mouvement social : au delà des "temps forts"...

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Messagede Pïérô » 31 Aoû 2008, 09:54

Mouvement social : au delà des "temps forts"...

Catégories par catégories, "temps forts" en pointillés et un mouvement social qui peine à être à la hauteur des enjeux et des attaques que nous subissons de la part du gouvernement/patronnat, c'est le résumé que l'on peut faire de la période. Celà va devenir de plus en plus difficile de mobiliser, quand beaucoup commencent à penser que çà ne sert à rien, que la méthode n'est pas la bonne, et qu'aller à la grève ne paie pas, dans tous les sens du terme...Les directions syndicales s'ancrent dans des opérations qui tiennent plus de la mise en scène que de la volonté d'en découdre, et la CGT s'affirme de plus en plus comme "partenaire social", allant jusqu'à proposer le dialogue social et l'apaisement avant la lutte, comme celà s'est passé pour les cheminots, ceci confortant un tournant pris par ce syndicat.
En positif, peut-être pour l'avenir, c'est à nouveau l'existence des AG réunissant syndiqué de divers syndicats et non syndiqués pour décider ensemble et à la base, et le renforcement du syndicalisme alternatif comme les SUD/Solidaires et la CNT, par exemple. Mais ceci ne permet pas, aujourd'hui, de contourner les bureaucraties syndicales, et ce syndicalisme de lutte et de transformation sociale n'est pas encore en capacité de porter ou d'impulser seul le mouvement social d'ampleur et la réponse que mérite les attaques successives des gouvernements, de droite comme de gauche, qui se sont succèdés, et celui-ci qui met les bouchées doubles.

Que se profile t-il, à l'heure ou nous écrivons, pour cette rentrée sinon que les bureaucraties syndicales sont parties pour rejouer un petit scénario du même ordre, où les journées d'actions s'annoncent secteurs par secteurs. Cà bouge toujours et encore du côté du soutien aux sans papiers et dans des entreprises qui les emploient, cà va bouger du côté, tout d'abord, des enseignants, puis de La Poste et du côté hospitalier. D'autre part, des collectifs se sont construits dans différents domaines : collectif national contre les franchises, pour l'accès aux soins partout et pour tous et pour une sécurité sociale solidaire, convergence nationale des collectifs de défense et de promotion des services publics, coordination nationale des comités de défense des hopitaux et maternités de proximité. Ces collectifs appelleront à des mobilisations en septembre et octobre. Deux initiatives ont aussi vu le jour ses derniers temps et semblent converger vers la date du 10 novembre. Ces deux initiatives lancent un appel à la grève générale interprofessionelle avec une volonté de reconduction : appel du CNR (Conseil National de la Résistance ), et la "lettre ouverte aux états majors". ces initiatives portent en elles mêmes des intentions convergentes, mais sont-elles en mesure d'impulser ce front social véritable qu'il reste à construire. Car, d'une part, la convergence entre secteurs de lutte n'est pas encore ni acquise ni gagnée, et l'angle d'attaque de la "lettre aux états majors", comme son nom l'indique, n'est pas forcément le bon, parce que pas forcément productif... Et la date du 10 novembre parait éloignée et pas forcément bien choisie...pour partir sur une grève générale reconductible.

Peut-être que la balle est encore, aujourd'hui, dans le camps des directions syndicales, en l'absence d'un syndicalisme de lutte et de transformation sociale suffisamment représentatifs, mais elle est aussi et surtout à la base, car c'est ici qu'il faut prendre sa lutte en mains et s'auto-organiser. Il faut absolument que les sections syndicales combatives de la CGT, FSU, FO...prennent position et rejoignent les espaces interprofessionnels et unitaires qui se créent, à l'image des AG qui ont eu lieu dans quelques villes, autour de l'appel à la grève générale interprofessionnelle porté par des syndiqués de différents syndicats. C'est ce type de réseau local qu'il faut chercher à développer, et se doter d'outils comme des bulletins intersyndicaux, par exemple. Ce type d'auto-organisation et de réseau local, il est évidemment important d'en développer le concept au niveau régional et national, et il serait aussi important de se pencher sur les liens à créer au niveau européen et international...
Au delà du "monde syndical", du renforcement aussi du syndicalisme alternatif et des syndicats de lutte et de transformation sociale, il reste encore des espaces à construire avec la population plus généralement, espaces de rencontres, d'échanges, d'élaboration et de combat. Car, en plus de la nécessaire convergence des luttes, se posent les questions de contenus et de sens, et la nécessaire appropriation du "politique" : résistance ou offensive (et les deux), aménagement ou transformation/révolution sociale, vers quel monde, puisque l'on voit souvent "pour un autre monde", c'est quoi les grandes lignes, si l'on ne veut pas que celà reste une phrase creuse ? Ces espaces ne peuvent être compris comme des partis politiques (comme le sont les comités pour le NPA, par exemple) et doivent se construire de manière unifiantes et en toute autonomie et indépendance.

