NPA (2011)

Re: NPA

Messagede kuhing » 17 Mai 2011, 10:49

Sur le site du NPA en date du 16 Mai 2011, un article intitulé :

REPRISE DES MANIFESTATIONS EN TUNISIE: VERS UNE DEUXIÈME RÉVOLUTION ?

Ce qui suppose que le NPA considère que la mise en place d'un gouvernement constitué majoritairement d'anciens membres éminents du RCD , parti de Ben Ali est une révolution .

On comprend mieux le sens que le NPA donne au terme "révolutionnaire" quand il continue à affirmer qu'il l'est encore et toujours...
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 22 Mai 2011, 21:20

La gauche après "les hommes providentiels"
LEMONDE.FR | 19.05.11 | 09h22 • Mis à jour le 20.05.11 | 09h16

Et si le retrait de la course présidentielle de l'ancien porte-parole du NPA, Olivier Besancenot, était plus important pour l'avenir de la gauche que les commémorations mitterrandolâtres du 10 mai 1981 ou que la compulsion médiatico-politicienne autour de "l'affaire DSK" ?

J'ai été un enfant enthousiaste du 10 mai, lycéen adhérant au Parti socialiste (PS) en 1977. François Mitterrand a pris le PS sur sa gauche en 1971, il l'a laissé bien à droite. Nous voulions rompre avec le capitalisme : les gouvernements socialistes ont accompagné à partir de 1983 sa brutale phase néolibérale. Et le pouvoir personnel d'un politicien habile a prospéré au sein des institutions de la Ve République, jadis décriées. Toutefois notre "homme providentiel" a surtout été ballotté par des circonstances lui échappant, accompagnées par une rhétorique vaguement littéraire, remplacée ensuite par la langue de bois technocratique des dirigeants socialo-capitalistes du FMI et de l'OMC.

Jeunes socialistes, nous avions mal perçu une injonction au cœur du Mai 68 libertaire : pas de politique alternative sans un autre rapport à la politique ! Nous nous sommes rendu compte, depuis, que des logiques de monopolisation des pouvoirs avaient lourdement grevé les possibilités de construction d'une société post-capitaliste démocratique, que cela soit sous la forme soft d'expériences parlementaires ou dans des formes totalitaires. Après presque deux siècles d'échecs des tentatives pour s'émanciper du capitalisme, nous avons maintenant compris que l'anticapitalisme ne peut aller sans critique libertaire de la professionnalisation politique et de la domination des représentants sur les représentés.

Olivier Besancenot vient d'exprimer en acte cette éthique libertaire en refusant d'être pour une troisième fois candidat à l'élection présidentielle. Dès le départ, il avait choisi de garder son emploi à la Poste, les pieds enracinés dans les contraintes du travail salarié et dans les sociabilités professionnelles. Comment être porte-parole des aspirations des opprimés, en se coupant d'eux pour barboter dans les mares voisines des Z'élites politiciennes, technocratiques et patronales ? Comment enrayer les dynamiques d'appropriation hiérarchique des pouvoirs en demeurant un représentant toute sa vie ? Finissons-en avec les hommes (ou les femmes) "providentiels" comme avec les médiocres croche-pattes de couloirs pour savoir qui sera le prochain, tout en tenant en façade des discours compassés ! Une démocratie réellement citoyenne n'a rien d'une oligarchie inamovible.

Dans cette perspective, les élections, délégant le pouvoir à des représentants, ne constituent qu'une composante secondaire, mais nécessaire, d'une démocratie plus large, redonnant au démos les rênes. Il s'agit d'inventer une nouvelle galaxie démocratique dé-professionnalisée mettant en tension les procédures directes, le participatif, le délibératif, le tirage au sort et le représentatif. En attendant, pas de sortie de la double tutelle emboîtée du capitalisme et de la professionnalisation politique sans implication directe du plus grand nombre, si l'on vise une auto-émancipation.

Le retrait d'Olivier Besancenot fait aussi droit aux exigences légitimes de la vie personnelle face aux disciplines organisationnelles. L'émancipation, indissociablement individuelle et collective, ne peut plus, dans nos sociétés individualistes, s'abîmer dans la primauté exclusive des contraintes collectives sur les désirs intimes. Dans son geste, s'esquissent des échanges plus équilibrés entre niveau individuel et niveau collectif au sein des organisations de transformation sociale. Et se dessine une nouvelle modalité de la forme parti basée sur la coopération des individualités, et donc ni leur écrasement au nom de "l'intérêt supérieur de…", ni l'aplatissement de l'espace commun sous le poids des ambitions des "homme providentiels". Encore une fois, une manière de faire avancer en acte un débat de société !

On comprend que nombre de journalistes politiques et d'éditorialistes préfèrent se mirer le nombril en glosant sur Mitterrand, sur "l'affaire DSK" ou sur le futur bébé Sarkozy. Un strabisme corporatif leur fait confondre le petit monde de la politique professionnalisée avec le vaste monde. Une telle vision étriquée de la politique fait peu de place aux citoyens autrement qu'instrumentalisés dans les commentaires des sondages. Le nez médiatique est pris dans le guidon d'une "actualité" tyrannisée par les scintillements sans cesse recommencés de l'immédiat et formatée par les "côtes de popularité", les "petites phrases", les "révélations" de pacotille et autres "images chocs".

Avec la décision d'Olivier Besancenot, "la politique autrement" n'est plus un slogan marketing ou un "créneau" supplémentaire pour professionnels de la politique montants ou aspirants (de la vénéneuse Marine Le Pen au gentil Arnaud Montebourg, en passant par les petit(e)s dernier(e)s d'Europe Ecologie-Les Verts). Quant à la gauche de la gauche, elle a encore moins besoin du énième Tartarin politicien aux discours anticapitalistes si elle veut être à la hauteur de ses espérances émancipatrices. Les défis sont plus profonds et devant nous. Merci à Olivier Besancenot de nous avoir aidés, par la pratique, à les formuler. La gauche pourrait davantage exister pleinement après "les hommes providentiels" !

Philippe Corcuff est l'auteur du B.a.-ba philosophique de la politique pour ceux qui ne sont ni énarques, ni politiciens, ni patrons, ni journalistes (Textuel, 2011)
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Re: NPA

Messagede kuhing » 23 Mai 2011, 15:48

Nico37 a écrit:
La gauche après "les hommes providentiels"
LEMONDE.FR | 19.05.11 | 09h22 • Mis à jour le 20.05.11 | 09h16
Merci à Olivier Besancenot de nous avoir aidés, par la pratique, à les formuler. La gauche pourrait davantage exister pleinement après "les hommes providentiels" !

