Ἑλλάς, Grèce

Grece la journée du 11 mars

Messagede JPD » 12 Mar 2010, 09:02

Grèce générale !
Jeudi 11 mars
Plus grande manifestation depuis 15 ans à Athènes



Combats de rue à Athènes : la seconde grève générale a conduit à des batailles rangées

Plus de 150.000 personnes sont descendues dans les rues d’Athènes, contre les mesures d’austérité, dans une marche de protestation de masse qui se sont concluent par de longues batailles dans la capitale grecque.

Jeudi 11 mars, toute la Grèce a été paralysée pour 24h suite au second appel à la grève générale en moins d’un mois (et pas la troisième comme cela fut rapporté par les médias étrangers, car la première grève de Février ne concernait que le secteur public). À la suite de la grève déclenchée par GSEE (syndicat du secteur privé) et ADEDY (syndicat du secteur public), ainsi que PAME (le syndicat lié au Parti communiste) ni bus, ni tramways, ni métros, ni trolleybus ou trains de banlieue ne sont sortis de leurs dépôts, pendant que la grève des aiguilleurs du ciel paralysait les vols à l’intérieur comme l’extérieur du pays. Seul la ligne électrifiée a fonctionné pendant 4h à Athènes afin de faciliter la participation des grévistes à la manifestation de midi. Dans le secteur de la santé, tous les hôpitaux fonctionnent seulement avec le personnel d’urgence ; médecins, conducteurs d’ambulances, infirmières sont en grève. Toutes les banques sont fermées au public, ainsi que les bureaux des services publics et les services municipaux. Le canal de Corinthe a également été fermé par les travailleurs qui le contrôlent, ne permettant pas aux bateaux de faire l’indispensable traversée. Tous les bateaux ont été immobilisés dans les ports et aucun train du réseau inter-urbain ne roule. Les bureaux de poste sont restés fermés, tandis que les travailleurs de la compagnie nationale d’électricité, de la compagnie des Eaux et celle des Télécom participent à la grève par la fermeture pour toute la journée de tous les bureaux de ces secteurs. Toutes les écoles et universités sont aussi restées fermées car les enseignants et les universitaires sont partie prenante de la grève. Les employés de bureau, les ouvriers et les travailleurs de la construction ont également participé en masse à la grève. Pompiers et policiers effectuent aussi des grèves surprises, avec une manifestation de policiers prévue dans l’après-midi au quartier général de la police nationale. En raison de la participation à la grève de la télévision, de la radio, des sites d’informations en ligne, et de la presse, il n’y a pas de bulletins d’information pendant 24h. Ainsi, les informations recueillies ici seront complétées au moyen de commentaires après la fin de la grève générale lorsque de nouvelles informations deviendront disponibles. Au total, plus de 3 millions de personnes (sur une population totale de 11 millions) sont censés avoir pris part à la grève générale aujourd’hui.

La suite (le contexte - la manifestation) sur http://oclibertaire.free.fr/
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede JPD » 12 Mar 2010, 17:14

Autour de la situation sociale en Grèce, quelques informations supplémentaires


Lors de la précédente journée de grève générale et de manifestations, qui avait rassemblé moins de monde, selon un camarade sur place : « l’événement le plus important eut lieu immédiatement : le président de la GSEE (le syndicat du privé dont le bâtiment avait été occupé en décembre 2008 et membre du Pasok, le parti au pouvoir) n’eut que le temps de prononcer deux phrases avant que des centaines de gens ne se dirigent vers lui, depuis toutes les directions. Quelqu’un l’entarta, puis on lui lança de l’eau et il fut pourchassé tant et si bien qu’il dut se réfugier, d’abord derrière les flics, puis ensuite dans le Parlement. Cette situation souligne le fait que la GSEE est activement dénoncée et qu’il lui est devenu très difficile de jouer son rôle de syndicat réformiste dorénavant »

Afin de bien comprendre le climat général du pays, dans un courrier du 8 février, ce camarade expliquait également le mouvement d’occupation des travailleurs de l’imprimerie nationale et ajoutait un commentaire général sur ce que le mouvement actuel peut demander et obtenir.

« Un autre groupe de travailleurs, de ceux qui travaillent à l’Imprimerie nationale, en occupait le bâtiment et les machines d’impression afin d’empêcher la publication sur papier de la nouvelle loi ! En lisant le texte de loi, ils avaient découvert que la baisse de salaire dans leur cas était plus importante que celle qui était officiellement annoncée, d’où leur grève et l’occupation qu’ils avaient démarrée. Ainsi, en « défendant leurs propres intérêts », ils bloquaient l’impression de la loi et défendaient objectivement les intérêts de tous ceux qui étaient concernés par la situation.
La tendance à ce que les différentes luttes fragmentées convergent indirectement du fait d’intérêts objectivement communs s’intensifiera peut-être et même s’accélèrera dans un futur proche. Après le mouvement étudiant, massif et violent, de 2006-2007, qui avait des revendications spécifiques et les émeutes de décembre qui n’avaient aucune revendication, ce mouvement semble ne pas savoir quoi demander, dans la mesure où l’impasse dans laquelle se trouve la reproduction capitaliste est patente partout et que l’alternative proposée est entre les mesures de la Banque centrale européenne et les mesures draconiennes du FMI.»