Celà fait peut-être beaucoup de "y a qu'à...", mais il y a, en l'état, beaucoup de choses à réinventer, à inventer et imaginer..., et si l'on arrive à faire quelques pas...ensemble...on aura au moins l'impression d'avancer un peu...
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Re: mouvement social : au delà des "temps forts"...

Messagede Pïérô » 31 Aoû 2008, 10:07

Au dessus, article que j'ai fait pour notre petit mensuel local (n° de septembre), "demain le grand soir", et que j'ai un peu retravaillé pour le mettre ici.

Là, une proposition que j'ai faite, sans succès, avant la retombée totale du mouvement en juin, et que je propose à lecture et discussion ici :

Proposition de texte:
une copine, socio, qui passait a participé d'une part à la
simplification de l'écriture et amené des éléments en intro "grands
parents..." et autres élément pour que les gens se sentent plus "impliqués"
à la lecture.



APPEL A LA POPULATION

Franchises, remise en cause des 35h vers pas de durée légale , retraites,
stagnation/baisse dessalaires et des prestations sociales, démentèlement des services publics,
autonomisation du pouvoir qui s'assois sur la démocratie (référendum...), répression...régressions.
Dans une logique capitaliste la plus agressive les profits sont captés
par les plus riches et la population doit accepter toutes leurs "réformes"
qui ne visent qu'à conforter ce système. Pour construire un monde de plus en
plus inégalitaire, ils cassent tout, ils bousillent tout les acquis pour
lesquels nos grands parents et nos parents se sont battus. Ceux-ci n'avaient
pas plus de compétences que nous et pourtant ils ont participé et lutté
(pour les congés payés, la sécurité sociale, l'éducation, la diminution du
temps de travail, le partage des richesses...). Pour continuer dans ce sens,
protèger cet héritage, retrouver de l'espoir, et contruire enfin notre monde
meilleur, nous pouvons, comme eux, agir et gagner.

Ne compter que sur nous mêmes !
Ces attaques ont débuté sous la gauche en 82.83, avec la politique
d'austérité et autres régréssions, et ces partis ( PS...) ne resterons que
dans ce modèle économique. Et une gauche de gauche, sans axe d'alternative
réelle fera quoi de plus ?
Les gros syndicats se complaisent dans un "syndicalisme" d'accompagnement
des "réformes" ou dans un aménagement du système, laissant de côté la double
tache du syndicalisme (améliorer et aller vers révolutionner).
Donc, si on veut que çà change, il va falloir se prendre en mains !

L'alternative :
- La démocratie directe, le pouvoir à la base.
- Anticapitalisme, mais vers quel monde ? Débattons-en !
- L'égalité économique et sociale.
- L'autogestion : la socialisation des services utiles au public et des
moyens de production.

Que faire pour avancer ?
- L'auto-organisation et l'unité à la base, sans bureaucrates et sans
délégation de pouvoir.
- Appeler à la convergence des luttes et construire un grand mouvement
social.
- Il faut lutter plus pour gagner plus, dans toute l'histoire il n'y a
que les luttes qui ont fait avancer les choses.
- Aller vers la grève générale
- Construire des contre pouvoirs

Inventer de nouveaux espaces pour débattre et agir :
- Se rencontrer, échanger, brasser et écrire nos idées pour donner un
sens à nos luttes, un projet pour la nécessaire transformation/révolution
sociale.
- Elargir un espace d'intervention et d'action regroupant, au delà des
étiquettes syndicales, associatives et politiques, le plus grand nombre de
personnes et dans les différents domaines de la vie : le social, le
politique et la vie en général, le culturel...le lieu de travail, la ville,
la rue, le quartier...

Prochaine assemblée générale :
Le ... à .... où ?



Alors, c'est un espace assembléiste, une "agora", un forum social, une déclinaison de "front anticapitaliste" telle que pourrait le proposer Al....? je n'en sais rien..., celà peut servir de tract, d'élément de perspectives, de base de discussion...Et, s'il y en a qui ont envie de faire des propositions, de retravailler sur ce genre d'appel, je suis preneur...
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Re: mouvement social : au delà des "temps forts"...

