Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015...)

Nucléaire, OGM, projets inutiles, ZADs ...

Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede digger » 28 Jan 2018, 14:26

Fin du chapitre "Lutte contre l'aéroport". Début de celui de l'avenir de la zad.
Cet avenir appartient à celles et ceux qui y vivent et qui vont le définir ensemble.Exercice difficile qui ne satisfera pas tout le monde puisque "l'idéal" n'existe pas ici, pas plus qu'ailleurs. Beaucoup va être écrit, pas toujours par des personnes directement concernées.
Pour ne pas aider à la diffusion d'infos susceptibles de diviser, j'arrête toute diffusion. Il y a sûrement aussi un besoin pour beaucoup de sortir de l'actualité, prendre du recul et se retrouver ensemble.
Alors, en ce qui me concerne, zad's all folks. :slt:
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Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede Pïérô » 29 Jan 2018, 04:20

Ah bon, y a plus rien qui s'passe ? Ne plus rien dire pour ne pas froisser ?
Il semble que cela s'embrouille un peu, mais ne pas vouloir envenimer ne veut pas dire ne plus rien dire. Et le propre d'un forum, même s'il y a un déséquilibre notable entre infos et échanges, c'est quand même bien de pouvoir échanger, et cela dans une mesure qui me semble ici ne pas être dans une démesure qui prendrait l'un pour taper sur l'autre. Prendre un peu de recul, se mettre en attente, n'est pas forcément définitif.
Et bien j'espère que tu auras encore des choses à dire et partager ... :wink:
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 31 Jan 2018, 02:20

« Les Voies de la ZAD #1 : Neuf Neuf »

Envie d'en savoir plus sur le quotidien d'un habitant de la ZAD ?
Nous avons été à leur rencontre pendant plusieurs jours,
voici le premier portrait de la série.




« Les Voies de la ZAD #2 : Mickael »
Entretien avec Mickael, paysan-boulanger au grand cœur »




Quel avenir pour les terres de la Zad de Notre-Dame-des-Landes ? On fait le point
Quel sera l’avenir des 1.650 hectares de Notre-Dame-des-Landes ? Le mouvement anti-aéroport souhaite négocier une gestion collective, le gouvernement a posé un ultimatum au 31 mars, quand ceux qui n’auront pas de « titre de propriété » devront être partis. Quel est le statut des terres ? Où en est le droit ? Reporterre fait le point.
... https://reporterre.net/Quel-avenir-pour ... t-le-point
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Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 01 Fév 2018, 23:49

10 février - Enracinons l’avenir - RDV sur la ZAD à 12h

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Pourquoi converger massivement sur la zad le 10 février ? MISE A JOUR : Le projet d’aéroport a donc été, enfin, abandonné, nous vous invitons à fêter la victoire avec nous sur ce territoire que notre lutte a protégé des appétits carnassiers des bétonneurs. La lutte continue, car il faudra défendra l’avenir de la zad contre celles et ceux qui voudront en faire un territoire normalisé.

Depuis des décennies, les 1.650 ha de la zad étaient menacés par un projet d’aéroport clima-ticide, destructeur de terres nourricières, de zones humides et de liens sociaux. En lieu et place de ce projet, des paysan.ne.s résistant.e.s ont continué de vivre sur leurs terres et de nouveaux.elles habitant.e.s sont arrivé.e.s dans les 10 dernières années. Il s’invente sur la zad des formes de vie, d’habitats et d’agriculture fondées sur le partage, la rencontre, le soin du vivant et des biens communs.

En ce 17 janvier 2018, le gouvernement a enfin décidé de renoncer à ce projet mortifère. Le 9 février, la Déclaration d’Utilité Publique du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes sera caduque. Nous serons alors heureux de célébrer dès le lendemain la préservation de ce bocage, avec toutes celles et ceux qui ont accompagné cette longue histoire de lutte victorieuse au cours des dernières décennies ainsi que celles et ceux qui ont envie de le découvrir.

Alors que le gouvernement a annoncé sa volonté de mener à bien des expulsions au printemps, nous poserons ensemble le 10 février les prochains jalons de l’avenir de la zad de Notre-Dame-des-Landes. Nous y affirmerons :

■ La nécessité pour les paysan-ne-s et habitant-e-s exproprié.e.s de pouvoir recouvrer pleinement leurs droits au plus vite.

■ Le refus de toute expulsion de celles et ceux qui sont venu.e.s habiter ces dernières années dans le bocage pour le défendre et qui souhaitent continuer à y vivre ainsi qu’à en prendre soin.

■ Une volonté de prise en charge à long terme des terres de la zad par le mouvement dans toute sa diversité - paysans, naturalistes, riverains, associations, anciens et nouveaux habitants.

■ Le besoin, pour le mettre en œuvre, d’une période de gel de la redistribution institutionnelle des terres.

■ Le désir partagé que ce territoire reste un espace d’expérimentation sociale, environnementale et agricole.

Cette journée sera aussi l’occasion de montrer notre solidarité vis-à-vis de diverses résistances contre des projets destructeurs et autres luttes sœurs.

Si le gouvernement décidait envers et contre tout de mener à bien des expulsions sur la zad, il nous faudrait alors être aussi fort nombreux.ses à réaffirmer notre volonté de l’empêcher.

Nous vous appelons donc à vous organiser dès aujourd’hui pour se retrouver nombreux.ses sur la zad le 10 février et enraciner son avenir.

Chacun.e est invité.e le 10 février à apporter pousses, arbustes ou arbrisseaux pour enrichir les haies du bocage et marquer l’enracinement de chaque lieu défendu.

Nous rappelons ci-dessous les bases communes que s’est donné le mouvement dans la perspective d’un avenir sans aéroport au-delà de l’abandon du projet.

Parce qu’il n’y aura pas d’aéroport, ce texte en 6 points a pour but de poser les bases communes nécessaires pour se projeter sur la ZAD une fois le projet d’aéroport définitivement enterré.

Il a été réfléchi au sein d’une assemblée régulière regroupant les différentes composantes du mouvement de lutte dont l’objectif est de penser l’avenir des terres une fois le projet abandonné et longuement débattu à plusieurs reprises, dans de multiples composantes et espaces d’organisation du mouvement.

Nous défendons ce territoire et y vivons ensemble de diverses manières dans un riche brassage. Nous comptons y vivre encore longtemps et il nous importe de prendre soin de ce bocage, de ses habitant-e-s, de sa diversité, de sa flore, de sa faune et de tout ce qui s’y partage. Une fois le projet d’aéroport abandonné, nous voulons :

1 Que les habitant-e-s, propriétaires ou locataires faisant l’objet d’une procédure d’expropriation ou d’expulsion puissent rester sur la zone et retrouver leurs droits.

2 Que les agriculteurs-ices impacté-e-s, en lutte, ayant refusé de plier face à AGO-VINCI, puissent continuer de cultiver librement les terres dont il-elles ont l’usage, recouvrer leurs droits et poursuivre leurs activités dans de bonnes conditions. 3 Que les nouveaux habitant-e-s venu-e-s occuper la ZAD pour prendre part à la lutte puissent rester sur la zone. Que ce qui s’est construit depuis 2007 dans le mouvement d’occupation en terme d’expérimentations agricoles hors cadres, d’habitat auto-construit ou d’habitat léger (cabanes, caravanes, yourtes, etc), de formes de vies et de luttes, puisse se maintenir et se poursuivre.

4 Que les terres redistribuées chaque année par la chambre d’agriculture pour le compte d’AGO-VINCI sous la forme de baux précaires soient prises en charge par une entité issue du mouvement de lutte qui rassemblera toutes ses composantes. Que ce soit donc le mouvement anti-aéroport et non les institutions habituelles qui détermine l’usage de ces terres.

