Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrification

Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede bipbip » 19 Mar 2018, 16:40

Grand Nancy

Concertation, piège à c...

Le plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) est un document de planification permettant de coordonner les politiques publiques sur un espace donné. Le Grand Nancy a lancé cette procédure au mitan de l’année 2015.

... https://manif-est.info/Concertation-piege-a-c-469.html
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede bipbip » 23 Mar 2018, 20:26

Les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 à Saint-Denis
grands projets urbains et transformations économiques et sociales

Saint-Ouen (93) samedi 24 mars 2018
à 10h, Devant le Métro Carrefour Pleyel, sortie Place des Pianos

Si c'est officiellement Paris qui organise les JOP 2024, Saint-Denis accueillera en réalité une grande partie des compétitions et des infrastructures olympiques. Parmi les sites qui restent à construire le village olympique et le centre aquatique qui se situent à quelques centaines de mètres l'un de l'autre. Nous les parcourrons, entre Pleyel et la Plaine Saulnier, pour mesurer l'ampleur des transformations à venir. Ces sites ont été choisis pour leur proximité avec le Stade de France mais surtout de la future gare du Grand Paris et des projets d'immobilier de bureaux. Il faut donc comprendre ces aménagements à l'échelle du Grand Paris.

Si la notion d'héritage urbain, économique et environnemental a été mise en avant par la communication du comité olympique dans le dossier de candidature, quels sont les héritages invisibles à prévoir ? Expulsions, spéculation, privatisation de l'espace ? Quels seront les outils d'urbanisme d'exception déployés pour construire au plus vite ces deux sites ? Les habitants de Saint-Denis auront-ils leur mot à dire et comment verront-ils évoluer leur quotidien, leur quartier pendant et après l'été 2024 ?

La visite de terrain débutera à 10h. Lieu de rendez-vous : Métro carrefour Pleyel sortie place des Pianos.

Une initiative de la Dionyversité en partenariat avec l'Université Paris 8.

https://paris.demosphere.eu/rv/60710
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A nous la ville, Lille du 26 mars au 1er avril 2018

Messagede bipbip » 26 Mar 2018, 11:05

A NOUS LA VILLE ! Du 26 mars au 1er avril

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50 ans de métropole, 50 ans de projets anti-sociaux pour une ville à l’image de celles et ceux qui la construisent : toujours plus bétonnée, gentrifiée et sécuritaire. Il fallait bien fêter ça…Mais les projets de rénovation urbaine façon bulldozer et mixité sociale forcée, à coups de pression et d’expulsions ne se sont jamais déroulés sans conflits.

Car en face aussi, on s’organise. Hier à l’Alma-Gare, aujourd’hui au Pile, à la Lionderie, à Lille-sud, à Fives… Les quartiers populaires n’ont jamais été les déserts politiques que les pouvoirs publics se sont toujours évertués à décrire, pour mieux ignorer les revendications de leurs habitant.es.

L’Atelier Populaire d’Urbanisme de Fives, organisation de défense des habitant.es de Fives (et d’ailleurs) face aux projets urbains et au mal-logement, vous invite donc à passer une semaine à tenter de dessiner les contours d’une ville populaire, non-marchande, choisie et transformée par celles et ceux qui l’habitent. Projections, débats, cantines, concerts, manifs, balades urbaines seront l’occasion de se rencontrer et de rencontrer celles et ceux qui se battent pour leur logement, leur rue,leur quartier.

De notre côté, ce sont les 50 ans du « Droit à la ville », l’ouvrage de l’ami Henri Lefèbvre, qu’on préférera célébrer. Sans oublier que ce week-end marquera également la fin de la trêve hivernale et la reprise des expulsions de squatteur.seuses, locataires et autres habitant.es précaires pas assez productifs pour la métropole du 21ème siècle. Une bonne occasion pour s’organiser, non ?

Lundi 26 mars à 12h30 (APU Fives, 57 rue de Flers) : Cantine d’ouverture du festival « A nous la ville ! »

Pour cela, quoi de mieux qu’une cantine d’ouverture au local de l’APU Fives, qui comme chaque lundi vous convie à venir vous rassasier en bonne compagnie ? Rendez-vous à 10h pour les plus motivé.es pour mettre la main à la pâte ! Une présentation de la semaine à venir sera également proposée à l’issue du repas.

Vegan et à prix libre !


Mardi 27 mars à 19h (APU Fives, 57 rue de Flers) : Projection de « Pile : permis de démolir », la lutte des habitant.es du Pile face à la rénovation de leur quartier

Depuis plusieurs décennies à Roubaix, le quartier du Pile se vide progressivement de ses habitant.es. En attestent ses dizaines de maisons ouvrières murées par les pouvoirs publics dans l’attente du lancement d’un projet de rénovation du quartier.

Celui-ci est finalement lancé en 2013 avec pour objectif de « dédensifier » un quartier peu adapté aux constructions modernes et aux objectifs de « mixité sociale » fixés par la mairie.

Pensant pouvoir être associé.es à la rénovation de leur quartier, de nombreux.ses habitant.es se rendent comptent du peu de place qui leur est accordée et décident alors de s’organiser avec le soutien d’associations locales.

Ce documentaire revient sur une lutte de plus de deux ans entre un collectif d’habitant.es et les décideurs d’un projet de rénovation urbaine d’un quartier populaire comme il en existe bien d’autres en France.

A partir des témoignages de plusieurs de ses acteur.trices, nous avons voulu souligner les effets de ces processus de rénovation dans le quotidien des habitant.es qui en sont l’objet, ainsi que les méthodes employées pour mener à bien ces projets censés prendre en compte leurs attentes, leurs espoirs ou leurs craintes pour l’avenir d’un quartier dans lequel la solidarité et les liens de voisinage sont une ressource fondamentale.

De la formation d’une mobilisation collective aux difficultés face au manque de moyens d’action en passant par un sentiment de mépris régulièrement dénoncé, ce documentaire permet également de retracer les étapes d’une lutte rappelant que les quartiers populaires sont loin d’être des déserts politiques.

La projection sera suivie d’une débat avec les réalisateurs et des habitant.es du quartier. Entrée libre et restauration sur place à prix libre !


