Révolte populaire, gilets jaunes

Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede bipbip » 10 Nov 2018, 21:33

Pouvoir d’achat. L’exécutif joue les incendiaires sur le prix des carburants
Face à la colère qui gagne le pays contre le renchérissement de l’énergie, Emmanuel Macron annonce des mesurettes qui ne changeront rien au problème posé par une politique fiscale injuste et qui n’a d’écologique que le nom.
... https://www.humanite.fr/pouvoir-dachat- ... nts-663312

Taxe sur le carburant : l’injustice sociale ne fait pas une politique écologique
La colère grandit contre l’augmentation du prix des carburants. L’autrice de cette tribune comprend ce mouvement d’exaspération contre une politique qui pénalise les plus pauvres pour masquer son absence de vision écologique.
... https://reporterre.net/Taxe-sur-le-carb ... ecologique
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede bipbip » 11 Nov 2018, 18:32

Prix du carburant : seulement 20,5% des taxes servent à la transition écologique

Contrairement à ce qu’affirme le gouvernement, seulement 20,5% de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques sert à financer la transition énergétique. Un chiffre qui va baisser avec l’augmentation de cette taxe au 1er janvier 2019.

ON DÉCRYPTE

C’est une annonce qui a mis le feu aux poudres. Le renforcement des taxes sur le carburant au 1er janvier prochain a engendré une levée de boucliers de la part de certains Français, les fameux « gilets jaunes ». Selon l’exécutif, cette hausse doit servir à financer la transition énergétique et combattre les émissions de gaz à effet de serre.

Europe 1 a tenu à vérifier cette affirmation et décrypte le partage des 34 milliards de taxes perçues par l’Etat via la TICPE, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques, alors que sur un litre de carburant affiché à 1,5 euro, le prix du pétrole ne pèse que 50 centimes.

ENTENDU SUR EUROPE 1
Ce surcroît de recettes ne sera pas affecté à la transition énergétique, mais au budget de l’Etat

20,5% de la TICPE pour la transition énergétique. Sept milliards d’euros, c’est le montant des taxes sur le carburant alloué à la transition énergétique pour l’année 2018, soit environ 20,5% des 34 milliards d’euros de la TICPE. Le reste de la cette taxe est partagée entre les régions, les départements qui s’en servent notamment pour financer le RSA ou l’apprentissage. Sans oublier la ponction de 13 milliards d’euros prise par l’Etat pour son budget général.

« Un surcroît de recette affecté au budget de l’État ». Avec l’augmentation de six centimes sur le litre de diesel, et trois centimes sur le litre d’essence, la TICPE devrait rapporter quatre milliards supplémentaires en 2019, pour un total de 38 milliards d’euros. « Concrètement, l’Etat prélève plus sur la fiscalité des carburants, du fioul : 46 milliards de plus d’ici 2022 », rappelle Albéric de Montgolfier, rapporteur Les Républicains de la commission des finances au Sénat au micro d’Europe 1. « Ce surcroît de recettes ne sera pas affecté à la transition énergétique mais au budget de l’Etat qui, par ailleurs, est en déficit de 60 milliards d’euros », dénonce-t-il.

... http://www.europe1.fr/societe/prix-du-c ... ue-3796691


HAUSSE DES CARBURANTS : LE PRÉTEXTE ÉCOLO

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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede bipbip » 11 Nov 2018, 22:57

Ne rien attendre d'un mouvement de ce type ne signifie pas qu'on ne puisse rien faire.

Gilets jaunes

Ne rien attendre d'un mouvement de ce type ne signifie pas qu'on ne puisse rien faire.

Que faire? Et bien amplifier la contestation du coût de la vie, l'étendre à d'autres produits que le carburant, et associer le critique du capitalisme à la perspective de l'action collective.

Cela semble être parti pour être un vrai mouvement. Avant même le 17 novembre, des actions de blocages de différents axes routiers ou sites commerciaux seront menées, ces blocages sont appelés à durer dans le temps.

Ce mouvement apparaît alors que depuis l’été dernier et l’affaire Benala, le pouvoir exécutif est entraîné dans une crise qui n’est plus seulement gouvernementale, c’est devenu une crise de régime. Les institutions de la Vème République sortent ébranlées de la crise économique et de ses plans d’austérité. Ces institutions ont été renvoyées à leurs fonctions les plus autoritaires après deux ans passés sous le régime de l’État d’urgence.

La politique extérieure de l’État français est autant belliqueuse que peut l’être celle des États-Unis. Ses bombardements en Syrie en octobre 2015 ont précipité les représailles du 13 novembre, puis dans la foulée, l’instauration de l’état d’urgence.

En parallèle l’espace médiatique et le discours de l’establishment politique attisent et légitiment les attitudes de haine et de persécution de différents groupes et classes sociales opprimées. Dès la Cop21, puis dans la répression de la grève contre la loi travail, et la mobilisation historique des forces de répression à Notre-Dame-des-Landes on a assisté à l’instauration d’un État policier en France. Ailleurs en Europe et dans le monde des fascistes s’installent au pouvoir dans un contexte de dégradations des relations internationales et de montée en puissance du militarisme.

La politique internationale de persécution des réfugiés est intensifiée par des luttes entre États, qui font de la vie de millions d’être humains des objets de chantage ou de tractations qui aboutissent déjà à un vaste système concentrationnaire. Qualifiée de menace sur la sécurité nationale, le réfugié est devenu un sans-droits sans cesse en danger, le ressortissant national est quant à lui assigné à une position xénophobe et nationaliste. S’il ose venir en aide à l’Autre, il est désormais poursuivi en justice et traité en criminel. L’entreprise de déshumanisation des réfugiés annonce une déshumanisation de quiconque s’opposera à l’Ordre.

Alors que l’impopularité des gouvernements se confirme d’élections en élections, la colère partout répandue par l’ultra-libéralisme et ses cures d’austérité se doit d’être canalisée et redirigée vers des boucs-émissaires Cela se décide en fonction de l’origine sociale des acteurs de la mobilisation, des enjeux qui la porte. On peut réprimer des ouvriers, des étudiants, des écolos, des anarchistes, et même des fonctionnaires. Mais les ravages du capitalisme s’étendent désormais dans la petite-bourgeoisie et la classe dite moyenne. C’est ce groupe hétérogène qui peut servir de ferment à un renouveau du fascisme.

Comme au cours du mouvement dit des « bonnets rouges » en 2013, une colère sociale légitime est captée et escamotée pour correspondre aux intérêts dominants. Déjà Charles-Edouard Leclerc a-t-il annoncé un carburant à prix coûtant jusqu’à la fin novembre. Les entrepreneurs, les paysans, les commerçants, tous ces indépendants qui le sont plus ou moins, tant souvent ils sont les auto-entrepreneurs de leur propre exploitation, ces groupes donc, subissent une pression fiscale importante, et pour une grande part, leurs revenus ne sont pas à la hauteur du smic ramené à leur temps de travail. C’est dans cet espace social que peuvent se rencontrer des individus issus de différentes conditions sociales mais rassemblés idéologiquement. On y trouve le terreau propice à une insurrection plus large de toute cette zone grise du bas de la classe moyenne, c’est là que l’État profond peut espérer radicaliser à droite une base active pour contenir les violentes contradictions sociales que produit le capitalisme.

Il est sûr que l’appel à « l’apolitisme » du mouvement relève du même ordre que l’engagement du maire d’une petite commune comme « sans étiquette », en filigrane il veut signifier : « je suis de droite ». L’apolitisme est ici une entrave à la proposition d’un discours révolutionnaire au sujet du pourquoi l’essence coûte cher, pourquoi les taxes se multiplient, pourquoi 1 % de gens gagnent l’équivalent des 99 % d’autres. Les discussions sur le prix de l’essence pourraient ouvrir des perspectives plus intéressantes de compréhension des enjeux de l’énergie. Guerres impérialistes au Moyen-Orient, désastres en cours et à venir de l’énergie nucléaire, fantasme de perpétuation de notre modèle économique dans une vaste transition vers l’électrique. Ici la question de l’énergie est reléguée loin derrière celle du coût du litre de carburant.

