibles vivantes, gratos : free Luna Park.

Que dire des juges ?

Ceux qui ne croient pas les criminels qui se défendent en disant « elle m’a forcé à avoir du sexe avec elle » sont rares. Même s’il y en a quelques-uns.

Dans le cas d’un meurtre ou d’une violence physique, la police accepte d’enregistrer la plainte ?

Parfois. Il y a deux jours, un client a attaqué une transsexuelle et lui a tranché la gorge. Les autres filles ont arrêté le gars et l’ont amené au commissariat. Mais la police a passé les menottes à l’ensemble des filles, car l’homme disait qu’elles l’avaient attaqué. Il a fini par modifier sa déclaration quand les policiers ont trouvé de la drogue dans sa poche : « Je pensais que c’était une femme, et non une transsexuelle. » On ne sait jamais ce qui va se passer...

Lorsqu’une travailleuse du sexe est sans-papiers et porteuse d’une maladie sexuellement transmissible, la loi turque prévoit son expulsion vers son pays d’origine avec interdiction de revenir en Turquie. Suite à des rafles et à l’obligation de se soumettre à des tests de dépistage, 1 000 prostituées par an sont ainsi expulsées vers l’Ukraine, la Moldavie, la Géorgie... Comment agissent les autorités sanitaires avec les travailleuses du sexe turques ?

Je ne connais pas bien le sujet des travailleuses du sexe sans-papiers, mais cette pratique ne m’étonne pas du tout.
Les autorités sanitaires opèrent aussi des contrôles dans les maison closes déclarées, mais les travailleuses du sexe ne sont pas plus embêtées que ça si elles sont malades. Elles doivent se soigner, et voilà tout ; un gros travail de sensibilisation a été mené à ce sujet. Par contre, pour les filles de la rue, aucune action de sensibilisation ou de dépistage n’a été développée. Pendant deux ans, nous avons mené un projet afin d’aller à la rencontre des travailleuses du sexe de la rue, celles qui ne pouvaient pas venir jusqu’au centre. Au milieu de la nuit, nous entamions une maraude à bord d’un mini-van, armées d’une machine à café et d’une tonne de préservatifs, et nous allions voir les filles pour savoir comment elles allaient et pour les informer sur leur droit à la santé. C’est la première fois qu’un tel projet était conduit dans notre pays.

Quelle image se fait-on de « la prostituée » en Turquie ?

Les travailleuses du sexe sont considérées comme des « victimes du destin », des « femmes de vie ». L e travail du sexe ne peut pas être un choix, elles sont forcément « tombées » dedans. Les filles sont victimisées : l’opinion publique n’est pas cruelle mais les prend en pitié. Ce n’est pas une bonne chose, mais cela reste meilleur que le « tuons-les » qui a parfois cours à l’encontre des transsexuelles. Au Kurdistan, dans la ville Diyabakır, il y a deux trans : elles sont obligées de rester cachées la plupart du temps.

Cette image a t-elle évoluée ?

Il y a une quinzaine d’années, aller voir une prostituée était chose commune parmi les jeunes. C’était un rituel. Tous les jeunes turcs allaient au bordel pour leur première expérience sexuelle. En dehors d’Istanbul et de quelques grandes villes de l’ouest de la Turquie, cette pratique se poursuit aujourd’hui, telle une cérémonie. Et l’on continue à séparer l’image de la fiancée de l’image de la putain. Je simplifie, évidemment, mais cela explique en partie pourquoi les mecs turcs sont pour la plupart assez schizophrènes : les pratiques à deux sont divisées entre l’amour (où l’on accueille tendrement la tête de sa fiancée sur son épaule) et le sexe (avec une autre femme, payante). Dans l’est de la Turquie, notamment, le sexe et la sexualité sont des sujets complètement tabous ; les hommes et les femmes se construisent séparément. Heureusement, les choses sont en train de changer, notamment grâce à Internet qui facilite les contacts entre hommes et femmes ainsi que les rencontres sexuelles.