Philippe Corcuff est l'auteur du B.a.-ba philosophique de la politique pour ceux qui ne sont ni énarques, ni politiciens, ni patrons, ni journalistes (Textuel, 2011)


Voilà donc le représentant du grand courant libertaire du NPA , Philippe Corcuff qui n'est en fait qu'une imposture à peine moins grossière que le courant "anarcho-syndicaliste" des staliniens qui pilotent le POI .
Etre libertaire se résumerait donc pour Corcuff à avoir le courage de l'alternance des candidatures aux élections présidentielles.
En fait, c'est un peu comme cacher une forêt derrière son petit doigt.

De la grande fumisterie de compétition du même ordre que "capitalisme libertaire" de Michel Onfray.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 23 Mai 2011, 22:48

[url=http://www.npa2009.org/content/après-le-cpn-du-npa…]APRÈS LE CPN DU NPA… Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 103 (19/05/11)[/url]

Le CPN devait être l’occasion de faire le bilan d’étape à la fois des campagnes menées par le NPA et de la démarche engagée lors de sa précédente session concernant notamment les échéances électorales de 2012.
Évidemment, la situation a été partiellement modifiée par l’annonce de la non-­candidature d’Olivier Besancenot, puisque les conditions de la présence du NPA à l’élection présidentielle se posent désormais différemment. La discussion concernant notre capacité à proposer une nouvelle candidature s’est croisée avec celle qui portait sur l’orientation politique et la manière d’envisager la démarche de rassemblement. C’était sans doute en partie inévitable au vu du calendrier.

Après discussion, au-delà d’un accord général sur la nécessité de se mettre en ordre de bataille pour aller chercher les signatures, deux positions se sont dégagées. La position majoritaire indique que la démarche de rassemblement a échoué pour ce qui concerne les échéances électorales de 2012, et donne un premier éclairage sur le profil programmatique, à affiner lors de la conférence nationale. La position minoritaire reprend les axes programmatiques que contenait la résolution votée au mois de mars, réaffirmant un profil de rassemblement et avançant la nécessité d’une candidature du NPA sur cette orientation. Une position très minoritaire proposait une candidature commune avec Lutte ouvrière.

Une commission du CPN a d’autre part produit un document qui constitue une base de travail concernant le fonctionnement du CE et du CPN, même si demeurent des discussions, notamment à propos du degré d’autonomie des commissions nationales.

Sur le terrain de la solidarité avec les révolutions arabes, la discussion a montré qu’il existe de nombreuses initiatives locales. En outre, ces dernières semaines, et notamment la conférence anticapitaliste de Marseille, nous ont permis aussi de tisser de nouveaux liens internationaux. Par ailleurs, la campagne « Un bateau pour Gaza » s’annonce comme un succès. La nécessité d’une campagne antinucléaire unitaire est toujours d’une urgente actualité, notamment dans la perspective de la grande mobilisation unitaire du 6 novembre, à laquelle il faut participer massivement. Sur les gaz de schiste, la mobilisation est très forte, avec des collectifs nombreux comptant entre autres beaucoup de jeunes. Dans les deux cas, nous devons contester l’idée qu’Europe-Écologie -Les Verts est le cadre de regroupement écologiste. Côté campagne antiraciste, la mobilisation est réelle mais visiblement variable, avec des cadres divers, mais la manifestation « D’ailleurs nous sommes d’ici » prévue le 28 mai se prépare. Il convient de poursuivre les discussions sur les mobilisations contre le FN et l’extrême droite. Du côté de la campagne salaires, les camarades ont constaté qu’il existait un ensemble de questions permettant de mobiliser, rarement une seule, mais que la question de l’échelle mobile des salaires pouvait unifier. Concernant la campagne contre le G8, la tournée des caravanes a été un succès et servira d’échauffement pour la mobilisation contre le G20. Le NPA est fortement mobilisé, sur ce terrain et les précédents.

Ingrid Hayes


TRIBUNES D'EXPRESSION :

Tirer les bilans ensemble et répondre aux besoins de la situation

La motion majoritaire au CPN répond à l’urgence d’une candidature anticapitaliste lors de l’élection présidentielle afin de défendre les aspirations et les exigences qui s’expriment à travers les luttes du monde du travail, écologistes, anti-impérialistes, contre toutes les discriminations.
Le bilan de la démarche de rassemblement initiée au CPN de mars ne permet pas d’envisager une candidature de regroupement anticapitaliste. Les initiatives prises par le NPA depuis plusieurs semaines n’ont pas permis d’avancer avec des groupes ou des militantEs vers un tel rassemblement. Si l’on veut que s’exprime sur le terrain électoral en 2012 une force anticapitaliste, indépendante du PS et de ses alliés, porteuse d’un programme de lutte, le NPA doit décider d’être présent avec une candidature issue de ses propres rangs. À partir de ce constat très largement partagé, nous devrions ensemble en tirer la conclusion que la candidature du NPA doit désormais être annoncée et préparée sans être affaiblie par l’annonce de son possible retrait au profit d’une candidature de rassemblement anticapitaliste.
Tant le contenu programmatique et stratégique que la forme de l’alliance entre le PCF et le PG sont connus. Cette alliance se structure autour de la candidature Mélenchon à la présidentielle et d’une répartition pour les législatives, et surtout elle refuse d’affirmer clairement l’impossibilité de gouverner et de constituer avec le PS une majorité parlementaire. Il est clair dans ces conditions qu’il n’y a pas d’accord possible avec les forces politiques du Front de gauche pour la présidentielle et les législatives.
C’est ce que doivent trancher les militantEs du NPA par les débats et les votes qui prépareront la conférence nationale.
C’est tout le NPA qui défendra dans cette campagne, où nous chercherons à être les porte-parole des luttes des salariéEs, des précaires, des jeunes, des sans-papiers… un programme de rupture avec le capitalisme parce qu’il n’y a pas d’issue à la crise sociale, politique et écologique dans le cadre d’une alternance, du respect des institutions et de la propriété privée.
C’est tout le NPA qui est convaincu que défendre, populariser un tel programme pour aider aux mobilisations est la seule réponse à l’imposture du FN. Les éléments précis et actualisés de ce programme feront l’objet d’une élaboration collective de l’ensemble du parti.
Nous portons en commun cette proposition alors que nous avons défendu des positions différentes (1 et 2) lors du congrès national. Cela ne signifie pas que nous soyons désormais d’accord sur tout ni en désaccord sur tout avec les camarades qui ont voté pour l’autre proposition. C’est la démonstration que nous sommes dans une organisation vivante qui débat et tranche démocratiquement les questions importantes pour son avenir à partir des expériences que nous avons faites en commun. Il s’agit dès maintenant de nous rassembler et de nous donner les moyens d’avoir unE candidatE.

