Révolte populaire, gilets jaunes

Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede bipbip » 30 Nov 2018, 14:52

Appel à ne pas déserter - Récit d’un moment de solitude sur les Champs-Élysées
Romantiser le mouvement qui se construit serait une défaite. Par ce qu’il s’agit de s’organiser vite et efficacement, nous revenons sur une absence qui n’a pas sa place.
Après la journée de Samedi, les quelques un·e·s que nous étions à participer au mouvement sommes rentré·e·s avec un mélange de fascination et d’amertume. Prolongeant ce qui a déjà été décrit dans Lundi Matin la semaine dernière, le mouvement a confirmé sa puissance mobilisatrice, faisant preuve d’une détermination qui n’a rien à envier aux cortèges de tête les plus ambitieux. Alors que plusieurs comptes rendus et appels à se mobiliser avaient été relayés par les groupes de nos ami·e·s de l’ultra gauche, nous avions donc de bonnes raisons de penser que nous serions un certain nombre à être présent·e·s. Pourtant, nous nous cherchons sans succès, et nous sentons finalement très seul·e·s. Nous ne comprenons pas cette absence, et parce qu’il nous semble que le mouvement qui se crée n’est pas qu’une simple mobilisation appelée à mourir avec les vacances de Noël, parce que son ampleur implique non seulement un enjeu colossal, mais aussi une responsabilité de chacun·e·s d’entre nous de s’en saisir, nous désirions revenir sur notre expérience de la journée.
... https://paris-luttes.info/appel-a-ne-pa ... d-un-11136

Le 24 novembre, Paris s’est embrasé
Samedi, nous étions dans les émeutes qui ont opposé les gilets jaunes aux forces de l’ordre. Récit.
... https://paris-luttes.info/le-24-novembr ... rase-11138

LO

Augmentation générale des salaires, des pensions et des allocations !

« Peste brune », « séditieux » : sous prétexte qu’une minorité de voyous d’extrême droite étaient présents sur les Champs-Élysées le 24 novembre, voilà comment Castaner et Darmanin ont qualifié les manifestants de ce jour-là !

Toute la semaine, de nombreux travailleurs, retraités, chômeurs se sont retrouvés dans les rassemblements et barrages des gilets jaunes à travers le pays.

Du jeune salarié d’une fromagerie industrielle contraint de dépenser 400 euros de carburant sur une paie de 1 700 pour aller travailler, à l’auxiliaire de vie payée 900 euros, en passant par la retraitée dont la pension n’atteint pas les 1 000 euros mensuels et le couple au chômage dont la famille ne finit pas le mois sans les Restos du cœur, tous disent la même chose : ils n’en peuvent plus de se contenter de survivre. Ils ont décidé de se battre et ils ont raison !

Et que leur répond Macron ? Après avoir fait la leçon aux manifestants, il parle de mesures d’accompagnement et de la mise en place d’un Haut conseil pour le climat. « Ils nous parlent de fin du monde quand on leur parle de fin de mois », disait un manifestant, résumant le décalage entre les discours du gouvernement et les revendications des manifestants.

Si nous voulons que notre sort de salarié, d’ouvrier, d’employé, de soignant ou de cheminot change, il faut nous engouffrer dans la brèche en luttant sur nos lieux de travail, pour nos salaires. Parce que, si les prix augmentent, les salaires, eux, restent bloqués à des niveaux bien trop bas !

Les hausses à deux chiffres s’accumulent, pas seulement pour l’essence, mais pour le gaz, les mutuelles et la nourriture. Quel salaire, quelle pension de retraite, quels allocations et minima sociaux ont augmenté dans les mêmes proportions ? Même les primes de transport ou les indemnités de déplacement versées par les entreprises ne suivent pas.

Stopper cette dégringolade de notre niveau de vie, cela signifie engager le combat non seulement contre le gouvernement, mais aussi contre la classe capitaliste.

Aujourd’hui, tous condamnent Carlos Ghosn, le PDG de Renault et de Nissan-Mitsubishi au Japon, accusé d’avoir fraudé le fisc japonais pour un montant équivalent à plus de 60 millions d’euros.

Pourtant, les représentants de la classe capitaliste s’extasiaient devant ce « tueur de coûts » lorsqu’il décidait les milliers de licenciements, le blocage des salaires, l’augmentation des cadences, et qu’il permettait aux actionnaires du groupe de se partager cinq milliards d’euros pour la seule année 2017. Aux yeux des capitalistes, il était alors un capitaine d’industrie qui méritait ses 16 millions d’euros de rémunération pour 2017, alors que, pour les travailleurs, c’était depuis longtemps un ennemi juré. La politique antiouvrière du gouvernement lui est dictée par cette classe capitaliste.

Aujourd’hui, Macron recule en paroles sous la pression du mouvement. Si les travailleurs s’y mettaient sur leur terrain, le rapport de force serait multiplié.

Sur les barrages et les rassemblements des gilets jaunes, des manifestants évoquent Mai 68 pour dire ce qu’ils espèrent de leur mouvement. Mais ce qui a donné toute sa force à Mai 68, ce qui a permis l’augmentation de 35 % du smic et la hausse générale des salaires, c’est la grève générale qui a entraîné des millions de travailleurs. C’est ce rapport de force, imposé par la classe ouvrière se dressant ensemble contre le grand patronat, qui a permis de faire reculer la classe capitaliste et le gouvernement, au profit de tout le monde du travail.

Il n’y a pas d’autre voie pour les travailleurs, s’ils veulent défendre leur niveau de vie. Pour le monde du travail, il ne suffit pas de s’opposer au gouvernement et à ses taxes. Ce n’est pas un hasard si c’est un terrain sur lequel l’extrême droite se sent de jouer les contestataires proches du peuple : il ne cible pas la classe capitaliste.

Les travailleurs peuvent agir là où est leur force, là où ils peuvent se faire craindre, à la source des profits de cette classe : dans les entreprises. C’est leur travail qui fait tourner toute la société, c’est leur travail qui est à la base des fortunes immenses accumulées dans les poches d’une minorité de très riches.

Samedi 1er décembre, la CGT se joint à la manifestation annuelle contre le chômage et la précarité, pour les augmentations nécessaires au monde du travail. Il faut en être et y faire entendre nos exigences.

Pour notre survie, augmentation générale des salaires, des pensions et des minimas sociaux, qui doivent suivre l’évolution des prix !

Éditorial des bulletins d’entreprise du 26 novembre 2018

https://journal.lutte-ouvriere.org/2018 ... 15258.html

1er décembre : mettre les revendications des travailleurs à l’ordre du jour

Alors que les directions syndicales sont aux abonnés absents depuis le début du mouvement des gilets jaunes, la direction de la CGT s’est finalement décidée à proposer une action à l’ensemble des travailleurs.

Elle transforme la traditionnelle journée de manifestation annuelle contre le chômage du premier samedi de décembre en une journée de mobilisation sur les salaires, l’emploi et la justice sociale .

Si cette décision de la CGT amène davantage de travailleurs à exprimer leur colère, qu’ils aient ou pas un gilet jaune, on ne pourra que s’en réjouir.

Il est en effet urgent que les travailleurs s’engouffrent pleinement dans la brèche que le mouvement des gilets jaunes a ouverte sur la question du pouvoir d’achat, en mettant en avant leurs propres revendications, à commencer par les salaires. Si l’explosion des prix du gasoil a été le détonateur de la colère, ce sont tous les prix qui augmentent depuis des années, alors que les salaires, les pensions de retraite et les allocations chômage ont été gelés, quand ils n’ont pas baissé. Pour rattraper tout ce qui a été perdu, il faut donc une augmentation générale des salaires, des pensions et des allocations. Et, pour éviter de nouvelles pertes de pouvoir d’achat, il faut imposer qu’ils suivent l’augmentation réelle des prix.

La direction de la CGT s’est contentée d’appeler à une journée de manifestation, sans lendemain et sans aucun plan d’action pour la suite. En fait, elle cherche ainsi à se donner un alibi face au mécontentement légitime d’une partie de ses propres militants suite à son attitude envers le mouvement des gilets jaunes, qu’elle a réduit à tort au départ à une mobilisation de l’extrême droite.

Mais, pour les militants ouvriers, c’est l’occasion de préparer les travailleurs à une lutte déterminée, en les incitant à en discuter dès maintenant sur leurs lieux de travail. Lutte ouvrière appelle tous ses militants et sympathisants à participer le plus nombreux possible aux manifestations et aux grèves qui auront lieu le 1er décembre.

Arnaud LOUVET

https://journal.lutte-ouvriere.org/2018 ... 15261.html

NPA
Face au mouvement des Gilets Jaunes, le NPA persiste dans l’abstention et l’erreur !

Après le 24 novembre, la question est de savoir comment le mouvement ouvrier organisé va se positionner pour la prochaine échéance, le 1er décembre. Depuis plus de trois semaines, la Tendance Claire mène, avec d’autres composantes du NPA, une lutte au sein du NPA et de ses instances, dont le Comité Exécutif (CE), pour que le parti participe de plain-pied à la mobilisation des Gilets Jaunes, sur ses propres positions, mots d’ordres et dans une perspective anticapitaliste, pour y porter un autre contenu que les courants réactionnaires et fascisants qui y interviennent sur une base raciste, xénophobe, sexiste et homophobe, et qui cherchent à recruter et à gagner des voix pour les prochaines élections. Ces courants, il faut les combattre avec acharnement, mais il n’est pas possible de les combattre en nous contentant de rester sur le bord du chemin des Gilets Jaunes en nous grattant la tête ! C’est pourtant ce que persiste à faire la majorité de la direction du NPA.

Pourtant, nous savons que dans le NPA, de nombreux/ses militant.e.s souhaitent intervenir en solidarité avec la lutte des Gilets Jaunes et pour faire converger les luttes autour de leur combat. De nombreux/ses camarades s’activent dans leurs syndicats pour leur faire prendre des positions correctes, et on peut citer positive l’initiative des cheminot.e.s de l’inter-gares qui ont manifesté sur les Champs-Elysées samedi, parmi les Gilets Jaunes, mais sur leur propre base de classe. Récemment, deux membres du CPN appartenant à la PfU (plus grosse minorité du NPA) ont écrit un bon texte, qui va dans le sens de ce que préconise la Tendance Claire. La TC a la ferme conviction que si le parti décidait de se tourner vers les Gilets Jaunes pour soutenir leur lutte et l’enrichir de perspectives de classe, tout en cherchant à impulser des prises de position claires partout où il est présent dans le mouvement ouvrier, et notamment syndical, cela pourrait avoir une influence positive pour la suite du mouvement et l’implication globale du mouvement ouvrier autour de cette lutte. Il n’y pas de recette miracle pour intervenir dans ce mouvement, mais il existe des principes de base que nous devons respecter : ne pas se dissoudre dans le mouvement, mais ne pas non plus vouloir le caporaliser ; sous des formes multiples, dépendant du contexte local, développer tout ce qu'il y a de révolutionnaire dans le mouvement, et y combattre tout ce qu'il y a de réactionnaire.

Malheureusement, le tout dernier CE a été une nouvelle occasion manquée : une nouvelle fois, le NPA a choisi de se tenir à l’écart de ce mouvement social, en refusant majoritairement d’appeler aux actions des Gilets Jaunes le 1er décembre (et notamment à la manifestation des Champs-Elysées). Voici ci-dessous la proposition de communiqué que la Tendance Claire, avec d’autres, a proposé au CE, qui ne l’a pas discutée, et a fait majoritairement des choix opposés à celle-ci. De plus, et pire encore, les débats en AG que devrait organiser le parti sont remis à plus tard (après l’échéance du 1er décembre), alors que c’est maintenant qu’il faudrait agir.
PROPOSITION DE COMMUNIQUE FAITE AU CE DU 26/11

Face aux politiques antisociales et à l'arrogance de Macron et de son gouvernement, le NPA salue la ténacité et la détermination des Gilets Jaunes qui font face à une répression de plus en plus importante. Il soutient toutes les initiatives qui, au sein de ce mouvement, contribuent à en faire un mouvement qui s'organise sur des bases de classe, non racistes, non xénophobes, non sexistes, non homophobes, et écologistes. Nous pensons en particulier à l'appel de la zone portuaire de Saint Nazaire.

Le NPA appelle tou.te.s les militant.e.s et toutes les structures du mouvement ouvrier organisé, en particulier syndicales, à rejoindre la bataille, en cherchant à renforcer le mouvement des Gilets Jaunes plutôt qu'en lui opposant des initiatives concurrentes. En particulier, pour le 1er décembre, nous appelons à ce qu'elles prennent toutes leurs dispositions pour tenter d'infléchir la position de la direction confédérale de la CGT afin que celle-ci s'allie aux mobilisations contre Macron que préparent les Gilets Jaunes, en y intervenant sur une base de classe, favorable à tou.te.s les travailleurs/ses.

« L'acte 3 » de la mobilisation intitulée « Macron démissionne! » qui se profile est un rassemblement sur les Champs-Elysées samedi 1er décembre à 14h https://www.facebook.com/events/591420981275639/. Nous appelons à ce rassemblement, sur nos bases politiques, et nous chercherons à y faire converger un maximum de forces du mouvement ouvrier organisé.

Notre objectif est de faire converger les colères contre l'injustice de la politique du président des riches, non de les diviser. La mise en concurrence de nos luttes est un service rendu aux classes dirigeantes, à la droite et à l'extrême droite, nous devons la combattre de toutes nos forces en mettant à l'ordre du jour le mot d'ordre de la convergence des luttes.

La convergence entre les Gilets Jaunes et la manif contre les violences sexistes et sexuelles n'a malheureusement pas été possible à Paris, mais nous saluons le début de convergence avec des manifestations antisexistes comme on a pu le relever à Marseille, Montpellier, Tours, ou Nantes. Cela va tout à fait dans le bon sens.

Partout où nous sommes, nous soutiendrons et participerons aux initiatives auto-organisées.

Ce qui doit être mis à l'ordre du jour aujourd'hui selon nous, c'est un appel clair et net des directions syndicales à la grève de masse et au blocage de l'économie, en lien avec les Gilets Jaunes.


https://tendanceclaire.org/article.php?id=1481

Gilets jaunes et rouges ensemble pour gagner




Des convergences avec les gilets jaunes possibles : Pourquoi Martinez n’appelle-t-il pas à manifester à leurs côtés ?
Depuis quelques jours, sur fond de soulèvement populaire des gilets jaunes, ce qu’on ne peut nier c’est le changement de ton de Philippe Martinez. Pour autant, si localement, de nombreuses convergences entre gilets jaunes et gilets rouges ont été mises en pratique, il reste que Martinez n’appelle toujours pas à manifester ce 1er décembre sur les Champs Elysées aux côtés et en soutien aux gilets jaunes devenus premiers opposants à Macron.
... http://www.revolutionpermanente.fr/Des- ... manifester


Le Comité Adama appelle à manifester samedi 1er décembre aux cotés des gilets jaunes

"Nous appelons tous les habitant.es des quartiers populaires à venir massivement se battre pour leur dignité le samedi 1er décembre. Comme le font les habitants de La Réunion qui nous ont montré la voie."