Aucun appel à la grève salariale, pas même de proposition d’augmenter les salaires historiquement bas, n’a été émis. Pourtant ceci allégerait le poids de l’essence dans le budget des salarié-es. Mais ce ne sont pas les intérêts de la classe ouvrière qui sont défendus ici. En réalité il s’agit plus d’une amplification de la contestation du régime par une tendance fasciste qui s’exprime de plus en plus ouvertement depuis 2015. Le seul appel à la grève émane d’un syndicat de policiers qui appelle à ne pas verbaliser le 17 novembre. Si la colère sociale existe, elle ne pourra pas trouver de moyens de s’exprimer dans ce mouvement.

Alors que l’on a connu récemment des mouvements quasi insurrectionnels au sein de la police, le soutien affiché envers ce mouvement par le Rassemblement National (parti fasciste) laisse augurer d’une large adhésion des forces de l’ordre au mot d’ordre du 17 novembre, tout autant que policiers et gendarmes peuvent s’identifier aux personnes qu’ils pourront être appelés à disperser. Et si des gendarmes désobéissaient ? Que se passerait-il ?

On voit bien qui cherche à tirer les marrons du feu de la colère sociale qui s’est étendue à la petite-bourgeoisie. Le parti fasciste (RN) a le soutien d’une large portion des services de sécurité de l’État, de l’armée à la police en passant par la gendarmerie, et de nombreux relais au sein des services de renseignement, et de ses « troupes de choc ». La question médiatique ne se pose même pas tant il est évident que le mouvement va connaître une importante couverture droitière.

Pour saper la tendance droitière de ce mouvement il faut l’affronter de face. Ce n’est pas en s’agrégeant à un mouvement pourri à la base qu’on peut l’améliorer. Le prix du carburant n’est pas subi de la même manière par un patron riche, un entrepreneur qui le passe en frais de route, ou pour un smicard qui n’est pas indemnisé pour ses trajets au travail. Cette contradiction fondamentale ne peut connaître que deux issues : la rupture entre groupes sociaux antagonistes, ou leur fusion dans un mouvement identitaire. Les forces politiques les plus réactionnaires auraient alors le champ libre pour se déchaîner, et elles l’ont bien compris depuis longtemps.

Il n’y a aucun intérêt à tenter de s’opposer à ce mouvement, tout autant qu’il serait vain de penser l’orienter dans une autre direction progressiste. Mais l’ambiance de révolte et de colère de laquelle il participe pourrait appeler à des mobilisations d’autres secteurs du monde du travail et de la société. Pour des questions matérielles, le prix de l’essence n'est pas le seul apauvrir les ménages. Ainsi les prix des loyers, de l’alimentation, des abonnements à l’électricité, au gaz, au téléphone sont-ils une charge quasi-féodale. Pourquoi pas des actions collectives pour bloquer des sites d’opérateurs en téléphonie, énergie ou des plate-formes commerciale? Pourquoi ne pas dénoncer publiquement les trust et leur entente pour faire payer au prix forts des services qui socialisés ne coûteraient rien?

Le 17 novembre pourrait aussi voir des appels à bloquer des banques à l’origine de la crise, des institutions d’État qui nous pourrisent la vie: le ministère de l'agriculture qui bloque depuis des mois les aides à l’agriculture bio, l’urssaf où les petits auto-entrepreneurs sont lourdement taxés, les pôle-emplois où les chômeurs sont humiliés et maltraités, les caf et autres outils du contrôle social.

Un mot d'ordre du type: "Pour tout bloquer, il faut bloquer le capital".


https://nantes.indymedia.org/articles/43495



Gaz, carburants, loyers :

ce sont les salaires et les revenus qu’il faut augmenter !

La colère qui monte dans le pays à propos du prix des carburants doit être transformée en un combat social pour l’augmentation des salaires.
C’est au mouvement syndical d’organiser ce combat dans la durée en dépassant la seule augmentation des carburants. Nous devons, toutes et tous ensemble, organiser l’extension de la lutte sur les carburants pour obtenir une autre répartition des richesses !

Notre positionnement dans le tract ci-contre sur ce mécontentement global qui s’exprime contre gouvernement Macron-Philippe

SUD-PTT pdf : http://www.sudptt.org/IMG/pdf/tractpouvoird_achat.pdf

http://www.sudptt.org/Gaz-carburants-loyers
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede bipbip » 12 Nov 2018, 19:19

Paimpol. Un blocage de quatre jours annoncé

Le blocage de Paimpol se précise. Il devrait durer quatre jours et non une journée et demie comme annoncé jeudi soir. Samedi après-midi, le collectif de Paimpol a organisé une opération escargot en centre-ville pour mobiliser la population contre la hausse des carburants.

... https://www.letelegramme.fr/cotes-darmo ... 129492.php



Le témoignage d'un militant du NPA (trouvé sur FB) :

MOI AUSSI JE BLOQUERAI LE 17

J'avoue que j'avais quelques doutes sur cette histoire de blocage qui s'annonce peut être comme le plus gros truc depuis 1968
On me disait que c'était les patrons routiers à la manœuvre ou encore l'extrême droite, que certains allaient profiter de cette manif pour s'en prendre aux plus pauvres que nous, les RSAistes ou encore les immigrés.
On me disait aussi que combattre la hausse du coût du gasoil c'était mesquin, égoïste, qu'il y avait bien d'autres combats plus importants à mener et que pour ces combats là, on voyait personne.

Donc pour se rendre compte, on s'est rendu avec quelques potos à la réunion de préparation hier à Commercy, petite bourgade de 5000 habitants

Ben voilà je sais pas comment c'est ailleurs mais là c'était juste génial.

Il y avait environ 200 personnes dans le troquet qui nous accueillait, bourré à craquer

3 organisateur-trices ont pris la parole, surgis de nulle part, ni d'un parti, ni d'un syndicat, diaporama à l'appui. Perso je les connaissais pas.

D'emblée, l'un d'entre eux annonce que ce n'est pas limité aux seules hausses des taxes sur l'essence. Que le mouvement est plus large, que c'est contre la pauvreté organisée, les petites retraites amputées, les suppressions de postes dans la fonction publique etc
Que l'histoire de l'essence est juste la goutte d'eau qui fait déborder le vase, le détonateur.

Il dénonce les cadeaux fiscaux et sociaux faits aux grosses boites,l'évasion fiscale,l'hypocrisie de la taxation alors que les gros pollueurs ne sont même pas touchés, l'hypocrisie des politiques au service des riches etc etc etc.
Je bois du petit lait : pas un mot contre les pauvres, pas un mot contre les immigrés, que du bonheur !
Et tout le monde dans la salle applaudit. Pas une seule remarque raciste, pas un seul mot contre les « parasites » à part celles et ceux qui nous gouvernent.
Le sommet semble atteint lorsque l'intervenant déroule le catalogue des revendications qu'on va défendre : hausse des salaires, partage du travail, arrêt des cadeaux aux grosses entreprises, j'en oublie et des meilleures
Et MIEUX ENCORE : au chapitre des solutions l'intervenant déroule la reprise en main de nos vies, gueule qu'on vote toujours pour choisir des gens qui pensent et décident à notre place et propose comme solution (entre autres) : l'assemblée populaire et LE MUNICIPALISME LIBERTAIRE ! Il en décrit simplement le principe, les gens applaudissent.

A ce moment là, mes yeux tombent de mes orbites, je crois que je suis en train de rêver. Mais qui c'est ces gens ?

