Des femmes réactionnaires

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Messagede Pïérô » 03 Déc 2013, 03:56

Antigones, les fachos deviennent tragiques

Antigones, L'extrême droite à la manœuvre. Tragiques les réacs bourgeoises versaillaises contre Femen.




Et en moins réussi côté mise en scène, malgré l'effort évident, mais en tentative "dynamique" relevant d'une sortie de patronage ou de scouts redéguisées avec un son tout pourri, mais encore plus affirmé côté réac en version "marseillaise" avec une partie des mêmes actrices



« Antigone doit mourir ! » – les Antigones décryptées

Fidèles à elle-même, la mouvance identitaire, assistée de quelques éléments issus du Renouveau français (cf. photo), s’est lancée dans une nouvelle aventure médiatique. Seraient-ils arrivé à faire l’unité au sein de l’extrême droite radicale ? Pas exactement, car «ils» sont en fait des femmes issues de ces différents milieux, qui se sont associées et nous ressortent un vieux serpent de mer : un groupe de femmes à l’extrême droite. Prétendument actives et pas seulement décoratives (pourtant elles tiennent les banderoles lors des manifs), elles veulent, dans un mouvement pernicieux, faire croire à l’opinion publique que des femmes se mobilisent à droite sur le modèle des mouvements féministes d’émancipation. Mais c’est une imposture, car il n’y a dans ce mouvement aucune valeur d’émancipation, seulement un plaidoyer réactionnaire en faveur du rôle traditionnel de la femme.

Image
Les Antigones, apolitiques ? Pourtant, autour de la banderole, on reconnait :
- Sixtine Jeay (A), ancienne du Renouveau français, passée chez les nationalistes-révolutionnaires du MAS (Mouvement d’Action Sociale), et qui fricote avec les identitaires toulousains ; Marie Charlotte Beauregard (B) et Jade Reynaud-Fourton (C), militantes chez les Identitaires cannois, entourées de quelques autres militantes de Génération identitaire; Elodie Jaskolska (D), qui se définit elle-même sur son profil Facbook comme « entièrement européenne, catholique, militante identitaire à Rebeyne & Génération Identitaire » ; Eva Ferré (E), sympathisante identitaire.


Depuis quelques jours, on peut ainsi lire dans la presse mainstream des articles faussement naïfs qui présentent les Antigones, un groupe de jeunes femmes prétendument apolitiques, pas forcément catholiques (mais leur porte-parole si), et surtout sages et calmes. Elles sont souriantes, jeunes et avenantes (pas forcément belles, leur but n’est pas de faire fantasmer tout le monde), maquillées discrètement d’un soupçon de rouge à lèvres et vêtues d’un blanc virginal. Inutile de détailler le « message » politique qu’elles vendent à la presse ; il est bien plus intéressant de creuser leurs références et leurs valeurs, telles qu’elles apparaissent dans leur marketing politique.

Antigone : un mythe

Accompagnant leur logo (une femme qui semble tendre les mains dans un geste de supplication, comme une vierge à l’enfant, mais sans l’enfant), elles se sont affublées d’un (pré)nom évocateur : celui de la vierge martyre de Sophocle, qui se réclame des lois « divines, non écrites et intangibles ». Et les voilà aux prises avec un mythe controversé depuis qu’Anouilh l’a monté à sa sauce sous l’Occupation : ces militantes d’extrême droite, qui veulent s’opposer aux FEMEN, ont choisi cette figure de la mythologie grecque pour se présenter comme les incarnations d’une rébellion féminine qui ferait la peau au féminisme.
Or leur choix est révélateur : Antigone, c’est l’Antiquité grecque, comme un pendant à la sempiternelle Jeanne d’Arc. On se renouvelle à peu de frais, on fait semblant de s’éloigner des carcans catholiques en reprenant les classiques étudiés en classe. C’est donc aussi le choix d’une certaine jeunesse bourgeoise, celui d’adolescentes qui aiment à s’identifier à une fière rebelle issue d’une famille royale. On reconnaît là aussi la patte des Identitaires et leurs figures mythiques un poil transgressives (les apaches parisiens) ; le sanglier quant à lui reste plus difficile à expliquer (Asterix…)
Mais Antigone, c’est celle qui souffre d’être la fille d’un couple incestueux et qui ne sait pas quelle est son identité (dur, pour des Identitaires). C’est la femme qui n’existe pas pour elle-même, qui ne se révolte pas pour ses semblables, mais pour les hommes de sa famille ; celle qui ne se solidarise pas avec l’autre figure féminine de son entourage, sa sœur Ismène, à qui elle interdit de l’accompagner dans sa révolte. C’est la femme qui ne veut exister que par l’homme, son père, son frère, son époux, son fils à venir.
Alors, certes, Antigone va au bout de son engagement : elle brave le pouvoir, mais ce n’est pas elle qui affronte un destin tragique, ce n’est pas elle qui endosse la démesure de la révolte. Sa révolte est sans objet, elle est tournée vers la mort, pas vers les vivants et surtout pas vers ses sœurs les femmes.

