Violence policière - violence d'Etat

Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede bipbip » 28 Juin 2018, 20:52

La police a tué 14 personnes en un an et en a blessé une centaine

C’est une première en France, l’Inspection Générale de la police nationale a dévoilé un bilan très partiel des morts dû à l’intervention de la police. Bilan 14 morts, une centaine de blessés entre juillet 2017 et janvier 2018. Si la patronne du service explique que ce ne sont pas des bavures, on est en droit de se demander si l’utilisation de la force n’est pas disproportionnée surtout lorsque l’on constate que l’utilisation de l’arme de poing des agents a plus que doublé en un an. Dans tous les cas, un mort est un mort de trop.

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Messagede Pïérô » 29 Juin 2018, 11:31

Le recours aux armes à feu par les policiers a fortement augmenté en France en 2017

L’inspection générale de la police nationale a pour la première fois rendu public, mardi, le nombre de personnes tuées lors d’interventions des forces de l’ordre.

Ce sont des chiffres sensibles qu’a dévoilés, mardi 26 juin, l’inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices », à l’occasion de la publication du dernier rapport annuel de sa patronne Marie-Frace Monéger-Guyomarc’h, qui doit bientôt quitter son poste après six ans de service. De fait, elle a annoncé une très forte hausse du recours aux armes à feu chez les policiers entre 2016 et 2017 (+ 54 %) ; et surtout pour la première fois de l’histoire de l’IGPN, le chiffre du nombre de morts et de blessés lors d’interventions policières. Entre juillet 2017 et mai 2018, elle recense 14 décès et une centaine de blessés. Des chiffres révélateurs d’un climat tendu sur le terrain. Un exercice nouveau de transparence pour l’institution alors que les violences policières sont devenues l’objet de forts clivages politiques et de tensions récurrentes dans les quartiers populaires.

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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede bipbip » 05 Juil 2018, 22:19

Justice et Vérité pour Jérôme Laronze

Le 20 mai 2017, un jour avant le deuxième tour de l’élection présidentielle, le paysan Jérôme Laronze est abattu par un gendarme, à l’orée d’un bois, sur les hauteurs de Sailly en Saône-et-Loire.

Une instruction criminelle est en cours, le gendarme a été mis en examen (sans aucune mesure de contrôle judiciaire) mais la marge d’indépendance de la justice apparaît extrêmement ténue dans une affaire où toutes les investigations techniques sont déléguées à ces mêmes gendarmes et les faits examinés, analysés et interprétés selon leur unique grille de lecture.

Encore une fois, pour préserver le lien incestueux entre justice et police, c’est l’instruction de la victime que l’on fait et non l’instruction du gendarme. La famille, ses proches, le Comité de soutien « Justice et Vérité pour Jérôme Laronze » demandent que toute la lumière soit faite sur ce tragique événement et qu’une instruction soit conduite en toute indépendance et impartialité, sans crainte, dans le respect de l’égalité des armes face à la loi.

Parce que la justice est bien trop souvent le bras ganté de la police et de l’État.

Parce qu’il n’est pas acceptable que dans de telles circonstances la victime (décédée) ait pour seul recours le juge européen.

Le 11 mai 2017, Jérôme, paysan reconverti en agriculture biologique, éleveur de vaches limousines (au pays des charolaises…), ancien porte-parole de la Confédération Paysanne de Saône-et-Loire subit un énième contrôle administratif sur sa ferme. L’enjeu est clair : trois contrôleu.r.se.s de la Direction Départementale de la Protection de la Population, accompagné.e.s de militaires (gendarmes armés), sont là en vue de la saisie du troupeau du jeune paysan de trente-six ans. Il s’agit de faire cesser par tous moyens l’activité d’un paysan rétif à un excès de normes et qui en dénonce haut et fort l’inefficacité et les aberrations.

Pour y parvenir, l’État utilise sans discernement la force et la ruse.