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1 Quinze meurtres de transsexuelles ont été recensés pour l’année 2010.

2 Les Réglementations contre la diffusion, par le biais de la prostitution, des maladies sexuellement transmissibles (MST) et les Dispositions régulant les maisons closes de 1961 imposent l’enregistrement administratif des prostituées (et donc l’arrestation de celles qui ne le sont pas), la fermeture des maisons closes non-déclarées et la pratique d’examens médicaux. Les objectifs visés par cette loi sont de « protéger la santé et la morale publiques, ainsi que de contenir la diffusion des MST ».

3 AKP : Parti pour la Justice et le développement, à tendance islamo-conservatrice, au pouvoir en Turquie depuis 2002 et dirigé par l’actuel président de la république Recep Tayyip Erdoğan.

4 Environ 30 euros.

5 Fethüllâh Gülen : leader turc du mouvement missionnaire néo-nurcu, qui promeut une idéologie mêlant islamisme modéré, turcité, ottomanisme et défense de l’État et de l’ordre établi. Son immense organisation, proche de l’AKP et active au niveau international, détient en Turquie plusieurs médias et de nombreuses écoles de très bon niveau.

6 « Teyze », au sein de la famille, signifie « la tante ». Mais c’est aussi un qualificatif social désignant les vieilles femmes, souvent commères.

7 Un peu plus de 4 euros.

8 Les quartiers de Tarlabaşı, de Cihangir et de Tophane sont situés dans le district de Beyoğlu, l’un des centres urbains commerciaux et culturels d’Istanbul.


http://www.article11.info/?A-Istanbul-les-travailleuses-du#pagination_page
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Re: Turquie

Messagede Massinissa » 16 Mai 2012, 13:53

quelqu'un est au courant de ce mouvement en Turquie ??

[Turquie] Plus de 60 anarchistes en garde à vue suite au 1er Mai

Posted on 16 mai 2012 by juralib


Le 14 mai, prenant comme prétexte les évènements lors de la manifestation du 1er mai, et suite à des perquisitions à leurs domiciles et dans des lieux anarchistes plus de 60 anarchistes ont été mis-e-s en gardes à vue à Istanbul.

Au cours des manifestations du 1er mai, le Bloc Anarchiste, disant « le 1er mai n’est pas un jour de fête mais un jour de rébellion » avait attaqué un certain nombre de banques, de compagnies internationales, et de magasins et entreprises capitalistes comme McDonald’s, Burger King et Starbucks, les billboard, panneaux publicitaires et de caméras de vidéo surveillance qui se trouvaient sur le parcours de la manifestation, avec des marteaux et des bâtons.

Voir vidéo ici


Parmi les gardé-e-s a vue, se trouvent une femme enceinte de 8 mois qui n’avait pas participé aux manifestations du 1er mai, et des personnes qui n’avaient pas participé au 1er mai avec les anarchistes. En effet, il semble qu’en ce qui concerne Z. un des gardé à vue, la raison de sa mise en garde a vue serait qu’ils s’envoyaient des messages avec les anarchistes sur internet. Toutes ces gardes à vue étant faites sous le régime de l’antiterrorisme, aucune information concernant les noms et le nombre exact des personnes mises en garde à vue ainsi que les motifs de leur garde a vue ne sont communiquées par la police, y compris aux avocat-e-s. La police, n’a pas hésité à faire une déclaration ridicule affirmant que les gardé-e-s a vue feraient partie d’un groupe nommé « les anarchistes ».
D’après un texte publié sur un site d’information anarchiste « Bien que nous ne soyons pas en tant qu’anarchistes au courant de l’existence d’un tel groupe nommé “les anarchistes”, cette déclaration de la police trahit le motif de l’opération. Mais ces déclaration de la police et des médias qui les reprennent en cœur qui criminalisent les anarchistes, ne parviennent pas à cacher leur inquiétude de ce que l’anarchisme commence à s’enraciner dans les rues. Le fait que les anarchistes qui ont participé au 1er mai sous des banderoles différentes et de manière séparée selon les différents groupes, soient mis-e-s en garde à vue dans le cadre du même dossier et présenté comme s’ils/elles étaient membre d’un même groupe inexistant, est une démonstration de la tactique classique de la police de criminaliser pour neutraliser. Ils ne tarderont pas à voir qu’aucun des complots qu’ils pourront préparer ne parviendra à déraciner les anarchistes.