Mercredi 28 mars à 19h (APU Fives, 57 rue de Flers) : Projection de « Pied de biche », Dans les espaces autogérés des Tanneries et des Lentillères (Dijon)

Ils squattent, « mais ce n’est pas une fin en soi, c’est un outil pour lutter (…) » disait l’un d’eux en 1997, un outil qui leur permet de s’emparer d’un maximum d’aspects de leur vie. En 2001, les Tanneries sont devenues un lieu « culturel » conventionné, tout en gardant une indépendance totale vis à vis de la mairie. En 2010, le quartier des Lentillères, voisin des Tanneries, préempté par la ville en vue de la construction d’un éco-quartier a commencé à être défriché et remis en culture. En 2015, suite à de longues luttes, une pression constante exercée sur la municipalité, l’équipe des Tanneries a déménagé dans le grand bâtiment d’une zone excentrée de la ville et la mairie a renoncé pour un temps à une partie de la construction de l’éco-quartier sur les terres maraîchères des Lentillères. Presque vingt ans après la première soirée organisée dans « un squat pourri », nous sommes à un moment charnière pour les habitants et habitantes des Tanneries et des Lentillères : 1 600 000 euros déboursés par la mairie, et un bail de 12 ans, gratuit, pour l’équipe d’excité.e.s. ainsi que la préservation des jardins partagés et la construction d’habitats en tous genres pour un temps incertain mais plein de promesses.

« Pied de biche » est un film documentaire dans des lieux squattés et autogérés, avec les personnes qui rendent possible ces espaces d’utopies joyeuses et rigoureuses. L’idée est de mettre en avant le positionnement radical des habitants et habitantes des « Tanneries » et du « Quartier Libre des Lentillères ».

Dans un contexte où les élus passent leur temps à tenter de convaincre nos contemporains du « besoin de cohésion nationale », où l’on stigmatise toute pensée divergente d’autogestion, où les canaux de diffusion de la démocratie présentent les squatteurs comme des assistés paresseux et les étrangers comme une source de dangers pour notre culture, ce film se veut un film-tract, un « pied de biche » placé à cet endroit précis des imaginaires.

Cette envie de réalisation part de la lecture d’un texte : « CHRONIQUES DU PIED DE BICHE ». Un point de vue subjectif sur une expérience de 15 ans de vie en squat.

Avec la présence du réalisateur et d’habitant.es du Quartier libre des Lentillères. Entrée libre et restauration à prix libre !


Jeudi 29 mars à 19h (Bar le Alt’o Post, Place Degeyter) : Apéro-Brique !

Pour la sortie du dernier numéro de La Brique, journal de critique sociale, réalisé pour l’occasion avec l’APU Fives, on vous convie au Alt’o Post pour discuter des différents articles du canard avec leurs auteur.es ! L’Erreur est urbaine…


Vendredi 30 mars à 18h (Bourse du Travail, Boulevard de l’Usine) : Un toit pour tou.t.es ! Soirée de mobilisation conte les expulsions

Accueil à partir de 18h

18h30 : Présentation de la brochure d’autodéfense
du Collectif anti-expulsions Lille & retour sur les ateliers

Locataires, squatteurs.euses, étudiant.es, précaires… pas de quartier face aux expulsions. Le Collectif anti-expulsions Lille a tenté de regrouper dans une brochure l’ensemble des pratiques d’expulsions et les outils, juridiques et collectifs, afin d’y faire face, quelle que soit notre manière d’habiter.

Il s’agit d’un outil d’autodéfense nourri de rencontres et d’échanges avec des militant.es, des avocat.es et des personnes visées par ces mesures.

Cette soirée permettra de présenter ce travail et de discuter collectivement des suites à donner collectivement pour faire face, alors que la trêve hivernale se termine et que les expulsions vont reprendre…

19h00 : Débat « Expulsions : comprendre pour mieux
combattre » suivi d’une discussion collective

Avec Camille François, auteur de « Déloger le peuple », le Collectif anti-expulsions Lille et d’autres collectifs ou personnes en lutte (Collectif des Olieux, Quartier libre des Lentillères…).

21h30 : Spectacle « Vide quartier » par Mwano, Zoranne et Janoé

Un aller-retour dans la vie des barres du quartier des Biscottes à Lille-sud, détruites en 1989 et de la Bourgogne à Tourcoing.

22h30 : DJ set avec DJ Osiris Soulquest & DJ Franck

Et des surprises…

++++ bar et cantine à prix libre ++++


Samedi 31 mars à 14h30 : Manif et Soirée de soutien à l’APU Fives

14h30 : Manifestation contre la fin de la trêve hivernale, la reprise des expulsions et les politiques du logement antisociales.

A partir de 17h : Soirée de soutien à l’APU Fives (Bourse du travail, boulevard de l’Usine)

Près de cinq ans que l’APU agit en particulier dans les quartiers de Fives, Saint-Maurice et Hellemmes et plus généralement dans l’agglomération lilloise.

Nous soutenons et accompagnons les familles concernées par des impayés de loyers, l’insalubrité des logements ou des conflits locatifs. Mais l’APU c’est aussi des habitant.e.s du quartier qui se mobilisent pour peser sur les politiques urbaines : rénovation des friches et des courées, expulsion des habitant.e.s des quartiers populaires, etc.

Mais aussi :
• des cantines populaires, chaque lundi midi à prix libre
• des ateliers thématiques collectifs autour des problématiques rencontrées par les habitant.e.s (prévention et lutte contre les expulsions ou l’habitat indigne, soutien aux collectifs d’habitant.e.s mobilisés sur le quartier…)
• une bouquinerie, lieu ressource sur les questions d’habitat et d’urbanisme
• un journal (Le Triton libéré) diffusé dans tout le quartier, présentant les actions de l’APU Fives et les mobilisations locales
• des balades urbaines festives permettant de partir à la découverte du quartier, de ses luttes et de ses enjeux passé.e.s et actuel.le.s
• Une émission de radio diffusée chaque premier samedi du mois à 12h30 sur Radio Pastel (99.4 FM) et que vous pouvez réécouter sur notre site !

