Ecologie en axe théorie et pratiques

Re: Ecologie en axe théorie et pratiques

Messagede Pïérô » 22 Mai 2018, 07:50

Conférence, Présentation de l'écologie sociale par Floréal Romero

Saint-Mariens (33), mardi 22 mai 2018
à 20h30, Salle polyvalente

L'écologie sociale, courant d'écologie politique initié par Murray Bookchin, propose une analyse du rapport social de l'humain à la nature et des solutions aux destructions exercées par l'humain sur la nature, par un changement radical de société.

https://gironde.demosphere.eu/rv/8887

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Re: Ecologie en axe théorie et pratiques

Messagede bipbip » 20 Juil 2018, 11:30

Conférence de Floréal Roméro le 13 juin 2011 à Biocybèle (81 Gaillac).

« Floréal Roméro, dont les parents ont connu la révolution sociale espagnole au début du XXe siècle, par ses recherches récentes sur les programmes politiques des anarchistes espagnols, nous fait découvrir la cité-jardin, un programme politique écologiste de la ville. »

Floréal Romero est devenu l'un des principaux promoteurs des thèses d'écologie sociale de Murray Bookchin en Espagne, mais aussi en France à travers des rencontres, des publications et des articles. Il vit en Andalousie et travaille comme agriculteur en lien avec des AMAP. Il a publié en 2014, avec Vincent Gerber, Murray Bookchin pour une écologie sociale et radicale (Le passager clandestin) http://lepassagerclandestin.fr/catalogu ... icale.html.



https://utoplib.blogspot.com/2018/07/fl ... ciale.html
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Re: Ecologie en axe théorie et pratiques

Messagede bipbip » 13 Aoû 2018, 12:26

Capitalisme et changement climatique: notions théoriques et trajectoire historique initiale (I)

Par François Chesnais

Le changement climatique et ses conséquences sont la question la plus redoutable que la société humaine contemporaine ait à affronter. Héritière de la trajectoire multimillénaire des civilisations qui se sont succédé depuis l’Age de pierre, elle est aujourd’hui prise au piège dans des processus économiques et des comportements individuels et sociaux autodestructeurs propres au capitalisme. La notion de «devenir-capital du monde» proposée par Alain Bihr, c’est-à-dire «la production d’une société capitaliste appropriée à l’économie capitaliste»[1], peut être étendue à ses rapports à la nature. C’est de ceux-ci que viennent les transformations de la biosphère et de nombreux écosystèmes existant sur la planète qui sont à l’origine du changement climatique. L’expansion planétaire de l’économie capitaliste, sa prise de possession du monde, sont allées de pair avec la constitution d’un ensemble de relations du capital avec son milieu naturel, pris au sens le plus large du terme, qui lui ont été «appropriées».

... https://alencontre.org/ecologie/capital ... ale-i.html



Cultures et élevage en monoculture: impasses productives et impacts climatiques majeurs (II)

Le second volet de notre contribution sur capitalisme et changement climatique porte sur la monoculture, modèle dominant de production agricole sur le plan mondial. On est sur un terrain où l’impact climatique relève de facteurs plus facilement identifiables que ce n’est le cas pour d’autres dimensions de la relation capital-climat. Les pays d’Amérique latine et d’Asie du Sud-Est où la monoculture domine connaissent des degrés d’intensité différents de domination économique et politique des pays capitalistes centraux, ces facteurs sont dans la continuité de l’économie de plantation. Les forts taux d’émission de CO2 ainsi que les conditions d’existence des paysans et des travailleurs ruraux, avec des effets d’expulsion massive de population vers les bidonvilles, résultent de la concentration élevée de la propriété du sol et de l’exploitation effrénée des travailleurs. Les intérêts des grands propriétaires engagés dans la monoculture coïncident en tous points avec ceux des groupes industriels à dominante industrielle très puissants situés en amont (agrochimie) comme en aval (agrobusiness) des activités de culture du sol et d’élevage. L’économie de la monoculture (son business model) est marquée par une fuite en avant qui prend la forme de baisses des rendements et de réponses à ces baisses dont l’efficacité s’avère limitée et passagère. Et cela alors qu’une agriculture alternative a fait ses preuves.

... https://alencontre.org/ecologie/culture ... rs-ii.html
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Re: Ecologie en axe théorie et pratiques

Messagede bipbip » 23 Sep 2018, 11:56

Le caractère anti-écologique du système capitaliste

Le capitalisme se développe sur la base d’une opposition entre richesse matérielle et richesse abstraite. La richesse matérielle est composée des diverses valeurs d’usage, renvoyant aux corps concrets et matériels des marchandises. La richesse abstraite est composée de la quantité de travail abstrait que renferment les marchandises, et elle est convertible en sommes d’argent.

