Ecologie, écologique ?

Ecologie, écologique ?

Messagede bipbip » 23 Sep 2018, 12:03

« Gestes propres » : quand les industriels du plastique culpabilisent les citoyens

Un paquet de cigarettes jeté par « Paul Heffard ». Un sachet plastique jeté par « Léa Lamont ». Depuis le métro parisien jusqu’aux plages de l’hexagone, il a été difficile d’échapper à la campagne de sensibilisation sur les déchets sauvages organisée comme chaque année par Gestes Propres. Gestes Propres ? Une initiative de « l’association Progrès et Environnement, ONG créée en 1971 ».

À l’heure où les ravages des déchets plastiques dans les océans et sur toute la planète font presque quotidiennement la une de l’actualité, comment ne pas se féliciter de voir une association écologiste mettre ainsi les Français face à leurs responsabilités ? Sauf que Progrès et Environnement, présidée par un ancien cadre de Danone, est en réalité une association contrôlée par les industriels, et que la campagne Gestes propres est financée par des entreprises comme Coca-Cola, Danone, Haribo, Heineken, Nestlé ou Total... Autrement dit les entreprises mêmes qui fabriquent ou utilisent les emballages plastiques à la source des pollutions [1].

Gestes Propres est aussi étroitement liée à Citeo (ex Eco-emballages), une entité privée créée dans les années 1990 pour collecter et gérer les contributions financières des entreprises productrices ou utilisatrices d’emballages à la collecte, au tri et au recyclage de ces derniers. Citeo, c’est ce fameux logo « point vert » apposé sur les emballages et suggérant au consommateur non averti que celui-ci est recyclable, alors qu’il signifie simplement que l’entreprise concernée a bien versé sa cotisation. Ces cotisations contribuent à financer des campagnes telles que Gestes Propres, rejetant la responsabilité des déchets sur les consommateurs. Elles servent aussi à faire du lobbying à Paris et à Bruxelles [2].

Déresponsabilisation des industriels

Durant l’été, le gouvernement français a mis l’accent, dans ses discours publics, sur les responsabilités individuelles de chacun en matière environnementale. « Il faut que chacun se tourne vers sa propre responsabilité », avait ainsi déclaré Nicolas Hulot avant sa démission. Le même argument a été opposé, suite a son départ, à ceux qui critiquaient l’absence de mesures fortes et ambitieuses de la part du gouvernement sur les dossiers écologiques. Ces discours se situent dans la droite ligne de celui porté par les industriels sur la question des déchets : au lieu de remettre en cause le principe même de la production massive de plastique et d’emballages, l’accent porte uniquement sur les comportements individuels des citoyens-consommateurs.

Il en va de même pour le recyclage du plastique, tel que l’envisagent des multinationales comme Danone, Suez ou Veolia : tout tourne autour du consommateur sommé de mettre sa bouteille dans la bonne poubelle, sans que soit questionné le besoin d’une telle production massive de plastique. D’autant que le recyclage du plastique est encore extrêmement limité et s’effectue dans des conditions très éloignées de l’image écologique que cherchent à en donner les industriels.

... https://www.bastamag.net/Gestes-propres ... s-citoyens
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Re: Ecologie, écologique ?

Messagede bipbip » 27 Sep 2018, 12:55

Cash investigation - Plastique : la grande intox (Intégrale)

Dans le monde, dix tonnes de plastique sont produites chaque seconde. Un dixième finit dans les océans, laissant présager qu'en 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans la mer. Face à ces chiffres effarants, Elise Lucet et son équipe partent explorer ce « continent plastique » qui ne cesse de grandir. Les responsables ? Les grands marques qui s'acharnent à développer une addiction à cette matière. Pour éviter d'endosser la responsabilité de la pollution, certains industriels ont trouvé la parade : la mettre sur les épaules des consommateurs. Enquête sur les stratégies secrètes de l'un des géants mondiaux des sodas et les promesses de recyclage des emballages.

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Re: Ecologie, écologique ?

Messagede bipbip » 29 Sep 2018, 15:40

Biomasse : De l’alternative à la pompe à fric

Biomasse : De l’alternative à la pompe à fric !

Tous les éléments d’alternative aux énergies fossiles sont progressivement « récupérés » par les grands groupes industriels. Il en est ainsi de la biomasse qu’ils veulent soumettre aux impératifs de la maximisation des profits. L’exemple du CIBV en Corrèze et de son unité de production de pellets, entre dans cette logique mortifère.