Jean-François Cabral, Sandra Demarcq, Gaël Quirante, Yvan Lemaitre, Armelle Pertuis, Alain Pojolat



Sursaut ou déclin

Une majorité du CPN a pris le contre-pied de la démarche engagée en mars. Elle a voté une résolution dont l’orientation se résume à établir que « le bilan de la démarche de rassemblement des anticapitalistes initiée au CPN de mars ne permet pas d’envisager la possibilité d’une candidature de regroupement anticapitaliste au niveau électoral » – avec à la clé l’arrêt des discussions avec le Front de gauche – à annoncer une candidature du NPA conçue comme l’écho des luttes et des révolutions arabes et prônant « l’intervention directe des travailleurs et des peuples » pour renverser le système.
Cette orientation sacrifie le programme synthétisé dans le document Nos réponses à la crise, adopté pourtant à plus de 65 % par le dernier congrès auquel plus aucune référence n’est faite. Rien d’étonnant quand on sait que la majorité des camarades qui ont voté pour cette orientation ont voté contre ce document. C’est aussi le sacrifice durable de tout profil de rassemblement anticapitaliste large : en effet, toute confrontation politique avec les forces se situant à la gauche du Parti socialiste dans la perspective d’un regroupement des anticapitalistes est désormais exclue de par la nature même de ces forces qui ne peuvent être en dernière instance que des alliées du social-libéralisme. Il y a là une rupture avec le projet de fondation du NPA. On ne discute plus, on ne se confronte plus. On n’imagine plus faire bouger aucune ligne, tout est déjà écrit. C’est l’enfermement identitaire, le NPA épuisant à lui seul, et durablement, les contours du camp anticapitaliste, indépendamment de toute considération sur la période et la situation politique ainsi que ses évolutions possibles. Il nous reste quatre semaines d’ici la conférence nationale pour inverser cette orientation désastreuse votée par le dernier CPN.
Nous défendons une autre perspective, inscrite dans les coordonnées de la situation politique et sociale, celle du rassemblement des anticapitalistes comme perspective permanente, avant, pendant et après les élections. Ce qui signifie concrètement défendre le rassemblement des forces qui refuseront de soutenir un éventuel gouvernement socialiste et s’engageront dans la construction d’une opposition de gauche à la politique qu’il mènera, et qui consistera à faire payer la crise aux salariéEs.
Un mot sur les arguments pitoyables distillant l’idée que les signataires de notre résolution étaient prêts à « vendre le NPA au Front de gauche », et ne tenaient pas à ce que le NPA soit présent à l’élection présidentielle. Notre résolution indique que le « refus du Front de gauche d’affirmer clairement l’impossibilité de gouverner avec le PS et de constituer avec lui une majorité parlementaire », constitue un problème majeur et que la candidature de J.L. Mélenchon ne saurait incarner le rassemblement anti capitaliste que nous voulons construire. Ajoutons que, pour assurer la présence du NPA à l’élection présidentielle, nous avons été les seuls à proposer que le CPN se mette d’accord sur un nom, même si c’était difficile, pour éviter d’engager une logique de primaires, tout en précisant que nous étions prêts à la retirer si les conditions du rassemblement venaient à être réunies.

Léonce Aguirre, Marie-Do Bartoli, Pierre-François Grond, Ingrid Hayes
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Re: NPA

Messagede kuhing » 24 Mai 2011, 10:19

Dans ces débats qui occupent la direction du NPA, je ne trouve que beaucoup de temps, d'énergie perdus et de confusion entretenue.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 25 Mai 2011, 00:18

NPA : la crise permanente…

Le récent congrès du NPA (février 2011), faute de majorité politique et travaillé par une crise non maîtrisable, est resté comme suspendu… La perspective étant celle d’une conférence nationale en juin, donc dans l’attente de l’annonce pour la présidentielle de 2012 d’une nouvelle « candidature d’Olivier ». Avec des mesures visant à ponctuer cette attente : la désignation de deux nouvelles porte-parole (Myriam Martin et Christine Poupin) en lieu et place de Besancenot, et la volonté affichée d’explorer la possibilité d’une « candidature anticapitaliste unitaire ».

La décision d’Olivier Besancenot de ne pas être le candidat du NPA à la présidentielle de 2012 a mis à bas ce scénario.

Déclaration de non-candidature

S’il ne s’agissait que d’Olivier Besancenot, on ne pourrait que prendre acte d’une décision personnelle compréhensible, et argumentée de manière convaincante. Il avait en effet annoncé dès le début qu’il n’avait pas l’intention de s’installer comme porte-parole à perpétuité, ni comme le candidat rituel à la présidentielle. Et on ne peut que partager sa dénonciation de la professionnalisation et de la personnalisation de la vie politique officielle, exacerbées par les ravages du présidentialisme. Donc, de ce point de vue, dont acte ! On peut même se féliciter que Besancenot apparaisse comme ne s’étant pas laissé intoxiquer par les poisons du succès électoral et médiatique.

Reste que son choix présent pose une question sur le NPA lui-même, et d’abord de savoir si Olivier Besancenot et le NPA sont dissociables ?

En effet, la « surprise » provoquée a quelque peu éclipsé l’argumentation que Besancenot développe pour justifier un acte qui, volens nolens, est éminemment politique et demande à être analysé.

Dans les propos tenus par Besancenot dans son entretien à Mediapart, c’est ce thème même de la surprise qui est présenté comme une sorte de talisman. Au moyen duquel est relue la décision de la LCR en 2002 : « Montrer qu’un postier de 27 ans pouvait tenir tête à des politiciens professionnels, c’était une vraie démonstration ». Une « démonstration » qui en effet ne pouvait que s’user avec le temps : « Je m’étais déjà posé la question en 2007, notamment à cause de la personnalisation à outrance et du regard qui, au fur et à mesure, a changé par rapport à la « surprise » que je pouvais incarner en 2002. Or c’est aussi de cette surprise que dépend le message politique que l’on veut véhiculer ». Enfin, une surprise aujourd’hui réinventée : « Perpétuer cette démonstration, c’est continuer à surprendre ».

La question est donc : quel est le « message » porté par surprise ? Réponse de Besancenot : « Contester aux politiciens, chaque fois qu’il le faut, leur mainmise sur nos destinées »… Thème récurrent de cet entretien, au nom duquel est proposée une histoire mythique du mouvement ouvrier, dont l’échec tiendrait à une institutionnalisation conduisant à envisager la politique comme un métier (« Pendant longtemps, les figures du mouvement ouvrier étaient des salariés qui tenaient tête aux politiciens professionnels, à l’époque tous de droite »). Et à tirer des leçons quelque peu surprenantes des révolutions arabes : « J’ai vu, quand je suis allé en Tunisie et en Égypte, que les révolutions n’avaient pas besoin de leader, de substitut ou d’avant-garde autoproclamée ».