5 Que ces terres aillent à de nouvelles installations agricoles et non agricoles, officielles ou hors cadre, et non à l’agrandissement.

6 Que ces bases deviennent une réalité par notre détermination collective. Et nous porterons ensemble une attention à résoudre les éventuels conflits liés à leurs mises en œuvre.

Nous semons et construisons déjà un avenir sans aéroport dans la diversité et la cohésion.

C’est à nous tout-e-s, dès aujourd’hui, de le faire fleurir et de le défendre.

DÉROULÉ de la journée et soirée

10h30 Accueil des bus à Notre-Dame-des-Landes, café, tartines, chants, plantations d’arbres, balades.

12h00 Arrivées sur la zad, pique-nique dans le sac (stationnements fléchés à partir des bourgs environnants) et ralliement d’un des deux points de départ des déambulations. (1. Gourbi - 2. Saint-Jean-du-Tertre)

13h00 Déambulations en musique vers Bellevue

15h00 Grand moment de convergence au niveau du hangar de l’avenir et du champ des bâtons

17h00 Fête - Fest-Noz / Concerts / Rave / Spectacles / Cantines Populaires (programme détaillé du fest-noz plus bas dans cet article, les autres à venir sur les sites)

INFOS PRATIQUES

PLANTER SUR LA ZAD

À chaque point d’arrivée sur zone, les apports de végétaux seront collectés pour être protégés, mis en nourrice et-ou directement plantés selon les conditions météo. Pensez aux bottes

ACCÉDER EN VOITURE Le bocage est fragile notamment en cette saison : merci de respecter les zones qui seront proposées et ne pas se garer dans les champs ni sur les chemins.

Le stationnement des véhicules sera fléché à partir des bourgs environnants : il sera linéaire le long des voies qui seront mises en sens unique. Pour limiter le nombre de voitures, penser au covoiturage et à la fin de parcours en vélo
Repérage conseillé de la localisation précise de votre véhicule pour le retour du soir

Pour limiter le nombre de voitures, penser au covoiturage et à la fin de parcours en vélo
Repérage conseillé de la localisation précise de votre véhicule pour le retour du soir
parking pour les personnes à mobilité réduite à proximité de Bellevue ( si tout se passe comme prévu : parking au Limimbout avec possibilité de navette jusqu’à Bellevue, lieu d’arrivée des déambulations et lieu de l’après-midi et des concerts.

Le plan de circulation sur la Zad pour le 10 février :
https://zad.nadir.org/IMG/pdf/plan_circ ... -02-18.pdf

ACCEDER EN CAR

Les cars sont attendus au bourg de Notre-Dame-des- Landes. Accueil des participants et animations sont prévus en matinée.

Déplacement en BUS. voir ICI

COVOITURER / ACCUEILLIR ou SE LOGER

Un site permet de répertorier annonces de demandes et propositions d’hébergement, de covoiturage : http://www.annonces-ndl.org
Un camping (hivernal ...) sera également prévu sur place.
Pour toute question complémentaire concernant l’hébergement :
hebergementnddlzad@riseup.net

PARTICIPER

Des bénévoles sont bienvenus, nombreux s’inscrire sur / 10fev18ndlzad@riseup.net

GRANDES DEAMBULATIONS CARNAVALESQUES

Cette célébration se déroulera trois jours avant le mardi gras, en pleine période de carnaval. S’il est une fête qui permet de narrer la geste des humbles chahutant les puissants, c’est bien celle-ci. Nous souhaitons donc qu’elle vienne inspirer le ton, le rythme et l’esthétique de la journée. [...] Lire la suite ici

PROGRAMME DU FEST-NOZ (sur le Champ des bâtons)

Image

POUR PLUS D’INFOS

http://www.acipa-ndl.fr - zad.nadir.org Pour tous renseignements sur le 10 février : 10fev18ndlzad@riseup.net

Le rassemblement du 10 février est initié par le mouvement contre l’aéroport et pour l’avenir de la zad (Naturalistes en lutte, Copain, habitant.e.s de la zad, Acipa, Coordination des opposants)


https://zad.nadir.org/spip.php?article4992
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Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 03 Fév 2018, 23:29

Appel à arbres et plantations pour le 10 fev - Enracinons l’avenir de la zad !

"Le 8 octobre 2016, vous aviez pu vous initier au « planter de bâton », le 10 février 2018, venez parfaire « votre planter de Marron » ! Un des symboles forts de cette journée sera la plantation d’arbres pour que le bocage vive longtemps, pour que nos projets croissent et fleurissent durablement.

Quelques conseils pour que ce projet se passe au mieux :
- Les principaux lieux de plantations seront des haies bocagères et des vergers. Les arbres recherchés sont avant tout des arbres d’espèces sauvages des campagnes, et des fruitiers.
- Qu’importe l’essence (éviter d’amener les lauriers palme, buddlejas, cerisiers à grappe, mimosa dangereux pour la nature...) pourvu que vous ayez l’ivresse de voir grandir d’ici quelques années votre arbre sur la ZAD !
- En raison de la saison (non propice à la plantation), votre plant sera couvé en pépinière au niveau de bellevue puis planté dans l’année pour développer des haies forestières ou fruitières.
- Nous vous demandons si possible de les étiqueter (espèce, variété, et plus si vous le voulez). Pensez à des étiquettes et des encres qui résistent à la pluie ! - A votre arrivée sur site, déposez votre arbre dans les bétaillères. Attention vous risquez quand même de marcher un peu avec les arbres : il faut qu’ils soient faciles à porter. -Pour ceux qui partiront du Gourbi, le Landes’art s’invite également à la fête du végétal ! Sur le chemin de Suez, dans la continuité de la Riottière, nous vous invitons à participer avec l’artiste, Marie-Hélène Richard, à la finalisation d’une œuvre land’art. Cette œuvre sera pérenne. Vous pourrez venir la voir évoluer dans le temps. Sur ce même circuit , vous pourrez participer à la plantation d’un verger (les arbres seront sur place, à coté de la wardine).
- Ne vous embarrassez pas d’outils, vous devrez déjà vous occuper de votre plant

Si vous ne pouvez amener d’arbre, amenez des graines d’arbres ! (en sachet et étiqueté si possible)

Enracinons l’avenir de la zad dans le bocage !"

https://zad.nadir.org/spip.php?article5100
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Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede digger » 04 Fév 2018, 09:13

Ah bon, y a plus rien qui s'passe ?

Je n'ai pas dit qu'il ne se passait plus rien.Il se passe toujours des tas de choses et il va s'en passer de plus en plus. L'abandon du projet d'aéroport est une étape et non une fin, même si c'est une victoire fondamentale, au sens premier du terme, de fondation. Cela dépasse largement le cadre de Notre Dame des Landes et même celui des"grands projets" à Bure, Roybon ou ailleurs.
Ne plus rien dire pour ne pas froisser ?

Là encore, il ne s'agit pas de cela, mais de sortir des fausses polémiques.
Il semble que cela s'embrouille un peu.