La suite de ces informations complémentaires (sur le KKE, le syndicalisme, des luttes victorieuses sur http://oclibertaire.free.fr/ dans les brèves d'actualité.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Antigone » 20 Mar 2010, 14:10

Cemab (Centre de médias alternatifs de Bruxelles) - 19 mar 2010

A deux milles kilomètres d'ici

Athènes. Grèce. A deux mille kilomètres d’ici. L’Etat grec est quasi en banqueroute et l’économie grecque n’en sort plus. Sur les conseils des autres pays de l’Union Européenne, le parti socialiste gouvernant a décrété toute une série de mesures d’austérité et de restructurations. Ca coutera « du sang, de la sueur et des larmes », c’est ce que jurent les ministres, mais « on ne peut pas faire autrement ». Depuis janvier, des routes, des ports, des aéroports, des frontières, des usines, le réseau ferroviaire… sont régulièrement bloqués par ceux qui savent que ce seront eux qui payeront le prix. Les manifestations se suivent et aucun politicien ne semble être encore capable de calmer et de canaliser les protestations. Fréquemment, de durs affrontements ont lieu avec la police anti-émeute et des centaines de destructions, d’incendies et d’attaques explosives dirigent leur attention dévastatrice contre les structures de l’Etat et de l’économie, contre toutes les expressions de l’autorité.

« Du sang, de la sueur et des larmes. » Tandis que la police charge toujours plus violemment toute manifestation ou rassemblement, tandis qu’elle a déjà cassé les jambes et les bras de centaines de personnes, du sang meurtrier a coulé à l’aube du 12 mars 2010. Une patrouille de police avait surpris deux compagnons anarchistes en train de voler une voiture. S’en suivit une fusillade, un compagnon a pu s’enfuir tandis que l’autre, Lambros Fountas, a été atteint par plusieurs balles. Grièvement blessé, il a encore essayé de fuir, mais il a été rattrapé par les flics et qui l’on laissé saigner à mort. Lambros Fountas avait 35 ans et ça faisait des années qu’il s’était engagé dans la lutte contre toute forme d’autorité ; parfois seul ou avec quelques compagnons, parfois coude à coude avec d’autres opprimés et rebelles. Il se battait avec toutes les armes qu’il considérait utiles : avec la plume et le papier, avec des pierres et du feu, avec des barricades et des manifestations, avec des revolvers et des grenades. La révolte était le rythme de sa respiration et la liberté faisait battre son cœur. Voilà pourquoi nous ne l’oublierons pas, même si nous ne le connaissons peut-être pas personnellement. Voilà pourquoi son mort ne peut qu’accélérer notre respiration, aspirant à la vie, se frayant, à travers la sédition, un chemin vers la liberté.

Des massifs montagneux et des grands fleuves, des plaines étendues et la terre brûlée de l’ex-Yougoslavie nous séparent de la Grèce. Mais partout en Europe et aussi ici en Belgique, les Etats sentent que les choses se gâtent. Ils sentent qu’il se peut, qu’il est possible que leurs sujets se débarrassent du joug de la résignation et qu’ils n’acceptent plus rien. Il est toujours plus clair que partout de plus en plus de gens seront jetés par-dessus bord. Ce n’est pas un hasard que justement maintenant les flics appuient plus vite et plus résolument sur la détente, qu’ils sont en train de construire un nouveau centre fermé pour clandestins et qu’ils commenceront bientôt la construction de neuf nouvelles prisons. Ils se préservent contre la possibilité de la rage.

Ca pourrait nous faire peur. Peur de la prison, peur d’être tabassé par les flics, peur de mourir sous les balles du pouvoir, peur de perdre aussi le peu qu’on avait encore. Mais à un certain moment, on ne peut plus esquiver la question : vivre à genoux, utilisé et balancé en fonction de l’économie et du contrôle, broyé par la hiérarchie sociale, abattu par d’interminables files d’attente et la routine du boulot-métro-dodo ou… une vie où le battement de ton cœur libre se heurte à toute autorité et où tes mains prennent toutes les armes pour l’atteindre.

Rien n’est sûr, tout est possible. La révolte qui s’étend en Grèce était presque impensable il y a encore quelques années ; ni les politiciens, ni les journalistes ne savent encore comment la bâillonner. Car le langage de cette révolte s’est forgé le refus de se laisser encore traîner dans la boue. Approprions-nous ce langage, apprenons son vocabulaire, étudions sa grammaire, faisons en notre dialecte.

Il est temps d’abandonner l’attitude paralysante de se laisser aveugler par l’océan de soumission et de résignation qui nous entoure. Pour ne plus prendre cette réalité, cette répétition apparentement ininterrompue de la même routine, comme l’horizon, mais pour porter nos regards vers ce qu’il y a derrière cet horizon, vers les possibilités inespérées.
Il est temps de souffler fort sur les feux qui couvent.

Quelques anarchistes
Antigone
 

Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 24 Avr 2010, 22:01

Les fonctionnaires grecs en grève contre l'austérité jeudi 22 avril 2010 01h34

ATHENES, 22 avril (Reuters) - Les employés du secteur public en Grèce observeront ce jeudi une journée de grève pour exprimer leur opposition à de nouvelles mesures d'austérité.

Les fonctionnaires redoutent que le gouvernement de George Papandréou, engagé dans des discussions avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) sur un plan d'aide, accepte de nouvelles coupes drastiques dans les dépenses.

La grève touchera la santé, l'éducation, les impôts. Une manifestation est prévue jusqu'au parlement à midi.

La Grèce a entamé mercredi des discussions avec des représentants de l'UE et du FMI sur les modalités d'un plan d'aide qui pourrait allouer à Athènes entre 40 et 45 milliards d'euros pour l'aider à éponger sa dette publique

Les fonctionnaires rejettent les baisses de salaires dans la fonction publique, le gel des pensions de retraite ainsi que le relèvement des impôts, décisions déjà prises par Papandréou pour tenter de sortir son pays d'une sévère crise financière.

Le gouvernement a promis de ne pas imposer de nouvelles mesures de rigueur cette année mais les syndicats sont sceptiques.

