Mouvement contre réforme des retraites 2010

Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 28 Oct 2010, 17:32

Appel à une rencontre interprofessionnelle nationale à Tours

La lutte contre la réforme des retraites arrive à un moment décisif. Alors que le gouvernement et les médias nous annoncent la fin de la mobilisation, des actions de blocage et de solidarité sont menées dans tout le pays, dans un cadre interprofessionnel, souvent organisées à partir d’Assemblées Générales interpros.

Cependant, au-delà de cette structuration au niveau local, il n’y a pas ou très peu de communication entre les AGs Interprofessionnelles, de façon à se coordonner à une échelle plus large.

Or, si nous voulons donner un coup d’arrêt à la politique gouvernementale, il faudra se structurer d’avantage et coordonner nos actions. Il s’agit pour les travailleurs, chômeurs, jeunes et retraités mobilisés de se doter d’un outil pour organiser leur propre lutte au-delà de l’échelle locale.

C’est pourquoi l’Assemblée générale de Tours, réunie le 28 octobre 2010, se propose d’organiser et d’accueillir une rencontre interprofessionnelle de mandatés des Assemblées Générales qui se tiennent dans tout le pays.

Cette rencontre aurait lieu à Tours le samedi 6 novembre, journée de mobilisation nationale.

Les modalités précises seront communiquées ultérieurement.

Pour l'Assemblée Générale interprofessionnelle de Tours, S.
--
ensemblepourleretrait(at)gmail.com
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede leo » 28 Oct 2010, 17:49

Et un bâtiment occupé, un !
- La Maison de la grève à Rennes -

le 27 octobre

Mercredi 27 octobre à Rennes au début de l'AG intergréviste, une MAISON DE LA GRÈVE s'est ouverte, pour continuer à s'organiser, se coordoner, et rendre impossible le retour à la normale.
Si cette grève commence à se poser la question de l'argent, de la nourriture, des lieux, comme cela commence à être le cas à Rennes, qui sait jusqu'ou cela pourrait aller ?

Depuis deux semaines, nous sommes en grève, nous partageons les piquets, nous bloquons les points névralgiques de l’économie, nous constituons des caisses de grèves. Depuis deux semaines, nous étendons et généralisons cette lutte. Ce nous, c’est quiconque qui essaie de résister à la logique de la réforme des retraites, c’est tous ceux qui résistent à la rationalité économique qui chaque jour écrase un peu plus.

Ce que nous avons compris au cours de ces moments partagés sur les piquets, c’est que c’est nous qui détenons les moyens matériels et l'intelligence stratégique de bloquer l’économie, la force de tout arrêter.

C’est quand tout s’arrête que tout commence.

Depuis le début de cette grève, l’assemblée générale des grévistes de Rennes nous a permis de nous trouver au delà des identités et des corporatismes. Nous ressentons la nécessité de densifier ces liens, ces rencontres nées au sein de cette grève.

Discutons, écrivons, coordonnons les blocages. Faisons vivre les solidarités naissantes.

Pensons ensemble comment faire la grève.

C’EST POUR HABITER CES POSSIBLES QUE NOUS OCCUPONS LA MAISON DE LA GRÈVE.

Maison de la grève, rue de la Barbotière

Infoline de l'AG interpro (pour rejoindre les actions, glaner des infos…) 07 86 14 88 22

http://juralibertaire.over-blog.com/art ... 43477.html
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 28 Oct 2010, 18:49

06/09/2010 La CES soutient la journée nationale d’action unitaire des syndicats français sur les retraites

Le secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), John Monks, participera à la manifestation de l’intersyndicale française le 7 septembre à Paris pour soutenir l’opposition des organisations syndicales au projet de réforme sur les retraites qui ne répond pas aux enjeux actuels et futurs de la société.