Il n'y a pas d'embrouilles mais des visions politiques et sociales différentes qui ont toujours existé et qui sont un fondement des pratiques que certain-es ici, dont moi, défendons. Ça a été un moteur de la lutte contre l'aéroport. C'est au cœur, et doit le rester, de ce qui va se construire. Mais ce n'est que le reflet exact de la société dans son ensemble. Les "embrouilles" ne sont que les chocs de différentes subjectivités. Dans une orga "traditionnelle", elles sont amorties par une idéologie et/ou un programme, ce qui n'existe pas dans cette forme de mouvement qui cherche des voies autres. Je ne vois pas l'intérêt de discuter des heures sur ce choix d'abandon des idéologies sur un forum communiste libertaire. Il y a de nombreux écrits sur le sujet pour qui s'intéresse à la question. Quant aux infos sur l'avenir de la zad,,chacun-e peut aller aux sources les trouver. Et chacun-e y verra ce qu'ille veut y voir.

Appel à toutes les forces rebelles spatiales - Méta assemblée générale de l’Ambazada
https://zad.nadir.org/spip.php?article5037
"Notre-Dame-des-Landes, et après ?" - Depuis la forêt occupée de Roybon
https://zad.nadir.org/spip.php?article5114

Et pour les oreilles, le petit dernier du ZSR "Pourquoi je reste", https://soundcloud.com/zadsocialrap/pourquoi-je-reste

Pour celles et ceux qui vont faire le voyage dans le bocage le 10 février, couvrez-vous il fera froid (mais la pluie c'est évidemment une fake news, qui vient probablement du sud :shock: , juste un peu boueux)
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Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede clateuf » 09 Fév 2018, 19:31

"Cette video a été 100-suré par you tube plusieurs fois de suite. Apres de multiples tentatives, j'arrive enfin a diffuser ces témoignages sur notre mode de vie et nos convictions.. Merci de la partager MASSIVEMENT, de la commenter pour qu'elle puisse mieux être répertoriée sur youtube, c'est une bouteille d'espoir que nous jetons sur la mer(de) des réseaux sociaux.. Aujourd'hui notre mode de vie est en Danger.. On a besoin d'aides, n'hésitez pas a nous soutenir que se soit simplement en partageant la video, ou en nous apportant du materiel sur la D281 (palettes et planches, clou/vis, outils, matelas couvertures, nourriture comme des pates du riz, du café !!) Et si vous êtes vraiment chaud a aidez tous les jours vous pouvez aussi venir vivre ici !"

https://www.youtube.com/watch?v=k_x6_us ... e=youtu.be
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Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede clateuf » 09 Fév 2018, 19:37

Dossier Fédération Anarchiste spécail Notre-Dame-Des-Landes, symbole de résistance !

Quelques jours avant la grande mobilisation « Enracinons l'avenir » du 10 février sur la ZAD, nous avons voulu, au travers de ce dossier, revenir sur les années de luttes à Notre-Dame-Des-Landes, des joies, des peines, des doutes, des victoires …, de 1964 à 2018.
Il se compose de 3 parties, la première étant une chronologie non exhaustive des décisions et actes étatiques/policiers/des tribunaux/des bétonneurs, et des résistances aux travers de divers événements. La deuxième se compose de témoignages glanés ici et là sur des sites mais aussi de témoignages de camarades s'y étant rendus, pour lutter et/ou habiter sur place. Et enfin la troisième partie regroupe différents communiqués fédéraux ou de groupes de notre organisation.

Avant propos
Le 17 janvier 2018, le gouvernement décide l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes
après plus de 40 ans de lutte. Malgré les pressions étatiques, les harcèlements policiers, les arrestations, les condamnations, les menaces et intimidations des milices de Vinci, les menaces de mort de chasseurs alcooliques, les expropriations, les destructions de fermes/bâtiments/cabanes..., des paysan-ne-s, nouveaux/elles, ancien-ne-s habitant-e-s, naturalistes, activistes anticapitalistes, écologistes radicaux/cales, associations, groupes politiques radicaux, groupes autonomes, comités de soutien, simples individu-e-s, … se sont mobilisé-e-s au travers de manifestations, rassemblements, actions pacifistes et directes, mise en place d'alternatives, occupations de terres en semant et récoltant ,... et ont fini par remporter cette grande victoire. Mais il ne faut pas pour autant abandonner la lutte car un autre combat a commencé depuis l'annonce du premier ministre et surtout de son ultimatum (jusqu'au 30 mars pour évacuer la zone). La ZAD doit continuer à vivre !

Pour le télécharger en version PDF format A4, 104 pages :
http://www.mediafire.com/file/cw50xfkah1xtcq5/Dossier+FA+-+sp%C3%A9cial+NDDL+version+A4.pdf

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Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 10 Fév 2018, 19:34

Notre-Dame-des-Landes : Au moins 30 000 fêtards dans la Zad, selon les organisateurs
Dans la Zad, à Notre-Dame-des-Landes, des milliers de fêtards sont rassemblés, ce samedi 10 février, pour fêter l'abandon du projet d'aéroport. Un cortège sous surveillance.
Direct https://www.ouest-france.fr/environneme ... et-5557218

Notre-Dame-des-Landes : scènes de liesse dans la ZAD pour fêter l'abandon du projet
Des manifestants ont fêté leur victoire dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes samedi, après l'abandon du projet d'aéroport le 17 janvier par le gouvernement. Un deuxième combat, la gestion collective des terres, attend encore les opposants.
... http://www.france24.com/fr/20180210-not ... ifestation
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Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 13 Fév 2018, 11:09

Premier bilan et prise de parole commune au nom du mouvement contre l’aéroport

Samedi 10 au moins 30 000 personnes sont déjà arrivées sur la zad pour la mobilisation du 10 février et pour « enraciner l’avenir ». Deux cortèges sont parti du Gourbi et Saint-Jean-Du-Tertre avec 8 fanfares et 10 chorales venues de tous le pays, un triton, un crocodile et un dragon géants, ainsi que diverses représentations de projets contestés. Tout le monde s’est rassemblé dans un des champs de la ferme de Bellevue où une effigie du défunt projet d’aéroport a été brûlée en musique dans l’esprit du carnaval et dans la joie de la victoire de notre lutte. Des groupes continuent à affluer, alors que la fête va se poursuivre dans la soirée. Nous sommes d’ores et déjà entièrement satisfait de cette mobilisation et de cette démonstration de soutien au projet porté par les différentes composantes de la lutte pour le futur de ce territoire unique. Dans un premier temps, cette mobilisation démontre aussi un refus de toute tentative d’expulsion des habitant.e.s actuel.le.s de la zad au printemps.

Texte de la prise de parole commune du mouvement de 16h00 énoncée à plusieurs voix sur un chariot de foin à côté du hangar de l’avenir.

Notre Dame des Landes 10 février 2018 : Enracinons l’avenir !

Prise de parole commune au nom du mouvement contre l’aéroport (Acipa, Adeca, Copain44, Naturalistes en lutte, des habitant-e-s de la zad, Coordination des orgas opposantes)

Bonsoir à tous/toutes ! Et tout d’abord un immense merci pour votre présence ! Lorsque nous avons choisi ce slogan pour notre rassemblement « Nddl enracinons l’avenir » nous étions encore dans cette interminable période où nous attendions et espérions l’annonce de l’abandon, sans encore oser y croire. Nous avons fait ce choix moins parce qu’il nous semblait pertinent pour tous les cas de figure possibles que parce que depuis de longues années déjà nous nous projetons vers l’avenir.

Aujourd’hui, la victoire est totale pour ce qui était la première phase de notre lutte : l’abandon de l’aéroport confirmée par l’expiration de la Déclaration d’Utilité Publique (DUP). Nous la fêtons ensemble aujourd’hui, dans un soulagement immense, dans les cris, les pleurs, les étreintes avec vous tous/toutes qui nous avez soutenu-e-s.

