(Paris) Les sans papiers chez le défenseur des droits
Action de la campagne "Travail-au-noir des Sans-papiers"
https://solidaires.org/Paris-Les-sans-p ... des-droits
Sans-papiers : Nouvelle étincelle gréviste
En Île-de-France, la CGT a lancé le 12 février une nouvelle grève de 120 travailleuses et travailleurs sur six entreprises différentes. Pour obtenir la régularisation des grévistes, mais aussi pour dénoncer la surexploitation de ces salarié.es sans droits et le projet de loi Asile-Immigration présenté par le « socialiste » Gérard Collomb.
Beaucoup d’ouvrières et d’ouvriers subsahariens travaillent en France grâce à la solidarité familiale ou villageoise, avec les papiers d’un autre. Ils paient donc leurs cotisations sociales sans pouvoir profiter de la Sécurité sociale. Et en général les patrons, notamment dans l’intérim, profitent de leur fragilité et pour leur attribuer les travaux les plus pénibles, sans le respect des protections personnelles, des salaires minimum, de la durée du travail, du paiement des heures sup’... Pour les patrons, un sans-papier, c’est avant tout un travailleur qui ne peut rien refuser, d’autant qu’il doit envoyer au pays de quoi rembourser son voyage et entretenir sa famille.
Depuis des années, entre les collectifs de sans-papiers, leurs soutiens et la CGT, il y a eu bien des tiraillements sur la stratégie à suivre : « Des papiers pour toutes et tous » ou « Des papiers pour les travailleuses et les travailleurs » ? Fausse opposition en réalité, entre d’une part un objectif général juste, et d’autre part la réalité du rapport de force face à l’État.
Une stratégie payante
Avec le durcissement progressif de la législation, les collectifs de sans-papiers n’obtiennent plus de victoires. A contrario, les grèves organisées par la CGT, qui organise un tri préalable – et contesté – des dossiers, ont permis d’obtenir des pourcentages spectaculaires de régularisations. Cette grève de sans-papiers a valeur de test face au duo Macron-Collomb, qui apparaît très déterminé sur ce dossier dont la dimension électoraliste n’échappe à personne : expulser des Africains musulmans, ça doit rapporter des voix ! Mais il y a plus. Macron a fait un deal avec les États d’Europe de l’Est : OK pour davantage de travailleurs détachés, à la condition d’un meilleur contrôle. En remplaçant les musulmans africains par des polonais catholiques, il ferait donc coup double !
Le ministre de l’Intérieur présente une loi sur l’immigration tellement répressive qu’elle est contestée jusque parmi les députés macronistes ! Deux points font particulièrement blocage : primo, l’extension de 45 à 90 jours de la rétention légale des sans-papiers (parce qu’au-delà de 45 jours, si le dossier d’expulsion n’est pas bouclé, il faut libérer le sans-papiers) ; secundo, la pénalisation du travail sous un faux nom (amende, prison et expulsion) alors que jusqu’ici le bon sens l’emportait et permettait justement de régulariser celles et ceux qui avaient un travail (même sous un faux nom). La grève est aussi une réaction à cette loi.
Loi « asile-immigration »
Depuis ce coup d’envoi, des dizaines de sans-papiers se bousculent sur les piquets de grève et dans les permanences syndicales pour rejoindre le mouvement. Il faut donc s’attendre à d’autres occupations. Et si Macron s’enferme dans le refus de régulariser, il faut aussi nous préparer à des occupations qui bloquent réellement la production.
Jean-Yves (AL 93 Centre)
Monoprix doit fournir les documents de régularisation
CGT Malakoff, CSTPV
Sans-papiers: main d'œuvre précaire...
Nous sommes des dizaines de milliers de travailleurs « Sans- Papiers ». Nous travaillons dans le Nettoyage, la Restauration, le Bâtiment, la Voirie. Puisque nous sommes interdits de travail, nous sommes sans droits. Nous sommes alors obligés d'accepter n'importe quel travail, à n'importe quel salaire. Quand nous sommes licenciés, les employeurs n'hésitent pas à nous jeter sans indemnités.
Pour être régularisés, nous devons présenter des preuves de travail
La procédure de régularisation par le travail prévoit que l'employeur doit signer un engagement de travail à plein temps pour l'année à venir. Mais dans le dossier de régularisation, nous devons aussi produire des preuves que nous avons quand même réussi à travailler alors même que nous sommes interdits de travail. Beaucoup d'entre nous, pour être pris, ont montré à l'employeur les papiers d'un parent ou d'un ami. Pour obtenir les documents de régularisations, il faut au bout de huit mois (ou 24 mois de travail si nous avons moins de cinq années de présence en
France) se déclarer auprès de son employeur. Mais l'employeur n'a aucune obligation et peut licencier sur le champ son employé. Alors, certains d'entre nous continuent à travailler pendant des années sans droit et avec la menace d'être arrêté.
