Le feuilleton de l'été 2009

Re: Le feuilleton de l'été 2009

Messagede kuhing » 22 Juil 2009, 07:21

9.5 Visions.

Je me retrouvais assis sur un fauteuil de la cabine, encore secoué par ce qui venait de se produire. Même si je m'accrochais à cette éventualité comme à une bouée de sauvetage, l'hypothèse du hasard mathématique me semblait de moins en moins probable. Ces oiseaux, qui n'avaient de réalité que celle que nous avions bien voulu leur donner à travers un programme informatique, semblaient pourtant devenir des entités propres douées d'une véritable sensibilité. La frontière entre le réel et l'irréel, la matière et l'idée, semblait, après cette aventure, s'effacer peu à peu. Une confusion extrême envahit alors mes pensées à tel point que je fus pris d'une violente nausée. Celle - ci eut au moins le mérite de me rappeler mon appartenance au monde matériel lorsque je régurgitais le peu d'aliments qui restaient dans mon estomac.

-" Tu es une machine, Kuhing. Me dis-je, et tu as besoin d'une révision."

Après une toilette complète, je sortis de mon alvéole en direction de la plate-forme centrale. Je croisais quelques frères qui confirmèrent que j'avais une très mauvaise mine et chacun s'inquiétait de ce qui m'arrivait. A l'angle d'une allée, je rencontrais Jacqueline qui curieusement ne fit aucun commentaire sur mon état ni sur mon aspect. Je pris l'initiative de l'interroger :

-', T'es-t-il arrivé une chose anormale depuis que nous nous sommes quittés ?"

-" Non, rien de particulier, dit-elle, je me suis promenée dans les allées ; tout est si bien aménag6, on ne se croirait vraiment pas dans un vaisseau spatial."

J'acquiesçais sans enthousiasme à cette banalité. Depuis l'épisode de notre fusion organique, j'avais gardé quelque part le sentiment que cette Terrienne savait tout ce qui m'arrivait, et sa réponse ne me satisfaisait guère. Je n'insistais cependant pas, et je choisis de me rendre dans l'alvéole réservée aux examens physiologiques. Un frère soigneur s'y tenait assis devant une sphère de contr8le, occupé à la résolution de quelque problème théorique. En me voyant, il fut presque content d'accueillir son premier patient, peut-être le seul Dhryz de tout le voyage - Nos médecins, d'une manière générale, n'avaient plus beaucoup de travail. Il m'invita à m'installer à l'intérieur d'un cylindre à la paroi mince et translucide, puis en actionna la commande. La machine, destinée à mesurer les anomalies du rayonnement électromagnétique des organismes vivants, se mit à fonctionner ; et nous pouvions visualiser tous deux le voile vibratoire polychrome qui enveloppait, sur une bonne épaisseur, l'ensemble de mon corps. Le praticien examina en tous points la qualité de cette aura puis vérifia ses observations sur sa sphère de contrôle. Il donna ensuite ses conclusions :

-"Frère Kuhing, ni moi ni cet appareil ne détectons la moindre anomalie dans l'émission électromagnétique de ton corps. Tu es donc théoriquement, donc pratiquement, en parfaite santé mentale et physique."

Surpris de cette normalité, je racontais ce qui venait de m'arriver et qui devait forcément témoigner d'un dysfonctionnement de mes fonctions vitales. Le frère soigneur m'écouta presque sans intérêt. Pour lui, le diagnostic était irréfutable : le détecteur d'aura ne se trompait jamais ; j'avais d~ vivre une illusion onirique aprés m'être endormi. Je sortis de l'alvéole médicale finalement plutôt rassuré. Une idée embarrassante vint tout de même me perturber un instant : le Dieu que j'avais rencontré dans le trou noir était-il intervenu dans cette histoire ? Il ne m'avait pas paru enclin à s'abaisser à ce genre de besogne, mais peut-être, se sachant menacé, voulait-il me rendre fou sans

éveiller de soupçons chez mes frères Drhyz ? Je fis l'effort de repousser cette éventualité, en me persuadant que j'avais seulement été victime d'une hallucination passagère due au surmenage ou, comme le pensait le frère soigneur, que j ' avais simplement rêve. Oui, ces deux dernières hypothèses me convenaient bien pour le moment et je décidais de boire une bonne rasade de jus de coléoptile histoire de fêter ça. Je marchais vers la plate-forme centrale avec pour objectif le bar à liqueurs. En chemin, je croisais des frères pilotes qui me saluaient maintenant sans faire d'autres remarques sur ma mauvaise mine ou mon teint. Tout paraissait être rentré dans l'ordre quand des bruissements lointains attirèrent mon attention. Ils semblaient provenir de l'extrémité du dôme de l'Arche cosmique et je me retournais pour en discerner l'origine. Une sueur glacée perla sur mon front lorsque que je reconnus les cinq oiseaux du décor de synthèse qui m'avaient causé tant d'émotions, J'interpellais deux frères qui flânaient non loin et, pointant mon doigt vers les oiseaux, je demandais :

-" Que voyez-vous là-haut ?"