John Monks a déclaré : « Le défi majeur n’est pas l’âge du départ de la retraite mais la question de l’emploi. Tout l’effort doit porter sur l’emploi. Il est nécessaire de faciliter l’entrée des jeunes sur le marché de l’emploi en leur assurant des emplois de qualité qui leur permettront de financer le système public de protection sociale basé sur la solidarité, et d’avoir des retraites décentes. Garder les seniors sur le marché du travail est également capital, or ce n’est pas ce qui se passe actuellement, nous le savons. Nous ne devons pas nous tromper de priorité ».


http://www.ei-ie.org/fr

"La France vit un mouvement social d'une ampleur exceptionnelle. Le rejet du projet de réforme des retraites, imposé par le gouvernement de Nicolas Sarkozy, a fait sortir le peuple français dans la rue.
Lycéens et enseignants se sont mis aux côtés des autres salariés pour montrer qu'au-delà de la réforme des retraites, l'emploi, les salaires, les conditions de travail, mais aussi l'avenir des jeunes, sont en danger.
De nombreux lycées ont été bloqués pendant les mobilisations des 12, 16 et 19 octobre. Pour les représentants du Syndicat National des Enseignements de Second degré (SNES-FSU), ces blocages sont surtout « le témoignage de la mobilisation des jeunes sur une question qui les concerne, et l'expression de l'inquiétude d'une génération qui risque de vivre moins bien que les générations précédents."

La qualité de l'éducation publique est aussi menacée par les coupes budgétaires et l'affaiblissement du statut de fonctionnaire. Tous les niveaux d'enseignement sont gravement touchés et tous les personnels sont concernés. Selon la fédération syndicale UNSA-Education, le budget annoncé en septembre par le Ministère de l'Education prévoit 8.967 suppressions de postes dans l'enseignement primaire, alors que 4.000 élèves supplémentaires sont attendus. Une baisse de moyens drastique qui obligerait, entre autres mesures, à augmenter le nombre d'élèves par classe, à abandonner la scolarisation dès deux ans ou réduire la formation continue.

Dans l'enseignement secondaire, 4.800 suppressions de postes sont programmées ainsi que 600 emplois de personnels administratifs. Au même temps, la réforme de la formation des stagiaires, qui avaient jusque-là un service de six heures afin d'acquérir des méthodes pédagogiques, met les nouveaux professeurs dix-huit heures par semaine devant les élèves sans aucune préparation, en assumant une charge de cours presque équivalente à celle de leurs aînés titulaires.

Jusqu'à présent, le gouvernement français a répondu à la mobilisation par le déni et la répression, au risque même d'une radicalisation du conflit social. Le SNES-FSU a condamné les violences exercées en particulier à l'égard des jeunes et a appelé les personnels à accompagner et à aider les élèves afin d'éviter les incidents.

L'intersyndicale des salariés a annoncé deux nouvelles journées d'action contre la réforme des retraites. Ainsi, les salariés sont appelés à la grève jeudi 28 octobre et à la mobilisation samedi 6 novembre.

L'Internationale de l'Education exprime sa solidarité avec les syndicats français et soutien la lutte des enseignant(e)s pour préserver une éducation publique de qualité en France."
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede sebiseb » 28 Oct 2010, 20:15

Être sur le terrain n'empêche pas de savoir prendre du recul par rapport à ce qui se passe...
Les routiers s'y sont mis, mais on très vite lâcher, les raffineries redémarrent quoiqu'on en dise, les lycéens et les étudiants sont partis en vacances. Peut-être est-il trop tôt pour tirer un bilan, mais peu probable que les choses redémarrent réellement sérieusement. Les grévistes les plus motivés ont laissé pas mal de plumes, et contraints et forcés ils vont reprendre pour pouvoir payer leur loyer ou leur crédit.

Pour autant, les points positifs ;
- c'est de savoir que l'on peut se mobiliser massivement contre le système libéral qui veut privatiser tout notre système de solidarité,
- que les principes électoralistes en ont pris un coup dans la gueule, parce qu'au-delà même des grévistes, le gouvernement est devenu insupportable, et que tout le monde se rend bien compte qu'il va falloir le supporter encore deux ans, que la démocratie républicaine a trouvé ses limites (avec un vote qui vaut un blanc seing pour les élus), et que l'opposition ne proposera rien de d'autres comme perspectives, ... Clairement, pas mal de personnes se rapprochent doucement mais sûrement des anarchistes parce qu'ils commencent à comprendre qu'un système solidaire ne peut exister que s'ils en prennent les contrôle.