Ainsi, du même coup qu’il se désiste du rôle de porte-parole et de candidat à la présidentielle, Besancenot s’affirme porteur de ce qu’est (ou doit être à ses yeux) le projet politique du NPA. Dans sa lettre aux militants du NPA, il écrit : « Je revendique plutôt la possibilité, pour le NPA, de se lancer sur de nouvelles bases, conformes au projet d’émancipation qui, plus que jamais, m’anime ».

Paradoxe en forme de lapsus qui revient à dire que ce désengagement est une réaffirmation de la marque de Besancenot sur ce parti. Un paradoxe qu’on peut certes expliquer par les contradictions du combat mené contre un système du fonctionnement duquel on est nécessairement prisonnier. Mais une telle approche ne saurait suffire, et s’en contenter reviendrait à relativiser ce fait que le projet fondateur du NPA a été construit en fonction de la figure d’Olivier Besancenot.

Son deuxième succès électoral à la présidentielle de 2007 en a été à l’origine. Quitte à escamoter le fait que ce relatif succès politique devait beaucoup à l’effondrement des autres candidats à gauche du PS, et à la situation créée par la victoire de Sarkozy, il a justifié la dissolution de la LCR pour créer un nouveau parti afin de concrétiser l’audience gagnée par lui lors de la campagne. D’où, pour la création de ce nouveau parti, « l’Appel d’Olivier Besancenot », et un NPA vécu comme « le parti d’Olivier Besancenot ». Et c’est bien ainsi que, lors de son lancement, fut assuré le réel pouvoir d’attraction du NPA.

Ce pourquoi la crise que connaît le NPA, et les éventuelles réponses à y apporter, sont aujourd’hui indissociables des choix, personnels et politiques, d’Olivier Besancenot.

Une nouvelle orientation pour le NPA ?

Si dans les débats du récent congrès Besancenot était resté relativement en retrait – n’intervenant que dans le cadre du meeting de solidarité avec les révolutions arabes, donc officiellement davantage comme porte parole du parti que comme défenseur d’une des orientations en confrontation, sa non candidature et les explications qu’il lui donne signifient un engagement en défense d’une orientation politique pour le NPA.

Ce ne sont donc pas ses motivations personnelles, au demeurant légitimes, qui demandent à être interrogées, mais les choix du responsable politique qu’il est. Se dégager du rôle de porte-parole (du parti dans sa totalité) est-ce le moyen pour lui de gagner en liberté dans le débat d’orientation au sein du NPA ? Question pertinente posée par les journalistes de Mediapart : « N’est-ce pas là en fait votre première décision de chef de parti ? ».

Sa lettre, au-delà des explications qui ont retenu l’attention publique, argumente effectivement une orientation précise. D’abord en tranchant, avant toute conférence nationale, la question d’une candidature du NPA : « Je suis prêt, dès à présent, à m’investir à 100% pour que notre parti, le NPA, puisse effectivement se présenter à la prochaine présidentielle et à épauler de mon mieux notre candidat(e) durant la campagne. » Et ce à partir d’une vision cohérente de ce que doit être la singularité du NPA, soit son extériorité au système : « Nous n’envisageons pas l’activité politique comme les autres partis »… Avec l’affirmation de la « volonté que le NPA puisse enfin se retrouver. Se retrouver non pas sur un nom familier mais sur une identité collectivement réappropriée. Qu’il puisse se déployer sur des bases plus conscientes et plus constantes. Plus conscientes de la nécessité de porter un projet révolutionnaire, internationaliste, vivant et ouvert, qui le maintienne à distance du système actuel. »

La « mise à distance du système actuel», telle est donc la feuille de route délivrée au NPA par… Olivier Besancenot soi-même !

Le CPN des 14 et 15 mai : confirmation du repli

Le Conseil politique national du NPA, qui s’est tenu les 14 et 15 mai, a dégagé une nouvelle majorité politique, courte mais cohérente, associant à la position 2 une partie de la position 1 (dont O. Besancenot, A. Krivine, C. Poupin…), avec une résolution (85 pour, 64 contre) qui prend acte d’une candidature du seul NPA en 2012, et décide de stopper les discussions avec le Front de gauche. Et ce contre une résolution rassemblant les unitaires et une autre partie de la position 1 (dont Myriam Martin) qui préconisait la poursuite de ces discussions (64 pour, 79 contre, 4 abstentions et refus de vote).

Donc il y aura une candidature du NPA, mais laquelle ? La décision s’est imposée de surseoir à ce choix, renvoyé à la conférence nationale en juin. Les deux porte parole apparaissent porteuses d’orientations politiques distinctes, et Sandra Demarcq explique « qu’il peut y avoir d’autres noms »…

Le débat de congrès continue donc, mais oriente le NPA dans une mauvaise direction. Au lieu d’une remise en question le conduisant à se tourner vers les autres forces radicales et alternatives, à engager avec le Front de gauche la recherche de réponses aux défis de la situation, le choix est de répondre aux difficultés rencontrées par un repli et un durcissement des positions défendues, sous couvert d’une indispensable extériorisation par rapport au système. Le risque est évident de gâcher la possibilité d’une consolidation des forces de changement à l’heure où la crise du mouvement ouvrier est à la veille de développements d’ampleur.

pour approfondir le débat lire : Comprendre la crise du NPA
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Re: NPA

Messagede kuhing » 25 Mai 2011, 10:06

Nico37 a écrit:
NPA : la crise permanente…
« J’ai vu, quand je suis allé en Tunisie et en Égypte, que les révolutions n’avaient pas besoin de leader, de substitut ou d’avant-garde autoproclamée ».


Besancenot découvre-t-il la réalité des choses ?

En tous cas dans cette phrase relevée, je crois qu'il a raison.

il ne manque plus qu'il aille jusqu'au bout de sa constatation d'ailleurs incomplète : Les soulèvements populaires à véritable visée révolutionnaire n'ont non seulement pas besoin d'avant-garde ou de leader pour se déclencher - je rajoute de parti - mais ces dits partis ou avant-garde confisquent en plus les révolutions à leur profit.

C'est ce qui s'est passé avec la prise du palais d'hiver par le parti bolchevik en novembre 1917, c'est ce qui se passe actuellement en Tunisie ou en Egypte où les partis de toutes sortes aident à la reprise en mains des dominants de la situation par le biais des Etats.
C'est un processus qui atteint aussi l'Europe avec, en ce moment même, les manifestants permanents de la place Puerta del Sol qui se mobilisent spontanément sans intervention d'une avant-garde centralisée fut-elle dure ou molle.

Par contre, ce qui manque cruellement à un moment de ces mobilisations ce sont des personnes incluses dans la population qui aident à une coordination des comités de base qui s'organisent parfois spontanément afin que ceux-ci aillent plus loin : la prise des outils de production pour la distribution non marchande des biens créés , processus enclenchant la dévalorisation donc la suppression de l'outil qui fait tourner le système capitaliste : l'argent

C'est une chose.

