Front politique ou Front Social ?

Front politique ou Front Social ?

Messagede bipbip » 16 Avr 2018, 11:16

De quelle unité avons-nous besoin ?

Front politique ou unité d’action pour faire gagner la grève des cheminot.e.s ?

Le gouvernement et les chaines en continu n’y vont pas de main morte : tout est mis en œuvre pour discréditer, avant même qu’elle n’ait commencé, la grève des cheminots. C’est une raison supplémentaire pour soutenir, dans l’unité et dans l’action, le mouvement, qui s’annonce fort. Est-ce pour autant une raison pour ressusciter « l’unité de tout le monde » à la gauche du PS ?

Une chose est sûre : Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, s’est donné à fond, ces derniers temps, sur les plateaux télé et radio et dans la presse écrite. Ses punchlines en soutien aux cheminots, aux salariés du public et de la jeunesse font mouche pour déconstruire la propagande gouvernementale et les mensonges de Guillaume Pépy. Elles montrent pourquoi il est absolument central, en effet, de soutenir la grève du rail qui se prépare, et pour laquelle la journée du 22, de l’ensemble de la fonction publique et de la jeunesse, a été un test réussi.

Les écueils sont en effet nombreux. Pas simplement du côté du pouvoir qui essaie, par tous les moyens, de diviser : entre salariés et retraités, entre cheminots et agriculteurs, entre cheminots et usagers, et la liste pourrait s’allonger. Il y a également nécessité, pour les cheminots, d’imposer leur propre calendrier et leurs propres échéances. La colère est au rendez-vous, sur les chantiers et dans les gares. Néanmoins, depuis le 15 février, date de publication du rapport Spinetta, et le 3 avril, date du début de la grève (dix jours après le 22 mars), c’est un temps précieux qui est passé ; sans même parler du calendrier de « grève perlée deux jours sur cinq », qui en plus de permettre à la boîte de s’organiser à l’avance pour contrer les effets de la grève, tend à déposséder les grévistes de la décision sur les rythmes de leur mouvement.

C’est pour toutes ces raisons que les organisations du mouvement ouvrier et de la jeunesse qui se disent pour le retrait de la réforme du rail et de celles qui ont été annoncées ou votées se doivent de construire le front le plus large possible de façon à ce que, dans l’action, en solidarité en tant qu’usagers ou, si possible, en se mobilisant, sur nos lieux de travail et d’études, on puisse soutenir la bataille du rail comme il se doit.

Mais cette unité dans l’action est-elle synonyme de front politique permanent de l’ensemble des organisations à la gauche du PS ? C’est en tout cas ce qui ressort dans la presse après la conférence unitaire organisée à l’appel du NPA.

Autant l’unité d’action, sur un but précis, à savoir stopper l’offensive du rail du gouvernement pour appuyer de toutes nos forces pour faire gagner les cheminots est absolument essentielle, autant incarner « l’opposition sociale et politique sous-entend que l’unité d’action doit, en définitive, se prolonger dans la constitution d’un bloc politico-social plus ou moins permanent avec les réformistes, ex-sociaux libéraux, et les réformistes bleu-blanc rouge de Mélenchon. En vue de quoi ?

« En proposant l’unité, il oblige chacun de ses homologues à le suivre, car une défection serait incompréhensible aux yeux du ‘peuple de gauche’, analyse Abel Mestre, dans les colonnes du Monde. C’est le cas de M. Mélenchon qui se retrouve coincé ». Et Clémentine Autain, députée LFI, d’Ensemble ! de tempêter : « Besancenot est dans l’union de la gauche, après avoir fait exploser le NPA sur une ligne sectaire [en allusion à ses camarades de la GA qui ont rompu en 2011 pour rejoindre Mélenchon]. Et là, il répète tout ce que dit Hamon », complète-t-elle, voyant bien que Mélenchon risque d’être mis sur la touche s’il ne suit pas. Génération.s, la formation des anciens du PS, est aux anges : « on est ravis de ce que dit Besancenot ». De sorte que Pascal Cherki, pour Génération.s, exprimait sans détour son projet politique : « donner de la force au combat social, il faut accompagner l’unité syndicale des cheminots par l’unité politique ».

Qu’il y ait, ou pas, une tactique de billard à trois bandes pour une « unité des gauches » en vue des élections européennes de 2019 (en lieu et place, pour notre parti, d’une liste d’union des forces anticapitalistes, internationalistes et révolutionnaires), est problématique. Ce qui l’est davantage encore c’est qu’en distillant la petite musique de « l’unité », en confondant, sciemment unité dans les luttes pour les faire gagner et « unité politique », le NPA risque de se retrouver à la remorque de forces politiques dont le seul objectif est de se refaire une santé parlementaire et institutionnelle sur le terrain du réformisme plus ou moins keynésien, plus ou moins écolo, plus ou moins modéré.