Mais tout n’est pas rose pour l’asso. Travaillant avec deux salariés à mi-temps, la question de la pérennité du travail effectué reste encore d’actualité. En effet, les subventions ne suivent pas l’augmentation du nombre de familles accompagnées et le travail réalisé au quotidien.

Alors ce samedi 31 mars, on fait appel à vous, à votre présence pour soutenir l’APU Fives. Et même si on galère, pas de raison pour ne pas vous accueillir avec un petit programme festif où l’on pourra discuter gentrification et luttes urbaines entre un tour de chant et de délicieuses pizzas… A NOUS LA VILLE !

(Vous pouvez aussi faire des dons à l’adresse suivante : https://www.helloasso.com/associations/apu-fi

17h30 : Compagnie EsPASces possibles ?

Conférence gesticulée sur les délires des transformations urbaines : « participation, piège à cons ? » et tour de France des alternatives à l’urbanisme technicien et antisocial à coups de bulldozer et de chasse aux pauvres.

19h : Apéro en fanfare !

Avec la fanfare de lutte, des chorales invité.es et vos gorges déployées.

21h : Bal de l’APU !

Jusqu’à pas d’heure avec Psykokondriak, Zeuzloo, Grüppe, Neebiic et d’autres surprises…

++++ Bar / cantine et pizzas à prix libre ! ++++


Dimanche 1er avril : Balade urbaine et rencontre avec des quartiers en lutte

11h00 : Balade urbaine! (départ métro Saint-Maurice Pellevoisin)

Une balade urbaine sur les traces de la bourgeoisie locale, avec la compagnie La Vache bleue. Arrivée prévue à la Bourse du Travail.

13h00 : Cantine à prix libre (Bourse du travail, boulevard de l’usine)

14h30 : « Habiter, c’est décider ! » (Bourse du travail, boulevard de l’usine)

Contre la rénovation bulldozer, une discussion avec les habitant.e.s en lutte de l’agglomération lilloise (mais pas que !) :
• Au Pile (Roubaix), les habitant.es de ce quartier ouvrier sont sommés de quitter les lieux pour laisser place à un projet urbain sensé apporter au quartier la « mixité sociale » tant recherchée par les pouvoirs publics. Mais autour d’une « Table de quartier », attaché.es à leur vie au Pile, des habitant.es s’organisent depuis plus de trois ans pour faire face, défendre leur logement et leurs voisin.es, malgré la dégradation du quartier et les maisons murées…
• A la Cité familiale de la Lionderie (Hem), une ancienne cité de transit avait déjà connu dans les années 80 une lutte de ses habitant.es pour obtenir la rénovation du quartier et refuser les expulsions. Qu’à cela ne tienne, un nouveau projet arrive en 2016 avec une idée « ambitieuse » : tout raser, disperser les habitant.s de la cité et installer des classes moyennes.
• A l’Îlot Pépinière (Saint-Maurice Pellevoisin), le dernier bail agricole de Lille, situé non loin du centre Lille-Europe, était sensé disparaître sous les tentacules d’Euralille. Mais depuis plus de 4 ans, ses habitant.es font de la résistance, refusent de céder leurs logements et attaquent toutes les tentatives de travaux mises en place par les aménageurs du projet !
• Rue Simons (Lille-Sud), c’est encore Euralille qui fait des dégâts : le projet de centre commercial Lillénium qui doit sortir de terre dans ce quartier populaire doit bénéficier d’un cadre chatoyant pour attirer les client.es du tout-Lille. Alors quoi de mieux que d’utiliser l’argent de la Politique de la Ville pour expulser les habitant.es des rues faisant face au projet pour faire de belles façades qui donneront à Lille-Sud une touche plus gentry ?

http://www.apufives.org/
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede bipbip » 07 Avr 2018, 12:50

journée de rencontres : « Contre la métropolisation et l'aménagement de nos vie ».

Nantes samedi 7 avril 2018
à la « Maison des habitants et du citoyen », place des lauriers, quartier Bellevue, Tram1 arrêt « Lauriers ».

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« Contre la métropolisation et l'aménagement de nos vie ».

A Nantes, pas une semaine ne passe sans que l'on apprennent qu'un nouveau projet d'aménagement urbain est à l'étude ou qu'un appel à idées est lancé. Il n'y a pas un mois qui s'écoule sans que tel ou tel boulevard soit fermé pour « réaménagement » et que l'on entendent les marteaux piqueurs donner de la voix. Nantes, la ville « où il fait bon vivre » est plutôt la ville ou il fait bon investir. Où le prix de l'immobilier augmente sans cesse et ou le marché du BTP est en permanence renouvelé. Peut importe si des gens vivent là où on aménage, ce qui compte c'est faire tourner l'économie.

Mais justement, ces gent·es qui vivent là, il se trouve qu'elles et ils s'organisent de plus en plus pour refuser l'aménagement de leur quartier, s'opposer à l'implantation d'un gros projet ou lutter contre la restructuration de leur lieu de travail. Des collectifs se montent aux quatre coins de la ville : Chantenay, Dalby, Doulon, La Beaujoire, le square Floriot, la Petite Hollande, les nouveaux franchissement de Loire, le transfert du CHU…etc. Et nous ne citons pas tous les collectifs de quartier qui luttent contre des projets, de plus petite ampleur, mais bien plus nombreux, comme par exemple la destruction sans fins de toute les maisons individuelles pour en faire des immeubles où la disparition des places de stationnement gratuit…

Pris un par un, tous ces projets peuvent sembler être sans lien les uns aux autres. Mais quand on les regarde tous ensemble, on se rend bien compte qu'ils sont liés, qu'ils s'inscrivent tous dans la logique de « métropolisation » (c'est à dire le réaménagement de toute la métropole Nantes-Saint-Nazaire), dans le but de rivaliser avec les autres métropoles européennes. Il faut que la ville soit attractive afin d'attirer sans cesse de nouvelles personnes (fortunées), pour leur donner envie de venir investir ou vivre ici. On crée donc de toute pièce des « besoins de restructuration ». Mais en réalité, les besoins sont ceux des grosses boites de BTP qui veulent constamment de nouveaux chantiers, des promoteurs immobilier qui veulent des quartiers ou le prix du m² ne fera que grimper, des trentenaires, bien propres sur eux, qui veulent une ville « verte », aérée avec vue sur la Loire, sans se soucier de qui vivait là avant. Alors on vire toujours plus loin les pauvres. On détruit les liens sociaux existants. On fabrique un centre ville vitrine pour touristes, et on truffe la ville de caméras et de flics. Faut bien rassurer l'investisseur… Et pour que tout ça passe sans trop faire de vagues, on organise des « grands débats », des « concertations » avec les habitants. A grands coups de « démocratie participative », on fait croire que tous ces beaux projets sont la volonté des habitant·es…

C'est parce que nous pensons que toutes ces luttes sont reliées par les mêmes logiques de dépossession de nos quartiers et lieux de vie collectifs et que nous avons toutes et tous à apprendre des autres, que nous souhaitons organiser ces rencontres contre la métropolisation et l'aménagement de nos vie. Ce sera l'occasion de venir présenter les différentes luttes en cours et d'échanger sur nos stratégies et analyses.

