Esclavage

Re: Esclavage

Messagede bipbip » 25 Nov 2017, 11:01

Montpellier samedi 25 novembre

Rassemblement de protestation contre les évènements en Lybie

à 17h00 sur place de la Comédie.

Pour dire NON aux abus, à la violence aux tortures, NON à l'esclavage du 3ème millénaire, NON aux camps de concentration et NON à la vente aux enchères d'êtres humains ! A l'initiative du Collectif du 10 Mai pour la Mémoire de l'Esclavage. Voir affiche : http://www.resistons.net/images/2017/In ... /Lybie.pdf

https://herault.demosphere.eu/rv/7877


Nantes samedi 25 novembre

à 14h : RASSEMBLEMENT
Au Mémorial de l'abolition de l'esclavage
Quai de la fosse, Nantes (Pont Anne de Bretagne)

https://www.facebook.com/45033475850361 ... 224197567/
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Messagede Pïérô » 25 Nov 2017, 20:59

Toulouse, dimanche 26 novembre

Manif contre l'esclavage en Libye et contre les frontières

à 14h30, Monument aux morts, Allée François Verdier

Le collectif AutonoMIE appelle à prendre part à la manifestation organisée en réaction aux dernières images nous parvenant de Libye. Depuis plusieurs années, les ressortissant-es d'Afrique subsaharienne y sont en effet massivement vendu-es et exploité-es comme des esclaves. RDV dimanche 26 à 14h30 à François Verdier !

Le collectif AutonoMIE regroupe 80 jeunes originaires d'Afrique de l'Ouest dont une grande partie est passée par la Libye. Kidnappés puis passés de main en main pendant plusieurs mois, tous nous rapportent les mêmes récits d'horreur : tortures, rançonnages, exploitation, viols, exécutions sommaires… « Seule la mort peut vous libérer de la Libye », raconte un jeune.

Et pourtant. Certains ont survécus jusqu'à nous et se battent aujourd'hui à Toulouse pour avoir le droit d'aller à l'école et de travailler. Les rescapés de l'enfer libyen vivent parmi nous et ont besoin de notre soutien : comment ne pas accompagner notre indignation d'une solidarité concrète et directe avec les victimes de la politique migratoire européenne ?

En effet, aucune de ces atrocités ne pourrait avoir lieu si la libre circulation n'était pas un privilège réservé aux Blanc-hes. Guinéens, Camerounais, Maliens, Ivoiriens, comment leur refuser l'accès à un pays, la France, qui les a colonisé et qui profite encore d'un système d'exploitation et de domination si rentable ? L'enfer libyen n'est que la conséquence de nos choix politiques.

Pour la liberté de circulation,

Contre la négrophobie,

Contre le néocolonialisme et toute autre forme de domination,

TOUS ET TOUTES DANS LA RUE !!!

La manif, déposée en préfecture, partira du Monument aux morts à 14h30 et finira à Jean Jaurès.


https://toulouse.demosphere.eu/rv/16527
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Messagede Pïérô » 25 Nov 2017, 22:08

L'esclavage dans le monde (2016)

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Messagede bipbip » 27 Nov 2017, 20:15

Des manifestations à Paris et Dakar contre l'esclavage en Libye

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté vendredi devant l’ambassade de Libye à Paris pour réclamer la fin de l’esclavage des migrants africains dans ce pays et dénoncer la “complicité” des dirigeants africains et occidentaux, a constaté l’AFP.

A Dakar, une centaine de personnes ont également manifesté vendredi pour dénoncer l’esclavage en Libye et réclamer des actions de la part de gouvernements africains.

... http://fr.africanews.com/2017/11/24/des ... -en-libye/
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Messagede bipbip » 30 Nov 2017, 15:21

Compte-rendu de l’AG contre la mise en esclavage des migrants en Libye (25 novembre)

Samedi 25 novembre, de nombreuses mobilisations « contre » étaient prévues à Paris (contre les identitaires, contre les violences faites aux femmes et contre la déshumanisation des noir.e.s en Libye) ce qui laissait présager que de nombreux/ses camarades ne pourraient se rendre à l’AG appelée à 14h à la Bourse du Travail par un nombre conséquent d’organisation et de collectifs africains. Voici un compte rendu subjectif et relativement partiel de cette AG, suivie d’une réflexion concernant ce jeune mouvement.