Les quartiers populaires sont confrontés aux mêmes problématiques sociales que les territoires ruraux ou périurbain - dits "périphériques" - touchés par la politique ultra libérale de Macron.

Nous aussi nous habitons des territoires enclavés, même à proximité des grands centres urbains.
Nous aussi, habitant.es des quartiers populaires, nous travaillons le plus souvent dans les secteurs les plus précaires pour des salaires de misère.
Nous aussi nous devons parfois faire plusieurs heures de voiture pour nous rendre sur nos lieux de travail : dans des usines, dans des entrepôts, dans le nettoyage industriel ou encore dans le secteur de la sécurité. Pour beaucoup parmi nous, c'est aussi le chômage, qui atteint 40% dans certains quartiers.

À ces inégalités sociales, s'ajoutent le racisme, les humiliations quotidiennes et les violences policières. Violences policières auxquelles les gilets jaunes sont aussi confrontés aujourd'hui à leur tour. Après celui contre la loi Travail, c'est maintenant le mouvement des gilets jaunes qui connait cette répression.

Ne laissons pas le terrain à l'extrême-droite, et réaffirmons nos positions contre le racisme à l'intérieur du mouvement des gilets jaunes.
Faisons alliance à égalité, avec nos spécificités, contre le régime Macron qui détruit nos vies, et qui nous laisse agoniser chaque fin de mois pour parvenir à nourrir nos familles.
Nous appelons tous les habitant.es des quartiers populaires à venir massivement se battre pour leur dignité le samedi 1er décembre. Comme le font les habitants de La Réunion qui nous ont montré la voie.


https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/ ... ets-jaunes

La fête à Macron à République : une AG pour préparer la jonction avec les gilets jaunes
L'ensemble des secteurs sociaux étaient présents à République à l'AG organisée par le collectif la fête à Macron. Les prises de parole se sont succédé : Francois Ruffin, Frédéric Lordon, le comité Adama ou encore Anasse Kazib et Gael Quirante, mais aussi des chômeurs ou livreurs à vélo, avec en ligne de mire la construction d'un mouvement de convergence avec les gilets jaunes.
... http://www.revolutionpermanente.fr/La-f ... ets-jaunes
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede bipbip » 30 Nov 2018, 19:55

Le gilet jaune Éric Drouet a filmé et diffusé en direct la rencontre avec Rugy
La rencontre au ministère de la Transition écologique a été diffusée en direct sur Facebook.

C'était le souhait de la majorité des gilets jaunes. Sur les réseaux sociaux, beaucoup de ces Français en colère demandaient à ce que toute rencontre avec les décideurs soit filmée et diffusée en direct à la télévision. Éric Drouet, un des huit porte-parole du mouvement a exaucé leur vœu. Enfin presque.

... https://www.huffingtonpost.fr/2018/11/2 ... _23603263/




Gilets jaunes et gilets rouges: l'heure de la riposte est arrivée, par J. Chastaing

La jonction gilets jaunes/gilets rouges n'est pas loin de provoquer la panique tout autant au gouvernement que chez les patrons ou militants d'extrême droite.
La situation s’accélère.

La durée de la mobilisation des gilets jaunes qui en sont à leur dixième jour de lutte, leur détermination sur les Champs Elysées, le glissement progressif de leurs revendications sur un terrain de plus en plus social, SMIC, CSG, APL, salaires, retraites, pensions, emploi, contrats aidés... face à un gouvernement sourd, fait que certains d'entre eux se mettent à chercher des alliés du côté du mouvement ouvrier organisé.

Cela donne la dynamique du mouvement mais plus largement de la situation elle-même puisque de leur côté, de plus en plus de militants syndicalistes de base ou de structures, CGT comme Solidaires voire FO, appellent à la convergence ou l'unité des gilets jaunes et des gilets rouges dans les blocages ou de manière complémentaire par la grève ou encore en agissant ensemble le 1er décembre.

Ainsi six fédérations CGT et deux de Solidaires, plusieurs UD et un bon nombre d'UL, à ce jour appellent à soutenir, participer ou encore à faire grève en lien avec la mobilisation des gilets jaunes ; des dockers CGT participent à des blocages à Calais ; au Havre nombre de blocages se font ensemble ; à la Raffinerie de la Mède, ce sont les gilets jaunes qui viennent aider au blocage par la grève des militants CGT ; des gilets jaunes applaudissent le cortège des femmes du 24 novembre à Montpellier et bien d'autres jonctions moins médiatisées se font dans de nombreuses villes. De leur côté, des mouvements de lycéens, de degré divers, viennent apporter leur soutien aux gilets jaunes dans 28 villes lors de la semaine du lundi 19 au vendredi 23 novembre.

Le premier tournant global est venu de la direction de la CGT qui jusque là refusait de manifester avec les gilets jaunes pour ne pas se retrouver selon elle aux côtés de partis ou groupes d'extrême droite. Sous la pression des gilets jaunes et de sa base, le 26.11 elle a renoncé à se rendre à la rencontre du gouvernement du 27.11. Elle a donc renoncé – au moins momentanément - à sa politique de collaboration avec le gouvernement sous couvert de dialogue social pour appeler à la mobilisation du 1er décembre tout en précisant dans son communiqué que "quelle que soit la couleur du gilet nos revendications convergent."

Par ailleurs Solidaires explique que si dans un premier temps ils avaient été opposés à manifester aux côtés de militants d'extrême droite, ils ne pouvaient que constater la différence entre le mouvement social profond et l'instrumentalisation que voulaient en faire certains, en souhaitant au final une convergence jaune, verte, rouge...

Enfin un appel déjà large de syndicalistes a vu le jour le 27.11 pour que le mouvement ouvrier emboîte le pas à la colère exprimée par les gilets jaunes.

C'est un premier succès des gilets jaunes.

Cependant l'infléchissement de la politique des directions syndicales révèle un bien plus profond tournant dans la situation sociale.

Avant le 1er décembre

La détermination des gilets jaunes trouvant la sympathie de 80% de la population a exercé une très forte pression sur les salariés eux-mêmes et a redonné espoir et combativité à bien d'entre eux. Ainsi a-t-on pu assister à des grèves et débrayages provoqués par ce regain de mobilisation, chez PSA notamment comme on en n'avait pas vu depuis 1989 à l'usine de Mulhouse, mais aussi actuellement dans la chimie où le taux de grévistes dans la majorité des raffineries à l'appel de la CGT et de FO est très élevé, allant parfois jusqu'à 80%. Cette grève qui dure depuis le 21.11 dans la majorité des raffineries et dans plusieurs centres pétroliers, additionnée aux blocages des gilets jaunes, commence à avoir des effets sur les difficultés d'approvisionnement en carburants dans certaines régions. Cet effet pourrait être amplifié dans les jours qui viennent contribuant ainsi au renforcement du sentiment "c'est le moment" qui commence à se faire jour.

Par ailleurs, la CGT chimie veut à nouveau intensifier et élargir sa lutte le 29 novembre en même temps que la CGT Energie aura également une journée d'action ce jour-là, que les postiers du 92 tenteront peut-être à nouveau d'élargir leur grève à toute l'Ile de France et que les deux syndicats de lycéens UNL appellent les lycéens à la mobilisation les 29 et 30.11. Enfin des mobilisations régionales auront lieu à l'appel des UD CGT le 29.11 en Haute Garonne, dans le Gers et dans le Tarn et Garonne où dans ce dernier département l'UD CGT appelle à une grève générale illimitée à partir du 29.

Enfin, la situation extrêmement tendue continue à la Réunion avec une très forte mobilisation populaire appelée à résister à l'intervention de la gendarmerie et l'appel de l'UGT à la grève générale reconductible en Guyane complètent le tableau d'ensemble.

Le 1er décembre et après : un tournant ?

Enjeux, écueils et dangers

Cette ambiance nouvelle en train de se créer fait que beaucoup de militants espèrent que la mobilisation du 1er décembre, gilets jaunes et gilets rouges, sera un succès suffisamment important pour envisager une suite immédiate et ne pas se limiter à une journée d'action sans suite de plus. Ainsi voit-on un nombre inhabituel de militants syndicalistes se préparer dés maintenant à construire, organiser une suite d'autant que la seule suite qui circule pour le moment dans les tuyaux internes de la CGT serait le 3 février 2019.

Bien sûr, cela ne suffira peut-être pas pour que la jonction gilets jaunes/gilets rouges du 1er décembre soit totale.

L'opposition encore si proche des directions syndicales à se mobiliser aux côtés de ce qu'ils présentaient à tord comme un mouvement manipulé par l'extrême droite et le dégoût d'un certain nombre de militants contre les gestes et les déclarations racistes, sexistes ou homophobes de quelques gilets jaunes, développées et amplifiées à satiété par le gouvernement et la grande presse aux ordres, rendent les réticences ou les prudences encore très présentes.

Par ailleurs le comportement des directions syndicales rend les gilets jaunes méfiants, craignant une récupération.

Si tout ne sera probablement pas accompli le 1er décembre, le mouvement d'unité est amorcé et la pression à l'unité par la suite ne peut que s'amplifier avec d'autant plus de poids que la journée sera réussie.

Ainsi la marche vers un large mouvement d'ensemble, une grève générale à cours ou moyen terme, pourrait être amorcé dans les jours qui viennent.

Globalement, cette tendance à la jonction gilets jaunes/gilets rouges n'est pas loin de provoquer la panique tout autant au gouvernement que chez les patrons ou militants d'extrême droite engagés pour le moment dans le mouvement des gilets jaunes.

Ainsi a-t-on vu une pitoyable intervention de Macron le 27.11 complètement à côté de ce dont témoignent les gilets jaunes, ne sachant pas quoi proposer sinon d'intégrer des représentants des gilets jaunes aux côtés des patrons, des syndicalistes, des associations à des négociations de trois mois pour... quasi rien au final, en tout cas rien qui puisse répondre au cri de colère populaire dénonçant la misère dans la quelle le gouvernement et le patronat les enfonce.

Par ailleurs, on assiste à l'apparition d'une multiplication de porte-paroles auto-proclamés des gilets jaunes, presque tous patrons ou militants de droite ou d'extrême droite, tous pressés d'arrêter ce mouvement qui glisse vers le rouge et qui affiche de plus en plus des revendications ouvrières. Ce qui explique que tous se présentent comme les seuls porte-paroles du mouvement prêts à se précipiter pour les uns dans les négociations du gouvernement ou pour les autres de solliciter une rencontre avec le gouvernement afin de gagner une légitimité nationale, comme le collectif des 8. Leur but à tous est d'arrêter le mouvement.

On perçoit donc bien l'inquiétude des patrons dans cette précipitation à trouver des porte-paroles. Mais on voit aussi le calcul des militants d'extrême droite, qui pour réussir ne peuvent qu'espérer un échec de mouvement, un découragement des gilets jaunes afin qu'il soit alors possible à des démagogues populistes d'expliquer que cet échec est la faute des syndicats qui ne les ont pas soutenus parce qu'ils défendent exclusivement l'aristocratie ouvrière des CDI et fonctionnaires autour de l'unique question des salaires. Ainsi ces démagogues fascisants ou populistes pourraient alors proposer d'exprimer la force des gilets jaunes dans les urnes en créant un "vrai" parti des travailleurs français.

Leur précipitation au rôle de porte-parole exprime ce double calcul : freiner le glissement du mouvement vers le rouge et le récupérer dans les urnes contre la gauche.

Mais contre tous ces calculs, pour le moment, le mouvement continue et il le pourrait bien jusqu'à la période de Noël.

Il nous reste ce temps-là.

Il est alors de la responsabilité des militants ouvriers de tout faire pour que la convergences des gilets rouges et jaunes se fasse dés maintenant avant le 1er décembre, le 1er décembre et après le 1er décembre avec un agenda de luttes autour de revendications ouvrières incluant les salaires et le pouvoir d'achat mais qui ne s'y limitent pas et intègrent toutes les revendications des gilets jaunes qui sont aussi celles des gilets rouges, l'emploi, la protection sociale contre la maladie, la retraite, le chômage, la défense des services publics mais aussi représentent les "petits", petits artisans, commerçants, auto-entrepreneurs, travailleurs indépendants écrasés par le grand capital afin de reprendre globalement tout ce que Macron et les gouvernements avant lui nous ont volé à tous.

L'heure de la riposte est arrivée.

Construisons-là. Nous n'avons pas trop de temps.

https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/ ... -chastaing


La CGT et les gilets jaunes défileront côte à côte ce jeudi à Orléans
L'Union départementale CGT du Loiret et des gilets jaunes se sont rencontrés à la bourse du travail ce mercredi après-midi. Ils manifesteront ensemble à Orléans sur le thème des inégalités et de l'injustice mais aussi pour défendre leur pouvoir d'achat.
... https://www.francebleu.fr/infos/economi ... 1543421145

À Orléans, convergence entre militants syndicaux et gilets jaunes
Un appel de la CGT à manifester pour le pouvoir d’achat et le progrès social a rassemblé près de 600 personnes, dont de nombreux gilets jaunes venus de manière spontanée et autonome. L’une des toutes premières fois depuis le début du mouvement.
... https://www.humanite.fr/orleans-converg ... xtor=RSS-1


Gilets jaunes : Sud Aérien appelle à manifester le 1er décembre sur les Champs Élysées

Après l'appel des cheminots l'intergare, puis celui du comité Adama, c'est au tour du syndicat Sud Aérien d'appeler à manifester aux côtés des gilets jaunes ce 1er décembre sur les Champs Elysées. Il s'agit de la première organisation syndicale à appeler à manifester conjointement avec les gilets jaunes. Un appel qu'il s'agit de généraliser.

Nous sommes tous des gilets jaunes !

Tous et toutes dans la lutte dans nos entreprises, nos services, nos administrations, nos villes …

Tous et toutes dans la rue le 1er décembre sur les Champs Élysées

Ce 1er décembre nous serons dans la rue. Le gouvernement fait mine de ne pas bouger sauf à reculer sur des mesures qui ne nous satisfont pas. Pour nous, il sera important de soutenir les Gilets Jaunes et d’amener nos revendications. Les services publics, éducation, santé, justice, transports (des mesures radicales sont nécessaires pour un maillage du territoire par des transports en commun gratuits et de qualité) et les systèmes de solidarité, sécurité sociale, retraite, assurance chômage, sont financés par l’impôt et les cotisations sociales.

Sud Aérien y est attaché et en revendique le maintien.