Dans la circulation A-M-A’, la richesse matérielle n’est qu’un moyen, un mal nécessaire, pour augmenter la richesse abstraite. Les diverses valeurs d’usage ne sont que les supports de l’abstraction de la valeur, et elles doivent s’effacer derrière elle. Ainsi, le système capitaliste fait de la satisfaction des besoins concrets, et de la matérialité concrète des biens d’usage, un simple prétexte contingent en vue de la production d’abstractions quantitatives vides et indifférenciées. Dans cette mesure, le fait qu’une marchandise soigne, instruise, ou détruise concrètement l’environnement ou le lien social, n’est pas un fait déterminant dans sa production : ce qui importe avant tout, c’est la quantité de travail abstrait qu’elle renferme. Un tel système, aveugle à la dimension concrète et matérielle des biens produits, ne peut être que fondamentalement anti-écologique : car précisément, il ne se préoccupe pas une seule seconde des effets réels des produits dans l’environnement « naturel » et social. Seul un système qui créerait les conditions de la vie en tenant compte des désirs et besoins réels des individus, sans valorisation abstraite, scindante et séparée, serait susceptible de promouvoir une métabolisation non destructrice des humains avec l’environnement. Seul le dépassement du capitalisme permettrait l’abolition du désastre écologique moderne, dans la mesure où le capitalisme est un système qui accumule des abstractions quantitatives, sans jamais tenir compte des conséquences réelles, écologiques et sociales, des produits.

Mais si l’on s’intéresse maintenant à la logique évolutive du procès de valorisation, on constate que ce système ne peut que détruire toujours plus, de façon asymptotique, l’environnement dit « naturel ». Historiquement, pour augmenter le taux de survaleur, c’est-à-dire pour augmenter la part du surtravail dans la journée de travail, il s’est agi d’augmenter le nombre d’heures travaillées, absolument parlant. Mais cette logique rencontre une limite quantitative certaine. Avec l’émergence du capitalisme industriel, on extrait ainsi, plus systématiquement, une survaleur relative : en augmentant la productivité du travail, on augmente, de façon relative, le temps de surtravail dans la journée de travail. La survaleur relative suppose une rationalisation de l’organisation du travail, et un recours systématique au machinisme. Mais lorsqu’il entre dans l’ère de la survaleur relative, le capitalisme s’inscrit dans un procès irréversible. La productivité accrue du travail fait que le temps de travail socialement nécessaire contenu dans les marchandises diminue toujours plus, tendanciellement. Cela ne signifie pas qu’une heure de travail, par exemple, change soudainement de valeur : la valeur de l’heure de travail reste inchangée. Simplement, une même valeur renferme désormais, par exemple, deux fois plus de marchandises réelles, si la productivité du travail est multipliée par deux. La quantité de matières premières doit donc doubler, pour produire la même quantité de valeur. Si la valeur doit donc continuellement augmenter, tandis que toujours plus de marchandises physiques et concrètes sont contenues dans des unités de valeur toujours plus petites, cela signifie que la quantité de marchandises physiques doit augmenter exponentiellement. Dans cette mesure, le développement des ressources énergétiques (éventuellement polluantes) et le pillage des matières premières ne doivent que s’intensifier. Un tel procès destructif ne rencontre aucune limite formelle, dans la mesure où l’augmentation de la valeur, qui est un procès quantitatif, ne connaît a priori aucune limite.

Dans ce contexte, certains mouvements de contestation prônent une « décroissance » vertueuse, susceptible de contrecarrer une telle fuite en avant destructrice, autodestructrice et morbide. Qu’en est-il ? Il faudrait d’abord distinguer la croissance de la richesse abstraite et la croissance de la richesse matérielle. Car ces deux niveaux ne coïncident pas nécessairement. S’il s’agit de faire décroître la richesse abstraite sans pour autant abolir le principe du travail abstrait, alors de nombreux individus seront exclus socialement, et un système aveugle au caractère concret des biens perdurera malgré tout, de façon profondément anti-écologique. S’il s’agit de faire décroître la richesse matérielle sans abolir le principe du travail abstrait, alors la même obnubilation anti-écologique se développe. A vrai dire, la seule « décroissance » qui serait cohérente et conséquente devrait promouvoir l’abolition du système de valorisation marchande, car c’est lui qui encourage aujourd’hui le pillage aveugle et exponentiel des ressources énergétiques et des matières premières. Mais alors elle ne peut être « décroissance » sur le plan de la richesse abstraite : car cela supposerait qu’on continuerait à comptabiliser de façon marchande cette richesse. Décroissance devrait signifier qu’on abolisse, purement et simplement le principe de cette richesse abstraite. La forme de la richesse abstraite n’est pas adaptée pour le potentiel de richesse matériel : la logique de la survaleur relative fait que toujours plus de biens produits constituent une richesse abstraite toujours moins importante, dans un système où il s’agit pourtant de faire augmenter constamment cette richesse abstraite. Une telle situation entraîne une fuite en avant morbide, et un processus de crises indéfini. Le problème du terme de « décroissance » est qu’il peut signifier décroissance de richesses matérielles sans abolition de la richesse abstraite, ou simple décroissance de la richesse abstraite sans abolition du système de valorisation. On n’aperçoit pas, ici, qu’on a affaire à deux niveaux de réalité différents. Néanmoins, si décroissance signifie abolition du système du travail abstrait, au profit de la requalification des désirs et besoins humains conscients, elle devient conforme à son intention profonde et à sa radicalité propre.

