Romantiser le mouvement qui se construit serait une défaite. Par ce qu’il s’agit de s’organiser vite et efficacement, nous revenons sur une absence qui n’a pas sa place.
Après la journée de Samedi, les quelques un·e·s que nous étions à participer au mouvement sommes rentré·e·s avec un mélange de fascination et d’amertume. Prolongeant ce qui a déjà été décrit dans Lundi Matin la semaine dernière, le mouvement a confirmé sa puissance mobilisatrice, faisant preuve d’une détermination qui n’a rien à envier aux cortèges de tête les plus ambitieux. Alors que plusieurs comptes rendus et appels à se mobiliser avaient été relayés par les groupes de nos ami·e·s de l’ultra gauche, nous avions donc de bonnes raisons de penser que nous serions un certain nombre à être présent·e·s. Pourtant, nous nous cherchons sans succès, et nous sentons finalement très seul·e·s. Nous ne comprenons pas cette absence, et parce qu’il nous semble que le mouvement qui se crée n’est pas qu’une simple mobilisation appelée à mourir avec les vacances de Noël, parce que son ampleur implique non seulement un enjeu colossal, mais aussi une responsabilité de chacun·e·s d’entre nous de s’en saisir, nous désirions revenir sur notre expérience de la journée.
... https://paris-luttes.info/appel-a-ne-pa ... d-un-11136
Le 24 novembre, Paris s’est embrasé…
Samedi, nous étions dans les émeutes qui ont opposé les gilets jaunes aux forces de l’ordre. Récit.
... https://paris-luttes.info/le-24-novembr ... rase-11138
LO
https://journal.lutte-ouvriere.org/2018 ... 15258.htmlAugmentation générale des salaires, des pensions et des allocations !
« Peste brune », « séditieux » : sous prétexte qu’une minorité de voyous d’extrême droite étaient présents sur les Champs-Élysées le 24 novembre, voilà comment Castaner et Darmanin ont qualifié les manifestants de ce jour-là !
Toute la semaine, de nombreux travailleurs, retraités, chômeurs se sont retrouvés dans les rassemblements et barrages des gilets jaunes à travers le pays.
Du jeune salarié d’une fromagerie industrielle contraint de dépenser 400 euros de carburant sur une paie de 1 700 pour aller travailler, à l’auxiliaire de vie payée 900 euros, en passant par la retraitée dont la pension n’atteint pas les 1 000 euros mensuels et le couple au chômage dont la famille ne finit pas le mois sans les Restos du cœur, tous disent la même chose : ils n’en peuvent plus de se contenter de survivre. Ils ont décidé de se battre et ils ont raison !
Et que leur répond Macron ? Après avoir fait la leçon aux manifestants, il parle de mesures d’accompagnement et de la mise en place d’un Haut conseil pour le climat. « Ils nous parlent de fin du monde quand on leur parle de fin de mois », disait un manifestant, résumant le décalage entre les discours du gouvernement et les revendications des manifestants.
Si nous voulons que notre sort de salarié, d’ouvrier, d’employé, de soignant ou de cheminot change, il faut nous engouffrer dans la brèche en luttant sur nos lieux de travail, pour nos salaires. Parce que, si les prix augmentent, les salaires, eux, restent bloqués à des niveaux bien trop bas !
Les hausses à deux chiffres s’accumulent, pas seulement pour l’essence, mais pour le gaz, les mutuelles et la nourriture. Quel salaire, quelle pension de retraite, quels allocations et minima sociaux ont augmenté dans les mêmes proportions ? Même les primes de transport ou les indemnités de déplacement versées par les entreprises ne suivent pas.
Stopper cette dégringolade de notre niveau de vie, cela signifie engager le combat non seulement contre le gouvernement, mais aussi contre la classe capitaliste.
Aujourd’hui, tous condamnent Carlos Ghosn, le PDG de Renault et de Nissan-Mitsubishi au Japon, accusé d’avoir fraudé le fisc japonais pour un montant équivalent à plus de 60 millions d’euros.
Pourtant, les représentants de la classe capitaliste s’extasiaient devant ce « tueur de coûts » lorsqu’il décidait les milliers de licenciements, le blocage des salaires, l’augmentation des cadences, et qu’il permettait aux actionnaires du groupe de se partager cinq milliards d’euros pour la seule année 2017. Aux yeux des capitalistes, il était alors un capitaine d’industrie qui méritait ses 16 millions d’euros de rémunération pour 2017, alors que, pour les travailleurs, c’était depuis longtemps un ennemi juré. La politique antiouvrière du gouvernement lui est dictée par cette classe capitaliste.
