Mouvement contre réforme des retraites 2010

Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede hocus » 16 Oct 2010, 21:03

Pïérô a écrit:à Tours, par exemple ce sont des équipes syndicales qui ont porté la création du collectif, sans çà il n'y aurait rien eu


J'ai pas eu vent d'une telle initiative de la part d'équipes syndicales à Poitiers.

Du coup, on n'est peut être pas obligé de les attendre. Libre à eux de se joindre et renforcer et porter avec d'autres ce genre de projets de coordination des luttes et d'auto-organisation.

Pïérô a écrit:Par exemple comment parler de grève générale s'il n'y a pas des secteurs en grève et en reconduction sur lesquels s'appuyer.


Comme d'un projet, voilà comment.

Mais oui, effectivement, ça décollera pas tout seul.

Pour l'heure je parie que la prochaine à Poitiers ne sera pas composé que d'un "petit cercle de radicaux" (après, tout dépend de ce qu'on appelle "radicaux", et "petit cercle").
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Pïérô » 16 Oct 2010, 23:16

Et bien, c'est pas un concours qu'on soit clair, je souhaite que ce type d'espace se développe partout, et évidemment à partir du moment où l'on ne cherche pas qu'à se retrouver qu'entre soi. Et échanger sur nos expérience et à partir de nos expériences, parfois différentes dans l'approche ou la réalité, c'est ce qui fait en partie l'intérêt de ce type de forum. :wink:
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 17 Oct 2010, 10:59

Manifestation du 16 octobre 2010 Paris

La retraite c'est bien, l'offensive c'est mieux !


Alors que les blocages des dépôts commencent à mettre en place une pénurie de carburant (nous rappelant au passage qu'un pays, ça se bloque facilement ...), ce samedi a eu son lot de manifestations.
Nous avions appelé à former un cortège libertaire : membres de la Fédération anarchiste (du moins celles et ceux qui avaient fait le choix de ne pas défiler avec leur syndicat, ou tout simplement des non-syndiqués), des sympathisantEs, quelques membres d'Alternative libertaire, et plus largement des militantEs anarchistes partisans de l'unité des libertaires dans les luttes... le pari a réussi. Nous avons formé un cortège qui a réussi à s'incruster dans la manifestation sans encombres, et à avoir une visibilité correcte.

Les patrons ne comprennent qu'un langage : grève, blocage, sabotage !

Les réactions en chaine des membres du patronat et du gouvernement confirment ce slogan. La discussion avec ceux qui se gavent sur notre dos est inutile. C'est un rapport de force qui est nécessaire. Radicaliser le mouvement, le redynamiser plutôt que de le voir s'essouffler ... si la bataille n'est pas encore gagnée, la population semble plutôt favorable à ce mouvement social : on a beau nous expliquer dans les médias du Pouvoir que nous n'avons pas le choix et que nous avons mal compris, ça ne passe pas.

Image

Nous voulons touTEs les logements de fonction, des salaires fictifs et des parachutes dorés !

Assez de leçons de morale de la part des dirigeants économiques, médiatiques, syndicaux et politiques. Au-delà de la question des retraites, c'est le travail tel qu'il existe qui est à remettre en cause. Un système qui nous prend en tenaille entre exploitation salariale et ultra-précarité n'est plus un système défendable, mais est devenu un système qui est nuisible à la population.
Dans ces conditions, les manifestations sauvages, les blocages, les occupations, bref, tout ce qui peut contribuer à bloquer une économie qui bloque nos vies sera bon à prendre.

Image

Dans ce climat, le gouvernement a, une fois de plus, choisi la répression. Après les premiers blessés, à quand les premiers morts ? Nous encourageons donc les personnes mobilisées à s'informer sur les aspects juridiques des gardes à vue, arrestations, etc. Nous incitons aussi à la plus grande prudence vis-à-vis des flics, en uniforme, mais aussi et surtout face aux flics en civil. Soyez solidaires entre manifestantEs. Nous sommes la population, ils sont la répression.

Restons en contact, ne lâchons RIEN !

http://beton-arme.blogspot.com
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 17 Oct 2010, 13:41

A quand un mot d'ordre syndical de faire des jerrycanes pour hâter la pénurie qui vient :wink: :?:

Le conflit sur les retraites tourne à la guerre du carburant Reuters

Malgré la volonté du gouvernement d'en finir, le bras de fer avec les opposants à la réforme des retraites s'est poursuivi dimanche en France avec une montée des tensions autour du secteur du carburant.

Au lendemain d'une cinquième journée d'action qui a vu défiler entre 825.000 et trois millions de personnes, une course de vitesse s'est engagée entre les syndicats qui brandissent la menace d'une pénurie et le pouvoir qui mise sur le vote définitif du Sénat mercredi.

Une sixième journée de grèves nationales et de manifestations est programmée mardi, veille de ce vote. Les opposants comptent sur le renfort des chauffeurs routiers qui commencent les actions à partir de 22h00 dimanche.

Le gouvernement déclare qu'il restera ferme et que le projet sera très bientôt devenu réalité.

"Je crois qu'on est clairement à un tournant. Ce que je souhaite, c'est que la raison l'emporte et que cette réforme puisse être adoptée dans les jours à venir et définitivement mise en oeuvre dans les semaines qui viennent", a dit le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire sur Europe 1.