... https://paris-luttes.info/compte-rendu- ... re-la-9149
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Messagede bipbip » 30 Nov 2017, 18:42

Migrants réduits en esclavage en Libye : pourquoi l’Europe est complice

Après les détentions arbitraires, les tortures et les viols, voici les marchés aux esclaves. La Libye est progressivement devenue un enfer pour les migrants qui tentent leur chance vers l’Europe. Un enfer alimenté par les financements de l’Union européenne qui a accordé plusieurs millions d’euros aux garde-côtes libyens et aux « autorités » du pays, dont les exactions sont pourtant dénoncées par les grandes organisations des droits humains. Va-t-on laisser l’Europe conduire une politique qui consent à la torture, au viol et désormais à la mise en esclavage d’individus ?

... https://www.bastamag.net/Migrants-redui ... t-complice
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Messagede bipbip » 30 Nov 2017, 21:01

Marche pour l'abolition de l'esclavage

samedi 2 décembre 2017 à Paris
à 14h, Place du Chancelier Adenauer

À l'occasion de la journée internationale pour l'abolition de l'esclavage. Nous organisons une marche pacifique et ouverte à toutes et tous. Départ samedi à 14h de la place Adenauer à proximité de l'ambassade de Libye rue Lamoureux Paris 16e. Station Porte Dauphine ligne 2.

Arrivée en face du Ministère des Affaires Etrangères.

#Stopesclavageenlibye #stopesclavage #Abolition

« Les révélations des journalistes de CNN n'ont fait que confirmer ce que l'on savait déjà depuis plusieurs années, la généralisation de l'esclavage et de la mise en vente de migrants en transit par la Libye. Vendus tel du bétail sur les marchés, voire dans des garages, ces migrants sont privés de toute dignité et sont victimes d'innombrables exactions, tortures, sévices sexuels, demandes de rançons. Cette situation barbare et criminelle doit être condamnée avec la plus grande vigueur.
• Nous exigeons du gouvernement libyen une action immédiate et ferme pour faire cesser le retour de l'esclavage en Libye.
• Nous exigeons du gouvernement français et de l'Union Européenne l'arrêt de la coopération sécuritaire avec le gouvernement libyen.

Par ailleurs, nous soulignons que cette situation désastreuse découle des politiques répressives à l'encontre des migrants qui tentent de joindre l'Europe. Nous dénonçons les politiques française et européenne de contrôle sécuritaire des migrants, et nous demandons que soit mis fin aux pratiques des Etats qui débouchent directement sur la situation actuelle en Libye. Nous soulignons la passivité de l'Union Africaine devant cette tragédie. »

https://www.facebook.com/events/2041114972792281/
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Messagede bipbip » 02 Déc 2017, 20:26

Exploitation infantile

« Vidomègon », les enfants-esclaves du Bénin

« Vidomègon », c'est le terme qui était utilisé pour désigner des enfants de familles pauvres envoyés sous le tutorat de familles plus aisées moyennant service domestique. Aujourd'hui il désigne des enfants de 5 à 15 ans qui sont loués ou achetés pour travailler 10h par jour.

Vieille tradition du Benin, les Vidomègon, littéralement « les enfants placés auprès de quelqu’un » en font, la langue la plus parlée du pays. Au départ, cette pratique visait à échanger le travail domestique d’un enfant contre son éducation, faisant ainsi miroiter sur fond de misère une possible élévation sociale. Aujourd’hui, il ne reste de cette pratique que le pur esclavage des enfants, puisque 90 % des Vidomègon ne sont même pas scolarisés. Les enfants confiés par leurs parents à de riches familles, faute de pouvoir les nourrir, les loger et leur permettre un accès à l’éducation se retrouvent à récurer la devanture d’un magasin, à effectuer des travaux de maçonnerie, de la vente ambulante ainsi que des tâches manuelles en tout genre. Pour faire clair, ils servent de petites mains 7/7j et 10/24h à leur tuteur/tutrice/tortionnaire qui les exploitent en prenant leur salaire de labeur.

La législation du Bénin interdit de faire travailler tout enfant de moins de 14 ans, loi très peu respectée : un enfant sur deux travaille, et ils ont souvent moins de 10 ans garçons et filles. En Afrique de l’Ouest, les enfants comptent pour 44% de la population, ce qui en fait une ressource pour les gérants des traites infantiles. « La demande en main d’œuvre est forte sur le marché. L’âge de départ a commencé à chuter, les enfants sont recrutés dès cinq ans. Les employeurs vont les chercher au village ou passent par des réseaux familiaux. Désemparés, attachés à la tradition et ignorants de la vie citadine, les parents confient leur progéniture. Au village, il n’y a pas à manger. Ici, ils n’y touchent pas et c’est encore plus frustrant ! », analyse Emilie Kpadanou, psychologue pour enfants à la fondation Terre des hommes Bénin qui accueille et réinsère des enfants victimes de traite.