"Avec l'implication du FMI, la situation va encore empirer", prédit Ilias Iliopoulos, le secrétaire général du syndicat du secteur public ADEDY, qui représente 500.000 adhérents.

Il s'agit de la quatrième grève nationale organisée par ADEDY cette année. (Renee Maltezou et Ingrid Melander, Jean-Stéphane Brosse pour le service français)


Grève des marins grecs contre la politique de libéralisation jeudi 22 avril 2010 20h50

ATHENES, 22 avril (Reuters) - Les marins grecs ont décrété jeudi une grève pour la semaine prochaine après l'annonce par le gouvernement de levée des restrictions imposées aux navires de croisière étrangers en prélude à une libéralisation du secteur.

Le Premier ministre George Papandréou a déclaré mercredi qu'Athènes autoriserait les navires immatriculés hors de l'Union européenne à mouiller dans les ports grecs et à naviguer à travers les îles grecques à compter de cet été.

Les marins, qui s'attendent en conséquence à être visés par des suppressions de postes, ont fait savoir qu'ils cesseraient le travail pendant 24 heures le 26 avril.

"La levée des restrictions sur le cabotage dans la navigation de croisière se traduira par des pertes d'emplois", dit un communiqué de la Fédération des marins panhellénique. "Cette grève n'est que notre première réponse à cette attaque contre les marins grecs."

(Renee Maltezou, Philippe Bas-Rabérin pour le service français)


A Athènes, des manifestants crient "FMI go home"
LEMONDE.FR | 24.04.10 | 11h42 • Mis à jour le 24.04.10 | 11h42

Athènes, correspondance

FMI go home" : vendredi soir 23 avril dans le centre d’Athènes, une banderole brandie par des militants de gauche proclamait tout haut ce que la majorité des Grecs pensent tout bas. Y compris, peut-être, le premier ministre Georges Papandréou, dont le père, fondateur du socialisme à la grecque, a dû se retourner dans sa tombe.

Le ministre des finances, Georges Papaconstantinou, avouait encore en début de semaine son "peu d’enthousiasme" envers la participation du Fonds monétaire international (FMI) à un mécanisme d’aide qu’Athènes aurait souhaité exclusivement européen. Seul le patronat a applaudi, voyant dans le renfort UE-FMI l’occasion d’"une cure nécessaire" pour que la Grèce "devienne un véritable pays européen". Le chef de l’opposition de droite, Antonis Samaras a pour sa part pesté contre une mise du pays "sous dépendance", tandis que la gauche communiste dénonçait un triomphe de la "ploutocratie".

Conscient du risque politique, même s’il jouit d’une confortable majorité restée pour le moment soudée, le gouvernement préparait depuis plusieurs jours l’opinion au fait que tous devinaient accompli. M. Papandréou l’a répété vendredi : sans recours au plan de sauvetage, "l’économie du pays et les sacrifices des Grecs" risquaient d’être réduits à néant par les pressions des marchés; en un mot, la faillite guettait.

"NOUVELLE ODYSSÉE"

Le vice-premier ministre, Théodore Pangalos, a ensuite exclu, sur la télé Méga, que le FMI, qui "cette fois n’agira pas seul", puisse infliger au pays les recettes-chocs qui ont été appliquées à la Hongrie ou à la Lettonie. "On peut mettre des lignes jaunes quand on est en position de force, là nous sommes des demandeurs", a-t-il toutefois ajouté, alors que la question n’est finalement pas de savoir qui imposera les conditions, mais de quelle nature elles seront.

Le pays, qui, selon son premier ministre, a entamé une "nouvelle odyssée", va devoir ainsi naviguer entre la "déflation", impliquant une baisse générale des salaires prônée par le directeur du FMI, Dominique Strauss-Kahn, et le "plan d’économies crédibles" exigé par la chancelière allemande, Angela Merkel. Athènes a réaffirmé en début de semaine avoir fait sa part pour 2010, avec des mesures d’économies budgétaires censées réduire le déficit de plus de quatre points. Mais le mécanisme européen doit courir sur trois ans, et d’ici là le pays s’est engagé à des réformes structurelles douloureuses, particulièrement celles du système des retraites et du droit du travail.

Contrôlées par des directions socialistes, les deux principales centrales syndicales du pays ont mis en garde contre une nouvelle offensive contre "les droits des salariés". L’Adedy, qui représente les fonctionnaires, premières cibles de la rigueur, s’est ému d’une "attaque barbare", et tentera de faire gronder la rue mardi, lors d’un rassemblement dans le centre d’Athènes. Suspectée de trahison par les employés du public et la gauche radicale, la Confédération du privé, GSEE, a appelé le gouvernement à conjurer "une aggravation de la récession et une explosion sociale".

Catherine Georgoutsos
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 28 Avr 2010, 07:50

Tract de l' "ASSEMBLÉE OUVERTE D'ANARCHISTES POUR UN MOUVEMENT MULTIFORME- UNITAIRE ", (une des composantes du mouvement anarchiste à athènes), appelant à la manif du 1 Mai.

le tract en grec à leur site : http://sinelevsipolymorfikoy.squat.gr

« Viendra le moment où notre silence, sera plus bruyante des voix que vous étranglez aujourd'hui ! »
Auguste Spies - un des ouvriers anarchistes qui ont été assassiné par l'État, suite à la révolte ouvrière à Chicago en 1886.

C'étaient les dernières paroles d'Auguste Spies, avant que le bourreau laisse planés à la pendaison « les suspects habituels », accusés pour action subversive et comme ennemis de l'État. Ces personnes ont participé activement aux luttes ouvrières et sociales, à travers le mouvement anarchiste, pendant une époque qui a des nombreuses ressemblances avec celle d'aujourd'hui.

