L'Ecluse : centre social autogéré, Reims

L'Ecluse : centre social autogéré, Reims

Messagede Pïérô » 11 Mar 2012, 00:33

Depuis plusieurs semaines, un centre social autogéré a pris place à Reims.

L'Ecluse : centre social autogéré

Depuis maintenant quelques semaines, un collectif a investi une maison à l'abandon et appartenant à la mairie, sur laquelle aucun projet ne doit aboutir avant plusieurs années.

Voulant permettre l'aboutissement de plusieurs projets artistiques et le développement de cultures alternatives, et devant l'absence d'un lieu collectif et accessible à tous, l'ouverture de cette maison nous a semblé une évidence afin de défendre par nos propres moyens les pratiques que nous promouvons.

Peu à peu, et selon les envies et les besoins de chacun, les projets se définissent et se mettent en place. L'installation d'un atelier de réparation de vélos participatif, le développement d'un jardin communautaire, mais aussi un atelier de sérigraphie, d'une salle de répétition, d'une pièce dédiée à l'informatique ou la mise en place d'un salon de thé bibliothèque sont déjà dans nos cartons depuis l'installation et n'attendent que le passage et l'implication de chacun pour aboutir et voir en développer d'autres.

Collectif de l’Écluse, centre social autogéré.
Le long du Canal, Quartier de la Cerisaie, Reims
N'hésitez pas à venir nous rencontrer sur place.


Reportage sur le lieu, menacé d'expulsion, ses activités, les projets en cours :
http://radioprimitive.fr/podcastgen1.2/ ... se2012.mp3

site : http://ecluse-reims.org/
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Re: L'Ecluse : centre social autogéré, Reims

Messagede bipbip » 13 Aoû 2012, 00:00

Appel à soutien

APPEL A SOUTIEN DE L'ECLUSE !

L'écluse est un centre social autogéré installé au 4 rue de la cerisaie à Reims depuis décembre 2011. La procédure d'expulsion enclenchée depuis la fin décembre afin de décharger de toute responsabilité la présidente de Reims Métropole, propriétaire de la maison, arrive bientôt à son terme. Cette maison a été et continue d'être un lieu d'habitation mais aussi un espace d'expérimentations sociales, politiques et culturelles s'opposant à notre ville mortuaire et dévoreuse, issue de notre monde spectaculaire et marchand. Mais Reims Métropole, administratrice de notre ville et de nos vies, s'oppose à notre volonté de réappropriation de nos moyens d’actions et d’expression que constitue l’occupation de cette maison.

Plusieurs rencontres ont eu lieu entre habitant-es de l'écluse et délégué-es de la mairie, se soldant par un échec : à notre volonté de faire vivre cette maison et de développer tous ensemble une alternative, la nécropole ne sait qu'opposer la froideur délétère des normes et l'éventuelle mise en danger que leur non-respect engendre. Du point de vue du propriétaire, seule la concession de l'espace jardin à l’exclusion de la maison est envisagée et les ateliers seulement et potentiellement relogés dans d'autres locaux.

Nous refusons cette proposition qui ampute le projet de l’écluse, divise les forces en présence en les sectorisant par « typologie d’activité », casse la globalité qui donne le sens à notre expérience.

Le seul sort envisageable pour la maison comme pour le quartier serait d'être murée en attendant de pouvoir être détruite pour laisser place à des projets plus rentables. Le concours des cerbères de la paix sociale pour expulser la maison est fortement envisagé voir assuré pour la semaine du 20 août. Pour les habitant-es, mais aussi pour toutes celles et ceux qui ont trouvé à l'écluse un endroit en accord avec leurs envies, toute forme d'action est pensée pour tenir ce lieu lors de rencontres en cercle chaque jeudi à partir de 20h.

D'ici là, la maison continue à vivre, tu peux passer pour la braderie permanente, le cyber café, la salle de sports, t'inscrire dans la chaîne téléphonique ou encore pour une simple visite.

