Train de vie : les sept péchés de l’Assemblée nationale
Les dépenses, au palais Bourbon, ne connaissent pas la crise, ou si peu. Dans un contexte général de maîtrise des dépenses publiques, il faudra faire des efforts. Passage en revue.
Alors que même des députés n’hésitent plus à demander des comptes, le train de vie de l’Assemblée nationale et de ses fonctionnaires continue de nourrir tous les fantasmes. Nous avons pu consulter des documents confidentiels émanant de l’institution. Ces documents montrent que la République reste particulièrement généreuse avec certains de ses serviteurs.
Très chers hauts fonctionnaires. Avec 19 328 euros nets (22 317 euros brut), au 31 décembre 2017, le secrétaire général de l’Assemblée nationale gagne plus que le président de la République (environ 15 000 euros nets). L’année précédente, ce haut fonctionnaire, le premier dans la hiérarchie du Palais Bourbon, percevait 17 300 euros nets.
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Derrière lui, quelque quarante directeurs généraux, directeurs des services et autres conseillers hors classe émargent entre 17 325 euros brut et 21 580 euros. Ces sommets culminent bien au-delà des autres personnels de l’Assemblée. Des inégalités que les questeurs et le président François de Rugy souhaitent – enfin – corriger. Philippe Vigier, député d’Eure-et-Loir et rapporteur spécial de la mission « Pouvoirs publics », remarque que le Sénat « s’est engagé dans une politique d’économies substantielles » avec une baisse du nombre de ses directions de 21 à 12, contre 18 à l’Assemblée nationale.
Le maquis des primes.Elles sont nombreuses et souvent opaques. Certaines sont inhérentes au travail du fonctionnaire. C’est le cas des indemnités de services (équivalant aux primes de rendement), des indemnités compensatrices d’astreinte pour les gardiens surveillants ou encore de l’indemnité de direction attribuée aux vingt plus hauts fonctionnaires.
D’autres découlent des conditions de vie quotidienne : primes de résidence, supplément familial, majoration de traitement pour les détenteurs d’un diplôme de doctorat… En comparaison, explique le député UDI Philippe Vigier, « la masse salariale des fonctionnaires au Sénat a diminué de 10 % entre 2010 et 2017 sous l’effet de la réforme du congé spécial, de la diminution des effectifs et de l’extinction de plusieurs primes ».
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