Benoit Bohy-Bunel, septembre 2018.


http://www.autrefutur.net/Le-caractere- ... apitaliste
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Re: Ecologie en axe théorie et pratiques

Messagede bipbip » 12 Oct 2018, 14:17

Besoin de réacclimatation

Il est plaisant de voir que les risques écologiques sont de plus en plus pris en compte par les humains sur cette planète. Sauf que comme toujours, nous réagissons trop en retard, incapables que nous sommes de nous projeter dans le "pire" afin de l’éviter. Car aujourd’hui, l’heure n’est plus à "tenter d’éviter le dérèglement climatique" ou de "ralentir le désastre écologique" comme nous pouvons l’entendre encore souvent. L’heure va être à l’adaptation et à faire des choix clairs pour l’avenir de l’humanité.

Fantasme de la planète "consciente"

Quand je lis et écoute les personnes qui ont une fibre écologique autour de moi je me rends compte qu’une large partie d’entre elles personnifient de plus en plus la planète. Elle aurait une forme de conscience et répondrait à nos attaques. Sauf que non : la planète c’est un gros caillou lancé dans l’espace, qui tourne autour du Soleil tout en suivant sa course folle, recouvert d’une couche d’atmosphère et d’eau, éléments propices à la colonisation de son biotope par la vie. Rien de plus, rien de moins. C’est juste l’endroit (et le seul connu a porté de main) où nous pouvons, nous humanité, survivre.

Ni conscience, ni inconscience, juste un lieu. Et les augmentations qui concernent les catastrophes climatiques violentes, les incendies plus fréquents, les saisons qui se transforment, l’eau de moins en moins potable, ne sont en rien une réponse à quoique ce soit, mais bien une conséquence mesurable et compréhensible scientifiquement de nos choix de vie, de nos impacts sur notre lieu de vie. Attendre une réaction de "la planète" pour nous sauver n’est qu’un dérivatif de la croyance en un être supérieur et protecteur. Une chimère aussi réaliste que de croire au Père Noël ou en quelques dieux.

Fantasme de la "grande purge"

Dans un cynisme parfois assumé, des courants se mettent à parler d’une grande purge. La planète (encore elle) aurait donc dans l’idée de réduire notre population par des morts par milliards afin de retrouver un équilibre. Cela ferait un bon roman de "fantasy", mais désolé, ce sont bien les humains qui feront ou non le choix de laisser crever leurs semblables. Cette soi-disant grande purge n’est donc que la version soft et pseudo-écolo d’une haine de l’autre et d’un fascisme mal assumé. Et surtout cela repose sur l’idée saugrenue que nous pourrions tous survivre dans un monde dégradé après celle-ci ! Quel drôle d’espoir.

La science pourra nous sauver

Cette affirmation est l’autre face de la pièce écolo-gentillette du moment. La science est aussi ce qui nous a mis dans la posture actuelle pas très sereine. Certes, je ne doute pas un instant que le génie humain s’exprimera pour tenter des choses, voire peut être que ces choses tentées seront de réelles solutions, mais je ne m’amuserais pas à miser toutes mes billes là-dessus. Alors oui, la science est et sera utile, ne serait-ce que pour la compréhension des phénomènes mais elle ne se suffira jamais à elle-même ni ne sera jamais la seule chose à mettre en place face à la violence de ce qui nous attend. Elle n’est qu’un outil, rien de plus.

L’emballement est une certitude

Force est de constater que l’emballement du climat dont les scientifiques nous préviennent depuis les années 1970 est là et clairement là. Entre les canicules intenables, les sécheresses, les saisons qui se décalent et se transforment, les pluies plus abondantes par endroit, nous sommes largement servis. Seulement, ce n’est que le début.
Notons que la plupart des personnes qui recherchent sur le sujet du climat admettent que nous allons passer un pic de +3 à +5 ° C en moyenne annuelle par rapport à l’ère préindustrielle d’ici 2100. Notons donc que nous entrons dans une ère où tenter de prédire (au sens scientifique, donc tenter de proposer des modèles) les conséquences à long terme est quasiment impossible. Même s’il est clair qu’elles ne seront pas positives.

Il ne s’agit pas comme certains zozos de dire que le dérèglement climatique n’existe pas parce qu’il fait froid et qu’il y a de la neige en hiver. Au passage : c’est bien le réchauffement des océans, suite au réchauffement global des températures, qui fait que nous avons plus d’humidité dans l’air, et donc plus de pluies, et par conséquent de neige. Donc, triple buse, c’est bien le dérèglement climatique qui est la cause des coups de froids avec plein de neige aussi ! Et ne parlons même pas de la modification des courants marins et aériens qui découlent eux aussi de tout cela… Et influent grandement sur les écosystèmes et le type de climat qui y règne.