Il sera ainsi question, après l’invasion de sa ferme par les gendarmes, de conduire Jérôme Laronze à l’hôpital psychiatrique (c’est comme cela que ça se passe le plus souvent avec les paysan.ne.s dit « fragilisé.e.s » - parce que dans cette histoire, comprenez, il ne peut y avoir de paysan.ne.s « révolté.e.s ». Celui qui dit non est un fou qui s’ignore).

Après refus de suivre les injonctions des gendarmes, des contrôleu.r.se.s, et des pompiers, Jérôme monte sur son tracteur et s’enfuit. Il ne reviendra que plus tard, troquera son tracteur contre sa Toyota, et s’en ira neuf jours durant (fugue ? ou cavale ?) dans la campagne bourguignonne, échappant ça et là aux gendarmes, jusqu’à sa dernière entrevue avec ces derniers.

Depuis quelques années, Jérôme Laronze était dans le collimateur de la D.D.P.P pour des problèmes sur l’identification de ses bêtes, des obligations de suivi sanitaire non remplies, etc. Luttant contre une politique sanitaire inadaptée et inefficace, utilisée comme outil de communication afin de restaurer la confiance des consommat.eur.rice.s auprès des grands groupes agro-alimentaires à raison de leurs scandales sanitaires à répétition (viande de cheval dans les lasagnes, salmonelle, vache folle, …), Jérôme refusait catégoriquement cette gestion par les normes, faites par les industriel.le.s, pour les industriel.le.s. Fervent défenseur d’une agriculture mettant le vivant en avant et contre le puçage et traçage généralisés des bêtes, il prônait au contraire le retour à une agriculture locale, en circuit-court, où consommat.eur.rice et paysan.ne se soustrairaient aux pouvoirs kafkaïens des grands groupes.

Comprenant que sa situation depuis quelques temps se résoudrait par une issue fatale (et l’histoire eut raison deux fois de cela. D’abord tragiquement par sa mise à mort, et puis comme une farce -selon l’adage marxiste- lorsqu’après sa mort les contrôleu.r.se.s reviendront disant qu’il n’y avait finalement pas urgence à saisir le troupeau), Jérôme avait écrit un texte « Chronique et Etats d’âmes ruraux ». Une « petite bombe » à ses dires, dans lequel Jérôme posait la question suivante :

« Si la Grèce antique avait ses rites et ses croyances, aujourd’hui, au nom de quels dieux, sur l’autel de quelles valeurs m’a-t-on promis l’hécatombe ? »

Le lendemain de sa fuite, et convaincu de la nécessité de ce texte (où Jérôme parlait entre autres de multiples venues de la D.D.P.P sur son exploitation, de « l’inquisition républicaine », des « syndicats [soutenant] la paysannerie comme la corde soutient le pendu ? », …), il l’envoie à un journaliste du Journal de Saône-et-Loire, pensant peut-être que la publication de celui-ci expliquerait son geste (sa fugue sur son tracteur). Mais le texte n’est pas publié ou très partiellement. À l’inverse, les médias, alimentés par des gendarmes humiliés par l’habileté de Jérôme à les perdre dans la campagne, retiennent de lui l’image d’un homme dangereux, sinon « psychologiquement instable ».

De là, il n’y a qu’un pas vers la construction du sujet-terroriste, et donc du « permis de tuer ».

En se défendant, Jérôme est devenu indéfendable.

Une véritable chasse à l’homme se met en place. D’habitude les paysan.ne.s retournent la colère contre eux-même, c’est plus facile, mais quand la colère se cherche une autre destination, que faire ? D’habitude les bêtes à l’abattoir sont étourdies, c’est plus facile comme ça pour tailler dans le lard, mais quand la bête se rebiffe ?