Face à la crise de l’énergie qui se profile, aménageurs urbains et industriels ne pouvant pas compter sur le renouvellement des énergies fossiles, se tournent vers l’exploitation des forêts. Au nom d’intérêts particuliers, la biomasse devient un enjeu du développement national. L’État organise l’accès des industriels aux grands espaces mis en réserve pendant les années 1970-80. Cette politique est mise en œuvre, comme habituellement, avec un grand mépris des populations locales.

Dans ce cadre, le projet Carbon Ingen’R Bugeat-Viam (CIBV) développé par la Somival vise à exploiter intégralement les ressources bois de tout un grand massif forestier, pour produire, au sein de son unité de production industrielle à Bugeat-Viam en Corrèze, des pellets torréfiés. [1] Le projet vient d’obtenir les autorisations préfectorales. Les débats et enquête publiques ont bien eu lieu… Mais malgré la forte contestation qui s’est manifestée dans la population, le représentant de l’État a tranché en faveur de l’industriel.

CIBV, synonyme de colonisation

Les multiples nuisances qui ont été soulevées par les collectifs n’ont pas ému les pouvoirs publics. Ces derniers se cachent derrière leur seul argument-prétexte pour faire accepter ce projet  : l’emploi. Une vingtaine d’emplois directs contre une noria de camions, une usine d’incinération géante, l’appauvrissement de la capacité forestière et la destruction du cadre de vie des habitants.

Pour l’ensemble des collectifs contre l’usine, il est important d’affirmer que ce projet est d’abord une privatisation de l’exploitation des forêts publiques. [2] Pour maximiser le volume de production de biomasse, les gestionnaires organiseront un appauvrissement de la diversité de plantations forestières. Le collectif biomasse critique la volonté de l’État d’imposer par tous les moyens des projets qui ne sont pas des solutions et appelle à une «  défense active contre l’offensive industrielle en cours sous le masque de la “transition écologique”  ».

Depuis des décennies, les forestiers de l’Office national des forêts (ONF) gèrent des surfaces toujours plus grandes en étant moins nombreux à travailler. Bien sûr, les obligations de rendement y ont toujours été fortes. Malgré cela la gestion publique s’est organisé sur un moyen terme – rotation sur 150 ans pour le chêne – et a toujours été plus efficiente que la gestion privée.

À l’heure de la défense de la biodiversité, la priorité est à des forêts plus en prise avec cette nécessaire diversité, en cohérence avec le territoire où elles sont implantées et avec les usages des populations locales. Au lieu de cela, l’État privatise la gestion de ces bois pour que des ingénieurs transforment les arbres en mètres cube et en kilowattheures. Ainsi ces arbres, leurs branchages, leur souche seront transformés en copeaux noirâtres pour remplacer ou compléter l’usage du charbon dans l’industrie. La transition n’est pas pour demain  !

Reinette noyée (AL Aveyron)


[1] Petits bâtonnets de sciure de bois compactée.

[2] « De la montagne en limousine et partout en France » https://biomassecritique.noblogs.org/po ... -la-foret/, sur Biomassecritique.noblogs.org.


https://www.alternativelibertaire.org/? ... mpe-a-fric
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Re: Ecologie, écologique ?

Messagede bipbip » 14 Oct 2018, 19:03

Le développement des centrales biomasse, un remède « pire que le mal » face au réchauffement climatique ?

La biomasse est-elle l’avenir de la production d’énergie ? A Gardanne, près de Marseille, l’une des deux chaudières à charbon de la centrale thermique a été convertie. Elle doit, à terme, engloutir 850 000 tonnes de bois par an, dont 50% issues de coupes forestières, pour produire de l’électricité. Mais entre les risques de pollutions ou celui d’une surexploitation de la forêt régionale, le projet soulève de nombreuses oppositions. Il interroge aussi la pertinence de la biomasse issue des forêts comme solution face au réchauffement climatique, alors que le gouvernement envisage, dans son budget 2019, de consacrer plus de 7 milliards d’euros aux énergies dites renouvelables : la consommation industrielle de bois dans ces centrales est-elle soutenable ?

... https://www.bastamag.net/Le-developpeme ... al-face-au
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Re: Ecologie, écologique ?