Messagede Pïérô » 01 Sep 2008, 23:56

Un compte rendu de réunion (fin août) ici...?
et du "monde syndical"...
Et pourtant, je trouve que celà permet parfois mieux de se rendre compte, plutôt qu'un texte, d'appréhender une réalité et de se sentir dans le débat, dans l'atmosphère...
Et comme ce compte rendu me parait particulièrement révélateur de quelque chose..., et en même temps riche, dans les échanges, enrichissant ou confortant en terme de pistes et perspectives...
Je me permet de le passer ici dans une continuité plus "pratique", et en même temps "parlante"...
Pïérô

Lieu: local CGT communaux de la ville de ....
Militants présents: 3(ou 5?) CGT communaux, 1 UNEF , 1 Sud CT ,1 Sud Et. , 4 Sud Santé , 1 Sud Éducation, 1 FSU , 2 CNT
Excusés : CGT finances, 1 FSU, 1 Snui, Sud CT
Soutien de: CGT Drass, Trésor, Recherche

Intro de la CGT: Il ne s'agit pas de se substituer aux centrales syndicales, mais plutôt d'exiger une dynamique, une réflexion suite aux mouvements ni reconduits ni unitaires du 2ème trimestre 2008. Suite à la manifestation du 17 juin, et à un mécontentement de militants de la CGT , une réunion à l'initiative des communaux s'est déroulée avec des militants de différents syndicats. Les questions suivantes se sont posées:

-A quoi sert l'outil syndical?
-Peut-on changer la logique de régression en cours?
Un des enjeux de cette réunion est de créer un organe permanent intersyndicale de liaison et d'échange. Une volonté de s'adresser aux dirigeants amène à l'écriture du texte ci-joint (daté du 18/07/2008), et à des courriers (sans réponse) adressés à la fédération CGT communaux, et la confédération. Le Snadgi .. a également sorti une déclaration concernant le nécessaire changement de cap, et l'intérêt de répondre à la situation sociale actuelle.
Sud Éducation propose une AG intersyndicale après chaque manifestation pour échanger (avec militants et non militants).
La CNT pense qu'il faut aller au-delà d'un appel aux syndicats et tenir compte des « non-syndiqués » qui ressentent le malaise des syndicalistes.
Souhaite évoquer dans l'Appel la radicalité du mouvement de contestation.
Sud CT évoque le tract sorti par Solidaires le 8 juillet (http://www.solidaires.org/article19891.html) qui critique ce qui s'est passé pendant ce 2ème trimestre et souhaite construire un mouvement interprofessionnel, unitaire, reconductible. L'appel local pèche car ne pointe pas clairement la nécessité d'initiative et de convergence pour octobre 2008.Il serait positif de mettre en place un espace d'échange intersyndical stable.
La FSU partage une grande partie de ce qui a été évoqué jusque là, et s'est interrogée sur les grèves de 24 heures sans perspective.
Un cadre unitaire sera nécessaire d'autant plus que les nouvelles règles de représentativité vont remodeler négativement le mouvement syndical. Dans la FSU .., des débats vont être menés courant septembre.
Sud éducation regrette que lors des intersyndicale de préparation des manifestations, aucune discussion ne peut être engagée si ce n'est sur le parcours du lendemain et de la place de chacun dans le cortège. Plus l'outil syndical sera mauvais, moins les gens seront motivés et engagés. Une initiative à chaque manifestation (sur le parcours par ex.) pourrait permettre de marquer les esprits, de s'adresser aux militants et sympathisants.
La CGT s'interroge sur l'appel à une grève générale, et la façon dont elle pourrait être amenée. L'écriture de l'appel pourrai amener une centaine de signataires reconnus dans le département et faire l'objet d'une conférence.
Évoque la quasi inexistence de la CGT dans l'impulsion du mouvement de l'hôpital de Carhaix.
La politique actuelle de la CGT est malheureusement d'inciter les gens à se syndiquer pour survivre. Refus de la hiérarchie dans le .. de : -mettre en place un « mouvement jeunes »,
-soutenir la défense des sans-papiers
La CNT insiste sur la nécessité d'une certaine radicalité dans le texte. La lutte des classe reste une idée essentielle.
Sud santé propose que le maximum de métiers, privés et publics, soient représentés dans les 100 signatures de l'appel.
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Re: mouvement social : au delà des "temps forts"...

Messagede Pïérô » 04 Oct 2008, 11:41

on trouvera ici l'explication d'une démarche intéressante,
cet appel de syndicalistes d'Ille et Vilaine est mis dans la partie "luttes et manifestations" :
viewtopic.php?f=72&t=492

Appel de syndicalistes d'Ille et Vilaine

Un appel unitaire pourquoi ?

Il est né du constat, largement partagé, des difficultés pour construire des perspectives de mobilisation afin de résister aux attaques tous azimuts que nous subissons. Que nous soyons salariés, employés ou privés d'emploi, du secteur public ou du privé, ou étudiants.

Au delà des nécessaires journées d'action, des débrayages et des grèves de 24 heures, il faut créer les conditions du tous ensemble, de la convergence et donc de l'unité pour défendre nos revendications. et obtenir satisfaction.
Tous les salariés, tous les syndicalistes, les équipes militantes, les directions des organisations syndicales à tous les niveaux. Tout le monde est concerné.

