Mouvements sociaux, divers luttes

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Messagede Nico37 » 22 Déc 2008, 11:19

Halte à la casse de l'emploi dans le morbihan

MANIF A HENNEBONT CE SAMEDI 20 A 10H CONTRE LA DESTRUCTION DES EMPLOIS


A l'appel des syndicats CGT, CFE CGC, FO, CFTC, UNSA, SOLIDAIRE

HALTE A LA CASSE DE L'EMPLOI DANS LE MORBIHAN

Dans l'agroalimentaire : DANDY Pontivy, DOUX Locminé et Pleucadeuc

Dans la filière automobile : MPAP Ploërmel, AVON POLYMERE Vannes, MICHELIN Vannes

Dans l'intérim, dans la construction, dans le commerce, dans les services publics... et maintenant, la SBFM et ses sous-traitants,

DEMAIN, A QUI LE TOUR ?

La crise financière a bon dos, les actionnaires ont déjà fait le plein de leurs dividendes, l'argent débloqué par l'Etat ne doit pas servir aux spéculateurs mais aux salariés, à l'emploi privé et public.

Pas un licenciement à la SBFM.

Exigeons la reprise de la SBFM par RENAULT.

L'intersyndicale s'opposera et combattra tout licenciement à la SBFM comme dans toute entreprise sur le Morbihan.

Elle appelle tous les salariés et la population à manifester :

SAMEDI 20 DECEMBRE 2008

RASSEMBLEMENT A 10 H 00

PLACE DE LA MAIRIE D'HENNEBONT

ENSEMBLE, NE LAISSONS PAS
SACRIFIER NOS EMPLOIS


Source : http://collectif-syndical-classe.over-b ... 59384.html
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Blablagrève

Messagede bipbip » 14 Déc 2017, 23:46

Blablagrève

Rejoignez BlaBlagrève, une nouvelle plateforme de lutte ! Mardi 19 décembre au Centre Social Autogéré de la Parole Errante. Permanence d’accueil à 19h30 suivie de la réunion de la Plateforme à 20h.Pour devenir Gréviste Volant et participer aux actions envoyez nous votre adresse mail !



La société et le travail évoluent, la lutte également. BlaBlaGrève est une nouvelle plateforme pour mettre en lien des personnes ayant des problèmes sur leur lieu de travail avec des gens ayant envie d’agir avec elles pour les aider. Puisqu’il devient très dur de lutter sur son lieu de travail, BlablaGrève propose d’intervenir là où il est compliqué de se mobiliser. Sans se substituer aux syndicats, l’objectif est de construire un outil pour s’organiser et intervenir dans des situations de précarité ou avec des personnes isolées.

Uberisons la lutte, pas le travail !

Contacter Blablagrève en cas de besoin
Vous avez un problème avec votre employeur ou manager et vous ne trouvez pas de solution ? Vous voulez lancer une grève ou vous avez besoin de faire parler de votre lutte ? Vous cherchez des gens pour agir avec vous sur votre lieu de travail ? Ecrivez-nous !

J’ai un problème sur mon lieu de travail ?

Je ne peux intervenir parce que j’ai peur que cela se retourne contre moi
Des personnes exterieures peuvent le faire pour moi
je le ferais pour d’autres

Blablagrève s’organise - Rejoignez-nous !
Blablagrève dépend de la participation de chacun et chacune ; personne n’est salarié. Les ambitions de Blabla grève : l’action directe, l’entraide , l’autoformation, et la visibilisation. Pour les atteindre, le nombre et le savoir sont nos armes :
• Rejoignez le pôle Action : Préparer des actions de soutien, rencontrer des personnes en conflit sur leur lieu de travail qui nous contactent, conseiller, accompagner et se reveiller a 6h du mat pour aller bloquer
• Rejoignez le pôle animation : Organiser des débats, des formations ainsi que des moments conviviaux et festifs permettant de lever des fonds pour soutenir des travailleurs en lutte.
• Rejoignez le pôle communication : Donner forme à nos idées et nos actions : penser, raconter, imaginer, montrer, puis diffuser par la vidéo, la photo, le son, le graphisme, et le récit.

- Que l’on appartienne aux pôles ou pas, qu’on ait juste un petit peu de temps ou très envie de s’impliquer beaucoup :
Agissez avec nous, vous aussi devenez grévistes volant.e.s !

Amour, gloire et solidarité


P.-S.
Ecrivez nous sur facebook ou à Blabagreve@riseup.net


https://paris-luttes.info/blablagreve-r ... -noel-9237
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Messagede bipbip » 15 Jan 2018, 21:11

Résister à la domination dans le nettoyage

Le secteur du nettoyage constitue depuis son apparition au milieu du XIXe siècle, et son fort développement à partir des années 701, un secteur où les formes de résistances ouvrières n’ont suscité que peu d’intérêt de la part des chercheurs, mais aussi du mouvement syndical. Les premiers se sont le plus souvent contentés d’enfermer les nettoyeurs et les nettoyeuses dans une position d’exploités, sans chercher à interroger les mécanismes de cette exploitation et les résistances qui s’y opposaient. Le second, encore aujourd’hui, peine à sortir d’une double impasse. Tantôt, il a organisé les nettoyeurs « par le haut », ce qui explique encore de nos jours le rattachement des nettoyeurs à la CGT Ports et Docks2 par exemple. Tantôt, il s’est trouvé confronté à des pratiques contestables allant du détournement de fonds à la collusion plus ou moins directe avec le patronat de certaines structures. Si les expériences de syndicalisme sincère et efficace existent fort heureusement (on en trouvera une analyse dans le récent ouvrage de C. Nizolli3), elles restent trop peu visibles, et souvent limitées à une partie du secteur (essentiellement sur des sites regroupant beaucoup de nettoyeurs et nettoyeuses au même endroit). C’est pourquoi, dans l’idée d’aider ces syndicalistes sincères à poursuivre leur action et à l’amplifier, je propose de nous intéresser à ce que sont concrètement les résistances au travail dans ce secteur.

... http://www.lesutopiques.org/resister-a- ... nettoyage/
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Re: Mouvements sociaux, divers luttes

Messagede bipbip » 15 Jan 2018, 22:05

83 jours à Holiday Inn, 140 à Mac Do. Comment une grève peut-elle tenir aussi longtemps ?