Messagede Pïérô » 24 Oct 2018, 08:41

La "chimie verte" et ses boniments

Dans la famille développement durable, voici la petite dernière, la chimie « verte » et son outil « d’avenir » la bioraffinerie et son cortège de boniments : « économie circulaire », « écologie industrielle », « bio-économie »... De la raffinerie de Mède (étang de Berre) au projet de Vichy-Montpertuis, ça pourrait toucher la forêt limousine.

En 2016, la raffinerie de la Mède (étang de Berre) commençait sa transformation en bioraffinerie. Mêmes installations, même type d’activité et de production (carburant) mais le diesel produit est devenu biodiesel car l’huile végétale (issue d’huile de palme) a remplacé le pétrole comme matière première. Les conséquences sociales et environnementales de l’économie de plantation de palmiers à huile dans les pays tropicaux sont bien documentées. Inutile de développer. En France, les agriculteurs de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA ; les copains de ceux qui bastonnaient à Sivens) n’ont pas apprécié que Total importe de l’huile de palme plutôt que d’acheter leur colza. Blocage de la raffinerie. Mais regardons donc du côté des bioraffineries traitant de la biomasse d’origine agricole locale. Un excellent exemple se trouve en Champagne : la bioraffinerie de Bazancourt [1]. Les expressions consacrées « bioraffinerie intégrée » et « territorialisée » en résument les caractéristiques :

Aspect « intégration » : il s’agit de complexes industriels constitués par le regroupement sur un même site (260 hectares à Bazancourt) d’usines ayant entre elles des liens techniques : mutualisation d’installations et des moyens de recherche-développement, gestion commune des flux d’énergie et de matière selon les principes de l’économie circulaire (les déchets des uns sont les intrants des autres).
Aspect « territorial » : à Bazancourt, le complexe industriel est approvisionné en matières premières d’origine agricole, céréales et betteraves sucrières, cultivées dans la plaine de Champagne et au-delà, dans un rayon d’une centaine de kilomètres, selon les principes de l’agriculture industrielle : grandes exploitations (150 hectares en moyenne), investissements systématiques dans les dernières technologies du machinisme agricole, recours massif à la chimie agricole (tous les -cides : insecticides, fongicides, herbicides, engrais de synthèse) et aux biotechnologies (l’industrie semencière fournit les semences adaptées à l’agriculture chimique). Cette agriculture industrielle est encadrée par les grands groupes coopératifs de l’agrobusiness qui fournissent les intrants, les conseils techniques et achètent les productions tout en laissant aux agriculteurs les risques économiques liés aux aléas climatiques et à l’augmentation des prix des intrants. L’agrobusiness est étroitement lié à la FNSEA dont sont issus les présidents des grands groupes coopératifs (sachant que le véritable pouvoir est aux mains des directeurs généraux appartenant à la technocratie capitaliste classique). Ces grands groupes sont engagés dans la chimie « verte », soit directement (par exemple le groupe Avril dans la production de biocarburants), soit par le biais de participation au capital des firmes présentes dans le complexe de Bazancourt. Ce système agro-industriel territorialisé préexistait au complexe industriel mais il est conforté par l’implantation de celui-ci qui lui assure des débouchés en sus des débouchés habituels dans les industries agro-alimentaires et les exportations (subventionnées).

La bioraffinerie intégrée est considérée comme la forme d’avenir de la chimie verte. Les acteurs économiques du secteur en connivence avec les acteurs politiques ont construit un discours légitimateur fondé sur deux types d’argumentaires :