Aujourd’hui, Macron recule en paroles sous la pression du mouvement. Si les travailleurs s’y mettaient sur leur terrain, le rapport de force serait multiplié.
Sur les barrages et les rassemblements des gilets jaunes, des manifestants évoquent Mai 68 pour dire ce qu’ils espèrent de leur mouvement. Mais ce qui a donné toute sa force à Mai 68, ce qui a permis l’augmentation de 35 % du smic et la hausse générale des salaires, c’est la grève générale qui a entraîné des millions de travailleurs. C’est ce rapport de force, imposé par la classe ouvrière se dressant ensemble contre le grand patronat, qui a permis de faire reculer la classe capitaliste et le gouvernement, au profit de tout le monde du travail.
Il n’y a pas d’autre voie pour les travailleurs, s’ils veulent défendre leur niveau de vie. Pour le monde du travail, il ne suffit pas de s’opposer au gouvernement et à ses taxes. Ce n’est pas un hasard si c’est un terrain sur lequel l’extrême droite se sent de jouer les contestataires proches du peuple : il ne cible pas la classe capitaliste.
Les travailleurs peuvent agir là où est leur force, là où ils peuvent se faire craindre, à la source des profits de cette classe : dans les entreprises. C’est leur travail qui fait tourner toute la société, c’est leur travail qui est à la base des fortunes immenses accumulées dans les poches d’une minorité de très riches.
Samedi 1er décembre, la CGT se joint à la manifestation annuelle contre le chômage et la précarité, pour les augmentations nécessaires au monde du travail. Il faut en être et y faire entendre nos exigences.
Pour notre survie, augmentation générale des salaires, des pensions et des minimas sociaux, qui doivent suivre l’évolution des prix !
Éditorial des bulletins d’entreprise du 26 novembre 2018
https://journal.lutte-ouvriere.org/2018 ... 15261.html1er décembre : mettre les revendications des travailleurs à l’ordre du jour
Alors que les directions syndicales sont aux abonnés absents depuis le début du mouvement des gilets jaunes, la direction de la CGT s’est finalement décidée à proposer une action à l’ensemble des travailleurs.
Elle transforme la traditionnelle journée de manifestation annuelle contre le chômage du premier samedi de décembre en une journée de mobilisation sur les salaires, l’emploi et la justice sociale .
Si cette décision de la CGT amène davantage de travailleurs à exprimer leur colère, qu’ils aient ou pas un gilet jaune, on ne pourra que s’en réjouir.
Il est en effet urgent que les travailleurs s’engouffrent pleinement dans la brèche que le mouvement des gilets jaunes a ouverte sur la question du pouvoir d’achat, en mettant en avant leurs propres revendications, à commencer par les salaires. Si l’explosion des prix du gasoil a été le détonateur de la colère, ce sont tous les prix qui augmentent depuis des années, alors que les salaires, les pensions de retraite et les allocations chômage ont été gelés, quand ils n’ont pas baissé. Pour rattraper tout ce qui a été perdu, il faut donc une augmentation générale des salaires, des pensions et des allocations. Et, pour éviter de nouvelles pertes de pouvoir d’achat, il faut imposer qu’ils suivent l’augmentation réelle des prix.
La direction de la CGT s’est contentée d’appeler à une journée de manifestation, sans lendemain et sans aucun plan d’action pour la suite. En fait, elle cherche ainsi à se donner un alibi face au mécontentement légitime d’une partie de ses propres militants suite à son attitude envers le mouvement des gilets jaunes, qu’elle a réduit à tort au départ à une mobilisation de l’extrême droite.
Mais, pour les militants ouvriers, c’est l’occasion de préparer les travailleurs à une lutte déterminée, en les incitant à en discuter dès maintenant sur leurs lieux de travail. Lutte ouvrière appelle tous ses militants et sympathisants à participer le plus nombreux possible aux manifestations et aux grèves qui auront lieu le 1er décembre.
Arnaud LOUVET
NPA
Face au mouvement des Gilets Jaunes, le NPA persiste dans l’abstention et l’erreur !