Néanmoins, Sud Aérien revendique une politique fiscale juste qui fasse reposer les efforts contributifs en fonction des moyens. Ainsi, la progressivité doit être la règle. Les taxes doivent être limitées et ne pas peser sur le budget des plus modestes mais essentiellement sur les hauts revenus du capital.

Par ailleurs, Sud Aérien dénonce les exonérations fiscales dont bénéficient les entreprises et revendique une lutte véritable contre la fraude fiscale qui représente plusieurs dizaines de milliards d’euros chaque année.

Nous manifestons donc ce 1er décembre pour porter la justice sociale, la justice fiscale et la transition écologique aux côté des gilets jaunes.

Pour la justice fiscale, baisse des taxes sur les carburants, abandon de la flat taxe, abandon des mesures sur le CICE et rétablissement de l’ISF !

Pour l’égalité, de vraies mesures contre les discriminations, aucun travailleur n’est illégal, égalité des droits...

Pour un salaire minimum à 1700 € net, une augmentation de 400 € pour tous-tes, aucun revenu au-dessous du seuil de pauvreté, l’abandon de la hausse de la CSG sur les retraites...

Pour des services publics accessibles sur tout le territoire et à bas coûts...

Pour des transports publics gratuits dans les villes

Pour la transition écologique, soutien à la rénovation des logements, à des prix accessibles, bien isolés et économes en énergie, taxer uniquement n’est pas la solution, les plus gros pollueurs ne payent quasiment pas de taxe CO2…Il faut d’abord trouver les alternatives écologiques viables à des prix abordables. Pour cela il faut une forte ambition, développer la recherche et investir massivement dans la production en France de ces nouvelles technologies.

http://www.revolutionpermanente.fr/Gile ... ps-Elysees



L'UD CGT du Nord appelle à participer à toutes les initiatives de luttes le 1er Décembre 2018

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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede bipbip » 01 Déc 2018, 00:23

10ème jour de lutte chez les gilets jaunes à Montélimar
Malgré une météo catastrophique, la détermination des gilets jaunes sur Montélimar ne faiblit pas. Plusieurs milliers de personnes sont mobilisées, de jour comme de nuit, tournant au gré des disponibilités de chacun. Nos actions quotidiennes ont toutes l’objectif de dénoncer la politique injuste et destructrice de Macron, ne servant que les plus riches et nous condamnant à la précarité.

Ce n’est pas l’extrême droite qui tient les rênes !

Au début du mouvement, on a pu entendre que l’appel des gilets jaunes n’était qu’un truc d’extrême droite mais il s’agit bel et bien qu’un mouvement populaire large, qui rassemble toutes les couches de la société les plus attaquées par Macron. La solidarité et l’implication de chacun sur notre campement sont extrêmement fortes, que ce soit des automobilistes qui klaxonnent, nous donnent des vivres, de l’argent… ou des gilets jaunes qui apportent aussi nourriture, bois, tentes, bâches ou autre matériel… C’est ainsi que notre rond-point de l’A7 Montélimar-Sud est un véritable QG !

Notre objectif n’est évidemment pas de se cantonner à vivre sur ce rond-point mais bien d’avoir un lieu de rassemblement où nous pouvons discuter tous et toutes ensemble, déterminer nos revendications, nos actions et agir ensuite de manière coordonnée pour plus d’impact. Nous avons instauré des assemblées quotidiennes à 18h, où nous prenons toutes les décisions collectivement, ce qui ne laisse aucun espace à l’extrême droite.

Il va falloir durcir le ton

Nous avons levé les barrières de l’A7, bloqué le site d’Amazon et d’autres plate formes logistiques, bloqué Carrefour et l’ensemble de la zone commerciale… Toutes ces actions ont certainement entraîné un manque à gagner mais il semble évident aujourd’hui que cela ne suffit pas à faire reculer, voire tomber Macron comme la majorité des gilets jaunes le souhaite.

La défiance vis-à-vis des médias et des politiciens est très forte et pour beaucoup, les syndicats sont mis dans le même panier. Ils sont perçus comme des traîtres et des appareils qui cherchent à profiter de l’ampleur de la « vague gilet jaune ». La proposition de l’union locale de la CGT de faire une manifestation commune le 1er décembre a été vivement critiquée à notre dernière AG, pour finalement aboutir à « ceux qui veulent y aller n’ont qu’à le faire mais ce n’est pas un rapprochement officiel ». Pourtant, tout le monde s’accorde sur le fait que bloquer l’économie est nécessaire et que la grève générale est le seul moyen d’y parvenir .

Pour la suite du mouvement…

Nous avons un tract qui sera prêt demain, avec des revendications qui vont clairement au-delà des taxes sur les carburants : augmentation des revenus, partage du travail, répartition des richesses…

Il sera distribué massivement lors des filtrages pour continuer à rallier du monde au mouvement et clarifier tout ce que l’on peut entendre dans les médias sur ce que l’on demande.

Le manque de structuration du mouvement à une échelle large nous affaiblit et les discussions commencent sur comment dépasser cela. Des propositions d’actions coordonnées à l’échelle du département ou de la région émergent aussi.

La fatigue commence à se faire sentir et ce rythme ne pourra pas être tenu sur la longueur si la grève ne s’étend pas. C’est pourquoi, en tant que militant-e-s de la Gauche Révolutionnaire, nous tentons d’expliquer le rôle crucial des syndicalistes qui doivent mettre pression sur leur confédération pour qu’un réel appel à une grève totale soit fait rapidement.

http://www.gaucherevolutionnaire.fr/10e ... ontelimar/


Première "assemblée générale" des gilets jaunes de l'Yonne : des opérations "péages gratuits" envisagées ce samedi
Ce mercredi 28 novembre, les gilets jaunes de l'Yonne se sont donnés rendez-vous au marché couvert de l'Arquebuse, à Auxerre pour discuter de la suite à donner au mouvement.
Après douze journées de mobilisation, les gilets jaunes de l'Yonne se sont réunis ce mercredi 28 novembre au niveau du marché couvert de l'Arquebuse à Auxerre.
Plusieurs centaines de personnes étaient présentes, dès 20 heures, autour du même objectif : discuter de la suite à donner au mouvement.
... https://www.lyonne.fr/auxerre/social/tr ... en%20poche

Gilets jaunes et Gilets rouges bloquent Renault Cléon
Alors que des manifestations, blocages et actions continuent d’avoir lieu dans toute la France et même en Europe comme ici à Bruxelles, les gilets jaunes de la région rouennaise ont décidé de prêter main forte aux employés de Renault Cléon. Les salariés demandent la revalorisation des salaires.
Les blocages ont commencé vers 4h du matin ce vendredi 30 novembre, sur les huit accès de l’usine, empêchant les camions de sortir ou d’entrer.
... https://a-louest.info/Les-gilets-jaunes ... -cleon-612

Gilets Jaunes: le mouvement paralyse l’approvisionnement des magasins
Depuis une dizaine de jours, des gilets jaunes bloquent l’accès à certaines centrales d’achat. Conséquence : l’approvisionnement des magasins est fortement perturbé. La grande distribution a enregistré une baisse de son chiffre d’affaires de 35% le 17 novembre dernier, lors du début du mouvement.
https://www.bfmtv.com/mediaplayer/video ... 21414.html

Gilets jaunes: dans les quartiers populaires, le mouvement commence à fédérer
Alors qu'ils sont également concernés par les inégalités sociales, le mouvement des gilets jaunes ne semblent pas très présent dans les quartiers populaires. Mais cela pourrait changer.
https://www.youtube.com/watch?v=pDarNEpYDvE

France-débat. «Gilets jaunes: les Français adhèrent de plus en plus massivement au mouvement»
Plus les jours passent, plus l’adhésion des Français aux «gilets jaunes» progresse. 84 % des Français trouvent le mouvement justifié, selon notre enquête Odoxa-Dentsu Consulting réalisé avec Franceinfo. C’est 7 points de plus que lors de la dernière vague du 22 novembre, et 10 points de plus par rapport à la première mesure, du 16 novembre. «Ni les images de violences et de dégradations choquantes de ce week-end, ni surtout l’intervention d’Emmanuel Macron mardi n’ont permis d’atténuer le soutien au mouvement. Bien au contraire, il semble même que l’intervention d’Emmanuel Macron et ses annonces n’ont fait que renforcer la colère», analyse Gaël Sliman, le président d’Odoxa. Les sympathisants du Rassemblement national (96%) sont ceux qui soutiennent le plus les «gilets jaunes», suivis des Insoumis (92%) et des socialistes (90%). L’adhésion tombe à 77% chez les sympathisants Les Républicains. Les macronistes sont partagés: 50% trouvent le mouvement justifié, autant pensent le contraire.
... https://alencontre.org/europe/france/fr ... ement.html

Saint-Malo. Un gilet jaune porte plainte contre le gouvernement
Un membre du mouvement des Gilets jaunes de Saint-Malo a déposé une plainte ce lundi matin contre le Président de la République et le gouvernement. Il espère être imité par d’autres.
Les policiers n’avaient jamais connu une telle demande. Ce lundi 26 novembre, un représentant du mouvement des Gilets jaunes de Saint-Malo s’est présenté au commissariat de police de la ville pour porter plainte contre Emmanuel Macron et le gouvernement français. « Ils n’avaient jamais vu ça. Les policiers sont allés rechercher dans le code de la constitution pour voir si cela était possible », en rigole encore Loïc.
Devant la conformité de la demande, l’officier de police a enregistré la plainte pour « les faits de racket, dilapidation de l’argent public, préjudice moral et mise en danger de la vie d’autrui, violences volontaires avec arme, usage abusif de la force publique sur personne vulnérable, atteinte au droit de manifestation ».
... https://www.ouest-france.fr/bretagne/sa ... -clGx9_-Eg


Notre mobilisation ne doit pas nous être confisquée: Pour le contrôle total de la base sur les porte-paroles et les revendications !

C’est avec une certaine stupéfaction et indignation que bon nombre de personnes engagées dans la mobilisation des gilets jaunes a découvert lundi 26 novembre qu’un certain nombre de personnes s’étaient auto-désignés porte-parole des « gilets jaunes ».

Certes, le communiqué — semblant craindre des réactions hostile de la base —, prend beaucoup de précautions de langage, affirmant que les membres de la délégation « ne sont pas des leaders ni des décisionnaires, mais des messagers », qu’ils n’ont pas pour mission « de donner des ordres à l’ensemble des Gilets Jaunes », qu’ils n’en tireront aucun « profit de quelque nature que ce soit ».
Des « messagers » : porteurs de quel message, décidé où, comment et par qui ?

Admettons qu’il s’agisse bien de simples « messagers ». Un messager porte un message, émanant d’une personne ou d’un groupe, à d’autres personnes ou d’autres groupes. Donc qui a décidé du contenu du message en question ? Selon le petit groupe qui s’est auto-désigné organe « officiel » des Gilets Jaunes, il serait le fruit d’un sondage réalisé via Facebook, auquel auraient participé 30 000 personnes.

Voilà qui n’est pas sans poser pas mal de problèmes :

un sondage, cela suppose d’abord qu’un petit groupe a fait des propositions. De quel droit ? Au nom de qui ? Pourquoi telle proposition plutôt que telle autre ?
un sondage, ça exclut le débat, la confrontation des idées, la possibilité de se forger son avis après avoir entendu des arguments contradictoires
30 000 personnes, c’est très très peu par rapport aux centaines de milliers de personnes ayant participé à la mobilisation des gilets jaunes. Pourquoi 30 000 auraient-ils le droit de décider à la place de toutes celles et ceux qui se sont mobilisé-e-s ?
Pourquoi la voix des personnes pouvant aller cliquer sur Facebook pèserait plus que de celles et ceux occupé-e-s à tenir les barrages ou à aller bosser à leurs horaires de travail
Enfin, puisque tout passe par Facebook, quelle garantie peut-on même avoir que les personnes ayant cliqué sur telle ou telle réponse a réellement participé à la mobilisation ?

Le résultat est d’ailleurs pour le moins étrange. Alors que la grande majorité des Gilets Jaunes sont des ouvrier-e-s et des employé-e-s, des retraité-e-s pauvres, de petit-e-s fonctionnaires, on trouve dans la plateforme publiée des revendications typiquement patronales, comme la baisse des prétendues « charges » sociales, qui sont en fait une partie du salaire des travailleur-se-s… (pour un examen détaillé, cf. article ici).

La composition de la « délégation » n’est pas moins surprenante.
Une « délégation » étrangement déséquilibrée…

Sur les 8 « délégué-e-s » auto-désigné-e-s, on compte 4 entrepreneur-e-s, soit la moitié…. C’est une sureprésentation exceptionnelle, quand on sait que les salarié-e-s représentent environ 88% des actifs occupant un emploi en France. En clair, une délégation représentative de 9 personnes ne devrait pas comporter plus d’1 entrepreneur-e, pour 7 salarié-e-s et 1 personne privé-e d’emploi.

En outre, la délégation ne compte que 2 femmes sur 8 personnes au total. Y aurait-il seulement 25% de femmes dans la population active ? Et qu’on ne nous dise pas que les femmes ne participent pas activement à cette lutte. Bien au contraire, tout le monde a constaté qu’elles y sont à la pointe…

Quant à la composition « politique », car aucun citoyen-e n’est politiquement neutre, même s’il n’est pas encarté dans un mouvement politique précis, un seul membre de la délégation dit se sentir « plutôt de gauche ». Et le seul syndiqué de la « délégation » est un membre de l’appareil de la CFDT, syndicat notoirement proche du gouvernement et du patronat.
Pour une véritable coordination nationale, sur la base d’assemblées locales, à laquelle puisse participer tous celles et ceux qui sont engagé-e-s dans la mobilisation

Il n’est pas question de nous laisser déposséder de cette mobilisation. Nous n’avons pas fait autant d’effort pour organiser des barrages, manifester, nous organiser, pour qu’une poignée de personnes autoproclamé-e-s « nos messagers » décident à notre place.

Nous ne voulons pas davantage de la méthode du sondage pour fixer les revendications, mais des débats à la base, dans des réunions annoncées à l’avance, à laquelle tou-t-e-s puissent participer, et quand il y a désaccord, que cela soit tranché démocratiquement par un vote.

C’est pourquoi nous proposons à tout-e-s celles et ceux qui sont engagé-e-s dans ces mobilisations pour la suppression des augmentations des taxes sur l’essence, contre la vie chère, pour la hausse du pouvoir d’achat de constituer partout des comités permettant d’avoir ces débats, de définir les revendications, de désigner et de contrôler nos porte-parole, de nous structurer à l’échelle départementale et régionale.
Pour l’extension de la mobilisation, vers la grève générale

Ces comités seront aussi des instruments pour faire grossir notre mouvement en permettant d’y faire entrer de nouvelles et de nouveaux salarié-e-s, précaires, privé-e-s d’emploi, qui seront rassuré-e-s par le fait que tout y soit décidé par celles et ceux qui se mobilisent elles-mêmes et eux-mêmes.