Vous êtes toutes et tous (collectifs et individu·es) chaleureusement invité·es à cette journée qui aura lieux
le Samedi 7 Avril à partir de 9H30 à la « Maison des habitants et du citoyen »,
place des lauriers, quartier Bellevue, Tram1 arrêt « Lauriers ».

Si vous souhaitez venir présenter votre collectif/lutte, ou si vous voyez des sujets que vous pensez importants à aborder, n'hésitez pas à nous contacter.

Un prè-programme sera bientôt communiqué.

Et en attendant le programme, voici le teaser radio ! : https://nantesnecropole.noblogs.org/files/201

Pour que cette journée soit une réussite il faudrait que le plus de personnes possible soit au courant qu'elle existe. Alors, même si vous ne venez pas, n'hésitez pas à faire tourner cette invitation (mail, sms, réseaux sociaux) et surtout à en parler autour de vous.

Entrez libre.

Le CNCA et Nantes Nécropole

cnca@riseup.net nantesnecropole.noblogs.org

Nantes Nécropole et le CNCA : Réunion tous les mercredis à 19h à B17 à Nantes
Nous nous sommes rencontré·es en 2010 autour de la lutte contre le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes. Nous avons alors créé le Collectif Nantais Contre l'Aéroport (CNCA) pour porter cette lutte au cœur de la métropole Nantaise. Assez vite lors de nos discussions, nous nous sommes rendu compte que la question de l'aéroport n'était que l'un des maillons de projets bien plus larges qui touchent tous les territoires et leurs habitantEs entre Nantes et St-Nazaire Lire la suite →
Des question ? Venez lire notre F.A.Q !

Site de Nantes Nécropole et du CNCA
https://nantesnecropole.noblogs.org/

https://nantesnecropole.noblogs.org/pos ... e-nos-vie/


Paris

Projection-débat « Paris Grand Capital »

Un film de François Lathuillière - 2015 | 80 minutes | HDCam

à 16h, La Fabrik, 23 rue du Docteur Potain, Paris 19e

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Le collectif Droit à la Belle Ville a le plaisir de vous inviter à la projection du film "Paris Grand Capital" suivi de un débat avec la participation
• du réalisateur François Lathuillière,
• du sociologue Jean Pierre Garnier et
• des habitant.e.s de Belleville.

Bar convivial et buvette sur place

Résumé :
Derrière le périphérique, dans les villes de l'ancienne banlieue rouge, les usines ont fermé. Les terrains vagues jouxtent les pavillons ouvriers. Les marchands de sommeil ont laissé les immeubles se dégrader. Alors que Paris étouffe entre ses murs, les promoteurs immobiliers convoitent ces espaces en friche. Les mairies et l'État ont choisi de restructurer les quartiers à grande échelle. Pour les habitants - retraités, travailleurs immigrés, petits commerçants… -, l'expulsion semble inéluctable. Des collectifs se forment pour tenter de résister.

https://paris.demosphere.eu/rv/61347
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede Pïérô » 14 Avr 2018, 13:15

Présentation de Sociologie de Lille

Lille, samedi 14 avril 2018
à 17h30, L'Arsenal // Espace Autonome des 18-ponts
38 rue de Trévise, 59000 Lille

Image

https://lille.demosphere.eu/rv/5956
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede Pïérô » 19 Avr 2018, 20:31

Lille étouffe et se noie !

Vendredi 20 avril 2018
à 16h30, MEL, 1 rue du ballon, Lille

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La Ville de Lille et la MEL œuvrent au bétonnage de l'ancienne friche St-Sauveur et ont décidé depuis peu, qu'une piscine olympique verra le jour sur la zone du Belvédère, un espace rare à Lille, largement planté et aujourd'hui accessible à tou.te.s!

La règlementation les oblige à organiser une enquête publique à laquelle nous pouvons tou.te.s participer et qui se clôturera le 20 avril, pour autant et alors même que les conclusions de cette enquête ne sont pas encore connue, le projet de bétonnage avance!

RASSEMBLONS-NOUS ce même jour pour revendiquer notre droit à la ville et faire entendre notre désaccord!

RDV AU JARDIN DES GÉANTS

Nous pouvons toujours contribuer à l'enquête publique via ce lien :
https://www.registre-numerique.fr/lille ... bservation

https://www.facebook.com/events/1667306963353659/
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede bipbip » 30 Avr 2018, 17:54

Destruction de la cité jardin Butte Rouge (Châtenay-Malabry) : c’est toujours non !

Le dossier du n° 162 du mensuel marseillais CQFD est intitulé « Comment habiter ici ? » et revient notamment la lutte de Butte Rouge.

« À Châtenay-Malabry, dans le très opulent département des Hauts-de-Seine, les habitants de la cité-jardin de la Butte-Rouge essayent de résister à une interprétation fort surprenante de la mixité sociale. Pour faire venir davantage de cadres supérieurs, la mairie et l’office HLM entendent rénover par le vide les logements occupés par les locataires les plus modestes. Des personnes souvent peu familiarisées avec la rudesse des combats militants contre des décideurs publics sûrs de leur légitimité. Elles pourront néanmoins compter sur le soutien de l’association Appuii, qui se bagarre aux côtés des habitants des quartiers populaires en butte à la démolition de leur cadre de vie.