Antigones : le mythe de l’engagement féminin à l’extrême droite

Marie-ThérèseAu pluriel, les Antigones ont les mêmes caractéristiques : ce qui leur importe, c’est que la femme reste à sa place comme complément de l’homme. Elles mettent en avant l’idée de complémentarité, qui sape par avance toute idée d’émancipation, toute solidarité féminine. On est en pleine schizophrénie : elles se regroupent entre femmes pour promouvoir non pas leur liberté à conquérir mais pour rappeler qu’elles veulent rester à leur place, comme avant. Leur rébellion face au pouvoir vient appuyer celles de leurs pères, de leurs maris, de leurs frères, de leurs fils à venir ; peu leur importe ce qui peut arriver à leurs futures filles, à leurs sœurs, amies très chères ou mères. Elles cherchent désespérément leur place dans la société qu’elles veulent réactionnaire, ce pour quoi, tournées vers le passé, elles sont prêtes à se révolter. On retrouve ici les caractéristiques de la révolution conservatrice, passéiste et traditionaliste, assorties de ce qui leur donne un petit frisson : la copie de l’engagement des femmes qui travaillent ensemble à leur émancipation, et des méthodes d’infiltration qu’elles voudraient dignes des James Bond girls. Sauf que… la chère Yseul aurait pu être sympa et prévenir ses potes fafs qu’ils allaient se faire ridiculiser par les FEMEN le 12 mai, non ?

Mais qu’elles n’oublient pas ! La vierge de Sophocle va au bout de son combat absurde : elle se pend dans le tombeau où l’a enfermé le pouvoir… comme d’autres sont venus en finir à Notre-Dame.

Tina

http://lahorde.samizdat.net/2013/06/01/ ... ecryptees/


Les Antigones, déjà oubliées ?

Qu’il est loin le temps où les Antigones faisaient rêver les journalistes ! À l’instar des autres acteurs du « peuple de droite » qui découvrait l’année dernière les frissons des manifestations contre le gouvernement Hollande, elles ont disparu de l’actualité. Certains s’étaient demandé de quel bord elles étaient, allant jusqu’à s’imaginer que, mais non, elles n’étaient pas d’extrême droite, malgré les liens montrés par La Horde ici.
Ce mois-ci, on a pu les retrouver en Espagne, en bonne compagnie, aux Journées de la Dissidence, organisées à Madrid du 8 au 11 novembre. Ceci explique peut-être qu’on ne les ait pas vues sur les Champs-Elysées, à moins qu’elles partent du principe que le bonnet rouge leur va moins bien que leurs tenues virginales.

Des organisateurs d’extrême droite

Les Jornadas de la Disidencia étaient organisées pour la huitième année par le MSR, Mouvement Social-Révolutionnaire espagnol, un mouvement d’extrême droite tendance national-révolutionnaire, comme son nom l’indique.

es principaux contacts en France sont : Christian Bouchet (époque Nouvelle Résistance), Pierre Vial (Terre et Peuple) et enfin… le Front national. On voit ainsi Juan Antonio Llopart, son dirigeant, avec Bouchet et Le Pen père lors d’événements où ils se sont rencontrés.
Par ailleurs, on note la déco du lieu de la rencontre : sur ses affiches, le MSR affiche clairement sa ligne et ses héros, Brasillach et Duprat, deux illustres figures de l’extrême droite française.
Voilà qui invite les Antigones : mais les amis du MSR sont-ils les amis des Antigones ?

Un programme éloquent

Pour répondre à cette question, regardons d’un peu plus près le programme des festivités : le doute n’est plus permis dès qu’on voit qui les Antigones ont eu l’occasion de côtoyer pendant ces trois jours. Le vendredi 8, c’était Alexandre Gabriac de Jeune Nation (anciennement Jeunesses Nationalistes, interdites après l’assassinat de Clément) qui faisait un topo sur « La France qui lutte », puis Jens Pühse du NPD allemand qui expliquait en quoi le NPD était « une alternative nationale » et enfin un intervenant espagnol qui présentait le « syndicalisme national ». Le lendemain, elles ont croisé un intervenant croate, un représentant du parti social-nationaliste syrien, et Valentin Rusov de Russie.
Le clou de ces journées était, à n’en pas douter, la journée du dimanche avec ses « vedettes » de l’extrême droite : Douguine, qui n’est plus à présenter et un mystérieux E. Z. d’Allemagne dont l’exposé, intitulé « Les lois contre l’Histoire » annonçait la couleur. Il s’agissait en effet d’Ernst Zündel, une figure centrale de la sphère négationniste. Entre ces deux pointures… les Antigones.

Un contact espagnol tout dévoué à l’extrême droite la plus radicale

Circulo_AthenaMais alors, qui a invité les Antigones à ces journées ? C’est une certaine Carmen Martin Patial, une vieille briscarde de l’extrême droite espagnole qui a invité la très médiatique Iseul Turan des Antigones. On retrouve ainsi Patial en 2009 en tête de la liste que le MSR présentait aux élections européennes. Deux places derrière elle, Erik Norling, un néonazi revendiqué qui a fait partie de la CEDADE (Cercle espagnol des Amis de l’Europe). Inspirée par l’exemple de ses copines françaises de blanc vêtues, Patial a fondé en juin 2013 une sorte de pendant espagnol des Antigones, le Circulo Atenea, dont les chevaux de bataille sont la lutte contre l’avortement et contre le féminisme comme lutte d’émancipation (voir affiche).

