L'université en lutte

Re: L'université en lutte

Messagede bipbip » 27 Mai 2018, 16:56

Contre la répression policière et la loi ORE

COMMUNIQUÉ DE PRESSE CONTRE LA RÉPRESSION POLICIÈRE ET LA LOI ORE
Collectif des étudiant.e.s et personnels de l’université de Lorraine contre la sélection
Soutenus par les syndicats CGT, FSU, FO et Sud-Éducation de l’établissement
Nancy le 24 mai 2018

Ce campus a connu un mouvement social ces dernières semaines contre la loi ORE et Parcoursup, tout comme de nombreux autres établissements au niveau national. Le mouvement a été résumé médiatiquement sous la forme de blocages et de violences mais bien d’autres événements ont eu lieu et ont eu moins de retentissement médiatique : cours alternatifs, repas populaires, projections de films, conférences, etc. Il a également donné lieu à une répression policière sans précédent au niveau national, et la première sur ce campus, dans l’objectif de faire taire cette lutte sociale. Nous allons revenir sur les raisons de ce mouvement (toujours pas terminé) ainsi que les événements qui ont abouti à l’intervention des forces policières.

Retour sur la répression

Durant le mouvement, le président de l’UL a envoyé régulièrement des messages aux étudiant.e.s et personnels pour les tenir informés de la situation sur les campus (Lettres et Sciences Humaines à Nancy et Saulcy à Metz). Dernièrement, il a envoyé un long courriel de 13 pages pour justifier l’intervention des policiers et récapituler les événements tels qu’ils lui étaient rapportés. Ce courriel se terminait ainsi : « J’ai proposé de rencontrer des représentants du comité de blocage de Nancy ». Mais si les membres du comité de blocage étaient violents, justifiant aux yeux du président une intervention policière, comment interpréter qu’il veuille désormais les recevoir ?

Tout au long de la mobilisation, des propositions de rencontres lui ont été adressées par le collectif, propositions systématiquement refusées. Nous rappelons également que pendant quelques jours une navette a été mise en place entre l’administration et les étudiant.e.s en lutte afin de pouvoir échanger sur les revendications. Or, le président a toujours refusé de rencontrer ces personnes mandatées. De plus, le président de l’UL a annoncé à plusieurs reprises la tenue de débats sur la loi ORE, débats qui n’ont toujours pas eu lieu à ce jour, du moins par la voie officielle. Raison pour laquelle le mouvement s’est emparé de cette question. Et l’actualité récente a montré l’importance d’un tel débat puisque à l’heure où se déroule cette conférence de presse, environ un.e lycéen.ne sur deux seulement a reçu une réponse positive, laissant les autres dans une situation d’incertitude quant à leur avenir. Pourtant, le président de l’UL, le gouvernement et les autres président.e.s d’université n’ont cessé de présenter les personnes mobilisées comme étant dangereuses et agressives, en faisant passer au second plan les raisons du mouvement. Mais il est important de souligner que pendant plus d’un mois, il y a eu une occupation pacifique de la faculté de Lettres, le président de l’UL le reconnaissant lui-même dans de multiples courriels. Les cours n’étaient pas bloqués par les étudiant.e.s mais suspendus par l’administration. Nous ne pouvons pas parler de blocage mais d’occupation : comment bloquer des portes déjà fermées ? Ce qui prouve que cette répression ne visait pas tant les personnes en lutte que leurs idées politiques.

Et puisque nous étions si violents, au point que le président de l’UL envoie quotidiennement des courriels pour dire aux étudiants de ne pas venir sur le campus car les cours ne pouvaient pas avoir lieu, pourquoi avoir maintenu les partiels, sachant que la situation n’avait pas changé ?

Nous allons maintenant revenir sur cette journée du 3 mai ayant abouti à la répression. A midi, une AG étudiante s’est déroulée sur la pelouse du campus LSH. Après l’AG, nous avons pris l’initiative de rouvrir des locaux qui avaient été murés et illégalement vidés par la présidence et de bloquer symboliquement la salle des profs. Vers 14h, nous nous sommes placé.e.s devant les amphithéâtres 42 et 52 pour informer les étudiant.e.s convoqué.e.s des raisons de la mobilisation contre la loi ORE. Une demi-heure plus tard, nous nous sommes dirigé.e.s vers le bâtiment K où les partiels avaient été délocalisés (à une centaine de mètres). Nous avons alors appelé au boycott des examens pour protester contre la présence des vigiles et contre l’expulsion subie le 25 avril et ayant abouti à deux interpellations.
14h50 : arrivée des forces de l’ordre. Une vingtaine de CDI en armure armés de matraques, boucliers, gazeuses et flashball ainsi que des membres de la BAC et des RG se sont placés devant le bâtiment K. Après une demi-heure d’inactivité, contrôle renforcé des étudiant.e.s convoqué.e.s au partiel qu’ils ont fait rentrer au compte-gouttes.

Cependant, certain.e.s étudiant.e.s convoqué.e.s ont déduit au vu de la présence des forces de l’ordre sur le campus et du retard avancé que l’examen n’aurait pas lieu. Ils ont ainsi quitté le campus sans pouvoir être informés. Un étudiant convoqué à ce partiel s’est vu refuser l’entrée en raison de son implication dans la mobilisation. Il a dû en référer au chef de la police pour pouvoir passer son examen.

