Les Indiennes veulent rentrer plus tard que Cendrillon
Les Indiennes sont montées au créneau après qu’un homme politique leur a demandé de ne pas rentrer après minuit pour ne pas tenter les agresseurs potentiels. La campagne #AintNoCinderella est devenue virale.
Varnike Kundu a eu la peur de sa vie samedi. Alors que cette habitante de Chandigarh rentrait chez elle dans la nuit, elle s’est faite suivre par deux hommes et a failli se faire enlever. Elle a porté plainte.
La faute trop souvent imputée à la victime
Les agressions envers les femmes en Inde sont souvent prises à la légère par les autorités. Depuis plusieurs années, plusieurs affaires de viols non résolues ont médiatisé ce silence sociétal à l’égard des violences faites aux femmes. La faute est souvent rejetée sur la victime et non sur l’agresseur.
Ce fut encore le cas cette fois avec l’affaire de Chandrigarh. Un homme politique du parti hindouiste au pouvoir BJP a reproché à la victime l’heure tardive à laquelle elle se trouvait en rue lors de son agression. « Une fille ne devrait pas être sortie à minuit. […] Pourquoi conduisait-elle si tard dans la nuit? L’atmosphère n’est pas bonne. Nous devons prendre de nous-mêmes », a ainsi commenté l’élu local Ramveer Bhatti.
Un buzz sur Twitter
Pour nombre d’Indiennes, ce commentaire témoigne du sexisme ambiant dans la société indienne. Encore une fois, la faute est celle de la victime féminine et non de l’agresseur masculin.
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En Inde, les vaches sacrées mieux protégées que les femmes
En quelques mois, Aranya Johar, 18 ans, est devenue une icône en Inde, avec un slam intitulé « A Brown Girl’s Guide to Gender« , filmé sur scène, posté sur Youtube et visionné plus d’un million de fois. Dans ce texte, la jeune poétesse et slameuse de Bombay dénonce la mentalité des hommes qui ne considèrent les femmes que comme des objets sexuels, dans une société patriarcale où les violences conjugales et sexuelles sont un fléau.
Chaque jour, 93 viols sont en effet enregistrés dans le pays, une statistique qui reflète mal la réalité, car le silence et la honte des victimes cachent un chiffre bien supérieur.
La notoriété croissante d’Aranya Johar n’est qu’une des nombreuses expressions d’une nouvelle vague de féminisme, qui a émergé il y a quelques années dans les villes et s’est renforcée après le viol meurtrier de la jeune Jyoti Singh en décembre 2012 à New Delhi. Un crime barbare qui a secoué l’Inde entière, provoqué des manifestations de centaines de milliers de personnes et entraîné une aggravation des peines contre les violeurs.
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