Les deux Drhyz surpris par ma question regardèrent dans la direction que j'indiquais et l'un me dit enfin

-" Mais Kuhing, ce sont des oiseaux."

à suivre
kuhing
 

Re: Le feuilleton de l'été 2009

Messagede kuhing » 23 Juil 2009, 08:18

9.6 Apparition

D'après mes compagnons de voyage, ces volatiles faisaient partie de l'aménagement écologique de l'Arche cosmique: s'ils venaient à mourir, ils étaient les premiers à indiquer une défaillance du système de recyclage du gaz carbonique du vaisseau. En tout cas, leur présence réveilla les doutes qui venaient à peine de s'estomper en moi. Je suivais des yeux leur vol groupé et, quand ils me passèrent au-dessus de la tête, j'eus confirmation qu'il s'agissait bien de ceux du voyage virtuel. Je restais quelques instants songeur et les deux frères continuèrent leur chemin étonnés par mon attitude.

-" Suis-je en train de perdre l'esprit ?" me demandais-je. Cette question pouvait paraître exagérée après les événements extraordinaires que j'avais vécu nais, curieusement, l'apparition de ces oiseaux avait réussi à déstabiliser ma raison. Je me sentais glisser vers un chemin dangereux et je compris qu'il fallait vite se ressaisir.

-"J'ai l'habitude de jongler avec les abstractions et jusqu'à présent je m'en suis plut8t bien sorti. Me dis-je . Cette histoire a forcément une explication que je vais découvrir."

Je retournais dans mon alvéole pour programmer à nouveau un voyage virtuel; la solution s'y trouvait sûrement . J'opacifiais les cloisons et je m'installais sur un fauteuil . Je pris le soin, cette fois, de brancher des enregistrements vidéographiques de l'ensemble de la pièce. Une première caméra filmait la situation telle que j'allais la vivre tandis qu'une deuxième, spécifiquement filtrante, n'imprimait que la réalité . j'effleurais la commande du synthétiseur d'images virtuelles et après quelques ajustements, la même lagune au sable blanc s'étendait devant moi Je laissais maintenant le programme se dérouler de lui-même en attendant que ces drôles d'oiseaux réapparaissent. Je fixais l'horizon de ce ciel azur qui , hormis quelques nuages, restait vide. Pour patienter, je pris une poignée de sable dans ma main. L'illusion était parfaite; je sentais sa chaleur s'échapper peu à peu à mesure qu'il coulait entre mes doigts. Mais soudain, un crissement de pas attira mon attention. Je tournais la tête et, stupéfait, je vis, debout derrière moi , le Grand Magellan qui me souriait. J'eus d'abord un petit mouvement de recul puis je rompis le silence:

-" Grand Magellan, est-ce bien toi? Fais-tu partie de ce monde virtuel ou n'es-tu qu'une de mes hallucinations ?"

Le visage du représentant de la civilisation Drhyz, celui que j'avais découvert affreusement mutilé, rayonnait maintenant d'une sérénité parfaite . Il me regarda encore sans toutefois me répondre puis il se dirigea vers les vagues. il avança jusqu'à l'eau, se mit à marcher sur sa surface, et s'évanouit bientôt à l'horizon. J'en avais assez vu pour cette fois, et je débranchais le synthétiseur d'images virtuelles. Le décor de l'alvéole retrouvée me parut plutôt réconfortant. Je me levais de mon fauteuil et je me plantais sans attendre devant un écran de contrôle pour visionner les enregistrements. Le premier film me fît apparaître dans le décor virtuel. Je me voyais scrutant le ciel puis jouant avec le sable entre mes doigts mais, au moment de l'arrivée supposée du Grand Magellan, je constatais que son image ne s'était pas imprimée. Son apparition, tout comme celle des oiseaux, était donc indépendante du programme informatique; elle se situait sur une autre fréquence. Je mis en route la deuxième prise de situation réelle et je fus d'abord amusé par mes positions et mimiques qui, en dehors du contexte, perdaient tout leur sens. Une deuxième surprise m'attendait cependant quand , sur l'écran, l'image du Grand Magellan se forma derrière mon fauteuil. Toute la scène que j'avais vécu avec lui se répéta nais dans le réel enregistré. Le Magellan ne marcha pas sur l'eau comme je l'avais vu mais traversa seulement la pièce puis passa à travers sa cloison. Cette découverte ne simplifiait pas les choses. Je repassais un bon nombre de fois les vidéogrammes en tentant de comprendre la clef du mystère. Des entités vivantes ou ayant vécu reprenaient corps dans ma réalité en utilisant le support informatique des images de synthèse. En outre, elles pouvaient, comme l'avaient fait les oiseaux, passer dans notre dimension matérielle sans respecter la flèche du temps.

Ceci était la constatation brute des faits, et déjà une première étape dans la résolution d'un problème, qui me semblait encore bien lointaine.