À 16h29 le 20 mai 2017, Jérome reçoit six balles, dont trois mortelles. Avant d’appeler les pompiers, les gendarmes appellent leurs supérieurs. Jérôme meurt, vidé de son sang. Les gendarmes sont deux. L’homme tire six balles, la femme une dans le décor. En moins de sept secondes. Le gendarme affirme avoir tiré de face menacé par la voiture de Jérôme, mais les expertises balistiques attestent du contraire. Les tirs sont latéraux, et tirer du bas vers le haut. L’une des balles finit logé en dessous de sa mâchoire, mais le gendarme affirme avoir visé les roues du véhicule. Mauvais tireur, mauvaise foi ou simplement mauvaise défense….

Aujourd’hui, famille, proches, comité de soutien réclament que Justice et Vérité soient faites sur les circonstances de sa mort alors que les juges s’interrogent sur la personnalité de Jérôme et non sur celle du mis en examen.

Criminaliser la victime pour mieux légitimer l’acte, est-ce là l’intention recherchée ?

Parce que la mort des paysan.ne.s est politique. Qu’elle n’est pas le fait d’un destin tragique, mais d’un assassinat étatisé. Que Jérôme le savait.

Parce que l’histoire des impunités policières doit cesser, dans les « quartiers populaires », tout comme dans les « zones rurales ».


https://bxl.indymedia.org/spip.php?article20161
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede bipbip » 05 Juil 2018, 22:45

Autopsie des techniques policières et journalistiques pour maquiller les violences policières

La récurrence des violences policières a obligé les policiers et certaines rédactions journalistiques à la botte de la préfecture à développer des techniques pour masquer la violence manifeste des pandores. Voici quelques-unes de ces techniques.

Depuis sa création en France sous Louis XIV, la police possède une longue tradition de répression des classes laborieuses (donc perçues par le pouvoir comme dangereuses). Cette répression se fait historiquement dans la violence doublée d’une communication étatique hors pair pour justifier l’emploi de celle-ci (répression des mouvements révolutionnaires de 1789, répression des mouvements ouvriers au XIXe et au début du XXe siècle qui font souvent de nombreux morts, sans oublier la participation active de celle-ci à l’arrestation, l’enfermement (comme au camps de concentration de Drancy) et la déportation des populations persécutées par le régime nazi et l’État de Vichy).

Qu’il s’agisse de réprimer des individus ou des mouvements collectifs — à ce titre les Crimes d’octobre 1961 sont un exemple édifiant — la communication préfectorale autour de la légitimation de l’usage de la violence par les forces de l’ordre dites républicaines à l’encontre des populations demeure assez constante. Si en 1982 l’accumulation de ces violences à l’encontre d’individus avait fait naître une grande réaction collective (la marche pour l’égalité et la justice) il semble qu’en plus de 30 ans rien n’ait changé.

Vital Michalon, Malik Oussekine, Zyed Benna et Bouna Traoré, Lamine Dieng, Amine Bentoussi, Rémi Fraisse, Adama Traoré... Voilà quelques unes des personnes tuées par la police dont les noms sont devenus connus suite aux mobilisations qui se sont formées autour de ces assassinats. Or, il ne se passe pas une semaine sans que la nouvelle d’une "bavure" policière ne nous parvienne. À chaque fois, de communiqués de la préfecture de police en article de la presse réactionnaire, tout se passe comme si la légitimité des actions policières ne pouvait jamais être remise en question et que la victime était toujours coupable. C’est toujours le même scénario bien rôdé pour couvrir les violences policières.

Si le phénomène n’a rien de nouveau, la multiplication des affaires en 2017 et le passage de lois toujours plus permissives quant à la légitimation de ces violences policières méritent qu’on s’arrête un peu sur ce mécanisme bien rôdé pour couvrir les violences de la police.
Ainsi lorsqu’une "bavure" a lieu le même schéma se répète souvent :

A - La réaction policière
A.1 - Jeter le discrédit sur les victimes
A.1.1 - Criminaliser le territoire
A.1.2 - La victime est peu recommandable
A.2 - Distiller peu d’informations sur la victime
B - Le volet médiatique
B.3 - La situation était dangereuse, les flics n’avaient pas le choix
B.3.1 - Les policier.e.s ont été attaqué.e.s
B.3.2 - La victime était un coupable idéal
B.3.3 - Utiliser des éléments de langage tels que « bavure »
B.4 - Discréditer toute forme de soutien
B.4.1 - La victime et sa famille sont des gens peu recommandables