Déjà 83 jours de grève pour une douzaine de salariés travaillant à Holiday Inn et 140 jours pour 5 équipiers du Mac Donald de Villefranche-de-Rouergue. Avant eux, en 2016, une douzaine de factrices et facteurs de Rivesaltes avaient enchaîné sept mois de grèves. Comment font-ils ? Comment tiennent-ils ?

... https://rapportsdeforce.fr/classes-en-l ... s-01101366
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Re: Mouvements sociaux, divers luttes

Messagede bipbip » 18 Jan 2018, 16:41

A un mois de la victoire

Grève à ONET : « Maintenant ils savent qu’ils ne vont pas nous faire ce qu’ils veulent. »

Entretien. Ils sont 84 à s’être mis en grève contre la société de sous-traitance Onet et la SNCF, du 2 novembre au 15 décembre derniers, pour leurs conditions de travail. Une lutte pour la dignité contre ce géant du nettoyage, qu’ils ont remportée au bout de 45 jours. Oumou, agent du nettoyage, travaille depuis 18 ans pour la SNCF et revient sur cette grève victorieuse dont elle et ses collègues tirent des enseignements précieux, pour elles et eux, et pour l’ensemble des travailleurEs.

... http://www.revolutionpermanente.fr/Grev ... ls-veulent
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Re: Mouvements sociaux, divers luttes

Messagede bipbip » 09 Fév 2018, 00:27

Sélection à l’université : vers un mouvement d’ampleur dans la jeunesse ?

Est-ce la jeunesse qui ébranlera Jupiter ? C’est la question que l’on peut se poser après la première journée de mobilisation nationale contre le « plan étudiants » jeudi 1er février dernier. En effet, dans de nombreuses facs et lycées, les jeunes ont entamé une grève contre la dernière réforme antisociale du gouvernement Philippe, qui veut instaurer la sélection à l’entrée de l’université.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement français tente d’imposer la sélection à l’entrée de l’université. Deux tentatives ont marqué l’histoire : celle d’Alain Peyrefitte, qui propose en avril 1968 la sélection à l’université sur la base des mentions obtenues au bac ; mai 1968 balaiera la proposition. L’autre tentative, en 1986, est celle d’Alain Devaquet, mort il y a quelques jours, qui voulait laisser aux universités le choix de leurs critères de sélection : des centaines de milliers d’étudiantEs manifestent et obtiennent le retrait de la loi.

Ce n’est qu’un début

Emmanuel Macron est peut-être en train de rentrer dans cette histoire. C’est en tout cas ce que souhaitent les milliers de lycéenEs et étudiantEs qui ont manifesté jeudi 1er février dernier dans toute la France contre le « plan étudiants ». Encore une fois, le gouvernement souhaite faire passer la sélection à l’entrée de l’université, via l’instauration de prérequis, mais souhaite aussi réformer en profondeur l’enseignement supérieur. En effet, derrière ces « prérequis », il s’agit de donner aux directions des universités le droit de choisir leurs critères de sélection, et donc de créer des « pôles d’excellence » très sélectifs aux coûts d’inscription élevés, tout en reléguant le reste des étudiantEs dans des facs poubelles.

Mais beaucoup ne l’entendent pas de cette oreille : à Toulouse, plus d’un millier d’étudiantEs et de personnels du Mirail se sont réunis en assemblée générale (AG) après un blocage qui a arrêté le fonctionnement de la fac. À Tolbiac, ce sont 600 étudiantEs qui ont commencé une grève aux côtés de leurs enseignantEs ; 400 à Rennes 2 ; 250 à Nantes ; 150 à Lille 2, Paris 8, Montpellier… Du côté des lycées, le nombre de blocus est tout aussi important : à Marseille, Rouen, en banlieue parisienne et dans la capitale, de très nombreux lycéenEs ne sont pas allés en cours, pour manifester aux côtés de leurs enseignantEs contre la nouvelle plateforme Parcoursup’ (qui remplace APB). C’e sont 20 000 à 25 000 étudiantEs et lycéenEs qui ont défilé dans toute la France, avec la particularité de retrouver, dans les cortèges, une détermination qui a envoyé un message simple au gouvernement : « ce n’est qu’un début ».

Construire et amplifier la grève

Dans le paysage national, une université détonne dans le paysage : l’université de Toulouse 2 le Mirail. En effet, alors que les étudiantEs et personnels avaient déjà entamé une grève importante en décembre contre la fusion de leur fac avec Paul-Sabatier, le plan étudiants a décuplé la colère des étudiantEs. « Même pendant la loi travail, les étudiants ne s’étaient pas autant mobilisés, d’autant plus qu’ils sont soutenus par 250 personnels administratifs qui sont en grève » explique Marina, militante au NPA-Jeunes. C’est d’ailleurs un comité de mobilisation puissant qui organise toute la grève sur la fac, entre la nécessité de l’étendre à la majorité des étudiantEs, mais aussi organiser les manifestations, et les blocages qui tendent un rapport de forces déjà dur avec la présidence, malmenée depuis son non-respect du vote sur la fusion des universités.

Mardi 6 février a eu lieu une -deuxième mobilisation nationale, à l’appel des enseignantEs du secondaire (SNES, FO, CGT, Sud Éducation), auxquels se sont joints les étudiantEs. D’ores et déjà, il s’agit de construire une mobilisation dans la durée. Philippe Poutou soulignait en avril 2017 la nécessité que les jeunes et les salariéEs « prennent leurs affaires en main » : c’est bien ce qu’il faut faire face à un gouvernement qui veut attaquer les acquis du mouvement étudiant. Prendre ses affaires en main signifie aujourd’hui non seulement descendre dans la rue, mais aussi construire une grève capable de faire reculer Emmanuel Macron et Frédérique Vidal. Là où ils utilisent ordonnances et procédures accélérées pour faire passer leurs lois scélérates, les assemblées générales et les comités de mobilisation doivent devenir les instances d’une autre démocratie, qui corresponde aux intérêts des enseignantEs et des étudiants et non aux intérêts du CAC40.

Construire la grève et l’amplifier : voilà l’objectif que doivent se fixer les étudiantEs, en prenant appui sur toutes les initiatives qui permettront de durcir le rapport de forces avec l’exécutif. Dans ce sens, l’appel venu de l’université de Toulouse à une grande journée de mobilisation le 14 février, date de la présentation de la réforme du bac par Blanquer, doit être l’occasion de faire frémir celles et ceux qui veulent détruire l’université.

