Energie, IEG : grèves, occupations, actions, ...

Luttes des travailleurs-euses, chômage, précarité.

Energie, IEG : grèves, occupations, actions, ...

Messagede Nico37 » 09 Avr 2009, 16:28

Energie : grèves, occupations, actions, ...
Les IEG en grève
Les salariés réclament leur dû : la grève s’étend dans les IEG.
Des milliers d’agents sont entrés en grève reconductible !

6 avril 2009

Nos collègues Gaziers nous l’ont prouvé, il est possible de gagner par la grève reconductible ce que les directions nous refusent depuis des années.
Dans les stockages souterrains et les terminaux méthaniers, ils ont obtenu :
• 1300 € de prime exceptionnelle pour tous payable en avril
• 2 NR pour toutes les Exécutions-Maitrises, payable en mai avec rétroactivité au 1er janvier 2009
• Le paiement de 50 % des heures de grèves
• Le renoncement des dirigeants à leurs stock-options (évaluées à 7,8 M€ pour G. Mestrallet).
Dans le Transport Gaz (GRT), des avancées importantes ont également été obtenues.

La grève s’étend aujourd’hui à GRDF et ERDF.

Partout en France, l’heure est à la mobilisation. Aujourd’hui, nous avons connaissance de grèves dans plusieurs régions de France, sans que ces grèves soient médiatisées ni même relayées.
Notamment en PACA, dans le Sud Ouest, dans le Nord, le Centre, l’Ouest, quantité de centres sont en grève parfois depuis plus de quinze jours.
Mais de nombreux agents nous signalent que les syndicats dits "représentatifs" ne font pas ou quasiment pas circuler l'info. Or cela est décisif pour l'extension du mouvement, pour que chaque unité se rende compte qu'elle n'est pas isolée.
Alors n'hésitez pas à nous faire remonter les infos sur votre unité, nous les ferons circuler.

En Ile de France, une grève reconductible a démarré depuis lundi 30 mars à l’initiative de SUD Energie.
Dès le 31 mars, de nombreux salariés et collègues de la CGT sont également entrés en mouvement.
Devant l’absence de réponse de la Direction à ce jour, de nombreux salariés d’Ile de France rejoignent le mouvement. Tous les jours, de nouveaux sites entrent en grève.
Les salariés ont décidé d’intervenir sur l’outil de travail un peu partout en France.

Des mobilisations se préparent également dans la Production.

De l’argent ils en ont ! Tous ensemble, refusons le cynisme de nos dirigeants qui savent trouver de l’argent pour les actionnaires et pour
eux, mais pas pour ceux qui font la richesse de nos entreprises : nous, les salariés.


Ce que proposent nos dirigeants pour nos salaires : toujours pas d’accord pour les avancements ni pour les augmentations de salaire cette année, mais à quoi peut on s’attendre sans mobilisation ? A des augmentations encore inférieures à l’inflation, comme d’habitude.

Pendant ce temps, ils n’oublient pas de s’attribuer des augmentations indécentes : M. Gadonneix et consorts : 46% d’augmentation en 2006, 30% en 2007 ! combien en 2009 ? M. Mestrallet se classe à la 2ème place des dirigeants français les mieux payés selon le magazine Challenges, avec 15,5 millions d’euros, … soit l’équivalent de 900 ans de SMIC !
Nos revendications sont nationales, battons-nous tous ensemble pour obtenir satisfaction !
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Re: Les IEG en grève

Messagede Nico37 » 23 Avr 2009, 12:14

Un nouveau point sur la lutte à EDF/GDF.

Certains de nos collègues en sont à leur quatrième semaine de grève. C'est dire si l'exaspération commence à poindre dans nos rangs, en particulier parmi les plus jeunes.
C'est dans le secteur GRDF /ERDF (distribution Gaz et électricité maintenant filialisée) où la mobilisation est la plus dynamique.
Les secteurs en grève reconductible sont nombreux dans toutes les régions.
Celle-ci prend des formes plus souple dans certaines unités ou les agents ont organisé des grèves perlées.
Après des coupures "dures" la tendance est plutôt à des actions populaires c'est à dire passage en heures creuses, rétablissement des coupés pour impayés.
Dans quelques endroits des liens avec des salariés en grève commence à s'opérer.
Dans la Production quelques centrales nucléaires sont dans l'action en particulier Chinon, Dampierre, St laurent des Eaux, cela se traduit par des blocages de sites et des grèves perlées.

Les directions après avoir donné le sentiment de commencer à négocier se sont arc boutées sur leurs premières propositions à savoir une prime de 450€ et une augmentation ridicule d'avancements au choix.
On est très loin du compte, en particulier de ce qu'ont gagné nos camarades de GDF/Suez (5% d'augmentation salariale, prime de 1500 €)
L'annonce de cette nouvelle proposition des directions sur le lieu des négos (La Défense) ce matin a provoqué la colère des salariés présents, une bagarre avec les CRS s'en est suivi. Nous avons tenu notre place dans cette affaire.

Si le personnel, en particulier les plus jeunes, se radicalisent, de l'autre côté les directions et ses cadres également. Des huissiers sont présents partout, ils se font parfois virer manu militari comme à Toulouse où la situation est également très chaude puisqu'il y a eu des affrontements ce matin avec l'encadrement.
Dans de nombreux endroits des agents ont reçu des convocations pour entretien préalable avant sanctions.
C'est le cas à Caen où le mouvement est très structuré et déterminé, à Toulouse et à Paris.
Mais loin d'intimider les grèvistes cela a démultiplié la volonté de se battre des salariés en lutte.

Du côté syndical l'attitude des Fédés est d'appeler à l'extension tout en ne faisant rien pour que celle ci se réalise. Ainsi de la Production où nous sommes les seuls parfois avec FO à faire circuler l'info. Dans ce secteur FO cherche systématiquement l'unité avec nous ce qui est une nouveauté.
Il n'y a toujours pas eu d'appel à l'ensemble du personnel à rentrer dans la grève générale. Seulement des temps forts, aujourd'hui, jeudi, la semaine prochaine, etc.

Rappelons que ce mouvement est parti de la base et que SUD Energie a joué un rôle important dans son démarrage. Nous avons été boudé par les médias jusqu'à aujourd'hui où nous avons été interwievé par de nombreux journalistes en particulier à la Défense. Nous ne sommes donc plus une Fédé Underground.

Avec la grève des agents d'EDF/GDF il y a un véritable enjeu puisque c'est un secteur en lutte pour des des revendications offensives : les salaires,arrêt de l'externalisation et plan d'embauche massif. Gagner modifierait la donne dans les rapports de force sociaux globaux.

Nous appelons les Solidaires locaux à se rapprocher des sites EDF en lutte, à faciliter les convergences avec d'autres boîtes, à aller sur les piquets de grève, à communiquer contre les tentatives de répression.

Merci à toutes et tous pour ce que vous pourrez faire

Fraternellement

Pour SUD Energie Yann Cochin

PS : Attention le numéro de portable de la Fédé a changé pour cause de perte dans une rencontre inamicale avec la police.
C'est maintenant le 0678265375
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Re: Les IEG en grève

Messagede Nico37 » 29 Avr 2009, 23:39

EDF/GDF : des grévistes séquestrés - mercredi 29 avril 2009, 14:58:41
Plusieurs grévistes d’ErDF et GrDF convoqués à un entretien préalable par leur direction, en vue d’une éventuelle sanction, sont retenus par d’autres grévistes, dans des lieux gardés secrets, pour les empêcher de se rendre à la convocation, a-t-on appris auprès de la CGT.

Les assemblées générales de salariés ont “pris la décision d’interdire” aux intéréssés de se rendre aux entretiens préalables, en les “séquestrant“, a affirmé la CGT dans un communiqué.

“Soit on sanctionne tous les salariés qui, lors de l’assemblée générale, ont pris la décision de voter la grève, soit on ne sanctionne personne“, a précisé Michel Dumazeau, délégué régional de la Fédération Mines et Energie pour l’Ile-de-France. Selon le communiqué, ce n’est pas “à quelques agents grévistes à répondre des actions décidées par les assemblées générales“.

Selon lui, l’une des personnes convoqués à un entretien risque une sanction pouvant aller jusqu’au licenciement pour “avoir conduit un véhicule de service lors d’une manifestation”. “Il y avait 60 véhicules de service lors de cette manifestation“, s’est emporté M. Dumazeau, selon qui seul l’un des conducteurs est sanctionné.

La CGT avait indiqué lundi que cinquante agents ont reçu un courrier en Haute-Normandie et en Basse-Normandie, “une dizaine d’autres” en Ile-de-France et 9 au Mans.
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Re: Les IEG en grève

Messagede Nico37 » 07 Mai 2009, 12:01

ERDF-GRDF. Larvée, perlée… la grève dure

Les journées de mobilisation d'avril sont passées mais la grogne persiste chez les agents d'ERDF et GRDF. Ici ou là, rapporte la presse locale, des actions ciblées sont recensées, souvent non revendiquées par les syndicats.