Monoprix doit réembaucher M. Magassa
C'est le cas de M. Magassa Bougary qui a été employé par le Monoprix de Malakoff entre 2009 et 2016. Travaillant sous une autre identité, il a avoué en 2016 sa situation à son employeur et demandé les documents de régularisation. La direction du magasin lui a demandé de démissionner, ce qui est une pratique courante et
Le 14 avril devant le Monoprix de Malakoff déloyale d'employeurs. La direction s'épargnait ainsi l'obligation de faire une lettre de licenciement par laquelle elle aurait reconnu qu'elle avait employé pendant des années M. Magassa sous une autre identité. Monoprix lui a ensuite effectivement rempli le CERFA nécessaire, de promesse d'embauche (de réembauche en fait), mais n'a jamais signé l'attestation de concordance d'identité, ce qui rendait notre camarade incapable de prouver l'ancienneté de son activité salariée. Le dossier a alors été rejeté par la préfecture. Maintenant, Monoprix continue à faire semblant d'ignorer que M. Magassa a travaillé dans son magasin pendant six ans.
Le samedi 14 avril nous avons manifesté devant le magasin de Malakoff pour dénoncer la situation qui avait été faite à notre camarade. Nous avons eu l'appui de plusieurs organisations, dont l'Union Locale CGT. La maire de la ville, Jacqueline Belhomme ainsi que son adjoint, Dominique Cardot sont venus apporter le soutien de la Mairie.
Depuis, avec l'Union Locale CGT, nous avons fait campagne pour faire connaître cette lutte. Une pétition circule et a été signée à de nombreuses reprise à Malakoff et dans d'autres villes de la région parisienne. Des courriers ont été échangés entre la Mairie et la direction du Monoprix. Sans suite. Le samedi 30 juin, nous irons porter les pétitions signées auprès de la direction du magasin de Malakoff. Nous demanderons de nouveau à Monoprix les différents documents de régularisation et la réembauche de M. Magassa.
Il faut retirer des mains des patrons le pouvoir de régularisation des salariés sans papiers
Le gouvernement fait tout son possible pour nous empêcher de réunir les feuilles de paye qu'il nous réclame pourtant. Le cas de M. Magassa n'est pas exceptionnel. Tous les jours, des salariés sans papiers se retrouvent licenciés parce qu'ils ont exposé leur situation à leur patron. Mobilisons-nous pour la
Régularisation globale de tous les Sans-papiers
Rassemblement samedi 30 juin 2018 à 11h00 devant le magasin 6 avenue Pierre Brossolette à Malakoff, à l'entrée du périphérique, Porte de Chatillon
• Union Locale CGT de Malakoff
• Collectif des Travailleurs Sans-Papiers de Vitry
Nous venons vous raconter l’histoire de cinq marocains, originaires du petit village d’Ouaoumana – Khenifra, lesquels sont dans une situation critique : ils vivent ensemble dans un modeste appartement d’Aigurande (36), sans emploi et sans revenu, la faute à un employeur malhonnête, qui a profité de leur méconnaissance de la législation française pour les exploiter. C’est en toute légalité, avec une autorisation de Pôle Emploi, qu’Hamid, Driss et Mohammed sont arrivés en juin 2017 dans le sud de l’Indre, suivis par Rachid et Mustapha en février 2018. Ils ont entre 31 et 46 ans. Ils sont bûcherons et sont venus travailler pour cet homme car ils le connaissaient et qu’il venait souvent dans leur village.
C’est ainsi que tous les jours de 8h à 18h, ils étaient amenés sur un chantier pour couper du bois, dans l’Indre, en Creuse, en Auvergne, avec seulement 20 minutes de pause pour déjeuner. A la fin de la journée, l’employeur venait les chercher pour les ramener à l’appartement. Et le week-end, il les faisait travailler dans le restaurant rapide qu’il était en train d’aménager.
Ils travaillaient sur les chantiers forestiers sans équipement approprié, sans EPI. Suite à ça, Mohammed se blessera à la jambe avec une tronçonneuse fin octobre 2017. Et après des soins plus que sommaires, il devra regagner le Maroc dans un état de santé alarmant (voyage de retour payé par des amis de son village natal).