... https://paris-luttes.info/autopsie-des- ... ieres-9334
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Messagede Pïérô » 06 Juil 2018, 06:56

"légitime défense" :roll:

Mère éborgnée par une grenade : les trois policiers acquittés

Le verdict est tombé mercredi soir: acquittement pour les trois policiers poursuivis pour violences. Les assises de Seine-Saint-Denis ont reconnu la "légitime défense" lors de l'interpellation qui avait dégénéré à Villemonble en 2013. Une mère de famille avait été blessée par un tir de grenade.

"Les jurés de Seine-Saint-Denis ont compris ce qu'était le métier de policier, le danger dans lequel ils se mettaient tous les jours et
que, dans cette action, ce qu'ils avaient fait était légitime", a déclaré à la sortie de la cour d'assises de Bobigny Me Merchat, avocat et ancien policier. Satisfaction donc du côté des fonctionnaires de police qui étaient poursuivis pour violences, ils ont été acquittés mercredi soir.

Le 25 juin 2013 à Villemonble, les policiers avaient interpellé un jeune homme de 20 ans, ils pensaient qu'il fuyait après un rodéo à moto. Mais le jeune homme n'était pas cleui qu'ils croyaient. Son frère avait tenté de s'opposer à l'interpellation et la situation avait dégénéré. Leur mère alertée s'était alors approchée. Les policiers avaient répliqué aux jets de projectiles des jeunes par des tirs de lacrymogènes. C'est lors de l'usage d une grenade de désencerclement que la mère de famille a perdu son oeil gauche.

Dans son arrêt, la cour a reconnu que la blessure de cette femme de 58 ans était bien imputable au jet de grenade du policier, mais, qu'ayant agi en état de légitime défense, il ne pouvait pas être condamné. Légitime défense aussi pour les deux fonctionnaires poursuivis pour des violences sur les deux frères. Des peines de trois et six mois de prison avec sursis, assorties d'une interdiction professionnelle, avaient été requises contre eux.

"Ni regret, ni excuses des policiers"

Pour Philippe-Henry Honegger, l'avocat de la famille, la décision des jurés s'explique par "un durcissement de l'opinion publique". Selon lui, "ils donnent un blanc-seing aux policiers pour commettre ce genre de faits, qui sont des violences disproportionnées".

... https://france3-regions.francetvinfo.fr ... 07041.html
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede Pïérô » 08 Juil 2018, 12:37

Lycéen blessé par un tir de Flash-Ball : la condamnation de l’Etat majorée en appel

Le jeune homme avait été éborgné par un tir de policier lors d’une manifestation lycéenne en 2007 devant le rectorat de la ville. L’Etat devra verser 86 400 euros d’indemnisation.

La cour administrative d’appel de Nantes a condamné jeudi 5 juillet l’Etat à indemniser un jeune homme blessé à l’œil par un tir de lanceur de balle de défense (LBD), communément appelé Flash-Ball, tirée par un policier lors d’une manifestation lycéenne en 2007 devant le rectorat de la ville, a annoncé l’avocat de la victime.

... https://www.lemonde.fr/police-justice/a ... 53578.html
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede bipbip » 09 Juil 2018, 15:53

Témoignage

« Il m’a enfoncé les yeux ». Nordine, postier du 92, raconte sa violente interpellation policière

Nordine, postier dans le 92 en grève depuis plus 100 jours, raconte comment il a été violemment passé à tabac par la police puis emmené en garde-à-vue alors qu'il participait à un rassemblement appelé par le comité Justice pour Adama ce jeudi 5 juillet.