Il a de nouveau exclu toute concession sur les deux mesures clefs du texte, le passage de 60 à 62 ans de l'âge légal de départ à la retraite, et de 65 à 67 ans pour un départ avec une pension de retraite à taux plein.

STATIONS À SEC, 47 PETROLIERS BLOQUES À MARSEILLE

Le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau a assuré que le risque de pénurie de carburant à l'aéroport de Roissy n'était plus d'actualité, après le retour de l'alimentation en kérosène dans l'oléoduc Trapil qui dessert une partie de la région parisienne, notamment les aéroports.

La CGT accuse le gouvernement de "coup de force", car selon elle il a relancé Trapil par une action clandestine de quelques cadres au port du Havre, point de départ de l'oléoduc, où le personnel d'exploitation est pourtant en grève.

Tout en se montrant rassurant, Dominique Bussereau a expliqué que les avions français avaient pour instruction de faire le plein à l'étranger avant de revenir et il a fait état de perturbations régionales, à Nice et à Nantes.

Il assure que 200 seulement des quelque 13.000 stations-service françaises connaissent des problèmes d'approvisionnement, mais la compagnie Total parle de son côté dimanche de 300 à 400 sites affectés sur son seul réseau.

Les douze raffineries françaises étaient toujours en grève dimanche, les blocages des dépôts se poursuivaient et le terminal pétrolier de Fos-Lavéra, près de Marseille, est entré dans son 21e jour de grève, bloquant en rade 61 navires dont 47 pétroliers.

Selon Dominique Bussereau, les société pétrolières en profitent pour augmenter les prix. "Ce n'est pas civique", a-t-il dit sur Europe 1.

Répétant la demande de l'opposition de rouvrir le dialogue, l'ex-Premier ministre socialiste Laurent Fabius a aussi appelé le gouvernement à agir contre ce phénomène de hausse des prix.

"J'attends du gouvernement qu'il réagisse et qu'il réagisse durement. Les gens sont en difficulté, si en plus les pétroliers en profitent pour donner un coup de massue, je trouve ça inadmissible", a-t-il dit sur Radio J.

"UN BAC PRESQUE VIDE QU'ON NE REMPLIT PAS..."

La CGT assure que l'aggravation des pénuries dans les stations est inéluctable. "Un bac qui est presque vide et qu'on ne remplit pas finit par être complétement vide", a dit à Reuters Eric Sellini, de la CGT Total.

Les chauffeurs routiers se joindront au mouvement par des blocages routiers concentrés sur les sites stratégiques et les noeuds routiers, a dit à Reuters Maxime Dumont, patron du syndicat CFDT de la branche.

"Il faut viser ce qui créera le plus de désagrément au gouvernement", a-t-il déclaré.

Dimanche, le mouvement s'est poursuivi à la SNCF avec deux TGV sur trois en circulation, un Corail sur trois, un TER sur deux, un Transilien sur deux. Une grève des cheminots belges devrait en outre interrompre à partir de dimanche soir le trafic sur l'Eurostar Bruxelles-Londres et le Thalys Paris-Bruxelles.

Les lycéens, nombreux dans les cortèges samedi, maintiennent la mobilisation mais les vacances scolaires approchent, en fin de semaine.

Thierry Lévêque, édité par Grégory Blachier


MANIF FESTIVE TOURS

Manifestation festive pour expérimenter et se réapproprier de nouveaux espaces de rencontre et de lutte...

Dansons sur les ruines de ce vieux monde!

JEUDI 21 OCTOBRE, 21H00, PLACE DU MONSTRE
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 17 Oct 2010, 15:01

Samedi a Toulouse

Assemblée Populaire à Jean Jaurés : une vidéo
Un journaliste (ou un citoyen ?) à réalisé une sorte de micro-trottoir à Toulouse, et en a sorti une vidéo. Mais le plus intéressant, c’est que la moitié de la vidéo concerne le rassemblement populaire qui s’est tenu cet après-midi à Jean Jaurés.

Nous y voyons donc des personnes de tous âges prendre la parole et échanger, malgré la pluie !

Vous trouverez la vidéo par ici : http://www.dailymotion.com/video/xf8ckh ... louse_news

Il faudrait plus souvent de ce genre de compte-rendus, surtout dans les grands médias !

Rendez-vous Dimanche 16H au Jardin de Compans Caffarelli afin de faire le point, et de préparer la prochaine manifestation. Ce sera aussi l’occasion de discuter des actions de solidarité envisageables afin que la grêve soit longue et suivie par les travailleurs de tous les secteurs !


Cinq a sept cent personnes se sont rassemblées en fin de manif (nous étions plus nombreux que mardi avec moins de manifestants au total )

Une assemblée populaire a été organisée , pas moins de trois camions sonos de la CGT se sont placés autour de nous en faisant du bruit pour couvrir nos paroles et appeler a la dispersion , empêchant d’autres manifestants de nous rejoindre .

Dés que le camions sonos de la CGT sont partis , deux compagnies de CRS sont arrivées armées de pied en cap . Nous nous sommes alors repliés dans le centre ville pour une nouvelle discussion et deux cent personnes sont partis en manif dans les beaux quartiers .