Du côté des industriels, un storytelling mettant en avant le caractère vertueux de la bioraffinerie au plan environnemental : substitution d’une matière végétale renouvelable aux matières premières fossiles (pétrole et gaz) et mise en œuvre des principes dits d’écologie industrielle (« optimisation de la gestion des flux » selon les principes de l’économie circulaire).
Du côté des politiques, le discours stéréotypé habituel sur le « développement territorial » qui légitime les diverses formes d’inscription locale de la logique capitaliste globale.
Ce discours masque un double stratagème : le drainage d’argent public au profit des industries de la chimie verte ; une mystification socio-environnementale destinée à asseoir l’acceptabilité sociale des projets.
Le drainage d’argent public au profit de la chimie « verte » se fait par le biais de multiples dispositifs que la bureaucratie techno-politique ne cesse de renouveler : « pôle de compétitivité », « investissement d’avenir », « transition énergétique », etc. Recherche et investissements dans la chimie « verte » sont donc abondamment et directement financés par des fonds publics. Autre aubaine : le financement indirect par le biais de la politique agricole qui, grâce aux diverses subventions accordées à l’agriculture industrielle, maintient les prix des matières premières agricoles artificiellement bas, pour le plus grand profit des industriels.
L’attention portée par les acteurs économiques et politiques à la construction et à la diffusion d’un discours unanimiste en faveur du développement de la chimie « verte » relève elle-même d’une double entreprise de mystification.
Concernant le caractère prétendument « vert » des technologies mises en œuvre et des productions, les procédés industriels de bioraffinerie sont identiques à ceux de la pétrochimie (craquage). Comme la chimie du pétrole, la chimie verte est énergivore, dangereuse et rejette de nombreux polluants. Elle produit rigoureusement les mêmes molécules à l’usage des industries d’aval que la pétrochimie à partir du craquage du carbone. Seule la source de ce dernier change avec la substitution de la biomasse au pétrole. Ces molécules dites « plateformes » entrent dans la composition d’innombrables produits et matériaux dont on ne cesse de découvrir la toxicité pour l’homme et l’environnement (PVC, plastiques, fibres textiles...). Quant à la production de biomasse pour la bioraffinerie territorialisée, elle renforce un système de production agro-industriel dont les conséquences sont de plus en plus documentées et connues du public : appauvrissement et destruction des écosystèmes ; disparitions de nombreuses espèces animales et végétales ; destruction des sols ; contaminations de l’environnement, des productions agricoles et des humains par les molécules toxiques de la chimie agricole ; brevetage du vivant ; monopolisation de l’accès à la terre agricole ; etc.
Concernant le « développement territorial », l’étroite collusion entre le monde économique, le monde politique local, celui de la recherche publique et privée, aboutit à tracer des voies de « développement » exclusives et non débattues, à engager la destinée de territoires sur le long terme, en dehors de toute participation de leurs habitants. Les projets et décisions sont préparés dans le cadre de cénacles en dehors de toute légitimité démocratique. L’information destinée au public est soigneusement contrôlée et les processus de décision totalement opaques.

Vous avez aimé Bazancourt et le développement agricole champenois ? Vous allez adorer Vichy-Montpertuis !

Vichy, ce n’est pas seulement le Maréchal dont la ville s’est appliquée à faire disparaître toute trace du séjour. C’est aussi une ville thermale au charme désuet où les anciens coloniaux venaient soigner leur foie dans un cadre Second Empire. Après aménagement urbain conforme aux canons urbanistiques du tourisme thermal moderne, c’est désormais une ville plutôt tranquille où se côtoient d’aimables retraités, des curistes, des sportifs en réparation, des étudiants du monde entier... La ville des pastilles aussi, certes, mais surtout d’une ancienne industrie moins sexy : l’armement, longtemps premier employeur de l’agglomération. Cette industrie de l’armement achève de disparaître au début des années 2000. Il reste de ce passé industriel des chômeurs, des friches polluées jusqu’à l’os et classées Seveso, ce qui, dans le langage technocratique, signifie qu’elles sont vouées à l’accueil d’industries dangereuses et polluantes. Heureusement, Vichy a la chance de se trouver dans l’orbite d’une métropole d’avenir (toutes les métropoles le sont) : Clermont-Ferrand, son Bibendum, son biopôle (tiens, tiens...), son semencier Limagrain, son pôle bois, son université, ses têtes pensantes métropolitaines... Ces dernières ont pris l’habitude de se réunir en un conclave discret, le « conseil de développement du Grand-Clermont », associant sous la présidence d’un ancien président de l’Université, des politiques affairistes, le monde du big business et de la recherche académique, ce dernier toujours prêt à ramper pour quelques deniers et l’illusion de jouer dans la cour des grands. C’est au sein de cette éminente assemblée qu’a germé une idée lumineuse : implanter une bioraffinerie sur le site Seveso de Montpertuis aux portes de Vichy : 130 hectares de friches industrielles, propriété de l’État, avec possibilité d’extension à plusieurs centaines d’hectares qui n’attendent que d’être desservis par de nouvelles infrastructures routières surdimensionnées à la mesure des pots de vin escomptés par le monde politique local. Le complexe industriel serait alimenté en biomasse à partir de la forêt auvergnate et, peut-être, au-delà (forêt limousine) dans un rayon qui reste à déterminer. Il s’agit, dans ce rayon, d’intensifier l’exploitation industrielle de la forêt et de développer l’activité de sciage de façon à disposer d’une quantité suffisante de déchets utilisables comme matière première de la bioraffinerie.