Blocage de la CCI en Corrèze La Montagnea
"Le mouvement social se durcit à EDF-GDF Suez Corrèze-Cantal. Dans la nuit du lundi au mardi, une quinzaine de véhicules de l'entreprise appartenant aux filiales RDF et GRDF ont été dérobés sur les sites du Cazeau et de Poissac, afin de bloquer l'entrée à l'immeuble consulaire de Tulle, abritant, entre autres, la CCI de Tulle-Ussel. Le blocage a été accompagné par la coupure du courant alimentant l'immeuble et quelques entreprises alentours (l'électricité a été rétablie vers 9 heures)."


Coupures dans le Pas-de-Calais La Voix du nord
"Cinquième semaine de mobilisation des agents ERDF. Confrontés au mutisme de leur direction, la cinquantaine de salariés présents devant le poste de Béthune ont choisi de couper l'électricité du centre-ville, hier matin. De la rue des Treilles à la place Joffre, on a donc vécu une heure sans courant".


Supplice de la roue dans le département du Vaucluse La Provence
"Dans la nuit, une quarantaine de véhicules de service, les fameuses voitures bleues "siglées" EDF ou GDF stationnées durant ce long week-end au centre grand Delta de l'avenue de la Croix-Rouge, a été dépouillée de leurs roues. Les pneus des fourgons d'intervention ont, eux, été dégonflés. Cette opération commando, visiblement opérée par des salariés mais non revendiquée, a bien entendu fortement désorganisé les services du centre EDF-GDF d'Avignon.
Deux garagistes ont d'ailleurs passé leur matinée à collecter les roues rassemblées sur une pelouse ou coincées sous les véhicules et à les remettre en place. Une Renault Clio taguée en jaune fluo a été embarquée pour être remise à neuf. Le véhicule immobilisé sur une pelouse portait la mention "EDF-GDF avertissement" et "Aujourd'hui on est gentil". Pour le délégué CGT, cette action non revendiquée mais imputable à des salariés mécontents, est le résultat d'un conflit qui dure depuis trop longtemps".


Ce soir, on vous met le feu (dans l'Ain) Le Progrès
"Hier matin, le site de l'avenue Pablo-Picasso à Bourg a été le théâtre du rassemblement des agents du département. Une assemblée générale s'est tenue qui a débouché sur la décision de transporter le conflit en dehors des murs de l'ancien siège départemental. La cible a été les bureaux du Medef à Péronnas. Vers midi, le siège du « patronat français » a vu débarquer plusieurs dizaines de manifestants. Les pneus et les palettes ont été débarqués avant d'être incendiés par des grévistes de plus en plus remontés. la crise a sans nul doute franchi une étape supplémentaire".


Audition au commissariat de Foix (Ariège) - La Gazette ariègeoise
"Quarante-et-unième jour de grève pour les employés E.R.D.F. et G.R.D.F. de la C.G.T. et un conflit qui selon eux se durcit. Mardi 5 mai à 14h30, Sébastien Cruz, délégué syndical a été convoqué au commissariat de Foix pour y être entendu en qualité de témoin : "On lui reproche des faits qui auraient eu lieu dans le cadre de l'action revendicative a expliqué Marc Courdés, responsable régional C.G.T".
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Occupation d'EDF-Rennes par des chômeurs et précaires

Messagede georges » 13 Mai 2009, 17:51

En ce mardi 12 mai, une trentaine de personnes se sont réunies pour aller occuper la direction d’EDF à Rennes pour exiger la gratuité des services d’énergie, soutenir les agents d’EDF et d’ErDF en lutte, et exiger la fin des coupures pour factures impayées.

Arrivés vers 13H30 sur le site de la direction, nous avons tout de suite eu à faire à deux employés du groupe nous expliquant toutes les actions « citoyennes » d’EDF et comprenant notre message selon une compassion bien rôdée. Devant leur refus de faire avancer les choses, nous avons du passer dans les étages pour que notre message soit mieux « entendu »… Au même moment, le bâtiment subissait une panne de courant qui empêchait tous les employés de travailler.

Devant cette situation, il nous a été impossible de rencontrer des interlocuteurs pour dialoguer sur nos revendications, connaître les chiffres des coupures… Chaque « chef de service » se cachant derrière une dilution des responsabilités.

Une responsabilité qui n’a étrangement pas été « diluée » fut celle d’en appeler aux forces de l’ordre : la brigade d’intervention débarquait vers 16H30 pour nous déloger. Ayant légèrement anticipé cet état de fait et devant notre faible nombre nous nous sommes dérobés par l’arrière mais ils n’ont que peu appréciés notre dérobade, une course poursuite s’engage donc mais entre des véhicules motorisés et des jambes, la fuite fut bien vaine.

Ils ont donc réussit à arrêter une douzaine de personnes pour un contrôle d’identité standard avec quelques provocations verbales de bonne guerre.

A suivre le tract distribué :



DE L’ENERGIE POUR NOS LUTTES

Nous serions donc en crise. Quelle crise ? La crise des actionnaires et des patrons qui ne peuvent plus dégager leurs profits exponentiels sur le dos des travailleurs, la crise des banquiers corrompus et des politiciens effrayés devant les gestes de colère d’une partie de la population (occupations, séquestrations, piquets de grève, blocage). Les premiers à en subir les conséquences sont les salariés licenciés, les précaires, les intérimaires...

L’heure est donc aux suppressions d’emplois, à l’institutionnalisation de la précarité pour les plus pauvres, pour les chômeurs avec la mise en place du RSA et au sein même des entreprises. Sur ce point, l’exemple d’EDF et de GDF est frappant, les directions externalisent les services dans des filiales pour baisser les salaires et précariser les agents. Contre ces logiques, les électriciens et les gaziers sont aujourd’hui en lutte.

EDF et GDF-SUEZ ne se contentent pas d’attaquer leurs employés mais bien de spolier la population. En 2008, GDF-SUEZ (fleuron de l’appropriation de l’énergie internationale : gaz, électricité (EPR), eau) a dégagé 6,5 milliards d’euros de bénéfices nets et en a redistribué 4,7 à ses actionnaires en se permettant de tripler le salaire de son vice-président Cirelli et d’installer son patron Mestrallet sur le podium des plus grosses rémunérations de France (plus de 3 millions d’euros de salaire). Parallèlement, nous subissons de fortes augmentations du prix du gaz soi-disant indexé sur celui du pétrole que chacun d’entre nous paie. Ce n’est pas la maigre baisse du prix du gaz en avril (à la fin de l’hiver !!) qui adoucira notre colère.

EDF n’est pas en reste non plus (3,4 milliards de bénéfices) et il va de soi que les premiers à pâtir de ces augmentations inconsidérées sont les plus pauvres et ce n’est pas la tarification de première nécessité qui ne fait qu’abaisser la facture d’une dizaine de pourcent qui résoudra quelque chose.
C’est pourquoi nous, chômeurs, précaires, étudiants, retraités, travailleurs pauvres, bas revenus agissons aujourd’hui contre les directions d’EDF et de GDF-SUEZ pour exiger la gratuité des services de gaz, d’électricité et d’eau pour toutes les personnes sous le seuil de pauvreté et des réductions substantielles (application d’une « tarification première nécessité » élargie et indexée sur les revenus) pour les bas salaires (1,4 fois le SMIC) à compter du 1er janvier 2009.

Nous soutenons activement les actions menées par les gaziers et électriciens pour la défense de services non-soumis au diktat de l’économie et de ses fins. Le simple fait que l’Etat soit actionnaire de ses groupes nous prouve l’inanité qu’il y aurait à défendre de manière incantatoire les services publics. Nous défendons bien plutôt l’idée d’une appropriation collective et non marchande des services d’eau, d’électricité et de gaz.

Face aux difficultés rencontrées par chacun, nous exigeons l’arrêt des coupures pour factures impayées.

Nous enjoignons tous les groupes de chômeurs, précaires, travailleurs pauvres… à se saisir de ces luttes et à les développer au plus vite.

Nous invitons également les salariés d’EDF et de GDF-SUEZ à prendre contact avec les mouvements de chômeurs pour organiser des luttes communes.

Mouvement des Chômeur-se-s et précaires en lutte de Rennes. 22 rue de Bellevue, 35700 Rennes. Bus 3, arrêt Jeanne d’Arc. Permanence tous les lundis de18h à 20h.
georges
 

Re: Les IEG en grève

Messagede L'autre facteur » 14 Mai 2009, 18:54

Encore la répression

Des salariés de GRDF arrêtés à Paris après des dégradations
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 14.05.09 | 19h30

Des salariés des industries électriques et gazières manifestent lors d'une journée d'action à l'appel des cinq syndicats de l'énergie (CGT, FO, CFDT, CFE-CGC et CFTC) devant la tour EDF, le 21 avril 2009, à la Défense.
AFP/PATRICK KOVARIK
Des salariés des industries électriques et gazières manifestent lors d'une journée d'action à l'appel des cinq syndicats de l'énergie (CGT, FO, CFDT, CFE-CGC et CFTC) devant la tour EDF, le 21 avril, à la Défense.