Cette première phase a été une lutte populaire et fraternelle, qui au fil des années a su faire agir côte à côte ce que nous avons appelé ses « composantes » formelles ou moins formelles. Ce sont des paysan-ne-s, des propriétaires, des citoyen-ne-s de la région, des associations et organisations syndicales (paysannes et ouvrières), environnementales, citoyennes, politiques, d’élus... sans oublier des collectifs à base professionnelle (juristes, pilotes, chefs d’entreprise... ), les bien nommé-e-s « naturalistes en lutte », les occupant-e-s venus défendre la zone à partir de 2007, les paysan-ne-s de COPAIN, les 200 collectifs Nddl créés partout en France. Cette liste est non chronologique et non exhaustive, tant toutes les énergies se sont interpénétrées avec des formes d’actions très différentes pour parvenir à la première victoire : l’abandon du projet d’aéroport. La DUP, cet outil de destruction préméditée, ce véritable vol de terres au profit d’intérêts privés sous couvert d’Utilité Publique, a expiré hier. Les mensonges de l’État et la faillite de ses procédures de décision ont éclaté aux yeux de tous

Aujourd’hui, le mouvement a dégagé collectivement la D281 pour rendre à ses usager.es/voisin.es la possibilité d’une utilisation partagée. Il faut répondre à leurs besoins de circulation et prendre en compte les problèmes de sécurité des riverains (ralentisseurs, limitations de vitesse, corridors pour amphibiens et autres hôtes du bocage..), tout ceci en discussion entre les services de l’État et les Naturalistes en Lutte notamment. Les divers chantiers nécessaires à la remise en état de la route sont en cours, . Ils vont durer encore plusieurs semaines

Cette victoire, nous la fêtons dans une ambiance particulière, car nous sommes trois jours avant le mardi gras, en pleine période de carnaval. C’est la fête des humbles chahutant les puissants, la fête des passages, où une saison vient de se finir sans que l’on ait encore basculé dans la suivante. La fin de cette lutte d’un demi-siècle contre l’aéroport laisse place à de nouveaux enjeux et combats, ici et ailleurs. Le carnaval ne célèbre pas un changement d’ère, il l’accompagne, voire le suscite. Nous sommes ici pour enraciner l’avenir : car enracinés, nous le sommes depuis longtemps déjà, enracinés par nos pères et mèresdans ces landes qu’ils ont travaillées, choyées... Ils et elles sont présent-e-s ici avec nous, comme le sont tant de camarades qui ont puisé sans compter dans leurs forces pour notre lutte. Nous avons une pensée très forte pour tous ceux et celles qui nous ont quitté-e-s avant de voir notre victoire

Enraciné-e-s, nous le serons plus encore par tous ces arbres dont nous allons prendre soin et que nous planterons dès que le temps le permettra.

Ces plantes sont venues de partout, certaines apportées par des collectifs venu s d’autres luttes. Nous avons très délibérément placé notre fête de la victoire sous le signe de la solidarité avec ces collectifs . Cette solidarité s’est construite depuis longtemps déjà, lorsque nous nous sommes rendu-e-s compte très concrètement à travers nos rencontres que nous racontions touset toutes la même histoire : destruction de terres nourricières et de bio-diversité, gaspillage d’argent public, mépris des populations, cadeaux à Vinci ou à d’autres multinationales, sans compter la folie des projets liés au nucléaire...

Dans notre fête de ce jour, nous avons tenu à laisser une large parole à ces luttes sœurs, qui portent leursmessages depuis ce matin dans les déambulations, qui ont brûlé avec nous les projets dont elles exigent la disparition. Elles nous ont soutenu-e-s, nous ont inspiré-e-s autant que nous-mêmes avons pu le faire.

Nous les invitons à saisir avant leur départ, si elles le souhaitent, les bâtons plantés le 8 octobre 2016, gages de notre serment de défendre le bocage de Nddl. Ils deviendront ainsi les gages de notre solidarité vis-à-vis d’eux. Ils deviendront les canaux de ce grand réseau de luttes par où circulera notre commune énergie... Saluons la présence de camarades en lutte contre différents projets : projet d’enfouissement nucléaire à Bure, LGV Lyon-Turin, projet de centrale à gaz de Landivisiau, projet de parc d’attraction de Guipry- Messac, projet de Central Parc de Roybons, la ferme des mille vaches Pour toutes ces luttes sœurs, nous sommes là, nous serons là !

Enfin voici les principaux éléments sur le projet d’avenir commun que nous envisageons pour la zad. Une délégation commune du mouvement est prête à le porter auprès des différentes structures institutionnelles qui se penchent déjà sur la propriété des terres, sur leur usage et celui des communs de la zad...

Dans l’objectif de la réalisation de nos six points, nous avons envisagé deux étapes principales : La première étape qui s’ouvre aujourd’hui concerne en priorité l’usage des terres et des communs. Elle a quelques objectifs majeurs.

– Nous voulons faire entendre le plus rapidement possible notre refus d’expulsions qui n’ont plus aucune raison d’être une fois acté l’abandon du projet. La date annoncée du 31 mars est très proche. Et ce message doit être entendu immédiatement. c’est l’une des raisons de cette mobilisation.

– Nous voulons que les habitant-e-s qui le souhaitent puissent se projeter dans un avenir commun sur la zad,. Cet avenir sera construit de manière collective et solidaire. Nous veillerons à la sauvegarde des éléments naturels fragiles.

– Pour obtenir cela, dans l’immédiat nous exigeons le gel de la redistribution institutionnelle des terres. afin qu’elles n’aillent pas à l’agrandissement d’exploitations déjà existantes.

– La création d’une entité juridique provisoire, reconnue et représentative de l’ensemble du mouvement, est en cours. Elle doit permettre de réaliser les actes officiels concernant la zone : des mandats de gestion des terres ou des communs, des signatures de convention précaires d’exploitation... Il s’agit de permettre par le biais de cette association la meilleure protection possible pour tous les types de projets, agricoles ou non agricoles, conventionnels ou hors cadre... Cela peut se faire en particulier par la reconnaissance d’un droit d’expérimentation sur la zone. Il s’agit d’élargir les possibles.

– Cette première étape devra également porter une exigence d’amnistie pour les faits et procédures engagées dans le cadre de la lutte contre le projet d’aéroport.

Tous ces points exigeront un important travail collectif, le maintien du rapport de force que nous avons su créer, et votre soutien à tous et toutes.

La deuxième étape doit nous permettre la mise en place d’une entité pérenne issue du mouvement qui prenne en charge les terres de la zad. Il nous faut du temps pour bâtir cette structure : rappelons que la solution pour les terres du Larzac par la création de la Société Civile des Terres du Larzac a mis trois ans à s’élaborer.

La situation est inédite.Il va être très long de démêler les questions de propriété sur la zone, et nous ne disposons d’aucune jurisprudence. De nombreuses réflexions, des rencontres avec d’autres lieux, et d’autres structures (personnes utilisant les fonds de dotation...) ont déjà eu lieu et vont se poursuivre. Nous devons exiger du temps.

Nous nous projetons ensemble dans l’avenir, confiant-e-s face à nos incertitudes, aux difficultés qui ne manqueront pas de survenir mais que nous saurons dépasser.

Nous sommes au premier jour des saisons futures !


https://zad.nadir.org/spip.php?article5147

VIDÉO - À Notre-Dame-des-Landes, la fête de la victoire

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Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 15 Fév 2018, 17:41

Communiqué de presse commun post 10 février au nom du mouvement contre l’aéroport

Communiqué de presse commun post 10 février au nom du mouvement contre l’aéroport (Acipa, Adeca, Copain44, Naturalistes en lutte, des habitant-e-s de la zad, Coordination des organisations opposantes au projet)

La fête a été belle ! D’immenses mercis ! La fête a été belle !