Après le 24 novembre, la question est de savoir comment le mouvement ouvrier organisé va se positionner pour la prochaine échéance, le 1er décembre. Depuis plus de trois semaines, la Tendance Claire mène, avec d’autres composantes du NPA, une lutte au sein du NPA et de ses instances, dont le Comité Exécutif (CE), pour que le parti participe de plain-pied à la mobilisation des Gilets Jaunes, sur ses propres positions, mots d’ordres et dans une perspective anticapitaliste, pour y porter un autre contenu que les courants réactionnaires et fascisants qui y interviennent sur une base raciste, xénophobe, sexiste et homophobe, et qui cherchent à recruter et à gagner des voix pour les prochaines élections. Ces courants, il faut les combattre avec acharnement, mais il n’est pas possible de les combattre en nous contentant de rester sur le bord du chemin des Gilets Jaunes en nous grattant la tête ! C’est pourtant ce que persiste à faire la majorité de la direction du NPA.
Pourtant, nous savons que dans le NPA, de nombreux/ses militant.e.s souhaitent intervenir en solidarité avec la lutte des Gilets Jaunes et pour faire converger les luttes autour de leur combat. De nombreux/ses camarades s’activent dans leurs syndicats pour leur faire prendre des positions correctes, et on peut citer positive l’initiative des cheminot.e.s de l’inter-gares qui ont manifesté sur les Champs-Elysées samedi, parmi les Gilets Jaunes, mais sur leur propre base de classe. Récemment, deux membres du CPN appartenant à la PfU (plus grosse minorité du NPA) ont écrit un bon texte, qui va dans le sens de ce que préconise la Tendance Claire. La TC a la ferme conviction que si le parti décidait de se tourner vers les Gilets Jaunes pour soutenir leur lutte et l’enrichir de perspectives de classe, tout en cherchant à impulser des prises de position claires partout où il est présent dans le mouvement ouvrier, et notamment syndical, cela pourrait avoir une influence positive pour la suite du mouvement et l’implication globale du mouvement ouvrier autour de cette lutte. Il n’y pas de recette miracle pour intervenir dans ce mouvement, mais il existe des principes de base que nous devons respecter : ne pas se dissoudre dans le mouvement, mais ne pas non plus vouloir le caporaliser ; sous des formes multiples, dépendant du contexte local, développer tout ce qu'il y a de révolutionnaire dans le mouvement, et y combattre tout ce qu'il y a de réactionnaire.
Malheureusement, le tout dernier CE a été une nouvelle occasion manquée : une nouvelle fois, le NPA a choisi de se tenir à l’écart de ce mouvement social, en refusant majoritairement d’appeler aux actions des Gilets Jaunes le 1er décembre (et notamment à la manifestation des Champs-Elysées). Voici ci-dessous la proposition de communiqué que la Tendance Claire, avec d’autres, a proposé au CE, qui ne l’a pas discutée, et a fait majoritairement des choix opposés à celle-ci. De plus, et pire encore, les débats en AG que devrait organiser le parti sont remis à plus tard (après l’échéance du 1er décembre), alors que c’est maintenant qu’il faudrait agir.
PROPOSITION DE COMMUNIQUE FAITE AU CE DU 26/11
Face aux politiques antisociales et à l'arrogance de Macron et de son gouvernement, le NPA salue la ténacité et la détermination des Gilets Jaunes qui font face à une répression de plus en plus importante. Il soutient toutes les initiatives qui, au sein de ce mouvement, contribuent à en faire un mouvement qui s'organise sur des bases de classe, non racistes, non xénophobes, non sexistes, non homophobes, et écologistes. Nous pensons en particulier à l'appel de la zone portuaire de Saint Nazaire.
Le NPA appelle tou.te.s les militant.e.s et toutes les structures du mouvement ouvrier organisé, en particulier syndicales, à rejoindre la bataille, en cherchant à renforcer le mouvement des Gilets Jaunes plutôt qu'en lui opposant des initiatives concurrentes. En particulier, pour le 1er décembre, nous appelons à ce qu'elles prennent toutes leurs dispositions pour tenter d'infléchir la position de la direction confédérale de la CGT afin que celle-ci s'allie aux mobilisations contre Macron que préparent les Gilets Jaunes, en y intervenant sur une base de classe, favorable à tou.te.s les travailleurs/ses.