À l’instar des Antigones, les Athéniennes (cathos ou païennes) se présentent comme anti-FEMEN avec un discours intellectuellement malhonnête qui réduit le féminisme à l’apparition médiatique des FEMEN, essayant de s’approprier l’étiquette féministe, gage à la fois d’une posture anti-système et médiatiquement fréquentable. Ça ne vous rappelle rien ?

Et voilà. Pour celles et ceux qui avaient bien du mal à situer les Antigones sur l’échiquier politique, gageons que désormais, les choses seront plus aisées ! Elles ne sont pas national-conservatrices, non, elles sont juste d’extrême droite, et leur donner la première étiquette sous prétexte de vouloir « faire la part des choses » ne revient qu’à rentrer dans leur jeu politico-médiatique.


http://lahorde.samizdat.net/2013/11/20/ ... -oubliees/
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Messagede Lila » 13 Mar 2016, 19:58

Une Saoudienne pour diriger la brigade féminine de Daech

L’émir de Daech désigne une Saoudienne pour commander une nouvelle unité de femmes combattantes censées contrer les soldates kurdes.

Les djihadistes de Daech ont créé une unité entièrement composée de femmes pour combattre au nord-est de la Syrie, annoncent plusieurs médias arabes. Lancée par al-Bagdadi, «l’émir» de Daech en personne, cette nouvelle katiba féminine a principalement pour vocation de contrer les offensives du YPG, la faction kurde syrienne d’extrême-gauche qui compte bon nombre de femmes dans ses rangs. C’est une Saoudienne, Nada al-Qahtani, qui a été nommée à la tête de la nouvelle unité djihadiste, explique la chaîne satellitaire al-Arabiya.

La djihadiste, qui a rejoint Daech fin 2013, opérait déjà à la tête d’une unité de police féminine, al-Khansa, supervisant les fouilles et l’application de la sharia aux alentours de Raqqa, la capitale du califat auto-proclamé. C’est à présent dans de véritables combats qu’al-Qahtani mènera ses consœurs sur la ligne de front de la ville de Hassakeh, où les islamistes sont sur le repli face aux assauts combinés des Kurdes et des aviations occidentales. Selon al-Arabiya, la Saoudienne est déjà connue pour son rôle dans le recrutement de femmes sur les réseaux sociaux, et pour ses incitations à commettre des attentats suicides.

https://incendo.noblogs.org/post/2016/0 ... ne-de-lei/
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Re: Des femmes réactionnaires

Messagede Lila » 01 Mai 2017, 18:25

Peut-on être réac et féministe ?

De nouvelles pasionarias, souvent jeunes et rompues aux réseaux sociaux, essaiment leurs idées très traditionnelles au nom des droits des femmes. Enquête sur de redoutables influenceuses.

« Pour un vrai féminisme » : la conférence devait avoir lieu au Sénat. Elle a été repoussée pour des raisons logistiques, mais le thème reste plus que jamais d'actualité pour l'organisateur : le Cercle fraternité, un think tank du Front national en charge des questions sociales, fondé et présidé par Agnès Marion, élue régionale FN (Auvergne-Rhône-Alpes). Un « vrai » féminisme ? Par opposition à quoi ? « Au féminisme dominant qui entretient une logique d'affrontement entre les sexes, sous-tendue par l'idée obsessionnelle que les femmes ont une revanche à prendre sur les hommes, explique la jeune élue frontiste. On pense plutôt que nous sommes des êtres complémentaires, avec nos spécificités, et que l'on s'enrichit mutuellement. » Depuis la mobilisation anti-mariage gay de 2013, une nouvelle génération conservatrice et décomplexée s'empare vigoureusement de la question du droit des femmes, débordant largement le petit cercle du Front national.

La journaliste Eugénie Bastié (25 ans), la sexologue Thérèse Hargot (33 ans), Ludovine de la Rochère (46 ans) et la cofondatrice du mouvement Sens commun Madeleine de Jessey (27 ans) sont de celles qui donnent le tournis aux médias. Maîtrisant parfaitement les réseaux sociaux, elles taclent dès que possible « le féminisme historique ». Points communs ? Dieu, puisqu'elles revendiquent bien souvent leur culture catholique. Une réserve sur l'avortement, sans oser aller jusqu'à plaider l'abolition de la loi. Et mille et un reproches aux féministes mainstream, suspectées avant tout de vouloir, comme dit Agnès Marion, « faire des femmes des hommes comme les autres ». C'est bien l'angoisse de l'indifférenciation des sexes au nom de l'égalité qui soude ces voix hétérogènes. « Nier nos différences, ou les considérer comme une injustice, c'est aboutir à des dérives inhumaines », dénonce Agnès Marion.

« Il ne suffit pas de se dire féministe pour en être une »

à lire : http://www.elle.fr/Societe/News/Peut-on ... e-3473387#
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Re: Des femmes réactionnaires

Messagede bipbip » 11 Jan 2018, 18:56

Catherine Millet et Catherine Deneuve dénoncent le "puritanisme" apparu après l'affaire Weinstein
"Nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle."