Donc, je ne pense pas que le conflit "des retraites" aboutira à une révolution sociale et libertaire. Mais je pense qu'il laissera suffisamment de traces pour que notre activisme soit écouter, suivi, et peut-être prenne réellement. Bref continuons à ouvrir la voie pour ne pas laisser le travail en plan, sous toutes les formes possibles...
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Pïérô » 28 Oct 2010, 20:26

Il y a quand même quelque chose qui se passe...
et à la vue de ce que poste Nico juste avant, çà fait écho avec des interventions qu'il y a eu en AG car on en a d'ailleurs parlé en AG interpro aujourd'hui (pendant qu'on y était :D ) et posé cette question en interpellation et nécessité de penser et agir en construction de la lutte à l'échelle européenne.
En tout cas, malgré le discours démobilisateur des médias, des bureaucrates syndicaux et de certains camarades, la détermination ne semble pas vraiment beaucoup entamée. Apparemment le cadavre bouge encore et un peu partout. Il y a de la reprise mais c'est sans surprise à mon sens, et un côté un peu conjoncturel parce que je pense que çà peut repartir de plus belle car il est clair que çà va au delà de la question des retraites et qu'il y a bien une vague de fond. A Tours on passe de 180 à 240 personnes entre l'AG de lundi et celle d'aujourd'hui, sachant qu'on a commencé à 35, on crée un blog, avons élu et mandaté une commission action pour continuer sur les axes d'interventions, blocages, information vers la population et le secteur privé, etc...et cerise sur le gateau, mais je pense que c'est aussi révélateur de la prise de conscience qui va évidemment au dela d'une petite bande de "gauchistes", le principe de construire une coordination hexagonale interpro non seulement a été voté, mais l'AG appelle à une rencontre nationale interpro le samedi 6 novembre à Tours (voir le communiqué d'appel posté par Nico plus haut).

Et évidemment je rejoins sebiseb dans le fait que de toute manière çà laissera des traces, et que, entres autres, des libertaires, anarchistes révolutionnaires, ont pris toute leur place dans cette lutte et dans la question de l'organisation collective, et dans une page qui semble encore loin d'être tournée...
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede sebiseb » 28 Oct 2010, 20:43

Je ne pense pas avoir un discours démobilisateur, il faudra juste se faire à mon pessimisme...
Pïérô a écrit:nécessité de penser et agir en construction de la lutte à l'échelle européenne.

Tout à fait, et avec les annonces d'austérité annoncée en Angleterre, et de toutes façons partout en Europe, il est urgent de se coordonner à cette échelle - Genre pour se mettre en jambe "une journée de grève générale dans tous les pays en même temps". Je ne comprends d'ailleurs pas que le syndicalisme capable de mobiliser dans chaque état soit incapable de trouver un point d'appui commun à l'échelle européenne ? Et même pour les anti-syndicalistes, il est clair qu'il faudra compter sur eux pour qu'une action concrète voit le jour dans les semaines/mois qui viennent !
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 28 Oct 2010, 21:22

AG interpro Ile-de-France Jeudi 28 octobre -18h 30 À la bourse du travail. Salle Croizat (grande salle)

L’AG interpro Paris est ouverte à tous.

"A l’initiative de cheminots de gare de l’Est et d’enseignants du 18eme, nous avons été une centaine de salariés (du rail, de l’éducation, de la poste, de pme, de l’agroalimentaire, de l’informatique, ...), de retraités, chômeurs, étudiants,
sans papiers, syndiqués ou non..., à nous réunir les 28 septembre et 5 octobre pour discuter du problème de la réforme des retraites",

Mais pas seulement... Depuis, il y a eu des AG toutes les semaines, voire tous les jours. Au delà de ce que chacun fait tous les jours dans sa boîte, son quartier, sa ville, l’idée de se voir régulièrement permet : de s’informer sur ce qui se passe ici et là, sur Paris Ile de France (voire plus largement), dans tous les secteurs , de se tenir au courant des initiatives des uns et autres que ce soit pour les manifs, les blocages, les occupations, la Répression, les AG, l’écriture de tracts ou autres, voir où il y a besoin de ’’coups de main’’ et d’interventions, etc.

L’idée de cette assemblée n’est pas de refaire un nouveau bureau central mais de fédérer un maximum de gens pour réfléchir, agir, lutter parallèlement et/ou en dehors de toutes les centrales syndicales, contre l’Etat et le Capital, contre la réforme des retraites, contre le salariat, contre l’exploitation, contre les conditions minables dans lesquelles nous sommes tous ! Il y a toujours eu une nécessité de se
coordonner un maximum dans la lutte de classes pour ne pas rester isolé chez soi, dans sa boîte, dans son groupuscule...
Venez nombreux dialoguer, représenter vos actions et rassemblements de toute l’ IdF, construire ensemble, se donner les moyens de décider et d'agir ensemble, par la base.