Une quarantaine de personnes ont été interpellées, jeudi 14 mai, après des dégradations et coupures de gaz, à Paris, dans le 8e arrondissement, dans des locaux de GRDF. Selon des sources syndicales, il s'agirait d'agents de l'entreprise. De source policière, sans autre détail, on affirme qu'il y a eu des coupures de gaz dans un local technique puis dans une salle de réunion proche. La police est intervenue, procédant à l'interpellation d'une quarantaine de personnes.

Les agents de GRDF et ERDF, filiales de distribution d'EDF et GDF, protestent depuis la fin mars, observent des arrêts de travail sporadiques et procèdent à des coupures de courant chez les abonnés ou opérations sauvages "heures creuses" pour réclamer des hausses de salaire de 5 %, une prime de 1 500 euros ainsi que l'arrêt de projets d'externalisation d'emplois.

"ATTITUDE IRRESPONSABLE"

Dans un communiqué, la Fédération SUD-Energie fait état de "74 agents d'ERDF-GRDF, qui s'apprêtaient à tenir une assemblée du personnel au siège de l'unité Réseau Paris et l'unité Client fournisseur d'ERDF", affirmant qu'ils "ont été embarqués par la police, sous un prétexte inconnu".

"Après la multiplication des procédures disciplinaires, puis des procès en référés pour grève illégale, la force est une nouvelle fois la seule réponse donnée par les directions d'EDF à la mobilisation de milliers de salariés de nos entreprises, en grève depuis presque sept semaines pour certains (notamment en Ile-de-France)", ajoute SUD qui "condamne fermement cette attitude irresponsable de nos directions et constate avec satisfaction qu'elle n'affaiblit en rien la mobilisation profonde et totalement légitime qui ne cesse de se développer dans nos entreprises". La CGT Ile-de-France a confirmé que des agents D'ERDF et GRDF, qui selon elle "manifestaient pacifiquement", ont été "arrêtés par la police", sans préciser leur nombre ni les raisons de ces arrestations.
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Re: Les IEG en grève

Messagede Berckman » 15 Mai 2009, 11:52

Qqs centaines de personnes en grève et rassemblées mardi matin devant le siège central EDF Lyon.

A noter également que des agents ERDF sont poursuivis devant le tribunal de valence pour des actions directes (coupures ciblées notamment)
A suivre....
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Les IEG en grève

Messagede vroum » 16 Mai 2009, 11:37

EDF/GDF : Arrestations de 74 travailleurs en lutte

Arrestations de 74 travailleurs en lutte : l’Etat révèle sa vraie nature !


La Fédération anarchiste condamne la répression dont ont été victimes jeudi 14 mai 2009 74 gaziers en lutte contre toutes les régressions sociales qu’ils subissent depuis que l’ouverture à la concurrence est entrée en application dans le secteur professionnel de l’énergie. Ajoutée à la détention inique de Julien Coupat, à l’adoption du décret dit « anti-cagoule », aux récentes exactions policières de Strasbourg et au recours quasi-quotidien aux forces dites « de l’ordre » pour protéger le vol que constitue la propriété privée des moyens de production, elle conforte les anarchistes dans leur conviction que l’Etat ne saurait donner plus longtemps le change : il va désormais jouer pleinement son rôle de chien de garde du Capital, et il va le faire toujours plus brutalement.

La seule violence qui s’exerce actuellement et en France dans le monde n'est pas le fait des salariés; c’est celle de la barbarie capitaliste, celle de la mise en concurrence des travailleurs entre eux pour les faire vivre sous le régime du moins-disant, celle qui consiste à instrumentaliser les organisations syndicales pour en faire les auxiliaires serviles du patronat, celle qui précarise toujours davantage la jeunesse et qui culpabilise les chômeurs, celle qui détruit les services publics de l’hôpital, de l’école, pour en faire de nouveaux gisements de super-profits, c’est cette violence qu’ont le courage de combattre les 74 interpellés, quelques dégradations matérielles ne sont rien comparées à cela.

La Fédération anarchiste exige qu’aucune poursuite ne soit entamée à l’occasion de cette action, et que cessent toutes celles actuellement en cours contre les militants investis dans les luttes, depuis les sans-papiers jusqu’aux étudiants en passant par les salariés ; elle réaffirme que seule l’organisation du mouvement social par et pour lui-même est apte à aboutir à la création d’un rapport de forces enfin favorable à ceux qui de leur vie entière n’ont connu qu’une longue crise.


Fédération anarchiste

le 15 mai 2009


http://public.federation-anarchiste.org/spip.php?article3913
vroum
 

Re: Les IEG en grève

Messagede Nico37 » 05 Juin 2009, 17:26

Menaces de coupures de courant à l'occasion du 65e anniversaire du Débarquement

Les agents d'EDF et de GDF, engagés depuis dix semaines dans un conflit social portant sur les salaires, menacent de provoquer samedi de nouvelles coupures de courant en Basse Normandie, notamment à Caen, à l'occasion du 65e anniversaire du Débarquement en présence du président américain Barack Obama et de son homologue français Nicolas Sarkozy. La CGT promet toutefois de ne pas perturber les cérémonies. Lire la suite l'article

Dans un communiqué, la CGT Energie a également annoncé pour samedi l'organisation d'un rassemblement "en Normandie". Interrogé par l'Associated Press vendredi, le coordinateur régional du syndicat, Bruno Prépoleski, n'a dévoilé ni l'heure, ni le lieu exact. "Vous allez en entendre parler", a-t-il simplement prévenu.

Des agents ont déjà coupé le courant durant près de deux heures jeudi dans le centre de Caen. Et sur le site internet de la CGT recensant les actions prévues, on peut lire: "Action régionale le 6 juin en Basse Normandie pour la venue des chefs d'Etat avec intervention sur l'outil de travail", en clair des "coupures ciblées" dans le jargon syndical.

"Les électriciens et les gaziers ne sont ni des casseurs, ni des terroristes. Ils sont respectueux des commémorations organisées pour l'Anniversaire du Débarquement et n'ont pas prévu de les perturber", a toutefois précisé la CGT Energie vendredi, dans le communiqué annonçant le rassemblement.

Depuis dix semaines, les salariés d'ERDF et GRDF, les réseaux de distribution d'Electricité de France et Gaz de France, ont multiplié les "actions coup de poing" sous la forme de coupures de courant et de gaz, profitant de certains événements pour donner un fort retentissement à leur action.

Le 19 mai lors du Festival de Cannes, des électriciens avaient ainsi coupé le courant durant plusieurs heures dans le quartier de la Croisette.

Depuis le début du conflit, le gouvernement dénonce ces "coupures sauvages". AP
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Re: Les IEG en grève

Messagede Nico37 » 17 Juin 2009, 14:19

Remise en cause du droit de grève à EDF

Communiqué de la Fédération SUD Energie 12 juin 2009

Après avoir fait parvenir aux fédérations syndicales concernées une « sommation interpellative » leur enjoignant de retirer leur préavis de grève à durée illimitée, elle assigne aujourd’hui en référé les syndicats locaux. Cette attaque juridique arrive juste au moment où les premiers chiffres du coût de la grève tombent.

Il s’agit d’une attaque très grave du droit constitutionnel de grève. Les Directions invoquent une menace sur « l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité » si l’été venait à être chaud. Cette menace est très surprenante puisque, même en considérant les baisses de rendement liées à la température des fleuves, l’été reste en France la période de consommation la plus faible, et une grande part de la production est destinée à l’exportation. Il existe bien des moyens d’éviter de mettre en danger l’équilibre du réseau : décalage des périodes de maintenance, achat sur le marché, demande d’effacement des clients industriels…
EDF agite l’épouvantail de la sécurité pour remettre en cause le droit de grève alors que les conséquences de ce mouvement ne sont, jusqu’à preuve du contraire, que d’ordre économique.

Depuis le début du conflit, les salariés ont été intransigeants sur les questions de sécurité. C’est précisément pour cela qu’ils interviennent au moment des arrêts de tranche (périodes de maintenance et de rechargement du combustible).

Les salariés en mouvement se battent aussi pour l’arrêt des politiques de sous-traitance et d’ économies à tout va mises en œuvre par le patronat, qui, elles, dégradent la sécurité.

De même, en opposant aux salariés en grève depuis deux mois un refus constant de négocier sur les revendications pourtant totalement légitimes et réalistes des salariés, en affichant un mépris et une attitude provocatrice (augmentation de 25% du PDG d’EDF en plein conflit alors qu’ils refusaient d’aller au-delà de 0,3% d’augmentation du salaire national de base), en adoptant une stratégie de gestion du conflit exclusivement répressive (menaces et intimidations sans cesse répétées, envoi d’huissiers, contestation devant la justice des préavis et des barrages/filtrages, et surtout procédures de sanction à grande échelle), le patronat des IEG fait preuve d’irresponsabilité et semble chercher l’incident.