Je le disais donc, l’emballement est une certitude. Face à cela, les gouvernements de la plupart des pays se préparent contrairement à ce que l’on pense : la militarisation croissante du monde n’est pas autre chose qu’une préparation des migrations et guerres pour les ressources vitales à venir. Cela peut vous sembler cynique, mais l’exemple de la Chine et de ses 60000 soldats du climat devrait nous alerter.

Les solutions envisagées aujourd’hui seront donc pragmatiquement cruelles : laisser crever celles et ceux qui n’auront plus accès à l’essentiel et empêcher leur venue à coup de guerre et de frontières militarisées. C’est en tout cas le chemin qui se dessine et que la majorité laisse faire.
Il faut aider les pays pauvres à se développer.
C’est là aussi une parole creuse. Bien entendu il ne faut pas freiner le développement vers un mieux vivre des pays les plus pauvres. Mais surtout il serait temps de reconnaitre que les pays riches ne vivent que la spoliation des pays pauvres ! C’est ce cercle vicieux qui est le moteur du monde actuel.

Seulement, dans tous les cas des millions, d’humains vont devoir se déplacer des pays les plus pauvres (qui seront majoritairement les plus touchés par le dérèglement climatique) vers un ailleurs incertain. Ces réfugiés devront être accueillis, aidés, sans quoi nous les condamnons à une mort lente et certaine. C’est là aussi un réel choix de société qui se pose à nous !

Oui mais si on réduit les gaz à effet de serre cela ira mieux !

En fait oui et non. Il est évidemment préférable de ne pas continuer à alimenter le dérèglement climatique en réduisant nos gaz à effet de serre. Seulement il faut aussi être conscientes et conscients que le dérèglement climatique actuel n’est pas le fait de l’année en cours, mais des dizaines années précédentes.

Donc, dans tous les cas, même si nous diminuons drastiquement nos émissions, nous allons devoir affronter les effets des émissions passées. Le CO2 et les autres gaz à effet de serre présents aujourd’hui dans l’atmosphère vont mettre des dizaines d’années à diminuer. Leur effet sera donc ressenti entre aujourd’hui et dans des dizaines d’années. Voir des centaines.

D’ailleurs cela est vrai aussi pour bien d’autres choses : produits phytosanitaires, plastiques, nucléaire, bétonisation des sols, etc… etc….

C’est bien face à la gestion des choix actuels et du passé que nous nous trouvons. Tout comme nous ne sortirons pas du nucléaire en un claquement de doigts, nous ne sortirons pas et ne passerons pas l’ère du dérèglement par de simples mesures techniques.

Et si l’anarchie était en fait une solution ?

L’anarchie est la recherche du progrès au sens large et libérateur. Oui, je sais, dit comme cela, c’est déroutant. Pourtant, si nous prenons les grandes lignes, parce que je n’ai pas la place de faire une thèse, cela se tient : libertés individuelles renforcées, choix collectifs comme mode d’action, production selon les besoins et répartition sans lien avec la richesse mais avec les besoins là aussi, accès à la culture et au savoir, construction de l’esprit critique et renforcement de celui-ci pour sortir des biais cognitifs, pratique du consensus, etc… etc… Nous pouvons donc dire que les bases de l’anarchisme répondent clairement aux défis posés par le dérèglement climatique et d’autres aspects à gérer dans l’avenir.

D’abord par l’appel au partage. Car il ne suffira pas de sortir "simplement" du capitalisme pour que tout aille mieux, mais bien d’apprendre à reconnaitre l’autre comme un égal. D’apprendre à partager les terres habitables (et cultivables) et l’eau que nous aurons encore de disponible, les méthodes de vie viables, les savoirs et les connaissances. De mettre en place de la solidarité dès que cela est possible. Tant que nous continuerons à nous voir par le prisme de nos "particularismes", par nos nations et régions, nous ne pourrons construire les solutions d’ampleur nécessaires à l’avenir. Et nous laisserons les solutions militaires et belliqueuses prendre le dessus.

Il ne s’agira pas non plus de se retirer dans les bois dans une cahute sans eau courante ni électricité. D’abord parce qu’il n’y a pas assez de bois pour les 7.5 milliards d’humains sur terre, mais aussi parce que cela reviendrait à imposer un mode de vie unique pour le "bien de tous".

Nous allons donc devoir mettre en place une intelligence collective si chère aux anarchistes. Penser ensemble l’avenir que nous souhaitons, si nous ne voulons pas le laisser aux mains de quelques-uns, avides de pouvoir et d’argent. Penser notre humanité au lieu de la subir. Et nous acclimater à nos nouveaux espaces, aux changements à venir sur tous les plans : habitât, agriculture, vivre ensemble …

Lorsque je pose cela, beaucoup m’opposent que les gens (ce grand ensemble étrange) pourraient choisir de ne rien changer. J’ai envie de dire que cela serait au moins pour une fois une décision collective claire et objective : après moi le déluge et l’humanité peut bien crever.