Source : indymedia Toulouse


La première "Rencontre pour penser l'Aujourd'hui" se tient ce mardi 19 Octobre, de 18h à 20h, à la salle Osète, rue du Colonel Pélissier, à Toulouse (métro Capitole).

Le thème qui sera traité est le suivant :
La transformation actuelle de l'Etat, transformation dont nous sommes les contemporains ;
la possibilité et la nécessité que la capacité politique des gens ne soit plus centrée sur l'Etat, ce que nous appelons la distance à l'Etat.

La pièce jointe précise ce que sont les "Rencontres pour penser l'Aujourd'hui".
Fichiers joints
Les Rencontres.pdf
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Pirata » 17 Oct 2010, 15:21

arrestations à bastille
samedi 16 octobre 2010

Suite à la manif sauvage qui est partie de Nation, une quarantaine de pesonnes se sont fait arrêter à bastille. Ils sont dispatchés dans 3 commissariats :

Ils seraient dans le 10ème rue de Nancy , dans le 12ème avenue Daumesnil, dans le 20ème rue des Gâtines .

Si vous pensez qu’un pote a pu être arrêté, contactez le mail :

turbin@riseup.net


manif sauvage sur un air d’opéra
dimanche 17 octobre 2010

Le cortège ets parti de Nation après deux tours de place sous les flash des journaleux. Le groupe d’environ 300 personnes voire plus s’est dirigé vers Bastille sans encombre évitant les brigades stationnées dasn des rues adjacentes, un type a couru vers un camion de crs avec une barre de fer et en a pété le phare avant, le camion reculait, conducteur flippé. Mais cette euphorie n’a pas duré, excités et bien vénèr, un groupe a commencé à entrer dans l’Opéra, on a ouvert les portes en grand et un bon paquet de gens (50 ?) sont entrés, au début ça fightait juste avec les sécurité puis des gars ont sorti brassards et matraque et se sont postés devant l’Opéra en matraquant tous ceux qui étaient devant.

UN autre groupe est parti dans une rue adjacente mais s’est vite fait coincer dans une petite rue derrière, les plus radicaux se sont fait prendre en tenaille par les condés, il ne restait plus que les suiveurs, quelques jeunes, des curieux, il y a bien eu un petit "libérez nos camarades" mais le coeur n’y était plus.

Je crois qu’un autre groupe a réussi à filer mais après plus rien de significatif.

Tentative d’occupation de l’opéra avortée, manif terminée...

A notrer le grand nombre de civils habillés en totos, j’en ai compté environ une 40aine. Au moment de l’opéra, ils ont tous sortis leurs brassards, c’en était flippant, en quelques secondes on s’est retrouvé au milieu d’une trentaine de keufs en civil avec les matraques à la main...

il reste à tirer leçon des erreurs et continuer la grève offensive, bloquer, créer, refuser et construire des alternatives, lutter encore et toujours contre les mêmes mécaniques, les m^mes intérêts, ceux de cette minorité qui contrôle les forces de production. Nous sommes nombreux à être révoltés, de plus en plus sont près d’éclater, nous devons expliquer ce que nous faisons et pourquoi nous le faisons.


Manif sauvage à Paris
dimanche 17 octobre 2010
trouvé sur indy nantes

Un début de récit, vu que y a pas grand chose sur le ouaibe...

18h en fin d’aprem à Nation, les derniers cortèges se ramènent après la grosse manif syndicale. Un premier essai de départ en manif sauvage se heurte à la présence des keufs qui bloquent la rue convoitée. On fait un tour de place en gueulant "grève offensive, définitive", ou "grève, blocage, sabotage, les patrons ne comprennent qu’un langage", puis on rebrousse la fin de manif, là où les keufs ne sont logiquement pas, pour la deuxième fois en une semaine, tactique plutôt intéressante.

On est vraiment nombreux, au moins 500, on redescend le boulevard, on croise la CNT (plutôt sympathisante mais pas grand monde qui quitte les rangs, envie absolue de débarquer sur la place en chantant l’Internationale en levant tou-te-s le poing ?), on continue, bifurque, la rue est devant nous.

Pas mal de tension, d’accélération, d’engueulades ("attendez !" "accélérez" !), mais on est toujours pas mal nombreux à se diriger vers Bastille aux cris de "Paris, debout, soulève toi", et autres slogans. Le centre de recrutement de l’armée à Reuilly Diderot se fait moisir, tags, cailloux, etc. On passe devant une banque, des gens pètent une vitrine, début d’embrouille, c’est relou. Un bus de chtars se fait aussi attaquer à coup de barre de fer et de projectiles un peu avant ou un peu après, il recule et se casse.

Les keufs se rapprochent au fur et à mesure. Au fil du temps, selon les témoignages, c’est une centaine de bakeux, pour beaucoup casqués et avec des matraques qui nous suivent, voir sur la fin nous escortent sur les trottoirs. Une impression personnelle, mais les flics en civils me foutent plus la trouille que ceux en uniforme ?

Bref, on arrive sur la Bastille, là une bonne partie des gens (qui étaient moins nombreux déjà) se dispersent, une partie tente d’occuper l’Opéra du même nom. Un type au moins se fait arrêter par des vilcis à ce moment là, type cinq mecs qui lui tombent dessus en gueulant, il était loin du cortège.