Parmi les endroits perquisitionnés dans le cadre de cette opération se trouve le café anarchiste 26A à Taksim et l’association Partage et Solidarité se trouvant à Kadıköy. Lors de la perquisition à l’association Partage et Solidarité, les anarchistes se trouvant à l’intérieur ont résisté un moment avant d’être arrêté-e-s. »


Déclaration de presse du groupe Mouvement Révolutionnaire Anarchiste (Devrimci Anarşist Faaliyet)

Durant la déclaration de presse qui s’est déroulée a Taksim les slogans « Insurrection, Révolution, Anarchie» , « La liberté ne s’enferme pas », « Les gardes à vue, les emprisonnements, ne nous découragerons pas » ; « Vive la solidarité révolutionnaire » ont été criés à de multiples reprises. Le groupe Mouvement Révolutionnaire Anarchiste, qui a fait cette déclaration de presse en plein air avec une banderole disant « L’Anarchisme ne s’emprisonne pas, libération des gardé-e-s à vue », a mis l’accent sur le fait qu’une vague de terreur d’État venait de s’ajouter aux précédentes et que cette fois-ci elle visait l’anarchisme et les anarchistes. De nombreuses organisations révolutionnaires, du mouvement social, de la jeunesse kurde, féministes, étudiantes, ont aussi participé en soutien à cette déclaration de presse en plein air.

Dans la déclaration de presse il a été dit que les perquisitions avaient été menées de manière simultanée dans de nombreuses habitations et lieux anarchistes, par les « équipes de lutte contre le terrorisme » masquées et équipées d’armes à longue portée. « Dans cette opération, nos ami-e-s ont été arrêté-e-s et frappés, en outre de nombreux individus anarchistes ont aussi été victimes de la terreur des arrestations. » La suite de la déclaration met l’accent sur le but de l’opération : « Dans ces temps où l’anarchisme commence à devenir un mouvement plus large dans ce pays, le but de ces opérations est d’intimider l’anarchisme et les anarchistes qui luttent. Cette opération, faite par l’État turc et qui pour la première fois dans son l’histoire prend pour cible les anarchistes, vise directement l’anarchisme et les anarchistes. »

Indymedia Paris (source), 15 mai 2012


http://juralib.noblogs.org/2012/05/16/turquie-plus-de-60-anarchistes-en-garde-a-vue-suite-au-1er-mai/
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Re: Turquie

Messagede Pïérô » 16 Mai 2012, 17:59

Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Turquie

Messagede ivo » 08 Juin 2012, 18:23

Turquie : une étudiante française retenue en prison
fr info
Depuis le 10 mai dernier, Sevil vit derrière les barreaux sans comprendre ce qu'on lui reproche. Les autorités d'Ankara la soupçonnent d'appartenir à une organisation clandestine d'extrême-gauche. Elle risque jusqu'à 12 ans de prison.

Sevil Sevimli, 19 ans, habite Lyon. Pour sa dernière année d'études, elle a décidé de découvrir son pays d'origine, la Turquie. C'est grâce à un échange Erasmus qu'elle est partie étudier à l'université Anatolie d'Eskisehir dans l'Est du pays. Depuis un mois, elle ne passe plus son temps sur les bancs des amphithéâtres, mais derrière les barreaux.

Soupçonnée d'appartenir à une organisation clandestine d'extrême gauche, la jeune fille a été arrêtée le 10 mai dernier avec cinq autres personnes. Elle aurait eu des liens avec le Front-Parti de libération du peuple révolutionnaire, qui figure sur la liste des organisations terroristes de l'Union Européenne.