Elle a rassemblé à Notre-Dame-des-Landes des dizaines de milliers de personnes (30 à 40 000) venues de toute la France et bien au-delà, pour marquer ensemble la fin de la Déclaration d’Utilité Publique et soutenir l’avenir de la zad, dans des conditions météo... humides. Nous remercions chacun-e , soutien de toutes les initiatives ou arrivé-e pour une première découverte sur le terrain. Merci encore aux très nombreuses personnes bénévoles, d’ici et d’ailleurs, qui ont permis le succès de cette fête. Merci aux comités de soutien, toujours fidèles à nos mobilisations, merci pour l’organisation des cars. La lutte a été riche et depuis longtemps les projets de vie sur la zad intéressent, d’abord par les échanges qu’ils suscitent.

Après la victoire sur la première phase de la lutte (abandon de l’aéroport, expiration de la DUP), le temps est venu de la seconde phase : poursuivre et développer les activités déjà engagées, en créer de nouvelles. Ces diverses expérimentations et constructions, nous voulons les enraciner dès aujourd’hui sans pression administrative ni policière. Toutes les personnes participantes à la fête sont venues réaffirmer le refus de toutes expulsions, l’exigence du gel de la redistribution institutionnelle des terres et le besoin de temps pour construire l’avenir ; elles seront vigilantes jusqu’au 31 mars et après.

Un grand merci aussi pour les arbres et pousses amené-e-s en soutien pour symboliser l’enracinement dans le bocage : nous les planterons dès que la nature le permettra.

D’immenses mercis enfin aux diverses luttes qui sont venues partager notre joie : nous ne les oublions pas. Elles nous ont dit puiser auprès de nous de l’espoir. Nous mènerons ensemble les combats pour bâtir une société qui ne soit pas inféodée au profit, mais basée sur la solidarité !

La zad vivra ! 12 février 2018


https://zad.nadir.org/spip.php?article5156


Notre-Dame-des-Landes : une victoire qui en appelle d’autres

Après la joie de la victoire, et la formidable manifestation qui l’a célébrée, la lutte entre dans une nouvelle phase, avec de nouveaux enjeux. AL continuera d’en être.

La déclaration d’utilité publique (DUP) de l’aéroport est caduque depuis le 9 février, enterrant définitivement ce projet d’un autre âge.

La manifestation du lendemain, 10 février, a célébré cette victoire avec une affluence record : plus de 30.000 participantes et participants. Des personnes de tous âges, de partout en France et bien au-delà ont fait le déplacement pour affirmer une solidarité sans faille avec le mouvement. Une multitude de collectifs, de syndicats et d’organisations politiques ont aussi fait le déplacement, le tout dans une ambiance joyeuse et fraternelle.

Nous nous étions donné rendez-vous près de la ferme de Bellevue. Cette déambulation a donné une image bien plus positive que les clichés des médias et du gouvernement sur une prétendue « zone de non-droit ».

Alternative libertaire a participé à cette belle journée de mobilisation. Nous serons présent-es dans toutes les nouvelles phases de la lutte en nous attachant particulièrement à l’unité de toutes les composantes du mouvement. Pour nous, le combat ne s’arrête pas ; nous nous opposerons à toute tentative d’évacuation de la ZAD après le 30 mars.

Nouvelle étape, nouveaux enjeux

En effet nous entrons dans une nouvelle phase du conflit. Des expériences d’agriculture et de vie ont vu le jour durant l’occupation de la zone. Elles sont porteuses de projet alternatifs et de réflexions anticapitalistes. Mais l’État, Vinci, et la chambre d’agriculture ne l’entendent pas de cette oreille, et souhaitent reprendre la main et tuer l’expérience dans l’œuf. La bataille pour les terres sera au cœur de la lutte dans les mois et les années à venir.

Cette victoire à Notre-Dame-des-Landes en appelle d’autre. Nous pensons à Bure (Meuse), Roybon (Isère), No TAV (Savoie), mais aussi à une multitude de projets, grands ou plus modestes, imposés aux populations en dépit de leur nocivité sociale ou environnementale. Cette lutte de Notre-Dame-des-Landes est un exemple de diversité de tactiques et de prise en compte des aspirations de chacune et chacun. Notre unité et notre solidarité doivent nous mener vers de nouvelles victoires.

Alternative libertaire, Nantes, le 10 février 2018


https://www.alternativelibertaire.org/? ... e-d-autres
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Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 17 Fév 2018, 17:46

sur la Zad, l’essentiel n’est pas la forme, mais le sens politique commun.

Terra y zabitad

Cabanes, fermes réoccupées, caravanes, yourtes : sur la Zad, l’essentiel n’est pas la forme, mais le sens politique commun.

« Habiter ici, ce n’est pas juste y manger, y dormir et y avoir ses chiottes, c’est être en relation forte avec cet endroit-là », disait déjà en 2013 une occupante fabriqueuse de cabanes [1]. Cueillir des champignons autant que s’ancrer dans la lutte d’ici et ailleurs – No Tav, Bure, Chiapas, Rojava, soutien aux migrants. Rien de la défense étriquée d’un bout de bocage.

« La Zad est un lieu d’apprentissage et de perfectionnement des pratiques de mobilisation sociale, d’activisme, de chantiers collectifs de construction ou de jardinage... Une sorte d’université de la vie en accéléré », note Léo qui y passe de longs moments et finalise un bouquin sur le fait d’y « habiter en lutte ». Au menu de l’ouvrage : cultures communes et modes d’organisation, sans se fixer au charme pittoresque d’un art brut cabanesque, d’une poésie de fenêtres en biais, d’anarchitecture de guingois. Comme l’habitat en grappe de Drop City, première commune hippie rurale établie en 1965 dans le Colorado, les lieux de vie collective de la Zad se concentrent autour d’un poêle à bois, d’une cuisine, de bouquins, de coussins, parfois d’un accès au Net dans les fermes en pierres, d’un dortoir. Autour, à deux pas, les espaces intimes : caravanes, yourtes, camping-cars, en bord de prairie, à fleur de haie. Sans se limiter à leur collectif, les habitant.e.s rejoignent volontiers d’autres groupes pour biner un potager, participer à la boulange, ranger la bibliothèque. « C’est éclaté et relié en même temps, explique Léo. Mais avec une notion politique permanente de l’entraide et le sentiment de s’opposer ensemble au système dominant. Le fait que l’État veuille encore nous expulser après l’abandon de l’aéroport montre que nos manières de vivre et d’habiter lui posent problème. »

Cette lutte tenace ne s’est pas résignée à l’éphémère forcé des squats urbains, qui souvent ne durent qu’un temps. La Zad a toujours cultivé une audace politique à penser des installations pour s’enraciner, sans s’arrêter aux menaces d’évacuation. Après avoir coulé la dalle de béton de la brasserie des Fosses Noires, face aux perches supportant les plants de houblon, une inscription clin d’œil a été gravée : « On a la dalle ! » Les charpentiers qui ont monté l’impressionnant Hangar de l’avenir, futur atelier de menuiserie, n’ont pas non plus misé sur un provisoire assemblage hétéroclite. C’est de la belle ouvrage, du dur, durable, scié sur place. « Avec la volonté de se réapproprier les outils du bois, la scierie, la gestion forestière. C’est une façon d’habiter et un moyen d’autonomie vis-à-vis des ressources disponibles et de sa propre production. Utiliser des matériaux de récup’ a un sens politique, ce n’est pas une fin en soi », ajoute Léo.