Là, (parce que c’est pas un article de journaleux), je ne suis plus sûr de ce qui s’est passé. Une cinquantaine de gens serait rentré dans l’opéra, et vu le faible nombre, serait ressorti de l’autre coté. C’est à ce moment là qu’a eu lieu le gros des serrages a priori. Entre trente et quarante personnes selon les sources. Les flics les parquaient dans les halls d’immeubles, pour pas que les interpellations tournent à la révolte. C’est dans ces eaux là que je suis parti, alors je ne dirai rien sur la suite, je travaille pas à l’express.

Liberté pour toutes et tous.
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 17 Oct 2010, 20:01

Une parodie marrante, les sous-titres n'ayant rien à voir avec l'original : http://www.facebook.com/video/video.php ... 1754645608
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede sebiseb » 17 Oct 2010, 20:05

Parpalhon a écrit: :lol: ouai, enfin ce sont pas les seuls, loi de là !!!
Les infirmiers alors, les médecins, les chirurgiens, les ambulanciers, ils ont pas de plus grande responsabilité ? Eux aussi ils travaillent de nuit, dimanche et jours fériés ... les aides soignantes qui torchent le cul des vieux aussi ...

STP, pas ça ! Tu opposes comme le gouvernement, et la plupart de ceux pour qui se retrouvent dans le discours du privilégié (l'autre) contre le laborieux (soi-même) - oubliant, que la condition et la rémunération de ces professions est dans le même ordre de grandeur. Ne mesurant bien souvent pas le réel décalage avec la classe dirigeante et capitaliste - Il faut se rendre compte de l'argent brassé, des vrais privilèges de ceux qui décident, des portes toujours ouvertes, ... c'est sans commune mesure avec la différence entre les petits avantages des uns et des autres prolétaires. Les personnalités et pas seulement celles publiques, entrent partout, paient rarement un certain nombre de services qui leur sont offert gratuitement - Dans les grandes entreprises, ce sont des millions d'euros qui sont parfois utilisés pour satisfaire la lubbie d'un directeur (pas à son profit personnel), mais pour un investissement totalement inutile pour l'intérêt de l'entreprise exemple connu le contrat à F.M. Bannier pour l'Oréal. Tout un monde qui te dépasse probablement, mais qui est bien réel, et qui se nourrit de notre soumission.
Bref, cette petite oligarchie de vrais privilégiés se gaussent bien quand elle observe de son jet, sa berline avec chauffeur, ... ses millions de voyageurs qui insultent les cheminots en attendant leur RER sur le quai de la gare - Diviser pour régner est décidément un adage qui ne se dément pas, et qui continu à bien fonctionner pour la classe dirigeante.

Dans la nuit de jeudi à vendredi les sénateurs ont rejetés un amendement qui visaient à réduire leurs avantages "retraites", l'information n'a pas beaucoup circulé (bizarrement), mais eux ne feront pas l'effort qu'ils jugent incontournables pour les autres.
http://www.capital.fr/retraite/intervie ... eux-475211
52 millions de nos poches pour équilibrer leur caisse, ce n'est pas une paille que je sache !

Au fait, pourquoi tu vas faire des études dans une université où plein d'étudiant poil aux dents sont des attardés qui se jettent dans la rue au moindre soubresaut syndicaliste ? Que veux-tu faire d'ailleurs dans la vie ?
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 17 Oct 2010, 20:10

Une initiative de 5 UL CGT du Nord (tout en bas de ce post, un pdf R/V à télécharger).

Il semblerait que ce soit un contre-feux : quelqu'un a-t-il des infos ?

A bas la paix sociale !

Face à la « grève » syndicale, organisons-nous pour détruire la paix sociale !

A bas la paix sociale !

Avec l'aggravation de la crise, les gouvernements de tous les pays et de toutes les tendances politiques accélèrent les mesures d'austérité. Les exploiteurs de tous les pays négocient et conspirent pour nous faire serrer toujours plus la ceinture. Au nom de la sauvegarde de l'économie, de l'entreprise, ils licencient, baissent les salaires, augmentent les impôts et réalisent des coupes sombres dans les aides sociales...

« Je comprends l'inquiétude des travailleurs, mais les plans d'austérité européens sont nécessaires afin de redresser les finances publiques et de pouvoir prendre des mesures sociales, c'est-à-dire créer de l'emploi » (Herman Van Rompuy). Voilà comment le Président du Conseil de l'Europe résume les perspectives que nous offre son monde putride : accepter toujours plus de sacrifices pour renflouer l'Etat, assurer la valorisation du capital, et espérer ainsi pouvoir continuer à nous faire exploiter (à des conditions toujours pires), en un cycle de soumission infernal.

Les esclaves salariés de ce monde devraient ainsi se sacrifier toujours plus pour maintenir leur propre esclavage ! La vie de l'immense majorité de l'humanité devrait chaque fois plus être sacrifiée pour sauver les intérêts du capital, pour éviter la banqueroute de ce monde moribond !

Une seule alternative s'offre à nous :
Lutter ou crever !
S'organiser pour défendre nos besoins face à ceux de l'économie capitaliste
ou baisser la tête et accepter comme des moutons d'être conduits à l'abattoir !