Egalement rendez-vous tous les jours à 18H00 devant la bourse du travail (3 rue du château d’eau).

et: Samedi 30 Octobre à la CIP 14-16 QUAI DE LA CHARENTE, 75019 PARIS (MÉTRO CORENTIN CARIOU) A 14H.
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Anti-K » 29 Oct 2010, 09:14

Voici quelques nouvelles de ce qui se passe sur Caen :


La manif du 26 octobre :

La manifestation "étudiante" mêlant étudiant-e-s, salarié-e-s et chômeur-se-s a
rejoint le périph' pour une opération escargot puis un blocage de 3/4 d'heure au
niveau de la sortie Pierre-Heuzé.
La manif a ensuite traversé le quartier de la Pierre Heuzé pour rejoindre le
rassemblement organisé par l'intersyndiclae place du Théâtre . Là peu de monde,
mais petite manif tout de même.

Image

Image

Image

Image

Photo : unicaen off.


Blocage de la zone industrielle de Carpiquet du 27 :

Le 27 c'est à l'appelle de l'intersyndicale que la zone industrielle de
carpiquet est bloquée. L'intersyndicale ayant décidé d'annocer à l'avance
l'heure du levé de blocus, les transporteurs avaient aménagés le transports des
marchandises en conséquence (forte cadence avant 22h, autorisation du préfet de
bosser à cette heure là, et retour des camions à 13h). Du coup sur les piquets
des syndiqué-e-s et des non syndiqué-e-s décident de rester sur place jusqu'à
17h. Une partie des bataillons CGT décident de ne pas rester sans oublier de
faire remarquer que c'est l'intersyndicale qui décide ! A 16h30 les flics
débarquent. Opération escargot sur la quatre voix. Les voitures de tête sont
immobilisées par la BAC qui procède à 7 interpellation dont une particulièrement
musclée. Les personnes sont poursuivie pour entrave à la circulation.

*************************************

Jeudi 28 :

Matin manif plan plan avec entre 15 et 20000 personnes.
Midi ag intercatégorielle pour décider d'une action : 200 à 300 personnes
décident de rejoindre le commissariat pour apporter leur solidarité aux deux
personnes toujours en garde à vue depuis la veille. Et ensuite décider sur place
d'un lieu de blocage.
Arrivés rue St-Gabriel, à l'approche du comico, ce sont des flics qui nous
attendent. Une petite rue transversale est prise, mais de l'autre côté c'est
identique. La manif rejoint alors le boulevard Détolle en passant devant le
LECLERC dont l'une des entrée est bloquée. Au passage de la manif leclerc
visitée, il y a deux ans par une manif étudiante et qui avait subit alors une
petite autoréduction, préfère fermer ses portes. la manif rejoint l'arrière du
comico où des slogans sont gueulés pour apporter un peu de soutien aux
compagnons en garde à vue.
Finallement le cortège décide de bloquer le leclerc. Il sera bloqué jusqu' 17h,
heure où sortent les 2 compagnons et moment où ça commence serieusement à
s'effilocher.
Les compagnons sont heureux de voir un peu de monde à la sortie venus les
soutenir. Nous apprenons que tous deux vont perdre 6 points, et qu'une procédure
inédite serait en cours pour que leur permis leur soit retiré de 1 à 6 mois. Il
s'agit de faire un exemple avec deux compagnons combatifs, l'un syndiqué cez sud
PTT, l'autre non syndiqué, histoire d'effrayer. La manif se termine dans les
bâtiments universitaires occupés autour d'un repas chaud préparé par la cantine
libertaire.


*********************

Vendredi 29 ( en cours) :

L'intersyndicale appelle au reblocage des dépôts de carburants de la presqu'île
à 4h . nous sommes 200, et les mobiles bloquent l'accès. Ils nopus poussent à
plusierus reprises dès qu'un camion se pointe. Finallement un camion est
immobilisé sur le pont de l'orne, ses pneus dégonflés. Deux autres suivront. Des
barricades sont égigées, puis enflamées. Cet accès de la presqu'île est bloqué
ainsi que les abords de l'orne près de Point P, zone très passante sur caen.
Une seconde équipe décide de partir vers le rond point de Colombelles, autres
accès au dépôt. Là les mobiles attendent et délogent cette seconde équipe. En
tout cas c'est un sacré embouteillage dans les rues de caen...