Si le patronat réussissait à rendre illégale cette grève, il interdirait de fait la grève dans la production à EDF, non pas pour des raisons de sûreté comme il le prétend, mais pour des raisons économiques.

La Fédération SUD Energie se félicite de la ténacité des salariés qui continuent, avec une motivation sans faille, à se mobiliser pour la défense de leurs droits et du service public. Devant ce nouveau signe d’exaspération des Directions, nous appelons l’ensemble des salariés à poursuivre la mobilisation jusqu’à satisfaction des revendications.

La Fédération SUD Energie appelle l’ensemble des défenseurs des droits démocratiques à s’opposer à cette nouvelle tentative de remise en cause du droit de grève.


Fédération SUD Energie
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Re: Les IEG en grève

Messagede Nico37 » 21 Juin 2009, 14:24

La forme d’abord ! (Le 18 juin 2009)

Depuis quelques mois, des publications et des sites labellisés révolutionnaires font, sans trop se poser de questions, quasiment l’apologie des formes d’action qui sont apparues dans les entreprises privées et publiques, telles que les séquestrations de managers. Comme si, par leur seule existence, elles fournissaient la preuve de la radicalité de leur contenu. Il y aurait là quelque vide créé par la désyndicalisation et l’acceptation accrue, par les grandes centrales syndicales, des règles du jeu de l’économie mondiale. De jeunes et moins jeunes fossoyeurs du monde s’emploieraient donc à le combler à leur façon. Sauf qu’il n’y a pas de vide, mais la poursuite de la domination du capital par d’autres moyens, assez différents des modes de régulation des tensions auxquelles nous avaient habitués des décennies d’Etat providence. Et les fossoyeurs présumés ne dépassent pas aujourd’hui, en règle générale, l’horizon du syndicalisme, même lorsqu’ils emploient des moyens peu orthodoxes. Nous allons le voir à travers l’exemple emblématique des luttes dans le secteur de l’énergie. Sans généraliser outre mesure, vu que les différences de situations, de motifs, d’objectifs, de moyens, de dispositifs de contrôle, etc., n’en font pas le modèle universel à plaquer tel quel sur toutes les luttes en cours. De celles qui démarrent dans des sociétés en faillite, comme Continental, en passant par celles qui perdurent dans l’Education, jusqu’aux émeutes en banlieue et dans les centres de rétention. _ André Dréan
Juin 2009

Les récentes grèves à ERDF et à GRDF, filiales de la distribution d’énergie pour EDF et GDF-Suez, n’ont pas pris au dépourvu les bonzes de la CGT, principale organisation syndicale dans la place. Pour la bonne raison qu’ils les avaient planifiées, dans le but d’en faire le levier de leur maquignonnage avec l’Etat, afin de tirer bénéfice de la restructuration du secteur de l’énergie à laquelle ils contribuent. Ils comptaient utiliser les questions salariales et d’organisation du travail, qui préoccupent bon nombre de récentes recrues. Rien que de très classique. Par contre, c’est plutôt au niveau des moyens qu’ils ont été, momentanément, déconcertés, lorsque des poignées de grévistes peu dociles ont commencé à effectuer des coupures non prévues au programme, parfois, dans des cas plus rares, des vols de cartes électroniques nécessaires au fonctionnement des réseaux, des occupations quelque peu rudes de directions régionales, etc. Ce qui n’était pas vraiment dans les habitudes de la maison. Mais, même à la CGT, la base commence à ressembler en partie à celle de SUD. Elle fait de moins en moins référence à l’appartenance de classe, et encore moins à telle ou telle corporation, mais de plus en plus à la citoyenneté en général. Ce que laisse entrevoir le thème le plus plébiscité dans les manifestations : « Tous ensemble ! », plus applaudi même que « la défense du service public », chère à la CGT et à SUD. Le « tous » englobe également l’ensemble des « sans », tels que les représente l’idéologie citoyenniste. Les idées de ces salariés découlent donc en partie de l’évolution du capital, qui a réduit à presque rien les anciennes « communautés de classe », à la fois base et conséquence de la « lutte de classe », au sens habituel du terme. Les plus jeunes ont parfois participé aux luttes lycéennes de la dernière décennie. Ils ont tendance à en reprendre les formes, telles que la combinaison de la grève et du blocage d’axe de communication. Bref, faire du scandale ne leur fait pas peur, même au risque de heurter les « usagers du service public ». Leur colère est effective et leur méfiance envers la vieille bonzerie, qui vénère l’Etat et l’entreprise, réelle. Les tensions qui apparaissent au sein d’institutions aussi vénérables que EDF et GDF portent leur marque, même si elles ne s’y réduisent pas. Le sommet de la centrale de Montreuil doit en tenir compte, sous peine de voir disparaître sa fonction de représentation des salariés au sein de l’Etat.

L’ensemble de ces facteurs peut donner l’impression que le syndicalisme est déjà sur la touche, à condition d’entendre par là le corporatisme, fond de commerce de la vieille garde CGT. Par suite, il n’est guère étonnant que des politiciens hurlent au danger de sabotage généralisé et que des radicaux les croient sur parole. Puis, tirent argument de leur crainte, à moitié simulée, pour prédire l’accumulation des facteurs d’orage. Voire celle des prémisses du déluge, à en croire les aficionados de « L’insurrection... », brochure à la réputation sulfureuse usurpée, en tête de gondole à la Fnac. Pourtant, comme Marx le disait déjà, lors de l’industrialisation de l’Angleterre et des résistances ouvrières qui l’accompagnaient : « Les formes sans contenu sont informes, elles ne signifient rien. » Disons plutôt que, à notre époque, où le capital a tellement phagocyté la société qu’il est devenu presque impossible de la distinguer de l’Etat, elles signifient au contraire trop de choses. Mais, hélas, pas toujours celles que nous espérons voir advenir. Même lorsque, à première vue, dans le monde assez informel de la marchandise moderne, elles paraissent éphémères, volatiles et diffuses, et échappent aux normes en vigueur, telles qu’elles sont formulées sous forme de lois. Lorsque des salariés, à EDF et ailleurs, stoppent leurs activités, voire les sabotent, ils en tirent du plaisir, plaisir de souffler, de parler, parfois de faire des rencontres au-delà des murs de l’entreprise. Mais, pour distendre ainsi leurs chaînes il n’en résulte pas nécessairement qu’ils sont en train de les rompre. Bien sûr, dans les luttes effectives, les formes ont de l’importance. Mais, bien qu’elles ne soient pas toutes équivalentes, à l’image de conteneurs vides à remplir de n’importe quel contenu, elles ne déterminent pas à elles seules le sens des actes. Lesquels découlent de nombreux facteurs, en premier lieu les aspirations de leurs protagonistes. Presque dix ans avant la première boucherie mondiale, Malatesta souligna les limites du syndicalisme révolutionnaire, alors à l’apogée en France, qui portait « l’action directe » aux nues. Il rappelait « qu’il ne faut pas confondre les moyens et le but ». Et de citer des exemples de grèves accompagnées de sabotages, mais corporatistes, voire chauvines dans leurs objectifs. La suite devait lui donner raison puisque la CGT, hostile au parlementarisme et aux partis, passa en très grande majorité, avec Jouhaux, le responsable confédéral libertaire en tête, à l’union sacrée dès la déclaration de guerre. De même, la spontanéité, remise au goût du jour à l’occasion des luttes récentes, n’explique rien. En d’autres temps, elle était presque synonyme de révolte prolétaire contre la domination. Aujourd’hui, elle exprime quelque chose de plus faible. A savoir que des salariés agissent par eux-mêmes sans attendre les ordres de la hiérarchie syndicale ou en les outrepassant. Mais cela n’implique pas encore qu’ils agissent pour eux-mêmes, pour conquérir leur liberté. Car ils ne sont plus étrangers à la société qu’ils contribuent eux-mêmes à créer, comme ce fut le cas à l’époque de la naissance du capitalisme, lorsque l’Etat les poussait, parfois les fusils dans le dos, vers les bagnes industriels.