Cet appel a pour ambition:

. d'exprimer l'exaspération devant l'incapacité d'opposer une riposte à la hauteur, face aux mauvais coup du gouvernement et du MEDEF.

. de contribuer à créer des cadres de discussion nécessaires pour que la question des perspectives d'un mouvement d'ensemble soit débattue le plus largement possible .

. d'aider à ce que ce débat soit porté dans le maximum de secteurs, par le maximum de salariés, de militants, d'équipes et d'instances syndicales

. que tous ensemble nous décidions de la meilleure perspective possible et que nous nous donnions les moyens d'y parvenir.

Cet appel de syndicalistes d'Ille-et-Vilaine a donc pour vocation d'être signé par toutes celles et ceux qui partagent tout ou partie de ces préoccupations. Il peut aussi être pris en charge par les structures syndicales qui le souhaitent pour s'en saisir comme outil de réflexion. Il peut aider à définir des perspectives .permettant de répondre au défi que doit relever le monde du travail avec ses organisations syndicales
Il veut dépasser le simple aspect pétitionnaire, insuffisant face aux défis lancés pour susciter à tous les niveaux, dans tous les secteurs du salariat, des cadres d'échanges permanents.
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Re: mouvement social : au delà des "temps forts"...

Messagede Pïérô » 20 Oct 2008, 22:10

intéressant pour continuer et contribuer,
du CSR (Courant Syndicaliste Révolutionnaire)
http://www.syndicaliste.fr/


Image


Appel à ceux qui s’en remettent aux « directions syndicales »
lundi 20 octobre 2008 par nat

Les défaites subies par les travailleurs l’année dernière ont eu pour conséquence de produire un profond malaise. L’échec des journées d’action sectorielle à répétition a enlevé toute légitimité à cette tactique syndicale.

L’action syndicale interprofessionnelle apparaît comme la seule solution de sortir du cycle de défaites dans laquelle nous nous enfermons depuis 1996. Nous comprenons donc pourquoi, depuis quelques mois, de nombreux appels sont diffusés sur internet afin d’interpeller les « directions syndicales ». Des appels qui leur demandent d’organiser une grève interprofessionnelle ou générale. Nous comprenons ces initiatives mais notre courant syndical refuse de s’associer à une telle démarche. Car si elle pose les vrais objectifs, elle s’appuie sur une stratégie non seulement vouée à l’échec, mais surtout dangereuse.

Nous refusons d’interpeller les « directions syndicales » car nous ne leur reconnaissons pas le pouvoir de décider si oui ou non il faut appeler à une grève interpro et reconductible. Car les « directions syndicales » ont assez amené de preuves sur leur volonté justement de ne pas appeler et organiser une telle grève. Quelle est cette stratégie qui nous demande de s’en remettre alors à ces « directions syndicales » ?

Les confédérations ouvrières ne sont pas des entreprises capitalistes ou des institutions bourgeoises. Elles ne fonctionnent ni sur la base du centralisme démocratique, ni sur celui de la démocratie représentative, ni sur celui du management patronal. La démocratie ouvrière repose sur le fédéralisme, inscrit dans les statuts confédéraux. Il appartient donc aux seules organisations souveraines, les syndicats de base, de décider de leurs modes d’action.

Ils s’expriment ensuite à travers leurs organisations interprofessionnelles (UL et UD) et d’industrie (les fédérations) pour collectiviser les prises de décision au niveau national. C’est cela le fédéralisme !

Bien entendu, le fédéralisme est loin d’être respecté dans la totalité des UD et des fédérations, et encore moins dans les instances confédérales. Mais c’est le devoir de chaque militant syndicaliste de faire respecter les statuts démocratiques de son organisation. Interpeller les « directions syndicales » revient de fait à légitimer un pouvoir qu’elles se sont accordé, notamment par la passivité des militants à se battre pour défendre le fédéralisme.

C’est donc dans nos syndicats que doit se discuter la perspective de la grève générale, pour ensuite l’élargir dans le cadre du fédéralisme. Un syndicat est d’ailleurs tout à fait libre de s’exprimer publiquement sur la question.

La situation est donc paradoxale. Des milliers de militants s’expriment sur internet en faveur d’une grève interpro ou générale… et la plupart des syndicats locaux restent silencieux sur la question. Ne serait-il pas plus efficace que ce débat soit mené dans les AG de syndiqués, dans les instances démocratiques ?