À l’est, dans la « zone non motorisée » où la nature s’ensauvage, on ne touche pas aux arbres, construisant de bric et de broc, bois mort, palettes, vieux pneus, torchis d’argile ocre du cru et de paille jaune des abords. La récup’ de matériaux n’est pas coordonnée, mais on s’échange les bons plans. Chacun fait avec ce qui se trouve, argile extraite à la pelle, tôle ondulée, palettes ramassées en zones industrielles, voire, ironie du sort, à l’usine Airbus jouxtant l’actuel aéroport. « Ces palettes spéciales, grand format, sont très utiles pour monter des murs de maison en ossature bois. Démantelées, elles procurent de belles planches de bardage, des planchers. » Et quand un paysan solidaire cède un vieux hangar, il est démonté sur place, en échange de 50 piquets de châtaignier. Mi récup’, mi troc...

Si certains lieux-dits gardent leur nom d’origine, les nouvelles implantations se sont inventées des toponymes blagueurs. Le champ des Rouges et Noires sépare Les Fosses Noires de leur voisins, Les Vraies Rouges. Le Gourbi s’est construit sur une maison détruite en 2012 : l’ancien proprio s’appelait Gourbit... Bâtie au départ de trois murs noirs de décor de théâtre, La Boîte Noire a été récupérée par d’autres, puis customisée. Lama Fâché fait pendant à feu Bison Futé, mirador « info-trafflic » guettant les incursions policières (et brûlé depuis). Et Pui Plu est une cabane qu’on voit dans les bois, « puis plus ».

L’abandon du projet ouvre une nouvelle séquence : comment résister à la normalisation, à l’exigence administrative de permis de construire, d’impôts fonciers... Une phase à construire, autrement.


Notes

[1] Citée dans Contrées, livre de Mauvaise Troupe aux éditions de l’Éclat.


http://cqfd-journal.org/Terra-y-zabitad
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Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 20 Fév 2018, 01:21

Projet de livre sur les comités locaux

Projet de Livre : écrire l’histoire des comités locaux.

Tant que les lapins n’auront pas d’historien, l’histoire sera racontée par des chasseurs. Howard Zinn

A l’intention des comité locaux contre le projet d’aéroport de nddl : écrivons notre histoire. Appel à témoignages, récits, photos, etc...

Aujourd’hui le projet d’aéroport vient d’être abandonné. C’est une victoire dont nous pouvons être toutes et tous fier·e·s. Une nouvelle page est en train de s’écrire, celle de l’après projet, celle de la ZAD qui doit maintenant exister sans l’ombre des avions... Tout cela va continuer à faire couler beaucoup d’encre. Et, avec le temps, l’histoire de cette lutte va s’écrire. Par des journalistes, des politiques, des « pro », des « anti » et autres spécialistes de tous les bords. Chacun avec son propre intérêt. Certains aspects de cette lutte vont s’effacer, s’oublier, volontairement ou pas. Mais l’Histoire va se construire, se dessiner et s’écrire pour des décennies à venir. Elle viendra certainement alimenter la mémoire collective de celles et ceux qui luttent, elle leur donnera l’espoir dans leurs combats, l’expérience dans leurs tactiques, elle nourrira des générations de révolté·es. Comme l’on fait Mai 68, Plogoff, le Larzac et tant d’autres...

Et c’est peut-être là, notre nouveau combat. Celui d’arriver à transmettre la mémoire de cette lutte. Ou plutôt « les mémoires ». Arriver à raconter les choix stratégiques, nos organisations, nos erreurs,nos victoires, la diversités de nos actions, nos engueulades, nos alliances, nos rêves. Ce que cette lutte nous a apporté personnellement, mais aussi collectivement. Comment elle existait là où on vivait, ou comment elle a influencé d’autres combats que l’on menait... Une des forces de cette lutte a été ces fameux « plus de 200 comité locaux ». Parce que, ce qui résistait à Nddl a fini par déborder de tous les côtés. Parce qu’à un moment, ça ne concernait plus uniquement un territoire de quelques milliers d’hectares, la contestation s’était dispersée aux quatre coins de la France et même au-delà. Et nous croyons sincèrement que cette mobilisation venait peser lourdement dans la balance les jours où le gouvernement hésitait à expulser...

C’est cet aspect de la lutte, qui nous parait primordial, que nous ne voulons pas voir disparaître et qu’il nous semble stratégique de transmettre. Nous avons donc pour projet d’écrire un livre (avec un éditeur, des photos et tout, un vrai bouquin quoi !). Ce serait un recueil de témoignages de comités locaux où il serait raconté comment ils se sont créés (peut-être existaient-ils déjà pour d’autre raisons ?), comment ils ont pris part à la lutte, comment ils y ont participé, qu’est-ce que cela leur a apporté (ou pas), quels ont été les doutes, les choix, sur quoi portait les désaccords (si il y en avait), quelles ont été les alliances, quel était leur rapport à la zad, comment ont-ils accueilli la nouvelle de la victoire, qu’est-ce que cela va laisser comme trace chez eux...etc

Bref essayer d’écrire les multiples facettes de cette lutte du point de vue de celles et ceux qui ne vivaient pas sur la ZAD, de près ou de loin, mais qui ont choisit de lutter depuis chez elles et eux. Si ce projet vous parle, n’hésitez pas à nous contacter ou à nous envoyer vos témoignage, photos, tracts... : hcl@riseup.net

Vous trouverez ci-contre une présentation de notre collectif et des précisions à propos de la méthodologie de travail pour ce projet. Dans l’espoir d’arracher de nouvelle victoires... Le comité nantais contre l’aéroport. (CNCA et Nantes Nécropole)

Méthodologie : Ce livre se veut être une compilation des témoignages que vous voudrez bien nous envoyer. Comme nous ne nous voudrions pas que les souvenirs se perdent, nous collecterons vos contributions jusqu’au 30 juin 2018 ( si pas possible, envoyez nous un mail, on en discutera ). Il va de soi que nous ne transformerons pas votre parole, et nous resterons en contact avec vous jusqu’à la publication. Pour les photos ou les tracts merci de les sélectionner à l’avance et de nous envoyer uniquement ce qui vous semble important à publier. Au plaisir de vous lire, et à bientôt !

Qui sommes nous ? : Nous nous sommes rencontré·es en 2010 autour de la lutte contre le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Nous avons alors créé le CNCA (Collectif Nantais Contre l’Aéroport) pour porter cette lutte au cœur de la métropole Nantaise. Assez vite lors de nos discussions, nous nous sommes rendu compte que la question de l’aéroport n’était que l’un des maillons de projets bien plus larges qui touchent tous les territoires et leurs habitantEs entre Nantes et St-Nazaire.

Dans un premier temps, nous avons écrit et diffusé un journal papier, Nantes Nécropole, qui nous à permis de définir plus précisément nos critiques et propositions politiques et de mieux cerner les enjeux que représente cette organisation du territoire, voulue par quelques élites. Vous pouvez le trouver sur les tables de presses lors des manifs/actions/concerts. En 2012/2013 nous avons aussi organisé des manifestations mensuelles dans le centre ville de Nantes, le dernier samedi de chaque mois, en développant dans le tract qui accompagnait l’affiche une thématique autour de la métropole en relation avec le projet d’aéroport. Nous nous somme aussi impliqué dans la lutte contre l’aéroport par le biais de différentes actions et rencontres auxquelles nous avons pris part, comme les rencontres inter-comités, la participation aux manifestations et actions, la tracto-vélo, le soutien actif à la résistance lors de l’opération « César », la grande bandrolerie, les actions anti-répression, l’organisation en cas de nouvelle tentative d’expulsion... etc.