Selon son avocat, il n'y a aucune preuve de son appartenance à cette organisation. De plus, l'accusation qui pèse à son encontre est étonnante. On lui reproche d'avoir assisté à une parade du 1er Mai et d'être allée au concert d'un groupe de musique réputé pour ses actions politiques socialistes.

La jeune femme risque 12 ans de prison pour appartenance à une organisation armée. Sevil ne comprend pas pourquoi elle est en prison d'autant qu'elle n'a pas accès à son dossier, classé confidentiel. Il y aurait plus de 700 étudiants emprisonnés en Turquie.

Sevil n'est la seule dans ce cas. Explication de Jérôme Bastion.

>>>>
http://www.7sur7.be/7s7/fr/1726/Erdal/a ... ecue.dhtml
http://www.turquieeuropeenne.eu/5225-et ... cours.html
.^o GRAVOS MC ° SC1 ° SC2
ivo
 
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Re: Turquie

Messagede MélusineCiredutemps » 09 Juin 2012, 23:04

Extrait du dernier courrier de la MMF
Pétition sur l’avortement en Turquie
Nous disons non aux politiques du Premier Ministre et du gouvernement qui visent l’égalité entre les genres, les corps, les droits reproductifs et la sexualité des femmes ! Nous demandons l’arrêt immédiat du processus d’interdiction de l’IVG ! L’interdiction ou la limitation de la durée ou des conditions d’accès à l’IVG : Viole les droits à la santé et à la vie des femmes ! ; Est une usurpation du droit des femmes à prendre des décisions en ce qui concerne leur santé et leurs droits sexuels, reproductifs ! ; Constitue une nouvelle manifestation de la mentalité ne considérant pas les femmes comme des individus à droits égaux ! Les déclarations du Premier ministre lors de la dernière semaine de mois de mai ont rendu clair que le projet d’interdiction était planifié depuis quelques temps. Cette initiative mortelle qui ne repose sur aucune donnée scientifique ne va pas faire baisser le recours à l’IVG mais va entraîner des IVG dans des conditions insalubres et entraîner des décès de femmes comme cela a été démontré à travers le monde. L’IVG n’est pas un assassinat, son interdiction l’est ! ; L’IVG librement choisi et réalisé dans des conditions sûres est un droit vital ; Il ne peut pas être limité ! Selon l’Organisation Mondial de la Santé des dizaines de milliers de femmes perdent la vie suite à des IVG réalisées dans des mauvaises conditions. En Turquie, la légalisation de l’IVG a contribué à la baisse des décès lors des accouchements de 250 pour 100 000 des années 70 à 28 au milieu des années 2000. Il n’existe aucune donnée montrant que le recours à l’IVG a augmenté en Turquie, au contraire de 18 pour 100 en 1993 à 10 pour 100 en 2008. Alors qu’entre 1994 et 2011, 26 pays ont avancé pour lever les obstacles au droit à l’IVG, il serait inacceptable que ce droit soit limité ou supprimé en Turquie. Réduire le droit à l’IVG aux seules obligations médicales et aux situations de viol serait marginaliser les droits basiques des femmes par rapport à leurs corps et à leur sexualité ainsi que limiter des droits à des situations de contrainte. Nous nous opposons à la mise en danger de la santé et du droit à la vie des femmes par l’interdiction ou la limitation de l’IVG au lieu d’un soutien aux techniques contraceptifs de haute qualité, gratuits et accessibles. Le droit à l’IVG est autant vital en tant que liberté de choix individuel qu’en tant que droit social. Le droit à un IVG libre, gratuit, sûr et légal est en même temps un droit vital. Le véritable assassinat est de forcer les femmes à risquer leurs vies. Le droit à un IVG sûr est une part inaliénable du droit des femmes à avoir le contrôle de leurs corps et leur maternité ! La limitation de la santé reproductive et sexuelle, qui inclut le contrôle sur son corps et l’accès à l’IVG, est une violation claire des Droits de l’Homme et des Droits de la Femme. Selon ses propres lois et selon les traités qu’il a ratifié, l’Etat turc est dans l’obligation de fournir des services publics suffisants et accessibles pour la santé sexuelle et reproductrice. En Turquie, les mécanismes d’oppression morale sur la sexualité féminine, les mariages d’enfants, les mariages forcés, les meurtres de femmes ont été normalisés. La responsabilité du contrôle des naissances a été principalement mise sur le dos des femmes. Or, dans un pays ou les moyens contraceptifs ne sont pas facilement accessibles, ou le moyen de contraceptif le plus utilisé est le coït interrompu, ou l’emploi des femmes recule, ou la pauvreté des femmes augmente à grande vitesse, interdire ou limiter l’IVG est clairement une discrimination qui va entraîner les femmes à des IVG dangereuses. Nous ne laisserons pas faire les attaques contre les Droits de l’Homme par des discours et des discours militaristes et discriminatoires. En disant « Chaque avortement est un Uludere (1) », le Premier ministre a assimilé la mise en œuvre de leurs droits sur le corps par les femmes avec l’assassinat d’êtres humains par des bombes. Par ailleurs, il s’agissait d’une déclaration discriminatoire remettant en cause les droits humains des Kurdes et des femmes. Cela alors que la tâche primordiale d’un Etat est de permettre à tous les citoyens de vivre dignement, assurer leur égalité, leurs droits et leur liberté. Selon la « Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes » que la Turquie s’enorgueillit d’avoir ratifié indiques dans son article 16.1 que les hommes et les femmes ont « Les mêmes droits de décider librement et en toute connaissance de cause du nombre et de l'espacement des naissances et d'avoir accès aux informations, à l'éducation et aux moyens nécessaires pour leur permettre d'exercer ces droits ». L’initiative du gouvernement pour l’interdiction de l’IVG n’est qu’un autre produit de la mentalité niant le droit des femmes à contrôler leurs corps, considérant que la principale d’existence des femmes est la reproduction de l’espèce, organisant les politiques démographiques néo-libérales à partir des corps des femmes. Une telle décision serait une violation du droit de vie de millions de femmes et du droit à vivre dignement des femmes, des hommes et des enfants. Nous, signataires, nous demandons l’arrêt Immédiat du processus d’interdiction l’IVG en Turquie et les politiques visant les corps des femmes.
(1) Village à la frontière-irakienne ou 34 civils ont été tué par des frappes aériennes de l’armée turque il y a quelque mois.
Pour signer : : http://saynoabortionban.com/
MélusineCiredutemps
 