C’est le DAL présent dans cette grande cité jardin de 4000 logements [1] qui a lancé cette lutte contre la dénaturation totale de ce quartier [2] face au bailleur Haut de Seine Habitat. Classé quartier prioritaire de la ville et jugé enclavé par les politiques et le bailleur, Butte rouge est confronté à l’arrivée prochaine du Tram T10 en 2020 dont le terminus est précisément à Châtenay-Malabry...

Il est prévu de privatiser un tiers des logements, de transformer un autre tiers en logement à loyers intermédiaires [3] ce qui signifie multiplier par 2 les loyers (10€ le m2 actuellement) et au final chasser 2/3 des locataires soit 6.000 personnes environ ! Pour faire face au mécontentement, la mairie a mis en place un conseil citoyen... sur le modèle des voisins vigilants ! Afin de mettre des bâtons dans les roues de la mobilisation naissante...

... https://paris-luttes.info/contre-la-rep ... e-des-9549
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede bipbip » 06 Mai 2018, 23:06

Lyon

La gentrification est d’abord une affaire de fric : les prix de l’immobilier flambent dans le 1er et le 7e

On assimile souvent la gentrification à un processus d’ordre culturel, où les cafés chics et écolos remplaceraient les épiceries de quartier et les grossistes en tissu, mais il ne faut pas oublier que c’est d’abord un phénomène économique. Bien plus que la nature des commerces, ce sont en effet les prix des logements qui conditionnent l’installation de nouvelles populations plus aisées.

Les derniers baromètre annuel des sites MeilleursAgents.com et SeLoger.com viennent mettre ce fait en évidence de manière particulièrement claire. Les données montrent à la fois une tendance en termes de quartier et une explosion des tarifs sur le long terme. Le Progrès en publie une partie des données.

On y apprend que Lyon est la ville dans laquelle la hausse de l’immobilier a été la plus forte sur les 12 derniers mois : + 8,8 % sur douze mois et + 0,9 % au mois d’avril. Wouhou, encore une première place dans un classement, nos édiles, qui en raffolent, vont pouvoir être fiers.

... https://rebellyon.info/La-gentrificatio ... aire-19146

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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede bipbip » 08 Mai 2018, 21:15

Prenons la ville ! Genève, 2017-2018, textes pour un mouvement

Voici la version 2.0 de la brochure Prenons la ville. Qu’est-ce que cela veut dire de « prendre » cette ville ? Un sentiment est partagé : ça n’est plus tenable de vivre une vie bonne à Genève.

... https://renverse.co/MaJ-Prenons-la-vill ... ement-1444
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede Pïérô » 11 Mai 2018, 07:06

Toulouse

Journée contre la destruction de l'Hopital de La Grave

Dimanche 13 mai 2018
à 13h, Hopital de la Grave, sur la pelouse de la cour, Toulouse, St-Cyprien

L'hopital La Grave, pour beaucoup symbole de Toulouse et du quartier Saint Cyprien, est aujourd'hui à l'aube d'un énorme projet de destruction-récupération. Une première partie du site, correspondant à l'emprise de l'Institut Claudius Régaut est déjà promise à la vente à Kauffman & Broad.

Ce gigantesque promoteur, déjà à l'oeuvre d'autres projets dans le quartier désire remplacer les services d'aides aux personnes agées, migrants, personnes dépendantes et le service de dépistage anonyme et gratuit par… des résidences de luxe et un hôtel 4 étoiles. Un énorme batiment-paquebot, qui, en plus de transformer totalement ce lieu historique du quartier, viendra mettre un point d'orgue au processus de gentrification et d'embourgeoisement de l'ancienne Saint Cyprien, lieu d'accueil des populations refusées dans le centre Toulousain, populaire et métissée.

Car même si la mairie nous présente ce projet comme un embellissement du quartier, une ouverture d'un site historique aux habitants, nous pouvons avoir une idée plutôt précise des véritables résultats de cette opération. Arrivée de nouveaux habitants, avec des moyens financiers plus grands, accroissement de l'apparition de petites épiceries biobio mais très chères et autres commerces hors de prix. L'augmentation des loyers, et donc impossibilité de continuer à vivre ici pour tout un tas de gens. Alors qu'historiquement, notre quartier est le lieu ou ceux qu'on n'acceptait pas ailleurs sont venus vivre, maintenant on leur dit : « ha ben enfait, si vous pouviez aller vivre encore un peu plus loin ça serait mieux ! »

A cela, il faut ajouter la disparition de tous les lieux et de moment de vies qu'exige cette évolution. D'abord transformer les places et trottoirs, qu'ils ne soient plus que lieux de passages, sans aucune vie. Puis fermer les locaux associatifs et bars, qui nuiraient à la tranquillité du quartier. Saupoudrer allégrement de caméras et de gardiens de la paix, et vous obtenez la même chose que la rue Alsace Lorraine et tous les quartiers des centres villes européens ! Des lieux ou aucune forme de vie et de sociabilité ne peut exister en dehors de la consommation marchande.

Nous devons commencer à sérieusement se poser la question de quelle vie nous voulons, et dans quelles villes. A Toulouse, la même logique est à l'œuvre dans de nombreux endroits : autour de la gare, du faubourg bonnefoy avec la Tour d'Occitanie et cie, a Ginestous avec son golf ou encore Plaisance-du-Touch et son méga centre commercial Val Tolosa. Rencontrons nous, organisons nous, au sein de notre quartier, et au delà !

Pour cela, le dimanche 13 mai prochain aura lieu une après-midi à l'intérieur même de cet hôpital qu'ils veulent détruire. Moment pour se rencontrer, se connaître et commencer à penser ce dont ils veulent nous déposséder : le droit de construire nous même le futur de notre quartier. Une déambulation parmi les bâtiments de la Grave permettra de se rendre compte de l'histoire de ce lieu, mais nous danserons aussi, prendrons l'apéro, dessinerons sur les murs et partagerons des moment joyeux.

Montrons leurs à qui appartiens Saint-Cyprien !