C’est pourquoi, tout en défendant « l’unité d’action » au travers l’appui et le soutien des cheminots qui veulent en découdre dans la durée est très juste, le NPA devrait être totalement clair entre le soutien aux cheminots et tout « front politique » avec la gauche de la gauche.

Jamais « l’unité de la gauche », entendue comme unité politique avec les réformistes, n’a fait gagner une lutte. Bien au contraire, c’est bien avec « l’union de la gauche » ou de la « gauche plurielle » que l’appareil du PS s’est entraîné pour dézinguer les mouvements de notre classe. Le fait que le PS, aujourd’hui, en soit exclu, ne change rien à l’affaire. En revanche l’unité d’action, en interpellant, n’implique en aucun cas de construire ou aspirer à construire un cadre permanent ou pérenne avec un ancien ministre de Jospin et un ancien ministre de Hollande. A moins que de brouiller les cartes de la grève et du mouvement qui ne pourra faire plier le gouvernement que s’il est le plus fort possible. Pas si « la gauche est unie » sur la durée.


http://www.revolutionpermanente.fr/Fron ... eminot-e-s
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Re: Front politique ou Front Social ?

Messagede digger » 17 Avr 2018, 06:29

Tambouille politicienne qui n'annonce que les prochaines défaites :baille:
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Re: Front politique ou Front Social ?

Messagede bipbip » 03 Mai 2018, 21:49

Faire sa fête à Macron ?

Sur la France Insoumise et la manifestation du 5 mai

« Faire sa fête à Macron ! » C'est le nom de la manifestation appelée le samedi 5 mai par François Ruffin, député France Insoumise. Une manifestation, même un week-end, dans l’objectif de cristalliser les colères contre Macron serait en principe une bonne chose. Pour autant, cette manifestation du 5 mai, ses prémisses, ses objectifs ou encore la stratégie, interrogent à plusieurs titres.

... http://www.revolutionpermanente.fr/Sur- ... n-du-5-mai
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Re: Front politique ou Front Social ?

Messagede bipbip » 11 Mai 2018, 02:32

Grève générale pour gagner ou démarche électorale pour perdre ?

Construire la grève générale qui seule pourrait s’opposer à la dictature grandissante des patrons et du gouvernement n’est pas l’objectif affiché de la France Insoumise qui propose une alternance électorale… dans 4 ans et, donc, de nous faire patienter d’ici là, avec des promenades régulières et des belles paroles, tout comme les directions syndicales

Le gouvernement détruit tout nos acquis et conquis sociaux depuis la seconde guerre mondiale. Contre les résistances qui sont multiples, il applique une répression d’une violence peu connue jusque là sinon durant la guerre d’Algérie car il est en guerre ; une guerre de classe au service des riches et des capitalistes.

Face à cela, de très nombreux secteurs de la population résistent et refusent le monde d’exploitation sauvage dont Macron est le nom : les cheminots, les étudiants, les postiers, les agents hospitaliers, les enseignants, les agents d’Air France, des finances publiques, les retraités, les agents des ehpad, les salariés du commerce, de la grande distribution, les électriciens et gaziers et tant d’autres moins visibles.

Mais depuis 2016 et les premières attaques de la loi El Khomry, les directions syndicales refusent de mener une véritable politique d’unification de ces luttes avec un plan de bataille, un agenda de l’action qui nous permettrait de construire un rapport de force à la hauteur des attaques. Au lieu de cela, face aux combats émiettés des salariés, les directions syndicales organisent des journées d’action tout autant émiettes, sans aucune cohérence ni logique, souvent même concurrentes.

Et maintenant, depuis le 5 mai 2018 et avec la perspective du 26 mai, la France Insoumise qui affiche qu’elle ne croit pas à la convergence des luttes, utilise l’insuffisance de jonction des luttes et l’absence de politique des directions syndicales en ce sens pour tenter de prendre la main sur l’ensemble du mouvement en prétendant l’unir derrière elle afin de lui imposer son allure, sa cadence et ses préoccupations qui sont celles de la préparation des scrutins à venir.