(...à suivre)

Programme sur Caen :

soirée-son à 20h30 au sous sol Lettres avec le Milieu et French caencan - pour
la caisse anti-répression.

Samedi 30 octobre 2010
projection amphi Dumont d'Urville : Inculture II et Doom generation

Dimanche 31 octobre 2010
projection/débat à 20h30 amphi Dumont d'Urville, "This is England"

Lundi 01 novembre 2010
Blocage économique à l'appel de l'AG Intercatégorielle de Lutte. Rdv à 13h30 au
parcotrain derrière la gare
14h : projection dessin animé "Horton" en sous sol Lettres (venez avec vos
enfants!) suivie d'un goûter

Mardi 02 novembre 2010
Assemblée Générale à 10h à la halle des sports (campus 1)
AG du secteur social et médico-social à 18h à la maison des syndicats

Mercredi 03 novembre 2010 :
Dès 6H, blocage du Centre Routier (plateforme
Mondeville/Cormelles/Grentheville): périphérique sortie n°15

Vendredi 05 novembre 2010 :
Le Réseau Sortir du nucléaire, le NPA, l’Union syndicale Solidaires et Les
Verts-Europe Ecologie appellent à un rassemblement devant la gare SNCF de Caen à
17h30, pour protester contre ces transports dangereux et exiger la sortie du
nucléaire.

Samedi 06 novembre 2010 :
Manifestation pour le retrait de la réforme des retraites à 14h30 place St
Pierre.

Source : pas dupes.
Anti-K
 
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede leo » 29 Oct 2010, 10:45

Quelque points rapidement.

Je pense aussi qu’être dans un mouvement, cela doit justement impliquer d’avoir en permanence un regard critique. Je pense que de toute façon, il n’y a pas d’intervention politique qui tienne s’il n’y a pas une capacité critique et autocritique et un effort fait pour évaluer l’état d’un rapport de force.

Alors oui, il faut souvent faire quelques pas de côté : réfléchir “sur”, ce n’est pas réfléchir “dans”.

Je maintiens que le mouvement de protestation a subi une défaite sur ses revendications.
Ce n’est pas être démobilisateur de dire cela. Pointer l’insuffisance d’un rapport de force, est au contraire toujours nécessaire. Sinon, on raconte des histoires, on se berce d’illusions et on carbure à l’autopersuasion, on fabrique des mythes.

Les raisons sont multiples. Chacun mettra en avant les siennes.

On peut au moins constater que le mouvement gréviste et/ou de blocage de l’économie ne s’est pas généralisé et qu’il est resté circonscrit dans certains secteurs. Et qu’il n’a donc pas mis en difficulté le gouvernement et la bourgeoisie.

Un gros travail militant a été réalisé localement. C’est indéniable, entre les piquets, les rassemblements, les AG… il s’est passé des choses qui vont marquer : des formes de fluidité dans les modes de mobilisation qui tournaient le dos aux traditions bureaucratiques, des décloisonnements, des rencontres, des tas de gens qui se sont engagées sur des actions et des envies de se battre.

Mais, et j’insiste là-dessus : l’énergie militante ne remplace pas l’absence de mouvement social. Je sais que cela énerve certains militants qui se croient indispensables, mais c’est ainsi.

Qu’il y ait (eu) de la colère, c’est un fait.
Que cette colère ne se soit pas traduite par une entrée en mouvement (au-delà des manifs rituelles), c’est aussi un fait.
Que ces manifs assez imposantes aient pu faire illusion sur la force du mouvement de protestation, c’est aussi un fait.
Qu’en dernière instance, ces grandes manifestations (et les sondages) soient présentées comme des victoires pour les bureaucraties syndicales, c’est en tous cas le jeu auquel on assiste depuis le début.