Ensuite concernant le NPA lui-même, la déstabilisation extrême apportée dans ce parti par le retrait de leur leader vedette pour les prochaines élections présidentielles, disqualifie la thèse du NPA et autres trotskistes qu'une candidature électorale dans le cadre des institutions de l'Etat peut constituer une tribune de propagande révolutionnaire.
Tout cela finit par une récupération inéluctable par le système des exploiteurs dont la politique spectacle happe ceux qui y participent.
C'est clairement, associé au fonctionnement centralisé de cette organisation, ce qui entraîne la plus profonde confusion voire désarroi des membres de ce parti dont beaucoup, à la base, restent de personnes sincères qui cherchent une solution.

Besancenot reste cependant encore fidèle à son sacro saint "Parti".
Cela fait sans doute partie de ce culte historique que Trotsky et ses disciples avaient pour le "Parti".
Je comprends aussi qu'il soit difficile de rompre aussi facilement avec ce qui lui a permis d'avoir de si beaux moments de gloire.
Cependant s'il veut devenir vraiment le libertaire qu'il avoue parfois rêver d'être, il lui faudra rendre sa carte du NPA et devenir le militant lambda et anonyme qui patiemment fait son travail de base ailleurs que sous le feu des projecteurs.
ça apporte des satisfactions d'un autre ordre , notamment celles d'être en accord avec sa conscience et ses convictions profondes.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 11 Juin 2011, 15:17

Myriam Martin (NPA) : « Présenter mon parti aux élections ce n’est pas témoigner »

Successeure d’Olivier Besancenot à la tête du NPA, Myriam Martin hérite d’un parti affaibli depuis 2009, qui tente à présent de dépasser ses divisions pour compter en 2012.

Gauche2Gauche : Le NPA était présenté en 2009 comme un débouché politique aux luttes sociales. Que reste-t-il de cette ambition ?

Myriam MARTIN : La manière dont le mouvement des indignés s’organise amène à réfléchir sur le rôle d'un parti. Marqué par les révolutions arabes, il est né sur les réseaux sociaux, donc à la marge des organisations politiques. Les politiques menées par la droite ou la «gauche» ont été telles qu’il y a un dégoût total des classes dirigeantes qui conduit à un amalgame entre les classes dirigeantes au pouvoir et les partis politiques, même si ceux ci combattent le système. Il faut surmonter cet obstacle. La volonté de s’organiser reste nécessaire pour porter des propositions. L’outil parti est toujours le plus pertinent pour porter un projet. Un réseau, c’est pratique pour se mobiliser, pour s’informer. Mais un parti politique, c’est une garantie démocratique. Cela dit, un parti peut changer, il peut aussi s’affaiblir comme c’est le cas du NPA. Il y a eu plusieurs séries de départs depuis 2009 et il ne faut pas les nier. La plupart des organisations politiques font face à la difficulté de l’engagement militant. Puis on a sous-estimé le poids de la crise économique et du défaitisme qu’elle pouvait engendrer. Dans une crise économique on ne voit pas d’issue possible si ce n’est la lutte, et à l’automne 2010 la lutte a échoué. Enfin, le NPA doit faire encore beaucoup d’efforts pour savoir intégrer de nouvelles équipes militantes et accepter la diversité. Là dessus on a pêché.

G2G : Vous faites référence à la question du voile ?

MM : Soyons clairs : cette question là n’a pas été une opération de communication contrairement à ce qu’on a pu lire. Ce débat nous a complètement échappé. C’était la décision d’un comité de présenter une candidate voilée. Je n’y suis pas favorable et le congrès du NPA a tranché là dessus : nous ne sommes pas favorable à présenter une candidate voilée ou portant un signe religieux. Le voile rentre en contradiction aux yeux de beaucoup de militantes avec notre féminisme.

G2G : Aujourd’hui tout le monde à gauche prône le rassemblement, et chacun ou presque va présenter son candidat…

MM : C’est un paradoxe. Il y en a peut-être qui sont plus sincères que d’autres. L’unité pour nous ce n’est pas adhérer au Front de gauche. Nous ne leur lançons pas « venez avec nous nous avons un candidat et tout est réglé d’avance ». Ce n’est pas une discussion sur l’unité. Et encore une fois, que ferions-nous face à un gouvernement d’alternance mené par le PS ? Serions-nous dans un pôle commun d’opposition véritablement à gauche ? Là dessus, deux orientations s’opposent en ce moment au NPA et seront soumises au vote des militants en juin. Je soutiens l’idée que nous restions ouverts. Le profil unitaire du NPA ne doit pas être du pipeau. Aujourd’hui tous les signes qu’on nous a envoyés sont négatifs. Mais les lignes peuvent bouger et notre discours entendu, et pour cela il faut le maintenir publiquement. Et il faut y croire, et moi j’y crois.

G2G : Sans M. Besancenot, le NPA ne risque-t-il pas de subir un revers à la présidentielle ?

MM : C’est un risque. La personnalité d’Olivier portait beaucoup de choses. Maintenant, on va tout faire pour qu’une candidature puisse émerger… Un nom sera proposé d’ici quelques semaines. Des AG se tiendront en vue de définir le programme et le candidat lors d’une conférence nationale les 25 et 26 juin. Nous voulons montrer en 2012 que nous ne sommes pas là pour témoigner. Présenter mon parti aux élections ce n’est pas témoigner. C’est vraiment poser la question du pouvoir qu’on veut, pas seulement de celui qu’on nous impose aujourd’hui. Un pouvoir qui soit au contraire une vraie démocratie.
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Re: NPA

Messagede kuhing » 12 Juin 2011, 13:01

Myriam Martin (NPA) : « Présenter mon parti aux élections ce n’est pas témoigner »

Successeure d’Olivier Besancenot à la tête du NPA, Myriam Martin hérite d’un parti affaibli depuis 2009, qui tente à présent de dépasser ses divisions pour compter en 2012.

Gauche2Gauche : Le NPA était présenté en 2009 comme un débouché politique aux luttes sociales. Que reste-t-il de cette ambition ?

Myriam MARTIN : La manière dont le mouvement des indignés s’organise amène à réfléchir sur le rôle d'un parti. ......


Oulala :baille:

Alors là je crois que l'on bat tous les records de nullité et d'électoralisme dans une déclaration d'une probable candidate du NPA.
On touche le fond.