Exploitation et maltraitance, près de 200 000 enfants d’Afrique de l’Ouest se débattraient dans les filets de la traite selon l’UNICEF. Les familles pauvres subissant de plein fouet la violence impérialiste d’appauvrissement du continent sont poussés à faire de leurs enfants des vidomègon, des enfants-esclaves. Après la diffusion d’un reportage sur TF1 le 26 novembre, la ministre des Affaires sociales du Bénin, Bintou Chabi Adam Taro avait déclaré que les Vidomegon n’avait aucun rapport avec l’esclavage et que ce n’était ainsi qu’un problème de maltraitance. Il s’agit pourtant bien du travail forcé de milliers d’enfants, réservoir de main d’œuvre gratuite, corvéable à merci. Comme c’est le cas en Libye, comme c’est le cas partout où le capitalisme et son corollaire, l’impérialisme sèment la misère, des enfants, des hommes, des femmes sont soumis au règne de l’exploitation la plus cruelle, l’esclavage.


http://www.revolutionpermanente.fr/Expl ... s-du-Benin
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Re: Esclavage

Messagede bipbip » 14 Déc 2017, 19:11

L’Union européenne dans son ensemble, et l’Italie en particulier, sont complices des violations des droits humains commises contre les réfugiés et les migrants en Libye. Enquête.

Les responsables des violations commises en Libye sont connus...

Les auteurs des atteintes inqualifiables contre les migrants et les réfugiés sont identifiés, les liens qui les relient aussi.

Les agents de la Direction centrale de lutte contre les migrations illégales (sic) qui sont responsables et travaillent dans les centres de détention

Ils sont responsables, directement ou indirectement, des sévices infligés aux migrants et réfugiés détenus, et même de leur mort. Les gardiens sont en lien avec des groupes privés auxquels ils revendent les personnes détenues dans leurs centres.

L’impunité est totale. Le bureau du Procureur public manque cruellement de moyens pour enquêter et la situation sécuritaire du pays n’arrange rien. Surtout, le fait que la migration irrégulière soit punie par la loi dissuade totalement tout étranger sans statut régulier d’aller porter plainte s’il a été victime d’abus en Libye.

... https://www.amnesty.fr/refugies-et-migr ... t-complice
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Re: Esclavage

Messagede bipbip » 27 Jan 2018, 18:26

Libye : Esclavage : les responsabilités européennes et françaises

Les migrants et les migrantes d’Afrique bloqué.es en attente de passage en Europe subissent la torture, les mauvais traitements, les viols mais aussi des cas d’esclavage en Libye. Ces abominations sont permises par une politique migratoire européenne sécuritaire et criminelle, mais aussi le « chaos » libyen et les « solutions » mises en place pour y remédier. Cette situation cache bien les responsabilités en France et en Europe. À quand la fin ?

Le 13 novembre, un reportage de la chaîne américaine CNN a déclenché une indignation mondiale en montrant des migrantes et migrants vendu.es sur des marchés aux esclaves en Libye. Les réactions ont été vives, comme à chaque fois qu’une image choc vient mettre en lumière les conditions inhumaines vécues depuis de nombreuses années par l’immense majorité des personnes qui émigrent en Europe. En Libye en particulier, la situation des migrants et migrantes d’Afrique bloqué.es en attente d’un passage en Europe est épouvantable et ce depuis longtemps, comme en témoignent plusieurs ONG et organisations internationales [1] qui avaient déjà alerté sur de possibles cas d’esclavage et plus généralement sur les tortures, mauvais traitements, séquestrations, viols…

Actuellement il y aurait entre 400 000 et 700 000 réfugié.es d’Afrique en Libye. Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), environ 15 000 seraient détenu.es dans des centres contrôlés par le gouvernement libyen, mais beaucoup plus sont enfermé.es dans des centres de détention illégaux tenus par des milices et des trafiquants.

Une politique migratoire sécuritaire et criminelle

Dans certaines réactions officielles, les pays africains ont été pointés du doigt, rendus responsables de la situation car incapables d’empêcher l’émigration de leurs ressortissants et de les protéger. Emmanuel Macron, lors de son discours au Burkina Faso, a parlé d’une « traite faite par des Africains contre d’autres Africains ». Mais les responsabilités européennes que ce soit dans la situation globale des personnes migrantes ou vis-à-vis de la situation précise en Libye, ont été complètement éludées.