SEXUALITÉ - "Le viol est un crime. Mais la drague insistante ou maladroite n'est pas un délit, ni la galanterie une agression machiste", écrit un collectif de 100 femmes dans Le Monde de ce 9 janvier 2018. Dans cette tribune, ces femmes s'inquiètent de la "libération de la parole" qui a suivi l'affaire Weinstein qui "se retourne aujourd'hui en son contraire: on nous intime de parler comme il faut, de taire ce qui fâche, et celles qui refusent de se plier à de telles injonctions sont regardées comme des traîtresses, des complices!"
Parmi les signataires de cette tribune, on retrouve par exemple l'écrivaine Abnousse Shalmani qui compare le féminisme au stalinisme, la philosophe Peggy Sastre qui veut "en finir avec le féminisme", également auteure d'un livre "La domination masculine n'existe pas", Sophie de Menthon qui avait fait polémique en 2015 en disant qu'"être sifflée dans la rue est plutôt sympa". Mais aussi Elisabeth Lévy, la directrice de la rédaction de Causeur, qui juge #BalanceTonPorc "infect" et parle d'"harcèlement féministe" à l'égard des hommes.
... http://www.huffingtonpost.fr/2018/01/09 ... _23328272/

Tribune contre tribune : « le combat va continuer », nous prévient une historienne du féminisme
INTERVIEW – Deux tribunes, l’une signée par un collectif de femmes et l’autre par des féministes, s’opposent sur le harcèlement sexuel et le mouvement #balancetonporc. Deux visions du féminisme qui s’affrontent ou expression d’un contre-mouvement ? On a posé la question à l’historienne Christine Bard.
Les points de vue divergent pour finir par s’opposer. Dans le sillage de l’affaire Weinstein et du mouvement #balancetonporc, un collectif de 100 femmes, dont Catherine Deneuve ou Brigitte Lahaie, a publié mardi une tribune dans Le Monde pour « défendre » la « liberté d’importuner » des hommes. « En tant que femmes, nous ne nous reconnaissons pas dans ce féminisme qui, au-delà de la dénonciation des abus de pouvoir, prend le visage d’une haine des hommes et de la sexualité », assure le collectif.
En réponse à cette tribune, une trentaine de militantes féministes, emmenées par Caroline De Haas, ont publié mercredi un texte où elles accusent les signataires de vouloir « refermer la chape de plomb » soulevée par la déchéance du producteur de cinéma et de « mépriser » les victimes de violences sexuelles.
Assiste-t-on simplement à l’expression de deux visions du féminisme ? Quelle sera la place du mouvement #balancetonporc dans l’histoire du féminisme français ? Pour mieux comprendre, nous avons posé la question à Christine Bard, historienne du féminisme, professeure à l’université d’Angers et directrice du Dictionnaire des féministes (PUF, 2017).
... https://www.lci.fr/societe/tribune-dene ... 75634.html

Le retour de bâton antiféministe
Polémique. Le retour de bâton antiféministe

La tribune publiée mardi, qui mélange les débats et « défend une liberté d’importuner », annonce la couleur d’une contre-offensive réactionnaire.


Ils n’ont pas osé. Elles l’ont fait. La tribune publiée mardi dans le Monde, signée par cent femmes qui « défendent la liberté d’importuner », est dégustée par les réactionnaires avec la gourmandise un peu obscène de ceux qui n’ont pas eu la bravoure de l’assumer publiquement. « Cette tribune, c’est un peu le collègue gênant ou l’oncle fatigant qui ne comprend pas ce qui est en train de se passer », ironisent des féministes dans un texte publié hier sur Franceinfo, intitulé « Les porcs et leurs allié.e.s ont raison de s’inquiéter ».

Un texte qui confond le désir, le plaisir avec la violence

« J’attendais la première réaction significative d’un contre-mouvement et la voici, à l’initiative de femmes, ce qui ne m’étonne pas », analyse l’historienne Christine Bard, auteure des premiers travaux universitaires sur l’antiféminisme. « Il y a toujours eu des femmes antiféministes, parfois très nombreuses et beaucoup plus puissantes que les femmes féministes. Il faut donc leur accorder beaucoup d’attention car elles aussi font l’histoire, rappelle-t-elle. Tout en défendant les intérêts des dominants, elles pensent aussi défendre leurs intérêts : lesquels ? C’est aussi leur inconscient qui parle, et leur imaginaire qui s’exprime : le féminisme comme marâtre toute-puissante empêcheuse de jouir ! » Car c’est l’argument avancé par le texte caricatural et poussif, cosigné par des personnalités comme Catherine Deneuve, Catherine Millet, Élisabeth Lévy ou Sophie de Menthon. « Cette fièvre à envoyer les “porcs à l’abattoir”, loin d’aider les femmes à s’autonomiser, sert en réalité les intérêts des ennemis de la liberté sexuelle », écrivent-elles, dénonçant un puritanisme inhérent au féminisme. « C’est surtout la liberté sexuelle des hommes qui est défendue », relève Christine Brard. « Faire passer les féministes pour des coincées, voire des mal baisées : l’originalité des signataires de la tribune est… déconcertante », se désole de son côté Caroline De Haas. Cosignataire du texte publié hier sur le site de Franceinfo, la militante féministe Lucie Groussin s’inquiète de la vision de la sexualité véhiculée par cette tribune. Sur le refrain de « la misère sexuelle des hommes », ce texte « confond la séduction, donc le respect, le désir et le plaisir, avec la violence, regrette-t-elle. D’un côté, on considère l’autre comme son égal.e, en respectant ses désirs, quels qu’ils soient. De l’autre, comme un objet à disposition, sans faire aucun cas de ses propres désirs ou de son consentement ». Pour elle, cette offensive reflète aussi une vision de classe, loin des réalités quotidiennes de la majorité des femmes. « Les signataires de ce texte sont les mêmes qui n’hésitent pas à dénoncer le sexisme quand il émane des hommes des quartiers populaires, souligne Lucie Groussin. Mais la main au cul, quand elle est exercée par des hommes de leur milieu, relève selon elles du “droit d’importuner”. »