Mais ce n'est pas encore fini. Un autre intervenant dit qu'on n'est ni un parti ni un syndicat et que donc ça va être démocratique et qu'on va donc toutes et tous ensemble voter à main levée.

Sous les hourras les blocages sont votés un par un :

- les stations service
- les banques
- les supermarchés
- tous les axes routiers

On vote ensuite à l'unanimité pour bloquer
- tout le samedi
- continuer le dimanche
- et jusqu'à capitulation du gouvernement
Rendez vous est donné samedi matin 8 h mais beaucoup trouvent que c'est pas assez tôt et réclament 6 h. finalement on transige pour 7h

Les gens de Saint Mihiel annoncent qu'ils feront une opération escargot de ST Mihiel à Commercy et qu'ils nous rejoindront sur les barrages. Je peux le dire sans risque c'est sur les réseaux sociaux.

Les points de barrages sont annoncés et les rôles seront distribués samedi matin
Des gens proposent d'apporter de la bouffe, d'autres de mettre leurs WC à dispo.
C'est l'effervescence
C'est l'assemblée populaire telle que je la rêve
Même si c'était que pour une fois, je sais aujourd'hui que ça peut exister
Waouh quel souffle ! faut digérer ça .
Dans la salle y a plein de gens que je connais, on est heureux et surpris de se retrouver là. Mais il y en a encore davantage que je ne connais pas.
Je serai à leur côté samedi prochain
Il faudrait que je sois fou pour ne pas y être

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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede bipbip » 13 Nov 2018, 10:10

À Renault ou ailleurs, Monsieur « le président », vous n’êtes pas le bienvenu !

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https://solidaires.org/A-Renault-ou-ail ... e-bienvenu
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede Pïérô » 13 Nov 2018, 21:36

Communiqué du NPA et tract d'AL, il semble qu'on ne va pas regarder ce train passer et laisser la rue aux confus et à l'extrême droite. Il y a quelque chose à dire et à porter en tout cas...

NPA
Contre le gouvernement des riches, bloquer l’offensive, taxer les profits, augmenter les revenus

Ce samedi 17 novembre auront lieu de nombreux « blocages » contre les hausses du prix des carburants. Lancé au départ comme un mouvement citoyen, largement appuyé par les patrons du transport et relayé par la droite et l’extrême droite, cet appel rencontre aujourd’hui un large écho dans les milieux populaires. Si nous ne savons pas encore l’ampleur que prendra la journée de samedi, de larges secteurs s’en saisissent pour exprimer leur colère contre un gouvernement au service des riches qui fait les poches aux pauvres.

Cette colère est légitime et bienvenue : alors que le prix du carburant a explosé de façon spectaculaire pour tous les automobilistes, les patrons du transport sont eux globalement exonérés du paiement d’une grande partie de ces taxes. Outre qu’elles sont injustes socialement, ces taxes sur les carburants sont aussi inefficaces sur le plan écologique car toutes les raisons qui contraignent les travailleurs à utiliser leurs voitures individuelles sont bien supérieures aux incitations fiscales à ne pas les utiliser.

La période ouverte par la mobilisation autour du 17 novembre doit être l'occasion de mettre en avant des revendications essentielles qui ne peuvent en rester à la seule question de la hausse du prix du carburant. Il faut refuser la TVA et l'ensemble des taxes, ces impôts indirects totalement injustes qui amplifient les inégalités. À l’inverse, il faudrait taxer les profits et réquisitionner les multinationales, en premier lieu celles qui font leur beurre sur le commerce du pétrole et pratiquent l'évasion fiscale... Nous avons besoin de transports en commun gratuits pour en finir avec le « tout voiture » coûteux et nuisible pour l'environnement. Enfin, nos revenus, salaires et pensions, doivent être augmentés de 300 euros pour pouvoir vivre dignement.

Contre les tentatives de récupération par la droite et l’extrême droite, le NPA apporte son soutien à toutes les initiatives locales, en particulier celles issues du mouvement social, qui permettront au 17 novembre de porter ces revendications. Au-delà de cette journée est posée plus que jamais la nécessité de construire une riposte d’ensemble contre la vie chère, pour l’augmentation des salaires et du pouvoir d’achat, pour la justice sociale. La gauche sociale et politique doit reprendre l’offensive : il y a urgence.

Montreuil le mardi 13 novembre 2018


https://www.npa2009.org/communique/cont ... menter-les


Tract d'AL
Essence, gaz, loyers, produits alimentaires, électricité... Ras-le-bol !

Tout augmente sauf l’emploi, les salaires et les retraites ! Personne ne peut croire que la récente augmentation des taxes sur l’essence est une mesure écologique. C’est au contraire une façon de financer les cadeaux fiscaux fait aux patrons ! Cette augmentation sera-t-elle la goutte d’eau qui fait déborder le vase quand, à la fin du mois, il faut choisir entre faire son plein et passer au supermarché ?

Oui la crise climatique impose des changements radicaux

Bien sûr, il faut réduire fortement les sources de pollution. Mais le gouvernement fait l’inverse : délocalisation des entreprises, fermeture de gares et de lignes SNCF au profit des cars, fermeture des services publics qui oblige à faire toujours plus de kilomètres pour trouver un accueil ouvert, un hôpital, une poste...

L’augmentation de l’essence est aussi une manière d’imposer la voiture électrique, nouveau cauchemar écologique qui fera tourner les centrales nucléaires à plein régime... alors qu’on ne sait toujours pas retraiter les déchets nucléaires que nous stockons comme autant de bombes à retardement pour les générations à venir. Sans parler de la production des batteries !

Décidément, le capitalisme nous emmène droit dans le mur, c’est une tout autre société qu’il nous faut construire !

Non à la récupération des fachos et des patrons

Les patrons du secteur routier pleurnichent une nouvelle fois mais ils ont applaudi toutes les mesures anti-ouvrières de Macron et de ses prédécesseurs, et ramassé tous les cadeaux fiscaux  ! Ce ne sont pas nos alliés dans un combat général pour améliorer nos conditions de vie, ce sont nos adversaires.

Quant aux manipulations des fachos et de la droite, nous n’oublions pas qu’ils condamnent systématiquement les travailleurs et les travailleuses en grève et leurs syndicats  : ce sont aussi nos ennemis !

Que faire du 17 novembre ?

Il faut bien que la colère éclate un jour. Et parfois de manière inattendue. Alors que les dernières journées de grèves nationales n’ont malheureusement pas été suffisamment massives pour gagner, la mobilisation lancée sur les réseaux sociaux sera-t-elle l’étincelle qui nous manque ? Difficile à dire car ce mouvement est une première, il surprend tout le monde, et les personnes mobilisées varient d’une ville à l’autre. Ce qui est certain c’est que cette journée ne suffira pas à faire augmenter les salaires, les minima sociaux ou les retraites !

Mais elle peut être l’occasion de démarrer une mobilisation de longue durée si se créent des comités locaux qui prennent soin d’écarter les fachos et les patrons ; d’élargir les revendications au delà de la seule question du coût de l’essence. Des comités contre la vie chère, pour faire payer les patrons, les actionnaires, ceux qui prennent chaque week-end l’avion pour rejoindre leur yacht...


Tract en pdf pour tirage : http://alternativelibertaire.org/IMG/pd ... bol_v2.pdf
http://alternativelibertaire.org/?Essen ... Ras-le-bol
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede Pti'Mat » 15 Nov 2018, 10:27

Hausse des prix du carburant: ne pas être le weekend les pantins de ceux qui nous exploitent la semaine !