A la une des journaux, les titres essayaient de terroriser la population tant pour la crise économique (en parlant de la nécessité de diminution de salaires), que pour le risque d'agitations « de terroristes et des éléments subversifs ». Au moment où la production et les profits des patrons augmentaient , dizaines milliers d'ouvriers qui vivaient dans des conditions de travail pénibles, ont décidé de résister à l'avidité de patrons, de manière dynamique et décisive. Bien avant le 1 Mai de 1886, à travers des luttes dures et sanglantes, les ouvriers avaient réussi à conquérir des droits qui sont en vigueur même aujourd'hui (par exemple la journée de travail de huit heures). Bien sûr, dès le début, toutes ces luttes avaient un objectif principal : l'abolition du salariat et l'établissement d'une société sans classes-anarchiste, afin que « chacun offre selon ses capacités et jouisse selon ses besoins ».

Pendant la révolte ouvrière de 1886 et dans un rassemblement de grève, une bombe (l'auteur reste inconnu) explose et 7 policiers sont tués. Immédiatement, l'État a commencé la chasse aux sorcières et avec la contribution des journaux de cette époque, on essaie de exterminer les anarchistes, de vaincre le mouvement ouvrier et de remettre en cause les acquis qui ont été obtenus jusqu'alors. Très rapidement, l'État a jugé, a condamné à mort et a exécuté cinq anarchistes ; qui avaient participé activement aux luttes ouvrières, qui on été ciblés par l'État bien avant les événements de 1886 ; parmi ces 5, quelques uns ne se trouvaient même pas à l'endroit de l'explosion. Dès 1889, le 1er mai a été établie comme le jour mondial de grève pour la conquête de la journée de travail de 8 heures.

En revenant à la situation d'aujourd'hui, nous constatons que les recettes du Pouvoir sont les mêmes, certes à une version « améliorée ». La politique économique de l'État avait et a pour but le maintien des privilèges des riches, et il (l'État) n'a jamais hésité au cours de l'histoire, d'utiliser tous les moyens pour poursuivre ce but. La crise économique, même si on la présente comme le résultat d'une mauvaise gestion du système, constitue un élément structurel et inévitable du capitalisme ; et pour nous elle signifie une encore plus grande avidité de la part du patronat.

Clairement, l'entrée de la Grèce au FMI (fond monétaire international) et ses conséquences, ne seront pas la dernière phase de la crise économique supposée. Il semble bien que le pays sert de cobaye aux efforts des dominants d'appliquer un régime politique-économique mondial et totalitaire : un régime qui n'hésitera pas de prendre toutes les mesures économiques possibles, qui n'hésitera de réprimer violemment toute voix et pratique insurrectionnelle, qui afin qu'il maintienne ses privilèges. Le communiqué récent de Papandréou III, a mis officiellement le pays au mécanisme de soutien du comité européen et du FMI. Ce mécanisme de soutien supposé, exige des diminutions de salaires, des changements fondamentaux aux caisses de la sécurité sociale, une augmentation de l'âge de départ à la retraite, une augmentation des impôts et de nombreuses autres mesures, qui bien évidemment, ne seront pas payées par les riches, par les magnats et par les industriels, mais par les pauvres et par le travailleurs ; par ceux qui consistent le mécanisme réel de maintien de l'État et des capitalistes. Il suffit un seul coup d'œil à l'histoire récente ux pays qui ont accepté la « protection » et le « soins » du FMI (Argentine, Bolivie, Éthiopie, Soudan, Thaïlande et principalement européennes Hongrie, Roumanie), pour comprendre entièrement les conséquences que nous subirons de la présence du FMI.

Dans ces conditions, - et prenant en compte les luttes, les petites victoires et les exigences globales de tous ces personnes ( les pauvres et les travailleurs) au passé, - pour avoir n'importe quel acquis de travail, la solution semble être unique, comme à l'époque : la résistance dynamique aux projets et aux lois de ceux qui détiennent le pouvoir ; un type de résistance non seulement au niveau de la parole mais un type de résistance qui présuppose la participation active (avec des grèves, occupations d'usines, solidarité de travailleurs-chômeurs dans les luttes) de tout le monde du travail, et de toutes les personnes qui vivent l'oppression et l'exploitation dans tout aspect de leur vie. Tous ces luttes du passé ne se sont pas menées par une certaine élite ouvrière, ni d'une avant-garde révolutionnaire éclairée. Les personnes qui ont participé à ces procédures étaient tous pauvres et travailleurs qui simplement ont réalisé, que leur vie ne va certainement pas changer tant que d' autres personnes décident à leur place et ainsi, qui ont choisi de participer activement et collectivement aux luttes sociales.

Le Pouvoir avait et a toujours peur de ceci : de la participation massive et active aux luttes qui le cible. Le Pouvoir a peur des réactions sociales explosives et dans ce cadre il prend ces mesures ; non seulement celles concernant l'économie mais aussi celles concernant la répression de ces réactions. Cela se démontre par le fait que tout un espace politique est accusé par les médias comme terroriste et criminel. Ainsi l'État essaye d'envoyer un message clair non seulement aux personnes qui participent activement au mouvements sociaux, mais à n'importe quel autre personne souhaite résister contre les patrons. En bref, l'État nous dit qu'il veut avoir le monopole de la violence.

Mais les dominants ignorent un aspect incontrôlable de l'existence humaine : la soif des personnes pour une vraie vie et leur rage accumulée pour l'exploitation qu'ils subissent, tôt ou tard, vont les conduire au seul moyen qui leur reste, pour qu'ils prennent enfin leur vie à leurs mains. La résistance violente et dynamique contre la violence avide et quotidienne que subissent une vie entière,par le patronat et le Pouvoir.