Il est inadmissible que des policiers interfèrent dans le fonctionnement interne de l’université.

15h50 : les étudiant.e.s convoqué.e.s composent dans les amphithéâtres tandis que, au dehors, nous sommes assis dans l’herbe.

La charge a alors pu commencer… sans sommation.

Boucliers en avant, les CDI se sont rués sur les étudiant.e.s alors encore assis. Deux étudiants ont été instantanément plaqués au sol et menottés. Les autres étudiant.e.s regroupé.e.s ont été chargés violemment. Les coups de matraques et de boucliers pleuvent. Plusieurs ont été projetés au sol et rattrapés de justesse par leurs camarades. La répression a continué, les CDI ont alors pris les personnes présentes en étau contre des barrières. Il faudra l’aide de deux professeurs pour se dégager. Pendant ce temps d’autres sont arrêté.e.s, plaqué.e.s violemment au sol, menotté.e.s et emmené.e.s à l’écart. Certaines se sont fait piétiner. L’une des étudiant.e.s mobilisé.e.s a été interpellée alors même qu’elle sortait des toilettes.

Ils nous ont poussés hors du campus où nos camarades étaient frappé.e.s alors qu’ils étaient maintenus au sol.

Au total : 6 étudiant.e.s arrêté.e.s, de nombreux blessé.e.s et la totalité des personnes présentes traumatisées par cette scène de brutalité sans nom. 42 heures de garde à vue pour 5 d’entre eux et une interpellation à domicile, sans charge retenue en fin de compte.

Ces violences subies ne sont pas isolées et sont le reflet d’un État autoritaire qui tente de museler par la violence la contestation sociale légitime. Lyon, Toulouse, Nantes, Marseille, Paris, Rennes, Montpellier, Strasbourg, Grenoble et tant d’autres ont connu la même situation de lutte réprimée parfois de manière plus violente qu’en Lorraine. Cela s’inscrit dans un contexte national où la contestation monte : Bure, Notre Dame des Landes, cheminots, postiers, retraité.e.s, lycéen.ne.s (96 interpellés le 22 mai à Paris) ... Cette lutte est donc globale et demanderait une autre réponse que la seule violence des forces de l’ordre.

ParcourSup

Ce qui change entre cette année et l’année dernière…

Concrètement, si le lycéen formulait des vœux à l’université (hors filière en tension), il avait directement une réponse OUI sans avoir à subir de longues semaines d’angoisse comme cette année. Désormais, si le lycéen est classé au-delà des capacités d’accueil, il recevra la réponse EN ATTENTE. Par exemple, s’il y a 500 vœux formulés dans une formation pour 100 places, cela signifie qu’il y aura 100 OUI et 400 EN ATTENTE là où auparavant il y avait 500 OUI, même si le nombre final d’inscrits tournera malgré tout autour de 100 étudiants. Ainsi, on fait porter la responsabilité de l’institution sur le lycéen car c’est lui ou elle qui va devoir subir l’angoisse de l’attente. L’ensemble des filières de l’enseignement supérieur deviennent donc sélectives ou accessibles au fur et à mesure que des places se libèrent, en dehors des seules filières en tension. Des lycéens s’inscrivant même dans des filières qui ont des difficultés à se remplir pourront recevoir une réponse EN ATTENTE. Cela explique pourquoi 1 lycéen sur 2 a reçu une telle réponse.

Ensuite, ils vont recevoir des alertes quotidiennement pour les informer dès qu’une place sera disponible. Et ils auront une semaine, puis trois jours puis un jour pour répondre. Et s’ils ne répondent pas en temps voulu, ils perdront la possibilité de s’inscrire dans cette formation. Ce ne sont pas des conditions sereines pour préparer le bac et cela va générer beaucoup de stress durant les vacances estivales.

Et une question que personne ne pose : comment fonctionne le système pour les étudiants étrangers ?

Il sera aussi mis en place des quotas pour les étudiants en dehors de l’Académie. Ainsi, un candidat moins bien classé mais qui se trouverait dans l’Académie peut voir son dossier passé devant celui d’autres personnes.

Loi ORE : une rupture avec les fondements de l’université

L’université française s’est construite ces dernières années sur plusieurs traditions.
Entre autre, l’Université se veut un lieu ouvert sur le monde et sa complexité, et surtout un lieu d’accueil.

Cela avait deux conséquences qui nous intéressent :
• les franchises universitaires (les forces de l’ordre n’ont pas le droit d’y entrer sans demande explicite)
• l’accueil dans les formations de tous les détenteurs d’un premier diplôme universitaire, le Baccalauréat.

L’évolution démographique, bien connue depuis le début des années 2000, implique une augmentation du nombre des entrants à l’Université. D’où théoriquement une nécessaire augmentation des moyens des Universités pour accueillir correctement tout le monde. Or depuis 2009 et la LRU, les budgets des universités ne dépendent plus directement du nombre d’inscrits. Pour parvenir à l’équilibre budgétaire, les Universités ont, ces dernières années, décidé de geler des postes (pour éviter des dépenses). Elles se retrouvent donc face à la quadrature du cercle : augmenter les effectifs avec des budgets tendus.