Fin 2016, nous avons décidé d’élargir nos réflexions et notre lutte. Parce-que nous considérons que l’on ne peut pas lutter contre cet aéroport sans lutter contre le monde qui va avec. Nous avons donc choisi de continuer à axer notre lutte contre la métropolisation, c’est à dire l’aménagement de la ville (et des territoires qu’elle administre) et le discours qui le légitime voir le porte, mais aussi contre l’aménagement du reste de notre vie (état d’urgence, colonialisme, patriarcat, capitalisme...).

Nous avons également décidé de publier plus régulièrement des sons,des articles, des vidéos sur notre site internet : https://nantesnecropole.noblogs.org

https://zad.nadir.org/spip.php?article5160
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Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 24 Fév 2018, 20:10

À nos soutiens, contre la présence policière sur la D281.

Depuis 3 semaines, la zad vit une énorme présence policière. Sous prétexte d’encadrer des machines de travaux, entre 20 et 50 fourgons des gendarmes mobiles occupent la D281 tous les jours, empêchant les gens d’emprunter la route et engageant une opération de fichage et de harcèlement. Il faut bien imaginer ce que cela représente : des centaines de gendarmes mobiles à quelques mètres de lieux de vie, entravant nos déplacement et nous isolant les un.e.s des autres.

On constate que cette opération policière a des objectifs moins banals que protéger une débroussailleuse. Il y a un énorme programme de fichage et de surveillance : des passages réguliers de l’hélico et d’un drône, la présence d’un camion avec caméra télescopique et une antenne d’écoute, des physionomistes, et la prise d’images vidéo constante. En plus de surveiller et ficher, les flics ont visité (comprendre par là : entrer et tout retourner) plusieurs lieux de vie en l’absence de leurs occupant.e.s, et une voiture a été embarquée. Il y aussi un objectif d’intimidation, avec un dispositif énorme arrivant parfois avant l’aube comprenant des camions bâchés la première semaine avec présence d’armes à feu automatiques, en plus des unités du PSIG et une unité antiterroriste. On se demande d’ailleurs combien coûte une telle opération…

Où on sommes-nous ? Actuellement, les travailleureuses ont débroussaillé les bords de la route et curé les fossés, et illes sont en train de refaire des entrées de champs. Ensuite, illes refont la chaussée, puis la peinture et la signalisation. Les dates de fin du chantier ne sont pas claires, mais si la situation ne change pas, cela signifie une présence de gendarmes mobiles sur la route jusqu’à fin mars, date à laquelle le gouvernement annonce expulser les « occupants illégaux ».

Des engagements pris à l’oral devant des occupant.e.s et des naturalistes par le département n’ont pas été respectés. Le débroussaillage a été fait plus près que prévu, les fossés surcreusés malgré le fait que c’est pas la période pour du curage complet à cause des habitats des amphibiens, et plusieurs entrées de champs ont été enlevées. De notre côté, il y a eu plein d’efforts pour que les travaux puissent bien se passer, avec deux cabanes démontées et une troisième déplacée.

La position des occupant.e.s, qu’on tient depuis des discussions collectives entamées au début des travaux, c’est qu’on veut laisser les travaux validés collectivement se poursuivre. On exige la transparence autour des travaux, et l’obtention des documents des travail et d’études, y compris celui de leurs experts environnementaux, pour validation collective. On exige que la route soit adaptée pour tout.e.s, y compris les habitant.e.s proches, et dans cette optique qu’elle soit limitée en vitesse à 50km/h avec des sections à 30 et des ralentisseurs. Et on exige que les demandes des naturalistes soient prises en compte.

À partir d’aujourd’hui, on exige que la présence policière cesse. L’état profite de ce prétexte pour faire du harcèlement et du fichage. À quelques jours du début des négociations avec l’état et à quelques semaines des éventuelles expulsions, leur présence est une provocation. On peut facilement imaginer que leur stratégie est d’augmenter la tension sur la zone et d’espérer le dérapage qui permettra aux médias et au gouvernement de montrer qu’il y a ici des radicaux à expulser. Si la demande de retrait des policiers et gendarmes n’est pas entendue, nous nous organiserons pour faire en sorte qu’ils partent. On demande aux comités de soutien de rester attentifs.

Il y a plusieurs vidéos qui témoignent, comme celles-là : https://www.youtube.com/watch?v=u8tov8RWjbE https://www.youtube.com/watch?v=W-HOZzcEXkg

Des occupant.e.s, le 23 février 2018.


https://zad.nadir.org/spip.php?article5179
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Re: Lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (2015..

Messagede bipbip » 03 Mar 2018, 10:01

PROPOSITIONS SUR LES MOBILISATIONS À VENIR POUR L’AVENIR DE LA ZAD DE NOTRE-DAME-DES-LANDES (et au-delà)

Au retour d’une manifestation de soutien à la luttte de Bure dans les rues nantaises et agité par ce qui va se jouer dans l’est du pays, nous finissons cette lettre sur ce que nous entrevoyons des enjeux pourla suite de la lutte ici dans les semaines à venir. Cette missive part du désir intact de consolider l’avenir de la zad de nddl après l’abandon du projet d’aéroport. Le premier rendez-vous de la délégation commune du mouvement avec la Préfecture aura lieu le 28 fevrier. Suite à la dernière assemblée des usages, on est à peu près clairs et précis sur les objectifs que le mouvement y portera. Nous savons aussi que rien n’est gagné : ni sur le gel de la redistribution classique du foncier, ni sur notre volonté de prendre en charge les terres de la zad avec une entité issue du mouvement, ni sur le fait de les faire renoncer à toute idée d’expulsions à court et moyen terme. Nous sommes persuadé.e.s en tout cas qu’il est nécessaire de construire en parallèle les diverses actions et mobilisations visant à entretenir le rapport de force et permettre ainsi que les négociations avancent si ça coince. Nous souhaitons participer à relancer des échanges au sein des assemblées sur ces questions mais aussi avec les comités de plus loin.

QUELQUES MOTS EN CE QUI CONCERNE LA ROUTE ET PUISQUE NOUS N’AVONS PAS PRÉVU D’Y CONSACRER LES PROPOSITIONS QUI SUIVRONT :
Nous sommes dégoûté.e.s de la présence de flics pour surveiller les ouvriers et du blocage des travaux qui l’a occasionnée, alors que ceux-ci auraient pu et dû se faire sans eux. Nous sommes très conscient.e.s de la fragilisation du rapport de force que cette présence peut entraîner et de ce que tout le monde y perd (à part ceux qui rêvaient d’une division du mouvement). Nous voyons bien aussi qu’après ces blocages, la situation étant ce qu’elle est, il y a très peu de chance dorénavant que les travaux se déroulent sans escorte policière, ni que beaucoup des personnes avec qui nous nous battons depuis des années ici s’engagent fortement en ce sens. Ceci pris dans un contexte où la remise en circulation de la route était une des bases fortes posées depuis longtemps par les autres composantes sur le terrain pour pouvoir continuer à se battre ensemble sur le reste. Nous constatons chaque jour que nous sommes à ce niveau dans une impasse redoutable.