Mais ce sera aussi un moyen de discuter ensemble les modalités d’action et d’organiser au mieux un dispositif efficace. Car l’intervention une fois de plus arrogante de Macron mardi à la télé l’a confirmé : le gouvernement ne va pas céder facilement.

Augmenter significativement le pouvoir d’achat des ouvrie-r-e-s et des employé-e-s, écrasé-e-s par les bas salaires, la précarité, les cadences infernales, redonner du travail à celles et ceux qui en ont été privé-e-s et jeté-e-s au chômage, permettre à celles et ceux qui ne touchent plus les minima sociaux de vivre un peu mieux grâce à leur augmentation massive, cela exigera de créer un rapport de forces inédit avec le gouvernement Macron et ses ami-e-s les patron-ne-s.

Car on ne pourra pas « infléchir » la politique du président des patrons et des riches. Pour balayer sa politique tournée contre les salarié-e-s, les privé-e-s d’emploi et les pauvres, il faudra le balayer, lui et son gouvernement tout entier.

Cela pose la question de la grève générale. C’est comme ça que les salarié-e-s ont gagné 2 semaines congés payés en 1936 malgré les protestations des patron-ne-s. C’est aussi comme ça qu’en mai 1968 ont été obtenues des hausses de salaire massives. Enfin, c’est en conduisant le pays au bord de la grève générale, en 2006, qu’on a pu empêcher De Villepin d’imposer à toutes et tous la précarité du CPE (Contrat Première Embauche).

https://tendanceclaire.org/article.php?id=1482
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede bipbip » 01 Déc 2018, 00:46

Zéro SDF, retraites, salaire maximum... Découvrez la liste des revendications des "gilets jaunes"

Le mouvement a envoyé aux médias et aux députés un communiqué comprenant une quarantaine de revendications, jeudi.

Les revendications des "gilets jaunes" dépassent désormais officiellement la seule question des prix du carburant. Dans un long communiqué envoyé aux médias et aux députés, jeudi 29 novembre, la délégation du mouvement liste une série de revendications qu'il souhaite voir appliquées.

"Députés de France, nous vous faisons part des directives du peuple pour que vous les transposiez en loi (...). Obéissez à la volonté du peuple. Faites appliquer ces directives", écrivent les "gilets jaunes".

Augmentation du smic à 1 300 euros net, retour à la retraite à 60 ans ou abandon du prélèvement à la source... La liste comprend de nombreuses mesures sociales, mais également des mesures concernant les transports, comme la fin de la hausse des taxes sur le carburant et la mise en place d'une taxe sur le fuel maritime et le kérosène. Voici cette liste non exhaustive de revendications :

• Zéro SDF : URGENT.

• Davantage de progressivité dans l'impôt sur le revenu, c'est-à-dire davantage de tranches.

• Smic à 1 300 euros net.

• Favoriser les petits commerces des villages et centres-villes. Cesser la construction des grosses zones commerciales autour des grandes villes qui tuent le petit commerce et davantage de parkings gratuits dans les centres-villes.

• Grand plan d'Isolation des logements pour faire de l'écologie en faisant faire des économies aux ménages.

• Impôts : que les GROS (MacDo, Google, Amazon, Carrefour...) payent GROS et que les petits (artisans, TPE PME) payent petit.

• Même système de Sécurité sociale pour tous (y compris artisans et autoentrepreneurs). Fin du RSI.

• Le système de retraite doit demeurer solidaire et donc socialisé. Pas de retraite à points.

• Fin de la hausse des taxes sur le carburant.

• Pas de retraite en dessous de 1 200 euros.

• Tout représentant élu aura le droit au salaire médian. Ses frais de transports seront surveillés et remboursés s’ils sont justifiés. Droit au ticket restaurant et au chèque-vacances.

• Les salaires de tous les Français ainsi que les retraites et les allocations doivent être indexés à l'inflation.

• Protéger l'industrie française : interdire les délocalisations. Protéger notre industrie, c'est protéger notre savoir-faire et nos emplois.

• Fin du travail détaché. Il est anormal qu'une personne qui travaille sur le territoire français ne bénéficie pas du même salaire et des même droits. Toute personne étant autorisée à travailler sur le territoire français doit être à égalité avec un citoyen français et son employeur doit cotiser à la même hauteur qu'un employeur français.

• Pour la sécurité de l'emploi : limiter davantage le nombre de CDD pour les grosses entreprises. Nous voulons plus de CDI.

• Fin du CICE. Utilisation de cet argent pour le lancement d'une industrie française de la voiture à hydrogène (qui est véritablement écologique, contrairement à la voiture électrique.)

• Fin de la politique d'austérité. On cesse de rembourser les intérêts de la dette qui sont déclarés illégitimes et on commence à rembourser la dette sans prendre l'argent des pauvres et des moins pauvres, mais en allant chercher les 80 milliards de fraude fiscale.

• Que les causes des migrations forcées soient traitées.

• Que les demandeurs d'asile soient bien traités. Nous leur devons le logement, la sécurité, l'alimentation ainsi que l'éducation pour les mineurs. Travaillez avec l'ONU pour que des camps d'accueil soient ouverts dans de nombreux pays du monde, dans l'attente du résultat de la demande d'asile.

• Que les déboutés du droit d'asile soient reconduits dans leur pays d'origine.

• Qu'une réelle politique d'intégration soit mise en œuvre. Vivre en France implique de devenir français (cours de langue française, cours d'histoire de France et cours d'éducation civique avec une certification à la fin du parcours).

• Salaire maximum fixé à 15 000 euros.

• Que des emplois soient crées pour les chômeurs.

• Augmentation des allocations handicapés.

• Limitation des loyers. Davantage de logement à loyers modérés (notamment pour les étudiants et les travailleurs précaires).

• Interdiction de vendre les biens appartenant à la France (barrage, aéroport…)

• Moyens conséquents accordés à la justice, à la police, à la gendarmerie et à l’armée. Que les heures supplémentaires des forces de l’ordre soient payées ou récupérées.

• L'intégralité de l'argent gagné par les péages des autoroutes devra servir à l'entretien des autoroutes et routes de France ainsi qu'à la sécurité routière.

• Le prix du gaz et l’électricité ayant augmenté depuis qu'il y a eu privatisation, nous voulons qu'ils redeviennent publics et que les prix baissent de manière conséquente.

• Fin immédiate de la fermeture des petites lignes, des bureaux de poste, des écoles et des maternités.

• Apportons du bien-être à nos personnes âgées. Interdiction de faire de l'argent sur les personnes âgées. L'or gris, c'est fini. L'ère du bien-être gris commence.

• Maximum 25 élèves par classe de la maternelle à la terminale.

• Des moyens conséquents apportés à la psychiatrie.

• Le référendum populaire doit entrer dans la Constitution. Création d'un site lisible et efficace, encadré par un organisme indépendant de contrôle où les gens pourront faire une proposition de loi. Si cette proposition de loi obtient 700 000 signatures alors cette proposition de loi devra être discutée, complétée, amendée par l'Assemblée nationale qui aura l'obligation, (un an jour pour jour après l'obtention des 700 000 signatures) de la soumettre au vote de l'intégralité des Français.

• Retour à un mandat de 7 ans pour le président de la République. L’élection des députés deux ans après l'élection du président de la République permettait d'envoyer un signal positif ou négatif au président de la République concernant sa politique. Cela participait donc à faire entendre la voix du peuple.)

• Retraite à 60 ans et pour toutes les personnes ayant travaillé dans un métier usant le corps (maçon ou désosseur par exemple) droit à la retraite à 55 ans.

• Un enfant de 6 ans ne se gardant pas seul, continuation du système des aides PAJEMPLOI jusqu’à ce que l’enfant ait 10 ans.

• Favoriser le transport de marchandises par la voie ferrée.

• Pas de prélèvement à la source.

• Fin des indemnités présidentielles à vie.

• Interdiction de faire payer aux commerçants une taxe lorsque leurs clients utilisent la carte bleue. Taxe sur le fuel maritime et le kérosène.


https://www.francetvinfo.fr/economie/tr ... gvAJF4HV9k

Ouille
• Que les déboutés du droit d'asile soient reconduits dans leur pays d'origine.

• Qu'une réelle politique d'intégration soit mise en œuvre. Vivre en France implique de devenir français (cours de langue française, cours d'histoire de France et cours d'éducation civique avec une certification à la fin du parcours).

• Moyens conséquents accordés à la justice, à la police, à la gendarmerie et à l’armée. Que les heures supplémentaires des forces de l’ordre soient payées ou récupérées.



Ce lundi, Marine le Pen se réaffirme contre la hausse du SMIC, une des principales revendications des gilets jaunes
Ce lundi matin, face à Bourdin, Marine Le Pen a eu au moins le mérite de la constance. Sur fond de soulèvement des gilets jaunes sur la question du pouvoir d'achat, la présidente du Rassemblement National a réaffirmé une nouvelle fois son opposition à la hausse du SMIC.
Ce lundi matin, face à Bourdin, Marine Le Pen a eu au moins le mérite de la constance. Sur fond de soulèvement des gilets jaunes sur la question du pouvoir d’achat, la présidente du Rassemblement National a réaffirmé une nouvelle fois son opposition à la hausse du SMIC. Si on n’en attendait pas moins de cet ennemi du monde du travail et de la jeunesse, on peut cependant noter le numéro d’équilibriste de celle qui dit "soutenir" les gilets jaunes mobilisés essentiellement sur la question du pouvoir d’achat.
Oui, Le Pen au pouvoir, ce serait aussi des attaques contre le SMIC et le pouvoir d’achat des plus précaires.
... http://www.revolutionpermanente.fr/Ce-l ... ations-des
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede bipbip » 01 Déc 2018, 03:38

Avec les Gilets Jaunes - Aux militant·e·s des luttes pour l’émancipation

Cela fait des années que nous entendons dans nos manifs « Ou alors ça va péter ». Il se peut bien que les Gilets jaunes ramènent enfin l’espoir que cela puisse péter. Et pas seulement sur la plus belle avenue du monde. Et déjà cet acquis : une bien probable mise en sourdine de l’arrogance d’un pouvoir à la solde des classes les plus favorisées. Avant de peut-être prendre congé.

Tout ce qui bouge n’est pas rouge fut ma première pensée à l’annonce d’un mouvement de Gilets Jaunes (GJ).
Comme d’autres mobilisé.e.s à l’occasion des appels de gauche, j’accordais cette fois-ci peu de crédit à ce début de mouvement « citoyen » dont l’emblème du gilet jaune suffisait à discréditer ce qui allait se produire.
La poursuite des actions des GJ les jours qui ont suivi la journée du 17 novembre a eu raison de mes présupposés initiaux.
Mes questionnements ont trouvé quelques éléments de réponse lors de rencontres réalisées aux cours de rendez-vous des GJ et de discussions avec quelques « camarades » de gauche sceptiques face à ce mouvement.
Les lignes suivantes exposeront quelques points aveugles de ces derniers depuis mes premiers pas parmi les Gilets jaunes.

#1 : Se mobiliser contre une taxe sur l’essence est un prétexte d’automobiliste individualiste

Il m’est rapidement apparu comme une évidence qu’il était question de bien plus que cela. Parler de la goutte d’essence qui a fait déborder le plein de colère me paraît déjà plus proche de ce qui a motivé la mobilisation de militants improvisés.

Lors des rendez-vous des GJ durant lesquels des inconnu.e.s s’abordent pour parler de politique, certaines évidences semblent partagées : l’injustice fiscale, l’accaparement des richesses par quelques un.e.s, l’appauvrissement des classes populaires et la dénonciation d’une élite dirigeante coupée des réalités et besoins du peuple.
Des énoncés tel qu’ont pu en produire les nuits-deboutistes, eux-mêmes précédés d’invariants de gauche.
A quelque chose prêt que cette fois-ci, le discours et les actes prennent corps simultanément.
Une certaine lucidité s’empare de chacun.e.
On parle de ses fins de mois difficiles, de ces salaires qui garantissent à peine la survie. On n’y parle pas seulement de soi.
Il émerge pour certain.e.s un véritable sentiment d’appartenance à cette classe sacrifiée au nom de l’économie. La colère semble d’autant plus profonde que les années de sacrifices ne se comptent même plus. Sacrifices qui n’auront jusqu’à présent pas sorti le pays et encore moins le monde de ses misères.

Aussi une certaine radicalité dans la volonté d’agir s’affirme dès lors qu’il s’agit de ne plus simplement accepter le cours des choses. Un sentiment partagé de ne plus rien avoir à perdre face à l’arrogance d’un pouvoir soude ces communautés de lutte ralliées sous un gilet jaune. L’objectivation des conditions de vie matérielle corrélée à la subjectivation d’une condition partagée de sacrifié-e-s par le pouvoir et pour l’économie constituent les prémices d’un combat par et pour une classe.
Retenons aussi de l’histoire que les épisodes révolutionnaires de 1789, 1917, en passant par le récent « Printemps arabe », ont en commun d’avoir eu pour facteurs déclencheurs des revendications liées à la subsistance et la contestation de la légitimité du pouvoir en place.

#2 : Où sont les gilets jaunes pendant que nous luttons habituellement ?

Si certain.e.s prennent part à un combat politique pour la première fois, d’autres figurent parmi les habitué.e.s des défilés syndicaux. Hormis une simple vue d’esprit rien ne permet réellement d’établir une ligne infranchissable entre les Gilets jaunes et les autres familiers des mobilisations sociales.

L’orientation de ce mouvement s’inscrit en revanche dans la discontinuité des luttes sociales des années constitutives à l’affaiblissement du syndicalisme de lutte face à l’offensive d’un capitalisme débridé. L’impuissance actuelle des syndicats est un constat partagé par la grande majorité d’entre nous.

Qui des présent.e.s à chaque appel à défiler contre une énième mesure en défaveur des travailleurs.euses, des classes populaires ou des services publics pensent réellement que le gouvernement va nous entendre ? Qui pense sincèrement encore qu’en étant plus nombreu.x.ses à la prochaine manif le gouvernement pliera enfin ?
Pourtant il y a des grèves, des blocages économiques, des solidarités en actes et de la bravoure du côté du cortège de tête. Mais tout cela n’entame en rien la détermination des gouvernements successifs à faire payer à la population la crise structurelle du capitalisme.
Ces moments passent pour de simples « grognes sociales », sous la houlette de syndicats dont les multiples trahisons ont déjà eu raison de leur crédibilité à changer le cours des choses. Pourtant l’engagement de participant.e.s aux luttes émancipatrices parmi les GJ pourrait être décisif si l’offensive en cours devait atteindre un point de basculement.
Les dernières mobilisations contre la loi travail ont rappelé l’intransigeance du pouvoir prompt à étouffer la moindre contestation par son arsenal répressif.
L’intervention des Gilets jaunes, spontanée, décentralisée, organisée à la base et déterminée dans l’action confère une réelle indiscipline au mouvement face à un pouvoir coutumier des tables de négociation avec les « partenaires sociaux ».