Pour résoudre cette impossible question, il est proposé d’optimiser les parcours. Ainsi un étudiant poursuivant après le bac ne le fait pas pour "comprendre le monde" mais avec une perspective de rentabilité (pour lui en améliorant son intégration dans le monde socio-économique et pour la société en prenant le juste temps nécessaire à son intégration). On passe donc d’une perspective fondée sur la connaissance à une perspective fondée sur la compétence. Bascule idéologique que l’on retrouve tant dans la réforme du lycée, du bac que dans celle de la licence. On argumente aussi généralement sur l’inadéquation des bacs par rapport aux formations, mais les réussites sont en fait nombreuses.

Pour faire accepter cette transformation, il faut un élément sur lequel s’appuyer. Le ministère a donc mis en avant le tirage au sort, utilisé pour 1,1% des étudiants en 2017. Situation inacceptable qui aurait plutôt mérité des postes pour accueillir tout le monde. Mais la solution retenue a été toute autre : remplacer APB par ParcourSup. Nous sommes ainsi passés d’un système national qui maximisait les affectations par rapport à l’ensemble des vœux des étudiants (APB) à des décisions prises localement, sans justification, sans contrôle et nécessitant énormément de temps (pour les lycéens qui doivent justifier leurs demandes et pour les personnels qui doivent évaluer ces quelque 7 M de demandes).

Or, 40% des filières de l’ESR sont déjà sélectives et personne ne pense à pointer du doigt telle ou telle classe préparatoire qui permet à très peu d’élèves d’intégrer les écoles normales ou les écoles d’ingénieurs, pourtant objectif de ces formations. Non passer du temps dans toutes les formations post-bac c’est apprendre et comprendre le monde. Certains élèves le font avec des parcours linéaires et directs, d’autres ont besoin de plus d’essais. Lesquels ont raison ? Uniquement ceux qui sortent plus instruits et intelligents.
Mais cela a un coût.

La loi ORE prétend améliorer la réussite des étudiants là où elle les instrumentalise.
Depuis plusieurs mois, deux discours s’affrontent : l’un venant de la contestation étudiante et des personnels, l’autre des organes officiels. Ce dernier a changé de pratiques. Il préfère maintenant faire ses annonces par voie de presse plutôt que de mettre en place la concertation. Il préfère répéter en boucle des éléments de langage plutôt que de mettre en place de véritables assises des Universités. Ici, il a préféré faire entrer sur certains campus les forces de l’ordre, faire barricader des locaux associatifs, porter plainte contre des étudiants, entraver l’activité syndicale.

Les contestataires défendent une société éloignée de l’idée de la startup Nation, une société qui fait une place à chacun et qui ne se contente pas d’une vision triviale des enjeux.
Avant-hier, 22 mai la plateforme ParcourSup a délivré ses premiers résultats. Les contestataires répètent depuis le début que d’innombrables élèves vont se retrouver sans affectation, contrairement à l’histoire officielle. Finalement, la ministre fait le tour des médias pour prévenir que seulement la moitié des élèves seront affectés, qu’il faudra du temps pour que se dépilent les "oui", les "non", les "oui si" (vous vous remettez à niveau pour suivre, mais comment ? ça on ne sait pas bien) et surtout les "en attente". Parents et élèves vont pouvoir visiter une page sur le site du ministère pour quotidiennement vérifier le pourcentage d’affectés et de non affectés. Il faudra comprendre les tenants et les aboutissants pour bien gérer ses affectations, et surtout ne pas oublier de répondre (en moins d’une journée en aout) pour ne pas perdre une réponse positive.

Les contestataires à la loi ORE ne disent qu’une chose depuis le début : cessons cet immense gâchis pour tous les acteurs !

La vraie solution est de donner les moyens de fonctionner à l’Université.

Pour toutes ces raisons, nous invitons les lycéen·ne·s et les professeurs du secondaire à venir nous rencontrer tous les mercredis à 12h au campus Lettres et Sciences Humaines de Nancy afin d’échanger des informations et de nous organiser.


https://manif-est.info/Contre-la-repres ... E-621.html
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Re: L'université en lutte

Messagede bipbip » 28 Mai 2018, 10:46

Lycées et universités toujours mobilisés

Emission l'actualité des lutte sur FPP

Dans l’émission de ce jour , nous faisons un tour d’horizon sur les mobilisations dans les université et lycées. Nous sommes en plateau avec Camille et Emma , actuelle et ancienne lycéennes au lycées Voltaire de Paris.
Dans le courant de l’émission , nous serons rejoint au téléphone , par différentes facs de Paris et région parisienne.

à écouter : https://actualitedesluttes.info/?p=3429
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Re: L'université en lutte

Messagede bipbip » 29 Mai 2018, 07:25

contre la fusion de l'université Paris-7 et la sélection

Blocus du rectorat

Paris mardi 29 mai 2018
à 12h30, Devant la Chancellerie de l'Académie de Paris, 46 rue Saint Jacques

Le Conseil d'Administration de l'université Paris Descartes est délocalisé à la Sorbonne dans le rectorat.

L'assemblée Générale contre la fusion et la sélection de l'université à décidé de bloquer les Conseils de l'Université pour empêcher l'application de la sélection à la rentrée et la fusion de notre université avec paris 7.

