Facebook VS Lutte des classes
https://iaata.info/Vos-papiers-SVP-Quan ... -1060.htmlVos papiers SVP. Quand Facebook se prend pour un officier de police judiciaire
Vous l’avez peut être remarqué, depuis quelques semaines, la page de IAATA sur Facebook n’est plus alimentée...
En effet, le compte Facebook de Julien Iaata, auquel est liée notre page, est bloqué. Pour le débloquer, ce sale flic de Facebook nous somme de lui fournir un scan de nos papiers d’identité. Il s’est pris pour un officier de police judiciaire.
Or, Julien Iaata est sans papiers. Il ne peut donc pas conserver son compte Facebook.
Julien Iaata n’est pas le seul que la multinationale qui se fait du fric avec votre vie privée somme de fournir des éléments d’identifications. Petit à petit, des personnes ou des collectifs qui tentaient de se servir de ce réseau sans compromettre leur sécurité se retrouvent censurées, comme récemment la page appelant à la mobilisation du 9 mars contre la loi travail.
Problème : qu’on le veuille ou non, une grande partie des internautes arrive sur notre site via Facebook. Conséquence logique : depuis que notre page n’est plus accessible, le nombre de visites a chuté.
Il va donc falloir commencer à s’interroger sur les moyens que l’on a de contourner cette censure. Toutes les pistes sont bienvenues en compléments d’info.
Facebook est un sale flic, qu’on pendra avec les tripes du dernier juge.
Facebook est une passoire de la sécurité :
On ne l’apprend à personne, Facebook est une passoire au niveau de la sécurité. C’est même l’objet de ce réseau social : récupérer des données, les revendre pour faire de la pub, faire payer des encarts publicitaires adaptés... Alors Facebook rechigne parfois à refiler des infos aux flics mais il semble très aisé, de lier un compte Facebook à une identité. Poster sur facebook c’est donc prendre un risque certain. Voire de l’inconscience. On a pu observer durant le mouvement loi travail des personnes organisant des sondages sur le lieu de la prochaine manifestation sauvage. Ces informations contribuent à une seule chose : fournir les dossiers de la DGSI [1].
Tout le monde n’est pas sur Facebook :
Avec 22 millions d’utilisateurs quotidien, Facebook est le premier réseau social en France et de loin. C’est une masse importante de la population. Mais si 84 % des moins de 40 ans utilisent Facebook quotidiennement, seuls 56 % de la population française est sur le réseau. Cela réduit drastiquement les volontés « d’ouverture » prônées par les partisans d’une utilisation intensive de Facebook à des fins militantes.
Facebook : garanti sans archivage
Autre problème de taille avec Facebook : votre info est périmée en 2 jours. Si les publications sont archivées pour les bénéfices publicitaires de Facebook (et pour les flics) il est quasi impossible de retrouver une publication, même importante politiquement au bout de 3 jours. Toute l’info est « écrasée » par le flux énorme d’information qui circule en temps réel. Et puisque, conformément à la politique médiatique à l’œuvre, une actu chasse l’autre, et bien l’information super importante concernant une violence policière ou la vidéo montrant des migrants maltraités sous le métro à la Chapelle sera vite invisibilisée par une énième saillie homophobe de Hanouna ou la mort d’un chanteur célèbre (suivez mon regard…).
Mark Zuckerberg peut supprimer votre page quand il le souhaite
Dernier événement en date, le sinistre Alain Soral, antisémite et anti-féministe notoire, s’est fait virer du célèbre réseau social. Rien de très grave, même plutôt réjouissant vu le flot de haine qui était diffusé aux 120 000 personnes abonnées à cette page. Néanmoins il s’agit d’un système bien plus pernicieux où Facebook vire les pages qui ne lui plaisent tout simplement pas. Qu’importe la puissance de celles-ci : Negronews, « liké » par 500 000 personnes, et au contenu relativement inoffensif pour une supposée « incitation à la haine ». Sans jamais expliquer pourquoi. De même la page « la République mais pas trop » (51 000 abonnés), une page satirique et critique, s’est vue supprimée définitivement par la « modération automatique de Facebook » et ce malgré une attention particulière à ne pas laisser de commentaires racistes/sexistes/homophobes sur leur page.
Il y a plusieurs possibilités pour faire fermer une page Facebook :
• Tomber sur un modérateur qui ne vous aime pas et qui vous vire pour un motif futile ou complètement subjectif
• Avoir trop de signalements sur cette page.
Ce dernier élément est important car il permet à des fafs de fermer des pages en menant des campagnes de harcèlement. Au bout d’un certain nombre de signalements, Facebook bloque automatiquement la page. C’est ce qui a sans doute eu lieu pour la page d’Urgence Notre police assassine (60 000 abonné.e.s) qui s’est vu attaquée par une horde de policiers pas contents et qui a disparu.
La fausse ouverture : tu payes ou tu cultives l’entre soi
Voilà le point le plus problèmatique de Facebook : les algorithmes sont fait pour créer des « bulles » de sociabilité. Concrètement et pour reprendre une article de métro http://journalmetro.com/opinions/inspec ... -probleme/
« Au fur et à mesure que nous aimons, partageons et commentons des articles, les algorithmes de Facebook créent un modèle de nos préférences. Conséquemment, Facebook essaie de nous montrer du contenu que nous voulons voir.