à suivre
kuhing
 

Re: Le feuilleton de l'été 2009

Messagede kuhing » 24 Juil 2009, 08:00

9.7 Détente.

Je décidais de mettre cette énigme en sourdine dans un coin de ma tête. L'expérience m'avait appris que les idées suivaient leur cours et aboutissaient plus vite de cette façon. Je quittais mon alvéole pour enfin déguster ce jus de coléoptile dont je ressentais maintenant vivement le besoin. Dans le bar à liqueurs, une atmosphère conviviale et feutrée témoignait du bon déroulement de l'expédition. Des frères Drhyz bavardaient dans cet environnement étudié pour la détente ; d'autres jouaient au bag-moon. L'air fortement ionisé embaumait d'une senteur fraîche, et la diffusion de fréquences d'ondes oméga finissait d'offrir un confort raffiné. Je m'installais seul sur un jet de gaz stabilisé, et je remplis à une fontaine un verre de cette liqueur que nous autres Drhyz aimions tant. La première gorgée fut un moment d'extase, et je la savourais pleinement. Lorsque je rouvrais les yeux, Jacqueline, en face de moi, m'observait avec un sourire en coin.

-" Dis donc, fit-elle, tu me rappelles le séjour à Amsterdam que j'ai fait l'année de mes dix-neuf ans. Nous avions passé la soirée au "Melkveg" et l'ambiance ressemblait à ton visage en ce moment."

Je ne connaissais pas assez en détail les us et coutumes régionales de la planète Terre, et d'une mimique, je fis part à Jacqueline de mon incompréhension. Le sourire de la jeune femme se fit plus appuyé encore et elle ajouta :

-" Ne t'en fais pas, le jus de coléoptile est bien meilleur pour ta santé que les volutes du Melkveg."

Cela ne m'éclairait pas davantage mais j'avais assez de devinettes à résoudre pour l'instant. Jacqueline semblait apprécier la croisière et affichait une mine resplendissante. Elle avait pris le poids inhérent à son état gravidique et arborait fièrement des seins qui avaient doublé de volume. Elle me dit qu'elle atteignait la moitié du terme de sa grossesse, et je remarquais que le temps avait passé plus vite qu'il m'avait paru. A ce moment, l'ordinateur du bord annonça d'ailleurs que l'Arche se situait à 30 U. du tunnel de basculement. Progressivement et sans brusquerie, les frères pilotes se levèrent pour rejoindre-leur postes. Je devais également prendre le mien, et je décidais d'abord d'aller voir Ryu, l'ingénieur chargé du stockeur d'ondes cérébrales. Jacqueline me suivit. Je l'informais au passage de mes dernières aventures et visiblement elle ne savait rien. A son avis, il n'y avait aucune intervention divine dans cette affaire et son intuition coïncidait maintenant avec la mienne. Nous entrâmes dans l'alvéole-laboratoire où Ryu et ses cinq collaborateurs se tenaient autour d'un plan de travail de verre organique. Quatre petites pyramides de métal enveloppées sous une coque cristalline opalescente, captaient toute leur attention et j'en conclus qu'ils regardaient le résultat de leur recherche. Dés qu'il nous vit, Ryu vint à nos cotes pour faire un compte-rendu de l'étude de son équipe :

-" Nous avons réalisé ces stockeurs d'ondes cérébrales qui fonctionnent selon le principe de la résonance nucléaire homothétique, dit-il. Chaque atome du métal de synthèse de ces pyramides se réglera en phase avec la vibration d'une pensée et deviendra la mémoire de chaque intelligence. Les entités spirituelles seront ainsi placées en sursis. Nous avons fabriqué une pyramide pour chacune des missions."

Jacqueline écoutait les explications de Ryu avec des yeux ébahis ; notre technologie parvenait tout de même encore à l'épater. Elle ne put réfréner une question :

-" Comment ce phénomène se déclenche-t-il ?"

-" Simplement par proximité, précisa Ryu, le métal que nous avons conçu fonctionne comme un puissant aimant mental. Placé dans l'atmosphère d'une planète habitée, et débarrassé de sa coque de cristal, il capte les esprits et laisse les organismes seulement pourvus de leur système végétatif, pareils à des automates. Il suffira ultérieurement de déclencher un processus inverse, le moment voulu, sur des clones de synthèse."

Puis, montrant une petite capsule de ce cristal qui enveloppait les pyramides, il ajouta :

-" Bien sûr, nous serons dotés d'un système de protection."

-" Pensez à m'en garder un." Lança Jacqueline avec un sourire plutôt forcé.

Je félicitais l'équipe de Ryu pour la qualité de son travail, et je sortis satisfait du laboratoire. Les allées de l'Arche étaient vides, parce que chaque pilote se préparait, dans son aérodyne, au basculement à venir. Je restais quelques temps silencieux au milieu de cette structure déserte, et Jacqueline s'assit à même le sol sans mot dire. La voix de l'ordinateur du bord résonna alors sous le dôme de l'arche :

"Arrivée au tunnel de basculement dans 10 U."