Tract CSR en pdf: https://www.syndicaliste.com/mouvement-17-novembre
"Il n'y a pas un domaine de l'activité humaine où la classe ouvrière ne se suffise pas"
Le pouvoir au syndicat, le contrôle aux travailleurs-euses !

https://www.syndicaliste.com/
http://redskins-limoges.over-blog.org/
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede bipbip » 16 Nov 2018, 20:31

Les taxes sur les carburants ne sont ni sociales ni écologiques

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https://solidaires.org/Les-taxes-sur-le ... cologiques
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede bipbip » 17 Nov 2018, 06:47

Mobilisations du 17 novembre : ce que proposent la gauche et les mouvements sociaux
Le mouvement des gilets jaunes contre la hausse des carburants prend de l’ampleur sur les réseaux sociaux. Plus de 700 blocages, opérations escargot et rassemblements sont annoncés le 17 novembre. Si les initiateurs assurent n’être affiliés à aucun parti politique, l’extrême-droite tente de récupérer le mouvement. Face à ce risque d’instrumentalisation, des syndicats et associations environnementales appellent aussi à se mobiliser, en défendant une transition écologique et sociale, avec des mesures de justice fiscale et sociale immédiate ainsi que des propositions sur le long terme. Tour d’horizon des appels et propositions.
... https://www.bastamag.net/Mobilisations- ... mouvements

17 novembre à Montpellier : derniers préparatifs avant les blocages
Une conférence de presse s’est tenue ce matin au local associatif montpelliérain La Carmagnole pour diffuser une partie des actions prévues lors de l’inédite journée de mobilisation du 17 novembre contre la hausse des prix du carburant. Les intervenants – pour la plupart issus d’organisations de gauche, comme le NPA, la France insoumise, Ensemble ou bien encore le parti de gauche – ont tenu à rappeler qu’il ne fallait pas « laisser le gouvernement utiliser la défense de l’environnement comme prétexte à une politique injuste fiscalement et socialement », « les taxes sur les carburants n’ont aucun effet pour l’écologie car la voiture n’est pas un choix mais une contrainte imposée par l’étalement urbain, la suppression des services publics et la fermeture des petites lignes ferroviaires. Cette augmentation va juste pénaliser les plus pauvres ».
... http://www.lepoing.net/17-novembre-a-mo ... -blocages/

Carte mobilisation : https://www.blocage17novembre.com/
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede Pïérô » 17 Nov 2018, 21:52

Tours aglo

Plusieurs points de blocage entre autoroute, rocade, ronds points stratégiques, entrées d'hypermarchés, et centre ville. Au moins 300 sur le secteur où j'étais. J'estime à environ 2000 sur l'aglo en blocage. Puis rassemblement au centre ville en aprèm avec manif et des départs dans tous les sens avec chiffre plutôt conforté malgré la difficulté pour évaluer vue la dispersion systémique. C'est un vrai bordel (joyeux). Par exemple il y a départ en manif, mais des qui restent sur place pour continuer à bloquer le tram, et des qui repartent rebloquer ailleurs... Tentative de rentrer dans la mairie pour occuper et faire une AG foirée parce qu'au final trop de monde indécis, et d'autres qui repartent vers la gare, etc... Cela me faisait penser un peu aux manifs lycéennes où on sait pas vraiment où l'on va, mais on suit le et la dernière qui aura capté un peu une partie de l'attention, et on court partout.
Pas d'expression politique propre, donc pas des réacs ou de fafs en état d'expression ou de leadeurship. Ce sont les motards habitués à organiser des trucs ensemble qui ont pris la parole au début ce matin, et un des deux facebook qui servent de repères collectif ("colère 37"). En fait si nous avions été une poignée de militant-es nous aurions pu peser sur la coordination. Je me suis collé l'autocollant "grève générale" en enlevant la signature avec un très bon accueil.

Ce n'est pas que le problème de l'essence, c'est général, avec un discours lutte des classes rapporté au cadeaux faits aux riches et les taxes qui pèsent d'avantage sur les plus pauvres. Même dans le filtrage de la circulation cela se ressentait et on coinçait d'avantage les signes manifestes de classes supérieures.

Il y a là une réelle révolte populaire.
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede bipbip » 18 Nov 2018, 20:10

Blocage des «gilets jaunes»: Le gouvernement maintient la hausse de la taxe carbone... Plusieurs blocages toujours en cours à 23 heures... Revivez la journée de mobilisation
L’ESSENTIEL
Les « gilets jaunes » bloquent routes et points stratégiques ce samedi à travers le pays lors d’une « mobilisation générale » citoyenne contre la hausse des prix des carburants.
Environ 2.000 actions et 282.000 manifestants ont été comptabilisés sur l’ensemble du pays.
Une manifestante a été tuée par une automobiliste en Savoie. Plus de 227 personnes ont été blessées dont 6 gravement, selon le bilan communiqué vers 19 heures par le ministère de l'Intérieur.
... https://www.20minutes.fr/societe/237347 ... ez-journee

«Gilets jaunes» : que retenir de cette première journée de mobilisation ? (photos, vidéos)
Le ministère de l’Intérieur a annoncé la présence de 283 000 manifestants sur plus de 2 000 points de rassemblements. Avec un ancrage fort en province, le mouvement dit des «gilets jaunes» a réussi à faire parler de lui pour sa première mobilisation.
https://www.anti-k.org/2018/11/18/gilet ... os-videos/

#GiletsJaunes. 3 bizarreries de la mobilisation de ce 17 novembre
Plusieurs jours de suspens pour déboucher sur un jour J dont le moins qu’on puisse dire est que la lecture n’est pas simple. Ni total échec, ni franc succès. Ni autorisé, ni complètement réprimé. Ni complètement facho, ni porteur de revendications ouvrières, l’évènement interroge plus qu’il ne prouve.
... https://www.anti-k.org/2018/11/17/gilet ... -novembre/
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede bipbip » 18 Nov 2018, 21:30

17 novembre – Et après ?

Avant de faire un bilan des mobilisations du 17 novembre et de discuter de ce qu’on pourra faire après, voici un mini-dossier comprenant le texte qui a initié le mouvement ainsi que des prises de positions récentes d’organisations du mouvement ouvrier.

Il faudra aussi analyser la nature de ce mouvement des « gilets jaunes », de son organisation et de ses perspectives. Certains parlent de « démocratie directe » ou d’ « auto-organisation » à propos de ce mouvement. Si ce peut être juste ponctuellement, on n’a pas beaucoup vu de débats démocratiques organisés pour l’action collective, mais plutôt des dirigeants autoproclamés et des suiveurs de consignes données sur les réseaux sociaux ou autres réseaux.

Il faut se rappeler que la pétition qui a été à l’origine du mouvement ne décrivait aucune proposition satisfaisante du point de vue social et écologique puisqu’elle en restait à favoriser l’essence et l’électrique au détriment du diesel, à demander des aides diverses aux entreprises, à réclamer davantage de travail à domicile et le développement de la fausse solution des biocarburants. Rien qui diminue globalement la production de CO2 , aucune mesure autre que marginale pour la diminution des transports, et aucune mesure sociale. Un appel d’intérêt bien limité, mais dont de très nombreuses personnes se sont emparé.

Heureusement, sans pour autant prendre, à l’heure actuelle, des initiatives d’action, CGT et Solidaires et des organisations politiques ou des coordinations d’organisations politiques mettent l’accent sur les revendications sociales et écologiques. Souhaitons que les populations révoltées s’en emparent.

... http://npaherault.blogspot.com/2018/11/ ... apres.html



Les gilets jaunes annoncent les gilets rouges à venir

"Comment imaginer que les militants ouvriers pourront reprendre demain le train train des journées saute mouton ou corporatistes sans avoir à l'esprit face aux jérémiades des directions syndicales sur le soit disant manque de combativité des ouvriers non syndiqués, que ceux qui ont justement montré dans cette mobilisation, détermination et efficacité, étaient ces derniers".