On peut également s’interroger sur le fait que de nombreux signataires de ces divers appels ne militent pas dans les seules structures capables de favoriser au quotidien les convergences interpro : les Unions Locales. Car pour organiser une grève générale il faut les outils adéquats. Une grève générale ne se décrète pas, elle se construit au quotidien en coordonnant tous les syndicats et les sections d’abord localement, puis aux niveaux géographiques de plus en plus larges pour garantir son succès . Sa condition nécessaire, c’est la solidarité de classe locale en acte. Celle-ci se matérialise fondamentalement non pas par des discours et de l’agitation médiatique, mais par une pratique de classe, c’est à dire l’existence de structures de classe à la base : des Unions Locales vivantes et représentatives.

Une grève générale appelée par le « sommet » des « directions syndicales » est à la merci de la décision de l’arrêter, en désarmant ainsi le mouvement de la base. Au contraire, une grève générale construite sur des structures de classe à la base, se donne les meilleurs moyens pour les coordonner dans le cadre du fédéralisme. De plus elle permet de construire la grève avec le plus d’indépendance possible envers les « directions syndicales », garantie supplémentaire de sa réussite.

En rappelant ces points fondamentaux, nous ne cautionnons pas les bureaucrates syndicaux, mais nous ne voulons pas non plus enlever toute responsabilité aux militants syndicalistes, et encore moins aux non syndiqués.

Chaque travailleur porte une part de responsabilité sur la situation actuelle où se trouve le mouvement syndical. Trop peu d’entre nous sont actifs dans leur Union Locale ou même dans son syndicat d’industrie (de branche) ou tente d’en créer un. Il y a une contradiction réelle entre ces appels à la grève générale et le militantisme dans un syndicat d’entreprise (qui se désintéresse des sous-traitants), ou dans un syndicat de métier (qui se désintéresse des précaires) ou dans un syndicat qui n’adhère ou ne milite pas activement dans une Union Locale (qui se désintéresse donc du reste de la classe).

Les bureaucraties syndicales sont un facteur de blocage évident. Mais c’est le seul élément que relèvent tous ces appels à une grève générale. Il n’y a rien de nouveau là-dedans. Par contre l’obstacle bien plus sérieux c’est le corporatisme du mouvement syndical. Mais il ne fait jamais l’objet d’un appel à former des syndicats d’industrie, des unions locales et à y militer activement !! Car nombreux sont les militants multipliant les appels aux « directions syndicales » qui le pratiquent au quotidien…

Transformons donc les appels aux « directions syndicales » en un appel vers les militants syndicaux pour qu’ils mènent le débat stratégique : comment construire la grève générale, avec quels outils syndicaux ? Débat à mener dans leur syndicat et leurs unions interprofessionnelles.
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Re: mouvement social : au delà des "temps forts"...

Messagede conan » 20 Avr 2009, 21:13

A la demande de Qierrot, voici le texte fondateur de l'Interlutte86, aujourd'hui bien actif grâce à ses assemblées populaires hebdomadaires, sans mandat, sans chefaillon, sans ordre du jour établi. Ca donne : mobilisation contre l'expulsion de sans-papiers, tract de soutien et soutien physique à un prof en grève reconductible devant son bahut, soutien aux étudiants de l'amphi J, occupation de la FNAC à 150 personnes, mobilisation devant le palais de justice pour des étudiants tracassés par la BAC et passant en comparution immédiate... communiqués à la presse, vendredis à thème (contre l'OTAN, contre la répression...)... et préparation d'un 1er mai qui se poursuivra après les ronrons syndicaux, par une tribune libre et la projo d'un film sur les Michelin.
Vive la solidarité, INTERLUTTE86, car toutes nos luttes n'en sont qu'une !

Comité inter-lutte de Poitiers

INTERLUTTE EN CHANTIER
Pour intensifier les luttes: face à l'attaque générale du patronat soutenu par le gouvernement imposons une réponse globale!

Notre objectif est de créer un espace dans lequel nous puissions fédérer nos colères, agir concrètement ensemble et trouver des mots d'ordre communs.
La journée d'action interprofessionnelle du 29 janvier a réuni 2 à 3 millions de personnes, démontrant qu'il existait un refus réel de payer les effets des politiques d'exploitation capitalistes. Néanmoins, les suites de cette journée ont une fois de plus fait la preuve du manque de combativité des grandes structures syndicales. Un nouvel appel des confédérations syndicales à une journée d'action est lancé pour le jeudi 19 mars. Celle-ci sera sûrement un succès, à l'image du 29 janvier. Et après ? La colère monte dans le pays face à une politique de destruction des solidarités (licenciements, assurance-chômage, retraites, éducation, santé, transports) et d'exploitation toujours plus massives, qui s'accompagne d'une répression policière et de persécutions judiciaires toujours plus étendues, la chasse aux sans papiers, les flics dans les écoles, le harcèlement des quartiers populaires, la criminalisation des actions politiques. Contre cette politique et le système économique et social qui la produit, il faut plus que quelques journées de manifestation éparpillées.