Le collectif de l’écluse
4 rue de la Cerisaie - 51100 Reims
www.ecluse-reims.org
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Re: L'Ecluse : centre social autogéré, Reims

Messagede Pïérô » 21 Oct 2013, 06:03

l’Écluse menacé d’expulsion
La mairie stoppe les négociations: signature du bail imposé ou expulsion

Un peu d’histoire...
L’écluse est un centre social autogéré, une maison dans laquelle plusieurs dizaines de personnes vivent et/ou développent des projets personnels ou collectifs alliant travail, échange de savoirs-faire, information et convivialité. En bientôt deux ans d’existence, L’écluse a permis la mise en place de près de trois cents projets, de la soirée concert au développement d’un potager communautaire, en passant par l’édition d’un fanzine collectif. C’est la nature même du lieu, ouverte, non contrainte à la rentabilité et axée sur l’implication de chacun, qui a rendue possible la grande diversité de ces projets.

Ouvert en décembre 2011, L’écluse est un squat, c’est-à-dire un bâtiment occupé sans droit ni titre. Une telle occupation est certes illégale, mais légitime à nos yeux. Racheté en 2006 par Reims Métropole puis laissé à l’abandon, condamné à une démolition certaine, l’ancien Café de la Cerisaie a ainsi trouvé une vie nouvelle grâce à la seule motivation des individu-es qui s’y investissent.

Suite à une procédure d’expulsion initiée par Reims Métropole en plein hiver 2011-2012, des négociations ont été entamées pour envisager une pérennisation du projet. Sous la pression des officiels, une association a été créée en août 2012 pour poursuivre ce dialogue, aboutissant à un projet de bail de type emphytéotique validé par le conseil communautaire il y a déjà plusieurs mois.


Aujourd’hui :
Dans un courrier daté du 11 octobre 2013, la mairie nous somme de nous acquitter de 6.300 € de frais notariaux sous quinze jours, ce qui signifierait notre acceptation du bail. Seulement voilà, ce bail nous ne pouvons décemment pas accepter de le signer.

Nous avons en effet exprimé à la mairie notre souhait de revenir sur certains articles du bail, une demande restée pour l’instant vaine. Pourtant ces articles touchent à des points cruciaux de notre projet et remettent en cause son intégrité :

– l’obligation de remise aux normes du bâtiment en moins de trois ans, alors que les architectes et maîtres d’œuvre rencontrés la disent impossible en moins de huit ans compte tenu de nos moyens financiers et humains ;
– le paiement des impôts locaux, élevés pour une bâtisse abandonnée le long du canal, remettent en cause notre principe de non-rentabilité ;
– le droit de visite permanent du lieu par Reims Métropole et ses services, inacceptable puisqu’il s’agit d’un lieu de vie, nous expose beaucoup trop au jeu des politiques.

Ce bail, rédigé sans notre concertation, la mairie entend bien nous le faire accepter sans même prendre en compte les problèmes que nous soulevons. Et c’est sous la forme d’un ultimatum qu’elle décide de clore les négociations qui n’ont pour l’instant eu lieu que dans un seul sens.


Demain ?
L’avenir du lieu est aujourd’hui encore plus incertain qu’hier.
La trêve hivernale s’annonçant, les politiques se pressent pour en finir avec cette histoire avant qu’une expulsion ne soit synonyme d’une trop importante mauvaise publicité. L’échéance électorale de l’année prochaine en tête, la communauté d’agglomération et la mairie de Reims cherchent une fin d’histoire toute à leur honneur, pouvant arguer d’un an et demi de négociations, quand bien même restées unilatérales. Une telle politique s’inscrit dans le virage encore plus sécuritaire pris par le parti au pouvoir, qui se traduit par l’expulsion de plusieurs squats, comme par exemple à Lyon où plus de 80 personnes se retrouvent sans logement.

Si cela vous touche ou si vous êtes simplement curieux, n’hésitez pas à venir en discuter avec nous, nos portes vous sont ouvertes, pour l’instant...

Le 19 octobre par le Collectif de l’écluse.
http://www.ecluse-reims.org/index.php/1 ... -expulsion
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Re: L'Ecluse : centre social autogéré, Reims

Messagede bipbip » 20 Fév 2018, 01:34

L’écluse, bientôt expulsable.

À quelques mois d’une réouverture prochaine prévue pour ce printemps, le TGI de Reims s’est prononcé le 26 janvier dernier pour la résiliation du bail liant l’association l’écluse à son propriétaire Reims Métropole, décision à exécution provisoire c’est-à-dire immédiatement et avec des procédures d’appel limitées. Contactée par l’association pour discuter de cela, Catherine Vautrin n’a pas souhaité honorer cette invitation. Ambiance...