... http://www.revolutionpermanente.fr/Il-m ... -policiere
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede bipbip » 09 Juil 2018, 16:26

Conférence de presse Toulouse Violences Policières évacuation Fac du Mirail Jean Jaurès

Suite à l'évacuation de la fac du Mirail Jean Jaurès le 9 mai 2018 par les forces de l'ordre, un étudiant, Guilhèm, a été gravement blessé par une grenade de désencerclement utilisée hors de son contexte légal. Ses avocates et lui-même reviennent sur cette évacuation dans une violence disproportionnée et l'urgence de désarmer la police.

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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede bipbip » 09 Juil 2018, 18:26

Comment la police use de la violence

Entretien avec Fabien Jobard, sociologue de la police française

Deux jours avant la publication de cet article, le 3 juillet 2018, un jeune Nantais du nom d’Aboubakar est tué par un CRS dans des circonstances pour le moins douteuses. La police se retrouve sous le feu des critiques. Une fois encore. Comment expliquer que cette institution, que les séries télévisées autant que les cours d’éducation civique vendent comme protectrice des droits, garante des libertés et de la justice, en arrive à être l’instigatrice d’une brutalité aussi importante qu’habituelle ? Entre effets d’institution, logiques de pouvoir et d’Etat mais aussi pratiques de brigades et d’individus, Fabien Jobard nous éclaire sur les ressorts de la violence physique et symbolique exercée par la police française.

... https://grozeille.co/police-jobard/
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede bipbip » 09 Juil 2018, 19:04

Les bavures policières et le fossé grandissant

Mardi dernier, un jeune homme est mort à la suite d’un contrôle de police. Il s’appelait Aboubakar Fofana, il avait 22 ans et il a été tué d’une balle à la carotide. Depuis, dans le quartier du Breil à Nantes, la tension n’est pas redescendue. Aboubakar Fofana n’est que le dernier d’une longue liste de victimes de bavures policières et, à chaque fois ou presque, le même mécanisme se met en place, celui de diaboliser celui qui vient de mourir – nous y reviendrons. Très rapidement en effet la mort du jeune homme a été instrumentalisé par bien des politiciens et des éditorialistes comme il est de coutume, une forme de stratégie visant sans doute à attaquer pour mieux défendre l’institution policière réputée incritiquable.

Il est pourtant essentiel à mon sens de revenir et de s’interroger sur ces réactions à l’emporte pièce qui sont à la fois révélatrices d’un fossé toujours plus grandissant en même temps que le moyen d’imposer un agenda identitaire, autoritaire et sécuritaire. Les bavures policières, bien trop nombreuses, frappent sempiternellement les mêmes personnes pour les plus graves d’entre elles. C’est toujours, ou presque, des jeunes issus des quartiers populaires à la couleur un peu trop foncée selon certains qui font les frais de la violence de l’institution policière dans ce pays et les réactions qui accompagnent lesdites bavures en disent très long sur le fossé qui se creuse dans notre pays.

... https://marwen-belkaid.com/2018/07/09/l ... andissant/
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede Pïérô » 10 Juil 2018, 07:20

Thierry Bardin, 49 ans, abattu par les gendarmes à Chinon le 23 juin

Dans la nuit du 22 au 23 juin, à Chinon, Thierry Bardin a été abattu par un homme du Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG). C’est la dixième victime des forces de l’ordre en 2018.

Une intervention pour tapage nocturne, vers 1h du matin. Deux balles tirées par un gendarme. Une blessure mortelle, à l’abdomen. Et des tentatives de réanimation qui n’aboutissent pas. La seule version des faits a été donnée par les gendarmes et le procureur de la République de Tours, Jean-Luc Beck. Thierry Bardin, « manifestement sous l’emprise de l’alcool et vraisemblablement sous l’emprise de drogues », aurait exhibé une arme — qui s’avérera factice — devant le gendarme, après un échange sur le pas de sa porte.