Non, il n'y a pas de solution en demi-teinte possible. Les réformes, les alternatives par la voie du changement de gestion, de gouvernement,... sont autant de manière de nous embrouiller et de nous déposséder de nos luttes.

Si aujourd'hui les syndicats nous appellent à des journées d'« actions » soporifiques, nous promènent en rue et se lancent dans des « rounds de négociation »,... c'est précisément pour nous encadrer, nous brider, pour saboter nos propres luttes,... pour que les revendications qui émergent face aux attaques de nos conditions de vie soient au plus vite neutralisées, secteur par secteur, sur le terrain de la réforme !

Pour nous défendre contre les attaques du capital, nous devons nous organiser en dehors et contre les syndicats, structurer notre lutte de manière à rompre notre isolement. Refusons tout sacrifice et toute défense de l'économie nationale. L'économie est en crise ? Qu'elle crève !

Face à la « grève » syndicale, organisons-nous pour détruire la paix sociale !

Empêchons la circulation en bloquant les routes, les trains,...

Empêchons la production en organisant des piquets dans les entreprises, les écoles...

Rompons les séparations qu'on nous imposeen débordant les frontières nationales, sectorielles...

Empêchons le retour à la normalité avec tous les moyens à notre disposition !

Prolétaires Internationalistes
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 17 Oct 2010, 20:52

Vers un mouvement social à caractère européen :?:

Anti-austerity protests rock Europe Sun Oct 17, 2010 5:43AM

Hundreds of thousands of people across Europe have taken to the streets to protest austerity plans, as major EU nations were hit by a wave of strikes.


France has witnessed the most massive demonstrations as protesters in Paris and other large cities rallied to decry French President Nicolas Sarkozy's plans to increase retirement age from 60 to 62.

The strikes have closed hundreds of schools, refineries and train stations and grounded flights amid concerns that the situation could get worse.

Meanwhile, unions have promised to step up their anti-government actions in the coming days, a Press TV correspondent reported on Saturday.

In the Italian capital of Rome, thousands of union members marched against what they called "poor working conditions."

Also on Friday, thousands of Italian teachers and students staged rallies against the Italian government's austerity measures.

In Greece, riot police clashed with striking workers at the Acropolis of Athens on Friday. The demonstrators have faced layoffs from contract jobs as the Greek government implemented measures aimed at tackling its financial woes.

The latest round of protests come two weeks after thousands of people staged similar demonstrations against governments' economic austerity plans and spending cuts across Europe.

ASH/ZHD/HRF

traduction

L'Europe tremble : déferlante du mouvement social sur toute l'Europe.

Dans l'Europe entière , des centaines de milliers de personnes ont manifesté contre l'austérité dans un contexte de généralisation des mouvements de grève.

La France mène la danse, avec des manifestations de grande ampleur à Paris et dans d'autres grandes villes afin de contrecarrer les mesures de Nicolas Sarkozy visant à retarder de 2 ans l'âge de départ à la retraite.
Les grèves ont causé la fermeture de centaines d'écoles, de raffineries, de gares ainsi que l'annulation de nombreux vols alors qu'on pense que la contestation pourrait bien encore s'accroître.
Pendant ce temps les syndicats ont promis de renforcer le mouvement dans les prochains jours, nous informait l'envoyé spécial de PressTV, hier.

Dans la capitale italienne, les organisations syndicales romaines ont battu le pavé afin de réclamer une amélioration significative des conditions de travail dans le pays.
Le vendredi 15 octobre, des milliers d'enseignants et d'étudiants avaient déjà organisé des marches contre le plan d'austérité du gouvernement italien tandis qu'en Grèce, la police anti-émeute réprimait une manifestation de travailleurs à l'Acropole d'Athènes. En effet, les salariés sous contrat à durée indéterminée sont frappés de plein fouet par une vague de licenciements économiques décidée par le gouvernement afin de, selon lui, pallier les pertes liées à la crise financière.
Cela fait donc deux semaines que l'Europe est le théâtre de protestations contre les plans d'austérité engagées par les gouvernements en place.
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede sebiseb » 17 Oct 2010, 20:54

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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 17 Oct 2010, 21:39

Défilé/lycéens: 651 interpellations AFP 17/10/2010 | Mise à jour : 21:10

La police a interpellé 651 personnes pour des violences commises la semaine dernière en marge des manifestations lycéennes contre la réforme des retraites, a indiqué aujourd'hui le ministère de l'Intérieur qui a précisé que 47 policiers avaient été blessés.


Blocage de la ZI d'Amiens Nord mardi

Pourquoi ? Comment ? Qu’est-ce que ça change ?

La manif de ce samedi n’a montré aucun essoufflement. Et la semaine prochaine, de nouvelles professions entrent dans la danse des grèves reconductibles : les enseignants dès lundi (en principe), les routiers aussi, et les étudiants qui se lancent (enfin) dans le mouvement. Mieux, pour la journée de mardi, on ne se contentera pas forcément d’une balade en centre-ville : la « base » trépigne, et le sommet bouge ! A l’appel de la CGT d’Amiens nord (Goodyear, Valéo, Procter, etc.), la Zone industrielle sera bloquée. Et cette initiative est prise avec le soutien de syndiqués de la FSU, de cheminots de Solidaires, d’étudiants de l’UNEF, de salariés de la CGT. Fakir s’associe pleinement à cette action.