Re: Turquie

Messagede Béatrice » 15 Juin 2012, 17:41

Femmes de Turquie en lutte pour le droit à l'avortement :


lundi 18 juin 2012 à 18h30

Lieu :Paris 16e

près de l'Ambassade de Turquie
Place de Bolivie
RER-D Kennedy/Radio France
Métro Passy


Image


Image


Rassemblement en solidarité avec les
femmes de Turquie en lutte sur le droit à l'avortement

http://www.demosphere.eu/node/30937

Rassemblement en soutien aux femmes turques et kurdes,
Lundi 18 juin 2012, 18h30
Place de Bolivie XVIème arrondissement Paris, près ambassade de Turquie

Manifestation pour le droit à l'avortement, à Istanbul, 2 juin 2012

Un ministre en Turquie compare l'avortement à un meurtre et veut revenir sur ce droit fondamental acquis par les femmes en 1983.

Vous pouvez lire l'appel au rassemblement de l'ACTIT (association culturelle des travailleurs immigrés turcs) , Union des Femmes Socialistes, CACAD et collectif parisien des droits des femmes) sur ce site ICI.

Nous soutenons cette initiative et y serons pour protester contre les attques sur les acquis fondamentaux pour les femmes !

Mon corps m'appartient !
Libre disposition de nos corps !
Contre les attaques en tout genre contre les droits des femmes !

manif-avortement-Istanbul.jpg

Lien : http://www.demosphere.eu/node/30937
Source : http://femmesenlutte93.over-blog.com/article-...