Ceci étant, il y a comme toujours des côtés positifs.
Je crois qu’ils sont surtout là où la lutte a été importante, intense, qu’elle a dépassé un peu les réseaux militants préexistants.
Ce n’est pas le cas partout. Le mouvement a été extrêmement différencié selon les villes et les régions : grosses bagarres dans l’Ouest, beaucoup moins dans l’Est du pays, peu de choses en région parisienne (si l’on rapporte cela au nombre d’habitants…), Marseille faisant figure un peu d’exception. Là où dans certaines villes il y avait des actions quotidiennes, dans d’autres endroits, cela s’est limité à une seule action : un barrage filtrant de rond-point, un péage gratuit…
Ne pas oublier non plus les nombreux débrayages dans des entreprises du privé qui n’ont pas fait la une des médias, mais qui ne se sont pas généralisés non plus..

Ce qui compte maintenant, c’est l’après.

- La répression qui s’abat sur les participants. S’il devait y avoir un début de coordination, ce pourrait déjà être sur la recollection, la mise en commun des informations concernant l’ensemble des cas qui peuvent être répertoriés, que ce soit sur les pratiques policières ou les décisions judiciaires.
La répression des mouvements sociaux est devenue maintenant une donnée structurelle, liée à une modification de l’Etat, non dans sa nature profonde, mais dans sa fonction, dans les modes d’exercice de son autorité et donc dans les significations politiques de son action : Etat fort, sécuritaire, xénophobe à l’occasion, policier (avec des formes de militarisation), Etat de contrôle et de vigilance, punitif, disciplinaire. Chaque jour un peu plus, le combat anti-répression fait partie du combat social.

- Les envies, les capacités, les propositions adéquates de poursuivre quelque chose, sur les retraites ou sur d’autres terrains de l’antagonisme social. Nul ne peut savoir maintenant ce qui va se passer. Mais les conséquences seront liées, en grande partie, à l’intensité de la lutte qui a été mené localement. De moins point de vue, il serait utile de sortir de la seule problématique des retraites qui est un piège : en détachant ce thème de son contexte, il est dépolitisé, il devient une question technique ou un point parmi d’autres dans un programme de parti. Il faut resituer cette mesure dans les vraies raisons : l’explosion de la dette publique en tant qu’elle est l’expression et la conséquence de la crise capitaliste, et en second lieu, l’aubaine d’alimenter les caisses des systèmes privés de retraites et d’assurance-vie . Cela consiste à affronter la question stratégique : comment, en terme d’antagonisme social, assumer la globalité de la lutte contre la domination capitaliste (et ce n’est pas là une question théorique, abstraite).
Dans tous les cas, que localement cette bagarre ouvre des perspectives non électoralistes, c’est déjà cela qui compte finalement.


que les principes électoralistes en ont pris un coup dans la gueule, parce qu'au-delà même des grévistes, le gouvernement est devenu insupportable, et que tout le monde se rend bien compte qu'il va falloir le supporter encore deux ans, que la démocratie républicaine a trouvé ses limites (avec un vote qui vaut un blanc seing pour les élus), et que l'opposition ne proposera rien de d'autres comme perspectives, ... Clairement, pas mal de personnes se rapprochent doucement mais sûrement des anarchistes parce qu'ils commencent à comprendre qu'un système solidaire ne peut exister que s'ils en prennent les contrôle.


Je m’interroge là-dessus. Dans le feu de la lutte, plein de gens se « radicalisent ». J’en ai vu aussi dire des choses qu’ils n’auraient jamais dit avant… Ceci étant, pour beaucoup, l’échéance, c’est 2012. C’est sans doute dommage, mais c’est ainsi : l’échec des luttes sociales nourrit électoralisme. En tous cas, la campagne présidentielle est lancée. Cela n’atteint pas les gens dans leur quotidien, cela n’empêche pas forcément des luttes de se mener, mais il y a une échéance dans 18 mois et une grande partie des militants présents sur les piquets, les barrages, seront happés par des propositions électoralistes parce qu’ils ne sont pas majoritairement en rupture avec la politique des partis.
Le rapport des gens aux élections est complexe et pas toujours rationnel : entre ceux qui « n’y croient pas » mais qui votent, ceux qui y croient et qui oublient de voter, etc.
Dans ma région, mais je ne pense pas que ce soit une exception, la popularité de Mélanchon (qui s’accompagne de la diffusion des thèses du Conseil National de la Résistance par tout un arc d’associations, de mouvements altercapitalistes, citoyennistes, de revues, d’émissions de radio…) m’inquiète plus qu’autre chose. Le combat politique doit être mené contre ces thèses (présentées aujourd’hui presque comme révolutionnaires alors qu’elles étaient celles d’un compromis social à l’intérieur de l’Etat-nation), et pas au nom d’un anarchisme abstrait.