George W.


http://www.anti-k.org/2018/02/08/select ... %e2%80%89/
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Re: Mouvements sociaux, divers luttes

Messagede bipbip » 11 Fév 2018, 16:10

Sélection à l’université : vers un mouvement d’ampleur dans la jeunesse ?

Est-ce la jeunesse qui ébranlera Jupiter ? C’est la question que l’on peut se poser après la première journée de mobilisation nationale contre le « plan étudiants » jeudi 1er février dernier. En effet, dans de nombreuses facs et lycées, les jeunes ont entamé une grève contre la dernière réforme antisociale du gouvernement Philippe, qui veut instaurer la sélection à l’entrée de l’université.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement français tente d’imposer la sélection à l’entrée de l’université. Deux tentatives ont marqué l’histoire : celle d’Alain Peyrefitte, qui propose en avril 1968 la sélection à l’université sur la base des mentions obtenues au bac ; mai 1968 balaiera la proposition. L’autre tentative, en 1986, est celle d’Alain Devaquet, mort il y a quelques jours, qui voulait laisser aux universités le choix de leurs critères de sélection : des centaines de milliers d’étudiantEs manifestent et obtiennent le retrait de la loi.

Ce n’est qu’un début

Emmanuel Macron est peut-être en train de rentrer dans cette histoire. C’est en tout cas ce que souhaitent les milliers de lycéenEs et étudiantEs qui ont manifesté jeudi 1er février dernier dans toute la France contre le « plan étudiants ». Encore une fois, le gouvernement souhaite faire passer la sélection à l’entrée de l’université, via l’instauration de prérequis, mais souhaite aussi réformer en profondeur l’enseignement supérieur. En effet, derrière ces « prérequis », il s’agit de donner aux directions des universités le droit de choisir leurs critères de sélection, et donc de créer des « pôles d’excellence » très sélectifs aux coûts d’inscription élevés, tout en reléguant le reste des étudiantEs dans des facs poubelles.

Mais beaucoup ne l’entendent pas de cette oreille : à Toulouse, plus d’un millier d’étudiantEs et de personnels du Mirail se sont réunis en assemblée générale (AG) après un blocage qui a arrêté le fonctionnement de la fac. À Tolbiac, ce sont 600 étudiantEs qui ont commencé une grève aux côtés de leurs enseignantEs ; 400 à Rennes 2 ; 250 à Nantes ; 150 à Lille 2, Paris 8, Montpellier… Du côté des lycées, le nombre de blocus est tout aussi important : à Marseille, Rouen, en banlieue parisienne et dans la capitale, de très nombreux lycéenEs ne sont pas allés en cours, pour manifester aux côtés de leurs enseignantEs contre la nouvelle plateforme Parcoursup’ (qui remplace APB). C’e sont 20 000 à 25 000 étudiantEs et lycéenEs qui ont défilé dans toute la France, avec la particularité de retrouver, dans les cortèges, une détermination qui a envoyé un message simple au gouvernement : « ce n’est qu’un début ».

Construire et amplifier la grève

Dans le paysage national, une université détonne dans le paysage : l’université de Toulouse 2 le Mirail. En effet, alors que les étudiantEs et personnels avaient déjà entamé une grève importante en décembre contre la fusion de leur fac avec Paul-Sabatier, le plan étudiants a décuplé la colère des étudiantEs. « Même pendant la loi travail, les étudiants ne s’étaient pas autant mobilisés, d’autant plus qu’ils sont soutenus par 250 personnels administratifs qui sont en grève » explique Marina, militante au NPA-Jeunes. C’est d’ailleurs un comité de mobilisation puissant qui organise toute la grève sur la fac, entre la nécessité de l’étendre à la majorité des étudiantEs, mais aussi organiser les manifestations, et les blocages qui tendent un rapport de forces déjà dur avec la présidence, malmenée depuis son non-respect du vote sur la fusion des universités.

Mardi 6 février a eu lieu une -deuxième mobilisation nationale, à l’appel des enseignantEs du secondaire (SNES, FO, CGT, Sud Éducation), auxquels se sont joints les étudiantEs. D’ores et déjà, il s’agit de construire une mobilisation dans la durée. Philippe Poutou soulignait en avril 2017 la nécessité que les jeunes et les salariéEs « prennent leurs affaires en main » : c’est bien ce qu’il faut faire face à un gouvernement qui veut attaquer les acquis du mouvement étudiant. Prendre ses affaires en main signifie aujourd’hui non seulement descendre dans la rue, mais aussi construire une grève capable de faire reculer Emmanuel Macron et Frédérique Vidal. Là où ils utilisent ordonnances et procédures accélérées pour faire passer leurs lois scélérates, les assemblées générales et les comités de mobilisation doivent devenir les instances d’une autre démocratie, qui corresponde aux intérêts des enseignantEs et des étudiants et non aux intérêts du CAC40.

Construire la grève et l’amplifier : voilà l’objectif que doivent se fixer les étudiantEs, en prenant appui sur toutes les initiatives qui permettront de durcir le rapport de forces avec l’exécutif. Dans ce sens, l’appel venu de l’université de Toulouse à une grande journée de mobilisation le 14 février, date de la présentation de la réforme du bac par Blanquer, doit être l’occasion de faire frémir celles et ceux qui veulent détruire l’université.

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Re: Mouvements sociaux, divers luttes

Messagede bipbip » 15 Fév 2018, 19:06

La Poste : Virus gréviste contre les sous-effectifs

La conflictualité est en hausse à la Poste, avec une succession de ­grèves localisées, très suivies, et souvent victorieuses. Mais qui ne se transforment pas encore en un mouvement d’ensemble capable de ­faire plier la direction.

Depuis plusieurs semaines, la Poste fourmille de conflits locaux : Carhaix (29), Guadeloupe, Piton-Saint-Leu (La Réunion), Saint-Herblain (44), Rennes, Tarascon (13)… Les facteurs et factrices font grève pour dire stop aux sous-effectifs et à l’augmentation de leur charge de travail.