Programme de la journée:

13h Bal Forro - Piquenique

15h Déambulation historique et architecturale dans l'enceinte de l'hôpital

16h30 Discussion: rencontrons nous et commençons à nous organiser

18h Apéro-concert-pizzas


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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede Pïérô » 30 Mai 2018, 22:15

Souviens-toi Sanitas : rencontre autour du film « Quartier de mémoire »

Tours
Le samedi 2 juin, rencontre et discussion autour du film « Quartier de mémoire », un documentaire datant de 2001 qui donnait la parole aux habitant⋅es du Sanitas.

... https://larotative.info/souviens-toi-sa ... -2806.html
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede bipbip » 01 Juin 2018, 11:29

Grenoble
On ne restera pas SAGES

Contrairement à leurs engagements 1 et 80 [1], dans lesquels il était question « remise à plat de tous les grands projets urbains » et « d’associer les habitants pour co-construire les projets dès leur élaboration... et donner ainsi du pouvoir d’agir avant la décision » la mairie Piolle continue sur la lancée Destot en matière d’aménagement urbain.

Après avoir étendu l’hyper-centre de Grenoble jusqu’aux grands boulevards, via la caserne de Bonne, voilà de nouveau Pierre Kermen [2] aux manettes pour l’étendre toujours plus au sud. La nouvelle coulée de ce bétonneur déchaîné se déversera sur une surface de 80 ha, allant de l’ancien IUFM au nord, de la MC2 à l’est, de la rue des Alliés au sud et du marché des MIN à l’ouest, elle se nomme la « ZAC Flaubert ».

Zone d’Aménagement Concertée

C’est en mars 2017 que le conseil municipal a voté une délibération concernant les objectifs et les modalités de participation des habitants pour la ZAC Flaubert. Alors que le projet est déjà ficelé et même lancé, les décideurs tachent de transformer les populations vivant sur un territoire en actrices de l’aménagement de leur quartier, qui au passage ne leur appartient déjà plus. Voilà le véritable sens de leur concertation, faire participer la population à l’embourgeoisement de leur quartier. La concertation passe pour nos élus verts par la suppression du Comité de Suivie et de Consultation, qui était la seule instance offrant une vue globale de la ZAC, et dans laquelle siégeaient de droit et en nombre conséquent les habitants et usagers du quartier, ce qui renie, au passage, son « engagement n°1 ».

Mais cette erreur de « démocratie participative » n’en est pas une, il s’agit en fait d’une étape volontaire d’un processus plus complexe : la gentrification.

Gentrifier ou comment changer la population d’un quartier.

La gentrification est un processus urbain, par lequel le profil socio-économique des habitants d’un quartier se transforme au profit d’une couche sociale supérieure. C’est donc un processus de substitution des populations : remplacer les pauvres par les riches ou par les classes moyennes.

« La gentrification désigne donc la migration de classes aisées vers un quartier à la mode, c’est-à-dire regroupant un ensemble de critères chers à ces populations. Souvent, ces migrations se traduisent par une hausse brutale des expulsions immobilières, par la rénovation des bâtiments et par l’accroissement des valeurs immobilières entraîné par la spéculation et la hausse des loyers. [...]Les pauvres ne peuvent plus suivre en termes de loyer et sont contraints à chercher ailleurs, dans des zones moins chères offrant moins d’avantages comme le fait d’être excentrées ou mal desservies par les transports » [3].

La gentrification est un phénomène sournois où les améliorations ont pour but de faire migrer des populations. Elle est, quand il le faut, épaulée par la police afin de faire dégager ceux qui dérangent. Par exemple, dans le quartier Flaubert, ce sont les campements installés dans les friches autour de la Bifurk qui ont fait les frais d’expulsions. La cuvette grenobloise s’est donnée pour but de faire venir des populations d’ingénieur bobo-écolos, friqués et branchés, épris de non-conformisme labellisé, alors il va falloir construire des quartiers qui leur plaisent. On voit donc fleurir, à la place des campements, un parc et des immeubles HQE où la norme architecturale est respectée. L’ingénieur se sent en sécurité dans ces ensembles urbains qui se reproduisent de leurs labos à leurs logements, de Grenoble à Sydney. Tout y est lisse, la rue comme lieu de vie est morte, depuis au moins Haussmann, l’urbanisme de la prévention situationnelle règne [4].

Dans une ambiance dominée par la restauration et la réaction, qu’on appelle « modernisation », voire « transition », le travail du clivage et de l’exclusion sociale se met en cours, allant vers la « sécurisation » de l’espace urbain au profit des classes privilégiées (les urbanistes appel cela « régénération »). Il ne s’agit pas uniquement de limiter, d’éliminer ou de démolir les possibilités de vie diversifiée dans un quartier, il s’agit de recréer en parallèle des simulacres du « cadre de vie prolétarien » (entraide, débrouille...). L’enjeu principal pour ces urbanistes est comment écarter les personnes non-conformes à leurs idéaux du quartier Flaubert, tout en récupérant les activités culturelles alternatives. Dans une démarche de captation et de capitalisation, la ville, les Kermen et compagnie, détruisent ainsi les espaces où la vie et le politique se créent, invitant les nouvelles habitantes à investir (surtout financièrement, bien entendu) leurs espaces d’interactions sociales aseptisées. Vivre le quartier Flaubert, pour eux c’est payant : pas de pauvres au Bar radis [5].

Concrètement ça veut dire quoi Flaubert

Les premières personnes touchées par ce phénomène ont été les plus démunies, ces parias de Roms ont été évacués par la police sans encombre pour y mettre un joli parc (on a tout de même pensé à garder les rails, vestige du passé ouvrier du quartier) et construire des logements dits sociaux où on n’y a pas accès si on perçoit des revenus faibles.

Avec l’arrivée des transports en commun dans le quartier (tram A et E, bus C5), désormais desservi, il devient plus attractif, ce qui a pour conséquence une augmentation des loyers. Notons que les axes sont sélectionnés selon le même tri social qui est à l’œuvre dans le processus de gentrification : ces transports en commun desservent l’université d’un côté et le polygone scientifique de l’autre. Pourquoi ne pas relier Caterpillar ou Comboire à Échirolles et le centre-ville en passant par Flaubert ?