À des moment d'explosion sociale, ceux qui sont amenés à lutter, ne sont pas seulement ceux qui ont choisi leur attitude et ceux qui luttent continuellement contre le Pouvoir depuis longtemps et en ignorant les conséquences. Ceux qui seront amenés à lutter, sont toutes ces personnes qui choisiront de mettre fin à l'apathie et au fatalisme et participeront activement à la lutte pour gagner leur propre vie. Chacune de ces personnes sera une flamme qui vient de partout ; et des milliers de ces personnes ensemble, sera l'incendie qui détruira totalement ce système pourri, pour construire à la place la société sans classes- la société anarchiste.

Tant qu'on s'appuie à des « premiers ministres appropriés » et à des « technocrates spécialistes », nous serons toujours des esclaves pour que les riches et les patrons passent des bons moments.

Les solutions ne peuvent pas provenir de nos souverains. Les solutions proviendront des luttes de la société pour le renversement-destruction global du système politique et économique actuel, et pour la construction d'un monde sans maîtres et sans esclaves, sans dominants et sans dominés.
La construction d'une société appuyée sur la liberté, l'égalité et la solidarité entre les gens.

Abolissons l'esclavage du salariat - autogestion aux lieux de travail - appropriation des moyens de production
Rassemblement – manif 1 Mai, 11h00, Mousio-Patision
ASSEMBLÉE OUVERTE D'ANARCHISTES POUR UN MOUVEMENT MULTIFORME- UNITAIRE
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 29 Avr 2010, 22:26

L’ultra gauche à l’école grecque
FRANCE INFO - HIER, 07:11

Le plus de France Info ce matin est consacré à ces Français, issus de la mouvance anarchiste qui se rendent régulièrement en Grèce. Là bas, leurs homologues de l’ultra gauche leur enseignent les méthodes de guérilla urbaine.

Image
Une affiche anarchiste

Ce sont les services de renseignement français, les policiers de la DCRI, (les ex RG) qui se sont intéressés de près à ce phénomène.
L’un des éléments déclencheurs, ce sont les violences qui se sont produites à Poitiers en octobre 2009.
Et puis il y a eu ces derniers mois les dégradations de DAB, attribués là aussi, à la mouvance anarchiste.
Depuis, les policiers se sont aperçus que des militants de l’ultra gauche se rendaient régulièrement à Athènes notamment.
Lors de perquisitions, ils ont mis la main sur des documents qui prouvent qu’ils ont séjourné en Grèce.
Si les Français s’intéressent aux Grecs c’est notamment parce qu’ils ont une culture de l’affrontement.

Les grecs ont une culture de l’affrontement. Antonis, membre d’un mouvement de gauche radicale à Athènes. (0'46")

Exarchia, le “QG” des militants de l’ultra gauche

Exarchia, un quartier situé au nord-est d’Athènes, non loin du parlement. C’est là, à deux pas de l’Ecole polytechnique que sont parties les violences après la mort du jeune Alexis tué par la police en décembre 08.
Ce quartier bohème est certainement le plus politique d’Athènes. Il y a des affiches partout sur les murs défigurés par des tags, des graffs vengeurs...“policiers cochons, assassins”...Voilà en gros ce que l’on peut lire.
Des drapeaux noirs sont accrochés sur la devanture de certains bâtiments. Certaines vitrines portent encore les traces d’une explosion à la bombe.
A Exarchia, on trouve aussi des rues piétonnes et arborées, des cafés branchés, des maisons d’édition, des artistes.
Le quartier sert aussi de refuge aux toxicos, et des partis d’extrême gauche y ont leur siège.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Nico37 » 30 Avr 2010, 21:46

Le système capitaliste est toujours en crise: Nous sommes tous des Grecs

Cela fait plusieurs semaines que la population grecque se mobilise pour refuser les mesures d’austérité prises par son gouvernement sous la double injonction de la commission Européenne et du FMI. Il s’agit de redoutables plans de rigueur et de vrais programmes d’ajustement structurel : Non remplacement de 4 départs à la retraite sur 5 dans la fonction publique, hausse de la TVA de 19 à 21 %, baisse de 10 % des dépenses d’assurance, gel des pensions de retraites, réduction de 15 % des salaires, âge légal de départ à la retraite porté à 67 ans, etc.

Les raisons de ces attaques : le niveau d'endettement du pays, à 12,7% pour 2009, est élevé. Ce n’est pas beaucoup plus que d'autres pays, comme la Grande Bretagne avec 12% et l'Espagne avec 10%. Les taux du Japon et des Etats Unis étaient aussi à deux chiffres en 2009. Partout, les cadeaux financiers aux banques, les programmes conjoncturels et les baisses d'impôts ont fait d'énormes trous dans les budgets. Les mêmes banques et les mêmes spéculateurs, qui hier ont été sauvés d'une faillite certaine grâce à l'aide des états, mettent la pression sur ceux-ci et sont autorisés à spéculer sur leurs dos. Nos gouvernements ont sauvé les banques, sans contrepartie.
Aujourd’hui ces mêmes banques viennent faire payer l’addition aux peuples.
La Grèce est attaquée, le Portugal est dans la ligne de mire, l’Espagne et l’Irlande sont menacées.

Loin de se résigner, le peuple grec se défend et se bat. Plusieurs grèves et manifestations massives ont déjà eu lieu. Le 24 février une grève générale a paralysé le pays. L’Union Européenne, loin d’être solidaire, tergiverse sur son soutien, le monnaie et démontre un peu plus chaque jour qu’elle est seulement au service des marchés financiers et non au service des peuples. L’effet domino risque d’être terrible.

L’Union syndicale Solidaires affirme son soutien au peuple grec et s’inscrira dans toutes les initiatives unitaires de soutien à cette juste
lutte du peuple grec, notamment à la grève générale du 5 mai.