Rassemblons nous nombreu.x.ses à partir de 12h30 pour bloquer le Conseil d'Administration.

Image

https://www.facebook.com/events/599108293788343/
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Re: L'université en lutte

Messagede bipbip » 02 Juin 2018, 15:59

Partiels annulés, examens aménagés : où en est la situation dans les facs ?

Après des blocages et des occupations d’intensité variable, la mobilisation étudiante se poursuit en cette période d’examens. La tension est montée d’un cran avec le blocage et l’annulation de certains partiels, mais aussi l’intervention des forces de l’ordre sur plusieurs sites. Le gouvernement et la plupart des directions universitaires rejettent pour l’instant la possibilité d’une fin d’année aménagée, et entendent organiser coûte que coûte les partiels, espérant mettre un terme au mouvement contre l’instauration d’une sélection encore plus stricte à l’université.

Presque tous les jours depuis la rentrée des vacances de Pâques, des examens sur table sont annulés en raison d’actions de blocage des centres d’examens par les étudiants mobilisés contre la loi dite « orientation et réussite des étudiants » (ORE) et le système Parcoursup. Ces dispositifs transforment en profondeur les modalités d’accès à l’enseignement universitaire, en instaurant notamment des logiques de sélection aux contours opaques. L’action la plus médiatisée a été le blocage des partiels délocalisés des étudiants de Nanterre et de certains étudiants de Sciences Po Paris à Arcueil (Val-de-Marne) le 11 mai. Près de 200 étudiants mobilisés ont été soutenus par des cheminots et des postiers en grève. Un député de la France Insoumise, Eric Coquerel, était également présent et n’a pas échappé au gaz lacrymogène des CRS.

... https://www.bastamag.net/Partiels-annul ... s-les-facs
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Re: L'université en lutte

Messagede bipbip » 09 Juin 2018, 14:06

Quand l’occupation n’est pas à la fête

Tolbiac : Quand l’occupation n’est pas à la fête

Durant la séquence de mobilisation contre Parcoursup et la loi ORE, les occupations furent l’une des principales tactiques employées par les étudiantes et les étudiants en lutte. Celle de Tolbiac, à Paris 13e, fut particulièrement médiatisée. Bilan critique, vu de l’intérieur, par un militant communiste libertaire.

Il n’est pas question ici de revenir sur tous les détails de cette occupation qui, du 26 mars au 20 avril, fit de Tolbiac l’un des lieux-phares de la contestation étudiante en France, aux côtés de Toulouse ou de Montpellier. L’expérience fut belle, riche de rencontres nouvelles, de sensations fortes ainsi que de moments de joie et de partage.

Entre enthousiasme et déceptions

La Commune libre de Tolbiac devint un creuset dans lequel furent façonnées de nouvelles individualités militantes, maintenant déterminées à porter leur enthousiasme dans de nouvelles batailles. Néanmoins, elle souffrit également de bon nombre de problèmes, parfois très graves.

Le premier et le plus fondamental fut l’impréparation générale des occupantes et des occupants. À Paris-I, les militantes et les militants de l’autogestion étaient notamment regroupées au sein de Solidaires étudiant.es qui fut l’une des principales forces à l’origine du projet d’occupation. De création récente, le syndicat était une structure trop fragile, qui vola en éclat dès le début de l’entreprise. Le projet d’occupation y avait été évoqué dans les semaines ayant précédé sa mise en place, mais sans que soient réellement préparés tous les éléments logistiques nécessaires à son bon fonctionnement. Par ailleurs, ces militantes et ces militants n’avaient individuellement pas ou peu l’expérience concrète de la vie en communauté et de l’autogestion.

De ce manque de préparation et de cette inexpérience découla largement l’incapacité des occupantes et des occupants à installer durablement un cadre collectif afin d’organiser l’occupation. Après quelques jours, ils décidèrent de tenir quotidiennement une réunion afin de discuter de la gestion au jour le jour de l’occupation. Malheureusement, à cause du manque de temps et d’un défaut d’organisation, elle n’eut lieu que de manière irrégulière. En outre, elle fut constamment parasitée par des problématiques étrangères à la gestion du lieu, souvent amenée par des militantes et des militants qui n’étaient pas eux-mêmes occupants. Par ailleurs, la répartition des tâches au sein de l’occupation se fit par le biais de grands tableaux où chacun s’inscrivait selon son bon plaisir. La notion de mandat, pourtant centrale, fut complètement passée à la trappe.

Des tensions lourdes à gérer

De cette absence de cadre collectif découla l’incapacité générale des occupantes et des occupants à faire respecter les règles qu’ils avaient essayé d’élaborer en commun. Face aux méthodes quasiment mafieuses de plusieurs groupes autonomes ou antifascistes qui, sous prétexte d’offrir à l’occupation une «  protection  » que celle-ci ne réclamait pas, semaient le désordre, ils furent incapables de faire front. Des dégradations et des agressions furent donc commises sans que les occupantes et les occupants ne puissent rien y faire. Leur manque de cohésion et leur nombre fluctuant, souvent trop restreint, les empêchèrent d’instaurer durablement le rapport de force nécessaire au maintien de la sécurité à Tolbiac. Une autre source de tensions durant l’occupation fut le rapport compliqué des occupantes et des occupants avec les jeunes de la cité située en face. Arrivant à Tolbiac vers la fin de la seconde semaine d’occupation, ils se heurtèrent à la méfiance des occupantes et des occupants. Ils se rendirent rapidement compte de l’incapacité de ces derniers à faire front, et ignorèrent donc la plupart des règles du lieu. Néanmoins, dans les derniers jours, un dialogue s’instaura tant bien que mal, et certains de ces jeunes montrèrent dès lors une volonté grandissante de participer à l’occupation et de s’y intégrer pleinement. Qui sait ce qu’aurait pu donner sur le long terme cette convergence naissante  ?