Construire la grève générale qui seule pourrait s’opposer à la dictature grandissante des patrons et du gouvernement n’est pas l’objectif affiché de la France Insoumise qui propose une alternance électorale… dans 4 ans et, donc, de nous faire patienter d’ici là, avec des promenades régulières et des belles paroles, tout comme les directions syndicales.

Alors où nous cherchons à gagner et pour cela à amplifier et consolider toutes les initiatives de débats, Assemblées Générales, luttes et grèves qui vont dans le sens de la convergence et de leur coordination en essayant à tout moment et pour toute initiative de leur donner une structuration et une parole nationale, où nous serons condamnés à être le jouet d’appareils politiques et syndicaux qui nous amèneront à la défaite.


https://www.facebook.com/FrontSocialUni/
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Re: Front politique ou Front Social ?

Messagede bipbip » 12 Mai 2018, 17:59

La manifestation « pot-au-feu » vire à l’aigre

Certains « militants de terrain », proches de François Ruffin, dénoncent l’omniprésence de La France insoumise lors du défilé du 5 mai.

Le pot-au-feu peut laisser un goût amer. C’est ce que ressentent plusieurs « militants de terrain » qui ont participé à l’organisation de la « Fête à Macron », samedi 5 mai, qui a réuni 38 900 personnes (selon le comptage du cabinet Occurence pour un collectif de médias dont Le Monde) à Paris. En cause : l’omniprésence de La France insoumise (LFI) ce jour-là.

Le mouvement populiste de gauche a, en effet, fait feu de tout bois lors de cette manifestation impulsée par François Ruffin, député LFI : des centaines de pancartes estampillées du « phi » insoumis ont été distribuées ; un bus à impériale, où se trouvaient les cadres LFI (sauf M. Ruffin), dominait les différents chars représentant Emmanuel Macron… Jean-Luc Mélenchon, lui, n’a pas su se contenter de l’unique intervention prévue, le député a repris la parole à l’arrivée du cortège à Bastille. Un sentiment de « récupération » affleure donc chez beaucoup de militants, souvent proches du journal Fakir fondé par François Ruffin. Deux d’entre eux ont ainsi signé un texte intitulé « Descendez du bus » qui n’épargne pas les « insoumis ».

... http://mobile.lemonde.fr/la-france-inso ... ebook.com/
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Re: Front politique ou Front Social ?

Messagede bipbip » 21 Mai 2018, 20:19

Mélenchon veut constituer en France un « front populaire »

Le dirigeant de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a appelé dimanche de ses voeux la constitution en France d’un « front populaire » rassemblant forces syndicales, politiques et associatives dans le même « refus de la société libérale ».

Historiquement, le Front populaire est une coalition de partis de gauche, qui a gouverné la France de mai 1936 à avril 1938 et dont les importantes réformes sociales demeurent une des référence de l’histoire politique française.

Des formations politiques de gauche, dont LFI et le Parti communiste, et des syndicats comme la CGT, la FSU, Solidaires et l’organisation étudiante Unef, ont appelé à manifester le 26 mai dans toute la France, afin de constituer une « marée populaire » contre la politique du chef de l’Etat, Emmanuel Macron.

Invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, Jean-Luc Mélenchon a admis que la date et le nom de cette mobilisation lui avaient été soufflés par la CGT. Il a estimé que si le nombre total de manifestants atteignait deux millions, « ça serait bien ».

Il ne s’agira pas seulement de défendre le statut des cheminots, remis en cause par le projet de réforme de la SNCF, ou plus largement celui des fonctionnaires, appelés par leurs syndicats à manifester le 22 mai, a-t-il souligné – une journée de mobilisation à laquelle il a aussi dit vouloir s’associer.

« Je milite pour une forme d’unité populaire qui décloisonne le syndicalisme, la politique et le monde associatif », a-t-il expliqué. « Nous avons besoin de faire une démonstration de la profondeur de l’enracinement du refus de la société libérale. »

Le 26, « nous voulons obtenir que M. Macron comprenne qu’il faut en finir avec la réforme de la SNCF, du service public et de l’hôpital », a-t-il poursuivi. « J’ajoute (…) qu’à travers ce type de démarche (…) nous essayons de construire une majorité d’idée, de programme entre des forces sociales et politiques. »

« Nous pouvons, sur la base d’expériences de cette nature, avoir pour objectif la construction d’un front populaire en France, qu’on appellera sans doute le Front populaire », a ajouté Jean-Luc Mélenchon.

... https://www.boursorama.com/actualite-ec ... cbe902d227

Il est clair que le bonhomme et la FI veulent s'emparer du mouvement social comme tremplin à électoralisme.
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