La mobilisation réussie du 17 novembre a été initiée par des secteurs de la petite bourgeoisie, petits patrons notamment du BTP, artisans, professions libérales, travailleurs indépendants... sur la question de la baisse des taxes sur les carburants. Elle s'est ensuite élargie rapidement sur le même terrain revendicatif à de simples salariés de zones périurbaines ou des campagnes obligés de prendre leur véhicule pour aller travailler ou se déplacer. Enfin elle s'est accrue plus largement de vastes secteurs de salariés de toutes conditions ou de retraités et a alors déplacé l'axe des revendications des carburants vers un ras-le-bol généralisé dénonçant tout à la fois l'ensemble des taxes indirectes mais aussi la vie chère, les attaques contre les retraités, le blocage des salaires et des pensions, la dégradation des services publics, le favoritisme à l'égard des riches et des gros patrons, le mépris gouvernemental envers les pauvres, etc.

Du coup, cette mobilisation qui avait la particularité d'être contre les taxes n'était pas pour moins d'Etat. La plupart des manifestants dénonçaient ainsi non pas tant les taxes pour elles-mêmes que leur utilisation au profit exclusif des riches au détriment des services publics, de l'environnement, de la population. Ainsi cette mobilisation n'est pas à part mais se situe totalement dans le climat général de mobilisation sociale qui existe dans le pays depuis trois ans.

Ce n'est pas un « OSNI » un Objet Social Non Identifié, comme le disent certains. Sa particularité vient d'une part de l'absence en cet automne de mobilisation un tant soit peu sérieuse organisée par les directions syndicales qui apparaissent de plus en plus comme co-organisatrices du recul tellement elles sont obnubilées par des négociations avec le gouvernement et d'autre part de l'abandon du terrain social par les directions politiques de gauche qui n'offrent que la lointaine et creuse perspective des élections européennes.

Dans ces circonstances, il a suffi que le vide politique ainsi laissé face aux attaques de Macron qui continuent pourtant de plus belle et l'incapacité pour le moment du milieu ouvrier combatif à bousculer ses propres organisations, soit rempli par une mobilisation des classes moyennes pour que les classes populaires s'en emparent et lui donnent une toute autre coloration que celle qu'aurait espéré une extrême droite aux aguets. Car si le danger de l'extrême droite est bien réel, si elle peut à tout moment et très rapidement tenter d'instrumentaliser des milieux populaires en l'absence du mouvement ouvrier, si on pouvait le craindre au début de cette mobilisation, la coloration générale du 17 n'était,dans son ensemble pas du tout celle-là.

Et plus que cela, ironie de l'histoire, même si c'est la petite bourgeoisie qui dans un premier temps a occupé le vide laissé par les organisations ouvrières, la participation populaire ensuite des couches de travailleurs les plus humbles et les moins organisés à cette initiative, petits employés, ouvriers de petites entreprises, auto-entrepreneurs, chômeurs, précaires, salariés retraités – et pour la majorité c'était leur première mobilisation de leur vie - a permis à ce mouvement populaire du 17 novembre dans son ensemble de franchir une étape.

Il s'est hissé par sa détermination et l'efficacité de cette détermination au niveau global politique que le mouvement ouvrier devrait avoir pour faire face aux attaques du gouvernement et du Medef, celui d'une contestation sociale d'ensemble et déterminée. Et par là, c'est l'ensemble du mouvement ouvrier qui va être porté à cette ambition. Il est difficile en effet de penser qu'il n'y ait pas un avant et un après 17 novembre. Ce mouvement va exercer une pression sur l'ensemble des travailleurs organisés.

Ce n'est pas nouveau puisque j'avais déjà signalé dans des articles précédents comment les secteurs les moins syndiqués de la classe ouvrière, femmes, migrants, salariés sans qualification avaient joué un rôle déterminant dans les mobilisations de cette dernière année mais de manière relativement invisible pour l'ensemble. Cette fois, il n'est pas possible d'imaginer que les militants ouvriers pourront reprendre demain le train train des journées d'action syndicales saute mouton ou corporatistes sans avoir à l'esprit face aux jérémiades des directions syndicales sur le soit disant manque de combativité des ouvriers non syndiqués, que ceux qui ont justement montré dans cette mobilisation, détermination et efficacité, étaient justement ces derniers.

C'est le manque de détermination des directions syndicales qui pèche et non celui de la base ouvrière. Il ne s'agit pas chacun dans son coin de se lancer dans le dur labeur du recrutement syndical et de l'explication mais de proposer une politique d'ensemble déterminée. Cela signifie que la perspective de la construction de la grève générale illimitée – seule suite réaliste aux actions type 17 novembre - sera plus que jamais posée aux salariés les plus conscients et aux équipes militantes combatives. Une grève générale pas seulement pour telle ou telle revendication fut-elle salariale mais qui pose le problème de reprendre tout ce que le Medef, Macron et ses prédécesseurs nous ont volé, c'est-à-dire le problème du pouvoir et avec cette question la nécessité d'un véritable programme de transition pour aller vers une société meilleure.

Jacques Chastaing 17 novembre 2018


https://blogs.mediapart.fr/jean-marc-b/ ... -chastaing
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede Pïérô » 19 Nov 2018, 20:31

Heureusement, sans pour autant prendre, à l’heure actuelle, des initiatives d’action, CGT et Solidaires et des organisations politiques ou des coordinations d’organisations politiques mettent l’accent sur les revendications sociales et écologiques. Souhaitons que les populations révoltées s’en emparent.

En même temps, le meilleur moyen pour que les populations révoltées s’en emparent, c'est quand même d'aller sur le terrain !

On râle parce qu'on en a marre des journées de grève et manifestation sans lendemain, on râle parce qu'il n'y a pas assez de monde dans la rue, mais on attend quoi ? La prochaine journée de mobilisation appelée par les directions syndicales avant les vacances de Noël pour marquer le coup ? Tout le monde en a marre, et ça se dit sur le terrain des blocages que ça sert à rien et qu'il faut s'y mettre vraiment. Il faut pousser à l'intérieur des syndicats à l'appel à mobilisation et à la grève, convaincre les camarades syndiqué-es, les révolutionnaires, à s'engager réellement sur ce terrain, car c'est là et maintenant que ça se passe. La revendication de l'augmentation des salaires fédère, et au delà il y a une révolte qui s'exprime et qui n'est pas imperméable, ni au discours de l’extrême droite ni au notre, alors il vaudrait mieux que le notre s'y exprime plus intensément.
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede bipbip » 20 Nov 2018, 19:50

Les blocages des gilets jaunes ont rencontré un large succès. Le gouvernement comme à son habitude fait la sourde oreille, entend faire de la pédagogie et en même temps menace de répression.

Si tous nos mouvements convergeaient, nous pourrions gagner…

Les blocages des gilets jaunes ont rencontré un large succès. Le gouvernement comme à son habitude fait la sourde oreille, entend faire de la pédagogie et en même temps menace de répression.

Nous connaissons la musique, nous qui avons manifesté pendant plusieurs mois contre les lois travail, contre la réforme de la SNCF, pour les services publics, avec les retraité-es pour l’augmentation de leurs pensions et leur pouvoir d’achat. Les gouvernements précédents, comme l’actuel, agissent comme s’il n’y avait qu’une politique possible et que nous n’aurions pas compris, que leur politique, c’était « pour notre bien ».

Alors, comment faire de ces mouvements, de nos colères, un résultat tangible, c’est à dire réussir à imposer un changement radical de politique ?

Tout le monde a remarqué que les syndicats n’ont pas appelé à ces blocages. Pour Solidaires, et c’est un point dur, nos valeurs sont incompatibles avec les mots d’ordre racistes, sexistes et homophobes, avec l’extrême droite. Nous sommes opposés au néo-libéralisme et nous refusons toute récupération politique des mobilisations.

Néanmoins si tous et toutes ensemble nous voulons un changement de politique, une vraie redistribution des richesses, nous devons construire ensemble un vaste mouvement démocratique, respectueux et définissant lui-même ses formes de luttes. Nous pouvons agréger nos forces et pour cela chercher ce qui fait accord entre nous.