Ils ont signé des contrats de 35h, en CDI pour Driss, Mohammed et Hamid, en CDD pour Rachid et Mustapha, qui se sont transformés en véritable esclavage. L’employeur a déchiré ces contrats sous leurs yeux il y a quelques semaines, leur signifiant ainsi la fin de cette collaboration (scène filmée par l’un d’eux). Au final, Hamid n’aurait touché que 1688€ et Driss 2000€ pour un an de travail. Rachid et Mustapha quant à eux auraient perçu la somme de 330€ pour 4 mois de travail.
Aujourd’hui, ils se retrouvent sans ressources. Une action aux Prud’hommes a été engagée, mais ils n’ont aucun soutien des autorités.
Les quatre marocains restés en France sont toujours logés gracieusement par le propriétaire de l’appartement qu’ils occupent à Aigurande. Néanmoins, ils devront le quitter début août, sans solution de repli actuellement. L’électricité leur a été coupée pendant plusieurs semaines et vient tout juste de leur être remise. Ils sont en attente d’une demande de logement social sur la commune d’Aigurande, demande qui ne semble vouloir aboutir. Tous les 15 jours, ils vont se ravitailler à la Croix Rouge pour avoir de quoi manger. Voisins et amis complètent leurs besoins en nourriture et autre.
Après avoir perdu de nombreux kilos depuis leur arrivée en France, leur état de santé continue de se dégrader, sans qu’ils puissent avoir accès à des soins.
Les quatre marocains cherchent activement un nouveau travail afin de pouvoir enfin subvenir à leurs besoins en toute autonomie et se sortir de cette situation inextricable. L’aide et le soutien demandés aux autorités et services sociaux restent vains pour le moment.
Tout cela ne leur enlève pas pour autant leur sourire et ils n’hésitent pas, dans un français qui devient meilleur chaque jour, à raconter leur misère, du jour où leur employeur est venu les recruter au Maroc légalement, jusqu’en France où ils pensaient pouvoir travailler honnêtement et courageusement. Ce ne fut absolument pas le cas, puisqu’après avoir travaillé 7 jours sur 7, sans repos, sans équipement adapté à leur travail de bûcheron, à manquer de tout, ils n’ont reçu qu’une médiocre et infime partie de leurs salaires.
Ils attendent avec impatience d’être reconnus en tant que victimes de cet employeur malhonnête : maltraitance physique et psychologique, intimidation, des heures de travail incalculables, une quasi non rémunération. C’est pour ce dernier fait qu’une audience a lieu au tribunal des Prud’hommes de Châteauroux le 2 août après-midi. Un rassemblement est prévu sur place afin de soutenir ces quatre victimes de l’esclavage moderne.
Depuis jeudi 2 août à 14h, 12 femmes de chambre et équipiers sont en grève au Campanile bussy st Georges pour demander la régularisation de leurs papiers.
Louvre hôtels Groupe n'en fini pas avec ses politiques de surexploitation des salarié-e-s du nettoyage !
En plus de sous-traiter pour réaliser des économies sur le dos des salarié-e-s payé-e-s à la chambre, et privé-e-s des avantages des salarié-e-s en interne, un système de recrutement des salariés sans papiers est mis en place afin de les exploiter toujours plus et leurs infliger les pires pratiques patronales
Ces salarié-e-s travaillent depuis plusieurs années dans cet hôtel et ont connu 3 sociétés de sous traitance parfaitement informées de leur situation et qui fermaient les yeux pour mieux les surexploiter.
La grève continue et nous vous donnons rdv demain dès 8h30 devant le campanile bussy st Georges RER à bussy à 500m
Les grévistes tous syndiqués sont déterminé-e-s! Cette grève va gagner !
Depuis plusieurs années, les mêmes femmes de chambres et équipiers travaillent au Campanile de Bussy Saint-Georges. Ils ont eu 3 sociétés successives comme employeurs, toutes sous-traitantes de cet hôtel appartenant à Louvre Hôtels Group (LHG), toutes parfaitement au courant que les salariés étaient sans papiers, toutes d’accord avec LHG pour fermer les yeux afin de mieux les exploiter.
Jeudi 2 août 2018 à 14h, 12 femmes de chambre et équipiers se sont mis en grève pour obtenir la régularisation de leurs papiers.
Le donneur d’ordres, Louvre hôtels Group, a rapidement compris son intérêt à faire pression sur la société de sous-traitance EGNH, filiale du groupe Aspirotechnique, pour faire cesser les pratiques négrières pratiquées dans cet hôtel.
Vendredi 3 août à 12h, tous les CERFA et les certificats de concordance étaient remplis pour permettre à nos camarades de déposer un dossier en préfecture.
Communiqué de la CGT HPE
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