Je sortis de ma léthargie, et j'appelais les trois responsables de mission pour un dernier briefing. Les frères Graw, Sfu, et Tuv arrivèrent sur la plate-forme centrale de l'Arche tandis que Ryu apportait les pyramides de stockage de pensées. Nous allions bientôt concentrer entre nos mains tout ce que le pluri-cosmos avait produit de plus avancé. Nous nous installâmes, Jacqueline et moi, dans un des aérodynes fixés sur la paroi de l'Arche. Nous nous trouvions maintenant en géostationnaire à proximité du tunnel de basculement et nous observions sur l'écran de contrôle cet étrange orifice aspirant, au milieu du scintillement brillant des milliards d'étoiles de notre dimension 24. Je lançais un appel vers Graw et son équipe. Une flottille d'une centaine de soucoupes se détacha alors du flanc de l'Arche pour s'aligner en direction du trou noir. Graw nous renvoya un salut amical puis les aérodynes furent engloutis les uns après les autres dans le tourbillon singulier. Ce fut ensuite le tour de Sfu, puis de Tuv et de leurs compagnons. La Terrienne et moi étions maintenant prêts et, avec ceux de notre mission, nous nous décrochâmes.

A l'approche du tunnel, le protocole habituel se mît en route, et nous perdîmes connaissance.

à suivre
kuhing
 

Re: Le feuilleton de l'été 2009

Messagede kuhing » 25 Juil 2009, 08:53


2 épisodes pour le WE , le dénouement approche...


10.1. Retour sur Terre.

-" Insertion dans la dimension 57 réalisée."

La voix de synthèse de l'ordinateur de bord annonçait à notre réveil que le basculement s'était bien passé. Nous arrivions dans la dimension des hommes. Le gel des coques de pilotage fut alors aspiré, nous laissant à nouveau libres de nos mouvements. Je voyais dans la sphère de contrôle la centaine de soucoupes valantes qui nous accompagnait, et Je leur lançais un appel de reconnaissance. Elles se signalèrent sans exception par un clignotement caractéristique - tout allait bien. L'ordinateur précisa notre position. Nous nous trouvions au bord de la galaxie du Sombréro M.104, et il restait un bon chemin à faire Jusqu'au système solaire. Le trajet fut immédiatement calculé et nous atteindrions la planète Terre après deux basculements et 16 U. L'écran de contrôle nous montrait le paysage particulier de la dimension 57, avec ses galaxies en spirales qui s'enroulaient autour de leur centre compact. Devant ce spectacle, Jacqueline se sentait déjà chez elle et parla, dès qu'elle le put, d'envie de manger une "socca" dans le vieux Nice. Je n'eus pas le temps de demander plus de précisions car nous fûmes à nouveau baignés dans le gel des coques de navigation et les humains maîtrisaient mal la télépathie. Le voyage jusqu'à la " Voie lactée " fut bref. Après 4 U., nous émergeames prés de Sirius, une belle étoile de cette galaxie. Après le basculement suivant, l'astre solaire apparut dans notre sphère de contrôle. Je m'assurais de la présence de tous nos compagnons à proximité, et nous pûmes alors naviguer à vue. Nous croisâmes Neptune sous son atmosphère turbulente et ses anneaux de matière. Puis ce fut la planète Uranus et ses quinze satellites alors que Saturne et Jupiter, massives, approchaient. Passée la rougeoyante Mars la fameuse planète bleue se dessinait maintenant plus précisément sur l'écran frontal. Une U. suffit pour atteindre son petit satellite. Nous décidâmes de faire une halte sur la surface accidentée de la Lune et nous nous posâmes sur sa partie invisible depuis la Terre - La technologie humaine n'était pas bien avancée mais mieux valait-il minimiser les risques de repérage. Jacqueline s'approcha d'un hublot latéral et contempla le sol stérile et gris sur lequel nous nous trouvions. Puis, comme Si elle oubliait les distances extraordinaires qu'elle avait parcourues, elle murmura :

-" Si j'avais su que j'irais un jour sur la Lune."

La proximité de la planète Terre la ramenait sans doute aux dimensions de sa civilisation. La centaine de soucoupes volantes habillait maintenant les flancs de ce large cratère poussiéreux qui n'avait pas vu de touristes depuis bien longtemps. Je regardais aussi par un hublot, satisfait de ne pas habiter dans cette région.

-"Pas trop de bars à liqueurs ouverts par ici." Dis-je à la jeune femme et, à son léger sourire en coin, je sus que je commençais à cerner l'humour des Terriens. Heureusement, la nuit commençait à tomber sur la zone européenne de la planète bleue, ou nous comptions arriver le plus discrètement possible - Nous primes le temps de nous restaurer confortablement avant de décoller en direction de ces régions dites méditerranéennes. Les contours de la péninsule de l'Europe se dessinaient sous le voile des fluctuations météorologiques et nous pénétrâmes en douceur dans l'atmosphère terrestre. Après une U., notre flottille d'aérodynes survolait en silence, dans la pénombre, le relief de la région de Digne, une ville de la France du sud. Des témoins, il y en aurait sans doute mais, grâce à notre brouillage radar, les autorités feraient passer l'événement pour une quelconque manifestation météorologique. Jusqu'à présent elles avaient toujours procédé ainsi par prudence ou par orgueil, nous ne le savions pas trop. Nous nous posâmes sur une large colline non loin d'un village nommé " La Javie ". Le système de miroirs inversement réfléchissants, installé sur les parois de nos aérodynes, fondait parfaitement nos engins dans le décor environnant et, à ce camouflage visuel, s'ajoutait une émission radar ajustée sur celle des éléments du coteau Nous étions ainsi parfaitement invisibles aux sens et a la technologie humaine. Seul un promeneur hasardé aurait pu cogner sa tête contre un bord incohérent de ce paysage rocailleux mais, d'après Jacqueline, il ne passait jamais personne ici. Notre mission était cette fois d'importance, et elle ne permettait pas l'erreur faite lors d'un précédent voyage d'étude dans le petit village de Trans-en-Provence, situé non loin de là. Nous débarquions des soucoupes et, avec la centaine de mes frères Drhyz, nous nous mimes en cercle pour un dernier briefing.