Reprenons le propos de Mme Martin :

MM: La manière dont le mouvement des indignés s’organise amène à réfléchir sur le rôle d'un parti. Marqué par les révolutions arabes, il est né sur les réseaux sociaux, donc à la marge des organisations politiques. Les politiques menées par la droite ou la «gauche» ont été telles qu’il y a un dégoût total des classes dirigeantes qui conduit à un amalgame entre les classes dirigeantes au pouvoir et les partis politiques, même si ceux ci combattent le système. Il faut surmonter cet obstacle. La volonté de s’organiser reste nécessaire pour porter des propositions. L’outil parti est toujours le plus pertinent pour porter un projet. Un réseau, c’est pratique pour se mobiliser, pour s’informer. Mais un parti politique, c’est une garantie démocratique. Cela dit, un parti peut changer, il peut aussi s’affaiblir comme c’est le cas du NPA. Il y a eu plusieurs séries de départs depuis 2009 et il ne faut pas les nier. La plupart des organisations politiques font face à la difficulté de l’engagement militant. Puis on a sous-estimé le poids de la crise économique et du défaitisme qu’elle pouvait engendrer. Dans une crise économique on ne voit pas d’issue possible si ce n’est la lutte, et à l’automne 2010 la lutte a échoué. Enfin, le NPA doit faire encore beaucoup d’efforts pour savoir intégrer de nouvelles équipes militantes et accepter la diversité. Là dessus on a pêché.


De quoi madame Martin ? :shock:
Les populations en lutte feraient un amalgame entre les vilains partis de droite et le gentils partis de "gauche" qui "combattent ce système" ?
Elles ne comprennent pas bien ? Pas bien comme vous ?
on est en plein délire :lol:
Les populations qui se mettent en mouvement aussi bien au Maghreb, Machrek,Espagne, Grèce surtout pour ces dernières qui en ont une expérience plus grande du rôle des partis, ne veulent même plus le moindre drapeau de ce genre d'organisations parce qu'elles savent très bien que ces états-majors finissent toujours par voler leur mouvement .
Effectivement, elles n'ont pas besoin de ces partis pour descendre dans la rue et elles savent très bien qu'ils sont là pour placer leur billes en utilisant les institutions de l'Etat.ça a toujours été la stratégie du trotskisme et en France c'est celle du trotskisme édulcoré au sirop réformiste du NPA .

G2G : Vous faites référence à la question du voile ?

MM : Soyons clairs : cette question là n’a pas été une opération de communication contrairement à ce qu’on a pu lire. Ce débat nous a complètement échappé. C’était la décision d’un comité de présenter une candidate voilée. Je n’y suis pas favorable et le congrès du NPA a tranché là dessus : nous ne sommes pas favorable à présenter une candidate voilée ou portant un signe religieux. Le voile rentre en contradiction aux yeux de beaucoup de militantes avec notre féminisme.


Ah ouais ?
Voilà des mois et des mois que les militant-e-s du NPA passent leur temps à se bouffer la rate avec ceux de LO traités d'islamophobes à cause de ça et maintenant la ligne juste devient qu'il ne faut plus de candidates voilées ?
Ben ça fait pas mal de temps et d'énergie perdue.
J'imagine que maintenant les membres du NPA vont s'aligner sur la nouvelle ligne juste qui vient de sortir à l'instant.
On passe son temps comme on peut et on est pas à un revirement à 180 ° prêt...

G2G : Aujourd’hui tout le monde à gauche prône le rassemblement, et chacun ou presque va présenter son candidat…

MM : C’est un paradoxe. Il y en a peut-être qui sont plus sincères que d’autres. L’unité pour nous ce n’est pas adhérer au Front de gauche. Nous ne leur lançons pas « venez avec nous nous avons un candidat et tout est réglé d’avance ». Ce n’est pas une discussion sur l’unité. Et encore une fois, que ferions-nous face à un gouvernement d’alternance mené par le PS ? Serions-nous dans un pôle commun d’opposition véritablement à gauche ? Là dessus, deux orientations s’opposent en ce moment au NPA et seront soumises au vote des militants en juin. Je soutiens l’idée que nous restions ouverts. Le profil unitaire du NPA ne doit pas être du pipeau. Aujourd’hui tous les signes qu’on nous a envoyés sont négatifs. Mais les lignes peuvent bouger et notre discours entendu, et pour cela il faut le maintenir publiquement. Et il faut y croire, et moi j’y crois



Plus électoraliste que moi tu meures.
Cela vaut même pas un commentaire de plus.

Alors crois-y ma fille, crois-y...

G2G : Sans M. Besancenot, le NPA ne risque-t-il pas de subir un revers à la présidentielle ?

MM : C’est un risque. La personnalité d’Olivier portait beaucoup de choses. Maintenant, on va tout faire pour qu’une candidature puisse émerger… Un nom sera proposé d’ici quelques semaines. Des AG se tiendront en vue de définir le programme et le candidat lors d’une conférence nationale les 25 et 26 juin. Nous voulons montrer en 2012 que nous ne sommes pas là pour témoigner. Présenter mon parti aux élections ce n’est pas témoigner. C’est vraiment poser la question du pouvoir qu’on veut, pas seulement de celui qu’on nous impose aujourd’hui. Un pouvoir qui soit au contraire une vraie démocratie


"Un pouvoir qui soit au contraire une vraie démocratie"

C'est là où il faut commencer que tu t'arrêtes, madame Martin.
C'est quoi une vraie démocratie ?
Terminer un discours d'investiture à une candidature à la présidentielle, sans un mot clair sur l'objectif poursuivi alors que cette candidature est soit-disant faire de" la propagande révolutionnaire " ( c'est ce que nous serinent les membres du NPA sur cette question ) par une "vraie démocratie" sans en dire plus sur ce qu'elle est, c'est je crois la cerise sur le gâteau.

Un discours de l'UMP pourrait finir comme ça.

Tout cela glisse vers là où dérapent naturellement les trotskistes de tous poils : la démocratie bourgeoise dans le respect des institutions , "la défense de la république" comme le fait le beauf "Saucisson-Ricard" du POI Schivardi, ou les appels à voter Ségolène Royal des curés et bonnes-soeurs rouges de Lutte Ouvrière.

Il me semble bien que le trotskisme sous toutes ses formes est mort et c'est tant mieux.

Maintenant il s'agit pour ceux et celles qui veulent un changement radical de société de réfléchir à "quelle forme d'auto-organisation à la base " et en dehors de la politique spectacle et du réformisme.
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Re: NPA

Messagede Pïérô » 18 Juin 2011, 14:23

on peut trouver ici : http://forummarxiste.forum-actif.net/t1 ... at-en-2012 un débat sur le forum animé par des militant-e-s du NPA sur la crise qui traverse le NPA. Ils en sont maintenant à parler de scission éventuelle entre droite et gauche maintenant que le centre de leur direction (ancienne direction à majorité absolue, PF1 au dernier congrès, Olivier B, Sandra D, Myriam Martin et Christine Poupin etc.) s'est coupé en deux à leur dernier conseil politique.