Depuis vingt ans, la politique migratoire européenne est fondée principalement sur la « lutte contre l’immigration illégale » à travers la fermeture des ­frontières, et sur une approche de plus en plus restrictive des voies dites « légales » d’immigration. C’est à partir des attentats du 11 septembre 2001 que le tournant sécuritaire s’opère. En 2004, pour la première fois, un texte officiel européen établit un lien entre la sécurité de l’Union européenne (UE) et l’immigration [2], et c’est à cette date que l’agence Frontex est créée, dotée de moyens militaires grandissants pour surveiller les frontières. En 2008, la législation européenne autorise et donc généralise l’enfermement des migrantes et migrants en vue de leur renvoi dans leur pays d’origine. Et ces dernières années les contrôles aux frontières se sont intensifiés, avec le déploiement de moyens technologiques importants (capteurs sur le littoral, drones de surveillance, satellites). En parallèle la coopération accrue avec les pays d’origine et de transit des migrantes et migrants a pour but de renvoyer plus facilement les expulsé.es, de déléguer à ces pays le contrôle des frontières et de les forcer à retenir leurs ressortissants et ressortissantes. Dernière idée en date, des centres de tri créés directement en Afrique [3].

Une telle politique produit des effets qui sont à l’opposé de ceux que les discours prétendument humanistes de l’UE et de la France appellent de leurs vœux. Elle rend les routes migratoires de plus en plus dangereuses, et donc de plus en plus meurtrières, et contribue à l’expansion et l’enrichissement des réseaux de passeurs, devenus incontournables pour les migrant.es qui cherchent à entrer en Europe.

C’est particulièrement vrai dans le cas de la Libye, où l’UE porte assistance aux différentes autorités libyennes pour faire cesser à tout prix les départs de migrants, alors même que certaines de ces autorités ont dans leurs rangs des milices qui participent au trafic.

En particulier, l’Italie travaille avec les gardes-côtes libyens pour intercepter et renvoyer les bateaux de migrants et migrantes en Libye et elle a signé un accord avec 14 maires libyens en leur promettant l’accès à des fonds européens en échange d’une lutte accrue contre les trafics et donc in fine contre l’immigration. En conséquence, les maires libyens ont eux-mêmes conclu un accord avec les milices trafiquantes en leur fournissant équipement et finances pour maintenir les migrantes et migrants sur le sol libyen [4]. Cette démarche de ­l’Italie a été saluée par la France, Macron jugeant que c’était le « parfait exemple de ce vers quoi nous souhaitons tendre » [5].

C’est aujourd’hui cette politique qui aboutit à ce que des centaines de milliers de migrantes et migrants soient bloqué.es en Libye en situation de grande vulnérabilité. À noter qu’elle n’est pas nouvelle, puisque des marchandages entre l’Italie et la Libye existaient déjà à l’époque de Kadhafi.

Le « chaos » libyen propice à une telle situation

L’instabilité qui règne en Libye actuellement est aussi un des facteurs du développement des milices et des trafics et permet l’exploitation des migrants et migrantes à huis clos. Or les pays européens, et en particulier la France, sont loin d’être étrangers à cette situation. En 2011, l’intervention militaire menée en Libye par l’Otan, avec comme chefs de file la France et le Royaume-Uni et comme motivations les intérêts occidentaux, a plongé le pays dans le chaos et déstabilisé durablement toute la sous-région. La chute de Kadhafi a également entraîné la libération du racisme envers les populations noires de Libye, assimilées aux mercenaires africains recrutés par Kadhafi dans son armée. Suite aux dénonciations d’esclavage, l’UE, l’ONU et l’Union africaine (UA) appellent à une solution politique pour ramener la stabilité en Libye, or en parallèle la France continue d’y mener un jeu diplomatique trouble. La Libye est actuellement divisée entre deux gouvernements, l’un – le gouvernement libyen d’union nationale – imposé par l’ONU et l’autre – les forces du général Haftar – contestant la légitimité du premier. Alors qu’elle est censée appuyer le choix de ­l’ONU auquel elle a par ailleurs contribué, la France soutient en parallèle le général Haftar avec une mission du Service Action de la DGSE (services secrets) [6]. Avec une telle ingérence française, la paix en Libye semble loin et les discours officiels particulièrement hypocrites.