Donc, si on aime le snowboard, on s’abonne à des pages de snowboard et on partage des articles de snowboard, on peut s’attendre à voir plus d’articles de snowboard sur notre fil d’actualités que quelqu’un qui déteste ce sport. Jusque là, rien de controversé.
Le hic, c’est que Facebook est devenu une source d’information prisée par les internautes. Et ce qui vaut pour le snowboard vaut aussi pour les opinions politiques. »
Et donc, les algorithmes de Facebook font qu’en publiant des textes subversifs, on va toucher d’abord les gens qui sont sensibles à ces discours subversifs. On ne touchera pas le prolétaire qui a avant tout une passion pour la pêche, on ne touchera pas le jeune de quartier passionné de coiffure, on restera entre nous. Comme des cons.
Alors il y a bien sûr un moyen de briser ces algorithmes : il faut payer. Bah ouais. Y a rien de gratuit, même la propagande.
Alors sauf si vous voulez vous ruiner (ça coûte très très cher) à essayer de lutter artificiellement contre les algos de Facebook, il va surtout falloir se poser les bonnes questions. Et à commencer par celle de notre autonomie. Pour cela il y a pas 36 moyens à l’heure actuelle : il faut se mettre les mains dans le cambouis. Bosser sur des serveurs autonomes, monter ses propres sites, s’appuyer sur des projets existants. Il existe par exemple les sites MUTU dans de nombreuses villes. Alors créons nos lieux de sociabilité, nos espaces numériques sur lesquels on aura la main ! Allez, soyons exigeant avec nous-mêmes et sortons Facebook de nos luttes !
P.-S.
Lire aussi :
• Kedistan, les réseaux sociaux et les compromis boiteux sur le site d’information anti-autoritaire sur le Kurdistan et la Turquie, Kedistan http://www.kedistan.net/2017/11/15/kedi ... s-boiteux/
• Sur Facebook, les militant·e·s antiracistes victimes de censure, La quadrature du net https://www.laquadrature.net/fr/censure ... e-Facebook
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Cambridge Analytica : Facebook et l’araignée dans la toile
Le scandale Cambridge Analytica fait rage au Etats-Unis, après que les données de la majeure partie de la population, collectées par Facebook, ont permis une manipulation massive de l’opinion, dans l’objectif de faciliter l’élection de Trump.
Le 16 mars, la société Cambridge Analytica a été accusée par des enquêtes du New York Times et du Guardian d’avoir illégalement acquis en 2016 les données de près de 90 millions d’utilisateurs et utilisatrices de Facebook afin de pratiquer du ciblage publicitaire. À travers ce ciblage, Cambridge Analytica aurait influencé activement l’opinion des victimes en faveur d’un de ses principaux clients : Donald Trump, alors en pleine course électorale. La société serait également largement responsable du Brexit. Le tout sans que Facebook, bien consciente du détournement, ne les en empêche : la complicité semble avérée. Pour Mark Zuckerberg, PDG de Facebook, ce type de ciblage publicitaire est en fait parfaitement normal, puisque c’est sa source (faramineuse) de revenus. Le pauvre a dû être bien surpris en constatant que suite aux révélations, le cofondateur du logiciel de messagerie instantanée Whatsapp, une filiale du groupe de Zuckerberg, lançait un mouvement massif de suppressions de comptes Facebook, sous le mot-dièse #DeleteFacebook (#SupprimerFacebook). D’après un sondage mené par le groupe Techpinions, 9 % des habitants des États-Unis auraient supprimé leur compte ! Zuckerberg a également dû être bien surpris en observant le cours de l’action Facebook chuter de près de 20 % par rapport au pic du 5 février. Ou encore en recevant la convocation du Congrès américain, devant lequel il a dû témoigner et s’excuser platement mi-avril.
Oui, mais… Cette affaire n’a-t-elle pas un goût rance de déjà-vu ? Lors du scandale Prism révélé par Edward Snowden, le monde avait également « découvert », avec « horreur », les capacités de la NSA, agence d’espionnage étatsunienne et premier employeur du pays dans les mathématiques et l’informatique. Protestations, plates excuses, documentaires, chasse à l’homme avaient suivi. Le monde s’était ému, tout comme on s’émeut aujourd’hui des capacités et du manque d’éthique de Facebook. Et ensuite ? Rien…
Des menaces dénoncées depuis longtemps
Est-ce que Prism a empêché Cambridge Analytica ? Non. Est-ce que Cambridge Analytica empêchera le prochain scandale ? Certainement pas. Cependant, chacune de ces deux affaires aurait pu être évitée. Car les libristes que nous sommes tirons la sonnette d’alarme depuis bien longtemps déjà. Les capacités de surveillance et de contrôle de masse apportées par les nouvelles technologies et le numérique sont dénoncées depuis au moins les années 1980 et les premiers coups de gueule de Richard Stallman, fondateur de la Free Software Foundation (Fondation pour le logiciel libre). C’est en nous appuyant sur une certaine expertise en informatique ou en mathématiques que nous formulons nos inquiétudes ou nos critiques. Il ne faut pas s’y tromper : ces mutations technologiques vont changer en profondeur le système capitaliste, patriarcal et raciste dans lequel nous vivons, et il y a fort à parier que, du point de vue des valeurs que défendent les libristes comme les libertaires, ce soit pour le pire. Alors on arrête de prendre les autres pour des paranos et on écoute ce qu’ils et elles ont à dire ?
Le groupe de travail librisme d’Alternative libertaire
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