____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________


Rassemblement pour la défense du droit à l'avortement - Paris

Coordination Française
Marche Mondiale des Femmes

Stop aux attaques contre le droit à l'avortement partout en Europe !
Maintien des droits des femmes en Turquie
Liberté pour Leyla Zena

RASSEMBLEMENT
le 18 juin à 18h30 à Paris
Près de l'ambassade Turquie, place de Bolivie, Paris 16ème
métro Passy ou Bir-Hakeim, RER C Avenue du Pdt Kennedy

En ces temps d'austérité économique, l'accès à l'avortement est en danger dans tous les pays d'Europe.

Tous les arguments sont mobilisés pour attaquer les droits des femmes : discours néo-libéral sur la santé des femmes qui coûterait trop cher ; discours pro-vie des intégristes religieux ; discours raciste et impérialiste justifiant la production d'enfants à tout prix.

En France comme en Belgique, ce sont les centres IVG et les hôpitaux pratiquant l'avortement qui ferment sous prétexte de gestion budgétaire de la crise ;
En Galice, au Portugal ou en Suisse, la loi permettant l'accès à l'avortement pour toutes est attaquée ;
En Roumanie, le droit à l'avortement menace d'être adjoint d'une obligation de conseil psychologique par des associations chrétiennes pour faire pression sur les femmes désirant avorter ;
En Pologne, en Irlande, le droit à l'avortement reste interdit sous couvert d'intégrisme religieux ;

Les forces conservatrices, néo-libérales, impérialistes et sexistes convergent pour limiter notre droit à disposer de notre corps. L'accès à la santé reproductive, à l'avortement, à une autonomie financière permettant de vivre dans la dignité et d'élever dignement nos enfants est de plus en plus difficile

En Turquie, le 1er ministre compare l'avortement à un massacre, un « Uludere », nom du village kurde dont l'attaque aérienne a provoqué la mort de 34 civil-es. Pour pousser les femmes turques à faire des enfants, il veut interdire l'avortement, ou le limiter à 4 semaines, ce qui équivaut à l'interdire. De même pour les accouchements par cesarienne assimilés à une conspiration internationale contre la Turquie pour limiter sa natalité. Pour garder un équilibre démographique favorable contre les kurdes, les femmes turques devraient produire un maximum d'enfants servant une politique nationaliste et impérialiste. Le corps de femmes serait une fois de plus la propriété des hommes et des nations comme lors des conflits armés où les viols massifs des femmes servent à la colonisation des territoires.

Avec la restriction extrême du droit à l'avortement des femmes turques, le gouvernement entend s'approprier le droit des femmes à disposer de leur propre corps.

Nous nous indignons de toutes ces attaques. Nous refusons de voir des femmes ne plus accéder aux hopitaux à cause du chantage économique qui leur est fait (comme en Grèce, où on leur dit : « payez ou on garde votre enfant »). Nous refusons de voir de nouveau mourir des femmes obligées de recourir aux avortements clandestins. Nous revendiquons le droit pour les femmes, partout dans le monde, d'avoir le contrôle de leur corps, de pouvoir accéder à une contraception de qualité et de leur choix, de pouvoir avorter, de pouvoir porter et élever leurs enfants dans des conditions dignes si elles le souhaitent.

En soutien à l'appel de : Association culturelle des Travailleurs Immigrés Turcs, Union des Femmes socialistes, CADAC, Collectif Région Parisienne Droits des Femmes.
Pour la libération de Leyla Zana,

militante kurde emprisonnée pour 10 ans

En turquie, le 24 mai 2012,tribunal de Diyarbir, ville du sud Anatolien, a condamné Leyla Zana pour avoir : « violé neuf fois le Code pénal et la loi anti-terrorisme en exprimant dans des discours son soutien au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK interdit) et à son chef emprisonné Abdullah Ocalan. »

Leyla Zana, députée Turque, avait déjà subi une condamnation en 1994 de 15 ans de prison, ramenée à 10 ans suite à la mobilisation internationale.

Nous dénonçons encore une fois l'acharnement des autorités turques contre les femmes militantes kurdes.