Je reste cependant optimiste et j’ai du mal à croire que l’humanité signe son arrêt de mort. Donc, tentons de porter d’autres possibles et faisables. Osons affirmer que rien n’est inéluctable.

Notre vision du monde, par l’abolition des frontières, des superstitions, des mysticismes, par l’entraide, le progrès partagé et l’utilisation des ressources au profit de toutes et tous et non du financier, cette vision est pertinente et peut être une voie pour passer ce sale cap qui se profile. Encore nous faut-il le faire connaitre.

Ben alors tout va bien et ça sera facile !

Franchement non. Dans tous les cas, notre monde est aujourd’hui incertain et face à des changements plus importants que nous pouvions le penser. Les tensions et conflits risques de se démultiplier. L’égoïsme ambient ne sera pas simple à combattre. Voir des possibles n’est pas les mettre en œuvre et encore moins convaincre que les mettre en œuvre améliorera les choses.

Seulement ne pas tenter de planter les jalons d’une autre façon de voir le monde est clairement se vouer à l’échec dès le départ.

Faut sauver la Terre !

Dernière chose : j’entends souvent dire que "la Terre va mourir". Non, au pire c’est l’humanité qui disparaitra. La planète, la vie, feront leurs chemins sans nous. La planète a déjà connu 5 grandes extinctions. La sixième, du fait de la position de l’humain comme façonneur du monde, est en cours. Si nous sommes certains que la planète et la vie s’en remettront, rien n’est moins sûr pour notre espèce. Nous ne sommes pas grand-chose, et c’est bien pour cela que nous devons nous enthousiasmer pour l’entraide, seul facteur de réelle évolution dans l’histoire.

Fab- Graine d’anar – Lyon


https://www.monde-libertaire.fr/?articl ... limatation
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Re: Ecologie en axe théorie et pratiques

Messagede bipbip » 23 Déc 2018, 20:14

Une transition écologique peut-elle se faire avec le capitalisme ?

Tant les confusions et les idées préconçues sont puissantes et omniprésentes sur le capitalisme, et tant l’impact du capitalisme sur nos vies et nos sociétés est important, répondre à cette question nécessiterait bien plus qu’une page ou deux. L’exercice exige donc des « raccourcis ». Essayons d’être simples, sans tomber dans le simplisme.

Une fois oui

OUI, car techniquement, c’est possible. Dans son excellent ouvrage L’impossible capitalisme vert (La Découverte, 2012), Daniel Tanuro montre que les technologies actuelles permettraient de se passer complètement des combustibles fossiles et du nucléaire en deux générations : « le potentiel cumulé du solaire thermique, photovoltaïque et thermodynamique, du vent, de la biomasse et de la force hydraulique peut couvrir cinq à six fois les besoins mondiaux en énergie primaire. ». Il en va de même de la destruction des forêts et des autres désastres écologiques : il parfaitement possible d’y mettre fin rapidement. À l’heure où les dirigeants politiques et les populations affirment qu’il est urgentissime d’agir, pourquoi donc ce tournant écologique n’arrive pas à se concrétiser ? Le fait que la logique capitaliste reste dominante au sein de nos sociétés constituent le cœur du problème.

Douze fois non

1. Depuis le Sommet de la Terre de l’ONU en 1992, le monde entier sait que « notre maison brule ». Depuis lors, les engagements, les accords et les déclarations ambitieuses se sont multipliés. On essaye donc depuis minimum 25 ans de gérer le problème et le bilan est sans appel : non seulement le capitalisme n’est pas parvenu à freiner le changement climatique, la perte de biodiversité, la pollution de l’air, la destruction des forêts, l’artificialisation des sols, l’acidification des océans et autres joyeusetés, mais toutes ces destructions n’ont fait que s’aggraver et s’intensifier. Ajoutons que toutes les solutions mises en place par le système capitaliste (la « croissance soutenable », le développement durable, le marché du carbone, les technologies vertes comme les agrocarburants, etc.) ont abouti à des désastres ou des échecs fulgurants.

2. Toutes les crises sociales et écologiques actuelles (alimentaire, financière, économique, sociale, climatique…) ont pour cause principale la recherche du profit et de la croissance. Faut-il rappeler que les banques privées n’hésitent pas une seconde à spéculer sur les produits agricoles et provoquer des famines, du moment que cela engendre des profits ? Citons Jean-Pierre Berlan : « De la même manière, il faut revenir sur les larmes de crocodile que les médias versent sur la faim dans le monde. Parce que la logique interne de notre système de production de profits signifie qu’on se contrefout du fait que les gens crèvent de faim. Tout ça, c’est bon pour amuser les gogos, faire des émissions et taper les spectateurs au portefeuille, les émouvoir et les culpabiliser. Mais en réalité, si ça produit du profit de les faire crever de faim, on fera du profit en les affamant. C’est d’ailleurs le cas [1]. »