Tous ces éléments finirent par faire peser sur les occupantes et les occupants un étouffant sentiment d’urgence et de panique. Leur petit nombre, les problèmes d’organisation ainsi que les menaces d’attaques fascistes ou policières, tous ces facteurs contribuèrent à les épuiser, tant mentalement que physiquement. Dans une autogestion sans mandats, les quelques individualités qui se retrouvèrent mécaniquement au centre de toute la gestion de l’occupation se virent critiquer pour leur autoritarisme supposé, tandis qu’elles étaient accablées par la fatigue et le stress. Ce sont sur ces bases que se développa le sentiment parmi bon nombre d’occupantes et d’occupants que Tolbiac était une zone à défen­dre, y compris au détriment de la mobilisation dans son ensemble.

Plusieurs textes de bilan affirment que c’est essentiellement à cause des convictions politiques des occupantes et des occupants que l’occupation a fini par se replier sur elle-même. Cet élément idéologique a pu jouer, et l’imaginaire de la Zad était effectivement très présent à Tolbiac. Néanmoins, ces idées n’ont pu se développer que parce qu’elles ont trouvé un terrain fertile dans ce sentiment d’urgence dont les causes étaient très concrètes.

Une nécessité face à la fermeture

Du moment que l’administration de l’université avait décidé de fermer administrativement Tolbiac afin d’empêcher les étudiantes et les étudiants de s’y regrouper, l’occupation était devenue une nécessité pour le mouvement. Toutes les composantes politiques présentes dans la mobilisation finirent par en convenir et par soutenir cette idée. Néanmoins, toutes ne semblaient pas conscientes des contraintes concrètes qu’allait imposer au mouvement l’utilisation de cette tactique. Il est faux d’opposer, comme l’ont par exemple fait des membres du NPA, l’idée d’une occupation conçue comme un «  lieu de vie  » à celle d’une occupation qui ne serait qu’une simple tactique au service de la lutte. S’il y a occupation, il y a forcément création d’un lieu de vie et nécessité de sa gestion quotidienne.

Dès lors, plutôt que de critiquer de loin la méfiance supposée des occupantes et des occupants vis-à-vis de l’extérieur, en jouant aux étonnés dès qu’ils entendaient parler des problèmes de l’occupation, les militantes et militants politiques auraient dû davantage s’impliquer dans l’occupation. Ainsi, leur participation aurait pu saper les bases matérielles de cette mentalité de forteresse assiégée, mentalité que leurs critiques perpétuelles n’ont au final fait que renforcer. Pendant ce temps, les occupantes et les occupants succombaient peu à peu à l’épuisement ou au découragement, et c’est sans difficulté que la police put venir mettre un terme à l’occupation.

Guillaume (AL Paris Nord-Est)


https://www.alternativelibertaire.org/? ... -a-la-fete
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Re: L'université en lutte

Messagede bipbip » 23 Juin 2018, 20:02

Nouvel arrêté licence
Des formations à deux vitesses

SUD éducation vient de prendre connaissance du projet d’arrêté licence du gouvernement : le constat est sans appel ! Dans la continuité de la loi ORE, le gouvernement poursuit son entreprise de destruction de l’enseignement supérieur.

Le cadre national des diplômes vole en éclat

Les modalités d’évaluation sont sorties de l’arrêté sur le cadre national des diplômes. Plus qu’une simple modalité d’écriture, cela résume tout le projet gouvernemental. En effet, liberté est laissée aux établissements d’enseignement supérieur de définir librement le contenu, l’organisation, les modalités d’évaluation des mentions de licence. Il ne reste du cadre national que le nom du diplôme. Gageons que dans quelques années il sera donc question de réformer aussi cela au nom du bon sens. En effet, certaines licences n’auront de commun que le nom et les 180 ECTS qu’elles représentent.
Au nom de l’individualisation des parcours on organise des licences à deux vitesses.

Même les 1500 heures de formation obligatoires sont dérégulées : elles peuvent maintenant être en présentiel (CM, TD, TP…) mais également à distance via des cours en ligne ou encore des stages ou des mises en situation professionnelle. Il n’y a donc plus aucun minimum d’heures en présentiel pour une licence. Pressurées financièrement depuis la LRU, insuffisamment dotée pour accueillir toutes et tous les étudiant-e-s, il est évident que les universités vont s’engouffrer dans la brèche pour réduire leurs coûts en diminuant les volumes horaires de formation.

La même logique devrait présider aux modalités de contrôle des connaissances qui seront décidées par les CFVU. Les modalités les moins coûteuses devraient être mises en place et notamment la suppression des sessions de rattrapages.

C’est le cadre budgétaire contraint qui s’impose au cadre pédagogique !