C'est maintenant qu'il faut se rassembler, parler ensemble de tout les problèmes qui nous touchent au quotidien (licenciements, fermeture d'écoles...) pour tenter de sortir du cloisonnement et de l'insatisfaction des manifestations plan-plan, des grèves d'une journée. Ce que nous a montré le mouvement de l'outre-mer c'est que des formes d'actions concrètes, regroupant la population quelles que soient les appartenances syndicales et politiques permettent la construction d'un mouvement d'ampleur contre l'exploitation et créent un réel rapport de force. Ne nous battons pas uniquement pour le retrait d'une loi ou d'une réforme. Attaquons le problème à la racine, dès à présent et, de là où nous sommes, tous et toutes, dans les écoles et les usines, dans la rue et ailleurs rassemblons-nous, pour durer dans la lutte et lutter dans la durée, notamment à travers l'organisation des contingences matérielles (lieux de réunion, de rencontre, caisse de solidarité, soutien anti-répression). Nous voulons une société solidaire. L'Inter-lutte se veut un outil local, souple et efficace, de coordination des luttes et d'actions collectives concertées contre des cibles communes. Nous pensons que c'est par la convergence que nos luttes seront fructueuses. Que c'est la coordination et la solidarité qui nous permettront d'enrayer ce système d'exploitation et de lui opposer un mode de vie qu'il nous reste à construire ensemble.

C'est dans cette optique que nous autres: étudiants, précaires, chômeurs, salariés (du privé et du publique) et autres victimes de ce système d'exploitation avons décidé de casser les murs qui nous séparent les uns des autres afin de se rencontrer, de discuter et lutter ensemble pour que naisse enfin un front de contestation faisant enfin plier ces personnes qui au quotidien nous oppriment, nous exploitent et profite de la situation actuelle, de l'isolement qui nous touche tous, pour continuer à engraisser financièrement et politiquement!!! C'est pourquoi nous avons décidé de commencer ce rassemblement au niveau local (poitou-charentes) comme cela ce fait dans de nombreux autres endroits. Ainsi nous invitons l'ensemble des intéressés à venir se rencontrer le mardi 17 mars à 19h à la maison du peuple (salle timbaud)

Cette inter-lutte n'est dirigée par personne, elle appartient à tous ceux et celles qui veulent lutter et qui ont besoin de solidarité dans leurs luttes! Elle n'est pas fixe, et sera toujours en évolution grâce à l'apport de chacun-e de ses composants. Préparons le 19 et surtout la suite... Nous sommes tous dans la même galère!!!

Adresse mail du comité: interlutte86@gmail.com
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Re: mouvement social : au delà des "temps forts"...

Messagede Pïérô » 20 Avr 2009, 21:38

J'aime bien, celà apporte des éléments, et en termes concrets, au texte que j'avais fait en ouverture et est une réponse aux enjeux, et avec ce lien à une pratique et à l'expérimentation qui me paraît essentielle. Le fait d'appeler à constuire autre chose que des "temps forts" sans continuité, d'ouvrir des espaces de lutte mais aussi d'échanges et d'élaboration, ouverts à l'ensemble de la population ( syndiqués-non syndiqués, travailleurs-chomeurs...) et surtout de le mettre en actes, en vie et en dynamique, me paraît être un élément fondamental pour que l'anarchisme ne soit pas rangé au musée des utopies sans rapport à la vie, à la lutte, au combat de tous les jours qui est le notre. Ce qui m'intéresse au delà de cette démarche que je partage et parce qu'à Tours on a fait un choix, là aussi expérimental, d'une plateforme à minima avec aussi invitation à s'approprier et élaborer, c'est comment çà prend, comment çà se développe, est-ce que çà touche d'autres personnes qu'un noyau militant radicalisé ? Quels sont les moyens mis en oeuvre pour agrèger à la fois dans la dynamique, et dans les contenus ?
Nous, on rame un peu...
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Re: mouvement social : au delà des "temps forts"...

Messagede joe dalton » 21 Avr 2009, 16:07

est-ce que çà touche d'autres personnes qu'un noyau militant radicalisé ?

mais est ce que c'est seulement possible ?
chaque fois que j'ai vu des lieux ouvert a tous tenue par des anars, quand des goys de l'anarchisme se ramène, il faut voir comme ils sont accueillis : regard inquisiteurs, volée de bois vert en cas de propos deplacé...
pourtant, si ce type de lieux arrivaient a ce developper, ça nous serait plus utiles que des milliers de tract !
Modifié en dernier par joe dalton le 21 Avr 2009, 21:44, modifié 1 fois.
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Re: mouvement social : au delà des "temps forts"...