Et s’ils.elles étaient malgré tout considéré.e.s comme les grands absents de nos luttes passées, il se peut bien que c’étaient eux.elles que nous attendions.

# 3 : Ces Gilets jaunes n’ont pas vraiment de conscience politique

Ce préjugé induirait que la pensée et l’acte politique seraient réservés à quelques un.e.s, plus éclairé.e.s que d’autres. La politique est l’affaire de n’importe qui. Dès lors qu’un individu conteste ses conditions de vie, il se situe déjà dans le politique. Passer à l’action politique à l’occasion de blocages réalisés contre l’Etat et l’ordre de l’économie, c’est avoir conscientisé en amont la nécessité de s’opposer à une attaque de plus menée par la classe dirigeante.

Le slogan « Macron démission » suffit à révéler jusqu’où peut conduire la plus noble conscience politique.

Accumuler de la théorie critique ne suffit pas. Si elle peut éclairer l’action, elle n’en est pas l’interrupteur.

# 4 : Ils-elles se battent pour leur pouvoir d’achat et ils-elles n’ont rien à carrer de l’écologie

Tenir pour responsable le consommateur du désastre écologique, c’est oublier l’essentiel : la pollution est induite par la production de ce que nous consommons. Et le capitalisme induit de polluer toujours plus.
Le soucis de la question écologique est aujourd’hui largement répandu, que l’on soit Gilet jaune ou pas encore.

Au cours des rassemblements des Gilets, le bon sens écologique est manifeste : « qu’ils développent les transports en commun ! », « combien de lignes de train supprimées ? », « ils viennent nous parler d’écologie alors qu’ils n’ont pas interdit le glyphosate ! », « certaines années Total ne paie même pas l’impôt sur les sociétés en France ! ». Refuser le fardeau financier de l’écologie quand on peine déjà à joindre les 2 bouts, relève d’une louable conception de la justice fiscale.
Aussi, si le pouvoir d’achat figure parmi les énoncés, les témoignages laissent entendre qu’il s’agit avant tout de pouvoir vivre dignement et de s’octroyer quelques loisirs. Vivre et ne pas seulement survivre.
Assurément nous sommes loin de désirs consuméristes ou du pouvoir de nuisance de ces riches qui polluent la planète.

# 5 : Je ne m’associerai pas à ce mouvement aux relents nationalistes et aux gestes xénophobes

Que de tels gestes xénophobes du fait d’une minorité aient lieu, devraient motiver n’importe quel.le anti-fasciste à rejoindre cet espace de composition politique afin de combattre les paroles et les actes les plus détestables. La même motivation devrait animer l’anti-sexisme dans ce moment rendant possible l’écho de nos luttes spécifiques.
Ma participation à ce mouvement devait-elle être remise en cause par la présence du drapeau français et de la Marseillaise, symboles rances de la République, davantage associés aux courants conservateurs qu’à ceux de l’émancipation ?

Lors de l’action de péage gratuit à la Gravelle rassemblant environ 300 personnes, un drapeau français était ponctuellement visible.

Si cela peut en effrayer quelques un.e.s, la victoire de la Coupe du monde 2018 leur a sans doute fait penser à une insurrection de nationalistes.

Et si la Marseillaise a été entonnée à l’occasion de l’opération « péage gratuit » à la Gravelle, le seul tract diffusé ce jour-là était Le chant des partisans dédié à Macron.

***

Cela fait des années que nous entendons dans nos manifs « Ou alors ça va péter ». Il se peut bien que les Gilets jaunes ramènent enfin l’espoir que cela puisse péter. Et pas seulement sur la plus belle avenue du monde. Et déjà cet acquis : une bien probable mise en sourdine de l’arrogance d’un pouvoir à la solde des classes les plus favorisées. Avant de peut-être prendre congé.

Un Gilet Jaune


https://expansive.info/Avec-les-Gilets- ... ation-1301


Collectif Alternative Libertaire Bruxelles - Pour des gilets rouges et noirs

Par Léon (AL Liège)

Depuis déjà quelques jours, les gilets jaunes font couler énormément d’encre sur eux/elles et cela pour de plus ou moins bonnes raisons.

Ils/elles sont tantôt décrit·e·s comme des réacs racistes, sexistes et homophobes (et cela à cause de plusieurs évènements révoltants survenus surtout en France), tantôt comme des « casseur·euse·s » violent·e·s qui s’opposent aux forces de l’ordre ou tantôt encore comme des citoyennistes pacifistes à la ligne politique floue.

Alors qui sont vraiment les gilets-jaunes ? Personnellement, plutôt que de me fier aux médias dominants, j’ai préféré me mêler au mouvement (auquel je prends déjà part depuis quelques jours). ----

Cependant, il faut d’abord se poser la question des raisons qui ont poussé à cette mobilisation : c’est-à-dire une augmentation du prix du carburant. Pour beaucoup, cela peut paraître ridicule (surtout dans un contexte de casse continue de nos conquêtes sociales) mais à y regarder de plus près, les choses sont plus complexes. Tout d’abord, énormément de personnes sont dans l’obligation d’utiliser très fréquemment (et pour de longues distances) leur voiture. On peut penser en l’occurrence aux personnes qui vivent à la campagne ou à celles qui travaillent loin de leur domicile (et pour beaucoup, il est clair que les transports en commun offrent de moins en moins une alternative suffisante). En bref, pour énormément de personnes, il s’agit d’un énième coup dur au porte-feuille (et visiblement, il s’agit du coup de trop). ----

Directement, sur les réseaux sociaux, des appels à se mobiliser ont été lancés (comme en France) et force est de constater qu’ils ont été suivis ! A Feluy, à Sclessin, à Wandre, à Erquellines, à Wierde ou encore à Tertre, des groupes s’organisent spontanément sur les réseaux sociaux et se relayent de jour comme de nuit pour bloquer l’accès aux dépôts (en prenant parfois part à d’autres actions comme des barrages filtrants sur les autoroutes).

Très vite (presque directement en fait), la colère ne se cristallise plus uniquement sur la question du prix du carburant mais plutôt sur la baisse du pouvoir d’achat en général (d’ailleurs, c’est quelque chose qui revient souvent dans les discussions que j’ai pendant les blocages, cette fameuse « goutte d’eau qui a fait déborder le vase »).

Au début, le mouvement est plutôt pacifiste et citoyenniste. On y retrouve des personnes de toutes les classes sociales : du/de la petit·e patron·ne à l’ouvrier·e en passant par le/la travailleur·euse sans emploi ou encore le/la cadre moyen·ne. Cependant, il est important de noter que la majeure partie des personnes présentes font quand même partie de la classe des travailleur·euse·s et des précaires (qui est évidemment la plus durement toucher par les mesures autoritaires ainsi que par ces nouvelles taxes). D’ailleurs, j’entends assez souvent une grande indignation à l’encontre du gouvernement et du fait que ce dernier est à la solde des plus nanti·e·s (au détriment des travailleur·euse·s). Alors, même si la colère est bien présente, il est encore difficile de savoir où va le mouvement (faute d’homogénéité, de politisation et d’organisation mais cela pourrait très vite changer).

D’ailleurs, lors des blocages, on constate déjà des cassures et des évolutions dans le mouvement. Tout d’abord, il y a régulièrement des désaccords sur les méthodes à employer dans la lutte : certain·e·s veulent respecter les règles et d’autres préfèrent une rupture nette, quitte à employer des méthodes plus dures, voir illégales. Personnellement, j’ai la certitude que si le mouvement décide de rester dans les clous, il est condamné à sa perte (car les huissier·e·s et les flics viennent empêcher, de plus en plus souvent, les blocages dans la journée comme dans la nuit).

Toujours dans la même idée, il y a énormément de discussion autour du rôle de la police. Certain·e·s ont encore beaucoup de sympathie pour ces dernièr·e·s (j’entends assez souvent l’argument qui dit « oui, mais c’est des travailleur·euse·s comme nous et eux/elles aussi subissent l’austérité »). D’autres, par contre, s’ils/elles ne sont pas forcément en rupture totale avec les forces de l’ordre, sont choqué·e·s et en colère de voir la police matraquer (ou arrêter arbitrairement) d’autres gilets-jaunes et continuer à lever leur blocage. Manifestement, beaucoup ne comprennent pas encore exactement que la police rempli justement son rôle et que son rôle est antagoniste aux intérêts de notre classe et que par conséquent, ils/elles sont les ennemis naturel·e·s de tout mouvement social (mais les flics, à coup de matraque et d’auto-pompe, clarifient doucement la chose).

En bref, si on devait définir les gilets-jaunes, on pourrait dire qu’il s’agit d’un mouvement social spontané extrêmement hétérogène dont la ligne politique (et idéologique) ainsi que les revendications sont assez floues. Cependant, j’aimerais bien ne pas arrêter mon compte-rendu à cela et justement plaider pour cette cause.

Tout d’abord, même si pas mal d’éléments réactionnaires sont présents dans le mouvement, ce dernier est à l’image de notre société. C’est certain que dans le contexte présent, il y a du sexisme, du racisme et de l’homophobie dans la classe des travailleur·euse·s et des précaires mais c’est justement d’autant plus important de participer à ce mouvement afin d’y amener des éléments de féminismes, d’anti-racisme, d’anti-fascisme, d’anti-capitalisme, etc.

Ensuite, même si j’ai vu, essentiellement sur les réseaux sociaux, des choses moches (comme ce groupe de gilets-jaune, qui en France, a arrêter un camion qui transportait des migrants pour les livrer à la police), on ne peut pas l’imputer au mouvement en tant que tel (car il n’est ni homogène, ni organisé, ni centralisé). Au-delà de ça, j’ai aussi assister à de très beaux actes de solidarité lors des blocages : des gens qui se relayent pour nous amener de la nourriture et des boissons chaudes ainsi que des palettes et des pneus pour tenir nos barricades, des habitant·e·s du quartier nous apporter du thé ou de la soupe et des mots de soutien, des jeunes du coin, parfois eux aussi racisé·e·s (et justement en colère contre une police qui les stigmatise) venir se mêler au mouvement.

Bref, il s’agit d’un mouvement de colère légitime qu’on doit absolument, je pense, soutenir. Qu’il soit désorganisé, qu’il y ait des éléments réactionnaires ou autre devrait justement nous motiver d’autant plus à le rejoindre afin d’amener à certaines discussions importantes autour des valeurs et des pratiques du mouvement (et cela justement afin de parer certains éléments réactionnaires). Si on continue de le snober comme on le fait, on laisse un boulevard à la droite et à l’extrême droite pour le récupérer (pour l’exemple, Nation a dans un premier temps mépriser le mouvement pour finalement décider d’y apporter son soutien ainsi que ses idées puantes et réactionnaires). De plus, le danger de ce rapprochement des fascistes est d’autant plus important dans une situation de désorganisation et de flou idéologique (car actuellement, lors des blocages, il s’agit encore souvent du règne de la grande-gueule et des chef·fe·s autoproclamé·e·s).

Par contre, il est sur que si ce mouvement veut survivre, il devra s’organiser et se structurer démocratiquement (comme en France où dans plusieurs endroits des assemblées générales ont eu lieu et des groupes ont commencer à se structurer). Il est aussi certain que si on veut voir ce mouvement aller dans le bon sens, il devra éliminer ses éléments les plus réactionnaires en clarifiant sa ligne idéologique et politique (et ça, on peut y aider en entrant dans la lutte et en amenant une solidarité effective entre la gauche et le mouvement).

En réalité, ce mouvement est extrêmement important et il s’agit de voir la force et l’intensité qu’il a pris en quelques jours pour s’en rendre compte. Il s’agit actuellement d’un débordement de colère à l’état brut (avec très peu de politisation derrière) mais il s’agit d’une colère motivée par des choses juste ! C’est pour ça qu’il est important que la gauche révolutionnaire (et syndicale) participe au mouvement afin de soutenir les efforts légitimes d’une classe en lutte qui en a marre de se faire fouler du pied par des dirigeants fantoches au service du grand patronat.

De plus, énormément de personnes durant les blocages (surtout parmi les plus âgé·e·s qui ont connu·e·s énormément de défaites du mouvement syndical) ont manifesté de la déception et de la colère à l’encontre des syndicats par qui elles estiment avoir été trahies et abandonnées ces-derniers (je pense notamment à un ex-métallo avec qui j’ai discuté et qui garde une grande amertume quant à ce qu’il a vécu comme une défaite et une trahison à Arcelor Mittal).

Bref, prouvons leur par l’exemple que les syndicalistes combatif·ve·s se soucient de leurs luttes et sont prêt·e·s à se battre au sein de ce mouvement ! Désormais, si on ne veut pas voir ce mouvement de grogne spontané mourir dans l’oeuf et générer pour une énième fois de la rancoeur et du pessimisme, nous, syndicalistes combatif·ve·s et militant·e·s de la gauche révolutionnaire, devons absolument bâtir une solidarité effective dans cette lutte sans plus attendre de mot d’ordre de nos directions.

On vous attend.


https://albruxelles.wordpress.com/2018/ ... -et-noirs/


Grenoble

Communiqué DAL - Gilets jaunes, une colère légitime

Localement, le DAL 38 appelle à rejoindre la manifestation du samedi 1er décembre à 14h place Robert Schuman à Grenoble, à l’appel de syndicats, de partis et d’organisations. (tract en pj). Lien de l’événement :
https://www.facebook.com/events/375048853039716/

Il y aura à cette occasion un cortège du DAL !

GILETS JAUNES, UNE COLÈRE LÉGITIME :

TAXER LES RICHES ET LES PROFITS, PAS LES HABITANTS !

BAISSE DES LOYERS, HAUSSE DES APL, RÉQUISITION DES LOGEMENTS VIDES !

Les gilets jaunes expriment une colère légitime à plusieurs titres :

- Taxer les produits de base est injuste et pèse sur le budget des ménages modestes. Il faut donc augmenter les impôts des riches et baisser les taxes pour mieux répartir les richesses, mais aussi financer les services publics attaqués et affaiblis délibérément par le gouvernement (logements sociaux, hôpitaux, transports publics, production d’énergie, impôts, éducation, justice ...).

- Le mouvement des gilets jaunes exprime aussi le désarroi et la colère des habitants chassés des centres par la spéculation et le logement cher, pris en otage par l’absence de transports en commun et
une charge logement qui engloutit une grande part de leurs revenus. Il faut donc mettre fin à l’urbanisme d’épuration sociale des grandes agglomérations et à la spéculation foncière et immobilière qui étranglent les ménages.