... https://larotative.info/thierry-bardin- ... -2857.html
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede bipbip » 11 Juil 2018, 20:38

Interventions policières mortelles : les autorités publient pour la première fois des chiffres officiels

Le 14 juin, Basta ! publiait une base de données inédite sur les interventions policières létales. Nous y recensions 478 morts des suites d’interventions policières en France entre 1977 et mai 2018. Moins de deux semaines plus tard, l’Inspection générale de la police nationale présentait, lors d’une conférence de presse, des chiffres sur le nombre de blessés et de tués par l’action de la police nationale. Un premier pas. Mais les données livrées par la police des polices diffèrent sensiblement de notre recensement. Explications.

L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) vient-elle de mettre fin à un déni de l’État français ? Pour la première fois de son histoire, l’IGPN a communiqué le 26 juin le nombre de blessés et de tués par l’action de la police nationale à l’occasion de la présentation de son rapport annuel d’activité. La police des polices fait état de 14 morts entre le 1er juillet 2017 et le 31 mai 2018 ainsi que d’une centaine de blessés. « Ce recensement n’est pas le recensement des bavures policières. Cela ne préjuge pas de l’illégitimité de ces blessures et de ces morts », a précisé en conférence de presse la directrice du service, Marie-France Monéger Guyomarc’h. Peuvent y figurer les personnes tuées par arme à feu par un policier lors d’une intervention, à cause d’un accident avec un véhicule de police ou en raison d’une crise cardiaque lors d’une garde à vue.

Annoncée depuis plusieurs mois, ce nouvel outil de collecte a d’abord été testé dans deux départements (Yvelines et Gironde), puis sur l’ensemble du territoire depuis janvier 2018. Les informations sont donc parcellaires, bien que non loin d’être exhaustives, selon l’IGPN. C’est de toute façon une première. Jusqu’à présent, aucune donnée officielle n’existait en France sur les homicides commis par les forces de l’ordre dans l’exercice de leurs missions. L’État français ne publiait aucun chiffre, aucune liste de victimes, aucun document statistique, aucun « débriefing ». « Mais dans une démocratie, il n’est pas anormal que l’on puisse savoir combien de tués sont recensés en intervention de police », admet Marie-France Monéger Guyomarc’h. Sauf qu’à ce jour, ce rapport a seulement été présenté en conférence de presse. Il n’est toujours pas consultable publiquement [1].

Basta ! compte 26 morts, l’État seulement 14

Coïncidence ? Cet exercice de transparence intervient deux semaines après la publication par Basta ! d’une infographie détaillant les interventions létales des forces de l’ordre sur les 40 dernières années. Notre base de données inédite s’étend de 1977 à 2018. Sur la courte période couverte par l’IGPN - de juillet 2017 au 31 mai 2018 — Basta ! comptabilise pour sa part 26 décès suite à une action de la police nationale, toutes unités confondues. S’y ajoutent quatre morts liés à la gendarmerie et six liées à des interventions de policiers municipaux. Bien plus, donc, que les 14 morts comptés par l’IGPN.

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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede bipbip » 13 Juil 2018, 10:35

Pour une banale querelle de voisinage, un flic hors service sort son gun, tire et blesse un jeune

Quand il s’agit de la police, la presse mainstream est prête à tout pour rendre service. Même quand ça devrait interroger tout le monde, même quand ça fait écho à une stat inquiétante, récente et tout à fait officielle sur l’explosion des tirs par armes à feu par les flics et les gendarmes.

Fin juin, fête du bac à Cormaranche, petit village du Bugey. Deux jeunes se posent dans un jardin à côté de la salle communale. La personne qui habite là sort de chez elle et demande qu’ils partent. Le ton monte. Il est flic, met son brassard et sort son gun. Là, un être humain lambda devrait tilter, se dire « Attends, y’a un souci. » Non, les journalistes de la presse tendance néofasciste, du « Progrès » au « Dauphiné libéré » en passant par l’AFP, trouvent tout à fait normal qu’un flic hors service déboule avec son flingue pour une affaire de voisinage. Il est flic, il a le droit. Il tire. À quatre reprises. Un jeune est blessé à la jambe. Heureusement, le policier se fait désarmer par les fêtards avant de commettre un drame.

