de JPD » 12 Mar 2011, 22:07
communiqué de l'ocl
ALERTE NUCLÉAIRE, AU JAPON COMME PARTOUT !
Á 15h30 ce samedi 12 mars, une explosion a retenti dans la centrale nucléaire de Fukushima consécutivement au séisme qui avait touché l’archipel nippon la veille. Quelques minutes plus tard, le porte- parole du gouverne- ment, qui cherchait depuis plusieurs heures à minimiser les alertes en cours dans la centrale, annonce l’effondre- ment du toit d'un réacteur. Dans un immense élan de res- ponsabilité, le gouvernement invite les riverains à se « calfeutrer chez eux » et à se « protéger les voix respiratoires avec des serviettes mouillés » tout en continuant à mini- miser les conséquences de cette explosion. Il devient clair que des fuites se sont produites, «l'accident » étant très vite comparé à celui de Three Miles Island.
Au Japon comme ici: l'antidémocratisme à l'oeuvre
Comme à chaque incident les gouvernants et nucléocrates de tous genres nous ressortent leurs vieille soupe: «le risque zéro n'existe pas, tout dépends de ci, de ça», les mêmes qui, quelques jours avant pouvaient nous expliquer que Tchernobyl était la simple conséquence d’une mau- vaise gestion, d'un état soviétique en déroute. Or ici, l'hor- reur nucléaire est dévoilée au coeur même de la société industrielle occidentale, dans l'un des pôles économiques les plus puissants de l'impérialisme économique mondial. Il met à mal les schémas scientistes développés par l’in- dustrie nucléaire et sur lesquels la population n'a aucune prise.
Comme à chaque accident nucléaire, les gouvernements, dictatoriaux ou «démocratiques», utilisent les mêmes mé- thodes : comme en 1986 en Ukraine, le Japon envoie sur place des “Super pompiers” chargés de résoudre le pro- blème. Ces Super pompiers auront sans doute leurs heures de gloire durant toute cette semaine mais il est fort à pa- rier que ce gouvernement si prompt à réagir en temps de crise sera beaucoup plus timoré quand il s'agira de payer l’enterrement de ces sacrifiés, morts du cancer de la thy- roïde.
Mais on ne fait pas d'omelette sans casser les oeufs ma pauvre dame !
Ces constats sont encore plus vrais pour le Japon où le nu- cléaire, historiquement synonyme de massacre, est rejeté par l’immense majorité de la population. En 1991 le gou- vernement a même renoncé totalement à sonder les Japo- nais sur cette question tant la désapprobation envers cette industrie se faisait grande (environ 90% d'avis négatifs). En 2007 encore, suite à un nouvel incident dans cette même centrale de Fukushima, un sondage montra que seul 27% des hommes et 9% des femmes considéraient l’énergie nu- cléaire comme «nécessaire».
Comment expliquer autrement que par le puissant lobbying de l‘industrie nucléaire le fait qu’un pays aussi soumis aux risques sismiques que le Japon investisse dans le nu- cléaire ? Un risque qui avait motivé l’Italie à arrêter la pro- duction nucléaire dans les années 90 (programme réactivé par Berlusconi en 2008). Malgré tout cela, le Japon est resté le troisième producteur nucléaire au monde derrière les États-Unis et... la France. Et ceci en totale opposition aux principes «démocratiques» qui sont parait-il les fondements des sociétés industrialisées.
Le nucléaire n'a pas de frontière : la lutte non plus !
La fin de l'année 2010 a été marquée par un regain d’activité dans la lutte anti-nucléaire, notamment outre-Rhin, une lutte qui a été fortement médiatisée par le fiasco de l’ache- minement du train Castor vers l'Allemagne.
Ce regain est moins ancré en France, mais pourtant, il y a à faire ! La France et Areva sont l’un des promoteurs mon- diaux les plus actifs de ces usines mortifères. Areva ne s’il- lustre pas seulement dans le domaine écologique, elle appuie également l’implantation de la filière électronu- cléaire française dans de nombreux pays, par des moyens plus ou moins dégueulasses (l’exemple du Niger vient en tête en premier lieu) mais avec des objectifs toujours sa- crement juteux ! Le nucléaire, par son aspect de technolo- gie de pointe, profitant du manque de formation et d’élites scientifiques sur ce sujet dans de nombreux pays, permet de légitimer l’ingérence de sociétés françaises au sein des pays du Tiers monde (l’Inde entre autre, mais aussi la Chine) et permet la mainmise de l'Occident sur des ques- tions aussi fondamentales que l’énergie.
Le nucléaire est une industrie de mort !
Le nucléaire est un outil de pression et de domination éco- nomique et idéologique !
Le nucléaire est une plaie ! Combattons là !
Une immense colère doit parcourir le monde
Cela fait des dizaines d’années que l’on sait parfaitement qu’un jour ou l’autre un tremblement de terre provoquera un “incident majeur”.
Des années que le lobby de l’industrie nucléaire travaille pour le plus grand bien des profits des capitalistes.
Des années qu’on nous rabâche qu’on ne peut se passer du nucléaire sous peine de retour à la bougie. Le retour à la bougie c’est maintenant au Japon qu’il se dessine !
Des années que la gauche se couche devant le lobby nu- cléaire au nom des intérêts de l’économie française.
L’explosion dans la centrale nucléaire de Fukushima a pro- voqué en nous une immense colère que nous devons lais- ser exploser partout.
L’ ARRET IMMEDIAT ET SANS CONDITION DU NUCLEAIRE EST LA SEULE SOLUTION ACCEPTABLE, ET ELLE EST POSSIBLE.
Crions-le, organisons partout des manifestations/rassem- blements Dès ce samedi 12 février, des dizaines de milliers de per- sonnes ont manifesté contre l’industrie nucléaire en Alle- magne.
Des rassemblements anti-nucléaires dans tout le pays sont prévus pour lundi soir. Qu’attendons-nous ?
ORGANISATION COMMUNISTE LIBERTAIRE (OCL)
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