Pourquoi faire ?

Parce que, sur Amiens, c’est la meilleure manière de taper le patronat au portefeuille. C’est le président du MEDEF dans la Somme lui-même qui nous l’explique (au milieu d’une ode au « courage » de Sarkozy) : « Les entreprises souffrent, notamment à Amiens nord, où le blocage de la zone industrielle a des répercussions directes sur l’activité, se plaint-il. Certaines sociétés ne peuvent plus assurer leurs livraisons convenablement… » (Jean-Claude Olesky, dans le Courrier picard de samedi).
Alors, vous perdez de l’argent à cause des journées de grève ? Ils doivent en perdre aussi ! Maintenant, vous savez comment faire : la promenade sur les grands boulevards ne les gêne pas trop. Qu’on casse leur devanture et ils changent la vitre. En revanche, qu’on bloque la Zone, paisiblement, sans violence, et le Monsieur MEDEF n’est pas content.

Qu’est-ce que ça change ?
A chaque heure de blocage, Goodyear, Valeo, Procter perdent des euros. Et si on les tape au porte-monnaie comme ça partout en France – grâce aux copains des raffineries, de la SNCF, etc. – à la fin, que va-t-il se passer ? Monsieur Medef dans la Somme, et tous ses collègues du MEDEF, vont appeler Madame la MEDEF Laurence Parisot. Et Laurence Parisot va prendre un rendez-vous avec son ami le Président de la République : « Nicolas, elle va lui dire, on trouvait ta réforme formidable, exactement ce qu’on souhaitait, mais là, avec tous les blocus, les pénuries, on perd beaucoup de sous. Donc, est-ce que tu pourrais revoir ta copie ? » Et là, si c’est le MEDEF qui demande, le petit Nicolas ne va plus hésiter longtemps : il battra en retraite…
A la place de nous rallonger les années de boulot, les cotisations patronales augmenteront et on n’en parlera plus !

Que faire ?
Il faut entamer le travail de conviction, autour de soi, de ses amis, de ses collègues – pour qui « monter à la Zone » n’a rien de naturel. C’est la tâche la plus utile, la plus nécessaire, la plus impérative : convaincre. Même une personne : nos petits ruisseaux feront une grande rivière. Et pour convaincre, toujours, Fakir produira un tract spécial, tiré à 15000 exemplaires, et sera distribué dans le cortège (à partir de 13 h 30 devant la Maison de la Culture).

Concrètement : comment y aller ?
Avant la manif, pendant la manif, après la manif, prenez vos bagnoles, vos vélos, vos pieds et rendez-vous là-haut. Venez avec vos guitares, vos trompettes, vos fanfares – et surtout vos idées. Amenez deux, trois, quatre, cinq, six amis (vous pouvez les mettre dans le coffre). Peut-être qu’il y aura une liaison en bus, mais c’est pas sûr.
Pour se rendre à la Zone : passez devant l’hôpital Nord et continuez tout droit. Des gars de la Zone vous accueilleront chaleureusement.

Enfin…
Aux alentours de 18 h, en AG, en fonction des forces en présence, on décidera qu’est-ce qu’on fait - pour les emmerder, très calmement, mais un maximum ! Si nous sommes deux cents, trois cents, un roulement sera organisé pour tenir les ronds-points, une nuit, et encore une journée, et peut-être deux, et qui sait trois, etc. Avec un effet d’entraînement garanti sur les salariés de la Zone, et d’ailleurs : un gros point de résistance dans le paysage picard.

Si jamais nous parvenons à unir nos force sur ce coup-là, ça nous redonnerait de la fierté, de la confiance, de l’enthousiasme pour la suite.

Si ça ne marche pas, on aura au moins essayé. Si ça marche, vous pourrez dire: j’y étais.

A la fin, c’est nous qu’on va gagner !
Nico37
 
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede Nico37 » 17 Oct 2010, 23:02

Garde à vue traumatisante de six lycéens à Paris
http://www.mediapart.fr/club/blog/drapher

«Les jeunes gens de 15 à 16 ans ont été placés en garde à vue dans des conditions indécentes, menacés et humiliés par la police, leurs familles ne veulent pas laisser passer cette injustice et les pratiques dégradantes que leurs enfants ont subies»



Les six jeunes gens ont été arrêtés entre 13h15 et 14h15, à l'issue d'une manifestation, jeudi, dans le centre ville de Fontainebleau par les forces de l'ordre. L'arrestation était musclée, l'un des jeunes se serait vu appliquer un sac de toile sur la tête, les bras tirés en arrière et frappé à plusieurs reprises. Pour les autres, la même méthode mais avec les capuches de leur jogging. Menottés, placés en garde à vue et accusés au final de rébellion à agent de la force publique, les lycéens ont vécu de l'intérieur les méthodes policières largement dénoncées depuis que le nombre de gardes à vue a explosé sous la politique du chiffre instiguée par le chef de l'état.

Cette manifestation n'avait pas vu de casseurs ou d'affrontements violents, pas d'agressions de policiers, de blessés, aucun flagrant délit au moment des faits.

La police prend son temps, les parents dans l'incompréhension.