3. La logique capitaliste fera toujours passer le profit avant les autres impératifs. Si davantage de profit résulte de la production de routes et d’automobiles que de chemins de fers et de trains, alors les voitures seront développées au détriment des trains. Si la part des renouvelables dans la production d’énergie globale continue de stagner, la raison principale est claire : les multinationales de l’énergie (Exxon, BP, Total, etc.), c’est-à-dire les plus grands pollueurs de la planète, ne veulent pas se détourner de la poule aux œufs d’or que représente le marché des combustibles fossiles. On estime à environ 1.500 milliards de dollars les profits annuels réalisés par ce secteur. Bien sûr, des entreprises privées peuvent investir dans des secteurs « propres » de l’économie, et elles le font, mais elles ne le font pas pour sauver le climat, mais pour faire des profits, ou éventuellement pour faire du greenwashing, c’est-à-dire se faire passer pour écologiquement responsables, soit en peignant de vert ce qui ne l’est pas du tout, soit en communiquant largement sur le peu de « vert » qu’elles font, tout en dissimulant le fait que leurs activités principales restent très polluantes. Pavan Sukhdev, économiste et banquier à la Deutsche Bank en est parfaitement conscient : « Le modèle actuel est arrivé au bout de ce que nous pouvons imposer à la planète, mais mes clients n’investissent qu’avec des promesses de profit, et cela ne va pas changer. »

4. Une transition écologique digne de ce nom nécessite des investissements massifs sans rentabilité financière immédiate. Les entreprises privées capitalistes, ne s’intéressant qu’aux profits et donc à la demande solvable, sont incapables de réaliser ces investissements. Rappelons ici que la plupart des grandes inventions et des grands projets techniques et technologiques ont d’abord été le fruit de l’initiative publique. L’organisation et le développement des grands réseaux collectifs, tels que l’électricité, le rail, les transports en commun, la poste, la télédistribustion, etc., mais aussi les grands travaux d’infrastructures (ponts, écluses, barrages, hôpitaux, routes et autoroutes, etc.) n’ont pu être possibles que via une intervention active de la puissance publique. L’action publique n’est pas parfaite par nature, mais elle est bien plus capable que le privé d’avoir une vision à long terme. C’est donc tout sauf d’une logique capitaliste dont nous avons besoin.

5. Le capitalisme est ce qu’il est, à savoir un modèle de société basé sur le profit, la propriété privée des grands moyens de production, l’exploitation de l’être humain et de la nature, la croissance économique, la compétition et l’individualisme. Sa définition suffit à démontrer l’impasse qu’il constitue.

6. Selon certains, imposer au capitalisme plus de régulation serait suffisant pour résoudre les différentes crises auxquelles l’humanité doit faire face. Mais humaniser le capitalisme n’est pas possible. On peut améliorer les conditions de vie de certains groupes de population au sein du capitalisme, mais cela dépendra essentiellement des rapports de force sociaux. Mais a logique capitaliste est et restera ce qu’elle est : accumuler du capital, quelles qu’en soient les conséquences sociales ou environnementales. Mais que voulons-nous vraiment ? Améliorer à la marge quelques éléments et diminuer l’ampleur des désastres, avec la certitude que les capitalistes reviendront à la charge dès qu’ils le pourront et reprendrons tout ce qui a été concédé aux peuples été à la nature ? Éviter le pire aujourd’hui pour retomber dans une crise encore plus profonde dans quelques années ? Frank Lepage a bien exprimé cette idée : « Moraliser le capitalisme, ça veut dire ceci : vous arrivez dans la jungle, en caleçon, et vous vous retrouvez face à un tigre affamé. Et là vous lui dites : sage, kiki ! » Ajoutons un élément : au cours de la période 1945–1975 ; également appelée période des Trente Glorieuses, il existait une régulation importante du capital. Mais cette régulation était le fruit des luttes sociales (et d’une guerre qui avait montré l’implication criminelle des capitalistes dans le financement du régime nazi) et non pas d’une quelconque clairvoyance ou capacité d’évolution du système. Par ailleurs, ces trente années étaient en réalité loin d’être glorieuses, notamment parce que l’amélioration des conditions de vie d’une partie des populations du Nord s’est réalisée au détriment des travailleurs/euses du Sud et de la surexploitation de la nature.

7. La transition écologique ne pourra pas devenir une réalité si l’on ne se préoccupe pas des questions de pauvreté et d’inégalités. Or, malgré une rhétorique de lutte contre la pauvreté, le capitalisme produit et reproduit la pauvreté et les inégalités.

8. La logique capitaliste vise à tout transformer en marchandise : l’eau, la terre, les matières premières mais aussi l’éducation, la connaissance, la santé, l’art, et même l’être humain. On le sent de manière instinctive et la réalité est là pour nous le confirmer : cela mène inévitablement à des aberrations, à la destruction de la nature et à des catastrophes sociales à répétition. Or, il est fondamental de promouvoir les productions socialement utiles et écologiquement soutenable. C’est donc d’une logique non capitaliste dont nous avons besoin.