Messagede conan » 21 Avr 2009, 18:37

Pour répondre aux trois questions de Qierrot, qui à mon avis n'en font qu'une :
-pas de plate-forme définie, il ne s'agit que d'une fédération de luttes, d'un entraide, sans autre prétention que de faire un front commun, transversal, entre les luttes.
-il ne s'agit pas que d'un noyau de militants anars : en tout cas personne ne s'y définit anar. Certes il y en a (hihi, hoho) , mais on y voit aussi des trotskos, des MJS, des alternatifs, des associatifs, des syndiqués, et des pas affidés du tout. J'ai même dû rassurer un jeune plutôt de droite, qui ne souhaitait pas qu'on se proclame anticapitalistes mais qui était juste indigné par un truc en partiulier. Je lui ai dit OK, en arguant du fait que certains pouvaient se prétendre ça en effet, et même dans une large majorité, mais que personne ne pouvait s'approprier le mouvement. Là-dessus tout le monde était ok. Il a été défini qu'on peut s'associer à interlutte sur un sujet qui nous intresse, et ne pas le faire sur un autre avec lequel on est en désaccord.
-pour "agréger", pas de soucis, les luttes abondent. On prévient, les gens font ce qu'ils veulent. On va aussi vers les gens en galère, pour leur proposer du soutien et du pipole. En retour, certains s'agrègent à d'autres luttes.
De la mauvaise herbe, rien que de la chienlit ! :D
Et de fait, il n'y a que l'action qui conscientise, qui rapproche les gens. Je suis sûr que des réformistes dubitatifs qui ont tâté de l'interlutte ont pour certains pu prendre conscience de la capacité des gens à s'organiser par eux-mêmes.
conan
 

Re: mouvement social : au delà des "temps forts"...

Messagede bipbip » 08 Nov 2015, 16:46

Journées d’action : Pour un autre mode d’emploi

Le 9 avril dernier, 300 000 salarié-e-s manifestaient dans toute la France à l’appel d’une intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires. Ce 8 octobre, c’est trois fois moins de manifestants qu’on dénombrait dans la rue. Bilan et leçons pour l’avenir.

Dans le prolongement du 9 avril, CGT, Solidaires et FSU appelaient fin juin à une nouvelle journée d’action le 8 octobre. L’appel était extrêmement vague, sans doute car la CGT espérait encore associer le pôle « réformiste » autour de la CFDT à un nouvel appel, en vain. FO a tergiversé un temps avant de décliner mi-septembre, sans doute suite à des débats puisque, dans plusieurs régions [1] , ses structures se sont jointes à la mobilisation. La FSU a mis de son côté la priorité sur des dates « corpo » (samedi 10 contre la réforme des collèges, vendredi 16 dans l’enseignement supérieur et la recherche).

Un appel à mobilisation CGT-FSU-Solidaires au plan confédéral est inédit, la CGT ayant toujours refusé cette configuration. Pour autant, force est de constater qu’il n’a pas permis d’élargissement de la mobilisation.

Il n’a pas non plus permis d’aboutir à un contenu revendicatif plus mordant. Alors que de tels appels devraient servir à aller plus loin que les revendications basiques, il n’y avait aucun mot sur la loi Macron, dont les premiers décrets venaient de sortir, ou encore sur le rapport ­Combrexelle. Et on peut se demander si des revendications précises (32 heures, 300 euros d’augmentation de salaire pour tous, etc.) ne seraient pas plus motivantes pour les salariés que le sempiternel fourre-tout travail-emploi-salaire.

Articuler mobilisations locale et nationale

Voilà pour le contexte national, sans grande surprise. Le signal général n’incitait donc pas vraiment à la grève. Mais il va de soi que toute structure syndicale combative peut se saisir d’une telle date de convergence pour construire la mobilisation dans son milieu. C’est par exemple ce qu’a fait la CGT nettoiement de Paris, avec un départ en grève dès le lundi 5 [2] , préparé par de nombreuses heures d’information, tournées et distributions. La grève a été reconduite le lendemain par 39 % des agents et a tenu jusqu’au vendredi, avec blocage de quatre usines de traitement.

Il y a deux façons de voir ces journées d’action. Soit on se contente de ce que voudraient en faire les bureaucraties syndicales : des journées sans lendemain autour de revendications nationales souvent bien faiblardes, afin d’exercer une vague pression sur les discussions entre « partenaires sociaux » (conférence sociale et négociations sur les retraites complémentaires dans le cas présent).