Le cas libyen amène à remonter encore un peu plus le fil des parcours migratoires et à se questionner sur les raisons qui poussent les migrantes et migrants d’Afrique à quitter leurs pays. La colonisation puis la poursuite de cette politique impérialiste par la Françafrique ou par d’autres ingérences étrangères ont privé les peuples africains de leur souveraineté politique et économique et donc de leur possibilité de se construire un avenir dans des conditions décentes et dignes.

Compte tenu de ces responsabilités européennes et françaises, on ne pouvait attendre beaucoup des solutions annoncées depuis la diffusion du reportage de CNN.

Des solutions qui arrangent bien les pays européens

Une réunion spéciale a été convoquée par la France en marge du sommet UE/UA à Abidjan fin novembre. Parmi les mesures annoncées : un accord international pour procéder à des évacuations urgentes des migrants africains de Libye vers leur pays d’origine. Des rapatriements vers le Niger, pays de transit avant la Libye, ont déjà commencé et ­cette situation a permis de mettre au devant de la scène le nouveau centre d’examen des demandes d’asile ouvert récemment au Niger sur demande de la France, sans que cette nouvelle étape dans l’externalisation du contrôle des migrations ne soit questionnée. À aucun moment il n’a été question d’évacuer les réfugié.es vers les pays européens, leur destination souhaitée et pour laquelle ils ont enduré l’enfer libyen, et ainsi la « solution » trouvée par la France revient finalement à refouler les personnes dans leur pays d’origine.

Dans le même temps, les politiques migratoires européenne et nationales se durcissent encore un peu plus et les conditions de vie des migrant.es dans l’UE s’aggravent [7]. Un projet de règlement européen en cours de négociation prévoit d’étendre le principe du règlement de Dublin à des pays « sûrs » non-européens, c’est-à-dire de juger irrecevable une demande d’asile lorsque la personne a transité par un pays tiers considéré comme « sûrs » par l’UE et d’y renvoyer directement cette personne. Seraient considérés comme « sûrs » la totalité des pays voisins de l’UE et même des pays en guerre dès lors qu’une partie du territoire au moins échappe au conflit, comme en Libye par exemple [8].

L’indignation européenne sur l’esclavage en Libye et plus largement sur la situation des migrantes et migrants en Afrique permet finalement de détourner opportunément l’attention des pratiques et lois européennes en la matière, tout aussi scandaleuses.

Marie Bazin (association Survie)


[1] Notamment Amnesty International, Médecins sans frontières, la Cimade, l’Organisation internationale des migrations…

[2] Programme de La Haye.

[3] « La fausse bonne idée des corridors », Alternative libertaire, octobre 2017.

[4] « Libye, un obscur réseau de complicités », Rapport d’Amnesty International, 12 décembre 2017.

[5] « Le parfait exemple », Billets d’Afrique, édito de septembre 2017.

[6] Sur la situation politique en Libye, voir dans Billets d’Afrique : « Libye : un chaos français », octobre 2014 ; « Libye, le retour des apprentis-sorciers », janvier 2016 ; « Trois morts qui font tâche », septembre 2016 ; « D’une guerre à l’autre », octobre 2016.

[7] « La fausse bonne idée des corridors », Alternative libertaire, n°277, octobre 2017.

[8] « Le diabolique projet de l’Europe pour les demandeurs d’asile », Mediapart, 28 novembre 2017.


https://www.alternativelibertaire.org/? ... francaises
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Re: Esclavage

Messagede bipbip » 03 Fév 2018, 20:44

Esclavage en Libye : un crime contre l’humanité

L’année 2017 a été le théâtre d’un crime contre l’humanité en Libye. La réaction des pays africains contre l’esclavagisme moderne a tardé à se faire entendre. Les états se sont concertés à travers l’Union Africaine mais les choses vont-elles changer ?

Les témoignages venus d’immigré-e-s réduits à l’état d’esclavage en Libye laissent songeur. Les détails sur les traitements qui leurs sont réservés semblent anachroniques, tant ils renvoient à des scènes qu’on croyait appartenir au passé. Pourtant le récit glaçant de Moussa Sangaré, enfermé-e à Saladine, prison de Tripoli, ne laisse planer aucun doute sur l’horreur qui s’y joue.