En Grèce comme ailleurs, ce n’est pas au peuple de payer leur crise !

Paris, le 28 avril 2010

Union syndicale Solidaires www.solidaires.org
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Pïérô » 04 Mai 2010, 11:43

des initiatives et rassemblements à Paris, Strasbourg...ce 5 mai, en soutien au peuple Grec en lutte (appel à la grève générale en Grèce ce 5 mai), voir infos ici : viewtopic.php?f=79&t=3951


déclaration de plusieurs organisations syndicales d'Europe, à propos de la Grèce :

Confederacion General del Trabajo CGT (Etat espagnol)
Confederacion Intersindical (Etat espagnol)
Ezker Sindikalaren Konbergentzia ESK (Pays Basque)
Confederazione Unitaria di Base CUB (Italie)
Sindacato Dei Lavoratori intercategoriale SDL e RDB (Italie)
Unione Sindicale Italiana USI (Italie)
Transnationals Information Exchange TIE (Allemagne)
Confédération Nationale du Travail (France)
Union syndicale Solidaires (France)


Nous sommes tous des travailleurs/ses grecs

Depuis des semaines, sous la pression de la Commission Européenne et du Fonds Monétaire International, le gouvernement grec s’attaque aux travailleurs/ses de ce pays.

Le niveau d’endettement du pays (12,7%) est mis en avant pour tenter de justifier des reculs sociaux … injustifiables. D’ailleurs, les taux de pays comme la Grande Bretagne, l’Espagne, le Japon, les Etats Unis sont aussi à plus de 10%.

Les travailleurs/ses de Grèce, à juste titre, refusent de payer la crise du système capitaliste. Les patrons et les actionnaires se sont gavés de dividendes, de cadeaux fiscaux de toutes sortes, de rémunérations démentielles avec, à la clef, des fortunes qui dépassent l’entendement. C’est à eux de payer leur crise.

Les mesures annoncées sont inadmissibles : non remplacement de 4 départs à la retraite sur 5 dans la Fonction publique, hausse de la Taxe sur la Valeur Ajoutée de 19 à 21 %, baisse de 10 % des dépenses d’assurance, gel des pensions de retraites, réduction de 15 % des salaires, âge légal de départ à la retraite porté à 67 ans, etc.

Les mêmes banques et les mêmes spéculateurs, qui hier ont été sauvés d'une faillite certaine grâce à l'aide des Etats, mettent la pression sur ceux-ci et sont autorisés à spéculer sur leurs dos. Les gouvernements ont sauvé les banques, sans contrepartie. Aujourd’hui ces mêmes banques viennent faire payer l’addition aux peuples. La Grèce est attaquée, le Portugal est dans la ligne de mire, l’Espagne et l’Irlande sont menacées.

En Grèce, plusieurs grèves et manifestations massives ont déjà eu lieu. Le 24 février une grève générale a paralysé le pays. Nos syndicats affirment leur soutien au peuple grec, notamment à la grève générale du 5 mai.

Pour sauver leur système capitaliste, les patrons et les actionnaires sont organisés internationalement : le mouvement syndical doit agir à travers les frontières pour imposer un autre système que celui qui exploite les travailleurs/ses, pille les ressources naturelles et les pays pauvres, organise la famine d’une partie de la planète, … Nous entendons avancer dans la mise en place d’un réseau syndical alternatif en Europe, ouvert à toutes les forces qui veulent lutter contre le capitalisme, le libéralisme.

Partout, développons et coordonnons les luttes sociales, et construisons la résistance commune au niveau européen ! Face à la crise du système capitaliste, la grève générale est nécessaire. Nous voulons la construire !

En Grèce comme ailleurs, ce n’est pas au peuple de payer la crise du système capitaliste !
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede JPD » 06 Mai 2010, 08:47

Grèce
de JPD le Jeu 6 Mai 2010 08:45

Grèce

Informations sur la journée de grève générale et de manifestation
la lettre d’un employé de la banque
sur http://oclibertaire.free.fr/

Un début de relais semble se faire entre les « emcapuchonnés » , les « anarchistes » et une petite partie de la population. C’est évidemment une des clés des jours qui vont suivre : un élargissement de la confiance parmi un nombre plus important de grévistes et de manifestant, assumant à visage découvert leur révolte, des « radicaux » ouvrant des portes sans pour autant se poser en avant-garde….

Voir Informations et article ocl sur la journée de grève générale et de manifestation en ligne sur :

OCL http://oclibertaire.free.fr/
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede RickRoll » 06 Mai 2010, 08:49

Si le peuple entier se radicalise, y a-t-il un risque de voir les armées Européennes occuper la Grèce pour imposer les changements que refusent les gens ?
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Grèce: An employee of the burnt bank speaks out on...

Messagede chaperon rouge » 06 Mai 2010, 17:14

D'anarkismo:

Originally published on the Occupied London blog (http://www.occupiedlondon.org), this is a statement by an employee of the Marfin Bank, the bank whose branch was set alight in Athens yesterday (5 May), in which 3 employees met a tragic death. [Italiano]

An employee of the burnt bank speaks out on tonight’s tragic deaths in Athens

I feel an obligation toward my co-workers who have so unjustly died today to speak out and to say some objective truths. I am sending this message to all media outlets. Anyone who still bares some consciousness should publish it. The rest can continue to play the government’s game.

The fire brigade had never issued an operating license to the building in question. The agreement for it to operate was under the table, as it practically happens with all businesses and companies in Greece.

The building in question has no fire safety mechanisms in place, neither planned nor installed ones – that is, it has no ceiling sprinklers, fire exits or fire hoses. There are only some portable fire extinguishers which, of course, cannot help in dealing with extensive fire in a building that is built with long-outdated security standards.