« Une reprise de tous les arguments du vieux discours antiféministe »

Quand l’ancienne ministre socialiste Laurence Rossignol qualifie cette offensive de « gifle à l’encontre de toutes les femmes qui dénoncent la prédation sexuelle », Nadine Morano et Christine Boutin applaudissent des deux mains en apportant leur soutien public à la tribune. « On y retrouve tous les arguments du vieux discours antiféministe accusant un féminisme (imaginaire) de divers maux, rappelle Christine Bard : haine des hommes, haine de la sexualité, victimisation des femmes, atteinte à la liberté d’expression et de comportement, perspective totalitaire – des arguments que l’on trouve chez Zemmour comme chez Élisabeth Badinter. »

Maud Vergnol


https://humanite.fr/polemique-le-retour ... ste-648553
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Re: Des femmes réactionnaires

Messagede Pïérô » 12 Jan 2018, 12:31

Les féministes peuvent-elles parler?

Réagissant à la tribune du Monde sur la « liberté d’importuner », plus de 200 féministes s'inquiètent de la délégitimation de la lutte contre le harcèlement. « À l'heure où des femmes de pouvoir dans les industries culturelles, la recherche et les nouvelles technologies américaines mettent leurs privilèges au service des femmes les plus précaires (...) une centaine de leurs homologues françaises choisissent de faire front contre la justice sociale. »

... https://blogs.mediapart.fr/les-invites- ... s-parler-0
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Re: Des femmes réactionnaires

Messagede bipbip » 15 Jan 2018, 22:36

#Metoo et contre-mouvement : La tribune signée par Deneuve est « l’expression d’un antiféminisme »

Christine Bard, spécialiste de l’histoire du féminisme, explique en quoi la tribune parue dans « Le Monde », signée par cent femmes, relève d’un contre-mouvement classique.

#Metoo et contre-mouvement : La tribune signée par Deneuve est « l’expression d’un antiféminisme »

La tribune d’un collectif de cent femmes, dont Catherine Deneuve, publiée le 9 janvier dans Le Monde [1], défendant la « liberté d’importuner » a suscité de vives réactions. Des féministes, emmenées par la militante Caroline De Haas, y ont répondu par une autre tribune, publiée sur Franceinfo [2], les accusant de « refermer la chape de plomb » soulevée par le scandale Weinstein et de « mépriser » les victimes de violences sexuelles.

Christine Bard, historienne, spécialiste de l’histoire du féminisme et de l’antiféminisme, a coordonné le Dictionnaire des féministes, France XVIIIe-XXIe siècles (PUF, 2017). Elle explique en quoi la tribune signée par l’actrice relève de l’antiféminisme, et observe que le mouvement #Metoo a transcendé les clivages qui traversent le féminisme.

Faustine Vincent : Comment analysez-vous le propos de la tribune de ces cent femmes ?


Christine Bard : Il était prévisible que la grande prise de parole à laquelle on assiste depuis plusieurs mois pour dénoncer les violences sexuelles donne lieu à ce type de réaction. Cette tribune est l’expression d’un antiféminisme et d’un contre-mouvement. Elle reprend les arguments classiques, déjà présents au XIXe siècle, de la rhétorique antiféministe : l’accusation de censure, d’atteinte à la liberté sexuelle, de haine des hommes et de la sexualité, de victimisation des femmes, sans oublier l’accusation de totalitarisme.

La logique du propos est en apparence moins réactionnaire que celle des courants antiféministes classiques, car ce qui est mis en avant, c’est la liberté. Mais cette notion est manipulée pour défendre « la liberté d’importuner » — c’est-à-dire la liberté sexuelle des hommes —, et pour minimiser, voire légitimer, les comportements machistes et violents.

Les signataires, qui ont des profils variés, ne s’affichent pas comme antiféministes. Mais qu’elles le veuillent ou non, elles s’inscrivent dans ce courant, qui se nomme et s’avoue d’ailleurs rarement comme tel.

La conception naturaliste de la sexualité qui se dégage du texte est également frappante, car elle est réduite à une pulsion, sauvage par essence. Les féministes considèrent au contraire que c’est la culture qui façonne nos comportements sexuels, et qu’il est donc possible d’agir sur les mentalités.

Comment s’explique cet antiféminisme ?

La domination masculine, qui existe depuis des siècles, est de plus en plus attaquée depuis le XIXe siècle, au nom de l’égalité des sexes. Le féminisme est un processus révolutionnaire en marche, mais fragile, qui change et changera nos sociétés de fond en comble. Il modifie par exemple la représentation que nous avons de la sexualité, nos fantasmes et nos comportements. Un changement aussi important ne peut pas faire l’unanimité. C’est une évolution nécessairement heurtée, qui provoque des réactions passionnelles.