Entendons nous bien, nous n’avons rien contre le fait que des personnes et comités affirment leur refus de la présence policière, leur attention à une zone à vitesse ralentie ou aux préconisations des naturalistes...mais au point où nous en sommes, nous estimons qu’il faut que ces foutus travaux de réfection se passent tant bien que mal au plus vite. Et ce avant le 31 mars, car cela posera d’autres questions et d’autres nécessités de mobilisation si les travaux ne sont pas finis à ce moment-là et que la présence policière semble devoir se maintenir à l’approche de cette date, sans éloignement clair par ailleurs des menaces d’intervention sur les habitats. En attendant, nous ne croyons absolument pas pour notre part à l’utilité de centrer le champs des actions possibles sur la question de la route. Nous percevons au contraire cruellement le risque d’entretenir à l’infini ce point de division historique miné, et de donner nous-même les prétextes à l’Etat pour précipiter notre expulsion. Nous voulons en tout cas aujourd’hui, en ce qui nous concerne, nous consacrer à porter des initiatives qui nous décalent de ce piège. Nous croyons encore fermement dans la possibilité de mobilisations qui soient liées à des lignes communes sur lesquelles nous nous sommes engagé.e.s fortement avec l’ensemble du mouvement : le refus ferme des expulsions, la prise en charge collective des terres, le maintien des activités, des communs et des connexions enre la zad et d’autres résistances.

VOICI QUELQUES IDÉES QUE NOUS VOULONS PARTAGER DANS LE MOUVEMENT ET AVEC LES COMITÉS :

1. FORMATION - pour celles et ceux qui auraient loupé celles de l’automne dernier, un week-end de formation "défense de la zad" sera proposé le 18 mars. A quelques semaines de la fin de la trève hivernale, cette formation sonnera comme un avertissement réitéré à Gérard Collomb : nous sommes prêt-e-s à défendre la ZAD demain face à toute tentative d’expulsion.

2. 31 MARS - si les menaces d’expulsion pour le 31 mars persistent, nous imaginons qu’une des possibilités serait de répondre par un ensemble de mobilisations/manifs simultanées le samedi 31 mars dans diverses villes en France. Des manifs qui croisent le soutien à des occupations locales menacées (squats, occupations pour les exilé.e.s, autres zads) comme il y en aura un paquet à ce moment-là avec la fin de la trêve d’hiver et une affirmation d’un refus de toute expulsion sur la zad. On sait qu’il y a déjà des comités de plusieurs villes qui y pensent sérieusement. Au-delà des mobilisations, formations à la défense sur le terrain et prises de positions politiques, des campagnes et recours risquent d’être lancés au niveau juridique pour montrer en quoi les habitats de la zad ne sont même pas expulsables légalement pour l’instant et à l’absence d’un certain nommbre de procédure qui n’ont pas été mises en oeuvre.

3. CHANTIERS ENRACINÉS - on se projette dans la foulée du 31 mars sur l’idée d’organiser un certain nombre de chantiers publics d’abord concentrés sur la première semaine d’avril puis se prolongeant éventuellement au long du mois d’avril). Histoire de montrer qu’on n’a pas peur, qu’on continue à construire de manière trop belle et solide pour que ce soit expulsable, et aussi de renforcer les bases matérielles de la zad tout en rendant plus palpable ce qu’on a dans le ventre et en tête pour l’avenir. On a déjà quelques idées qui correspondent à des histoires en cours et qu’il faut qu’on arrive à préciser et discuter avec d’autres. Voici quelques unes de celles dont on a parlé avec les groupes proches sur la zad et ailleurs : construire enfin une vrai foutue belle salle dédiée aux assemblées, finir la zbeulinette (une structure mobile de soutien et de ravitaillement pour les manifs et piquets de grève), participer au chantier de l’Ambazada de fin mars/début avril, un chantier buttes, un autre sur un dortoir d’un lieu d’accueil, refaire des haies autour de certaines parcelles pour asseoir la vision paysanne portée par le mouvement et l’impossibilité que ça parte à l’agrandissement, finir un hangar-bergerie, faire un sentier de passage entre la Rolandière et le chemin de Suez...Reste à voir ce qu’il est réaliste de lancer d’ici là en fonction de nos énergies et des retours de groupes d’ailleurs. On imagine bien que si l’idée semble pertinente à d’autres, d’autres chantiers seront appelés.

4. RENCONTRES HABITATS - on aimerait participer à organiser un week-end de rencontres courant mars/avril sur les questions d’habitat autoconstruit avec tout un tas de groupes qui se battent sur ce terrain là au-delà de la zad et renforcer un réseau de soutien mutuel sur cette question là.

5. DES TERRES - on sait que garder les terres prises en charge par le mouvement, utilisées entre autres pour des projets collectifs et hors cadre, et porter de nouvelles installations sur les 530 ha redistribués jusqu’alors par ago-vinci, va être une vraie lutte notamment face aux institutions agricoles et la FNSEA. Les prochaines installations que l’on pourrait faire collectivement et publiquement sur certaines de ces terres seraient à priori courant avril. Des réunions se relancent actuellement à ce sujet. Un des enjeux à ce niveau va être aussi de trouver des personnes intéressées pour s’installer ici dans des perspectives de paysannerie hors-cadre, prise dans le réseau de productions collectives et en lien avec des luttes, dans l’agricole et pas seulement (c’est à dire pas seulement des installations paysannes plus "classiques", même si on souhaite également que celles-ci puissent se faire). Ces arrivées pourront se faire demain avec tout ce que ce que ça a d’excitant, de facilité de s’installer sur la zad (un réseau de soutien de ouf’, plein d’aides matérielles, des terres et du sens) et tout ce que ça nécessite de combativité et de se mouiller aussi.

6. DÉRANGE TA CHAMBRE - en ce qui concerne le rapport de force pour garder et amplifier l’occupation des terres, on se dit qu’en fonction de ce que donnent les premiers rendez-vous de négociation, il sera peut-être rapidement nécessaire d’imaginer des mobilisations sur les institutions agricoles qui s’organisent de leur côté en ce moment même pour reprendre la main sur le terrain et dans les négos. On pense à la Chambre d’agriculture, potentiellement la SAFER, ou encore à la DDTM (administration d’Etat avec qui le mouvement va négocier). Il nous faudra en discuter au sein du mouvement pour être en capacité de peser ensemble dans ce rapport de force au moment opportun. Mais on souhaitait lancer des réflexions à ce sujet et commencer à contacter d’autres groupes et personnes qui ont de bonnes raisons ailleurs de se bouger face à ces institutions.

7. AMNISTIE – dans le contexte d’abandon du projet d’aéroport, un des enjeux que le mouvement a décidé de porter est celui de l’amnistie nécessaire des condamnés dans le cadre de la lutte (ce qui peut aussi bien concerner les sursis, fichages, interdiction de territoires, inscription au casier judiciaire....) Un argumentaire et des initiatives se construisent en ce sens.

8. SOLIDARITÉS AVEC LES AUTRES TERRRITOIRES EN LUTTE - avec l’opération d’expulsion à Bure et les menaces sur d’autres territoires, il est clair que le gouvernement veux montrer que ce qui s’est passé ici ne pourrait se reproduire ailleurs. A nous de prouver le contraire ! Dans ce contexte, on veux renforcer nos capacités de réactions et le réseau qui s’est tissé depuis un bout de temps entre Roybon, l’Amassada, le plateau mille-vaches, le quartier libre des Lentillères, Bure, la lutte contre l’extraction de sable dans le finistère, les opposant.e.s à l’A45 et d’autres...

Voilà pour l’instant. En tout cas, on va avoir grave besoin de compter sur des énergies bien au-delà de la zad pour prolonger la victoire ici et qu’elle puisse servir à plein d’autres résistances et espaces autonomes ailleurs.

DES HABITANT.E.S DE DIVERS LIEUX DE LA ZAD RÉUNIS DANS LE CMDO (CONSEIL POUR LE MAINTIEN DES OCCUPATIONS)


https://zad.nadir.org/spip.php?article5197
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