Pour en revenir aux formes actuelles, ce n’est pas parce qu’elles sont décalées par rapport à celles qu’affectionnent à l’ordinaire les bonzes syndicaux qu’elles expriment le dépassement de l’esprit syndicaliste. Rappelons-nous la grève générale à la SNCF de 1986. Les premières assemblées souveraines rencontrèrent l’hostilité de l’appareil de la CGT, qui n’était pas à l’initiative de la paralysie du réseau ferré et qui y était même opposé. Elles furent encensées par les ultimes partisans du communisme des Conseils et autres apologistes de la « démocratie directe » comme la voie de passage obligatoire pour rompre avec le syndicalisme et subvertir le monde. Or, à partir du moment où la hiérarchie syndicale les a reconnues comme modes de représentation nécessaires, voire les a organisées elle-même, et que l’Etat les a entérinées sans chercher à les disperser, elles sont devenues les feuilles de vigne des magouilles syndicales. Les bonzes de la SNCF, à condition d’en respecter le cérémonial, pouvaient y jouer le rôle de délégués désignés et révocables par les masses souveraines. Leurs acolytes, dépêchés par la centrale, dont la présence était nécessaire pour peser sur les décisions dans le sens souhaité, étaient mieux acceptés. La faillite des assemblées sanctionna l’amère réalité : l’immense majorité des grévistes n’avaient d’autre perspective que de maintenir ou d’améliorer leur condition. En d’autres termes, ils restaient syndicalistes dans l’âme. Dix ans plus tard, à la veille de la dernière grève générale à la SNCF impulsée, elle, par la CGT, naissait SUD, héritier testamentaire des illusions charriées par des assemblées, amalgamées au citoyennisme en cours de constitution. Lequel est devenu l’idéologie officielle des oppositions de la prétendue « société civile » au pouvoir d’Etat, recyclée jusque dans les colonnes de la « Vie ouvrière », l’organe de la CGT. Les mêmes problèmes se rencontrent avec toutes les formes. Le fait que des modes d’association et d’action, larges ou non, légaux ou non, impulsés par des salariés apparaissent dans des situations de tension données ne nous donne pas d’indications sur leur contenu, sur les motifs et les objectifs individuels et collectifs qu’ils visent, sur les contradictions auxquelles ils sont confrontés, qu’ils résolvent ou qu’ils refoulent, sur les relations qu’ils tissent entre eux, sur celles qu’ils entretiennent ou non avec la hiérarchie syndicale, etc. Mais l’omniprésence de la forme marchande et des modes de pensée qui lui sont spécifiques fait que les questions de contenu passent au second plan, voire disparaissent des discussions dans les milieux radicaux.

C’est pourquoi, dans de tels milieux, presque personne ne se préoccupe de savoir ce que les grévistes pensent du travail, de leur propre travail. Ce qui détermine pourtant en grande partie le sens de leur action. Poser la question, c’est la résoudre car, jusqu’à preuve du contraire, ils ne le remettent pas en cause. Du moins dans leur grande majorité, même lorsqu’il leur devient assez indifférent par suite de l’automation, de la polyvalence et de la précarisation croissantes qui sapent à la base la notion même de métier. Dans le cas contraire, il y aurait eu des manifestations de cette critique, par la parole, la plume et bien d’autres moyens. Dans la grève à ERDF et à GRDF, le nucléaire, au cœur de la production et de la distribution d’énergie en France, est passé à la trappe pour l’essentiel. Parfois, sous l’impulsion de SUD Energie sans doute, quelques grévistes ont abordé le problème de la diversification des sources combinée au maintien du nucléaire. Chose acceptable par EDF. De toute façon, les syndicalistes CGT étaient là pour rappeler que la lutte portait sur les salaires et les conditions de travail. Ce qui, vu les motifs de la masse des grévistes, est vrai ! Par suite, bien que la météo ne soit pas au beau fixe, les bonzes peuvent surfer sur la vague à condition de l’aborder dans le bon sens. Dans le cas contraire, ils risquent de la prendre en pleine figure, comme à Caterpillar. « La pyramide ne peut pas reposer sur la pointe », affirmait le responsable, modéré, de la fédération de l’Energie CGT. La formule a le mérite de la clarté. La centrale doit changer, du moins à la base quand c’est indispensable, pour que le sommet continue à jouer son rôle de maquereau auprès de l’Etat. Ce qui ne va pas sans réticences, car elle est habituée à fonctionner selon les modalités du compromis fordiste, jugé obsolète par les managers et le pouvoir d’Etat. Il impliquait qu’elle négocie avant de lancer la moindre action, laquelle n’avait d’autre finalité que de faire respecter les conventions ou d’en accélérer la signature. Elle privilégiait les actes symboliques, soupapes de sécurité encadrées par la loi. A l’occasion, elle faisait appel aux gros bras du Livre, de l’Energie..., pour faire aboutir des revendications corporatistes. Et aussi pour briser les oppositions qui menaçaient son monopole de la représentation. Les comités de base aux velléités révolutionnaires qui, au lendemain de Mai 68, apparurent de façon sporadique dans les « forteresses prolétariennes » de la CGT en firent les frais. Mais, à force de scier la branche sur laquelle elle était assise, la centrale a pris beaucoup de plomb dans l’aile. Depuis que les salariés de Cellatex ont menacé d’employer la méthode de la terre brûlée, en 2001, elle a entamé le douloureux recentrage à la base, sur le modèle de SUD. D’où la « compréhension » embarrassée qu’elle manifeste désormais envers des actes qu’elle n’a pas prévus. Bien entendu, en assurant que « nous ne sommes pas des voleurs », des voleurs de cartes de contrôle des réseaux d’énergie, entre autres choses. Pour le surf par gros temps, les vieux crabes de la CGT comptent sur des crustacés plus jeunes, mais aux pinces déjà longues, qu’ils laissent même depuis quelques années grimper dans les étages du siège de Montreuil, pour en consolider les fondations. Trotskystes de tous poils, autonomes assagis, maoïstes repentis, lycéens contestataires d’hier déjà bureaucrates d’aujourd’hui... constituent le fer de lance de la rénovation en cours. Pas seulement à SUD, bien que le syndicalisme citoyenniste soit leur domicile préféré. Leur activisme, qui va parfois jusqu’au coup de main, n’est pas antagonique avec les habitudes de la centrale qui veulent que, en cas de besoin, les bonzes mettent la main à la pâte pour en redorer le blason.

A l’image de SUD, la CGT a donc approuvé des actes délictueux et les a couverts face aux médias. Tout en sermonnant dans les coulisses leurs auteurs, elle a proposé d’assurer leur défense juridique au cas par cas. Excellent moyen pour les faire taire. De plus, elle a organisé elle-même des actions parfois justiciables et, tradition de la maison oblige, elle ne les a pas revendiqués toutes, histoire de faire passer des vessies pour des lanternes. « L’invisibilité » de leurs auteurs, pour reprendre le terme à la mode dans le milieu de l’édition radicale, assure, non pas leur protection face à la police, mais « l’opacité » des motifs et des objectifs de leurs initiateurs : les bonzes. Pas mal de radicaux, en particulier ceux qui ne sont pas confrontés au monde du travail, limitent l’action syndicale aux randonnées pédestres qu’ils croisent sur des parcours balisés dans les zones urbaines. Ils ont donc avalé la couleuvre sans sourciller. Sans même voir que la CGT installait des contre-feux pour que les sabotages et les blocages, apparus depuis quelques années à la SNCF, à l’Education nationale..., ne fassent pas tache d’huile dans l’Energie. Car les deux portent atteinte à la bonne marche de l’économie et les seconds facilitent les rencontres, dans la mesure où leurs auteurs investissent d’autres lieux que leurs entreprises, ainsi que les axes de communication. Pour parler comme Fourrier, bien des « affinités et attractions » peuvent y apparaîtrent, parfois durablement. A ce titre, elles sont susceptibles de malmener l’identification des individus aux rôles sociaux, gage de la stabilité de l’Etat. Consciente du danger, la CGT a donc lancé des « interventions ciblées sur les outils de travail et les sites », réalisées par des groupes limités sous contrôle de la hiérarchie, qui évitaient les centres névralgiques. Telles les mises en veille de réseaux effectuées par des délégués responsables de secteur, détenant à ce titre les clés et les codes d’accès, en priorité dans des lieux où les groupes électrogènes pullulent : au festival de Cannes, au port de Gennevilliers ! La bête noire des antinucléaires du Cotentin, responsable CGT de la centrale nucléaire de Flamanville, a même organisé, pour quelques heures, le blocage du chantier de l’EPR, précisant que « l’action contre la vitrine technologique d’EDF visait à faire connaître nos revendications ». Par l’intermédiaire des médias, bien entendu. La masse des grévistes, incapable de comprendre que de telles médiations neutralisent les tensions et entravent les rencontres, n’avait rien à y redire. La poursuite, en somme, des simulations de crise nucléaire à EDF, organisées avec la CGT. A ces spectacles dignes de ceux qu’affectionne l’EZLN, rien n’a manqué. Pas même les syndicalistes cagoulés à la Marcos, agitant des drapeaux CGT, démonte-pneus à portée de main pour faire couleur locale. En déclenchant de telles actions, la centrale de Montreuil jouait avec les allumettes. Mais elle était prête à assumer les départs de feu limités, comme l’occupation mouvementée du siège de l’Association du gaz, à Paris. Car l’objectif était de renforcer la cohésion syndicale et de retaper l’image de marque de la boîte, histoire de prévenir la constitution de noyaux résolus, peut-être susceptibles de mettre le feu aux poudres. Le sens de l’opération promotionnelle a échappé à bien des radicaux, fascinés par l’activisme déployé par la centrale, sans commune mesure avec le leur, vu les moyens dont elle dispose, du moins dans le secteur de l’énergie. Bluffée, la CNT francilienne a même parlé de « la multiplication d’actes de sabotage et de blocage diffus ». A Paris, capitale du spectacle radical, le ridicule ne tue plus.