Je pense que maintenant on a besoin que des bilans remontent, que des expériences de lutte soient mises en mots, que des idées soient échangées et produites, que des propositions fusent et que quelques unes deviennent réalité.
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede kuhing » 29 Oct 2010, 12:24

leo a écrit:
Je pense que maintenant on a besoin que des bilans remontent, que des expériences de lutte soient mises en mots, que des idées soient échangées et produites, que des propositions fusent et que quelques unes deviennent réalité.


Il faut effectivement tirer le bilan de ce reflux prévisible de la mobilisation et voici ce que j'en pense :

- Les grands vainqueurs de cet épisode sont :

1) le gouvernement qui va réussir à passer sa réforme ce qui pour le système capitaliste non seulement français mais aussi international constitue, une fois de plus, une prolongation.

2) les bureaucraties syndicales qui au moyen de leurs journées d'actions ont une fois de plus réussi le tour de force
-de canaliser la protestation, en faire une soupape de sécurité du système.
-de laisser dans les esprits le gout amer que les plus forts sont les gouvernants.
-et tout ça en faisant perdre des précieuses journées de salaire aux plus démuni-e-s alors qu'eux-mêmes sont payés et gardent leur poste de bureaucrates sans aucune pénalité d'aucun ordre.

3) les bureaucraties politiques et, en particulier celles du PS ont pu, en feignant l'indignation et en se permettant des discours de justice sociale, redorer leur blason largement flétri et se préparer ainsi à la bonne soupe de l'alternance de 2012 notamment avec la promesse de revenir sur cette réforme des retraites,
ce que bien sur ils ne feront pas.

Quelle conclusion en tirer pour l'avenir ?

Comme dans toutes choses, le bilan n'est pas complètement négatif .

-Ce mouvement a permis malgré tout de renouer un lien entre ceux et celles qui subissent ce système c'est à dire l'immense majorité de la population.

- Le niveau de conscience collectif va sans doute s'élever encore d'un cran.

Mais je crois que le plus important , c'est de comprendre

-qu'il faut passer à des formes de luttes autres que la journée d'action et même la grève illimitée si elle s'en tient à un simple blocage de l'activité.

- que le combat pour la revendication particulière ne peut pas être mené indépendamment de celui immédiat pour le passage à une autre société et donc la destruction pure et simple du système capitaliste.

- que pour cela les formes d'actions positives qui satisfont tout le monde doivent être mis en place et, la plus évidente c'est l'organisation de la distribution gratuite à la population de toutes les denrées et services auxquels les travailleurs-ses ont accès et ont fabriqué transporté ou produit.
C'est la seule façon de shunter directement et immédiatement le système marchand et d’enlever très vite toute valeur à l'argent qui reste l'outils essentiel du système capitaliste.

C'est la façon la plus immédiate d'organiser des échanges non marchands et donc basés sur un travail non quantifié.
C'est donc la façon de passer immédiatement sans centralisation mais avec une coordination à la base à une société autogérée qui n'est plus basée sur le profit financier et la spéculation.

C'est à mon avis un bilan et des réflexions qu'il faut tirer de ces mouvements contre le projet de réforme des retraites.
kuhing
 

Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede charlelem » 29 Oct 2010, 13:44

kuhing a écrit:- Les grands vainqueurs de cet épisode sont :

1) le gouvernement qui va réussir à passer sa réforme.....

Je ne crois pas que le gouvernement soit vainqueur car il vient de se couper d'une part importante de la population. Il y a une vraie rancoeur dans la population (même de droite).
Les centrales syndicales ont monté leurs limites quant aux partis politiques (genre PS) ils se sont ridiculisés et plus personne ne croit qu'ils reviendront d'eux même en arrière sur cette réforme.
Pour l'instant je ne vois aucun vainqueur.
Mais il faudra peut être avoir plus de recul.
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede luco » 29 Oct 2010, 14:43

Mais, et j’insiste là-dessus : l’énergie militante ne remplace pas l’absence de mouvement social. Je sais que cela énerve certains militants qui se croient indispensables, mais c’est ainsi.


J'avoue que j'ai bien du mal à comprendre cette coupure totalement artificielle entre "énergie militante" (les militants ?) et "mouvement social".