La Poste, arguant de la baisse du trafic lettres, a supprimé, depuis des années, des dizaines de milliers de postes. Or, si cette baisse de trafic est réelle, celui des recommandés, lettres suivies et colis – notamment provenant d’Asie – a, lui, littéralement explosé. Si l’on rajoute les prospectus dans la charge de travail, et la suppression de tournées, la coupe est pleine. Les agentes te les agents ne peuvent plus rendre un service public de qualité dans le temps imparti. La Poste bouche les trous avec des précaires : intérimaires, CDD, contrats aidés sont légion.

64 jours de grève à Ris-Orangis

Du côté des bureaux de poste, la situation est catastrophique : la direction annonce des réductions d’horaires et des fermetures partout sur le territoire. À Ris-Orangis (91), les guichetiers et guichetières ont fait, fin 2017, 64 (!) jours de grève contre la suppression de 4 emplois et la réduction drastique des horaires. Ce début d’année est dans la continuité, avec son lot d’annonces de fermetures : en Bretagne (Saint-Brieuc dont 3 bureaux doivent fermer, Le Palais, Vannes), en Lorraine (Liverdun), dans le Loiret (Fleury-les-Aubrais), en Côte-d’Or (Pourrain), dans les Hauts-de-Seine (7 bureaux concernés). La population locale, heureusement, ne laisse pas faire. Appuyé.es par les élu.es, en lien avec les syn­dicats (le plus souvent SUD et CGT), les usagères et usagers pétitionnent, se rassemblent devant les bureaux menacés, donnent des réunions publiques.

Se battre, ça paie – nombre de conflits locaux se soldent par des victoires –, mais l’addition des conflits locaux ne suffit pas à faire reculer la Poste sur sa stratégie globale. Celle-ci s’est fixée des objectifs ambitieux en termes de chiffre d’affaires à l’horizon 2020. Or les résultats ne sont pas au rendez-vous et les « leviers de croissance » (diversification des services, achats de filiales) tant vantés par les dirigeants sont avant tout des prétextes pour restructurer. La « conquête » se faisant donc attendre, la Poste fait pression, encore et toujours, sur ses salarié.es. Sans se soucier le moins du monde de leur santé et de la qualité du service.

Face à cela, travailleuses et travailleurs, usagères et usagers ont tout intérêt à grouper leurs forces imposer dans le débat politique la question de l’avenir du service public postal et stopper cette spirale infernale de démolition dont le seul but est de gonfler la rentabilité !

Lise Backer (AL Saint-Denis)


https://www.alternativelibertaire.org/~ ... -effectifs
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Re: Mouvements sociaux, divers luttes

Messagede bipbip » 21 Fév 2018, 21:35

Air France, Vinci, PSA : face à la croissance, les salariés exigent des augmentations

Après s'être serré la ceinture, les salariés des grands groupes, redevenus florissants, exigent des augmentations.

Les salariés veulent leur part du gâteau. Depuis le début de l'année, à l'exemple du syndicat IG Metall en Allemagne, qui réclame une hausse de 6 %, les revendications salariales se multiplient. Ainsi, chez Air France, tous les employés sont appelés à cesser le travail jeudi pour exiger des augmentations générales de 6 %. Au sein des sociétés d'autoroutes du groupe Vinci (ASF, Escota, Cofiroute), les agents seront en grève du 23 au 25 février pour obtenir une hausse générale de 1,2 % et une augmentation forfaitaire de 50 euros brut mensuels. Même exigence chez les routiers, ou encore chez Orange, où les syndicats veulent au moins 2,1 % de hausse générale.

... http://www.leparisien.fr/economie/air-f ... 570833.php
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Re: Mouvements sociaux, divers luttes

Messagede bipbip » 27 Fév 2018, 23:02

2016-2017 : La vague de résistance des travailleur-euse-s des plateformes de livraisons européennes

Une vague de conflits entre les travailleurs et les plateformes s’est-elle propagée à travers l’Europe ?

Une recherche militante sur les plateformes de livraisons est importante pour deux raisons. D’une part, la partie de la classe capitaliste qui possède ces plateformes a été la première à adopter le management par algorithme qui a, à travers l’automatisation de la supervision, transformé l’organisation du processus de travail dans la livraison de nourriture traditionnelle. D’autre part, les travailleurs de ces plateformes ont résisté aux conséquences de cette réorganisation du travail, ce qui a conduit à une série d’accrochages entre travailleurs et patrons qui s’est généralisée.

Malgré cette synthèse d’éléments importants à la fois techniquement et politiquement, la plupart des militants ont une compréhension limitée des dynamiques à jour dans la résistance des travailleurs des plateformes. Celle-ci est vue soit comme un exemple fourre-tout de résistance ouvrière à l’heure des bouleversements technologiques, soit comme un phénomène confus et marginal . Ces deux interprétations ont été remises en cause par l’émergence d’enquêtes menées par les travailleurs des plateformes eux-mêmes, enquêtes qui ont donné un aperçu intéressant sur la nature de cette réorganisation du travail et sur les contestations qu’elle a fait naître. Ces recherches esquissent la composition de classe des plateformes. C’est l’occasion d’aller plus loin.

La résistance des travailleurs des plateformes s’étend aujourd’hui au delà des frontières. En août, j’avais déjà affirmé que l’on était en train d’assister à une vague transnationale d’action et d’organisation. Dans les mois qui ont suivit, les grèves et les manifestations se sont étendues aux Pays-Bas et à la Belgique. Mais jusqu’ici cette vague de contestation a été difficile à analyser. Le manque d’éléments concrets sur la quantité, la localisation et l’intensité des grèves et manifestations s’est avéré être un obstacle de taille et cet article tente de résoudre ce problème. Pour cela, il présente les résultats d’un petit projet de recherches dont le but était de rassembler les informations manquantes.

... https://albruxelles.wordpress.com/2018/ ... ropeennes/
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Re: Mouvements sociaux, divers luttes

Messagede bipbip » 04 Mar 2018, 18:30

POUVOIR D’ACHAT : L’ÉCHEC DU GOUVERNEMENT OUVRE LE FRONT DES SALAIRES

Grève pour les salaires à Air France, Lafarge, Vinci, Rémy Martin, Legrand, Valéo... tensions chez Renault et PSA...

POUVOIR D’ACHAT : L’ÉCHEC DU GOUVERNEMENT OUVRE LE FRONT DES SALAIRES

Le message du gouvernement sur le pouvoir d’achat était tonitruant : quelques arguments résumés dans le « livret du pouvoir d’achat » jaune canari ne pouvaient passer inaperçus.

