Communiqué suite manif logement pour tous : non à la criminalisation des manifestations ! samedi 31 mars 2018, UD CGT 44
Cette manifestation a été un exemple de dignité mais aussi de volonté d’avancer pour des solutions pérennes. Aucun débordement n’a été constaté, y compris par les médias présents. Pourtant les forces de l’ordre ont, une nouvelle fois, usé de façon disproportionnée de la force : jets de lance à eau et de gaz lacrymogène sans aucune raison, dispositif d’encerclement perpétuel, hélicoptère. Pour finir, le cortège qui avait annoncé rejoindre symboliquement l’EHPAD de Bréa, qui est occupé par des exilés, a été nassé sans solution de direction. Aucune explication. on peut penser que le message préfectoral est « Vous ne choisirez plus votre destination, vous ne manifesterez qu’à nos conditions ».
Après la manif, le rassemblement dans le calme et la bonne humeur de 200 personnes devant l’EHPAD , a été encerclé par un déploiement provocant sans fondement. Cette stratégie de la tension est inquiétante et révoltante.
Il existe plusieurs sources qui font état d’une rafle d’un exilé en voiture par 4 hommes cagoulés qui l’ont tabassé, fait respiré des lacrymogènes et exigé des noms sur des vidéos qu’il lui ont montré. Si ces faits sont avérés la CGT sollicitera le justice.
Le droit de manifester à Nantes est donc remis en cause. L’argument des dégradations ne tient plus. Celui de la menace zadiste non plus. Les pouvoirs publics entendent tout simplement museler toutes les revendications sociales et sociétales. Le mouvement social qui s’annonce ne pourra tolérer une telle atteinte aux libertés individuelles et collectives. La responsabilité de l’État est donc engagée. Enfin ,le cout du dispositif interroge : comment légitimer le déploiement de 500 CRS , de la bac, d’un hélicoptère qui survole 3 heures durant Nantes ? L’argent semble là pour réprimer, pas pour loger les sans-abris.
Concernant les motivations de cette manifestation, la CGT tient à réaffirmer la nécessité de refuser toutes les expulsions qu’elles soient contre les exilés, les squatteurs, les SDF, militants sur des occupations.
L’appel très large de nombreuses associations, de syndicats et de collectifs d’occupants est néanmoins un succès qui doit aboutir à la table ronde que nous demandons depuis des mois. Une première victoire est à mettre à l’actif de la mobilisation des occupants d’une part et de l’intersyndicale d’autre part : la mairie de Nantes a fait un premier pas important pour un logement inconditionnel. La CGT salue cette initiative. Pour autant la réponse est encore insuffisante vu l’ampleur du problème et le nombre de personnes à la rue (migrants, SDF, précaires). La mobilisation continue.
Samedi 31 mars
L’UD CGT 44
Sur la même page, autres récits et réactions dur la manif du 31 mars
https://nantes.indymedia.org/articles/40701
Voir aussi sur le même sujet, "Contre l’isolement au travail et en manif : CASSONS TOUTES LES NASSES !" de Rennes 2
https://nantes.indymedia.org/articles/40670
Cette solidarité au sein de la nasse et à l’extérieur, ce lien qui s’est crée entre les différent-es travailleur-ses, chômeur-ses, étudiant-es, lycéen-nes pour casser un dispositif policier est pour nous d’une valeur inestimable. Nous avons montré pendant cette journée que malgré nos différences sur les modes d’actions, sur les moyens de se défendre et de lutter, nous avons réussi, en débordant la stratégie policière, à réduire en miettes l’effort manifeste du gouvernement de toujours nous séparer, nous dissocier, nous éloigner.Il faut trouver des espaces pour en débattre, pour confronter ces moyens d’action, pour les dépasser et se coordonner pour les manifs à venir. Le gouvernement et les patrons ciblent la même partie de la population, ne manquons pas, sans pour autant remettre en cause l’autonomie de chaque lutte, les occasions de nous rassembler pour gagner.
NOUS RÉSISTERONS ET BRISERONS TOUTES LES NASSES !