Étymologie de « conclave » : pièce fermée à clé. De fait, black-out total sur le projet. Mais il reste possible d’en apprécier la logique en le situant dans son contexte :

Un contexte national et européen favorable du fait de l’engouement politique pour la chimie verte.
Un « écosystème » local associant le monde industriel (pôle bois, biopole, Limagrain, Michelin) et des centres de recherche publics et privés.
Un débouché prometteur : Michelin, dont les pneumatiques sont composés à 60 % de caoutchouc synthétique fabriqué à partir de produits issus de la pétrochimie, produits qui pourraient être « biosourcés ».
Une forêt auvergnate promise à une mise en coupe réglée par les ingénieurs forestiers pour devenir source de matière première (la bioraffinerie peut traiter tous les matériaux végétaux, en général d’origine agricole ou forestière). Techniciens et technocrates de l’extractivisme forestier ne cessent de déplorer la sous-productivité de la forêt auvergnate et l’impuissance ou l’inconséquence de ses petits propriétaires. Voici venue l’occasion d’une reprise en main.

Les meilleures idées finissant toujours par faire leur chemin, celle-ci ne tarda pas à parvenir aux oreilles des habitant.es qui n’étaient pas censé.es être dans la confidence. Réaction sous la forme d’une association « citoyenne » [2] et forcément « politique » puisque l’idée même du politique ne se rétrécie pas au cirque électoral. Devant des élus qui n’en croient pas leurs yeux, d’honorables citoyen.es vichyssois.es se rebiffent après une vie de votant.es sans histoires. Face à la morgue des élus, les habitants réalisent le mépris dont il font l’objet de la part du monde politico-affairiste. L’association citoyenne est un premier pas vers une réappropriation plus radicale du politique.
Les frondeur.ses agrègent des compétences expertes, des expériences d’anciennes luttes, des habitant.es réfractaires au consumérisme, des écolos et rescapé.es de l’écologie politique, des crypto-décroissant.e.s qui croyaient être les seul.e.s du genre, un universitaire dissident... En quelques années elles/ils ont produit un travail de documentation hors du commun dans l’indifférence des médias mainstream et pas encore parvenu aux médias spécialisés. Pourtant elles/ils mettent au jour une des plus grosses impostures du capitalisme politico-industriel : la chimie « verte ». Le projet est actuellement au stade des études de faisabilité technico-économiques et d’acceptabilité sociale. Face au black-out des élus et des technocrates, le premier objectif des habitants en lutte est d’obtenir des garanties dans le futur PLUI en voie d’élaboration. Dans le même temps l’association Danger Montpertuis poursuit son travail de veille pour mettre au jour la progression dissimulée du projet et mobiliser les habitants. Mais Vichy étant une petite ville et l’Auvergne une région peu peuplée, les habitant.e.s souhaitent partager leur lutte avec des habitant.e.s d’autres régions opposé.e.s à une exploitation industrielle des forêts au profit de complexes industriels polluants.

P.-S.
Pour un survol rapide du projet :
https://www.lejournaldesentreprises.com ... ojet-56073
Pour des informations détaillées :
http://www.montpertuis.info/

Notes

[1] http://www.faiteslepleindavenir.com/201 ... azancourt/

[2] http://www.montpertuis.info/


https://labogue.info/spip.php?article276
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Ecologie, écologique ?

Messagede bipbip » 02 Nov 2018, 20:31

Troquer le charbon pour la biomasse, la mauvaise idée du gouvernement

Le gouvernement s’est engagé à ce que plus aucune centrale à charbon ne fonctionne en France d’ici à 2022. Or, expliquent les auteurs de cette tribune, la tentation est forte de choisir la voie de la biomasse, une décision aux conséquences catastrophiques pour le climat et les forêts.

... https://reporterre.net/Troquer-le-charb ... uvernement
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Re: Ecologie, écologique ?