Distribué au moment de la présentation du projet de loi de finances fin septembre, ce « livret du pouvoir d’achat » promettait rien de moins qu’un « treizième mois » en sus pour certains salariés… à la fin du quinquennat. Ces mesures s’appuyaient sur les baisses de cotisations salariales Santé et Chômage et sur la suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages.

LA RÉALITÉ N'EST PAS JAUNE MACRON

La réalité ? En janvier 2019, la consommation des ménages a reculé de 1,9 % après une baisse de 1,2 % en décembre. Cette consommation de janvier 2018 est inférieure de 1,9 % à celle de janvier 2017. C’est donc là une vraie défaite en rase campagne pour le gouvernement : les ménages français invalident sa politique de pouvoir d’achat.

5 MILLIARDS DE CADEAUX FISCAUX AUX RICHES, LES MÉNAGES PÉNALISÉS

- Dès le 1er janvier, le gouvernement a transformé l’impôt sur la Fortune (ISF) en un impôt sur la fortune immobilière (IFI). Il a instauré le prélèvement forfaitaire unique sur les revenus du capital, sorte de bouclier fiscal pour ces derniers fixé à 30 %. Coût de l’opération : près de 5 milliards d’euros.

Cette priorité rendait impossible de favoriser autant les ménages sur l’année 2018 si l’on voulait respecter les obligations budgétaires européennes. Les ménages ont donc été les variables d’ajustement de ces choix budgétaires donnant la priorité, d’abord au capital mobilier, puis aux grands équilibres.

En conséquence, l’exécutif a décidé de scinder en deux la bascule entre la baisse des cotisations salariales et la hausse de la CSG, en janvier et en octobre.

- les hausses des prix du carburant et du tabac étaient mises en place respectivement aux 1er janvier et 1er mars. De fait, la hausse fictive du salaire net de 0,5 % du fait de l’allègement des cotisations sociales a été plus que compensée par une série de hausses traditionnelles, comme celle du prix du gaz.

- Pour certaines catégories comme les retraités non exonérés de CSG (pour une pension de plus de 1 200 euros environ) et les fonctionnaires, il y a eu une baisse de la pension et du traitement, soit parce que, pour les premiers, il n’y a pas de compensation de la baisse de la CSG, soit parce que, pour les seconds, la hausse de la CSG n’a été que compensée alors que les cotisations retraites augmentaient.

UNE POLITIQUE CONTRE LE POUVOIR D’ACHAT

La stratégie du gouvernement est une bulle qui éclate sur ses propres contradictions. La politique de soutien au pouvoir d’achat n’était pas une priorité et a pourtant été présentée comme telle.

Les mesures d’économies sur la santé, le transport ferroviaire, les emplois aidés, l’assurance chômage, les dépenses des collectivités locales ainsi que les hausses des prix du tabac et de l’essence prouvent chaque jour aux ménages que ces gains de pouvoir d’achat ne sont pas “gratuits”.

Le fractionnement des mesures rend ces dernières très peu visibles. Il est possible qu’il y ait un effet positif, mais il sera faible et de courte durée : la baisse de la taxe d’habitation sera ressentie en octobre surtout et celle du salaire net s’évanouira en janvier avec la mise en place du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu.

LES CHIFFRES SONT CRUELS POUR LES MÉNAGES

- Les salariés verront leur salaire net progresser de 2,2 % en octobre 2018 par rapport à décembre 2017, mais sur l’année, ce net n’augmentera que de 0,95 % et l’on compare rarement sa situation à celle de dix mois plus tôt.

- Avoir un « treizième mois » de 2017 en 2022 n’a guère de sens pour un agent économique. Et s’il en fallait une preuve, c’est bien la politique même du gouvernement : pour convaincre les investisseurs d’investir, l’État a agi vite et tout de suite. Il n'a pas dilué les mesures, il n'a pas promis, il a agi parce qu’il y avait là une volonté d’agir qui n’existait pas sur le pouvoir d’achat des ménages. C’est la preuve de plus que le pouvoir d’achat n’était pas, dans les faits, la priorité gouvernementale. Et que les Français ne s’y sont pas trompés, contrairement aux attentes du gouvernement.

LA MODÉRATION SALARIALE AU CŒUR DES RÉFORMES « STRUCTURELLES » DU GOUVERNEMENT

La politique économique du gouvernement vise à redonner de la compétitivité à l’économie française par la modération salariale.

C’est la vraie finalité des « réformes structurelles » qui, dans les faits, renforce le pouvoir interne dans l’entreprise, fait davantage pression sur les salariés et contribue donc à réduire les exigences salariales.

La conviction libérale des élites gouvernementales, c’est que « le marché du travail français est trop rigide », c’est-à-dire qu’il empêche l’adéquation de l’évolution des salaires à celle du chômage et de la productivité. La politique de réforme tend à dégager du pouvoir d’achat par la baisse des prix et par celle des impôts, produit d’une politique de pression sur la dépense publique.

Cette politique, qui vise donc à réduire la croissance des salaires et, en conséquence, celle de la demande des ménages, échoue parce qu’elle pèse sur l’activité et cause une spirale déflationniste, comme dans les pays du sud de la zone euro.

Mais la stratégie libérale passe par une phase douloureuse pour les ménages

: priorité est donnée aux marges des entreprises et aux revenus du capital. Logiquement, le travail est alors pénalisé, la demande intérieure est comprimée. Dans l’esprit de ses promoteurs, cette politique « de l’offre » permettra ensuite une redistribution des fruits de la croissance future aux salariés. On voit dans le cas de l’Allemagne que ce théorème est sujet à caution. Mais, quoi qu’il en soit, le gouvernement mène bien une politique de ce type.

VOILÀ POURQUOI LES SALAIRES SONT DÉSORMAIS SOUS PRESSION

Les salaires français sont désormais sous pression. Les premiers effets s’en font sentir. Alors que l’inflation s’est (timidement) redressée, les salaires nominaux, eux, ne réagissent pas. Les chiffres de l’évolution des salaires au quatrième trimestre, publiés en février par la DARES, l’ont confirmé.