- Pour assurer la transition écologique, plutôt que de taxer la population, il faut toucher les vrais pollueurs qui détiennent les richesses, fraudent le fisc, profitent des paradis fiscaux tels que les GAFA, les milliardaires, les actionnaires et les groupes financiers qui par exemple investissent dans le carbone... Et au lieu d’asphyxier le logement social et les locataires en réduisant les APL, il faut une vraie isolation thermique des logements, adapter le mode de chauffage et baisser les loyers pour garantir le droit à un logement décent, stable, accessible pour toutes et tous...

C’est pourquoi Droit Au Logement qui est déjà présent dans certaines villes aux cotés de gilets jaunes, appelle à manifester samedi 1er décembre :

* En soutien aux habitants des taudis de Marseille et les victimes des effondrements et des évacuations qui marchent samedi 1er décembre pour leurs droits
* Pour la baisse des loyers et des taxes sur les produits de base, pour taxer les grands pollueurs, les profits et la spéculation, rétablir l’ISF, appliquer la loi de réquisition, financer le logement social, mettre fin aux expulsions ...
* En soutien aux associations et syndicats de chômeurs qui comme chaque année marchent le 1ersamedi de décembre.

UN TOIT C’EST UN DROIT !

https://cric-grenoble.info/infos-locale ... gitime-861


Appel à la révolte des étudiants

Étudiants en marche sur les Champs Élysées

Rendez-vous samedi 1er décembre 2018 à 13h - Gare Saint Lazare

L'université française est en ce moment sous le feu des politiques néolibérales de destruction d'un enseignement supérieur ouvert à tous et presque gratuit. La semaine dernière, Edouard Philippe annonçait vouloir augmenter les frais d'inscription pour les étudiants étrangers non européens à 2770€ en licence et 3770€ en master et doctorat. Cette mesure n'est ni plus ni moins que l'instauration de la préférence nationale à l'université, une conception discriminatoire que nous refuserons toujours. Par ailleurs, c'est la porte ouverte à l'augmentation des frais d'inscription pour tous : la Cour des Comptes a sorti un rapport préconisant l'augmentation des frais d'inscription en master à 965€.
Il est temps de régler nos comptes avec ce gouvernement !

Après un mois d'occupation de Tolbiac contre la sélection et Parcoursup, nous sommes toujours en colère ! Les bilans désastreux de Parcoursup, et ses dizaines de milliers de lycéens laissés sur le bord du chemin montrent que nous avions raison de nous révolter. Aujourd'hui, alors qu'un mouvement d'ensemble s'organise dans le pays, nous ne pouvons rester l'arme au pied !

Depuis trois semaines, les Gilets jaunes ont exprimé leur colère contre la vie chère, la précarité et l'injustice fiscale. Les lycéens ont bloqué leurs lycées, ce vendredi 30 novembre en soutien. Nous devons cherchons tous ensemble à faire plier le gouvernement.

Il faut plus que jamais reprendre le chemin des manifestations à leur côtés ! Nous sommes capables, comme durant le CPE, de faire retirer Parcoursup' et les propositions de hausse des frais d'inscriptions !

Nous appelons tous les étudiants à se mobiliser, à manifester, et à organiser des Assemblées Générales pour déclencher ce combat.


Rendez-vous :
10h00 : Rv cheminots à St Lazare, départ collectif pour les Champs Élysées
13h00 : Rv quartiers populaires, Gare St Lazare, pour se rendre sur les Champs
13h00 : Rv étudiants, Gare St Lazare, pour se rendre sur les Champs
14h00 : Rendez-vous principal sur les Champs Élysées (lieu exact non précisé)
https://paris.demosphere.net/rv/65932
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede Pïérô » 01 Déc 2018, 13:42

Appel du syndicat CGT Sanofi de Tours

Nous engageons les camarades à participer aux barrages.

Nous y sommes allés avec nos gilets jaunes simplement et là on mesure l’ampleur
du mécontentement populaire (pas vus de fachos et on s’est tapé plusieurs barrages).

On mesure la détermination, ils n’ont pas peur de manifester même sans autorisation, vieux et jeunes résistent aux CRS quand ceux-ci veulent les empêcher d’installer des barrages filtrants..

On mesure la palette de générations qui se mobilisent (beaucoup de vieux et de jeunes - beaucoup de femmes surprenant pour un mouvement consacré comme fachos par certains - beaucoup de gars avec des parkas de leur boite).

On mesure le niveau d’engagement pour des gens dont la plupart n’ont jamais vu un syndicat ni milité de leur vie (un gars nous dit : "j’ai posé 4 jours de congés. Je le fais pour le pouvoir d’achat car avec 20 ans de boite je gagne 1400€ .... et pour ma mère à la retraite avec 800€).

On retrouve une solidarité que nous avons tous connu dans les grandes grèves. Quel bain de jouvence !

Et en étant à leurs cotés on peut apporter le point de vue syndical puisqu’on ne cache pas son appartenance syndicale même si on n’a pas d’autocollant CGT.

On leur montre qu’on ne les stigmatise pas comme "fachos-campagnards incultes- racistes" comme le font certains médias et malheureusement certains militants syndicaux qui regrettent un mouvement dur qu’ils n’ont pas réussi à construire. De toute façon, ce qu’il faut savoir c’est qu’une bonne partie des militants syndicaux sont allés sur le barrages.

Heureusement qu’il y a des structures et des militants moins dogmatiques dans l’analyse pour aller rencontrer les gilets jaune, aller apprécier sur le terrain l’ampleur de ce mouvement....

Faut aussi écouter les interventions de Besancenot et de Ruffin dans les TV, elles permettent de comprendre la situation et de modifier son logiciel de pensée tiré d’une époque où le mouvement ouvrier était fort et l’offre politique conséquente à gauche..

Ce mouvement risque soit de se diviser (à partir des manoeuvres de Macron) ou se radicaliser dans le mauvais sens si le mouvement syndical (axe CGT/Sud et FSU) et les partis n’apportent pas leur empreinte, leur réflexion et leur expérience en appelant leurs militants à rejoindre les blocages sans volonté de récupération stupide. Si enfin le mouvement syndical et les partis parviennent à prendre le relais en bloquant l’économie par la grève dans les boites, on a de fortes chances de dézinguer le tandem Macron-Medef.

En conclusion, participons massivement dans les blocages et tous au 1er décembre ......et aux jours qui suivent. La peur et la résignation sont en train de changer de camp !

Fraternellement et avec passion

Le Syndicat CGT du site Inductriel SWI de Tours.



L'union syndicale Solidaires 37 et l'union départementale CGT 37 sont dans les choux !

Emission de Demain Le Grand Soir sur le sujet
à écouter : http://demainlegrandsoir.org/spip.php?article1932
C'est analyse, témoignage de présents sur le terrain, et tentative de convaincre les réticent-es. :)

Rassemblement départemental cet après midi à Tours centre
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede Pïérô » 01 Déc 2018, 21:23

On s’est fait canarder dès le début du rassemblement en place centrale de Tours. Rebelote comme samedi 24 mais avec encore plus de moyens en grenades et surtout les saloperies côté violences policières et au moins 3 fois plus de monde que samedi côté GJ et plein de jeunes dont des quartiers (2000 personnes ?). La détermination augmente avec l’expérience et la résistance du jamais vu. Même un camarade qui a fait 68 à Tours n’a pas connu telle violence policière et telle résistance. Beaucoup de bléssé-es dont un ouvrier de Sanofi (main déchiquetée)*. La CGT Sanofi était d’ailleurs le seul syndicat du 37 avoir appelé à rejoindre. C’est la cata sur le 37 sur ce plan, ou CGT et Solidaires font l’autruche. Néanmoins des syndiqué-es SUDs et CGT présent-es ce jour, contrairement au 24, ce qui révèle un tournant.
Il faudrait que cela se concrétise un peu d’avantage... Il faudrait aussi tâter le terrain pour prolongement en grève...

* vidéo https://www.facebook.com/leclerc.loic.1 ... wMDM5NTE2/

Presse locale :
https://www.lanouvellerepublique.fr/ind ... L3DZirsLNk


Edit 2 décembre

vidéo



Et article de presse qui démonte la thèse des casseurs
http://www.info-tours.fr/articles/tours ... pres-midi/

et
https://larotative.info/manifestation-d ... _M_kWFbZ10
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede digger » 02 Déc 2018, 08:33

Pour des raisons personnelles, je suis plutôt spectateur et sur la région nantaise, il n'y a pas grand chose à voir. Samedi, l'aéroport bloqué et pas 1000 personnes à Nantes, quelques échauffourées avec les flics qui s"amusaient bien apparemment en gazant des manifestant-es non expérimenté-es.

Image

Cours d'éducation politique


A Saint- Nazaire, pas davantage de monde mais une (relativement) forte présence CGT.

Il faudrait aussi tâter le terrain pour prolongement en grève

Dans un manuel révolutionnaire, un mouvement populaire comme celui-ci - 80% de l'opinion publique derrière - serait relayé par une grève générale. Dans la réalité, le gouvernement va dresser une table où seront invitées les organisations syndicales et où seront négociées les miettes. La seule question est de savoir à quel prix les orgas vont se vendre.
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede Pïérô » 02 Déc 2018, 18:50

Cela bouge aussi au sein des syndicats.Il y a des chances pour que cela s'exprime dans le courant de la semaine. Après tu as raison, mais je n'ai pas encore la boule de christal, et sait-on jamais... :wink:

Tours et 37, suite hier

L’homme, ouvrier chez Sanofi, gravement blessé hier à été (pour le moment) amputé au niveau de l’avant bras. On estime à une centaine de bléssé-es au moins alors que la presse locale estime au mieux 35.

AG de ce jour

Election
Deux représentants révocables au lieu d’un, un homme une femme pour le département, avec appel pour qu’il en soit de même partout.

. Conf de presse demain.
. Rassemblement contre les violences policières mardi à 18h, place Jean Jaures à Tours
. Rencontre mardi avec Convergence 37, collectif défense du service public

Revendications
. Diminution des taxes et baisse de la TVA sur les produits de première nécessité, et rétablissement de l’ISF.
. Augmentation des revenus (salaires, pensions de retraites, minimas sociaux). Une plus grande égalité salariale, un plafonnement des hauts salaires, et la répartition des richesses.
. Retour à la retraite à 60 ans
. Démission de Macron

. Souhait du prolongement de la mobilisation par la grève et le blocage de l’économie

Appel vers les syndicats pour soutien et appel à rejoindre
Les syndiqué-es sont invité-es à interpeler leurs syndicats

La tenue des AG, la question de la mixité, du langage utilisé ("avoir des couilles", etc...), et la préparation de la conf de presse sont d’ailleurs de réels moment de formation pour ces personnes la plupart sans expérience.
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede abel chemoul » 02 Déc 2018, 23:10

c'était une assemblée de gilets jaunes? elle sent le noyautage ton AG!... y avait qui précisemment?
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede JPD » 03 Déc 2018, 05:33

REFLEXIONS SUR LE MOUVEMENT DES GILETS JAUNES

Organisation communiste libertaire


Du nouveau dans la brume

Après la nouvelle journée plutôt réjouissante du 1er décembre, et qui ne met qu’un seul mot à la bouche tant du pouvoir que des oppositions parlementaires : « Les casseurs, les casseurs, encore les casseurs… », essayons de voir un peu où nous en sommes pour préparer dans les meilleures conditions possibles un avenir que l’on voudrait joyeux, malgré la répression qui se prépare avec peut-être un retour de l’Etat d’urgence.


Le constat est général que tout le monde a été au début un peu paumé. Nous étions habitués à pouvoir déterminer assez facilement dans quelle mesure il était possible et souhaitable de nous mêler (même de manière critique) à des mouvements revendicatifs ou idéologiques, ou au contraire si nous ne pouvions pas en être. La ligne de démarcation entre « le bien et le mal », entre l’acceptable et l’inacceptable était assez claire. Il était évident que nous ne participions ni à La Manif pour tous, ni antérieurement aux manifestations contre l’avortement ou pour l’école libre, et pas davantage bien sûr aux rassemblements anti-immigration ou pour la reprise du travail après une grève. En revanche, les manifs syndicales ou antifascistes, pour soutenir les migrants ou contre les violences policières retenaient notre attention et nous y participions avec nos propres armes.

Une mobilisation d’un nouveau genre

Or à présent, et depuis quelque temps, les repères traditionnels liés à l’histoire du mouvement ouvrier battent de l’aile, et la ligne de fracture entre « le bon et le mauvais » n’est plus aussi claire. Cela éclate au grand jour maintenant avec les gilets jaunes, mais hier il y a eu les bonnets rouges, Nuit debout, qui, chacun avec ses spécificités, indiquaient que nous n’étions plus dans les configurations traditionnelles de mobilisation… Et demain ?

Drapeaux tricolores seuls ou avec croix et cœur vendéen, migrants découverts dans un camion et livrés à la police, propos sexistes et homophobes, fraternisation avec la police, le tout accompagné de Marseillaise tonitruantes, quelques têtes de fachos reconnus dans la manif parisienne ou de militants du Rassemblement national ailleurs sont autant de scènes nauséabondes qu’on a pu voir sur les chaînes en continu, ou que certains ont pu vivre sur place.
Mais il y a eu aussi l’appel de la zone portuaire de Saint-Nazaire, qui affirme que « la solution est en nous-mêmes, en nous les travailleurs, les chômeurs, les retraités de toutes origines et de toutes couleurs », les revendications sociales à La Réunion, la haie d’honneur des gilets jaunes à la manif contre les violences faites aux femmes à Montpellier, etc. Bref, c’est l’existence de ces aspects contradictoires qui font qu’il se pourrait bien que l’on ait affaire à un vrai mouvement.

Chacun peut, dans une période où les repères s’estompent, asseoir des certitudes sur des images partielles, vécues ou non, en fonction de sa sensibilité du moment, et donner plus d’importance à un aspect ou à un autre, d’autant qu’il s’agit en grande partie d’une guerre des images et des commentaires. Il faut pourtant se méfier de ce mouvement pendulaire qui dit oui qui dit non en fonction de telle ou telle anecdote, de telle ou telle déclaration ou d’une expérience malheureuse ou heureuse. Une bonne dose d’esprit critique est toujours nécessaire.

Ce qui reste, au-delà de ces contradictions, c’est le succès des blocages, ce que n’ont pas vraiment réussi les structures syndicales contre la loi travail. Et les blocages, ce ne sont pas seulement des structures opérationnelles (voire militaires) qui vont gêner l’économie (malgré ce qu’en disent les supermarchés, qui vont, grâce au gouvernement, recevoir des dédommagements) ; ce sont aussi des lieux de vie, de rencontre, de discussion ; ce sont, parmi d’autres, des cellules de base de ce mouvement. Il ne faut donc pas négliger l’aspect « être ensemble »… Et c’est dans cet espace que nous devons être présents, pour participer à son élargissement à bien d’autres colères liées à l’exploitation et pour constituer de véritables comités de lutte.
Mais pour être présent dans un mouvement, il faut en partager, du moins en partie, les objectifs sous peine de n’être que des donneurs de leçons avant-gardistes. Il faut avoir un intérêt réel à son succès, et non pas « le rejoindre » par pur souci tactique ou stratégique.