Depuis quelques années, le discours du pouvoir d’Etat, et les mesures qui l’accompagnent, à base de coercition aggravée et de serrage de vis dans tous les domaines, donnaient l’impression que l’époque des concessions était révolue. La page du compromis fordiste à la française, datant de la période d’accumulation forcenée des Trente Glorieuses, était tournée. L’heure était à la sobriété et à la sécurité. Pas tant la sécurité sociale octroyée par l’Etat providence aux travailleurs en échange de leur subordination, que celle qui est censée protéger les citoyens en général contre les menaces de cataclysmes, réels ou imaginaires, qui planent au-dessus de leurs têtes. Dans la foulée du 11-Septembre, les gestionnaires de la domination classèrent au premier rang des risques le terrorisme. L’occasion était trop belle et ils semblaient avoir trouvé là l’arme fatale qu’ils cherchaient depuis longtemps : l’anti-terrorisme. Et ils tentèrent en effet de l’employer au mieux. Avec quelques succès, ils agitèrent le spectre du terrorisme, y compris celui du prétendu terrorisme anarchiste, autonome, etc., collant ainsi des étiquettes dans le dos des cibles destinées à jouer le rôle de boucs émissaires, livrés à la vindicte des populations désorientées et angoissées. La crise de l’économie mondiale, qui a pris récemment des formes financières paroxystiques, semblait conforter l’idée qu’ils ne disposaient plus d’autres cartouches. Des radicaux en déduisirent, à la suite des citoyennistes, que « l’état d’exception était devenu la règle ». Les aficionados déjà cités, totalement déconnectés de la réalité, affirmèrent que les nouveaux damnés de la Terre avaient comme seul choix : crever ou faire crever le capital. D’où la tendance à présenter les luttes d’aujourd’hui comme le matin du grand soir. Pour en savoir plus, repasser à la Fnac. Evidemment, le cours de la société capitaliste est rien moins que paisible. Dans la période actuelle, elle est secouée par de multiples turbulences et génère des contradictions, parfois aiguës, qui prennent la forme de contraintes dont le pouvoir d’Etat doit tenir compte. Mais il n’y a pas de lois implacables de l’économie placées au-dessus de la société qui lui interdiraient désormais de faire la moindre concession. L’économie, c’est aussi du social. La grande limite et la grande inconnue reste donc l’humain. Lequel perturbe bien des plans conçus dans les cénacles du pouvoir. Il en va ainsi avec l’arme ultime de l’après-11-Septembre, particulièrement en France. Dans la version générale du scénario, les terrorismes, telles des araignée tapies au centre de leurs toiles, attendent leur heure pour fondre sur leurs victimes : la population et l’Etat qui la protège. Dans la version française, conformément à la livrée jacobine que l’Etat peine encore à abandonner, ils endossent en plus le costume de criminels politiques. D’où le vice de forme rédhibitoire du montage. Dès que l’Elysée a dû l’appliquer à la gestion du social, il n’a plus fonctionné, dans la mesure où les forces mises en cause dépassaient le cadre de quelques cercles affinitaires qui, à tort ou à raison, paraissaient coupés du monde. Personne ne peut croire que les actes de résistance des derniers mois, parfois suffisamment violents pour ravager quelque sous-préfecture, sont issues de milieux ou de groupes jouant, dans le scénario, le rôle de pépinières de terroristes. Pas plus que les tirs nourris sur les escadrons de CRS, des dernières années, au cours des émeutes de banlieue, que les sabotages contre les biotechnologies qui ont continué après le 11-Septembre, etc. D’ailleurs, l’Elysée n’a même pas tenté de le faire. Par des retours de balancier assez comiques, les mêmes hommes d’Etat qui affirmaient hier ne faire aucune concession sont aujourd’hui à la recherche désespérée de recettes à concocter, puis à faire mijoter dans les marmites syndicales. Mais nous aurions tort de croire au retour de l’Etat providence. Le compromis fordiste réalisé sous l’ombrelle de l’Etat nation n’est plus réalisable pour de multiples raisons, particulièrement à cause de l’accélération de la globalisation de l’économie, et, plus généralement, à cause de la crise profonde qui touche toutes les facettes de l’activité en société. De même, les garanties accordées par l’Etat à des banques en faillite n’annoncent pas le renouveau du capitalisme d’Etat d’antan. Elles aggravent plutôt la dépendance des gestionnaires de l’Etat envers la finance mondiale. Mais elles servent de palliatifs momentanés pour différer, voire éviter, des paniques de masse, peut-être grosses d’explosions. En France, les managers de la domination, des conseils d’administration des sociétés à l’hôte de l’Elysée, ne leur demandent, en dernière analyse, rien de plus. D’où leur apologie de la « société du risque », où le « risque social » est géré comme n’importe quel autre, dans l’urgence, au coup par coup, au jour le jour, en combinant divers dispositifs qui ne peuvent être réductibles, loin de là, à la seule violence. Sans même chercher quelque issue durable à la situation d’instabilité chronique, tant le cours général du monde est devenu peu prévisible. Etrange « état d’urgence » dans lequel manque le facteur essentiel de « l’état d’exception » : l’utilisation par le pouvoir de la terreur de masse sans phrase.

Du règne de la survie à crédit, qui domine aujourd’hui à tous les échelons de la pyramide, jusqu’au sommet, personne ne peut prévoir ce qui sortira. Pas même les radicaux d’obédience marxiste qui jouent aux futurologues. Nous ne pouvons même pas exclure que le pouvoir d’Etat, pris de panique face à des situations imprévisibles et peut-être explosives, ne décrétera pas l’ouverture de la chasse pour tenter d’écraser ce qui lui résiste. Aujourd’hui, il arrive à contenir les tensions, via les médiations syndicales et autres, en combinant les opérations de terreur sélective, comme en banlieue, et l’utilisation des faiblesses des adversaires, accompagnées de concessions parfois substantielles, comme dans l’énergie. Pendant que continuent à progresser, sur fond de fragmentation accélérée de la vieille structure de classe, l’atomisation des individus et leur identification à des communautés de substitution qui, religieuses ou non, sont aussi illusoires que destructrices, dans des ambiances de guerre de tous contre tous et de chacun contre lui-même. En France, l’ancien est donc bien décomposé, mais sans que rien de neuf n’advienne vraiment, sinon parfois sous forme d’éclairs de chaleur, dans les entreprises et ailleurs. C’est pourquoi lorsqu’ils apparaissent là où nous ne sommes pas, là où nous n’avons pas participé à leur déclenchement, nous avons envie d’en rencontrer les protagonistes et d’y participer à notre façon. Car nous savons, selon la vieille formule de Bakounine que si « la liberté est mienne, elle dépend aussi de celle des autres ». Lorsque nous allons au-devant d’autrui, c’est aussi pour affiner nos armes, théoriques et pratiques, pour mieux les confronter à la réalité et pour mieux les partager. Chose évidemment plus facile à dire qu’à faire. Mais nous ne risquons rien à la tenter.

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Nico37
 
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CEGELEC en grève reconductible !

Messagede Nico37 » 28 Sep 2009, 21:06

cegelec, les raisons d’une grève et d’une lutte à mort !

Pourquoi la grève à Cegelec à partir du 28 septembre ?

1) La moyenne de salaire mensuel d’un ouvrier et de 1650 euros bruts, soit 8OOO frs nets, notre grève porte donc sur l’augmentation des salaires.

2) En 2003, 2 fédérations syndicales ont signé (en plein de juillet), un accord d’annualisation des salaires dans lequel ont été insérés, la PFA (prime de fin d’année, 7O% d’un mois de salaire pour les ouvriers et 85% pour les Etam) et la prime vacance (30% d’un mois de salaire). Depuis cette signature, les salariés en sont arrivés à la perte quasiment complète de cette prime, qui aujourd’hui sert de complément à la direction pour être dans les clous des accords paritaires. Si aujourd’hui, nous demandions la suppression de cette PFA, l’ensemble des salariés ouvriers et Etam auront immédiatement une augmentation mensuelle d’un minimum de 50 euros. Certains salariés seraient sous le Smic si cette prime n’était pas prise en compte dans le calcul. Notre grève porte donc aussi sur la suppression de la PFA du calcul des salaires annualisés.

3) Historiquement, dans 8O% des agences, les salariés de chantier étaient dédommagés de leurs frais professionnels sur la base du domicile au chantier avec un calcul en 5 zones concentriques. C’est-à-dire que plus votre domicile était éloigné de votre chantier, plus vos remboursements de frais augmentaient dans la limite de 100 kms A-R quotidiens. Au-delà, les salariés pouvaient prétendre à une somme forfaitaire de grands déplacements s’ils restaient en pension ou mais pas dans toutes les agences, à un remboursement sur la base d’une grille s’ils rentraient chaque soir.