Sur les trois derniers mois de 2017, les salaires ont progressé de 1,3 % sur un an, soit de 0,2 % en termes réels. Avec une quasi-stagnation salariale, il est logique que les ménages s’inquiètent de leur situation financière. D’autant que, comme on l’a vu, les compensations prévues par le gouvernement ne parviennent pas à convaincre. Pour 2018, malgré la reprise, la hausse réelle des salaires restera réduite. Une étude récente d’experts patronaux prévoit une hausse nominale de 2 %, ce qui devrait réduire la hausse réelle à 0,5 - 0,6 %, en moyenne. Mais, selon certains syndicalistes cités par Le Monde, les employeurs utilisent la politique de « pouvoir d’achat » du gouvernement comme prétexte à une plus forte modération salariale.

Les ménages ont donc logiquement le sentiment qu’ils devront assumer toute hausse des prix sans vrai filet. Quant à l’emploi, s’il s’améliore en volume, il rassure moins les ménages. Les réformes ont affaibli la sécurité du CDI et les salaires d’embauche sont forcément sous pression.

LA BAISSE DU CHÔMAGE NE CONDUIT PAS À UN RENFORCEMENT DE LA DEMANDE DES MÉNAGES.

Malgré les créations d’emplois, la confiance des consommateurs a tendance à se dégrader et les dépenses à être plus modérées. Ainsi la croissance accélère, sous l’impulsion de l’investissement et d’un moindre déficit de commerce extérieur, avec des ménages qui ont le sentiment d’être les oubliés de cette croissance.

L’espoir de Macron est que, dans les prochains mois et les prochaines années, cette politique mènera à une telle baisse du chômage qu’il y aura, une fois la compétitivité revenue, une pression à la hausse sur les salaires. Dès lors, les baisses de cotisations et d’impôts seront appréciées à leur juste valeur.

LA DÉRÉGULATION DU MARCHÉ DU TRAVAIL VA PESER SUR LES SALAIRES

Sauf que l’ampleur du chômage, du sous-emploi est telle que la dérégulation du marché du travail va encore longtemps peser sur les salaires. Et la question de l’inflation va demeurer. Si elle reste faible, comme aujourd’hui, elle met la pression sur les salaires réels, qui doivent être contenus pour préserver les marges des entreprises. Mais si elle accélère, la question du pouvoir d’achat deviendra brûlante, alors que, pour gagner de la compétitivité relative au sein de la zone euro, la France devra mener la modération salariale. Sans compter qu’un accident de croissance, aggravant encore la situation du pouvoir d’achat, n’est jamais à exclure.

Même la tactique visant à jeter en pâture à l’opinion le statut des cheminots risque de ne pas suffir à éteindre l’incendie désormais allumée sur le pouvoir d’achat.


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Re: Mouvements sociaux, divers luttes

Messagede bipbip » 21 Oct 2018, 16:55

« On bosse ici, on vit ici, on reste ici ! »

Retour sur les grèves des sans-papiers initiées en 2008-2009 en France, qui entrent largement en résonance avec l’actualité.

Alors que les gouvernements et tous les démagogues, de l’extrême droite jusqu’à une partie de la gauche, nous présentent la « vague des migrants » tentant de rejoindre l’Europe comme un « problème », des patrons du tourisme et de la restauration réunis le 19 juillet dans un Conseil interministériel se sont déclarés à court de main-d’oeuvre et ont demandé au gouvernement de s’empresser d’accorder le droit de travailler à des migrantEs. « Les restaurateurs et les hôteliers sont dans les starting-blocks » a dit Didier Chenet, président du Groupement national des indépendants de l’hôtellerie-restauration : « On attend maintenant du gouvernement qu’il donne des papiers à ces personnes. La formation, le boulot, on est là pour les fournir ».

Dans le même temps en Italie, l’embauche de migrants pour la production d’oranges, de kiwis ou d’olives en Calabre fait l’actualité. D’une part parce que leur situation illégale mais tolérée leur vaut d’être notoirement sous-payés (35 ou 40 euros par jour contre 60 pour un travailleur agricole déjà mal payé), d’autre part et surtout parce qu’ils se sont rebiffés, ont manifesté1. Et n’oublions pas que la largesse apparente avec laquelle Angela Merkel avait dans un premier temps accueilli près d’un million de migrantEs en Allemagne, répondait d’abord à une demande de main-d’œuvre du patronat allemand.

Car si les grands États se montrent intraitables en matière d’accueil, si des gouvernements surenchérissent en matière de chasse aux migrantEs et démagogie xénophobe voire raciste, l’arrivée de migrantEs offre en permanence au patronat de la chair à profits. Des travailleurEs qu’ils peuvent d’autant surexploiter qu’ils sont sans droits. TouTEs ces migrantEs sont pour l’essentiel – quels que soient leurs diplômes – voués à devenir salariés. Mais qui dit travailleuses et travailleurs dit aussi luttes, grèves, renforcement de la force collective du monde du travail.

En témoignent les grèves de travailleurEs sans papiers lancées en France il y a plus de dix ans, dont nous rappelons ici les grandes phases et l’inestimable portée.


La grève, l’arme des travailleurs, y compris sans papiers

En 2008, puis lors de la seconde phase de grève entamée en octobre 2009, qui s’est prolongée jusqu’au début 2011, des milliers de travailleurEs sont sortis de l’ombre. Il y en avait à la très « chic » Tour d’Argent, ou au très huppé Café de la Jatte (où Sarkozy avait ses habitudes), comme dans bien d’autres enseignes moins prestigieuses. Il y en avait sur les chantiers petits et grands du BTP, y compris ceux du ministère de la Défense ou de l’Assemblée nationale. Il y en avait dans le métro parisien, avec les travailleurs d’Asten qui avaient filmé leurs conditions de travail et montré à tous comment on leur faisait porter des plaques de bitume de dizaines de kilos sans protections ; idem dans la confection, le nettoyage, la sécurité, sans omettre les nounous des beaux quartiers. Ces grèves ont montré que des travailleurs et travailleuses sans-papiers travaillaient partout. C’est encore et toujours le cas.

Une fois l’exploitation « irrégulière » de ces travailleurEs exposée au grand jour, par leur lutte, les patrons ont répété qu’ils ne savaient pas, qu’ils avaient été dupés par des salariés qui se seraient fait passer pour leurs frères ou leurs cousins… Ces patrons du BTP ou de l’hôtellerie exploitaient pourtant des hommes et des femmes en chair et en os, en se moquant bien de leurs noms ! Bien sûr, les grands groupes comme
Bouygues ou Vinci se sont plutôt gardés de les embaucher directement, et ont préféré passer par des sous-traitants ou par des boîtes d’intérim (ou les deux à la fois). Mais bien souvent, ce sont les patrons eux-mêmes de ces secteurs, ou des chefs, qui suggéraient aux travailleurs de se procurer de faux papiers ou de venir travailler avec ceux d’un autre.