9. Bien sûr, des efforts importants peuvent et doivent être faits au niveau individuel pour participer à la lutte contre la destruction de l’environnement et le changement climatique : consommer moins et consommer équitable, trier ses déchets, prendre le train plutôt que la voiture, etc. Ces actions sont utiles et nécessaires, et il faut tout faire pour qu’elles se généralisent. Cependant, réduire l’écologie à une question de pratiques individuelles constitue une grave erreur. Les changements de comportements individuels, aussi important soient-ils, ne seront pas capables d’inverser les tendances actuelles, en particulier parce que les principaux responsables de la destruction de l’environnement, ce ne sont pas les individus mais bien les grandes entreprises capitalistes, via leurs modes de production, mais aussi via les contraintes qu’elles nous imposent en matière de consommation. Donnons un chiffre : 90 entreprises sont responsables à elles seules de plus de 63 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre depuis 1850 [2].

10. Compter sur une prise de conscience des patrons des multinationales est également très naïf. N’oublions pas que, d’un point de vue d’une entreprise, toute nouvelle règlementation écologique implique un coût, et cela, elles n’aiment pas, pour le dire gentiment. Bien sûr, il existe des patrons d’entreprise qui ont une conscience écologique et sociale fortes, et qui essayent de faire tout ce qu’ils peuvent pour intégrer ces principes dans leur mode de gestion. Mais, au sein du capitalisme financier globalisé, ils n’ont pas vraiment le choix. Par ailleurs, comme dirait Michel Audiard : « Il y a des patrons de gauche. Il y a aussi des poissons volants, mais qui ne constituent pas la majorité du genre. »

11. De plus en plus de personnes dénoncent le caractère intrinsèquement destructeur du capitalisme. Citons en quelques-uns. Suite à la sortie de son dernier livre, le Capitalisme expliqué à ma petite fille (en espérant qu’elle en verra la fin, (Seuil, 2018), Jean Ziegler l’affirme avec force : « Tout comme on a détruit l’esclavage et le colonialisme, le capitalisme doit être détruit ». Naomi Klein ne dit pas autre chose : « le capitalisme, en raison de sa soif inextinguible de croissance et de profits, se dresse comme un obstacle sur l’unique chemin menant à la transition rapide vers la sortie des énergies fossiles [3]. » En septembre 2018, 700 scientifiques français signent une tribune pour tirer la sonnette d’alarme sur le dérèglement climatique, et affirment que stabiliser le climat « suppose d’engager une révolution de nos modes de développement, de notre rapport collectif à l’énergie et aux ressources naturelles, à la consommation, à la mobilité, au logement, aux loisirs, etc [4]. » Le jour où il annonce sa démission sur France Inter, le 28 août 2018, Nicolas Hulot déclare : « au moment où la planète devient une étuve, cela mérite qu’on se retrouve et qu’on change d’échelle, qu’on change de paradigme. (…) On s’évertue à entretenir un modèle économique, qui est la cause de tous ces désordres. ». Ces différentes personnes sont pourtant loin d’être des « bolchéviques révolutionnaires » …

12. Le récent « Appel des 200 pour le climat », coordonné par l’actrice Juliette Binoche et l’astrophysicien Aurélien Barreau, réclamant une action politique « ferme et immédiate », est important, mais il ne doit pas passer à côté d’un constat fondamental : ce n’est ni le bon sens, ni l’intérêt général qui mènent le monde. Un État n’est pas une institution neutre qui agit de manière libre et autonome en fonction de l’intérêt général. Un État est avant tout la cristallisation des rapports de force au sein d’une société. Or aujourd’hui, ce sont les puissances économiques et financières qui détiennent le pouvoir réel. Commentant la démission de Nicolas Hulot, Jean Ziegler rappelait justement que « les oligarchies financières détiennent le pouvoir, pas le ministre de l’Écologie ». Et ces oligarchies financières ne veulent pas de cette transition car elle va à l’encontre de leurs intérêts. Au sein du capitalisme financier globalisé, il n’y a tout simplement aucune chance d’arriver à réduire les émissions de 80% à 95% d’ici 2050. Faut-il rappeler que nous ne sommes même pas arrivés à imposer une ridicule taxe de 0,01 % sur les transactions financières spéculatives ? La volonté politiqué est évidemment importante, mais elle ne peut suffire. Si l’on veut changer la situation actuelle, les peuples doivent prendre leur destin en main, s’organiser et, par l’action collective, relever le défi du changement. Aucune des grandes conquêtes sociales (abolition de l’esclavage, fin de la colonisation, sécurité sociale, droits des femmes…) n’a été obtenue grâce au seul courage politique. Elles ont toutes été le fruit de luttes populaires qui ont permis de modifier le rapport de force en faveur des populations. Du courage politique d’un côté, un mouvement social fort et autonome de l’autre : voilà les éléments qui doivent se combiner dans une relation interactive et positive.