Ici les deux textes sur lesquels il y a eu clivage à leur dernier conseil politique
http://www.npa2009.org/content/conf%C3% ... is-au-vote
En bref, le clivage c'est candidature NPA tout de suite ou discussion avec le Front de gauche avant.

Ici, l'analyse de Débat révolutionnaire
http://www.npa-debatrevolutionnaire.org/lettre/dr54a1
qui appelle à recentrer les débats sur les luttes plutôt que sur les élections, pour oeuvrer à l'unité de leur parti.
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Re: NPA

Messagede Nico37 » 25 Juin 2011, 10:52

NPA : Besancenot, et après ?

Les délégués du Nouveau Parti Anticapitaliste doivent désigner ce week-end leur candidat à l'élection présidentielle dans un contexte difficile.

Pour le NPA, la seule certitude est que Olivier Besancenot n'ira pas. Le facteur de Neuilly-sur-Seine, candidat aux élections présidentielles de 2002 et 2007 avait annoncé début mai qu'il ne se lancerait pas, à seulement 37 ans, une troisième fois dans la course à l'Élysée. Il laisse le parti sans avoir deésigné un successeur. Le parti anti-capitaliste traverse dans le même temps une crise, si ce n'est identitaire, des adhésions. De 9.000 militants revendiqués en février 2009, le NPA est passé à 6.000 en février dernier, lors du dernier congrès, dont 4.500 adhérents à jour de cotisation.


C'est dans ce contexte compliqué que les délégués du parti devront choisir ce week-end un candidat pour 2012. Ils devront choisir entre deux personnalités : Philippe Poutou, 44 ans, réparateur de machines-outils à l’usine Ford de Blanquefort (Gironde) et l'une des deux porte-parole, soit Myriam Martin soit Christine Poupin.

Une femme ou un ouvrier

La nomination, qui sera officialisée samedi soir ou dimanche matin, sera donc tendue. Si la nouvelle majorité à la tête du parti a choisi de soutenir dans l'urgence Philippe Poutou, désigner une des deux porte-parole resterait dans la logique de « féminisation et de rajeunissement » du parti voulu par le NPA. Mais pour Gaël Quirante, un des responsables de la frange la plus révolutionnaire du NPA, interrogé par Libération.fr, « dans une situation où ce qui domine est la crise du capitalisme, c’est très bien qu’une organisation comme la nôtre présente un ouvrier qui a mené des bagarres, un porte-voix d’une catégorie sociale qui souffre avec la crise ». Sauf que d'autres cadres du parti avancent que cette candidature pourrait faire de l'ombre à celle de Lutte Ouvrière... Mais éviterait de laisser le monopole de la défense des classes populaires au Front National de Marine Le Pen. Un véritable casse-tête en somme.

Alain Krivine, cadre du NPA expliquait il y a un mois que « un des paris d'Olivier, c'était de faire émerger d'autres figures. Mais l'échec du parti aux élections européennes et régionales a freiné cette ambition. » C'est reussi, pas forcément pour le bien du parti.
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Re: NPA

Messagede SchwàrzLucks » 26 Juin 2011, 12:39

ALLELUIA !

Le syndicaliste Philippe Poutou a reçu, samedi 25 juin, la lourde tâche d'emmener à l'élection présidentielle un Nouveau parti anticapitaliste (NPA) orphelin de l'emblématique Olivier Besancenot. Réunis à Nanterre en conférence nationale, les délégués du parti ont désigné, après des débats longs et parfois tendus, cet ouvrier chez Ford à 53 % des voix (122 pour, 50 contre, 11 abstentions et 47 n'ayant pas pris part au vote).

A la tribune, plusieurs militants se sont demandé pourquoi aucune des deux porte-parole, Christine Poupin ou Myriam Martin, n'avait été désignée. Mme Martin a estimé que la commission des candidatures qui a récemment sorti le nom de M. Poutou, avait été mise en place pour"éviter" la sienne.

Le candidat, totalement inconnu "sauf dans [son] usine", a lui appelé à une campagne "collective". Celui qui fut tête de liste NPA aux dernières régionales en Aquitaine (2,52 %) et aux législatives de 2007 avec la Ligue communiste révolutionnaire (2,7 %), aura en tout cas fort à faire pour remplacer Olivier Besancenot, représentant de la LCR en 2002 (4,25 %) et 2007 (4,08 %).

Ce n'est que début mai que le facteur de Neuilly a fait savoir qu'il ne rempilerait pas, pour éviter le "piège de la personnalisation". Celui qui faisait l'unanimité au NPA a alors plongé son parti dans l'embarras, très vite tiraillé entre la poursuite d'une ligne dure "identitaire" et l'ouverture d'un dialogue avec le Front de gauche. Dans les sondages, M. Besancenot oscillait entre 4 et 11 %, devançant systématiquement Jean-Luc Mélenchon. Désormais, le candidat NPA plafonne à 1 ou 2 %, loin derrière le coprésident du Parti de Gauche.

"ÇA AURAIT ÉTÉ PLUS SIMPLE QUE CE SOIT ENCORE OLIVIER"

Souhaitant faire "campagne avec ardeur" au côté de son successeur, Olivier Besancenot a récemment rappelé qu'en 2002, alors "jeune facteur" partant "à l'assaut de la politique", il avait "flirté pendant longtemps avec les 1 %". Il n'empêche : "Ça aurait été plus simple que ce soit encore Olivier", comme "il est très populaire", reconnaît Alain Krivine, même si l'ex-dirigeant de la LCR pense qu'un ouvrier automobile, c'est "pas mal, surtout qu'il travaille dans une des rares entreprises où on a sauvé des emplois".

Très pugnace, cet homme de 44 ans a en tout cas toujours su mener de front aussi bien ses activités syndicales que politiques. Aujourd'hui, il est secrétaire CGT de Ford Aquitaine Industrie (FAI) alors que pour le compte du NPA, il s'est déjà présenté à trois élections. C'est à partir de 2007 que le nom de Philippe Poutou, alors délégué CGT à l'usine, a commencé à apparaître dans les médias, quand Ford a annoncé la fin de la production en 2010 de boîtes automatiques sur le site de Blanquefort, faisant planer des menaces pour l'emploi de quelque 2 000 salariés. Toujours disponible, excellent orateur, cet homme au look très décontracté s'est vite imposé comme un interlocuteur privilégié des journalistes au sujet de l'avenir de ce site. Aux côtés d'autres syndicalistes, il a participé à des dizaines de réunions avec la direction ainsi que les représentants politiques de tous bords. Le combat a fini par payer, puisque début mai, le géant de l'automobile américain a confirmé un plan industriel permettant de pérenniser 955 emplois au sein de FAI.

Reste désormais au NPA à trouver les 500 signatures pour se présenter en 2012. "Peut être plus compliqué sans Olivier", confie un cadre.