Élu président en 2007, Sarkozy avait mis en place un ministère de l’Immigration. Les contrôles sur les papiers des travailleurEs étrangers s’étaient accentués, avec notamment l’obligation pour un employeur qui embauchait un salarié étranger d’envoyer au préalable à la préfecture la copie des papiers présentés. Il devenait ainsi plus difficile aux sans-papiers de trouver un travail et de le conserver. Des patrons froussards n’hésitaient pas à licencier, de crainte de se faire pincer. Mais il y avait aussi dans la loi Hortefeux de 2007, un « article 40 », entrouvrant la possibilité d’une « régularisation par le travail », fait sur mesure pour les patrons prêts à régulariser des situations de sans-papiers, sous le statut de la « carte de séjour salarié », en présentant une promesse d’embauche.


De la régularisation par le travail à la régularisation par la grève : 2006-2008, acte I

De premières grèves de travailleurs sans papiers eurent lieu en riposte à des licenciements : à Modeluxe, une blanchisserie industrielle de l’Essonne en 2006, dans un restaurant Buffalo Grill en 2007… Des grèves dans lesquelles des travailleurs sans papiers se sont lancés avec l’appui de militants CGT, en particulier Raymond Chauveau, de l’UL CGT de Massy2. Il s’agissait non seulement de s’opposer aux licenciements, mais d’obtenir la régularisation des salariés en exigeant du patron qu’il demande leur régularisation auprès de la préfecture.

À partir du succès de ces premières luttes, qui ont permis d’obtenir des régularisations, se sont annoncées des luttes de plus grande ampleur. L’idée de la grève comme moyen d’obtenir la régularisation a vite fait son chemin dans le milieu des travailleurEs immigrés. Parmi les militants de la CGT ou de Solidaires, ou d’associations comme Droits devant !! ou Autremonde, l’exemple a été suivi. Des liens se sont constitués entre structures syndicales et associatives. Le 15 avril 2008, plus de 300 travailleurs se sont mis en même temps en grève dans 16 entreprises, avec occupations. C’était la première action coordonnée de travailleurs sans papiers. En mai 2008, une deuxième vague de grévistes rejoignit le mouvement, avec 23 nouveaux sites touchés et plus de 300 grévistes supplémentaires. D’autres suivirent, comme les intérimaires de PerfectInterim en juin 2008, certaines se dotant de comités de grève à l’initiative de militants révolutionnaires de l’Étincelle qui leur prêtaient main forte.

Ces premières grèves de 2008 ont permis d’obtenir des centaines de régularisations et le droit à la régularisation des intérimaires, ce qui comptera pour la suite. Mais à chaque fois dans le cadre d’examens de dossiers individuels, avec un important travail de préparation de ces dossiers, souvent pris en charge par des militants syndicaux d’unions locales, et associatifs. La grève a permis des régularisations mais n’a pas fait modifier les conditions générales du traitement des dossiers en préfecture. Ces premiers résultats ont été positifs et spectaculaires à leur échelle et ont fait que des milliers de sans-papiers ont regardé vers la CGT et vers la grève.


Octobre 2009, acte II

En octobre 2009, une nouvelle grève démarre, cette fois XXL par rapport à 2008. Elle a impliqué un vaste spectre de travailleurEs sans papiers, dont des intérimaires qui sont devenus une composante notable du mouvement, ainsi que des salariés isolés, travaillant dans de petites entreprises ou de petits chantiers, qui se sont joints à des piquets de grève plus importants du même secteur (nettoyage, construction, commerce, etc.).

La grève fut impulsée par « les Onze » (onze organisations syndicales et associatives, parmi lesquelles la CGT était la plus impliquée, représentée par Raymond Chauveau et Francine Blanche, responsable confédérale). La grève s’adressait autant au gouvernement, auquel elle demandait des critères de régularisation clairement définis et uniformes, qu’aux patrons. Il ne s’agissait pas de déposer tout de suite des dossiers.

Pendant des mois, plus de 6 000 grévistes participèrent à une grève faite d’une multitude d’actions et occupations d’entreprises, agences d’intérim, sièges de fédérations patronales, chantiers... sans compter les manifestations de rue, occupations de lieux emblématiques comme les marches de l’Opéra Bastille ou la Cité de l’immigration. Sur fond de guérilla avec la police, chargée de déloger les grévistes des lieux d’occupation que ces derniers quittaient... pour d’autres.

Le 24 novembre 2009, le gouvernement proclamait une nouvelle circulaire concernant la régularisation par le travail, mais ne répondant pas aux revendications des grévistes. Face à ce refus, une nouvelle cible fut visée : la recherche de Cerfa par et pour les grévistes, en mettant la pression sur les patrons. Dans le secteur de l’intérim, où beaucoup de grévistes travaillaient par le truchement d’agences du Xe arrondissement de Paris, on vit la plupart des agences du quartier baisser leurs rideaux. « Fermeture pour raisons administratives » disaient les affichettes : en réalité pour éviter les incursions massives de grévistes venant réclamer leurs Cerfa. Des centaines de Cerfa furent ainsi arrachés.

Le 27 mai 2010, à l’issue d’une manifestation syndicale interprofessionnelle, pour rappeler que la grève était toujours là même si le gouvernement faisait la sourde oreille, les grévistes sans papiers entamaient l’occupation de la place de la Bastille. Des centaines de grévistes se relayaient jour et nuit pour rendre visible leur lutte entamée 7 mois plus tôt. L’occupation fut levée le 18 juin, après la promesse ministérielle de définir des critères de régularisation et d’examiner la situation des grévistes. Promesse qui ne fut que très partiellement tenue. Rien n’était réglé en septembre… Les grévistes durent reprendre le chemin de la lutte en occupant cette fois la Cité de l’Immigration, le 7 octobre 2010.

Dans cette grève, les travailleurs sans papiers ont appris à s’organiser eux-mêmes. L’ampleur du mouvement, mobilisant y compris des secteurs – bâtiment, restauration et autres – où la présence syndicale était faible voire inexistante, a fait qu’une bonne partie de la gestion quotidienne du mouvement s’est appuyée sur les grévistes et leurs délégués, élus sur chaque piquet.