Une lutte contre la vie chère

Parlons un peu des objectifs. Il a beaucoup été reproché au mouvement des gilets jaunes de ne pas en avoir de très précis. Evidemment, si on raisonne comme dans les mouvements traditionnels – une lutte et un objectif central bien identifié –, constat est fait que ce n’est pas le cas, justement parce que ce n’est pas un mouvement traditionnel. Ajoutons que les luttes bien balisées avec un objectif bien identifié n’ont pas fait preuve, ces dernières années, d’une efficacité qui incite à se maintenir coûte que coûte dans ce schéma !
Certes, la hausse du prix de l’essence et de la taxe carbone a été le déclencheur. Mais nous avons suffisamment dit et démontré, lors de mouvements passés, que les déclencheurs officiels ne sont en partie que des prétextes à une exaspération plus profonde. Pourquoi en serait-il autrement aujourd’hui ? En tout cas, nous ne pouvons pas l’exclure. Taxes ou pas taxes, la réalité c’est la vie chère, et les luttes contre la vie chère sont toujours de par le monde des mouvements de classe en ce qu’ils tentent de vendre le moins mal possible la force de travail. Notons quand même que les taxes touchent tout le monde, y compris les plus pauvres, et que s’y attaquer n’a pas exactement le même sens que de s’attaquer à l’impôt comme l’a fait le mouvement Poujade dans les années 50.

Le supposé « désespoir » des gilets jaunes revient en boucle tant de la part des commentateurs et des politiciens démagogues, qui compatissent pour faire semblant de coller au mouvement, que de celle de nombreux gilets jaunes eux-mêmes tentant de se faire entendre. Pourtant, à coup sûr, ce qu’on voit le plus dans les blocages ce n’est pas du désespoir mais de la colère, et cette colère, comment ne pas la partager ? Une colère qui n’est pas, pour l’instant, dirigée contre les plus pauvres ou contre les immigrés, mais contre l’Etat-Macron, les riches, la vie chère, le mépris de classe. De plus, la colère est certainement plus porteuse d’espoir que… le désespoir. Et c’est certainement dans cet espace-là aussi que l’on peut essayer d’avancer des pions.

On a aussi beaucoup parlé de jacquerie, histoire de montrer à quel point ce n’est qu’une révolte qui ne peut mener à rien, qu’il faut certes « écouter » (écouter est devenu le mot incontournable que les élites ont dans la bouche et qu’elles glissent à chaque détour d’intervention, cause toujours…). Mais les jacqueries étaient le fait de gens qui n’avaient plus rien à perdre et étaient prêts à mourir, le bas le plus extrême de la société. Ce n’est pas le cas des gilets jaunes, qui justement ont des choses à perdre et ne veulent pas les perdre et, en tous les cas, pas leur vie. Ce ne sont pas des « gueux ». Les composantes inférieures, les plus « défavorisées », de la société (les migrants, les SDF, le quart-monde) n’ont pas à ce jour rejoint le mouvement, et c’est d’ailleurs un enjeu sur lequel on peut envisager de peser dans l’avenir : qu’elles s’y reconnaissent et qu’elles y soient acceptées.

Il y a fort à parier que nombre de ces gilets jaunes ont peu participé aux mobilisations de ces dernières années, et il n’est pas absurde de supposer que pas mal d’entre eux râlaient contre les barrages, lors des grèves contre la loi travail. Pourtant, la dynamique enclenchée a, comme en 1995 ou contre le CPE, comme pendant les dernières grèves cheminotes, permis qu’une solidarité se manifeste même sans participation aux barrages. Le simple fait de mettre un tissu jaune à l’avant de sa voiture indique qu’il existe là aussi un aspect de lutte par procuration.

La fin de l’« hégémonie culturelle » de gauche


Il n’existe pas de mouvement chimiquement pur.
Rien n’est jamais acquis définitivement : le racisme et le sexisme ou l’homophobie peuvent montrer le bout du nez même dans les structures les plus décidées et préparées à les combattre, alors pourquoi ce genre d’expressions seraient-elles absentes dans un mouvement de centaines de milliers de gens qui, pour une bonne part, n’ont jamais milité ? Pourquoi les pulsions interclassistes et poujadistes n’existeraient-elles pas dans une période plutôt contre-révolutionnaire où le citoyennisme l’emporte sur la lutte des classes, où le capital est à l’offensive, où les repères se floutent ? Ça serait un miracle et nous ne croyons pas aux miracles !
La question serait plutôt : comment faire pour que ces pulsions ne deviennent pas hégémoniques et comment reconquérir un peu de terrain contre elles ? Qu’est-ce qui peut accentuer dans ce mouvement l’antagonisme entre la bourgeoisie et le prolétariat ? Ou bien, à l’inverse, qu’est-ce qui peut obscurcir cette distinction ? Qu’est-ce qui peut faire que ce soit l’exploiteur, le patron, qui soit dénoncé et pas le gabelou ? Comment faire pour que le rapport entre l’Etat et la bourgeoisie soit mis en évidence ? Etc.

A la fin de la Seconde Guerre mondiale et pendant quelques dizaines d’années, une hégémonie culturelle de gauche a imprégné les luttes revendicatives, sur la base de l’antifascisme et de valeurs théoriques d’égalité et de justice sociale qui formaient un socle difficile à remettre en question ouvertement. Ces valeurs étaient plus ou moins vécues inconsciemment par la gauche (dont les libertaires) comme immortelles, alors que dans la réalité elles ont décliné dans la société tout entière depuis le milieu des années 1980, avec Mitterrand au pouvoir, sans qu’on s’en rende compte vraiment. On est passé d’une période où il suffisait de traiter quelqu’un au comportement douteux de « fasciste » pour qu’il se fasse petit, et disparaisse la queue entre les jambes, à des situations où le mot est à peine considéré comme une insulte ! Oublié, le fait que la « victoire » de 1945 s’est construite sur un imaginaire tout autant anti-allemand (nationaliste) qu’antifasciste. Oublié, que le compromis d’après-guerre entre syndicats et patronat autour des « acquis sociaux » a joué un rôle d’endormissement et fait croire que les valeurs « de gauche » étaient acquises pour toujours.
Le surgissement plus ou moins spontané d'une révolte sociale, du moins sans structure représentative apparente et sans histoire bien déterminée, offre un champ possible à des imaginaires idéologiques qui sont plus ou moins ouverts au départ, mais qui prendront des orientations qui dépendront d'une hégémonie culturelle plus large.

Le rôle des réseaux sociaux et des médias, mais pas seulement

Les « réseaux sociaux » remplacent la structuration politique traditionnelle pour organiser des mouvements. L’historien Noiriel y ajoute les chaînes en continu, qui ont amplifié celui des gilets jaunes en lui donnant une dimension nationale. Signalons que cela n'est pas entièrement nouveau. En 1968, le media radio (transistor, surtout RTL et Europe 1) a joué le même rôle pendant toute la période des manifestations et des barricades.

Actuellement, c'est le verbe qui remplace l'écrit… Peu de textes, peu de tracts, peu de banderoles même, mais des micros tendus à tout-va, et on sait bien que ce qui donne le sens et la teneur d'un mouvement, c'est vers qui on tend le micro.

Pourtant, il ne faut pas surestimer le rôle des réseaux sociaux et des médias, ou du moins ne pas attribuer qu’à eux l’importance de la mobilisation actuelle. Il y a aussi, ce qui est plus intéressant, les groupes que l’on peut qualifier comme de proximité – voisins, amis, copains de boulot se sont rendus ensemble sur les blocages. Et, surtout, il y a les mille et une associations, culturelles, sportives, humanitaires et autres qui demeurent en fait le tissu de la sociabilité en France, alors qu’on nous parle de la disparition des structures intermédiaires. Les médias d’information occultent bien sûr, ces associations, car elles n'ont besoin d'eux que pour annoncer une activité dans le journal local. Mais ce sont ces structures, formelles ou informelles, qui relient réellement les gens et qui servent de plus en plus à la mobilisation.

La question de la représentation

Ce mouvement n’a pas été au début dans une logique de représentation. C’est là un des éléments qui ont fait son succès, et c’est ce qui a été insupportable aux yeux des politiques, des « journalistes » TV et des commentateurs-spécialistes dont les dents rayent les parquets des plateaux. Il n’est que de voir les tout bons conseils qui jaillissent un peu partout, de la part des ennemis comme des amis : organisez-vous, désignez des représentants, que le pouvoir puisse négocier, etc. Or c’est justement parce qu’il ne le pouvait pas que ce mouvement a eu un réel succès et qu’il est intéressant.
L’abandon de cette logique de non-représentation pourrait bien sonner son glas. Il se pourrait en effet que les structures représentatives dont se doterait le mouvement des gilets jaunes soient autrement plus dangereuses pour son avenir que les contradictions idéologiques qui s’y affronteraient. Parce que ceux qui ont le plus intérêt à ce qu’il se dote de « représentants », ce sont les patrons et l’Etat (et/ou les récupérateurs de tous bords).
Bien entendu, vont se dégager petit à petit  des « délégués porte-parole » ; ils seront une dizaine au début puis se dégageront deux ou trois têtes. Les délégués seront contestés, mais la sclérose finira par l’emporter. Pourtant, ce n’est pas parce qu’on sait que ça se passera certainement comme cela qu’il faut abandonner cet axe primordial : conserver aussi longtemps qu’on peut la non-représentation, et, quand il y a représentation, la maintenir sous le contrôle d’un mandat précis et surtout sous celui de l’action sur le terrain.

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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede Diogène » 03 Déc 2018, 18:53

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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede bipbip » 04 Déc 2018, 16:47

Gilets Jaunes à Paris: compte-rendu du bouillonant 1er décembre
Ce samedi 1er décembre, nous avons participé à la manifestation des gilets jaunes, troisième journée de mobilisation autour de revendications toujours aussi larges. Cette manifestation s’est transformée en l’une des plus grandes émeutes que la capitale ait connue depuis 30 ans. Un compte-rendu à plusieurs mains, forcément incomplet vu l’étendue des événements, qui n’arrivera néanmoins pas à tirer des lignes claires sur l’identité du mouvement...
... https://paris-luttes.info/paris-gilets- ... du-a-11168

Les Gilets jaunes à Paris : « C’est malheureux, mais sans violence, rien ne change »
Samedi, la vindicte populaire portée par les gilets jaunes a multiplié les feux partout en France et notamment à Paris, où plusieurs cortèges ont défilé : Justice pour Adama et étudiants, CGT, cheminots…
Paris, reportage
... https://reporterre.net/Les-Gilets-jaune ... -ne-change

« Gilets jaunes » : pertes de chiffre d’affaires significatives dans plusieurs secteurs économiques
Le ministre de l’économie et plusieurs associations professionnelles issues de multiples secteurs d’activité alertent sur l’effet négatif de la mobilisation pour le chiffre d’affaires des entreprises.
Après trois semaines de perturbations et la poursuite, lundi 3 décembre, des blocages et des incidents partout en France, les acteurs économiques et les pouvoirs publics continuent d’évaluer l’étendue des dégâts. Et d’alerter sur les conséquences potentielles de la poursuite du mouvement. Le ministre de l’économie, Bruno le Maire, a ainsi fait état de perte de chiffre d’affaires (CA) significatives survenues depuis le début du mouvement des « gilets jaunes ». Si un « climat de défiance » s’est installé, selon l’économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques Mathieu Plane, « l’économie n’est pas bloquée ».
... https://www.lemonde.fr/economie/article ... 1543865078

Belgique, Allemagne, Pays-Bas... Le mouvement des «gilets jaunes» s'étend à l'étranger
De Sofia à Bruxelles en passant par Berlin, le mouvement de protestation français a essaimé par-delà des frontières. Avec toutefois des spécificités propres à chaque pays.
Alors que les images de l'Arc de triomphe pris d'assaut par plusieurs dizaines de manifestants, samedi, sont relayées par de nombreux médias à travers le monde, le mouvement des «gilets jaunes» fait-il des émules à l'international? Alors que le gouvernement français peine, pour l'heure, à organiser une concertation efficace avec ce mouvement populaire et multiforme, le phénomène fait «tache d'huile» dans plusieurs capitales européennes, dont Bruxelles, Amsterdam et Sofia.
... http://www.lefigaro.fr/actualite-france ... 1543856255

À bas les porte-paroles autoproclamé·e·s: Dehors l’extrême-droite ! Élisons nos propres représentant·e·s pour prendre en main notre lutte !

Nous avions dénoncé dans un précédent article1 la volonté de certains de s’autoproclamer porte-paroles et représentants de la mobilisation en cours, notamment pour aller négocier avec le gouvernement. La pression a fait que ces dernier·e·s ont dû se révoquer par eux et elles même, renoncer à rencontrer Edouard Philippe à Matignon. C’est une première victoire.
Des porte-paroles autoproclamés… : tou.t.e.s de droite ou d'extrême-droite !

Mais nous avons vu émerger au travers d’une tribune dans le Journal du Dimanche de nouveaux porte-paroles autoproclamé.e.s2. Ils se présentent comme de simples « citoyens engagés qui constitue une représentation honnête de la France qui souffre et se sent délaissée », réclament d’être reçu.e.s à Matignon, participer aux négociations pour une sortie vers le haut de la crise ; et voient les médias leur ouvrir leurs antennes.

Dans cette tribune, parmi les signataires, on retrouve, Benjamin Cauchy, précédemment viré par les Gilets Jaunes toulousain.e.s, ancien élu de l’UMP, ancien militant de l’UNI, proche de Debout La France et de l’UCODEL, groupuscule de l’ultra-droite3. On retrouve Christophe Chalençon, contesté dans le Vaucluse, candidat divers droite et islamophobe, qui a été invité ce matin sur Europe 1 où il a pu revendiquer tranquillement « un véritable commandant » au pouvoir, à savoir « le général de Villiers »4 ; mais également Jacline Mouraud, conspirationniste et obscurantiste5. Les deux représentant.e.s autodésigné.e.s de la Corse sont quant à eux David Roig, un (ex ?) responsable du FN à Porto Vecchio et Ghjuvan Andria Culioli est un membre du groupuscule fasciste, antisémite et islamophobe Leia Naziunale6.

Nous pourrions nous attacher à étudier le pedigree de chacun de ces prétendus « Gilets Jaunes Libres », mais comme nous le voyons, ça sent l’extrême-droite en embuscade. Camouflée ou non, elle n’a rien à faire dans nos luttes. Dégageons la !
Pourquoi les médias s'acharnent-ils à présenter ces gens-là comme des porte-paroles officiels ?