-" Le plus simple est d'éclaircir les points encore sombres. Qui veut d'autres précisions ?" Demandais-je.

Un frère qui venait pour la première fois sur cette planète prit la parole :

-" Quels sont les critères de sélection des couples d'humains à ramener ?

-" Tu vas vite les trouver tout seul." Répondit aussitôt un autre qui connaissait déjà la Terre.

Un silence indiqua que tous étaient désormais au point.

-" Rendez-vous chacun avec deux couples d'humains ici-même dans 200 U." Dis-je,

Et notre groupe se disloqua.



10.2 stop




-" Tes amis ont apparemment tous parfaitement tout saisi mais, au risque de paraître stupide, peux-tu me préciser comment on va se rendre dans une ville, en restant inaperçus, alors qu'il est environ deux heures du matin ?" Demanda Jacqueline un peu désabusée.

Sans un mot, je sortis de ma poche une protection crânienne typique, confectionnée dans un tissu bleu-nuit, et je l'enfonçais suffisamment pour recouvrir la moitié de mes pavillons auriculaires. Jacqueline me regarda avec des yeux ahuris avant de s'esclaffer.

-" Mais ou as-tu trouvé ce béret basque ?" Réussit-elle enfin à articuler. Sans répondre, et avec le plus grand sérieux, je sortis de mon autre poche une prothèse oculaire, spécifique aux Terriens, faite d'une armature de plastique noir et de deux lentilles de verre épais. Je la plaçais sur mon nez et pour la Jeune femme, ce fut le coup de grâce - Elle faillit étouffer de rire.

-" Enfiles donc comme moi l'anorak qui se trouve dans la poche abdominale de ta combinaison, dis-je. Les autres frères Dhryz sont déjà' partis, nous n'avons pas de temps à perdre."

La jeune femme se ressaisit. Elle comprenait peu à peu en s'habillant.

-" J'espère que toute l'équipe n'a pas choisi le même déguisement." Lança-t-elIe.

-" Nous sommes peut-être de piètres guerriers, mais nous savons faire la différence entre stratégie et tactique." Répondis-je

Cette réponse parut suffire. Je consultais mon positionneur, une route se situait à moins d'une demi-U de marche. De là, La Javie était toute proche mais j'avais le sentiment que nous n'aurions pas besoin de nous y rendre. Noua dévalâmes le flanc de la colline, et l 'éclairage d'un véhicule de transport qui approchait sur ses boudins pneumatiques confirma mon intuition, J'expliquais brièvement la marche à suivre à Jacqueline et lorsque je sortis d'une autre de ses poches une liasse de tickets monétaires en cours dans cette région, son regard s'alluma.

-" Mais tu as au moins cent mille francs entre les mains," fit-elle hilare.

-" J'ai mieux !" Dis-je.

Je lui montrais alors une minuscule imprimante qui servait à synthétiser ces billets et son visage s'emplit d'une expression située à mi- chemin entre la joie et le soulagement.

Nous nous mîmes en travers de la voie et le camion s'arrêta. La transaction fut brève - Pour une trentaine de ces coupons verts que Jacqueline appelait Curie, le routier nous embarqua pour Nice sans hésiter, et insista lui-même pour nous conduire jusque devant l'immeuble de l'avenue Bourriglionne ou habitait précédemment Jacqueline.

L'homme avait exprimé bruyamment sa joie tout au long du trajet, et il noua remercia longtemps à l'arrivée. Comme les premiers de nos explorateurs l'avaient raconté les tickets monétaires avalent une influence quasi magique sur les humains et nos frères avaient eu la bonne idée d'en ramener quelques échantillons, convaincus qu'ils pourraient servir un jour.

Les premières lueurs du jour apparaissaient nous montâmes l'escalier étroit qui menait à l'ancienne chambre de. Jacqueline. Sur la porte ; une pastille de silicone rouge perforée par une petite ficelle attira mon attention. Je pensais à une quelconque symbolique rituelle dont Je savais les hommes friands, mais la Jeune femme précisa, sans paraître étonnée :

-" Ce sont des scellés, la police enquête."

Cela ne nous empêcha pas d'ouvrir ta porte. La pièce semblait telle que nous l'avions laissée. Une seule chose laissait un vide dans son souvenir : le tableau de la Vierge à l'enfant.