La soirée aurait pu leur coûter la vie. Elle va bien leur gâcher : quatre jeunes sont poursuivis pour cette affaire. L’un d’eux a même été écroué vendredi. Aucun des articles ne s’interroge évidemment sur le traumatisme des jeunes qui sont passés à deux doigts de se prendre une balle. Aucun ne se pose de question sur le fait qu’un flic sorte un flingue, pour une affaire de voisinage, et devant des gamins fêtant le bac. Pire, la légitime défense n’est retenue qu’en cas de port de brassard. Dès le départ le policier prévoyait la possibilité de tirer.

... https://rebellyon.info/Un-flic-hors-ser ... tire-19431
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede bipbip » 14 Juil 2018, 17:44

VIDÉO : violences policières au nouveau tribunal de Paris

Là-bas si j’y suis s’est procuré une vidéo filmée par les caméras de surveillance du nouveau tribunal de Paris, porte de Clichy dans le 17ème arrondissement. On y voit un migrant en attente de jugement, menotté dans le dos, se faire tabasser par un fonctionnaire de police.

C’est un gardien de la paix affecté au Tribunal de Grande Instance de Paris qui a voulu dénoncer à Là-bas si j’y suis l’intervention violente d’un de ses collègues contre un détenu menotté dans le dos.

Les faits se sont déroulés le 9 juin 2018.

Ce jour-là, Jules F., gardien de la paix stagiaire au sein de la Direction de l’Ordre Public et de la Circulation (DOPC), est en poste au « satellite gardé », une salle avec cellules qui jouxte une des salles d’audience du Tribunal de Grande Instance.

Le policier Jules F. est chargé de la surveillance d’un migrant qui doit passer devant le juge.

Après être allé aux toilettes, le détenu refuse de regagner sa cellule. Une brève altercation éclate entre les deux hommes. Le policier Jules F. parvient, seul, à maîtriser le détenu. Il lui met les menottes dans le dos et, dans la minute qui suit, le passe à tabac. Le détenu ne présente pourtant plus aucun risque.

La scène a été filmée par les caméras de surveillance qui équipent le nouveau tribunal.

Un peu plus d’un mois après les faits, le policier Jules F. est toujours en fonction.

Selon notre source, Jules F., le policier mis en cause aurait même fait circuler ces images au sein d’un groupe de discussion interne aux policiers… pour se vanter.

Quant à la victime, personne ne sait aujourd’hui où elle se trouve. Mais au moment des faits, elle n’a pas porté plainte de peur de représailles.





https://la-bas.org/la-bas-magazine/repo ... l-de-paris
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Re: Violence policière - violence d'Etat

Messagede bipbip » 14 Juil 2018, 19:56

Policier violent suspendu et mis en garde à vue : deux enquêtes ouvertes par l’IGPN

Reprise par la plupart des médias, y compris à travers le monde, notre vidéo « VIOLENCES POLICIÈRES » fait des vagues jusque sur le bureau de GÉRARD COLLOMB. Très indigné, le ministre de l’Intérieur a suspendu le violent policier qui a été placé en garde à vue.

Vidéo tournée dans l’enceinte du Tribunal de Grande Instance de Paris : je condamne avec la plus grande fermeté ce comportement inadmissible qui vient nuire à l’image de l’ensemble des forces de sécurité.
Le fonctionnaire a été suspendu immédiatement. Une enquête est en cours.
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 12 juillet 2018

Par ailleurs, deux enquêtes ont été confiées à l’Inspection générale de la police nationale. Dans les commentaires, vos nombreux messages montrent la diversité de vos points de vue, y compris les messages de policiers, mais les messages haineux ou racistes sont supprimés autant que possible. Il faut aussi saluer les valeureux LANCEURS D’ALERTE qui nous ont informés. Continuez, vous aussi, plutôt que de longs discours, communiquez-nous ces « RENSEIGNEMENTS GÉNÉREUX » qui nous ont mis à plusieurs reprises sur des pistes précieuses.

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