La question que l’on est en droit de se poser, c’est pourquoi les médias se précipitent pour les recevoir, pourquoi le gouvernement les considèrent comme des interlocuteurs crédibles ? Pourquoi les journalistes n’enquêtent pas sur ces personnes, pourquoi les invitent ils à causer sans dire qui ils sont clairement ?

D'abord, parce que le pouvoir a peur que les salarié.e.s, les retraité.e.s, les privé.e.s d'emploi, les auto-entrepreneurs et les petits patrons désespérés s'organisent par elles-mêmes et eux-mêmes. Voilà qui serait incontrôlable pour le pouvoir. Voilà pourquoi, à toutes forces, le gouvernement, les patrons et les médias à leur service cherchent à constituer une prétendue « direction » du mouvement.

Oui, mais pourquoi privilégier la droite et l'extrême-droite ? Il y a là plusieurs niveaux d'explication.

La droite et l'extrême-droite fait tous ses efforts pour récupérer la mobilisation et l'orienter sur une voie de garage. Mais ce n'est pas une explication suffisante, car les médias pourrait très bien les ignorer. A un deuxième niveau, cela aurait pour le pouvoir l'avantage d'avoir des interlocuteurs conciliants, calculant un compromis avantageux pour elles et eux à moyen terme, sur le dos des travailleur.se.s mobilisé.e.s.

Ensuite, cela aurait comme troisième avantage de conduire à une scission du mouvement, car, à juste titre, la grande majorité des salarié.e.s, précaires, privé.e.s d'emploi, retraité.e.s engagé.e.s dans la mobilisation ne veut rien avoir à faire avec l'extrême-droite. Marine Le Pen a encore rappelé récemment qu'elle est contre l'augmentation du SMIC, car elle privilégie les intérêts des petits patrons sur ceux des ouvrier.e.s et employé.e.s.

Enfin, quatrièmement, Macron, mal élu sur la base d’un rejet de Marine Le Pen, a besoin de polariser la politique en France (et en Europe) sur l’axe « Moi ou l’extrême-droite. » pour pouvoir survivre et faire le sale boulot pour la bourgeoisie. Notons cependant que, sur plusieurs points, Macron fait, à l'image de ses prédecesseurs, mais de façon encore plus accentuée, la course derrière l'extrême-droite, comme sur l'immigration et la sécurité. Quant à la PMA, il laisse pourrir le débat. Ainsi, tout en s'en prétendant un adversaire farouche de l'extrême-droite, Macron lui pave la voie.

D'ailleurs, les médias qui ont contribué à faire élire Macron accueillent de plus en plus de relais de l’extrême-droite : ils invitent en toute occasion des responsables du RN, surtout à heure de grande écoute (comme ce soir, Marine Le Pen au JT de 20h de TF1, le plus regardé de France) et, sur le plus long terme, engagent des chroniqueur.euse.s issu.e.s de la droite réactionnaire et de l’extrême-droite (Eugénie Bastié, André Bercoff, Charlotte D’Ornellas, Gilles-William Goldnadel, Eric Zemmour…), libèrant ainsi les paroles racistes, sexistes, réactionnaires.
Ni Macron, ni extrême-droite, mais pouvoir des ouvrier.e.s, employ.e.s, privé.e.s d'emploi, etc. auto-organisé.e.s

La lutte la plus résolue contre Macron et les patrons et, dans les circonstances actuelles, le travail pour aider la mobilisation en cours à se frayer un chemin jusqu'à la grève générale pour imposer les revendications urgentes pour les couches les plus exploitées et opprimées est un élément décisif de la lutte contre l'extrême-droite qui se nourrit aussi des défaites des mobilisations sociales. Cela suppose de ne pas avoir peur de dégager Macron, dont il serait absurde de vouloir infléchir la politique et de lui opposer un pouvoir des salarié.e.s, des privé.e.s d'emploi, des retraité.e.s modestes, organisé par lui-même, par en bas.

Et cela commence par mettre en échec ces manœuvres dégueulasses, et de faire reculer une extrême-droite encore trop présente bien que minoritaire, est de nous doter de nos propres cadres démocratiques, pour pouvoir décider collectivement. Nous n’avons pas fait toutes ces manifestations, tous ces blocages, toutes ces rencontres pour que des fachos autoproclamés leaders en tirent les bénéfices. Il nous faut des débats à la base, dans des réunions annoncées à l’avance, à laquelle tou.te.s puissent participer, et quand il y a désaccord, que cela soit tranché démocratiquement par un vote.

C’est pourquoi nous proposons à tou.te.s celles et ceux qui sont engagé.e.s dans ces mobilisations pour la suppression des augmentations des taxes sur l’essence, contre la vie chère, pour la hausse du pouvoir d’achat de constituer partout des comités permettant d’avoir ces débats, de définir les revendications, de désigner et de contrôler nos porte-paroles, de nous structurer à l’échelle départementale et régionale. Pour cela, il nous faut nous appuyer sur l’exemple des gilets jaunes de Commercy et de leur appel intéressant7. Comme ils le disent « Depuis Commercy, nous appelons donc à créer partout en France des comités populaires, qui fonctionnent en assemblées générales régulières. Des endroits où la parole se libère, où on ose s'exprimer, s'entraîner, s'entraider. Si délégués il doit y avoir, c'est au niveau de chaque comité populaire local de gilets jaunes, au plus près de la parole du peuple. Avec des mandats impératifs, révocables, et tournants. Avec de la transparence. Avec de la confiance. »

Ces comités seront aussi des instruments pour faire grossir notre mouvement en permettant d’y faire entrer de nouvelles et de nouveaux salarié.e.s, précaires, privé.e.s d’emploi, qui seront rassuré.e.s par le fait que tout y soit décidé par celles et ceux qui se mobilisent elles-mêmes et eux-mêmes. Et ce sera aussi un moyen de discuter ensemble les modalités d’action et d’organiser au mieux un dispositif efficace.

Augmenter significativement le pouvoir d’achat des ouvrie.re.s et des employé.e.s, écrasé.e.s par les bas salaires, la précarité, les cadences infernales, redonner du travail à celles et ceux qui en ont été privé.e.s et jeté.e.s au chômage, permettre à celles et ceux qui ne touchent plus les minima sociaux de vivre un peu mieux grâce à leur augmentation massive, cela exigera de créer un rapport de forces inédit avec le gouvernement Macron et ses amis les patrons.

Car on ne pourra pas « infléchir » la politique du président des patrons et des riches. Pour balayer sa politique tournée contre les salarié.e.s, les privé.e.s d’emploi et les pauvres, il faudra le balayer, lui et son gouvernement tout entier. Cela pose la question de la grève générale. C’est comme ça que les salarié.e.s ont gagné 2 semaines congés payés en 1936 malgré les protestations des patron.ne.s. C’est aussi comme ça qu’en mai 1968 ont été obtenues des hausses de salaire massives. Enfin, c’est en conduisant le pays au bord de la grève générale, en 2006, qu’on a pu empêcher De Villepin d’imposer à toutes et tous la précarité du CPE (Contrat Première Embauche).

1https://tendanceclaire.org/article.php?id=1482

2https://www.lejdd.fr/Politique/exclusif-des-gilets-jaunes-lancent-un-appel-nous-voulons-etre-les-porte-parole-dune-colere-constructive-3811841

3https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/toulouse-qui-est-vraiment-porte-parole-gilets-jaunes-benjamin-cauchy-1578957.html

4https://www.lesinrocks.com/2018/12/03/actualite/un-porte-parole-des-gilets-jaunes-reclame-un-pouvoir-militaire-en-france-111148777/

5https://www.lepoint.fr/societe/chemtrails-ectoplasmie-et-degagisme-les-multiples-facettes-de-jacline-mouraud-06-11-2018-2269042_23.php

6http://www.a-manca.net/les-traces-brunes-des-nationaux-socialistes-en-corse/

7https://tendanceclaire.org/article.php?id=1484


https://tendanceclaire.org/article.php?id=1486


Gilet jaune - L'Appel des Gilets Jaunes de Commercy

Si vous vous retrouvez dans les bases de cet appel chez vous, dans votre groupe local de gilets jaunes, ou autre, contactez-nous sur giletsjaunescommercy@gmail.com et coordonnons-nous sur la base d’assemblées populaires et égalitaires !

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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede bipbip » 04 Déc 2018, 17:19

Gérard Noiriel : «Pour Macron, les classes populaires n’existent pas»
Spécialiste de l’histoire populaire, Gérard Noiriel voit dans le mouvement des «gilets jaunes» un retour de boomerang de la démocratie directe initiée par le Président lui-même. Où la question de la dignité est centrale
... https://www.liberation.fr/france/2018/1 ... as_1695585

LE MOUVEMENT DES GILETS JAUNES
Dans l’émission de ce jour , nous irons de Montpellier à l’Alsace en passant par Saint Saint-Nazaire pour pour analyser le mouvement des gilets jaunes qui a débuté début Novembre.
Emission à écouter : https://actualitedesluttes.info/?p=3852 ... v9SgqWnuJ8

Gilets jaunes : Edouard Philippe annonce un moratoire sur la hausse des taxes sur les carburants
Edouard Philippe a annoncé mardi devant les députés de la majorité un moratoire sur la hausse de la taxe sur les carburants, demandé par les Gilets jaunes
... https://www.lejdd.fr/Politique/gilets-j ... ts-3813425

6 mois, ce n’est qu’un report ! :roll:
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede bipbip » 05 Déc 2018, 18:33

Des policiers en civil parmi les gilets jaunes.... démasqués..
https://www.facebook.com/57344287966480 ... cation=ufi

Gilets jaunes : les policiers investissent le dépôt pétrolier de Frontignan
Montpellier Poing Info, 4 décembre 2018 – Les policiers se sont déployés ce matin vers 11h30 sur la route menant au dépôt pétrolier de Frontignan. Selon nos informations, ils auraient fait usage de grenades lacrymogènes. Quasiment aucun gilet jaune n’était présent sur le site à l’arrivée des policiers : ils sont pour la plupart partis à l’aube, et ils ont eux-même brûlé les deux barricades ce matin entre 7h et 8h.
... http://www.lepoing.net/gilets-jaunes-le ... rontignan/

Mouvement populaire
Communistes libertaires et gilets jaunes
Les gilets jaunes  : il était impossible pour Alternative libertaire de simplement commenter de l’extérieur, voire de mépriser cette révolte de la « France périphérique ». Certes, loin de nous la naïveté de croire que « tout ce qui bouge est rouge » : ce mouvement contre la vie chère est porteur de bien des contradictions. Il s’agit néanmoins d’un soulèvement populaire, pratiquant l’action directe, et exprimant une réelle détresse sociale. Les militantes et les militants d’AL y sont allés pour porter un message anticapitaliste, ou y partager leur savoir-faire en termes d’auto-organisation. Avec des expériences contrastées  : parfois décevantes, parfois encourageantes. Quelques récits et témoignages.
... http://www.alternativelibertaire.org/?C ... ets-jaunes

Gilets jaunes : Qui sème la misère récolte la colère

Un peu partout en France, la même colère, la même détermination et la même volonté de ne pas se laisser faire. Partout, des cortèges sauvages qui défient l’encadrement policier. Partout, des manifestantes et manifestants qui expriment leur rage face à la répression.

Au Puy-en-Velay (43), la violence policière a surchauffé une foule de plusieurs milliers de personnes qui a fini par s’en prendre à la préfecture.

À Paris, le verrouillage des Champs-Élysées par la police a provoqué une dispersion des gilets jaunes dans l’ensemble des quartiers bourgeois de la capitale qui ont été littéralement pris d’assaut.

Les forces de répression ont eu beau utiliser les grands moyens (rideaux de gaz lacrymogènes, canon à eau, grenades), les travailleurs et travailleuses en colère ont bien montré que la rue leur appartenait : boulevard Haussmann, aux Tuileries, rue de Rivoli, place Vendôme, des gilets jaunes parcouraient la chaussée, narguaient la police et s’attaquaient parfois aux symboles du pouvoir et de la richesse. C’est ainsi que des vitrines de grands magasins de luxe ont été brisées tandis que des groupes essayaient de s’en prendre à la Bourse.

À Martigues (13) ou à Vichy (03), les gilets jaunes et les syndicalistes ont défilé ensemble, dans une belle solidarité de classe, mais dans trop de villes, on peut regretter que les organisations syndicales combatives n’aient pas encore été visibles et n’aient pas davantage tendu la main aux gilets jaunes.

C’est pourtant l’une des étapes essentielles vers la victoire : il faut que les syndicats combatifs, qui organisent vraiment la résistance face aux patrons dans les entreprises, se mettent aux côtés des gilets jaunes face à un gouvernement méprisant, qui multiplie les cadeaux aux plus riches et laisse s’enfoncer dans la misère le reste de la population. Il faut que les samedis de colère se transforment en lundis de grève, en mardis de grève, en mercredis de grève.

Face à un gouvernement qui reste sourd, face à des patrons qui profitent toujours plus des salarié.es, nous devons continuer à mettre la pression et cela passe par un blocage complet de la production.

Le gouvernement et les patrons ne comprennent que la loi de l’argent ? Et bien tapons-les au portefeuille : bloquons les transports, bloquons les entreprises, bloquons les services publics. C’est nous qui faisons tourner l’économie, ils ne sont rien sans nous.
Reprendre ce que les capitalistes nous ont volé

La colère est là. Il faut maintenant qu’on s’organise pour lui permettre de durer et pour construire un rapport de force qui permette de gagner. Mais de gagner quoi ? Le principal slogan qui était repris de Paris à Marseille et Rennes à Toulouse, c’est « Macron démission ». Parce que Macron symbolise tout le mépris de la bourgeoisie envers les travailleurs et les travailleuses, parce que c’est lui qui pilote les attaques contre les salarié.es. Mais ce n’est pas en faisant sauter Macron ou en faisant sauter le gouvernement qu’on fera réellement changer les choses.

Ce qu’il faut mettre en avant, ce sont des revendications concrètes, qui permettent de sortir de la spirale infernale pour reprendre tout ce que les capitalistes nous ont volé et pour conquérir de nouveaux droits.

Pour cela, nous devons nous organiser à la base, construire des assemblées qui permettent de discuter de nos revendications sans laisser d’autres les proposer à notre place. Nos solutions, nous ne les trouverons pas dans les promesses des politiciens et des politiciennes qui veulent déjà récupérer la mobilisation. Nos solutions, nous les trouverons en échangeant, en débattant et en nous coordonnant pour être plus forts toutes et tous ensemble.

Macron a peur et il a raison d’avoir peur. Cinquante ans après Mai 68, le fond de l’air est rouge.

Alternative libertaire, le 3 décembre 2018


http://www.alternativelibertaire.org/?G ... -la-colere
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