-" Cela me parait étrange de me retrouver ici, Je me demande bien ce qui s'est passé depuis mon départ." Dit Jacqueline en regardant le chevalet vide.

La femme tourna un peu dans la pièce fouillant et déplaçant les affaires qui lui étaient familières. Elle caressait les, poil de ses pinceaux comme si elle entretenait un rapport charnel avec eux, puis elle les abandonna pour tourner le potentiomètre d'un petit récepteur d'ondes radios. Un flot continu de vibrations musicales s'en échappa. Elle modifia la fréquence jusqu'à ce qu'une voix annonce :

-" vous écoutez Info-plus, la radio d'informations continues, il est six heures du matin nous sommes le mardi s novembre l99l."

La jeune femme écarquilla les yeux et me regarda d'un air ébahi

-" As-tu entendu ce qu'il vient de dire ?" Demanda-t-elle.

-" Rien ne m'a frappé en particulier" Répondis-je.

-" La date, Kuhing, elle est de six mois antérieure à celle de mon départ de la Terre !"

à suivre
kuhing
 

Re: Le feuilleton de l'été 2009

Messagede kuhing » 27 Juil 2009, 06:57

10.3 Gourmette.

Le journaliste radiophonique poursuivit :

-" Nouvelle vague d'ovnis sur la France ; de nombreux témoignages concernant l'entrée dans l'atmosphère de mystérieuses taches lumineuses, dont certaines formaient un triangle très net dans le ciel, ont été rapportés partout en France. Cela se passait hier soir aux alentours de vingt trois heures. Mais que les rêveurs redescendent sur terre, d'ores et déjà, des scientifiques avancent l'hypothèse de la désintégration des restes de I 'étage d'une fusée russe captée par la gravitation terrestre."

Jacqueline me lança un regard complice, et je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire de satisfaction.

-"Nous pourrons opérer plus tranquillement." Dis-je en coupant la radio.

Cette question de date restait cependant une préoccupation. Notre voyage à vitesse pro luminique devait certes réduire l'écoulement du temps, mais an aucun cas en inverser la flèche - il n'était donc pas concevable de revenir sur verre avant même d'en être parti. Les scellés sur la porte participaient également du mystère et témoignaient de l'altération que les événements avaient subie dans leur déroulement. Dieu brouillait-il encore les cartes? Cette enquête policière nous obligeait en tous cas à quitter les lieux rapidement. La jeune mère s'assit en se tenant le ventre Elle exprima son désir de se reposer. Elle dépassait la moitié du temps de sa grossesse et sa demande était bien légitime.

Je proposais de la conduire dans un hôtel et de continuer mon travail seul.

Dehors le jour s'était levé, et la rue retrouvait son animation quotidienne. En taxi, je déposais Jacqueline devant l'hôtel Négresco. Là, il était possible de trouver une chambre litre à n'importe quelle heure.

Je lui donnais une liasse de Curie qui se trouvait dans ma poche, et l'assurais du revenir la chercher une fois ma mission accomplie.

Dénicher cinq couples d'humains possédant une bonne résistance physique et mentale, acceptant de surcroît de m'accompagner de leur plein grès et en toute connaissance de cause ne serait pas une mince affaire Je ne disposais pas d'une éternité pour les convaincre : il me fallait donc intégrer un milieu où se regroupaient des hommes à l'esprit plus ouvert. J'imitais de mon mieux la tessiture de la voix humaine, et je tentais de questionner le chauffeur du taxi avec lequel J'étais resté.

Il ne connaissait pas d'armée de l'unification et, à priori ni le Pape, ni le Dalaï-lama n'étaient venus à Nice à l'occasion d'un quelconque événement religieux. il appuya ses dires par une déclaration qui ne laissait la place a aucun doute :

"Oh pauvre, si le Pape il était venu du Vatican sur la promenade des Anglais, croyez bien que je le saurais. Fan, c'est que ça se déplace pas comme ça ce monde-là. Maintenant, pour Serge Lama, je peux pas trop vous dire. Par contre, Charles Aznavour. Je suis allé le voir à l'Acropolis avec ma femme le mois dernier. Ah ! , il chante bien, on n'a pas regretté nos quatre cents cinquante balles."

J'étais satisfait de constater que les hommes étaient toujours aussi bavards dans cette région. Je persévérais donc dans son interrogatoire, et j'appris vite qu'il existait un endroit, prés d'un village nommé Tourettes-sur-Loup où des fadas se réunissaient pour discuter d'histoires bizarres comme de la médecine avec des herbes, et même des extra-terrestres,

-" C'est sur les hauteurs, dans l'arrière-pays, précisa t il. On l ' appelle "Le domaine de la Gourmette" et croyez-moi que c'est une affaire qui marche ; à croire que les gens aiment jeter leur argent par les fenètres.

Je laissais là ce brave homme sur de son bon sens et, pour ne pas éveiller de soupçons, je pris un autre taxi, direction "le domaine de la Gourmette.

Mon nouveau chauffeur était cette fois beaucoup moins prolixe ; Un importé sans doute.

Il tourna sans un mot la manette de son compteur et monta le son de L'autoradio. Je n'insistais pas et

regardais le paysage qui, au sortir de la ville, gagnait en charme et en beauté.