Dans le secteur de l’intérim, regroupant près de 1500 grévistes, l’organisation a été très poussée. Des militants du courant l’Étincelle du NPA y ont contribué. Pendant des mois, près d’une centaine de délégués des grévistes de différents piquets se sont organisés quotidiennement dans un comité de grève où se discutaient tous les aspects de la grève :

- Le pointage des grévistes auxquels étaient délivrés des cartes (véritable passeport pour les contrôles policiers) ;

- Les occupations et leur gestion démocratique par les grévistes, comment faire face aux évacuations policières et investir d’autres lieux ;

- L’extension du mouvement (entre autres vers bien d’autres entreprises d’intérim, y compris hors de la région parisienne) ;

- La collecte des Cerfa qu’il fallait arracher aux patrons après les leur avoir fait remplir scrupuleusement : des délégués devenaient experts en subtilités exigées par les préfectures, et champions dans l’art et la manière de convaincre les patrons, visite après visite, le meilleur atout étant la force du nombre pour arracher le précieux sésame ;

- La collecte des informations sur les grévistes (dans quelles entreprises ils avaient travaillé, dans quelles agences d’intérim, pendant combien de temps et à quelles dates, etc., informations qui bluffaient les patrons quand elles leur étaient présentées par les grévistes !) ;

- La trésorerie, avec l’organisation de collectes, en particulier à la porte de grandes entreprises de la région parisienne où elles furent particulièrement payantes, confirmant que la grève des sans-papiers était bien celle d’une fraction de la classe ouvrière.


Bilan positif mais bilan d’étape...

La grève de 2009 n’est pas parvenue à imposer les objectifs annoncés : obtenir des critères précis et uniformes de régularisation pour les travailleurs sans papiers, quelle que soit la préfecture dont ils dépendaient. Néanmoins, les luttes de 2006-2008, puis 2009-2010, ont permis d’imposer des régularisations. La plupart des grévistes ont obtenu des papiers. Certes sur la base de dossiers fondés sur le travail, ce qui bien sûr avait ses limites par rapport à nos perspectives de révolutionnaires, d’ouverture des frontières et de liberté de circulation totale sur cette planète. Mais le caractère inédit de ce mouvement, le fait qu’il était une grève ouvrière, mettant les travailleurEs immigrés au rang des autres travailleurEs, méritait qu’on s’y investisse. Comme les autres travailleurEs, voire mieux, les sans-papiers inauguraient à cette vaste échelle les méthodes de la lutte de classe.

La grève a contraint gouvernement et préfectures à accepter des régularisations prétendues impossibles. Même ceux qui avaient travaillé sous un autre nom, avec un « alias », ont obtenu des titres de séjour, à condition de fournir ce que les préfectures elles-mêmes appelaient « une attestation de concordance d’identité établie par l’employeur ». Depuis, l’exploitation de sans-papiers et l’hypocrisie qui l’entoure demeurent. Rien n’est évidemment réglé. On n’a pas connu, depuis, de grève de travailleurs sans papiers d’ampleur comparable à celles d’il y a une dizaine d’années, mais les luttes ont néanmoins continué, limitées certainement par l’important investissement militant qu’elles exigent, aussi bien des sans-papiers que des militantes et militants syndicaux d’UL qui peuvent leur prêter main forte.

Cette année 2018, de février à mars, une grève a encore marqué l’actualité en région parisienne, engagée avec le soutien de la CGT, concernant plus de 160 grévistes sans papiers appartenant à sept entreprises différentes (dont une agence d’intérim, un établissement de restauration, une entreprise de l’aéroport de Roissy, un site Chronopost...). Une lutte victorieuse, avec des régularisations obtenues par la voie initiée il y a dix ans : la régularisation par la grève.

Ce n’était qu’un début, le combat continue…

Claude Charvet


Pour en savoir plus sur les grèves de travailleurs sans papiers de 2008-2010 :

- On bosse ici, on reste ici ! La grève des sans-papiers : une aventure inédite, de Pierre Barron, Anne Bory, Sébastien Chauvin, Nicolas Jounin, Lucie Tourette. Un livre très bien documenté qui retrace l’histoire de l’ensemble des grèves (La Découverte, 312 pages).

- On vient pour la visite, de Lucie Tourette. Un film qui montre les épisodes de la grève de 2009-2010 chez les intérimaires, et en particulier comment s’organise et s’effectue la recherche des Cerfa auprès de patrons de l’intérim, aussi bien dans une petite agence qu’au siège national de Randstad, entreprise leader de l’intérim.

- 2009-2011 : La grève des travailleuses et travailleurs sans papiers du côté des intérimaires. Une brochure éditée en mai 2011 par des camarades du NPA appartenant à la Fraction l’Étincelle (64 pages), téléchargeable à l’adresse suivante : www.convergencesrevolutionnaires.org/9795

1. Mediapart, 8 août 2018. L’Humanité, 9 août 2018.
2. Militant syndical à la RATP, puis à l’union locale CGT, Raymond Chauveau se rattache aussi à la tradition maoïste du communisme.


https://npa2009.org/idees/antiracisme/b ... -reste-ici
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Re: Mouvements sociaux, divers luttes

Messagede bipbip » 30 Oct 2018, 22:27

[Radio] Trois conflits du travail : Park Hyatt, Théâtre de la Commune, Monoprix

L’émission Vive la sociale - FPP 106.3 - du 17 octobre donne la parole à des salariés engagés dans trois conflits en cours : à l’hôtel Park Hyatt de Paris Vendôme, au Théâtre de la Commune à Aubervilliers et au Monoprix d’Asnières. Bonne écoute !

https://paris-luttes.info/radio-trois-c ... vail-10945
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Re: Mouvements sociaux, divers luttes

Messagede bipbip » 02 Nov 2018, 22:11

Les grèves de la faim se multiplient dans les conflits du travail

Signe d’entreprises ou d’administrations sourdes aux revendications de leurs employés, de plus en plus de salariés optent pour la grève ultime, celle de la faim. Dimanche 28 octobre, deux agents de l’hôpital de Vierzon ont entamé un jeûne, alors qu’une partie du personnel est en grève depuis 138 jours pour le maintien de plusieurs services.

... https://rapportsdeforce.fr/classes-en-l ... l-11012437
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