Immédiatement :

pour l’augmentation des salaires, 1700 euros minimum, 400 euros immédiatement pour tous et toutes,
pour la justice fiscale et sociale : rétablir l’ISF , engager une réforme fiscale pour lutter contre les inégalités, lutter contre l’évasion et la fraude fiscale.
pour une fiscalité écologique : taxer le transport aérien et maritime, les véhicules de luxe polluants, le transport poids lourd routier.
indexation des pensions sur les salaires, aucune pension ou minima social en dessous du seuil de pauvreté.

Des engagements à prendre et à mettre en oeuvre dès aujourd’hui :

pour des transports publics à bas coûts ou gratuits partout sur le territoire,
pour des logements dignes, à des prix accessibles, bien isolés et économes en énergie,
pour des services publics, des emplois et des commerces de proximité,
pour la transition écologique : création d’emplois non délocalisables, reconversion des transports polluants, transformation des industries et de l’agriculture polluantes avec des aides pour les salarié-es et riverain-es concernées, etc.

Nous proposons :
- aux organisations syndicales de discuter ensemble de ces propositions,
- à tous ceux et celles qui se mobilisent aujourd’hui de travailler ensemble dans ce sens.

Il ne s’agit pas pour les syndicats de s’approprier un mouvement qu’ils n’ont pas lancé, mais de voir si nous pouvons ensemble construire des bases communes et faire converger nos luttes pour gagner contre les injustices et les inégalités.


https://solidaires.org/Si-tous-nos-mouv ... ons-gagner



Déclaration

Après le 17 novembre, le monde du travail doit prolonger la colère et passer à l’action contre Macron et le patronat

Quoiqu’on en dise, il y aura bien un avant et un après 17 novembre. Ce samedi, la mobilisation a été massive bien que dispersée sur l’ensemble du territoire. Avec plus de 300 000 manifestants, le mouvement des gilets jaunes a exprimé une colère profonde et légitime des classes moyennes paupérisées et de salariés des zones péri-urbaines ou des campagnes face, non seulement, à la hausse des taxes sur le carburant, mais aussi plus généralement contre l’injustice fiscale, la baisse du pouvoir d’achat, Macron et sa politique. Une colère des plus spontanées que les salariés, leurs organisations, se devraient de prolonger et élargir en passant à l’action, contre la vie chère, pour des augmentations de salaires, contre Macron et les capitalistes.

Courant Communiste Révolutionnaire

L’an I du quinquennat Macron a été marqué par l’imposition de contre-réformes libérales, via une « méthode bulldozer », avec la complicité des directions syndicales majoritaires qui, dans le cas des confédérations ont opté, tour-à-tour ou de concert, soit pour la « concertation », soit pour des pseudos et très rares journées d’action sans lendemain. Cette offensive s’est néanmoins heurtée à la contradiction entre l’agenda du gouvernement et la base sociale étroite du macronisme, celle-ci se réduisant de plus en plus au fur et à mesure des réformes. Pendant l’été et à la rentrée, des expressions de « crise par en haut » ont vu le jour, que ce soit au moment de l’affaire Benalla ou avec les démissions de ministres clés du gouvernement (en particulier Hulot et Collomb), marquant un tournant pour le quinquennat, avec une baisse importante de la popularité du président et une montée sourde de la contestation sociale.

L’épuisement précoce du projet macronien a fait objectivement basculer le pays d’une situation non-révolutionnaire, qui a caractérisé les premiers mois de sa présidence, à une situation plus transitoire, pouvant déboucher sur des phénomènes nouveaux, inédits, hybrides et « flous », y compris sur le terrain de la lutte des classes. Ceci est d’autant plus vrai dans un contexte où les directions traditionnelles du mouvement ouvrier ne font strictement rien pour donner une expression à la colère sociale montante. C’est avec cette clé d’analyse qu’il faut comprendre l’émergence du mouvement des « gilets jaunes » qui a eu lieu ce week-end et préparer la suite.

Le gouvernement aura tout tenté jusqu’à la veille au soir pour affaiblir au maximum la mobilisation ce samedi 17 novembre. Proposition de mesures telles que la généralisation du chèque énergie, campagne d’intimidation, ou encore le vote à la dernière minute, ce vendredi à l’Assemblée Nationale, de dispositifs censés désamorcer la « gronde ». Rien n’y a fait, la mobilisation des gilets jaunes, soutenue par près de 73% de la population, a été massive sur les près de 2 000 points de blocage recensés, répartis sur 700 communes dans toute la France. Si la participation est difficilement quantifiable, le Ministère de l’Intérieur a comptabilisé un chiffre proche des 300 000 manifestants. Une participation qui, comme d’habitude, est largement sous-évaluée. Il suffit d’observer le différentiel entre les chiffres officiels et les images diffusées sur les réseaux sociaux. Le chiffre d’environ 500 000 manifestants avancé est pour le moins crédible. Les forces de police, elles, étaient présentes en nombre, pas seulement pour « encadrer » les blocages. Et la répression a parfois été très dure.

La mort d’une manifestante, une femme de 63 ans, est à déplorer tout comme de nombreuses personnes blessées par des automobilistes qui ont forcé les blocages. Nous apportons notre solidarité et tout notre soutien à la famille de la victime et ses proches, ainsi qu’à l’ensemble des quelque 400 manifestants blessés parfois grièvement. Si nous dénonçons fermement ces actes de la part d’automobilistes contre des manifestants, ils sont à inscrire dans le cadre d’une situation de tension sociale importante dont l’un des premiers responsables est Macron et ses politiques anti-sociales. De même, si les réseaux sociaux ont fait remonter plusieurs agressions homophobes, racistes et islamophobes, nous les condamnons fermement tout en dénonçant la campagne médiatique et politique s’appuyant sur ces agressions pour discréditer le mouvement. Comme si, sur la question des migrants ou encore de la « laïcité », ce n’était pas avant tout le gouvernement qui poursuivait une politique systématique et à grande échelle de racisme institutionnel.

L’expression d’un « ras-le-bol généralisé » contre les impôts indirects

Si la question de la hausse des taxes du carburant a été l’un des déclencheurs du mouvement, les revendications portées par les gilets jaunes se sont élargies en un ras-le-bol généralisé contre ces taxes (gaz, péages, CSG, etc…) qui rognent toujours plus le pouvoir d’achat. C’est un « ras-le-bol général » contre les fins de mois difficiles ou encore contre la désertification des services publics, phénomène touchant de plein fouet les zones rurales et péri-urbaines. Ce ras-le-bol est accentué par une logique de « deux poids deux mesures » devenue insupportable : d’un côté, le matraquage fiscal pour les classes moyennes paupérisées et les retraités, de l’autre, l’exonération de l’ISF pour les plus riches, mesure phare de Macron. Comme en témoignent les nombreuses inscriptions vues sur les gilets jaunes, malgré sa composition sociale et politique très hétérogène, parfois contradictoire et inquiétante car jamais l’extrême droite ni la droite ne seront dans le camp des travailleurs et des classes populaires, le mouvement exprime une forme de « coagulation » de colères contre Macron, son mépris et sa politique au service des plus riches.

La « France périphérique » et paupérisée

Si Macron, de par sa politique, fait « coaguler » une partie de cette colère sous-jacente, pour l’heure l’une des composantes importantes qui unifie les gilets jaunes reste la question de la hausse du prix du carburant qui touche ceux qui sont obligés de prendre leur véhicule pour travailler ou se déplacer. Ces secteurs de la classe moyenne, artisans, travailleurs indépendants, professions libérales, secteurs du petit patronat, beaucoup de salariés ou de retraités, vivent dans les territoires ruraux, petites villes et villes moyennes. Ils ont pour point commun de vivre dans les territoires qui, désormais, créent le moins d’emplois et leurs revenus se situent autour ou en-deçà du revenu mensuel médian. Pour ces secteurs, les perspectives de mobilité ou de changement d’emploi sont de plus en plus difficiles, de sorte que leur véhicule est une condition essentielle pour garder leur emploi. C’est en ce sens, que beaucoup d’habitants de zones rurales excentrées, peu habitués à manifester, se sont mobilisés avec des actions dans des villages et des petites villes. Si cette situation de paupérisation et de déclassement s’inscrit certes dans un temps long, la hausse des taxes sur le carburant, symbole des politiques anti-sociales de Macron auront été la goutte d’eau qui ont fait déborder le vase.