« L'acte 3 » de la mobilisation intitulée « Macron démissionne! » qui se profile est un rassemblement sur les Champs-Elysées samedi 1er décembre à 14h https://www.facebook.com/events/591420981275639/. Nous appelons à ce rassemblement, sur nos bases politiques, et nous chercherons à y faire converger un maximum de forces du mouvement ouvrier organisé.
Notre objectif est de faire converger les colères contre l'injustice de la politique du président des riches, non de les diviser. La mise en concurrence de nos luttes est un service rendu aux classes dirigeantes, à la droite et à l'extrême droite, nous devons la combattre de toutes nos forces en mettant à l'ordre du jour le mot d'ordre de la convergence des luttes.
La convergence entre les Gilets Jaunes et la manif contre les violences sexistes et sexuelles n'a malheureusement pas été possible à Paris, mais nous saluons le début de convergence avec des manifestations antisexistes comme on a pu le relever à Marseille, Montpellier, Tours, ou Nantes. Cela va tout à fait dans le bon sens.
Partout où nous sommes, nous soutiendrons et participerons aux initiatives auto-organisées.
Ce qui doit être mis à l'ordre du jour aujourd'hui selon nous, c'est un appel clair et net des directions syndicales à la grève de masse et au blocage de l'économie, en lien avec les Gilets Jaunes.
https://tendanceclaire.org/article.php?id=1481
Gilets jaunes et rouges ensemble pour gagner
Des convergences avec les gilets jaunes possibles : Pourquoi Martinez n’appelle-t-il pas à manifester à leurs côtés ?
Depuis quelques jours, sur fond de soulèvement populaire des gilets jaunes, ce qu’on ne peut nier c’est le changement de ton de Philippe Martinez. Pour autant, si localement, de nombreuses convergences entre gilets jaunes et gilets rouges ont été mises en pratique, il reste que Martinez n’appelle toujours pas à manifester ce 1er décembre sur les Champs Elysées aux côtés et en soutien aux gilets jaunes devenus premiers opposants à Macron.
... http://www.revolutionpermanente.fr/Des- ... manifester
Le Comité Adama appelle à manifester samedi 1er décembre aux cotés des gilets jaunes
"Nous appelons tous les habitant.es des quartiers populaires à venir massivement se battre pour leur dignité le samedi 1er décembre. Comme le font les habitants de La Réunion qui nous ont montré la voie."
Les quartiers populaires sont confrontés aux mêmes problématiques sociales que les territoires ruraux ou périurbain - dits "périphériques" - touchés par la politique ultra libérale de Macron.
Nous aussi nous habitons des territoires enclavés, même à proximité des grands centres urbains.
Nous aussi, habitant.es des quartiers populaires, nous travaillons le plus souvent dans les secteurs les plus précaires pour des salaires de misère.
Nous aussi nous devons parfois faire plusieurs heures de voiture pour nous rendre sur nos lieux de travail : dans des usines, dans des entrepôts, dans le nettoyage industriel ou encore dans le secteur de la sécurité. Pour beaucoup parmi nous, c'est aussi le chômage, qui atteint 40% dans certains quartiers.
À ces inégalités sociales, s'ajoutent le racisme, les humiliations quotidiennes et les violences policières. Violences policières auxquelles les gilets jaunes sont aussi confrontés aujourd'hui à leur tour. Après celui contre la loi Travail, c'est maintenant le mouvement des gilets jaunes qui connait cette répression.
Ne laissons pas le terrain à l'extrême-droite, et réaffirmons nos positions contre le racisme à l'intérieur du mouvement des gilets jaunes.
Faisons alliance à égalité, avec nos spécificités, contre le régime Macron qui détruit nos vies, et qui nous laisse agoniser chaque fin de mois pour parvenir à nourrir nos familles.
Nous appelons tous les habitant.es des quartiers populaires à venir massivement se battre pour leur dignité le samedi 1er décembre. Comme le font les habitants de La Réunion qui nous ont montré la voie.
https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/ ... ets-jaunes
La fête à Macron à République : une AG pour préparer la jonction avec les gilets jaunes
L'ensemble des secteurs sociaux étaient présents à République à l'AG organisée par le collectif la fête à Macron. Les prises de parole se sont succédé : Francois Ruffin, Frédéric Lordon, le comité Adama ou encore Anasse Kazib et Gael Quirante, mais aussi des chômeurs ou livreurs à vélo, avec en ligne de mire la construction d'un mouvement de convergence avec les gilets jaunes.
... http://www.revolutionpermanente.fr/La-f ... ets-jaunes