Qui sait la fermeture du pôle emploi dans le quartier incitera à l’avenir les fraudeurs d’alloc à aller voir ailleurs. Implanté dans le quartier depuis au moins aussi longtemps que la Bifurk, le Fournil sert chaque jour des repas aux SDF grenoblois. Ce lieu à la fois espace de survie, de rencontre, d’entraide administrative est une véritable bouffée d’air pour les plus en galère d’entre nous. Pourquoi donc le Fournil, vecteur de convivialité, d’inclusion, de solidarité, de mixité… autant de mots prônés par le techno-gratin grenoblois, n’aurait pas sa place dans l’écoquartier Flaubert ? Un indice ? Les petits écoliers de l’école rue Georges Sand risqueraient de côtoyer la lie de la société (clochard, punk à chiens, migrants…). Alors il est préférable de dégager le Fournil.

La Bifurk, anciennement squattée, s’intègre complètement dans le paysage à venir. Son skate-parc, ses concerts, ses ateliers alternos participent au même titre que la MC2 à l’élévation culturelle du quartier.

Les jardins collectifs, si chers à nos écolos de façade, permettent de renouer avec mère nature. Alors que leurs ancêtres les jardins ouvriers permettait aux classes populaires de se nourrir même quand il ne restait plus un radis à la fin du mois, ces simulations de jardinages sont aujourd’hui un passe-temps pour yuppies. Jardiner dans des bacs en palettes, ça c’est du retour à la terre. Mais on peut faire encore mieux si on est vraiment écolo : allons jardiner sur le toit d’un parking entre une bière à 4 € (mais à l’eau du réseau) et une salade de roquette agrémentée d’une sauce topinambour à 8 €. Une chose est sûre, même si ça à l’air cool tous ces aménagements, ce n’est pas avec un RSA que nous y aurions accès.

Même si ces espaces se disent ouverts, accessibles au plus grand nombre, ils ne serviront qu’à la reproduction sociale des nouveaux venus dans le quartier. Mais ce n’est pas de la faute des techniciens, ils ne font que répondre a des appels d’offres et répondent à des questions d’ordre politique par des réponses techniciennes. Comme si la science ou la technique étaient dénuées de conséquences politiques.

« La bibliothèque Alliance évolue », mais comment ?

Après des mois de lutte contre la politique d’austérité, face à une municipalité sourde, le collectif des bibliothécaires a obtenu bien peu de chose. De nombreux poste supprimés et des bibliothèques fermées, sans parler de l’affront démocratique dont la mairie a fait preuve à leur encontre (conseil municipal verrouillé par une présence policière, déni de démocratie participative pour des raisons fallacieuses…) mais la lutte paye. Au-delà des liens qui se sont tissés durant ces mois de lutte, une bibliothèque a été « sauvée », mais à quel prix. Si la mairie essaye de faire croire a grand coups d’opération de com’ que la bibliothèque Alliance est un lieu central pour le quartier, c’est pour mieux faire oublier le destin auquel elle était vouée.

Ainsi a l’annonce du plan de sauvegarde au printemps 2016, comme Prémol et Hauquelin, la bibliothèque Alliance est censée fermée ses portes. Alors c’est la lutte, puis finalement la mairie concède de ne pas fermer Alliance, mais de la transformer. Grâce au concept de « tiers lieu », tiré d’un livre du sociologue américain Ray Oldenburgque que peu de gens ont lu (il n’est pas traduit en français), la bibliothèque du quartier va renaître de ses cendres, pour le plus grand plaisir de l’élu de secteur René Decéglié.

Attention, après une critique acerbe du Tiers lieu notamment dans le texte : « Tout le monde déteste le Tiers lieu », le terme n’est plus en vogue, alors il va falloir dire bibliothèque, mais le concept reste.

Le tiers lieu c’est donc une bibliothèque avec moins de livres, parce que les livres c’est encombrant et qu’une connexion internet est bien plus adéquate. Fini les dictionnaires ou les abonnements aux canards quotidien, seul le sacro-saint Daubé demeurera, pour le reste une tablette numérique est a disposition. Dans le tiers lieu, tout doit être fluide, facilité, demander le moins d’effort de réflexion possible, bref des notions à l’opposé de ce que demande la lecture. Si l’on veut que les bibliothèques restent des lieux d’émancipation collectifs, il devient donc impératif de condamner ces ersatz.

Avec la réduction des effectifs (on passe de 10 à 5) le travail de bibliothécaire va évoluer. Elles ne deviendront que des agents auxiliaire d’un écran et puis comme la lecture ça ne rapporte pas, les financements de ces espaces ne vont pas aller en augmentant, et les investisseurs privés n’auront plus qu’à ramasser les miettes de ce service public, pour investir et aiguiller plus facilement les lectures qui nous seront proposées.

Pour la réappropriation sauvage des friches industrielles

À Grenoble, nous avons encore la chance d’habiter une ville où la réappropriation libre des friches industrielles reste parfois possible. Mais nous savons également que la ville nous voit non pas comme des habitants, mais comme des éléments de substitution, prêts à changer de mode de vie ou à nous déplacer en fonction de leurs projets d’aménagement (ou d’embourgeoisement) concertés. Nous sommes de légitimes habitants de ce quartier sud, mais la gentrification à Grenoble est une sorte de monstre à tentacules, dont l’embourgeoisement suit, à partir du centre, les lignes de transports rapides, laissant sur son chemin un réseau d’espaces (et de gens) homogénéisés. Nous contestons ce mode de conception de l’environnement urbain et de la vie humaine.

Nous exigeons le droit d’usage des espaces blancs sur la carte du quartier où nous habitons, le droit d’expansion des brèches et des fissures urbaines, le droit d’animation des espaces morts et de participation à la conception des espaces sauvages. Enfin, partout où l’espace de notre quartier défie l’image d’une surface prétendument lisse et fonctionnelle, partout où il refuse d’être pensé en termes de sa valeur d’échange, nous nous consacrons à sa défense, car nous refusons de céder notre quartier aux ingénieurs bobos chouchous du complexe militairo-industriel et à l’homogénéisation de l’espace urbain qui les accompagne, qui rend l’espace « sécure » pour les riches, et mort pour tous les autres.

ZAD PARTOUT, ZAC NULLE PART.