Quand on voit la virulence des oppositions au droit des femmes à faire de la bicyclette à la fin du XIXe siècle ou à leur droit de vote, aujourd’hui cela nous fait sourire. Dans cinquante ans, on trouvera sans doute hallucinant notre débat sur cette tribune, et le fait qu’on ait pu nier à ce point la violence faite aux femmes au quotidien.

Le fait que la tribune soit signée par des femmes vous surprend-il ?

Non, car il y a toujours eu des femmes antiféministes qui ont craint ces changements et estimé dangereuses les revendications féministes. Les résistances ne sont pas seulement dans la tête des hommes, mais aussi dans celle des femmes. C’est un travail considérable que d’essayer de comprendre nos habitus sexistes…

Le féminisme fait peur, car il bouscule les manières de penser, de vivre, de s’exprimer, et interroge les schémas « genrés » qui fabriquent nos identités. Aujourd’hui, on trouve les suffragettes britanniques admirables. Mais à l’époque, la majorité des femmes était hostile à leurs manifestations. De même, en France, à la fin du XIXe siècle, la plupart des féministes étaient encore opposées au droit de vote pour les femmes !

De son côté, la tribune des cent femmes s’en prend à un féminisme fantasmé comme une marâtre qui empêche de jouir et va gâcher le jeu avec les hommes. Or les féministes ne sont évidemment pas contre la liberté sexuelle. D’ailleurs, sans elles, de quelle liberté sexuelle parlerait-on aujourd’hui ? C’est à elles que nous devons la contraception, la liberté d’avorter, l’éducation sexuelle, la critique de la norme hétérosexuelle, et cette révolution sexuelle d’inspiration féministe est d’ailleurs loin d’être achevée.

Vous distinguez trois vagues historiques dans le féminisme, correspondant à trois cycles de mobilisation. Avec le mouvement #Metoo, assiste-t-on à la quatrième ?

Non, nous sommes toujours dans la troisième vague, qui a commencé à la fin du XXe siècle et a mis au premier plan les violences faites aux femmes. Elle se caractérise aussi par une diversification des luttes, à l’image de la pluralité de nos identités, et par l’usage d’Internet, qui a modifié les façons de se mobiliser et a joué un rôle crucial pour #Metoo.

La première vague, des années 1860 à 1960, s’intéressait en priorité à l’accès des femmes dans l’espace public, tandis que la deuxième, des années 1968 à la fin du XXe siècle, a mis la sexualité et le droit à disposer de son corps au cœur de son combat. C’est aussi à ce moment-là que la parole sur le viol a commencé à se libérer.

Le féminisme n’est pas un bloc monolithique, mais regroupe des sensibilités différentes. Avez-vous observé des dissensions face au mouvement #Metoo ?

Non, justement, je ne vois pas de divergences. Les féministes ont des désaccords très profonds sur certains sujets, comme la prostitution, le voile ou encore la pornographie. Mais en ce moment, la cause des violences faites aux femmes transcende les clivages, car elle concerne tout le monde.

Quand le droit de vote a fini par être admis par toutes les féministes, il est devenu le symbole de leur unité. Dans le cas présent, défendre une culture non sexiste dans laquelle les femmes peuvent vivre en sécurité, sans être exposées à la peur des violences, est aussi un objectif fédérateur.

Que la tribune des cent femmes puisse être lue comme l’expression d’un courant féministe signifie qu’on a une représentation du féminisme comme étant l’expression collective de femmes. Mais c’est un amalgame : ce n’est pas parce qu’on s’exprime en tant que femme qu’on a un discours féministe.

Que change le mouvement #Metoo pour le féminisme ?

Les centaines de milliers de femmes qui ont pris la parole ne sont pas toutes, loin de là, des féministes, mais leur parole a une portée féministe et légitime les luttes que mènent les militantes depuis plus de quarante ans.

Ce qui se passe aujourd’hui est la rencontre entre le féminisme, mouvement minoritaire, et cette parole innombrable. On ne mettra pas fin au sujet avec une ou deux lois de plus. Un profond changement culturel passera notamment par l’éducation. Nous ne sommes qu’au tout début de la lutte contre le sexisme et la « culture du viol ».
Cela pourrait aussi retomber : la domination masculine n’a pas été abolie parce que #Metoo a vu le jour. A chaque avancée, elle se recompose ; c’est ce que les recherches sur l’histoire des femmes et du genre ont mis en évidence. Un nouveau monde ne se construit pas en un jour, et ne peut éviter le conflit. Mais c’est le début d’un mouvement, non violent, mais porté par une exaspération et une intensité extraordinaires.


P.-S.
* LE MONDE | 11.01.2018 à 10h46 • Mis à jour le 12.01.2018 à 13h21 | Propos recueillis par Faustine Vincent :
http://www.lemonde.fr/societe/article/2 ... _3224.html


Notes

[1]
« Nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle »
http://www.lemonde.fr/idees/article/201 ... _3232.html

[2]
https://www.francetvinfo.fr/societe/dro ... 53497.html


http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article42871
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Re: Des femmes réactionnaires

Messagede bipbip » 17 Jan 2018, 14:32

Apprendre aux filles à courber l’échine ? !