Enfin, une certification en langue sera prise en charge par les universités (sur dotation du ministère). SUD éducation exige des garanties : cela ne peut être une manne pour les officines privées. L’enseignement et la certification en langue c’est l’affaire du service public !

Pour SUD éducation, il faut une toute autre politique en matière d’enseignement supérieur. La sélection à l’entrée de l’université, la réduction du volume horaire, l’explosion du cadre national des diplômes sont un pansement sur une jambe de bois qui vise à attaquer les garanties collectives.
Les universités sont sous-dotées : des moyens à la hauteur des besoins, voilà l’urgence !


https://www.sudeducation.org/Nouvel-arrete-licence.html
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Re: L'université en lutte

Messagede bipbip » 28 Juin 2018, 17:33

[Radio] Enseignants et étudiants de Nanterre en lutte

Plusieurs enseignants précaires de la fac de Nanterre, dont plusieurs membres de 68+, et une étudiante engagée dans le mouvement de ce printemps débattent de la situation sur la fac et dans l’université en général, de la loi ORE, de Parcoursup, et de leurs conséquences sur la vie des étudiants.

Plusieurs enseignants précaires de la fac de Nanterre, dont plusieurs membres de 68+, et une étudiante engagée dans le mouvement de ce printemps débattent de la situation sur la fac et dans l’université en général, de la loi ORE, de Parcoursup, et de leurs conséquences sur la vie des étudiants.
Ils nous décrivent l’évolution du mouvement sur la fac, à partir des commémorations organisées par la présidence à l’occasion de Mai 68 et des réactions que l’intervention policière a provoquées. Ils abordent ensuite les conditions de travail des précaires et le contexte général de plus en plus sélectif, qui produit un climat de concours permanent, pour enfin s’interroger sur comment mener la bataille en touchant les institutions sans pénaliser les étudiants.

Emission de radio vivelasociale du 17 juin sur RFPP 106.3
à écouter : https://paris-luttes.info/enseignants-e ... s-de-10520
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Re: L'université en lutte

Messagede bipbip » 30 Juin 2018, 01:09

Depuis 3 jours, l’Université de La Rochelle est occupée par les étudiant-e-s et les lycéen-e-s

Cela fait trois jours que la fac de la Rochelle est occupée par des lycéen.nes et étudiant.es. La Rochelle est une ville qui s'est mobilisée tardivement (avril) ce qui fait que nous ne sommes encore en phase de mobilisation.

Étant la dernière université occupée, nous appelons tout.es les camarades de France à venir nous aider à occuper et a enrichir les débats. Nous revendiquons une université ouverte à tous.tes ! Et par conséquent la fin de la sélection et de la loi ORE ! Nous sommes aussi contre la mise en place du service militaire obligatoire, la réforme blanquer ! Mais aussi pour un service public et donc contre la privatisation de la SNCF et d’EDF.

Nous organisons des débats tout les jours sur les améliorations à apporter à notre fac et plus largement aux lois françaises. Ces débats ont portés leur fruits, car le président de la fac a accepté d’étudier nos propositions.

En plus de notre lutte, nous acceuillons et aidons les sdf de la Rochelle. Pour avoir les informations sur la mobilisation à la Rochelle, vous pouvez retrouver notre page, la Rochelle révoltée


https://www.facebook.com/LR.Revoltee/?ref=br_rs
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Re: L'université en lutte

Messagede bipbip » 15 Juil 2018, 20:23

La Cotisation Vie Etudiante : l'augmentation cachée des frais d'inscriptions !

Avec la loi ORE, le gouvernement met en place une « cotisation vie étudiante » payé en supplément aux frais d'inscription, à hauteur de 90€ pour licence, master et doctorat (tout le monde). Cette cotisation a pour objectif « l’accompagnement social, sanitaire, culturel et sportif des élèves et étudiants et à conforter les actions de prévention et d’éducation à la santé ». Normalement, l'entretien des activités sportives, culturelle et de santé, est garantie par le budget de la fac et totalement gratuite pour les étudiantes. De fait, certaines facs ont réussi à remettre en cause cette gratuité en demandant des payements « complémentaire » pour entretenir certains sports dans certaines universités. Pareil pour la santé, l'entretien des centres de santé est gérée par l’État et pas par la poche des étudiants. Ainsi, cette cotisation est un recul car elle rend payante une série de services qui aujourd'hui sont gratuit.

Cependant, cette hausse ne se ferra pas sentir car le gouvernement supprime le RESS, ce qui ne va pas améliorer l'accès au soin pour les étudiants. A la rentrée 2017, l'inscription en licence (184€), l'adhésion au RESS (217€) et la médecine préventive (5.10€) font 406.1 € pour un L1. Avec le RESS supprimé et la nouvelle cotisation (90€), cela fait 279€ de frais d'inscription, c'est à dire 127€ en moins. Le gouvernement utilise cette baisse comme un argument fort en faveur de cette loi qui augmentera le pouvoir d'achat des étudiants.