La direction de Cegelec avait dans l’obligation de cotiser à l’Urssaf sur la part imposable de ces frais, mais volontairement, elle ne les a pas déclaré, d’où un contrôle Urssaf de grande ampleur. Mais la somme demandée par les Urssaf pour redresser Cegelec se base sur d’un côté les frais professionnels à hauteur de 40% du redressement, et de l’autre sur les frais généraux à hauteur de 60%, et personne n’a encore accéder au dossier complet. Et si nous l’obtenons, et nous l’aurons, nous allons démontré que Cegelec a fait un plan social déguisé sur 3 ans en allouant des primes énormes de départ volontaire ou pour licenciements déguisés, à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros à plus de 3000 salariés.

Aujourd’hui Cegelec le cache car des hauts dirigeants vont comparaître prochainement devant les tribunaux. Outre le fait qu’elle a mis dans ses comptes annuels ces redressements complets, ce qui lui a permis de ne verser aux salariés qu’une participation aux bénéfices réduite de 1000%, elle a dénoncé tous les usages et les accords en place, pour dit elle se mettre en conformité avec les Urssaf. Mais ces dénonciations font perdre aux salariés des milliers d’euro par an, pour certains jusqu’à 1000 euro par mois, d’où la colère des salariés. Car Cegelec a décidé de modifier tous les calculs de déplacements, non plus à partir du domicile mais à partir d’un lieu qu’elle-même a défini (agences, centre de travaux…). C’est-à-dire qu’un salarié qui habite loin de son lieu de rattachement, et qui travaillera près de chez lui percevra plus qu’un salarié qui habitera loin de son lieu de rattachement mais qui travaillera près de ce lieu de rattachement. Ce qui veut dire que des salariés qui feront 30 kms par jour toucheront 5 fois plus que le malheureux salarié qui en fera 100. Il n’y a plus d’équité, c’est le cas par cas, l’envoi disciplinaire sur des chantiers pour faire partir le salarié complètement incapable de suivre financièrement mais une récompense pour ceux qui se taisent et acceptent tout… l’arbitraire le plus complet.

Et pourtant maintenir les accords et usages actuels, représente à peine 0,50 cts d’euro de l’heure en moyenne, c’est-à-dire 3% des bénéfices nets après impôts, c’est-à-dire 3% des sommes reversées aux actionnaires…C’est-à-dire 0,07% du chiffre d’affaires total de Cegelec dont 76% est réalisé en France par une unité du groupe qui s’appelle Cegelec France Business (CFB) qui regroupe 11500 salariés soit 40% de l’effectif total déclaré. Ces cotisations sociales sur les frais de déplacement représentent 8O% des frais généraux liés aux véhicules de fonction pour les directeurs, les DRH, les RRH, les chefs de services et les responsables financiers. Enorme, oui, mais certains PDG de filiale roule dans des AUDI Q7…de fonction !

4) Mais Cegelec a aussi dénoncé les « prévoyances conventionnelles gros risques » des Etam et Cadres, ce qui va faire augmenter les mutuelles de 20% pour tous les salariés… Pourquoi, pour gagner 500 000 euro sur leurs impôts et taxes.

5) Mais dans la même année Cegelec est exonérée de 12 000 000 d’euros sur les cotisations sur les bas salaires, a offert 55 000 000 d’euro de stocks options à 1000 cadres dont 8OO en France, a octroyé 3 500 000 de bonus à 600 cadres qui ont atteints leurs objectifs, les salaires des directeurs, DRH, RRH, ont été augmentés de 12%, un directeur d’une unité de 400 salariés peut toucher jusqu’à 143 000 euros mensuels hors prime, avec voiture de fonction, carte de carburant et d’autoroute en sus… mais ils osent réclamer aux CE leur droit à un colis ou un bon d’achat… En 2008 les actionnaires financiers et les dirigeants ont empoché 1,1 milliard sous forme de plus values qui ont été possibles entre un achat en 2006 et une revente en 2008 !

6) Donc ceux qui à ce jour, ne comprendraient pas les raisons de cette légitime lutte, nous leurs proposerons de rentrer dans les ordres et de se fouetter et tendant l’autre joue, car nous ne pouvons rien pour eux…

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Union Nationale des syndicats CGT de Cegelec et filiales

A PARTIR DU 28 SEPTEMBRE 2009 APPEL A LA GREVE GENERALE RECONDUCTIBLE A partir de 7h30 devant les directions de filiale !

Plus nous serons nombreux dans la grève, plus vite nous gagnerons nos légitimes revendications !

ENSEMBLE, EXIGEONS : LE MAINTIEN INTEGRAL DE TOUS LES ACCORDS, USAGES ET ACQUIS !

L’heure n’est plus aux explications, la situation sociale que les salariés-es de Cegelec vivent aujourd’hui dans les agences et sur les chantiers, n’est plus tolérable, pire elle est indécente!

Aujourd’hui Cegelec est une coquille vide mais une poule aux œufs d’or pour ses actionnaires.

Depuis 2001, les LMBO et les ventes successives ont engraissé quelques uns et appauvri des milliers de salariés en les privant des quelques acquis et droits encore en vigueur dans Cegelec.

Même si Cegelec est cédée à Vinci, les revendications des salariés-es restent les mêmes.

- 1ère perte de pouvoir d’achat. Nos salaires sont miséreux malgré la qualification et la technicité.. (Cegelec est exonérée de 12 millions d’€ de cotisations sociales sur les salaires inférieurs à 1,6 fois le smic et la revente en 2008 a rapporté 1 milliard aux actionnaires).

- 2ème perte de pouvoir d’achat. Notre PFA a complètement disparu pour une majorité, elle minable pour les autres. (sortir la PFA, c’est 50€ mini d’augmentation mensuelle)

- 3ème perte de pouvoir d’achat. Les Etam et les cadres TP qui ont la prévoyance « gros risques » conventionnelle améliorée par un accord d’entreprise, sont susceptibles de voir cet acquis social réduit au minimum. (= augmentation mécanique des complémentaires pour tous)

- 4ème perte de pouvoir d’achat. Depuis quelques mois, les directions tentent de contourner les accords Serce sur les heures de nuit en les réduisant de 200% à 120%.

- 5ème perte de pouvoir d’achat. Aujourd’hui, c’est la remise en cause de nos indemnités de petits et grands déplacements, qui, dans une grande majorité des agences, sont calculées à partir du domicile, et des indemnités de grands déplacements.

Face à ce désastre social, face à cette décadence de nos droits et acquis, nos revendications intersyndicales de juillet 2008 sont légitimes, Cegelec a les moyens…

ENSEMBLE, TOUS ENSEMBLE, EXIGEONS :

- Le maintien de tous les accords, usages et acquis.
- L’augmentation générale des salaires,
- La sortie de la PFA des calculs du salaire annualisé,
- L’application des ex accords Serce (toujours en vigueur à Cegelec),
- La prise en charge à 50% de la mutuelle,
- Le paiement de la gratification des 25 et 38 ans d’ancienneté.

POUR GAGNER CES REVENDICATIONS, FACE AU MUTISME DE CEGELEC, LA SEULE SOLUTION EST LA GREVE TOTALE DANS LA PLUS LARGE UNITE, NOUS AVONS DEMANDE A L’ENSEMBLE DES SYNDICATS DE REJOINDRE CET APPEL !

TOUTES LES AGENCES, TOUS LES CHANTIERS, ATELIERS, BUREAUX DOIVENT S’ARRÊTER COMPLETEMENT : C’EST LA CLE DE LA VICTOIRE !

NOUS AVONS TOUT A GAGNER ET PLUS RIEN A PERDRE, SEULE LA VICTOIRE !

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Pourquoi les salariés de Cegelec France seront-ils en grève illimitée, à partir du 28 septembre partout en France ?

Malheur aux salariés ! Quand un grand groupe industriel de 24 000 salariés, devient le jouet des financiers !

Attention, cela ne veut pas dire que tout était rose avant, mais depuis notre passage dans le monde de la finance, tout s’est dégradé à la vitesse d’un TGV nommé LMBO…

Depuis 2001 Cegelec, ex filiale d’Alcatel et d’Alstom, a été revendue 3 fois. Les différents acheteurs ont été, en 2001 des fonds de pension anglais (Charterhouse) et la Caisse de Dépôts et Consignation (Etat), en 2006 LBO France, pour finir en 2008 par un fond souverain du Qatar qui est le dernier acheteur.

En juillet 2008, notre Direction nous affirme, que c’est un gage de stabilité sur le long terme, Qatari Diar annonce faire de Cegelec une « vitrine sociale »… erreur – mensonge ?, les Qatari, dont le siège européen se trouve au Luxembourg (Comète) annoncent qu’ils cèdent Cegelec à Vinci en août 2009, et pour 500 millions de moins que lors du rachat en octobre 2008 (1,2 milliard contre 1,7 milliard) et toujours avec 700 millions de dettes à rembourser avant le 15 octobre 2009.

En juin, la direction de Cegelec faisait de la propagande aux salariés pour qu’ils achètent des actions (Esos09). En septembre, il a fallu menacer d’aller devant la justice pour avoir un ordre du jour convenable du CCE, quant au Comité européen, la mission de l’expert mandaté pour cette cession tourne au cauchemar : qu’on t-il à cacher ?