Une chanson attira mon attention Elle réveilla en moi des impressions étranges qui s'apparentaient à un sentiment de malaise intérieur. Je tâchais d'analyser ce phénomène mais en vain.

La chanson e se termina et l'annonceur dit :

" Les nostalgiques auront apprécié la rediffusion du grand succès d'Alain Barrière " Je ne suis qu'un homme."

-" Ca nous rappelle notre jeunesse." Fit le chauffeur qui avait senti que quelque chose se produisait.

Nous passâmes un petit village nommé "Pont du Loup" et la voiture s'engagea sur une route à pente abrupte que rien n'annonçait.

Le paysage se dégagea peu à peu, et nous dominions maintenant une belle vallée de Provence.

Au bout du chemin, apparut enfin une large bâtisse calme entourée de verdure - " le domaine de la Gourmette".


à suivre
kuhing
 

Re: Le feuilleton de l'été 2009

Messagede Polack » 27 Juil 2009, 11:30

Kuhing chez les raéliens ? :lol:
Polack
 

Re: Le feuilleton de l'été 2009

Messagede kuhing » 28 Juil 2009, 06:58

Avant dernier épisode

10.4 Rebirth.

Je descendis du taxi. Les nombreux véhicules garés témoignaient de la grande activité de ce centre, Une pancarte de bienvenue accueillait agréablement les visiteurs, tandis qu'une autre indiquait un bureau de réception et de renseignements. J'en pris la direction. Je trouvais là un petit homme chauve aux yeux malicieux et au ventre rebondi. Il me salua poliment, se présenta comme étant Maurice Letuve, et demanda ce qu'il pouvait faire pour moi.

-" J'aimerais avoir des renseignements sur les activités du domaine de la Gourmette." Dis-je,

Il me tendis une petite brochure qui se trouvait sur sa table et répondit :

- " Vous trouverez là l'ensemble des stages et conférences prévues pour cette année. Un hébergement en pension complète est possible sur place, et la cuisine est préparée à base de produits issus de l'agriculture biologique."

Je feuilletais le livret, et je déchiffrais des termes comme " Chromo-kinèse"," Phosphénisme ", " Reiki" ou encore "Psycho-cybernétique essénienne".

Je tâchais de me remémorer les éléments rapportés de la culture des hommes mais ces qualificatifs n'évoquaient rien pour moi. Le petit homme vint à mon aide.

-" Nous avons un stage de " Rebirth " qui commence en tout début d'après-midi. Le conférencier y associe une technique d'hypnose profonde, J'en ai entendu dire beaucoup de bien. Si vous êtes intéressé, Il reste encore des places disponibles. Et ça ne coûte que 2000 francs " Interjeta-t-il.

L'opportunité ne pouvait pas mieux tomber, même si je ne savais pas de quoi il s'agissait.

-" C'est justement une discipline qui me passionne ; quelle merveilleuse coïncidence, dis-je, je désire m'y inscrire bien sur."

Je remplis quelques formalités et, déclinant une invitation pour le repas, je fus conduit devant une salle où quelques personnes attendaient déjà. Une jeune femme s'approcha de moi et me tendit la main :

-" Bonjour, je m'appelle Jennifer Mac-Graw Vous attendez le stage de rebirth ? " Demanda-t-elle avec un beau sourire. Elle était petite et jolie, et son regard me semblait familier. Sans savoir pourquoi, j 'ôtais mes épaisses lunettes à monture de plastique noir, et elle ne parut pas surprise de découvrir mes yeux pourtant hors de son commun.

Je répondis à son salut on saisissant la main qu'elle me tendait et je lui dis:

-" C'est la première fois que J'assiste à ce genre de séminaire vous aussi ?"

Elle leva les sourcils, et son visage prit une expression particulière qui indiquait que je n'avais pas affaire à une novice en la matière. Elle le précisa fièrement elle-même : elle se passionnait pour cette discipline depuis plusieurs années. Il s'agissait de se remémorer l'instant de sa naissance afin d'en évacuer tous les traumatismes, En ce qui la concernait, cette technique lui permettait d'atteindre des degrés de sérénité de plus on plus élevés. Elle me parla aussi d'autres expériences dans cette médecine holistique qui, selon elle, allait bientôt palier aux désastres de l'allopathie.

-" L'ère du poisson est finie, dit-elle. Les vibrations cosmiques que nous apporte l'ère du Verseau vont ouvrir à nouveau les douze sens que l'homme possède. Nous allons enfin comprendre que le monde matériel que nous croyons percevoir ne constitue qu'une infime parcelle de l' Unité Totale, du grand Tout. Nous saisirons pleinement le message laissé dans les pyramides égyptiennes et les sûtras tibétains. Hermès Trimégiste revient fêter sa victoire. Il nous indiquera la vraie valeur du nombre d'or et le sens du grand Projet cosmique