En cause, l’objet du bail emphytéotique signé par l’association en décembre 2013, s’obligeant gaiement à créer un lieu d’émulation sociale et culturelle dans une ancienne maison le long du canal, l’ancien café-dancing de la cerisaie. Plusieurs années ont passé pendant lesquelles différents projets d’aménagements ont été imaginés, discutés avec des professionnels et présentés au service accessibilité de Reims Métropole. Le projet final a été validé par cette commission le 4 janvier 2017. Mis en œuvre et réalisé pour sa plus grande partie grâce à des chantiers participatifs, ces travaux et aménagements doivent se finir au printemps prochain (une dalle de 14m3 de béton sèche encore à l’heure actuelle). L’écluse fermera ainsi la dure parenthèse de 4 années de fermeture administrative, pourra répondre à son obligation d’activité en redonnant vie à ce lieu historique, l’ancien café dancing de la cerisaie, dans la grande cour restaurée et conforme aux normes d’accessibilité et de sécurité.

En parallèle à ces démarches, Reims Métropole envoie début 2015 une mise en demeure à l’écluse, l’obligeant par ce courrier à transmettre dans les 30 jours une demande d’aménagement ERP. Préférant fournir notre dossier abouti et validé en amont par les services sécurité et accessibilité de la ville de Reims, l’écluse n’a pas répondu à cette missive. Sans chercher de conciliation ou d’explication, la métropole assigne en justice l’écluse le 10 avril 2015 afin de résilier le bail pour non respect des obligations de car les travaux n’ont pas été réalisés dans les temps imposés par cette lettre.

Le tribunal, s’attachant plus à la non-réponse à la mise en demeure qu’à l’imminence de la réouverture, et alors même que le bail ne fait aucunement mention d’un délai pour réaliser les travaux, prononce le 26 janvier la résiliation du bail de l’association, la condamne à payer 2.000 € à Reims Métropole et ordonnée l’exécution provisoire de cette décision.

Nous, collectif de l’écluse, pensons que ce procès et cette décision de justice à exécution immédiate sont injustes. Basés sur une faille administrative ils sont énoncés en dépit total de l’intérêt social et culturel que représente l’écluse pour l’ensemble de la métropole rémoise. Nous dénonçons l’incohérence de l’action publique, qui cherche la moindre faille administrative pour détruire un projet validé par ses propres instances. La métropole, ainsi que la ville de Reims si elle laisse cela se faire, écrasent des années de travail de plusieurs personnes, bénévoles, mues par la volonté de développer des activités sociales et culturelles dans les interstices de notre cité. Nous sommes écœuré.e.s car ce travail de plusieurs années est sur le point d’aboutir dans quelques mois !

Nous dénonçons ce procès et cette décision qui affirment l’existence d’un monde dans lequel les initiatives portées par une volonté d’indépendance morale et financière vis à vis des pouvoirs publics, cherchant dans la solidarité et le collectif des réponses à l’individualisation du monde, ne sont non seulement pas écoutées, mais écrasées d’un revers de formulaire.

Nous réclamons notre droit de faire appel de cette décision de justice ainsi que la nécessaire suspension du caractère exécutoire ordonnée par le TGI.

L’écluse, c’est quoi ?

Connue pour ses concerts à forts décibels en 2012 et 2013, moins pour ses ateliers savon, couture, ciné-club et discussions, l’écluse se veut être un centre social autogéré. C’est-à-dire un espace d’activités et de rencontres mis en œuvre par les participants eux-mêmes. Les activités que le collectif travaille à développer aujourd’hui sont : jardinage, réparation de vélo, radio, local de répétition de musique. Toutes ces activités colmatent des brèches sociales, répondent à un besoin ressenti par beaucoup de rémois.e.s et sont complémentaires aux offres de services et d’activités dans le bassin rémois.

L’écluse est un lieu alternatif, unique et hors norme, tentant d’exister dans une société de plus en plus normée.