Les adolescents étaient pour quatre d'entre eux (sur 6) inconnus des services de police : des élèves de seconde qui participaient à leur première manifestation. Le procès-verbal montré à des parents, truffé de fautes d'orthographes, indiquaient que les jeunes étaient «recherchés». Les descriptions des lycéens ne correspondaient pas à la réalité, les jeunes ne savaient même pas qu'ils étaient «recherchés» lorsqu'ils ont été interpellés, chacun en train de déjeuner tranquillement en ville dans des lieux différents ou chez eux. Leur garde à vue a été une épreuve qu'ils n'oublieront pas de sitôt, et à l'écoute de leurs témoignages ainsi que ceux de leurs parents, on peut se poser la question de savoir si la motivation principale de la police de Fontainebleau n'était pas d'humilier, impressionner, apeurer. La marque indélébile que ces policiers ont laissée à ces adolescents n'est pas prête de s'effacer : déshabillés (en caleçon), à 3 dans une cellule de 4 mètres carrés couverte de vomi, d'excréments, d'urine, l'un d'entre eux d'origine Africaine frappé à plusieurs reprises, dans une voiture de Police et dans sa cellule. Les parents témoignent des ricanements des policiers, de leurs menaces à peine déguisés sur l'issue judiciaire (voir interview de la mère d'un des jeunes).

Défèrement chez le juge

Les lycéens ont été amenés en fourgon le lendemain matin au Palais de Justice de Melun. Moqueries des policiers avant d'arriver qui leur parlent de «fleury-merogis». La juge n'avait pas de temps pour ces affaires «en plus», les jeunes gens ont donc attendu dans une cellule de dépôt au sous-sol, leurs parents dans le tribunal. En fin d'après-midi : mise en examen pour rébellion, un procès aura lieu à une date indéterminé. Le problème soulevé par les parents reste entier, au delà de ces méthodes et des conditions de détention inacceptables, de l'attitude impardonnable de la Police qu'ils veulent dénoncer. Pourquoi les arrêter une heure après les événements, pourquoi ces méthodes ? Les descriptions de la Police ne correspondent pas mais des vidéos montrent d'autres adolescents portant des vêtements correspondant au signalement précis d'un procès-verbal. Les jeunes auraient-ils été choisis en dépit, parce que les officiers de Police ne trouvaient pas ceux qui étaient décrits dans l'avis de recherche ? La dignité des personnes n'a pas été respectée dans cette affaire et l'on semble oublier que des adolescents de 15 ou 16 ans, plus fragiles par définition que des adultes peuvent voir leur équilibre psychologique, leur avenir perturbé par ce type de mise en détention et de manquements à la dignité humaine.

Interview de la mère d'un des 6 adolescents passé en comparution immédiate le lendemain de sa garde à vue.

«6 lycéens entre 15 et 16 ans se sont vus arrêter à Fontainebleau, une heure après la dispersion de la manifestation. Menottés, placés en garde à vue, puis déférés devant un juge le lendemain matin, la mère de l'un d'eux accepte de répondre à mes questions : le sentiment d'injustice, les pratiques policières scandaleuses, le traumatisme subi sont trop importants pour que le silence soit de mise pour cette formatrice qui ne comprend pas que la Police puisse avoir des comportements aussi inhumains, plus particulièrement avec des adolescents, fragiles psychologiquement par définition.

Pascal Hérard : Comment avez-vous appris la garde à vue de votre fils ?

M.L : «Le commissariat m'a appelé à 14h25, 25 minutes après l'arrestation, un coup de fil très succinct. L'inspecteur m'a juste dit «violence au cours de la manifestation». Lorsque j'ai demandé ce qu'on pouvait faire, sa réponse a été très évasive, il a pris les coordonnées du père, que j'ai données. On ne pouvait pas avoir beaucoup d'informations. Quand j'ai demandé combien de temps il allait rester, il m'a dit 24h reconductibles. Je lui ai dit «il a quand même que 15 ans», c'est là où il m'a dit qu'à 15 ans «ils avaient autre choses à faire que manifester». Je me suis sentie accusée.

Pascal Hérard : Vous êtes allée au commissariat, comment cela s'est-il passé ?

M.L : Le père de mon fils était déjà arrivé et m'a donné les informations qu'il avait : il était 18h, le gamin était interrogé avec cinq autres, eux aussi en garde à vue, aucune décision n'était prise, et il n'était pas question qu'ils les gardent plus. A priori ils allaient être relâchés après cet interrogatoire et ces quatre heures de garde à vue. On est allé devant le commissariat et un inspecteur nous a rejoint. Il s'est présenté comme responsable de l'enquête et nous a annoncé qu'ils le gardaient pour la nuit, que le lendemain notre fils passerait en comparution immédiate devant le procureur. J'ai demandé des précisions, je savais que la sanction pouvait être grave. Il est toujours resté flou. Il a parlé de jets de bouteilles, d'une sanction pouvant aller jusqu'à un placement judiciaire en centre.

Pascal Hérard : Mais qu'est-ce qui était réellement reproché à votre fils ?

M.L : «On a jamais trop su, il parlait régulièrement de jets de cailloux sur les policiers. Mais on a jamais pu avoir un motif fixe et précis à ce moment là.»

Pascal Hérard : A partir de là les événements se sont enchaînés ?