La jeune femme se tut comme 51 tout était dit puis elle s'éloigna de moi. Son discours m'avait surpris parce qu'il s'apparentait de près ou de loin à la raison qui m'amenait ici. A cela, s'ajoutait une impression bizarre de déjà-vu et même de déjà-su. D'autres personnes arrivaient maintenant devant la salle, et celui qui paraissait être un organisateur en ouvrit la porte. Une fois de plus, une surprise m'attendait: sur un des murs. Couvrant toute sa surface, une représentation de ce bleu que je connaissais, donnait à la pièce un reflet mystique. Trois empreintes de corps féminins s'imprimaient en blanc sur ce fond d'I.B.K.; en bas, à droite, la signature du peintre confirmait l'authenticité de l'œuvre : Yves Klein - I958. La même impression de confusion que j 'avais ressentie lors de mon voyage virtuel dans l'Arche remonta en moi. Comme pour la cacher, je remis mes lunettes, et je m'assis en tailleur comme les autres. Nous formions un cercle de nos corps, et j'entendis alors derrière une cette voix que je connaissais.


à suivre
kuhing
 

Re: Le feuilleton de l'été 2009

Messagede kuhing » 29 Juil 2009, 07:12

Dernier épisode

10.5 Retour à l'envoyeur 2


Je me sentis tout d'un coup secoué violemment. J'entrouvrais les yeux, et l'ombre de plusieurs silhouettes se découpèrent sur le plafond. Aux bribes de phrases que je saisissais, quelque chose de grave était en train de se passer.

Et puis les visages se firent plus nets jusqu'à ce que je commence à mieux les distinguer. Une voix lança : :

- Il revient à lui."

Maintenant. Je reconnaissais parfaitement l'homme qui m'avait saisi par les aisselles pour m'asseoir contre le mur. Oui il s'agissait bien de Jean-Charles Magellan, le célèbre praticien de rebirth hypnotique avec qui j 'étais venu faire ce stage. Lui qui, au début du séminaire, affichait tant d'assurance, semblait bien décontenancé.

A ses côtés, le visage de Maurice Letuve était blême, et il me regardait avec ses petits yeux ronds inquiets. Je bougeais mes membres engourdis et secouais la tète comme pour remettre mes idées en place.

-" Comment allez-vous, monsieur Hughien-Leroy ? " Demanda le maître de cérémonie.

J'esquissais un acquiescement qui parut rassurer tout le monde. Jennifer Mc Graw, dont la tête apparaissait derrière l'épaule de Letuve me dit dans un soupir de soulagement :

-" Je vous avais prévenu qu'il s'agissait d'une expérience très forte."

-" Certes, certes" Balbutiais-je en me massant le front.

Tous les éléments de ma vie me revinrent alors en tête ainsi que leurs corrélations avec le " rêve dont je sortais : l'histoire de ma mère Jacqueline, artiste - peintre, dont les plus belles toiles ornaient la plupart des suites de l'hôtel Négresco. Mon père, Jean-Pierre, qui avait bien été fonctionnaire mais dans la police. Il avait été abattu à Paris, au cœur du quartier Pigalle, en face du bureau de poste, lors d'une enquête dans une affaire restée célèbre dans les annales judiciaires. Moi-même, Karl Hughien-Leroy, ingénieur en mécanique des fluides, grand amateur de sciences dites parallèles , qui avait atterri là, dans ce stage de thérapie naturelle.

Jean-charles Magellan retrouvait peu à peu sa belle assurance alors que trois stagiaires m'aidaient à me relever.

-" Dites donc, vous avez été particulièrement réceptif à la séance. Certains stagiaires se sont presque inquiétés. Heureusement qu'en ce qui me concerne, j'ai l'habitude de ce genre d'incidents. J'espère que cela aura au moins produit l'effet recherché." Dit-il d'une voix encore incertaine.

-" Le fait est que je me sens plus léger." Répondis-je pour avoir la paix.

Je pris mon béret et mon anorak du portemanteau, et je sortis de la salle sous les regards interloqués des membres du groupe. Dans la cour, le soir commençait à tomber. Je secouais la tète en souriant. Je n'étais donc qu'un homme, " Rien qu'un homme ", comme disait la chanson, et je ne retrouverais pas les commandes de ce bel aérodyne dont j'avais pourtant un souvenir si précis. Les rires des enfants qui couraient dans l'herbe me firent presque oublier ma déception.

Instinctivement, Je levais les yeux vers ces nuages blancs aux formes multiples. Cinq oiseaux au plumage vert et blanc passèrent dans le ciel.

Fin .
kuhing
 

Re: Le feuilleton de l'été 2009

Messagede Polack » 29 Juil 2009, 10:44

:clap: :clap: :clap: :clap: :clap: :clap: :clap: :clap: :clap: :clap: :clap: :clap: :clap: :clap: :clap: :clap: :clap: :clap:
Polack
 

Re: Le feuilleton de l'été 2009

Messagede kuhing » 29 Juil 2009, 12:38

Merci.
kuhing
 

Re: Le feuilleton de l'été 2009

Messagede Lepauvre » 29 Juil 2009, 19:50

Ah, enfin je pourrais commencer à lire...
désolé c'est un tic qui m'oblige de commencer toujours par la fin.
Vous trouverez de la limonade dans l'arbre...mais il faut grimper.
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