>>> En 2010, Philippe Poutou participait sur France 3 Aquitaine à un débat à l'occasion des élections régionales. Visionner ce débat sur le site du NPA.
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Re: NPA

Messagede kuhing » 26 Juin 2011, 22:32

Dérive machiste ou ouvriériste au NPA en plus du reste ?
:)
Bof finalement, Martin ou Poutou je m'en fous.
Voilà tout.
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Re: NPA

Messagede Pïérô » 27 Juin 2011, 01:59

Il y a quand même des leçons à tirer de tout cela. Lorsque je lis la déclaration de "minoritaires", représentative de près de la moitié du parti " ANTICAPITALISTES, FEMINISTES ET UNITAIRES
Pour un éco-socialisme du 21°siècle, déclaration du courant minoritaire (4o%) a l’issue de la conference du Npa A Nanterre ce 24 JUIN 2011" (ici : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article118506), je n'ai pas l'impression de lire un texte émanant d'une sensibilité anticapitaliste et révolutionnaire, mais d'une expression complètement social-démocrate, où les termes utilisés paraissent complètement vidés de leur sens et où l'enjeu parait complètement déplacé des luttes et de la question de porter un réel projet anticapitaliste et révolutionnaire, et réellement communiste, vers la construction d'un parti gestionnaire mais d'avantage "à gauche" que le PS. Ce n'est donc plus une tactique de tribune mais bien une stratègie gestionnaire qui mène une grande partie de ce parti. je me dis qu'au final l'opération NPA est passée à côté du sujet, et en tout cas clairement à côté de l'adjectif dont il s'est affublé. Ce n'est pas un parti électoraliste qu'il fallait construire, c'est une voie qui mène à la désillusion et à toutes les compromissions. Je peux comprendre pourquoi certain-es restent encore dans ce navire qui navigue en zig-zags et sans boussolle collective, dans lequel les franges droitistes vont continuer à partir vers d'autres strapontains, et les franges "gauches" sont représentées par des léninistes parmi les plus caricaturaux, vu l'état du reste du mouvement révolutionnaire et du mouvement anarchiste, mais la question de pourquoi continuer, et combien de temps, dans ce gourbi se pose un peu, non ?

Il serait peut être mieux, et temps, de mettre à l'ordre du jour un projet ouvert et transversal, de constructions d'espaces de convergences pour les révolutionnaires et vrai-es anticapitalistes, d'espace d'échanges, et d'élaboration à même de construire du contenu en perspective sociétaire communiste-libertaire, rompre avec l'illusion de l'Etat providence, en finir avec l'illusion de la prise du pouvoir d'Etat et oeuvrer à construire le pouvoir par en bas et la gestion directe collective (vrai sens de l'autogestion) et la démocratie directe, porter la socialisation des moyens de production et des services utiles au public, et évidemment porter la nécessité d'une véritable rupture révolutionnaire avec le système capitaliste, et participer à apporter du sens pour les luttes à partager.
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Re: NPA

Messagede Kzimir » 27 Juin 2011, 11:28

Pïérô a écrit:Je peux comprendre pourquoi certain-es restent encore dans ce navire qui navigue en zig-zags et sans boussolle collective, dans lequel les franges droitistes vont continuer à partir vers d'autres strapontains, et les franges "gauches" sont représentées par des léninistes parmi les plus caricaturaux, vu l'état du reste du mouvement révolutionnaire et du mouvement anarchiste, mais la question de pourquoi continuer, et combien de temps, dans ce gourbi se pose un peu, non ?

Tu exprimes au mot près ma pensée (j'enlèverais peut être le "autre" avant strapontin, parce que pour l'instant au NPA ils sont pas gâtés en la matière).

Après je serais moins sévère sur le texte lui même. Certaines de leurs critiques sonnent très juste, notamment sur l'idée que le "dialogue direct avec les salariés" prôné par la majo n'est rien de plus que la défense d'un NPA autocentré. De plus je trouve qu'ils mettent bien l'accent sur la nécessité de "faire bouger les lignes" en cette période de recomposition politique. Enfin, le passage ci-dessous me semble également assez correct sur la vision qu'ils ont du parti, bien loin des trips léninistes qu'on voit parfois :
Si nous reconnaissons le résultat du vote des militant-es, nous ne pouvons assumer les conséquences des décisions de cette CN : celles d’une posture identitaire d’un NPA n’ayant plus aucun lien avec son projet fondateur qui voulait faire « vivre le meilleur de l’héritage des traditions socialistes, communistes, libertaires, révolutionnaires. » et rassembler celles et ceux qui, nombreux « dans et autour des partis de la gauche institutionnelle, n’ont pas renoncé à changer radicalement la société ».
Ce projet n’était pas celui de construire un parti en agglomérant des "anonymes" autour d’un noyau d’"autenthiques anticapitalistes", s’adressant directement aux masses, dans une logique « anti-système ». « Un parti n’est pas un but en soi. C’est un outil pour se rassembler, pour gagner en efficacité dans le combat collectif » affirmaient nos principes fondateurs.
Et « rassembler les anticapitalistes » passe par la construction d’initiatives sur tous les terrains pour faire vivre une alternative politique qui puisse polariser le plus largement possible les anticapitalistes d’horizons, de traditions, d’expériences, de générations différentes.


Après ça reste un texte réformiste, très électoralo-centré (quand il parle de ne pas dissocier "la rue et les urnes", c'est quasi mot pour mot ce que m'avait dit un buros du PG lors de leur réunion de fondation sur Toulouse). Surtout je le trouve très dur, particulièrement pour un document destiné à être diffusé à l'extérieur du parti. En le lisant on a vraiment l'impression d'un parti au bord de la scission. Surtout quand on lit :
5. A l’issue de cette Conférence Nationale qui a vu s’affirmer une opposition qui rassemble 40% des militant-es et des délégué-es, nous appelons les camarades qui se reconnaissent dans cette orientation pour le NPA à s’organiser en un courant, anticapitaliste, écosocialiste, féministe et unitaire. Notre volonté est de continuer à faire tout ce qu’il est possible de faire avec l’ensemble des militant-e-s du NPA.
Et nous nous donnerons aussi les moyens de faire vivre le projet fondateur de notre parti auquel une majorité vient malheureusement de tourner le dos. Nous organiserons une assemblée constitutive de ce courant en octobre. En l’attente nous mettons en débat son fonctionnement collectif et démocratique, les outils dont nous allons nous doter, et le type de relations que nous entretiendrons avec d’autres forces politiques, sociales et écologistes en France et dans d’autres pays.

Ils veulent faire quelque chose avec les militants du NPA, et non pas avec le NPA en lui même (à mon avis la nuance n'est pas innocente) et veulent se constituer en courant ayant des liens y compris internationaux. Autant dire qu'ils se mettent déjà un pied en dehors du parti.
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