Les classes moyennes péri-urbaines des grandes villes

La carte des mobilisations fait aussi paraître une forte densité de points de rassemblement dans la grande périphérie des principales métropoles. Ce sont ces personnes dites « pendulaires » qui sont obligés de faire des allers-retours quotidiens entre leur travail et leur domicile, à des heures régulières, de la banlieue lointaine vers les grandes métropoles, du fait notamment de la cherté des logements et des processus de gentrification. On a pu observer ces points de rassemblements, autour de Paris, notamment en Seine-et-Marne, l’un des creusets du mouvement. Ce même phénomène est aussi présent dans la grande couronne lyonnaise avec une forte mobilisation notamment dans le Rhône, ou encore de la même manière à Bordeaux, dans un rayon de 30 à 40 kilomètres. Là encore, la forte densité de la mobilisation des gilets jaunes garde une certaine cohérence avec le rapport qu’entretiennent ces territoires avec la voiture, le tout-voiture leur étant de fait imposé dans un contexte d’insuffisance des transports publics qui constitue une forme de double peine pour les plus modestes.

La droite et l’extrême-droite tentent de s’approprier le mouvement des gilets jaunes

D’habitude, Les Républicains s’accordent avec les chiffres annoncés par les forces de police. Mais, cette fois-ci, ces derniers sont montés au créneau pour dénoncer une « manipulation des chiffres » par Castaner. C’est avant tout le signe que l’instrumentalisation pour essayer de capter la « France des territoires » va bon train pour la droite et pour la droite extrême. A l’approche des élections européennes, la surenchère droitière de LR vise à essayer de reprendre le terrain perdu par rapport au Rassemblement National. Marine Le Pen, de son côté, a cherché depuis le début à instrumentaliser la colère des gilets jaunes en s’appuyant sur ses fiefs du FN et sur une partie de sa base électorale pour essayer de capitaliser sur l’ensemble du mouvement. Mais si la mobilisation massive n’avait pas dans son ensemble la coloration espérée pour l’extrême droite, il faut noter qu’elle a été particulièrement importante dans certains bastions frontistes. Ce qui confirme le fort soutien des sympathisants du Rassemblement national aux « gilets jaunes » comme dans le Sud, dans le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône ou le Var, ou encore dans le Nord-Pas-de-Calais. Ce sont aussi des groupuscules fascisants, parfois même à la tête de gilets jaunes, qui tentent de donner une coloration brune aux gilets. Néanmoins, le caractère diffus de la mobilisation, que l’on ne saurait la circonscrire aux barrages organisés par Robert Ménard, le maire d’extrême droite de Béziers, ou à tel ou tel groupuscule royaliste, montre bien l’ampleur de la mobilisation et la colère sociale qu’elle a exprimée, et ce indépendamment des aspects les plus confus et parfois contradictoires qui ont pu la caractériser.

Les gilets jaunes : une grande « jacquerie » rurale, péri-urbaine et populaire

Ainsi, la fronde dépasse le monde rural et touche une partie des catégories modestes, y compris celle vivant en extérieur des grandes villes. Si le mouvement est caractérisé par sa grande spontanéité, il l’est aussi par le fait qu’aucun parti ni syndicat n’en est à l’origine. Son caractère « citoyen » et « apolitique » est même revendiqué comme une marque de fabrique de la mobilisation rejetant toute récupération. Parmi ses caractéristiques, on notera également l’absence pour le moment de franges importantes du patronat, comme lors des mobilisations des années 1980 et 1990 autour des prix du carburant, portées par des syndicats de transporteurs et des professionnels de la route, ou encore lors du mouvement des « bonnets rouges » en Bretagne, à l’automne 2013, avec le MEDEF local et la FNSEA, le syndicat des gros exploitants agricoles. Si ce mouvement massif de colère contre l’injustice fiscale a été certes initié par les classes moyennes péri-urbaines, sa massification est liée à une extension de celui-ci aux campagnes, aux retraités et aux salariés. Sa spontanéité et son inorganisation relative lui donnent son caractère de « jacquerie », ces soulèvements populaires dans les campagnes caractéristiques de l’ancien régime lorsque la paysannerie était acculée à la disette, voire à la famine, par la pression fiscale. Face à l’arbitraire et aux inégalités fiscales criantes, les jacqueries partaient à l’assaut des châteaux, mêlant colère et violence. S’il est évident que les comparaisons historiques ont leurs limites, c’est plus par son hétérogénéité et son caractère spontané et non organisé que par sa violence pour le moment que le mouvement des « gilets jaunes » s’apparente à une jacquerie rurale, péri-urbaine et populaire.

Les gilets jaunes mettent le gouvernement à la défensive…

Si, durant le week-end, le gouvernement n’a eu cesse de minimiser la mobilisation, Edouard Philippe a pris acte ce dimanche de la réalité du mouvement sans pour autant que le président ne prenne la parole. De par son silence, Macron veut envoyer un signal fort d’inflexibilité. Le gouvernement, qui sous la V° République est l’une des médiations d’un exécutif bicéphale, tente de jouer l’apaisement, en assurant avoir « entendu » la « colère », la « souffrance », le « sentiment de déclassement, d’abandon, que ressent une partie de la population », une façon de temporiser et de jouer la montre. Il a pour autant affirmé maintenir « le cap », pour ne pas perdre la main comme Hollande face au « bonnets rouges ». En effet, le recul de Hollande sur l’éco-taxe et les concessions du Plan Bretagne avaient considérablement affaibli le quinquennat de Hollande. Quand bien même il est plus impopulaire que jamais, le gouvernement ne peut reculer sous peine de paralyser pour de bon son quinquennat. Ce serait donc le moment d’enfoncer le clou. Pour autant, si le mouvement des gilets jaunes a mis le gouvernement sur la défensive, « pour bloquer le gouvernement, il faudra un peu plus que ces barrages filtrants », comme a pu le souligner Olivier Besancenot sur BFM TV. « Il faudra aussi des manifestations, et utiliser l’arme des travailleurs : la grève. ». Mais si Philippe Martinez déclarait au micro d’Europe 1 qu’il faudrait obtenir « une augmentation du salaire minimum », il faudra là aussi bien plus que des déclarations d’intentions, mais un véritable plan de bataille pour lutter contre la vie chère et exiger des augmentations de salaires.

… le monde du travail et ses organisations doivent prolonger cette colère et passer à l’action !

Si le mouvement du 17 novembre a réuni près de 500 000 personnes sans s’appuyer sur aucune organisation, s’aidant des seuls réseaux sociaux, c’est bien que la vapeur, la colère et l’envie d’en découdre contre Macron et ses politiques anti-sociales sont là et sont profondes. Pour cela, le monde du travail se doit de prolonger cette colère et de passer à l’action, par ses méthodes de luttes, mais aussi pour donner un débouché à cette colère des classes moyennes paupérisées et de beaucoup d’employés et de retraités dont beaucoup se manifestaient pour la première fois contre un régime d’imposition qui n’est pas progressif, mais « régressif ». Il suffit de songer au fait que Total fait 9 milliards de bénéfices nets et échappe à l’impôt sur les bénéfices des sociétés. Mais pour cela, il est nécessaire d’en finir et de défaire la politique du dialogue social des directions syndicales, qui transforme nos organisations en syndicats domestiqués et non en instruments de lutte. Les travailleurs les plus conscients doivent mettre toutes leurs forces pour surmonter ce grand obstacle qui, non seulement, éloigne de ces organisations ouvrières, les secteurs de travailleurs les plus exploités de la classe et les plus opprimés par le capital, ce qui mène à moyen terme, si nous ne le surmontons pas, à la défaite de l’ensemble du monde du travail et des classes populaires.

