Un vent de révolte au Pays Basque ?
« Souvent conquis, jamais soumis »
Que se passe-t-il depuis quelques mois au Pays Basque nord ?
Alors que depuis la moitié des années 2000, et encore plus depuis la fin de la lutte armée en 2011, les luttes basques semblaient être entrées dans un sommeil profond, nous assistons depuis cet été à un retour de luttes autonomes et radicales.
Mais revenons un peu en arrière. Les luttes autonomes ont connus leur apogée au pays basque dans les années 80-90. En parallèle d’une lutte armée féroce de la part de l’ETA militaire, la jeunesse basque s’est organisée, créant des gaztetxe (squatt politiques, salles de fêtes), et se regroupant autour de la kale borroka (émeute urbaine). A Bayonne, différents groupes de jeunes ont dynamisé la vie politique du coin pendant une décennie.
Depuis la fin de la lutte radicale, et surtout depuis la mise en place d’un processus de paix forcé par les bureaucraties militantes, (processus de paix qui ressemble aujourd’hui beaucoup plus à un processus de pacification d’un territoire jusque là ingouvernable) et avec l’aval des institutions des chiens de garde locaux de l’état français, la dynamique radicale se meurt. Des organisations jeunes ont beau avoir essayé de recréer une dynamique au service des bureaucraties militantes (comme le groupe Aitzina depuis 2013), elles n’ont rien réussi, à part recréer des entre soi militant et des cocons bureaucratiques, formés de permanents d’associations payés et de porte-paroles sans esprit critique.
Mais depuis cet été environ, la lutte semble sortir de sa longue hibernation. Entre le nord et le sud, les occupants du quartier autogéré d’Errekaleor et les zadistes basques se sont regroupés autour d’un réseau, Aman Komunak. Ils ont porté des projets comme la construction de l’Ambazada à Notre dame des landes, et ont permis la création d’un véritable réseau entre tous les lieux autogérés du Pays Basque.
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