Nous rappelons que nous avions organisé notre dernière rencontre européenne de la Marche Mondiale des Femmes à Istanbul et démontré notre solidarité avec les femmes Turques et Kurdes qui se battent pour la liberté d'expression, de conscience, et pour toutes les libertés fondamentales.

Nous demandons au Parlement Turque d'oeuvrer pour une véritable liberté d'opinion et, au Parlement Européen et au gouvernement français, d'intervenir pour lever la condamnation de Madame Layla Zana.

D'après le communiqué de la MMF 13-PACA
Coordination Française Marche Mondiale des Femmes

Tel : 0144621204 ou 06 80 63 95 25, mail : marchfem@rezisti.org ; site : http.www.mmf-France

Source : http://www.solidaires.org/article41261.html


http://www.demosphere.eu/node/30937
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Louise Michel
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Re: Turquie

Messagede Béatrice » 18 Juin 2012, 23:36

Le rassemblement à Paris en soutien aux femmes en Turquie sur le droit à l'avortement a rassemblé environ une cinquantaine de personnes seulement
composée pour l'essentiel de femmes turques et de représentant(e)s de mouvements féministes : ACTIT ( Association Culturelle des Immigrés Turcs ) , la
CADAC ( Coordination pour le droit à la contraception et à l'avortement ) , le CNDF ( Collectif National pour le Droit des Femmes ) , Femmes Solidaires , la
MMF ( Marche Mondiale des Femmes ) , Union des Femmes Socialistes et le collectif "Ruptures" . A noter l'absence de représentant(e)s du Planning familial ?
Chaque représentante des associations précitées ont rappelé les reculs significatifs sur le droit à l'avortement au sein de l'UE , où les forces conservatrices
et religieuses reprennent le dessus en bafouant progressivement tous les droits des femmes si durement acquis !
Et présentement , s'agissant de la Turquie le constat en est flagrant .

( C'est un séjour à Paris d une semaine qui nous a permis Denis et moi d'être présents à ce rassemblement et demain il joindra à ce petit compte-rendu
un court reportage vidéo )
Modifié en dernier par Béatrice le 19 Juin 2012, 18:40, modifié 1 fois.
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Re: Turquie

Messagede Denis » 19 Juin 2012, 10:29

Armonia a écrit:Le rassemblement à Paris en soutien aux femmes en Turquie sur le droit à l'avortement a rassemblé environ une cinquantaine de personnes seulement
composée pour l'essentiel de femmes turques et de représentant(e)s de mouvements féministes : ACTIT ( Association Culturelle des Immigrés Turcs ) , la
CADAC ( Coordination pour le droit à la contraception et à l'avortement ) , le CNDF ( Collectif National pour le Droit des Femmes ) , Femmes Solidaires , la
MMF ( Marche Mondiale des Femmes ) , Union des Femmes Socialistes et le collectif "Ruptures" . A noter l'absence de représentant(e)s du Planning familial ?
Chaque représentante des associations précitées ont rappelé les reculs significatifs sur le droit à l'avortement au sein de l'UE , où les forces conservatrices
et religieuses reprennent le dessus en bafouant progressivement tous les droits des femmes si durement acquis !
Et présentement , s'agissant de la Turquie le constat en est flagrant .

( C'est un séjour à Paris d une semaine qui nous a permis Denis et moi d'être présents à ce rassemblement et demain il joindra à ce petit compte-rendu
un court reportage vidéo )



Une petite photo déjà

Image

et deux reportages vidéo

http://orailec.free.fr/Manifs/Paris_Jui ... o3.mp4.wmv (20 Méga/ 29" )

http://orailec.free.fr/Manifs/Paris_Jui ... o6.mp4.wmv (99 Méga/ 2'25" )
Modifié en dernier par Denis le 19 Juin 2012, 18:47, modifié 1 fois.
Qu'y'en a pas un sur cent et qu'pourtant ils existent, Et qu'ils se tiennent bien bras dessus bras dessous, Joyeux, et c'est pour ça qu'ils sont toujours debout !

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