Soit on considère que les temps forts de convergence sont nécessaires, afin d’éviter que chacun ne se replie sur sa boîte. Mais alors, qui dit convergence dit construction spécifique dans chaque entreprise, avec des revendications et actions locales articulées au niveau national. Trop ­d’équipes syndicales, y compris combatives, espèrent encore mobiliser uniquement sur des mots d’ordre nationaux, et discutent ainsi de la radicalité de tel ou tel mot d’ordre mais sans poser le problème de la façon de les mettre en débat parmi les salarié-e-s. Par ailleurs, cela n’empêche aucunement de critiquer les journées sans lendemain et d’exiger un calendrier d’actions sur la durée, afin d’essayer de faire monter tous ensemble la conflictualité. Car aujourd’hui aucune nouvelle date n’est prévue…

Grégoire (AL Orléans)


[1] Région parisienne, Bretagne où la mobilisation a d’ailleurs été plus forte.

[2] Initialement pour toute la Ville de Paris, mais seul le nettoiement, et dans une moindre mesure la petite enfance, a suivi.

http://www.alternativelibertaire.org/?J ... r-un-autre
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Re: mouvement social : au delà des "temps forts"...

Messagede Pïérô » 21 Déc 2017, 21:12

Autonomie du mouvement social et Indépendance syndicale

SOLIDAIRES 37 a été sollicité par différentes formations politiques (France Insoumise 37, PCF 37, NPA 37) afin d’entreprendre ensemble des démarches communes contre la politique de Macron et de son gouvernement.

Indépendance syndicale

Cette question a été débattue par nos syndicats et a été mise à l’ordre du jour de nos deux derniers Conseils Départementaux Interprofessionnels.

Hormis SUD Santé/Sociaux 37, l’ensemble de nos syndicats qui se sont exprimés rejettent cette perspective.

Sans refuser des alliances ponctuelles sur tel ou tel sujet (défense des migrants, des services publics, etc), SOLIDAIRES 37 ne participera donc pas à un front qui relierait syndicats et partis politiques de façon pérenne, considérant que la Charte d’Amiens, dans toutes ses dimensions, est toujours d’actualité.

Il en est de même sur l’appel national " L’unité pour gagner ".

Nos camarades de SUD Santé Sociaux 37 considèrent que cette unité est nécessaire car, en ces temps difficiles, nous ne sommes pas en capacité de dynamiser seul le mouvement social. Ils soulignent une convergence nécessaire, comme nous le faisons dans des cadres unitaires comme le Front Social (même s’il a capoté localement) ou le collectif santé 37 ou le réseau féministe 37, entre autres. Cela dans le respect de l’indépendance de chaque organisation ainsi que de la charte d’Amiens à laquelle ils et elles sont attaché-e-s et qui n’est pas le moins du monde obsolète. Cela ne s’oppose pas à notre tache d’œuvrer à l’unité des organisations syndicales, les deux pouvant se mener de front.

Ce n’est pas l’avis des autres syndicats de SOLIDAIRES 37 et ce pour trois motifs :

- D’une part, ils soulignent que la tâche du syndicalisme est bien, entre autre, de faire bouger le monde du travail dans le but de gagner des conquêtes sociales. La première nécessité pour y arriver, est de faire l’unité dans nos entreprises et services. Ce message unitaire est un signal clair en direction du monde du travail. Travailler sur le même sujet avec des organisations politiques ne peut que le brouiller.

- D’autre part, si nous nous retrouvons avec des organisations politiques sur des luttes ponctuelles, l’appel visant à constituer un front large contre la politique de Macron et son monde nous dirige vers quel débouché ? Cet appel, compte tenu des réalités actuelles, nous engage sur plusieurs années. Si l’on comprend que le but des organisations politiques est, pour la plupart, de s’emparer du pouvoir, en quoi le syndicalisme participerait-il à cette aventure ?

- Enfin, pour préciser notre positionnement là dessus, contrairement à d’autres, nous ne considérons pas que "la Charte d’Amiens" soit dépassée et qu’il convienne aujourd’hui de la remettre en perspective avec quoi que ce soit. Elle affirme notamment que le syndicalisme doit « réaliser l’émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l’expropriation capitaliste… Il préconise comme moyen d’action la grève générale… ». De fait, loin d’être un pudding "apolitique", elle donne justement au syndicalisme un rôle éminemment politique.

En ces temps difficiles, où nous n’arrivons pas à enclencher les mobilisations sociales qui s’imposent (à cause des tactiques démobilisatrices des confédérations syndicales, d’une large désespérance sociale, d’un repli catégoriel et individualiste de plus en plus marqué, mais aussi à cause de nos propres insuffisances et de notre incapacité à faire converger les luttes sociales), nous considérons que notre tâche de syndicaliste est plus que jamais de développer l’outil syndical interprofessionnel. Se disperser dans d’autres cadres épuise nos faibles forces et alimente la confusion. De plus, cela nous éloigne des buts que notre syndicalisme s’est fixé.

A Saint Avertin, le 20 décembre 2017.

Le bureau de SOLIDAIRES 37


http://www.solidaires37.org/spip.php?article1210
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