Association l’écluse
4 rue la Cerisaie
51100 Reims
Collectif de l’écluse
ecluse@mailoo.org
http://www.ecluse-reims.org

P.S : Une pétition est également disponible ici https://www.change.org/p/catherine-vaut ... re_initial.

https://manif-est.info/Reims-L-ecluse-b ... e-410.html
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Re: L'Ecluse : centre social autogéré, Reims

Messagede bipbip » 16 Avr 2018, 09:38

Des nouvelles de la procédure d’expulsion de l’écluse

Reims resserre l’étau judiciaire sur le centre social autogéré l’écluse : expulsion en référé, annulation d’un concert de soutien ; avant une série de semaines placées sous le signe des positionnements de la justice, nous souhaitons faire le point pour informer les rémois.e.s de la sauce à laquelle la collectivité a prévu de nous manger. Attention, ça pique !

Il y a deux semaines nous avons reçu de la part de Maître Vasseur, huissier mandaté par Grand Reims, une assignation en référé au TGI pour le 18/04. C’est donc une 2e procédure judiciaire qui s’ouvre à notre encontre, alors que la première n’est pas close et donc que notre bail n’est pas complètement résilié (nous avons interjeté appel et demandé une suspension de l’exécution provisoire, ceci sera jugé le 25/04).

Dans cette nouvelle procédure, Catherine Vautrin [présidente du Grand Reims] demande :
1. une expulsion sans délai ;
2. l’exécution immédiate de cette expulsion, sans attendre la réponse de la cour d’appel quant à notre demande de suspension ;
3. une amende de 500 euros par jour occupé depuis que la décision du premier jugement nous a été notifiée (aujourd’hui, la note s’élève à plus de 30.000 €) ;
4. le paiement des frais induits par cette procédure : 3.000 €, qui s’ajoutent aux 2.000 € du premier procès ;
5. que tous les biens restés dans la maison au moment de l’expulsion deviennent propriété du Grand Reims.

Dans son réquisitoire, Grand Reims énonce également que notre présence les bloque dans la poursuite de leurs projets, ceci fondant l’amende de 500 € par jour au titre de dommages-intérêts. A travers cela c’est sans doute la réelle motivation des procédures à notre encontre qui se découvre. Cela génère plusieurs questions qu’il serait intéressant de leur poser :
• pourquoi faire un projet sur un espace qui en accueille déjà un, ce projet étant validé par ses propres instances ?
• pourquoi refuser toute discussion avec les personnes développant ce projet et privilégier les actions en justice aux voies amiables ? (Grand Reims qui disait bien vouloir échanger avec nous avait fini par répondre à l’un de nos mails, mais depuis 2 semaines aucune nouvelle)
• quel est l’intérêt pour Grand Reims de détruire le projet développé par l’écluse ?
• quel est ce projet qui mérite ce débordement judiciaire ?

Un bonheur n’arrivant jamais seul, nous avons appris le 11/04 que Stephan Hypach, directeur général de l’association des maisons de quartier de Reims, refuse d’accueillir la soirée de soutien que nous projetions d’organiser à l’espace Turenne - Val de Murigny le 27 avril 2018. Sans fournir aucune justification malgré nos demandes. Frilosité ? Pressions de la ville de Reims ? Ces récents événements confirment la volonté du Grand Reims d’en finir rapidement avec la question de l’écluse, avec une disproportion de moyens et un grand mépris caractérisé par l’absence de justification à ces agissements.

Nous réclamons que :
• la collectivité respecte le droit de toute personne à un second jugement et donc laisse le temps à la cour d’appel de faire son travail ;
• la collectivité s’exprime publiquement sur les raisons de ses agissements à notre encontre et sur son « projet » au 4 rue de la Cerisaie ;
• la collectivité propose des solutions concrètes de relogement de nos activités avant toute tentative d’expulsion.

Les prochaines échéances judiciaires sont publiques, nous invitons toute personne sensible à cette affaire à nous rejoindre devant les juridictions autour d’un café :
• mercredi 18 avril, à partir de 9h, palais de justice : procès en référé initié par Grand Reims.
• mercredi 25 avril à 11h, cour d’appel : procédure devant le premier président de la cour d’appel initiée par l’association l’écluse.

Ces événements nous le font oublier, mais l’écluse c’est aussi la fête ! Rdv le vendredi 27 avril, quelque part à Reims, pour des concerts, des falafels, du karaoké et du n’importe quoi !

Contact : ecluse@mailoo.org / ecluse-reims.org

Edit : Le concert de soutien du 27 avril est finalement maintenu à l’espace Turenne, le directeur général de l’association des maisons de quartier de Reims étant revenu sur sa décision.


https://manif-est.info/Reims-Des-nouvel ... e-534.html
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