No branch of Marfin bank has had any member of staff trained in dealing with fire, not even in the use of the few fire extinguishers. The management also uses the high costs of such training as a pretext and will not take even the most basic measures to protect its staff.

There has never been a single evacuation exercise in any building by staff members, nor have there been any training sessions by the fire-brigade, to give instructions for situations like this. The only training sessions that have taken place at Marfin Bank concern terrorist action scenarios and specifically planning the escape of the banks’ “big heads” from their offices in such a situation.

The building in question had no special accommodation for the case of fire, even though its construction is very sensitive under such circumstances and even though it was filled with materials from floor to ceiling. Materials which are very inflammable, such as paper, plastics, wires, furniture. The building is objectively unsuitable for use as a bank due to its construction.

No member of security has any knowledge of first aid or fire extinguishing, even though they are every time practically charged with securing the building. The bank employees have to turn into firemen or security staff according to the appetite of Mr Vgenopoulos [owner of Marfin Bank].

The management of the bank strictly bared the employees from leaving today, even though they had persistently asked so themselves from very early this morning – while they also forced the employees to lock up the doors and repeatedly confirmed that the building remained locked up throughout the day, over the phone. They even blocked off their internet access so as to prevent the employees from communicating with the outside world.

For many days now there has been some complete terrorisation of the bank’s employees in regard to the mobilisations of these days, with the verbal “offer”: you either work, or you get fired.

The two undercover police who are dispatched at the branch in question for robbery prevention did not show up today, even though the bank’s management had verbally promised to the employees that they would be there.

At last, gentlemen, make your self-criticism and stop wandering around pretending to be shocked. You are responsible for what happened today and in any rightful state (like the ones you like to use from time to time as leading examples on your TV shows) you would have already been arrested for the above actions. My co-workers lost their lives today by malice: the malice of Marfin Bank and Mr. Vgenopoulos personally who explicitly stated that whoever didin’t come to work today [May 5th, a day of a general strike!] should not bother showing up for work tomorrow [as they would get fired].


- An employee of Marfin Bank

Greek original:
Related Link: http://athens.indymedia.org/front.php3? ... e_...63959
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Re: Grèce: An employee of the burnt bank speaks out on...

Messagede charlelem » 06 Mai 2010, 17:23

Voici une traduction qui traine sur internet

"Je me sens dans une obligation envers mes collègues qui sont décédé si injustement aujourd’hui à parler et à dire quelques vérités objectives. J’envoie ce message à tous les médias. Toute personne qui possède encore une certaine conscience devra le publier. Les autres peuvent continuer à jouer le jeu du gouvernement."

Dans cette lettre, l’employé déclare que "les pompiers n’ont jamais délivré la licence d’exploitation de l’immeuble", que "le bâtiment en question n’a pas de mécanismes de sécurité incendie" correspondant à sa taille (gicleurs au plafond, issues de secours, tuyaux d’incendie). "Il y a seulement quelques extincteurs portatifs qui, bien entendu, ne peuvent en rien aider à combattre un feu important dans un bâtiment construit avec des normes de sécurité depuis longtemps dépassées. La direction utilise également le coût élevé de ces exercices comme prétexte et n’a même pas pris les mesures les plus élémentaires pour protéger son personnel."

Il souligne aussi qu’aucun membre du personnel n’a été formé au risque d’incendie, qu’il n’y a jamais eu d’exercice d’évacuation. "Les seules sessions de formation qui ont eu lieu à la Marfin Bank ont été sur des scénarios concernant l’action terroriste et en particulier la planification de l’évacuation des "grosses têtes" de leurs bureaux dans une telle situation."

Absence de local incendie, matériaux inflammables (papiers, plastiques, fils, mobilier…). « Aucun membre de la sécurité n’avait la moindre connaissance sur les premiers secours à donner ou comment éteindre un feu. »

Par ailleurs, « la direction de la banque a formellement interdit aux salariés de s’absenter aujourd’hui, bien qu’ils l’aient demandé constamment eux-mêmes très tôt ce matin - tandis qu’elle a aussi forcé les salariés à verrouiller les portes et a confirmé à plusieurs reprises par téléphone que l’établissement restait fermé pendant la journée. “Ceux qui partent aujourd’hui, ne viennent pas au travail demain”, a été une menace constante. La direction leur a même fermé leur accès à Internet afin d’empêcher les salariés de communiquer avec le monde extérieur. »

La lettre dit aussi qu’ au cours des derniers jours qui ont précédé la grève générale, la direction n’a cessé de terroriser les employés en utilisant oralement l’“offre” suivante : ou vous venez travailler, ou vous êtes virés.

« Enfin, messieurs, faites votre autocritique et cessez de faire semblant d’être choqués. Vous êtes responsables de ce qui s’est passé aujourd’hui, et dans n’importe quel Etat de droit (comme ceux que vous souhaitez utiliser de temps en temps comme les meilleurs exemples dans vos émissions de télévision) vous auriez déjà été arrêtés pour les actions ci-dessus. Mes collègues ont perdu la vie aujourd’hui par préméditation : la préméditation de la Marfin Bank et de M. Vgenopoulos en personne qui a explicitement déclaré que quiconque ne venait travailler aujourd’hui [le 5 mai, journée de grève générale !], n’avait pas à se déranger le lendemain [où ils seraient renvoyés]. »

Signé : un employé de la Marfin Bank


Bien sur, information à vérifier pour la signature.
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Re: Grèce: An employee of the burnt bank speaks out on...

