ce n'est pas pour prôner l'abstinence que je dis cela, mais je trouve souvent que les lgtb, partent du principe que le sexe heteros est contrairement a eux dégager de toutes oppressions !
Oui mais ça reste vrai dans la mesure où on vit toujours dans une société fondamentalement patriarcale.
Ce n'est pas parce qu'il n'est pas forcement révolutionnaire de se faire enculer qu'être homophobe ne reste pas réactionnaire dans tout les cas.
le sexe pose des problème globaux, dont les gays ne sont qu'une partie(la plus défavorisé de ce point de vue, certainement)
Pas forcement, je pense que les femmes (à fortiori non-hétéro) et les trans en général subissent la misère sexuelle tout autant que les hommes homosexuels.
, qui ne se résoudront définitivement que dans la totalité !
Oui, et la totalité implique qu'on intègre à la question révolutionnaire la question des genres et de la remise en cause perpétuelle de la structure patriarcale des sociétés.
On pourrait presque dire des "société-Etat" tellement les choses varient (bien que restant fondamentalement patriarcales) d'un société à l'autre, et tant l'Etat tend à se fondre avec la société (surtout en France, où l'idéologie républicaine est plus que nulle part ailleurs totalisante : "Nation, Citoyen, République, Intégration").
je pense que l'idée que le sexe est libérateur, et une idée machiste !
Oui parce qu'en réalité ce n'est pas le sexe qui est libérateur. Mais faire l'amour, ou même baiser comme, quand et où on veut reste à mon sens partie intégrante d'un processus de libération, d'éclosion des désirs. Simplement, la "libération sexuelle" ne doit pas se suffire puisqu'a elle seule elle ne libère rien du tout mais permet plutôt de refouler dans l'inconscient du désir érotique l'ensemble des pulsions négatives et des frustrations (comme dans un miroir) de l'individu.
C'est ce que Marcuse qualifie de "dé-sublimation répressive" : c'est à dire qu'au lieu que la
sexualité reste une fin en soi, et participe d'une libération plus générale, et pourquoi pas d'un processus révolutionnaire, elle reste cantonnée à son instrumentalisation en tant que moyen pour atteindre une fin socialement utile.
Depuis les années 60 : l'envahissement par "la sexualité" (en fin de compte de ses représentations) de la publicité, dans le "divertissement", à la télévision, dans la presse, bref dans les médias. Et même et surtout dans le travail, où dans le cadre du salariat, le rapport social doit être le plus "sexy possible", et où on invite, dans la plupart des métiers où la communication joue un rôle clé (c'est à dire, presque tous et en particulier depuis la tertiarisation achevée du salariat en Europe et dans les pays "du Nord") à jouer de leur "charme" et être "désirable". On considère alors le "sexe" comme un attribut social, un argument de vente.
Ce qui finalement, détruit le sexe en atomisant le rapport intime à toute puissance érotique (qu'elle soit sexuelle ou non) au prétexte de libérer la sexualité.
Mais ce n'est pas parce que la sexualité est violemment aliénée et que l'amour semble impossible (au contraire) que baiser quand on a vraiment le désir (sans contrainte sociale) et aimer tant qu'on le peut ne doivent pas être vu comme des armes de destruction massive de ces rapports aliénés. Des outils pour reconstruire une intimité authentique et même multiple, de l'expérience et de la confiance.
[...] Réciproquement, on peut parler de "désublimation répressive ", c'est-à-dire d'une liberation de la sexualité dans des modes et sous des formes qui diminuent et affaiblissent l'énergie érotique. Dans ce processus aussi, la sexualité sétend à des domaines et des relations autrefois tabous; cependant au lieu que ces domaines et ces relations soient recréés à l'image du principe de plaisir, c'est la tendance opposée qui s'affirme : le principe de réalité étend son pouvoir sur Eros. L'illustration la plus parlante de ce fait est fournie par l'introduction méthodique d'éléments "sexy" dans les affaires, la politique, la publicité, la propagande, etc. Dans la mesure où la sexualité obtient une valeur marchande [...]".
Herbert Marcuse in Eros et civilisation, 1961.
d'ailleurs une femme libéré est une femme qui multiplie les rapports, alors que cela ne traverserais l'esprit de personne de qualifier de "libéré" un homme dans le même cas ! d'ailleurs il n'est qu'a voir le fonctionnement machiste dans les fait des groupes qui soutenaient que le sexe était libérateur comme cheval de bataille !
Oui, mais il ne faut pas oublier la dimension toute particulière sous laquelle on considère la femme un peu "trop volage".
La
salope est un mythe pratique. Une illusion nécessaire, là où l'homme qui multiplie les conquêtes est toujours ou presque unanimement considéré comme un héros chevaleresque, un don qui chotte.
Ce qui ne veut pas dire que ce qui s'applique à la critique pour les hommes n'est pas valable pour les femmes : mais ce n'est ni mieux ni pire.
La sexualité n'est pas libératrice en elle-même, elle est à libérer. C'est différent.

"We can protest untill death, they won't listen, don't sit back and think It will happen. They won't give up what they've robbed, stand up and resist." Conflict