Je suis militant et je suis une partie du mouvement social. Et toute personne qui est dans le mouvement social en ce moment est militante (qu'elle soit syndiquée ou pas, encartée ou pas).

Et il y a un mouvement social en ce moment, multiforme, peut-être pas assez généralisé dans le blocage de l'économie, mais il est loin d'être "absent".

La position de Léo me pose deux problèmes :

- on dirait une vision extérieure. Comme s'il était ailleurs ou autre chose que l'ensemble de ceux qui luttent.
- il enterre le mouvement un peu vite : "Je maintiens que le mouvement de protestation a subi une défaite sur ses revendications."

On enterrera les morts en temps voulu. Pour l'instant ça bouge encore.

Au fond, en lisant Léo, j'ai l'impression d'entendre les militants de LO : on a perdu, le mouvement s'essouffle, ne donnons pas d'illusions aux travailleurs (comme si nous n'étions pas nous-mêmes des travailleurs ou des chômeurs et comme si on avait besoin de quelqu'un pour nous "protéger" de nos illusions), passons à autre chose, tirons le bilan, préparons la suite...

Et bien entendu les "militants" sont indispensables. Si nous ne le pensions pas, nous ne serions pas militants. Et ce qui a été réalisé dans ce mouvement comme dans d'autres, même insuffisant, l'a été en partie au départ grâce aux "militants" syndicaux et politiques même les plus réformards. Avant de déborder les bureaucraties syndicales, encore faut-il que ces bureaucraties aient, poussées au cul, mis un peu de monde dans la rue et dans la grève.

Parce que pour le coup, je n'ai jamais vu de mouvement totalement spontané ou mis en branle par les petits bras des révos de toutes obédiences.

La commune de Oaxaca part d'une grève syndicale relativement classique. Elle est le détonateur, puis un point de référence (en pour, en contre, en trahisons, en réussites...) qui permet l'élargissement et l'explosion de tout le reste.
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Karima » 29 Oct 2010, 15:04

Blocage de la permanence du député UMP de la circonscription d’Asnières (92) – copier-coller du site internet Bellaciao :


http://sudeducation92.ouvaton.org/spip.php?article335



On peut aussi signaler qu'à Gennevilliers ColiPoste a été bloqué pendant 3 heures le 27 octobre et que la mairie a été bloqué pendant 2 heure le 28 octobre par l'Interprofessionnel du 92.



Nouvel appel interprofessionnel 92 : du 28 octobre


http://sudeducation92.ouvaton.org/spip.php?article334



Ci-dessous le lien vers la page mise à jour des Assemblées Générales et des manifestations qui concernent le 92 :


http://sudeducation92.ouvaton.org/spip.php?article301
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede kuhing » 29 Oct 2010, 15:31

charlelem a écrit:
kuhing a écrit:- Les grands vainqueurs de cet épisode sont :

1) le gouvernement qui va réussir à passer sa réforme.....

Je ne crois pas que le gouvernement soit vainqueur car il vient de se couper d'une part importante de la population. Il y a une vraie rancoeur dans la population (même de droite).
Les centrales syndicales ont monté leurs limites quant aux partis politiques (genre PS) ils se sont ridiculisés et plus personne ne croit qu'ils reviendront d'eux même en arrière sur cette réforme.
Pour l'instant je ne vois aucun vainqueur.
Mais il faudra peut être avoir plus de recul.


Oui et je dis aussi que le niveau de conscience collectif va sans doute monter d'un cran.

Il n'en reste pas moins que selon toutes probabilités, le gouvernement Sarkozy va faire passer sa réforme, Thibault Chérèque et Mailly sont toujours à leurs postes et, quoi que tu en dises, le PS reste, pour une très grosse majorité de la population, la seule alternative de changement.

ça fait chier mais c'est comme ça ...pour le moment.
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Voline » 29 Oct 2010, 18:30

Y en a qui ont de la chance d'avoir assez de temps libre en ce moment pour pondre des textes sur "pourquoi le mouvement a subit une défaite"...

C'est bien de faire de l'auto-critique mais on se croirait à un "point" organisé par des trotskystes ou des bureaucrates syndicaux qui, pendant que certains sont encore sur les piquets ou dans la rue, en sont déjà à tirer des tracts parlant de défaite et de bilan.
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