La tribune réactionnaire de cent femmes dans leur tour d’ivoire. Par Caroline Bréhat Psychopraticienne (1) et Thibaud Leclech Psychanalyste.

Étrange contrée que la France. Alors que le discours progressiste d’Oprah Winfrey à la remise des golden globes, diffusé par les médias mondiaux, est encensé pour son appui à la campagne « Me Too », « 100 femmes » françaises font publier, dans le Monde du 9 janvier 2018, une « tribune » réactionnaire, pour le droit « d’être importunées par des hommes », un droit perçu par elles comme « indispensable à la liberté sexuelle ».

L’article et la personnalité de certaines de ses coauteures (une ancienne actrice porno, une actrice iconique qui défend mordicus ce réalisateur, violeur d’une enfant de 13 ans, une écrivaine qui a fait scandale pour avoir livré en détail sa vie sexuelle, notamment ses partouzes, et qui déclare sur France Culture « je regrette de ne pas avoir été violée, je pourrais témoigner qu’on s’en sort ») pourraient faire sourire si la tribune n’était pas révélatrice d’un climat sexuel consternant en France et ne signait une profonde régression des droits des femmes. Car, la portée symbolique de cette publication n’échappe à personne : c’est le Monde qui publia dans ses colonnes ,il y a bientôt cinquante ans, le « Manifeste des 343 salopes », alors que se discutait la loi Veil sur l’avortement. Simone Veil et Simone de Beauvoir sont bien mortes et enterrées.

La charge est rude, les mots sont forts, martelés avec une mâle assurance. La remise en cause serait, selon les « 100 femmes » rien de moins que « puritanisme, délation, mise en accusation sauvage (sans droit à la défense), fièvre moralisatrice, élan totalitaire, vague purificatoire, censure, révisionnisme, ridicule, atteinte à la liberté sexuelle, à la liberté artistique, à la liberté tout court, monolithisme, morale victorienne, exagération des traumas subis, enfermement dans un rôle, intimidation, culpabilisation », etc. Et quand elles dénoncent comme elles le font les abus dont elles sont victimes, ce sont les femmes qui « abusent » ! Cette inversion des responsabilités et des culpabilités, qui fait qu’une femme l’a bien cherché quand elle est agressée, et qu’il y a toujours une bonne raison de ne pas entendre sa plainte,  est  un  grand classique…

En fait de retournements délétères (« pervertere » en latin), nous avons ici affaire à un florilège : l’agresseur dénoncé devient une victime, celle qui dénonce devient une harceleuse, c’est aux filles qu’il faut apprendre à courber l’échine, et non les garçons qu’il faut éduquer à se « tenir », car la pulsion brute est respectable, alors que l’interdit est puritain…

Il serait intéressant de tracer le périmètre géographique où résident et officient les signataires de cette tribune, et de dessiner leur profil socioculturel et économique. Que connaissent donc ces habitantes des quartiers résidentiels parisiens des « frottements » imposés aux femmes dans le métro ? De leurs « pulsions sexuelles par nature sauvages et offensives » ? Que savent-elles donc du vécu des femmes dans nos cités et nos campagnes ?

Reste une question, qui doit effectivement faire débat, avant que des réponses aussi irresponsables y soient apportées : comment définir la limite entre « désir et velléité de séduction » (quels que soient l’âge et le sexe, et qu’il ne s’agit évidemment pas d’interdire) et « intrusion », ou « effraction », ou  « agression ». Car, oui, on pourra gloser longuement sur ce qui est considéré ou non comme un délit, la question est bien le vécu subjectif douloureux de la femme, et souvent de la fillette, soumises à ces « élans » masculins…

L’affirmation la plus révoltante de cette « tribune » arrive en conclusion, quand quelques-unes se revendiquent « mamans », et nous expliquent qu’il faut préparer les filles à subir sans s’en formaliser ces agressions, et non interdire aux garçons de les commettre… « Boys will be boys » (« and girls are cute » ?), disent les Anglo-Saxons, les gars ont des pulsions incontrôlables, il faut juste que les filles agressées arrêtent d’être des pimbêches, enfin, et se blindent ! Sans doute, cela leur inculque ce que sera leur « liberté sexuelle »…

Or le blindage nécessaire pour parer à la violence de l’agression n’est pas le même hélas, selon que vous soyez puissant ou misérable : pour une main sur le genou de Catherine, pour un éditeur inquiet qui tance sa diva, pour une analyste qui se souvient de ses 20 ans, il y a mille femmes, chaque année, qui sont violées, dont les os et les dents sont brisés pour avoir tenté de résister à une « séduction insistante », dont la parole est niée, et qu’on culpabilise encore, au nom des idées qui sont portées dans cette pathétique « tribune »…

Revenons-y : le monde n’est plus, hélas, celui des 20 ans d’une Catherine Deneuve, d’une Catherine Millet ou d’une Brigitte Lahaie : il est hyperviolent, les interdits y sont devenus flous, les jeunes hommes sont biberonnés à la pornographie. Ainsi, la « galanterie » n’est plus gratuite (elle se paye d’une pipe), l’amour n’est plus l’amour (il se prouve par l’acceptation de la sodomie), et une femme qui résiste à un désir immédiat n’est pas respectable : on le voit de plus en plus, elle se prend des coups, c’est-à-dire des fractures, ou de l’acide, ou un viol.