M.L : «Le père a pu lire la déposition de notre fils, j'ai demandé à le voir, on me l'a refusé sous prétexte que la procédure l'interdisait. On a attendu dans le commissariat. Un policier est venu me voir et m'a demandé de quoi souffrait mon fils. Je ne comprenais pas. Le policier m'a dit, «on a appelé les pompiers, il fait une bonne crise de cinéma». Ils l'ont sorti de la cellule, placé dans une pièce vitrée où on pouvait l'observer, il était blanc comme un linge. Il a perdu connaissance. Il a demandé ensuite à nous voir, s'est mis à crier. Un policier est venu, ricanant, et nous a dit que «c'était un bon coup de cinéma.» Les pompiers ont fini par l'emmener à l'hôpital, je suis arrivé à sortir avec lui. J'ai été repoussée lorsque j'ai voulu l'accompagner. Un policier m'a dit: «il rigolera moins demain quand il sera en maison de redressement. Le médecin a conclu à une crise de spasmophilie et lui a donné un sachet plastique pour qu'il puisse respirer dedans, mais ensuite le sachet lui a été retiré par les policiers. Pareil pour serviette en papier qu'il demandait parce qu'il avait peur de vomir dans la cellule déjà pleine de vomi. Comme il avait refusé à manger en pleine crise de spasmophilie, ils ont refusé qu'il mange ensuite ou qu'on lui amène à manger. La case « a refusé le repas administratif» avait été cochée, donc ce n'était plus possible. Ils l'ont emmené et on ne la plus revu jusqu'au lendemain après-midi, chez le juge.»

Pascal Hérard : Le lendemain matin les 6 adolescents ont été déférés devant le juge, qu'est-ce que vous pouvez en dire ?

M.L : «Dans un premier temps, pour nous ce n'était pas un défèrement, mais une comparution immédiate devant un procureur. On avait contacté un ami avocat qui était très étonné et inquiet de cette comparution immédiate. Une fois monté dans le bureau du juge il a compris que c'était un défèrement, un passage devant le juge pour enfants. Un éducateur est venu nous voir dans la matinée, nous a questionnés. Il était plutôt positif après nous avoir parlé. On savait juste que les enfants était dans un dépôt. On a passé toute la journée à attendre. Mon fils est finalement passé devant la juge à 17h, dans un bureau, avec nous, un policier qui le surveillait, l'avocat, un greffier. Ca a duré 10 minutes. Le motif a été lu : rébellion et violence contre agent de police. Ce qu'il reconnaît c'est d'avoir envoyé un débris de tomate sur un policier et d'avoir écarté une grenade lacrymogène en direction des forces de l'ordre qui étaient très loin, parce que la grenade était tombée près d'une poussette. La juge a prononcé une mise en examen et indiqué qu'il y aurait procès dans un délai indéterminé.»

Pascal Hérard : Quel est votre sentiment aujourd'hui ?

M.L : «D'abord un sentiment de colère. Je suis extrêmement surprise aussi qu'on puisse traiter des enfants de cette manière là. Ils ont été traités comme s'ils avaient tué quelqu'un. Je suis en colère qu'on puisse traiter les personnes de façon aussi inhumaine. Même s'ils avaient fait ce qu'on leur reprochait, j'estime que ces procédures d'interdire le droit de manger après une crise de spasmophilie, de les enfermer à trois dans une cellule de quatre mètres carrés pleine de vomi, couverte d'excréments et d'urine, c'est scandaleux, et ça va contre la convention des droits de l'enfant. Il y a une déchéance qui est terrible. L'un des 6 adolescents d'origine Africaine a été frappé une partie de la nuit, c'est ce que m'a dit mon fils et l'un des autres en cellule avec eux. Ils ont été déshabillés, à quoi ça sert ? J'ai de la peur aussi, parce qu'on se rend compte qu'une fois que le système est en marche, il peut vous écraser. Un grand sentiment d'impuissance et d'injustice. Ces adolescents payent pour les autres, pour autre chose.»

Pascal Hérard : Que vous dit votre fils après après ces événements marquants ?

M.L : «Il a peur. Il dit qu'il va éviter tout signe distinctif, qu'il ne se sent pas en sécurité. Qu'il évitera tout mouvement de foule, manifestation, qu'il se sent fiché, mais il est fiché d'ailleurs, réellement. Il a enlevé sa boucle d'oreille, il se sent catalogué, sur ses vêtements par exemple. Sans compter qu'avec le procès il risque d'avoir un casier judiciaire. A 15 ans, pour un débris de tomate ça fait un peu beaucoup quand même.

Propos recueillis au domicile de la mère d'un des adolescents qui désire rester anonyme par inquiétude sur la suite des événements.

Un collectif de soutien est en cours de constitution, des témoignages complémentaires d'adultes présents lors de la dispersion de la manifestation affluent .
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réforme des retraites

Messagede l.laurentbeaumont » 18 Oct 2010, 08:50

http://www.ouest-france.fr/actu/actuLoc ... d_actu.Htm

multiples actions aujourd'hui sur angers
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Re: Le 7 septembre, et après ?

Messagede leo » 18 Oct 2010, 12:03

avec toutes les limites de ces sources :

Suivez en direct les mobilisations contre la réforme des retraites

http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... L-32280184
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