Messagede chaperon rouge » 06 Mai 2010, 19:11

Oups, je l'avais déjà traduit (ma traduction est également féminisée et présentée) .. http://ucl-saguenay.blogspot.com/2010/0 ... rulee.html

À propos de la signature, le texte ne traitant que d'éléments vécus Dans le lieu de travail, si jamais l'auteur n'était pas employé, il devait en être assez proche.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede JPD » 06 Mai 2010, 21:35

Il y a peu de chance hélas que le peuple se radicalise à ce point... Mais pour le cas ou ça serait, oui il est évident que des forces européennes (pour la forme) encadrées (pour l'essentiel) par des forces américaines interviendraient. N'oublions pas que la Grèce est une pièce maîtresse de l'OTAN (avec la Turquie, hé oui !) que les USA ne laisseraient jamais dans le "chaos"... Ils en ont l'habitude c'est une vielle tradition helleno-yankee. Ils auraient auparavant évidemment réussi à prouver que c'est pour défendre la liberté qu'ils interviennent (il y a encore là bas un PC relativement existant, des anarchos autonomes, et autres anarchistes... et même des fascistes authentiques qui peuvent servir de repoussoir). Mais pour le cas où ils ne parviendraient pas à prouver cela alors ce serait pour nous tout tout bénef' et moultes cartes à jouer. Rêvons mais avec lucidité.
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Re: Manifestations/Emeutes en Grèce

Messagede Pïérô » 07 Mai 2010, 20:08

Communiqué commun de :

Alternative Libertaire (France)
Federazione dei Comunisti Anarchici (Italie)
Organisation Socialiste Libertaire (Suisse)
Workers Solidarity Movement (Irlande)
Zabalaza Anarchist Communist Front (Afrique du sud)
Unión Socialista Libertaria (Perou)
Workers Solidarity Alliance (États-Unis/Canada)
Common Action (États-Unis)
Union communiste libertaire (Québec)
Revista Hombre y Sociedad (Chili)
Melbourne Anarchist Communist Group (Australie)
Miami Autonomy & Solidarity (États-Unis)
Libertære Socialister (Danemark)
Common Action (États-Unis)

Solidarité avec le peuple grec !

Le peuple grec est en colère, et il a bien raison : alors qu’on essaye de lui mettre sur le dos la responsabilité de la faillite de l’État grec, nous affirmons au contraire que la responsabilité revient aux institutions financières internationales et à l’Union Européenne. Les institutions financières ont précipité le monde et notamment la Grèce dans une crise économique et sociale d’ampleur historique, qui a obligé les États à s’endetter, et aujourd’hui ces mêmes institutions se plaignent que certains États risquent de ne pas pouvoir rembourser leur dette. Nous dénonçons cette hypocrisie et affirmons que même si la Grèce, et tous les autres pays, pouvaient rembourser leur dette, ils ne devraient pas le faire : c’est aux responsables de la crise, les institutions financières, pas aux peuples, de payer les pots cassés de la crise. Il n’est que justice que le peuple grec refuse de rembourser la dette de son État.

Refusons de payer leur crise !

Attaquons nous donc plutôt aux capitalistes : le capital grec est très rentable, il s’attire les marges parmi les plus importantes d’Europe, en raison d’investissements dans les pays pauvres des Balkans, de l’absence de protection sociale, de garanties collective et de salaire minimum pour les travailleurs de Grèce, d’un travail au noir gigantesque et d’une exploitation encore plus grande de la main d’œuvre immigrée. Il est de plus très peu taxé, du fait d’un état très faible (vis-à-vis des riches) et d’une grande corruption permettent la fraude et l’évasion fiscale à très grande échelle. C’est donc aux capitalistes grecs de payer la crise !

Nous devons également dénoncer l’attitude de l’Union Européenne. Celle qu’on nous essaie de nous vendre comme une garantie de paix et de solidarité entre les peuples montre ici son vrai visage : celui d’être un soutien inconditionnel du néolibéralisme, dans le plus complet déni de la démocratie. Aussitôt qu’une économie se trouve plongée dans une situation difficile, toute espèce de solidarité s’évanouit, et l’on agonit la Grèce d’accusations de laxisme et d’insultes flirtant avec le racisme. « L’Europe qui nous protège » que vantaient les socio-libéraux au moment de la scandaleuse adoption au forceps (notamment en France et en Irlande) du traité de Lisbonne, semble bien loin.

En fait de protection, l’UE et les institutions financières ont conjugué leur effort pour faire avancer la Grèce à marche forcée vers le démantèlement des services publics, à travers des plans d’austérité qui rappellent les « plans d’ajustement structurel » du FMI : non-remplacement des fonctionnaires, gel de leur salaire, privatisations, hausse de la TVA. Aujourd’hui, l’Union Européenne réclament le report de l’âge de la retraite à 67 ans, en Grèce mais aussi dans les autres pays, menaçant de démanteler également la sécurité sociale. En faisant tout cela elle ouvrent de nouveaux marchés aux investisseurs, tout en garantissant les avoirs des riches épargnants, au détriment des intérêts fondamentaux des classes populaires. C’est une Europe de classe à laquelle nous avons affaire, à laquelle nous devons nous opposer tous ensemble. C’est pourquoi nous appelons à participer partout en Europe à des initiatives de solidarité avec le peuple grec et les futures victimes de l’acharnement des banques. Aux valeurs de cupidité et de prédation sur lesquelles est fondée l’Union Européenne, répondons par la solidarité de classe !

La Grèce est le laboratoire du démantèlement social, de ce qui nous attend toutes et tous demain. Cette politique est menée par tous les partis institutionnels, des bourgeois pur sucre au sociaux-libéraux, par tous les gouvernements, par toutes les institutions du capitalisme globalisé. Il n’y a qu’une voie pour faire reculer cette politique de barbarie capitaliste : l’action directe populaire, la généralisation du mouvement de grève et les manifestation d’un bout à l’autre de l’Europe.

Solidarité avec la lutte du peuple grec ! Grève générale partout !

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