UNEF - TACLE : Tendance Action Collective et Luttes Etudiantes


https://www.facebook.com/UNEFTACLE/phot ... =3&theater
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Re: L'université en lutte

Messagede Pïérô » 17 Aoû 2018, 11:37

Retour sur la lutte à Lille

Fac : désorientation, occupation, répression

Depuis le mois de novembre, ça bouillonne dans les facs. Les occupations, blocages ponctuels, se multiplient. Des mouvements plus durables de grève prennent forme contre la loi « orientation et la réussite des étudiants » (O.R.E.). Celle-ci, sous couvert de répondre à un manque de moyens, prescrit une sélection sociale inédite à l’entrée des établissements de l’enseignement supérieur.

C’est au sein de la faculté de droit de Lille 2 que la mobilisation lilloise fait parler d’elle. Dès le premier jour des examens, le 9 avril, des heurts entre étudiant.es, cheminot.es et CRS postés en masse sur le parvis de la fac précipitent la lutte. La majorité des promotions de science politique votent le boycott des épreuves. Il faut frapper fort pour montrer son indignation : on rend copie blanche avec mention « en grève », on se lève et déchire les sujets, les copies sont noircies de pamphlets, raps ou pastiche du « Déserteur » de Boris Vian. Rapidement, l’idée se diffuse, l’action est reprise : à Sciences Po Rennes d’abord, dans les universités de Toulouse, Nantes, Lyon 2 ensuite, on sabote les partiels pour répondre un « non » sans concessions aux prétentions de la loi O.R.E.

... http://labrique.net/index.php/thematiqu ... repression
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: L'université en lutte

Messagede bipbip » 06 Sep 2018, 20:32

Rassemblement pour l'inscription de tou-te-s à Nanterre #2

Vendredi 7 septembre de 16:30
batiment B fac de Naterre

Des centaines d'étudiant-e-s qui ont déjà déposé un dossier d'inscription après avoir été refusé-e-s par l'administration de Nanterre !

Ce mardi 4 septembre, un rendez-vous avait été arraché à la présidence pour discuter de ces dossiers, mais celle-ci, arguant de faux prétextes, l'a annulée à la dernière minute, la décalant à vendredi 7, à 17h ! Ces méthodes sont inadmissibles ! La présidence esquive, elle fuit, et croit encore à une rentrée calme sur la fac !

Amplifions, vibilisons le mouvement des sans-facs et de leurs soutiens, rassemblons-nous devant le bâtiment B de l'université ce vendredi à 16h30 pour mettre la pression à la présidence et exiger l'inscription de tou-te-s dans la filière de son choix !

Étudier est un droit, pas un privilège !

https://www.facebook.com/events/761795137489801/
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Re: L'université en lutte

Messagede bipbip » 15 Sep 2018, 21:28

Lundi 17 septembre 2018

Rassemblement pour les sans-facs

à 9h, Place du Panthéon, Paris 5e

Organisé par Paris 1 mobilisée contre Macron et la sélection

Suite à la réunion du vendredi 14 septembre réunissant des personnes sans affectation à l'université, nous avons décidé de nous rassembler à 9h place du Panthéon avant le rendez-vous avec la présidence prévu à 9h30.

Venez nombreux•ses apporter du soutien aux personnes sans fac pour une université ouverte et accessible à tou•te•s !!

https://www.facebook.com/events/303105773824603



Rassemblement pour l'inscription d'étudiants à Nanterre

à 13h, Université Paris 10 / Paris Ouest - Nanterre
Bâtiment B, 200 avenue de la République

Alors que les étudiant•e•s encore à ce jour sans inscription à l'Université de Nanterre réclamaient à être reçu•e•s pour aborder leur situation et trouver des solutions, la présidence de la fac les a une nouvelle fois méprisé•e•s en le leur refusant. Une quarantaine de personnes a donc occupé la salle du conseil du bâtiment B (Grappin) pour attirer l'attention et prouver sa détermination. Nous ne tolérons pas l'attente supplémentaire que leur impose toujours la présidence, après déjà des mois d'incertitude et de stress. Une délégation de 8 personnes a finalement été reçue.

N'oubliez pas le rassemblement Lundi prochain (17/09) à 13h au bâtiment B (Grappin) pour continuer de les soutenir et d'obtenir des inscriptions !

https://www.facebook.com/NTR.VS.VIDAL/p ... 64/?type=3
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Re: L'université en lutte

Messagede bipbip » 20 Sep 2018, 14:20

Étudiants de Paris 1, soutenons la grève des personnels BIATTS de l’université !

Les travailleuses et travailleurs de l’université Paris 1 se sont mis en grève le jour de la rentrée, réclamant la réintégration de deux de leurs collègues n’ayant pas été renouvelés.

Depuis hier, jour de la rentrée à Paris 1, l’intégralité des personnels du service intérieur de l’université Paris 1 sont en grève, ainsi que plusieurs membres d’autres services. Ils réclament la réintégration de deux leurs collègues qui n’ont pas été renouvelés, sans aucun motif et malgré leur ancienneté. Il s’agit de licenciements totalement arbitraires, alors que 4 nouveaux personnels ont été embauchés à leur place, preuve qu’il y a effectivement besoin de monde.

« On nous jette comme des mouchoirs sales, c’est encore pire que dans le privé » explique une travailleuse de la fac. En effet, depuis des années de coupes budgétaires et de mesures austéritaires, les personnels de l’université sont en sous-effectif permanent, subissent une pression énorme et voient chaque année leurs conditions de travail se dégrader. L’idée est aussi de casser les dynamiques collectives, de briser les équipes de travailleurs qui se connaissent et qui savent s’organiser contre des objectifs de travail irréalisables.