C’est pour cela qu’il est déjà très positif, que certaines structures syndicales locales aient déjà pris des initiatives pour donner un prolongement en toute indépendance de classe à cette colère. « La colère est légitime, organisons-nous !!! Contre la vie chère, pour l’augmentation des salaires », affirme la CGT Port-de-Bouc. De même, L’Union départementale des syndicats CGT du Nord appelle à aller soutenir en masse les salariés de Vallourec actuellement en bataille pour des augmentations de salaires.

Il y a donc bien, à la base, des structures qui ne se contentent pas de simples déclarations mais veulent accompagner le mouvement et le prolonger sur un terrain de classe. En articulant ces actions à un programme contre Macron et le patronat, le mouvement du 17, s’il était investi par le mouvement ouvrier organisé et la jeunesse, serait en capacité de tenir la dragée haute au gouvernement, de le faire reculer et, au passage, de faire le ménage, au sein des mobilisations, pour en chasser la droite et l’extrême droite et aider les manifestants à exprimer clairement ce que devrait être un véritable plan d’action pour battre en brèche Macron et ses politiques.

Il faut réclamer l’abolition de la TIPP (Taxes Intérieure sur les Produits Pétroliers) mais aussi de tous les impôts indirects, qui frappent avant tout les classes populaires, en exigeant la suppression non seulement des péages et de la TVA, mais également la mise en place d’une fiscalité réellement progressive qui taxe les grandes fortunes et le capital.

Face à la « fiscalité écolo » de Macron, il faut également exiger la nationalisation sous contrôle ouvrier de Total et de l’ensemble des groupes pétroliers qui se nourrissent du carburant cher ! Ce serait aussi une façon de défendre et d’étendre les services publics alors que Macron veut les réduire, en licenciant 50.000 fonctionnaires : plus d’écoles, des logements sociaux, des services postaux, des hôpitaux en fonction des besoins et plus de transports publics. Là encore, cela passerait par une lutte conséquente contre la politique du gouvernement de casse du service public, à commencer par imposer l’abrogation de la réforme ferroviaire. Cela permettrait également d’articuler des revendications plus générales pour donner une réponse de fond à la question du pouvoir d’achat au travers d’une augmentation générale des salaires et des pensions, leur indexation automatique sur l’inflation, une hausse du SMIC et des minimas sociaux.

Et c’est aussi lutter contre la caste politique et ses privilèges tout en finissant avec cette monarchie présidentielle de la Ve République et tous ses attributs, par la dissolution du Sénat aristocratique pour imposer une chambre unique qui associe les pouvoirs législatif et exécutif, dont les députés seraient élus sur la base d’assemblées locales, révocables en permanence par leurs électeurs et percevant le salaire moyen d’un ouvrier spécialisé. De telles mesures ne peuvent que faire avancer la lutte pour un véritable gouvernement des travailleurs et des secteurs populaires, ce qui constituerait une véritable issue révolutionnaire contre cette dictature d’une minorité de riches et de grands capitalistes qui nous gouvernent.

Ce qui pourrait se jouer, si ce mouvement venait à se prolonger, ce serait aussi une lutte pour en finir avec un régime social où tandis que certains « perdent leur vie à la gagner » et crèvent sous les cadences infernales et le harcèlement des chefs, d’autres se trouvent au chômage, privés du seul droit que ce système est censé leur accorder : celui de se faire exploiter. Il faudrait donc préparer dès maintenant la lutte contre la réforme des retraites qui ne fera qu’aggraver le chômage chez les jeunes et la souffrance au travail de ceux qui ont déjà beaucoup donné, pour imposer au contraire une baisse du temps de travail sans réduction de salaires, jusqu’à mettre fin au chômage.

Pour cela, il faudra passer à l’action, notamment au travers des grèves, mais aussi de réunions et meetings publics. Halte à la négociation de la « régression sociale » : ce dont il s’agit c’est de construire le rapport de force, par nos méthodes, la grève, contre la vie chère, pour des augmentations de salaires. C’est la seule manière de construire un véritable « tous ensemble », par la grève qui bloque réellement l’économie, contre Macron et les capitalistes, et d’éviter que la colère légitime des gilets jaunes ne soit capitalisée par des forces qui n’ont absolument rien à voir avec nos intérêts, ceux du monde du travail, des classes populaires et de la jeunesse.


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Re: Révolte populaire, gilets jaunes

Messagede bipbip » 21 Nov 2018, 01:29

Nantes: choses vues le 17 novembre
Le désormais fameux « mouvement des gilets jaunes », contre les taxes et bien d'autres choses, commençait ce samedi. Extrêmement médiatisé, souvent confus, organisé sur internet et dispersé dans l'espace, ce mouvement non identifiable a réussi son pari : paralyser les flux. Notamment le périphérique nantais et de nombreuses routes dans le département. Nos reporters étaient sur les blocages. Choses vues le 17 novembre à Nantes.
... https://nantes.indymedia.org/articles/43620

Gilets Jaunes. Pourquoi il faut combattre les préjugés racistes et homophobes ?
La presse instrumentalise des actes homophobes et racistes minoritaires lors du 17 novembre pour discréditer la révolte légitime. Cependant, il ne faudrait pas les prendre à la légère et, au contraire, les condamner fermement.
... http://www.revolutionpermanente.fr/Gile ... homophobes

TIPP, TVA, CSG : pourquoi et comment mettre fin aux impôts indirects
Ce sont les impôts les plus injustes et les plus opaques qui existent dans le système fiscal français. Dans un contexte de matraquage fiscal croissant, il est urgent de demander leur suppression. Une mesure loin d'être incompatible avec le maintien de services publics de qualité.
... http://www.revolutionpermanente.fr/TIPP ... -indirects

Gilets jaunes : 17 lycéens en garde à vue à Perpignan, deux policiers et une octogénaire blessés
Des lycéens solidaires du mouvement des Gilets jaunes ont manifesté à Perpignan, lundi 19 et mardi 20 novembre, certains bloquant leurs établissements. Des échanges violents ont eu lieu avec les forces de l'ordre dépêchées sur place. 17 jeunes ont été placés en garde à vue.
... https://www.ladepeche.fr/article/2018/1 ... ement.html

Les gilets jaunes rejoints par des lycéens, plusieurs établissements bloqués
Les blocages se poursuivent ce 20 novembre et le mouvement des gilets jaunes peut compter sur de nouveaux renforts.
GILETS JAUNES - Les opposants à la hausse des prix du carburant peuvent désormais compter sur un nouveau soutien: les lycéens. Plusieurs d'entre eux ont en effet rejoint le mouvement des gilets jaunes, ce mardi 20 novembre. En conséquence, plusieurs établissements sont bloqués.
À Perpignan, les lycées Arago et Rosa Luxembourg [ce dernier étant situé plus précisément à Canet-en-Roussillon], par exemple, sont touchés, rapporte L'Indépendant. Ce mouvement "spontané", selon le quotidien régional, a donné lieu à un face-à-face tendu entre les policiers et les étudiants.
Même son de cloche à Narbonne. Une centaine de lycéens se sont rassemblés devant la sous-préfecture, avant de prendre la direction des quais, encadrés par la police, peut-on lire dans la presse locale. Le mouvement est, dans le cas présent, loin d'être improvisé. Un appel à manifester a été publié lundi soir sur Facebook, puis relayé sur Instagram.
... https://www.huffingtonpost.fr/2018/11/2 ... mg00000001
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