Le monde qui nous est décrit ici et ses valeurs, telles qu’elles sont défendues, sont complètement déconnectés de toute réalité. Il est totalement paradoxal, il faut le redire, que quelques vieilles bourgeoises osent faire la leçon aux milliers de femmes légitimement révoltées qui dénoncent les dérives, d’une sévérité renouvelée, des hommes envers elles. Il est surtout douloureux de voir l’attaque venir de ce côté : la sororité reste à construire.


(1) Auteure de Mauvais Père et J’ai aimé un manipulateur, publiés aux Arènes.


« liberté d’importuner » ?

Dans la tribune publiée dans le Monde, un collectif de 100 femmes indique : « Nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle ». Et de s’en prendre à un féminisme qui exprime une « haine des hommes » et à un « puritanisme » qui emprunte « les arguments de la protection des femmes et de leur émancipation pour mieux les enchaîner à un statut d’éternelles victimes, de pauvres petites choses sous l’emprise de phallocrates démons, comme au bon vieux temps de la sorcellerie ».

Caroline Bréhat et Thibaud Le Clech


https://humanite.fr/apprendre-aux-fille ... ine-648594
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Re: Des femmes réactionnaires

Messagede Lila » 20 Jan 2018, 21:12

chaque fois qu’il y a une révolution féministe, on crie « danger » »
INTERVIEW Pour Geneviève Fraisse, philosophe et historienne de la pensée féministe, directrice de recherche émérite au CNRS, la tribune publiée dans « Le Monde » sur les conséquences de l’affaire Weinstein est une « vieille ritournelle philosophique »…
à lire : https://entreleslignesentrelesmots.word ... more-32701

Les «frotteurs», un «non-évènement»? 13 de leurs victimes répondent
Des femmes ayant subi des agressions dans le métro répondent à la tribune du Monde.
à lire : https://www.buzzfeed.com/rozennlecarbou ... .hugzyO3vG

Les porcs et leurs allié·es ont raison de s’inquiéter !
Mardi 9 janvier, 100 femmes ont signé une tribune publiée dans Le Monde où elles prennent la défense de la « liberté d’importuner », texte écrit par Catherine Millet, Catherine Robbe-Grillet, Catherine Deneuve, Elisabeth Lévy, entre autres…
À chaque fois que les droits des femmes progressent, que les consciences s’éveillent, les résistances apparaissent. En général, elles prennent la forme d’un « c’est vrai, certes, mais… ». Ce 9 janvier, nous avons eu droit à un « #Metoo, c’était bien, mais… ». Pas vraiment de nouveauté dans les arguments employés. On retrouve ces derniers dans le texte publié dans Le Monde comme au boulot autour de la machine à café ou dans les repas de famille. Cette tribune, c’est un peu le collègue gênant ou l’oncle fatigant qui ne comprend pas ce qui est en train de se passer.
à lire : https://entreleslignesentrelesmots.word ... more-32698

#EtMaintenant: les Québécoises solidaires avec les victimes de violence sexuelle
Plus de 180 Québécoises appuient les victimes de violence sexuelle et dénoncent la lettre du «Monde» signée par 100 femmes, dont Catherine Deneuve
à lire : http://www.ledevoir.com/societe/actuali ... e-moiaussi
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Re: Des femmes réactionnaires

Messagede Lila » 18 Fév 2018, 19:14

Catherine Millet s'explique sur son "regret de ne pas avoir été violée" (et va encore plus loin)

L'écrivain assume ses propos et veut même les défendre en assurant qu'il est possible de "dissocier son corps et son esprit" lors d'un acte sexuel.

La phrase avait été prononcée avant la publication, en janvier, de "la tribune Deneuve" dans "le Monde". Un texte qui voulait offrir une "autre voix" et être à contre-courant. Des mots, signés par une centaine de femmes, pour protéger "la liberté d'importuner".

En décembre, Catherine Millet était sur France culture. L'onde de choc de l'affaire Weinstein et de #balancetonporc ne s'était pas éteinte. L'écrivain qui présentait alors son ouvrage "la Vie sexuelle de Catherine M", explique que "son grand regret est de n'avoir pas été violée" pour pouvoir montrer aux femmes qui l'avaient été que l'on "pouvait s'en sortir".

la suite : https://www.nouvelobs.com/societe/20180 ... -loin.html
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Re: Des femmes réactionnaires

Messagede Lila » 01 Oct 2018, 19:10

Quand la main aux fesses fait réagir

Pourfendeuse du mouvement MeToo, l’essayiste Eugénie Bastié était l’invitée de Léa Salamé ce lundi.

«Une main aux fesses n’est pas si grave ». Ce lundi, la journaliste du Figaro Eugénie Bastié, auteur de « Le porc-émissaire, Terreur et contre-révolution », a égratigné une nouvelle fois le mouvement MeToo au micro de France Inter. Dénonçant une «victimisation excessive» des femmes, elle a notamment suscité un flot d’indignations en minimisant la portée de la «main aux fesses », pourtant punie par la loi.

à lire : http://www.leparisien.fr/laparisienne/a ... 900800.php
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