Le management de Cegelec a toujours été impliqué dans chacun des montages financiers LMBO, dont d’ailleurs il a été actionnaire à chacune des opérations de vente… les dirigeants ont ainsi empoché des centaines de millions d’euro sonnants et trébuchants à chaque vente.

Chacune des opérations a été financée par de la dette et de la titrisation, formes de subprime dont les ingrédients sont ceux de la crise actuelle… c'est-à-dire l’endettement à risque et rembourser par le pillage !

Après chaque achat, chaque revente, chaque changement d’actionnaires, les salariés ont subi les restructurations, les mutations, les licenciements et beaucoup ont démissionné, ce qui a permis de dégraisser les effectifs, mais la conséquence à termes, c’est la perte des compétences historiques de Cegelec… c’est la décadence d’un fleuron de l’industrie électrique française.

Au fur et à mesure des ventes, l’argent manquant a été trouvé dans la vente du patrimoine de l’entreprise, véritable trésor de guerre pillé… tout l’immobilier a été vendu en 5 ans, aujourd’hui Cegelec est locataire et n’a plus rien à vendre, elle est endettée d’un milliard (700 + 300), d’où la cession au groupe Vinci ! Endettée de 1 milliard, alors que la dernière revente a permis aux actionnaires, LBO France et le Management de s’octroyer une plus value de 1,1 milliard d’euro entre l’achat en 2006 et la vente en 2008.

Ces attaques perpétuelles sur nos salaires, nos droits, nos usages et nos acquis par cette classe dirigeante, méprisante et arrogante nous ont fait perdre notre 13ème mois, notre gratification d’ancienneté 25 et 38 ans de 1500€… maintenant ils s’en prennent à nos indemnités de petits et de grands déplacements…. Où s’arrêteront-ils si nous laissons faire ? Quel choix autre nous laissent t-ils que la grève massive et longue ?

Le PDG Claude Darmon (parti depuis le 2 septembre) a vu sa fortune personnelle passer de 35M€ à 90M€ de 2006 à 2008 après la 3ème revente de Cegelec (source Challenge) et passer de la 511ème à la 351ème fortune personnelle de France entre octobre et novembre 2009.
Le Directeur Financier est parti et a été remplacé par un intérimaire de 62 ans.
Hier, nous apprenions la valse des chaises musicales au siège de St Denis, et DEMAIN ?

Beaucoup de salariés dont la compétence n’est plus à prouver, estime qu’ils n’ont plus aucun avenir à Cegelec… cette grève sera peut être fatale à Cegelec si la direction générale, seule compétente pour négocier, ne répond pas aux revendications, ET VINCI DOIT AUSSI INTERVENIR, CAR IL VA ACHETER UNE COQUILLE VIDE !

Pour les ouvriers, le niveau d’embauche d’un CAP/BEP est le niveau 125 au Smic. Ensuite rien, car nous avons des salariés de 5 à 30 ans d’ancienneté, qui sont restés à ce niveau, payés à 9€ de l’heure bruts soit 6,75€ nets, soit 44 frs soit 6700 frs par mois. D’autres, n’ont eu qu’une promotion et depuis ils sont maintenus au niveau 140 (p3).

Pour les Employés – Techniciens - Agents de Maîtrise, c’est la même chose, de nombreux titulaires de BTS n’ont franchi aucun échelon en 25 ans. D’ailleurs Cegelec vient de perdre en appel à Caen, 3 salariés ont été requalifiés au niveau 140, avec un rappel de 15 à 20000 € par salarié ainsi que 2 condamnations pour discrimination syndicale envers des élus CGT de Cegelec à Marseille et à Rennes (45 000€). La liste est longue…

Dialogue social zéro, aucun accord salarial, contributions mutuelles zéro, aucune signature d’un accord social pour les salariés....

Mais Cegelec France est bénéficiaire de 12 millions d’euros sous la forme des réductions de cotisations sociales sur les salaires inférieurs à 1,6 fois le smic…

Casse-Casse-Casse, tel est le mot d’ordre de la direction du groupe ! Les salariés répondent, c’est terminé et ils sont très motivés, cette fois ci la casse est trop grande !

Face à cette attaque qui entraînera des pertes de revenus énormes, jusqu’à 1000€ pour les plus éloignés.

Les salariés de Cegelec n’ont pas d’autres choix que de se battre pour refuser la paupérisation et la misère dans laquelle la Direction veut les installer, et cette lutte risque d’être longue et dure mais les salariés sont motivés à ne rien lâcher.

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Energie : grèves, occupations, actions, ...

Messagede altersocial » 19 Déc 2012, 13:21

Pau: quelque 200 salariés de l'énergie ont occupé la mairie

PAU - Entre 100 et 250 salariés de l'électricité et du gaz ont occupé mardi pendant plusieurs heures le hall de la mairie de Pau pour défendre le statut de la Caisse centrale des activités sociales (CCAS) des industries électriques et gazières, a-t-on appris auprès des manifestants et de la mairie.

Nous sommes 250 électriciens et gaziers du Béarn et des Hautes-Pyrénées et nous cherchons des réponses auprès de deux parlementaires de la région, a expliqué à l'AFP un de leurs représentants, l'élu CGT François Dousseau.

Les manifestants, une centaine selon la mairie, protestaient contre l'application d'une directive impliquant un changement du mode de financement de la CCAS, dont font partie EDF et GDF-Suez, et qui reste le plus important comité d'entreprise de France, avec quelque 400 millions d'euros de budget et près de 640.000 bénéficiaires.

Selon eux, le financement ne sera bientôt plus assuré par un pourcentage des ventes d'électricité et de gaz, mais par un prélèvement sur la masse salariale, ce qui à terme finira par gréver son budget et mettre en danger ses activités sociales.

Les salariés, qui exigaient une concertation sur ce dossier, ont obtenu après réunion avec des représentants de la député-maire de Pau PS Martine Lignières-Cassou et de la députée PS Nathalie Chabanne, déjà saisies du dossier, l'implication directe du gouvernement, selon M. Dousseau et Michel Minvielle, suppléant de Mme Chabanne qui la représentait.

Nous venons de quitter les lieux à l'instant. Nous avons obtenu un rendez-vous entre des représentants de la fédération CGT Energie, du cabinet de Jean-Marc Ayrault (Premier ministre) et de Delphine Batho, ministre de l'Ecologie et de l'Energie, a indiqué M. Dousseau vers 19H00.

Présents depuis la mi-journée dans le hall de la mairie avec des banderoles, ils avaient aussi été reçus par le directeur de cabinet de la maire, en déplacement à Paris tout comme Mme Chabanne.

Cette dernière a transmis à l'AFP deux questions écrites dont elle dit avoir saisi Jean-Marc Ayrault.

Dans ces questions, elle souligne que l'existence des activités sociales de cette branche professionnelle (par le biais de la CCAS, ndlr) fait partie intégrante du contrat de travail des personnels qui y sont rattachés. Elle demande au gouvernement s'il entend intervenir en urgence pour que les employeurs révisent leur calendrier, alors qu'ils ont indiqué que la concertation prendrait fin dès jeudi.

EDF

GDF SUEZ

AFP / 18 décembre 2012 19h48
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Re: Energie, IEG : grèves, occupations, actions, ...

Messagede bipbip » 12 Aoû 2015, 14:21

Landes : EDF condamnée 95 fois pour "exposition fautive" à l’amiante

Le conseil des prud’hommes de Mont-de-Marsan a donné ce vendredi une suite favorable aux demandes de 95 des 99 anciens salariés de la centrale d’Arjuzanx

Ce vendredi 7 août restera "un jour important" dans le long calendrier de la lutte contre l'amiante des “anciens” de la centrale thermique EDF d'Arjuzanx. Fait intéressant pour l'ensemble des travailleurs français, le conseil des prud'hommes de Mont-de-Marsan, dans les Landes, a donné ce vendredi après-midi une suite favorables à 95 des 99 anciens unis pour faire reconnaître une "exposition fautive" à la fibre tueuse. Une première pour EDF et une première nationale à cette échelle.

... http://www.sudouest.fr/2015/08/07/lande ... 3-3452.php
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Re: Energie, IEG : grèves, occupations, actions, ...

Messagede bipbip » 11 Sep 2015, 01:06

SUD Énergie soutient les salariés de NEXCIS

L’ensemble des syndicats et sections syndicales de la fédération SUD Énergie soutient la lutte des salariés de NEXCIS, filiale du groupe EDF à la pointe de la technologie des énergies nouvelles et renouvelables.

Nous encourageons chaque personne parcourant cette page, à y prendre part et à manifester sa solidarité avec cette lutte qui est de nature sociale, mais également environnementale. Les salariés de NEXCIS mettent en avant un savoir faire et une technologie qu’EDF a décidé de sacrifier. Cette posture d’entreprise, certes dirigée par un PDG, mais aux ordres du gouvernement, signe un nouvel abandon de notre service public et démontre une fois de plus la fuite organisée par les pouvoirs en place.

... http://www.sudenergie.org/site/2015/09/ ... de-nexcis/
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