... http://www.revolutionpermanente.fr/Etud ... universite
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Re: L'université en lutte

Messagede bipbip » 20 Sep 2018, 20:12

UNIVERSITÉ DE CAEN EN LUTTE]

Cela fait plus d'une semaine que les professeur.e.s de l'UFR HSS sont en grève. Grève suivie à plus de 50%.

Depuis plus d'un…e semaine, l'université de Caen connait déjà ses premiers tumultes. Après le blocage d'un lycée contre Parcoursup à la rentrée, c'est désormais l'UFR humanité sciences sociales qui connait une agitation. Agitation toute particulière puisqu'elle a été lancée par des professeur.e.s.

Les enseignant.e.s, enseignant.e.s chercheur.se.s et les BIATS dénoncent des conditions de travail de plus en plus compliquées. Le gel et le non-renouvellement des postes en est une des causes.
La situation actuelle est critique. Le nombre d'heures complémentaires et supplémentaires a atteint un seuil record (18 594h), jusqu’à se rapprocher du nombre d'heures de service des personnel.le.s titulaires (25 139h).

En TD, les étudiant.e.s sont encadré.e.s par des vacataires à temps partiel et souvent en formation qui sont payés au bout de 3 ou 4 mois.
Les emplois précaires, payés au lance pierre sont partout en France privilégiés par les « start-up universités » qui ont pour seul but de tendre vers la rentabilité. Peu importe que cela nuise à la production des savoirs.

A Caen, les départs en retraite, les mutations et même les congés maternité ne sont pas remplacés, ou alors au bout de plusieurs années. Cette situation est évidement visible dans beaucoup d'autres villes et universités du pays.

Face à la situation, les professeur.e.s et les étudiant.e.s s'organisent sur le campus 1 de Caen. Une première assemblée générale est prévue le 20 septembre et les composantes en lutte de l'université prévoient de faire un grand cortège universitaire lors de la manifestation inter-professionnelle du 9 octobre.

Partout en France, nos universités sont en décomposition. les réformes successives DEVAQUET, LMD, LRU, PARCOURSUP, ARRÊTÉ LICENCE, FUSION DES UNIVERSITÉS en sont les causes. La lutte menée à Caen en est un aspect particulier, puisque un projet de fusion des universités de ROUEN, CAEN et LE HAVRE est prévu prochainement. Comme à Lille, la raison (inavouable) des fusions est de monter dans le classement Shanghai des universités. Mais les conséquences pour la production de savoir, la qualité d'études, de travail des personnel.les est catastrophique.

Si les présidences d'université, les gouvernements en place participent à la destruction du service public de l'éducation - comme tous les autres services publics d'ailleurs - c'est bien qu'il y a une volonté de changer de modèle.
Ici, il s’agirait de passer d'un modèle "Nord-Européen" à un modèle "Anglo-Saxon" du système de production des savoirs.
C'est à dire passer de : acquérir du savoir pour le diffuser dans la société a posteriori (Universités) à: payer pour acquerir du savoir (Ecoles privées).

Pour atteindre pleinement le modèle voulu, il faut d'abord détruire l'autre.

A l'université de Lille, la situation est globalement la même qu'a Caen. Le nombre d'heures supplémentaires et complémentaires a explosé ces dernières années. Le nombre d'emplois précaires et les vacataires aussi.
La fusion des universités est entrain de créer de dangereuses inégalités budgétaires entre les UFR. Les UFR "à débouchés" sont privilégiés par rapport aux UFR où les débouchés sont plus restreints en ces temps.

A Caen comme à Lille et ailleurs, il nous faut répondre activement à ces menaces qui nous guettent. Ne pas rester dans la passivité. Participer aux AG, aux actions, aux manifestations, à la production d'un savoir critique comme à l'Université populaire de Lille 0 qui fera ça rentrée le 27 Septembre au bar La Rumeur à 18h00.


https://fr-fr.facebook.com/luttesinvisibles
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Re: L'université en lutte

Messagede bipbip » 29 Sep 2018, 18:43

Référendum contre une baisse des aides à l'UNIL

Le montant maximal du Fonds de solidarité étudiant a été abaissé de 580 francs à 500 francs. Le syndicat SUD-EP monte au créneau.

Diminuer la prestation, afin de pouvoir la proposer à davantage de demandeurs. Telle était l'idée de la Fédération des associations d'étudiants, qui a notamment la charge d'administrer le Fonds de solidarité étudiant. Ainsi, la somme maximale pouvant être octroyée aux élèves de l'UNIL en difficulté financière a été revue à la baisse, de 580 francs à 500 francs.

Cette décision a été validée lundi, malgré les protestations du syndicat estudiantin SUD-EP (Solidaires unitaires démocratiques-étudiants précaires). Ce dernier a donc commencé, jeudi, la récolte de 200 signatures d'étudiants, pour demander le lancement d'un référendum. Le syndicat a jusqu'au 15 octobre pour obtenir les paraphes. «Ce n'est qu'une formalité. A priori, en seulement deux ou trois jours, nous les aurons», estime Ilir Ahmeti, un militant.

... https://www.20min.ch/ro/news/vaud/story ... L-14215352
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