Messagede bipbip » 04 Nov 2018, 22:41

Pacte électrique breton et « modèle agroalimentaire »

Méthanisation et cogénération, de faux amis

On les présente souvent comme des « solutions » (plus ou moins) écolos, allant relativement dans le bon sens. En partie du pipeau : la méthanisation et la cogénération ne bousculent pas forcément le malsain ordre du monde énergétique. Illustration avec la Bretagne, où ces deux modes dits alternatifs de production d’énergie servent les puissants intérêts de l’industrie agroalimentaire.

... http://cqfd-journal.org/Methanisation-e ... eration-de
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Re: Ecologie, écologique ?

Messagede bipbip » 21 Jan 2019, 21:51

Pour 2019, Macron souhaite une « écologie industrielle », mais pas nous

« Le but premier de l’écologie industrielle n’est paradoxalement pas l’écologie : ce qui est en jeu ici, c’est bien l’idée de perpétuer coûte que coûte un système économique non viable et une production toujours plus grande. »

Nous avons, nous aussi, entendu les vœux qu’Emmanuel Macron a formulés lundi soir pour la nouvelle année 2019, même si on s’est demandé si cela valait la peine de déroger à la loi de sobriété qui interdit l’usage du poste de télévision. À vrai dire, on était bien trop curieux de le voir s’empêtrer dans ses contradictions pour ne pas écouter, car on se demandait un peu de quoi Macron allait pouvoir se flatter au sujet de l’écologie. L’année 2018, qui devait make the planet great again, fut au contraire l’année de toutes les défaites écologiques : projet Montagne d’Or en Guyane, autorisation pour Total d’importer de l’huile de palme pour la fabrication d’agrocarburants, autorisation du glyphosate pour quelques années encore, démission de Nicolas Hulot, absence des représentants français à la COP 24… Et depuis le 18 décembre, pour couronner cette année décidément très « verte », l’État français est maintenant poursuivi par quatre associations environnementales pour « inaction climatique » [1].

En marge d’un discours moralisateur qui ne tient pas compte du mouvement des Gilets jaunes et moins encore de ses revendications, quelques formulations heureuses ont été retenues, comme par exemple lorsqu’il est fait référence au « cours d’une mondialisation parfois incompréhensible », à un « système administratif devenu trop complexe et manquant de bienveillance » devant amener à « inventer de nouvelles manières de faire et d’être ensemble », ou encore, lorsqu’il s’agit de critiquer ouvertement « le capitalisme ultralibéral et financier, trop souvent guidé par le court-terme et l’avidité de quelques-uns ». Mais en fin de discours, tandis qu’il formule son troisième vœu pour l’année à venir, nous relevons une expression qui ne nous est pas familière et qui nous fait nous interroger sur le sens à accorder aux propos qui ont précédé : il s’agit de la mention d’une « écologie industrielle ».

Qu’est-ce qu’une écologie industrielle ? On se demande où le Président est allé chercher cette expression tandis qu’il ne manque pas d’oxymores plus répandus et tous plus inventifs les uns que les autres pour qualifier l’idée saugrenue d’une économie capitaliste respectueuse de l’environnement. Ainsi dans la lignée des expressions telles que « développement durable » ou « croissance verte », ou même, plus absurde encore, « capitalisme vert », voilà un autre terme qui vient s’ajouter au vocabulaire fantaisiste des gestionnaires et des décisionnaires. En réalité, le terme existe depuis la fin des années 1980 [2] et n’a pas été inventé pour l’occasion, quoi qu’il ne se soit pas encore répandu dans la sphère médiatique. On peut en trouver la définition suivante sur le site du Ministère de la transition écologique et solidaire : « L’écologie industrielle et territoriale (EIT) est un levier pour mobiliser les acteurs de terrain en faveur de la transition écologique. Elle se concrétise par la mise en commun volontaire de ressources par des acteurs économiques d’un territoire, en vue de les économiser ou d’en améliorer la productivité : partage d’infrastructures, d’équipements, de services, de matières… » [3]

S’appuyant sur le principe de l’économie circulaire, l’écologie industrielle a pour objectif de quantifier les flux de ressources (d’eau, d’énergie, de matière) dans le but d’optimiser leur utilisation. Il s’agit donc de donner les moyens aux entreprises de créer des liens entre elles afin qu’elles puissent s’échanger et se prêter ces différentes ressources, et à terme, de parvenir à une véritable synergie industrielle (ou « symbiose ») qui œuvre pour réduire l’impact environnemental.

... https://lundi.am/Pour-2019-Macron-souha ... s-pas-nous
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