« Il faut, si l’on veut vivre, renoncer à avoir une idée nette de quoi que ce soit. L’humanité est ainsi, il ne s’agit pas de la changer, mais de la connaître. »

Gustave Flaubert, Correspondance


[1] Grenoble une ville pour tous. 120 engagements pour Grenoble.

[2] Pierre Kermen ancien élu écologiste sous Destot parachuté président de la SEM SAGES ayant pour objectif d’être un partenaire opérationnel de la ville de Grenoble et de la Métropole pour les opérations d’aménagement.

[3] Extrait du texte « Gentrification,urbanisme, mixité sociale »

[4] Voir : « La prévention situationnelle » parue dans Desurbanisme n°19

[5] Le Bar radis est le projet qui verra le jour sur le toit du parking silo de l’îlot Marceline.


https://grenoble.indymedia.org/2018-05- ... -pas-SAGES
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede bipbip » 02 Juin 2018, 12:10

Samedi 2 juin, concours du projet urbain le plus pourri à Ivry

Cantine de rue et grand jeu à travers la ville, pour découvrir et lutter contre les projets pourris : incinérateur, ’centre social’ géré par un promoteur immobiliers, collège surpollué...

Ivry, c’est loin d’être une ville pourrie.
Il n’y a pas de police municipale ni de vidéosurveillance, pas de MacDo ni de Starbucks au centre ville, pas beaucoup de fachos qui traînent. On y trouve des cantines à prix libre dans les squats, de la culture accessible dans pleins de lieux, des bancs pour se poser et des murs où s’affichent Mohamed Ali ou le soutien constant au peuple palestinien.
Reste qu’à Ivry, comme ailleurs, certaines logiques urbanistiques sont beaucoup moins sympathiques.
Y’a des investisseurs qui s’en mettent plein les poches, des politiciens qui ne prennent pas le risque de faire autrement et des gens qui imaginent un futur dont on ne veut pas.
Avec la ZAC Ivry Confluences, ce sont des dizaines de personnes expulsées et expropriées et l’installation à la place de bureaux ou de dortoirs pour les gens des start-up, ces entreprises qui nous font aller toujours plus vite vers la catastrophe écologique et sociale. Dans le quartier d’Ivry-Port commencent à pousser beaucoup de trucs pourris : une pseudo-maison de quartier financée par un promoteur immobilier ou un collège tellement pollué qu’il n’ouvre jamais. Sans oublier le nouvel incinérateur qui doit débarquer sous peu, présenté comme indispensable (pour brûler tous les objets inutiles inventés par les start-upper d’en face ?).
Venez avec vos enfants et vos ami.e.s pour manger et participer à un jeu de piste à la découverte des projets pourris de la ville, au retour un grand concours désignera le plus pourri d’entre tous !

RDV DEVANT LE PARC DES CORMAILLES
À partir de 13 heures :
Cantine de rue à prix libre
Atelier forge
Atelier cartographie
Musique
Jeux

À 15 heures :
Ivry-Port Boyard : jeu de piste dans la ville et cérémonie pour remettre le trophée du projet urbain le plus pourri


https://paris-luttes.info/samedi-2-juin ... ojet-10378
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede bipbip » 16 Juin 2018, 19:13

Débat
Luttes et résistances urbaines dans le grand Belleville
(2008-2018)

dimanche 17 juin 2018
à 16h La Fabrik, 23 rue du Docteur Potain, Paris 19e

Le collectif Droit à la BelleVille a le plaisir de vous inviter à un débat sur le thème : « Bilan, évolutions et perspectives des luttes urbaines dans le Grand Belleville (2008-2018) ».
Les échanges se tiendront dans nos locaux, à la Fabrik Coopérative (Place des Fêtes). Nous prévoyons 1h30-2h de discussion, puis un temps d'échanges plus conviviaux autour d'un verre.

Vous êtes toutes et tous les bienvenu.e.s pour venir échanger avec les collectifs et les habitant.e.s du quartier !

Pour plus d'information, n'hésitez pas à nous écrire : droitalabelleville@gmail.com

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https://www.facebook.com/droitalabelleville/
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Re: Luttes aménagement du territoire, urbanisme, gentrificat

Messagede bipbip » 22 Juin 2018, 09:16

Causerie Populaire sur la gentrification
à Lyon aux Clameurs le vendredi 22 juin à 18H30

En réaction aux nombreuses offensives policières et administratives de ces derniers mois contre les lieux alternatifs de la Guillotière, causons !

Comme certain.es le savent déjà nous avons fait, une fois de plus, l’objet d’une descente au Bar Fédératif des Clameurs.
Il y a un mois déjà, la visite de l’Antigang en plein service de midi qui débarque cagoulé et armé et fouille les locaux sans explication nous avait laissé un gout amer. Ils se serait, semble t’il, « trompé d’adresse ». Suite à quoi un silence radio de la préfecture qui refuse de donner la moindre justification. Passons.
La semaine dernière c’est l’administration qui prend le relais avec une armada de douaniers, d’agents de l’URSSAF, d’agents d’Ecologie Urbaine et de policiers. On vous communiquera le rapport. Les premiers éléments nous déconcertent déjà.
Soyons clair, notre but n’est pas de jeter de l’huile sur le feu inutilement, mais de soulever une vraie question : n’est ce pas ça le processus de gentrification dans toute sa splendeur ? Des initiatives locales et citoyennes dans les quartiers populaires qui redonne une dynamique à la vie locale, ce qui donne envie aux possédants de spéculer sur leurs biens immobiliers laissés en jachère depuis des décennies, suite à quoi les forces de l’ordre et l’administration font le ménage pour remplacer les lieux alternatifs et communautaires par des bars à sushis et autres conneries détox, branchées, et ridiculement cher. bref. tout pour séduire une bourgeoisie en recherche d’authenticité sécurisante et aseptisée.
Nous refusons cela. Ainsi nous appelons à une réelle réflexion citoyenne sur l’avenir du quartier et sur la création d’un collectif inter-lieux pour se défendre et ne rien lâcher.
Nous rappelons que nous ne sommes pas les seules dans ce cas, nous ne parlerons pas en leur nom mais les encourageons à venir partager leur expérience.

Sur ce, à vendredi !

Les clameurs


https://rebellyon.info/Causerie-Populai ... tion-19375
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