Accepter avec simplicité la nécessité d’une révolution

Une résolution viable et efficace de la crise écologique et climatique passera nécessairement par une transformation radicale de nos sociétés et de nos modes de production et de consommation. Si l’économie de marché pourra continuer à fonctionner dans plusieurs secteurs, à côté de l’économie coopérative qui devrait également jouer un rôle prédominant, tous les biens communs de l’humanité et les secteurs stratégiques (eau, énergie, crédit, éducation, santé, transports, etc.) doivent être mis sous contrôle citoyen et gérés prioritairement en fonction de la sauvegarde des écosystèmes et la justice sociale. Cela s’appelle le socialisme. Dans tous les cas, le profit, la croissance économique, la concurrence, la compétition, l’égoïsme et la propriété privée des grands moyens de production ne peuvent plus constituer les piliers de nos sociétés humaines. Cela s’appelle une révolution.

Bien sûr, cela ne signifie absolument pas défendre les régimes tels que l’URSS de Staline, le Cambodge de Pol Pot, la Chine de Mao, ni celle d’aujourd’hui d’ailleurs. Il est clair que les expériences du 20e siècle ont échoué, mais c’est faire honte à la créativité humaine que de penser que nous ne sommes pas capables de faire mieux et autrement.

Olivier Bonfond


Notes

[1] Jean-Pierre Berlan, « Il faut réinventer le contraire du monde dans lequel nous sommes », Article11, 24 mars 2010.

[2] Christophe Bonneuil, « Tous responsables ? », Le Monde diplomatique, novembre 2015.

[3] Naomi Klein, « Le capitalisme est la cause du dérèglement climatique », Lemediapresse.fr, 3 septembre 2018.

[4] Collectif, « Réchauffement climatique : « Nous en appelons aux décideurs politiques » ; Liberation.fr, 7 septembre 2018.


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Re: Ecologie en axe théorie et pratiques

Messagede bipbip » 10 Mar 2019, 16:10

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Pour une écologie radicale à la hauteur de l’urgence !

Pour une écologie radicale à la hauteur de l’urgence !

2019, la dégradation globale de l’environnement est un constat désormais bien installé et étayé par des études de plus en plus nombreuses. Avec les « rassemblements pour le climat », se pose maintenant et concrètement la question de notre action face à l’urgence. Parmi les solutions, il y en a bien une qui sort du lot : changer le système (… et pas le climat !).

Un système dont il faut sortir

Ce système a un nom : le capitalisme. Il repose sur une logique de croissance. Croissance de la production, de la consommation, et donc des profits, toujours dans une perspective à court terme, dictée par des actionnaires focalisés sur leurs dividendes. À cause de ce système, les ressources naturelles s’épuisent de plus en plus rapidement et le jour du dépassement, jour à partir duquel notre empreinte écologique dépasse la capacité de renouvellement de la biosphère, arrivera cette année au mois de juillet !

Le problème n’est donc pas simplement que les capitalistes produisent mal, c’est qu’ils produisent trop, et toujours davantage. Repeindre la façade en vert n’y changera strictement rien ! Nous devons nous diriger vers une société écologiquement soutenable en lien avec nos besoins véritables, débarrassée du productivisme, et donc incompatible avec le capitalisme.

Compter sur nos propres forces

Dans ce contexte, que devons nous attendre des gouvernants et « décideurs » ? Ils sont totalement assujettis au système. Les demi-mesures qu’ils prendront comporteront forcément un aspect non écologique, en remplaçant par exemple le pétrole par le nucléaire dans la production d’énergie, ou bien anti-social, à travers les diverses « taxes écologiques » qui touchent de la même façon riches et pauvres. Ils ne remettent jamais en cause le productivisme, responsable des crises écologiques actuelles, et nous conduisent finalement droit dans le mur.

À l’inverse, nos rassemblements sont bien la preuve que nous sommes prêt.e.s à prendre l’urgence au sérieux et faire ce qu’il faudra pour éviter la crise qui s’annonce. Ils peuvent être la première étape de la construction d’une alternative globale mais ne se suffiront pas en eux-mêmes pour renverser la vapeur.

Des constats à l’action

Quelles stratégies adopter face à un système aussi colossal, qui a imprégné profondément nos modes de vie ? Nous pensons qu’elles doivent être multiples : de l’expérimentation d’alternatives concrètes aux combats d’associations militantes, en passant évidemment par l’implication dans les syndicats de lutte, premiers remparts historiques à la cupidité des capitalistes.

Les rassemblements pour le climat peuvent devenir le trait d’union de toutes ces stratégies, avec comme point de mire le changement de système économique et politique. Nous sommes la génération qui doit prendre à bras le corps l’urgence écologique.

Que les capitalistes entendent bien cela : nous sommes résolu.e.s car notre avenir n’est pas négociable !


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