« Une fois que tu es en prison, tu as droit à une seule journée pour voir le jour. Tu dois payer 250 à 500 000 F CFA (soit 400 à 800 euros) pour qu’on te libère ». Une somme quasiment impossible à rassembler, pour ceux qui fuient la misère et qui sacrifient toutes leurs économies pour payer un montant exorbitant aux passeurs. D’autres n’ayant pas les moyens meurent dans les prisons libyennes. « Chaque jour nous avons été battu-e-s du matin au soir par les militaires libyens, sans aucune nourriture. C’est l’eau des toilettes que nous étions obligé-es de boire à Saladine », poursuit Moussa Sangaré.

Moussa Sanogo, 22 ans, originaire de San Pedro, fait quant à lui partie d’un groupe de migrant-e-s rassemblé-e-s par les autorités ivoiriennes à Tripoli. Il raconte son calvaire : « Tu es là, tu es arrêté-e, tu vois qu’ils sont en train de juger ton prix comme une marchandise. On t’achète, tu vas travailler comme un mouton, tu travailles comme esclave. On te frappe tout le temps… jusqu’à ce que le sang coule. Avec des bâtons, du fer, des crosses de kalache… A mon ennemi-e, je ne souhaite pas cela ».

Les réactions étatiques se sont fait attendre. Comme le CRAAP (Collectif de Réflexion d’Analyse et d’Actions Post-coloniale) le souligne [1], le problème est complexe, connu et déjà dénoncé. Entre diffusion d’un reportage de CNN, en août 2017, montrant des images insoutenables et la réaction de l’Union africaine, plusieurs mois se sont écoulé-e-s, laissant les migrant-e-s à leur triste sort. « Le Forum Afrique appelle le gouvernement libyen et la communauté internationale à prendre des mesures immédiates et décisives pour mettre fin à ce crime contre l’humanité », ont déclaré les anciens chefs d’Etat et de gouvernement africains rassemblés pour l’occasion le 4 décembre dernier. Dont acte ? Il est encore trop tôt pour le dire.

Quelques pays avaient néanmoins pris des initiatives individuelles, face à l’urgence. Les autorités ivoiriennes ont déjà rapatrié 1279 de leurs ressortissants de Libye. D’après News d’Abidjan, ce sont 700 autres migrant-e-s qui devraient être rapatriés du Gabon et de l’Angola où ils vivent dans des conditions d’extrême précarité.

Sur le terrain de la prévention, des initiatives ont été prises, à l’instar du documentaire « Migrants, retour d’enfer » pour alerter et empêcher les départs précipités. Le film revient sur la tragédie des migrante-s et sur leur totale désillusion. Il encourage les populations ivoiriennes à se forger un avenir sur place, au lieu de partir en quête d’un eldorado illusoire par-delà les déserts et les mers. Le président du pays, Alassane Ouattara, a déclaré à plusieurs reprises être « choqué par les images de milliers de jeunes migrant-e-s, dont beaucoup d’Africain-e-s, morts dans la Méditerranée ».

Près de 250 000 migrant-e-s subsahariens étaient en Libye fin septembre, selon l’Organisation internationale pour les migrant-e-s (OIM). . Des estimations qui sont « certainement en deçà de la réalité », du propre aveu de l’institution. Cela ne saurait être accepté. La communauté internationale ne doit pas se contenter de condamner, elle doit agir au plus vite. Ce n’est pas seulement le sort de quelques milliers de personnes qui est en jeu, c’est le statut la dignité humaine.
Accueillir et protéger ses ressortissants est le rôle principal d’un Etat, et il est rassurant que certains pays africains puissent le faire. Mais d’autres sont plus fragiles et tous ont besoin du soutien de la communauté internationale. Une attitude bienveillante et généreuse doit accompagner l’indignation suscitée à juste titre par ces évènements. C’est de la responsabilité des pays développés de venir en aide aux victimes et de faire face à l’Histoire.


https://rebellyon.info/Esclavage-en-Lib ... re-l-18624
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Re: Esclavage

Messagede bipbip » 07 Avr 2018, 21:58

L’esclavage s’aggrave en Europe au XXIème siècle

C’est un véritable cri d’alarme que lancent les experts du Conseil de l’Europe ( GRETA ) dans leur rapport annuel sur la situation de la traite des êtres humains en Europe. Avant l’exploitation sexuelle, l’exploitation par le travail est devenue la forme prédominante de l’esclavage moderne. Les premières victimes en sont les migrants.

L’esclavage est-il en train de devenir une pratique florissante en ce début de XXIème siècle en Europe ? On aurait presque du mal à y croire si ce n’étaient les experts internationaux du Conseil de l’Europe qui en fassent la démonstration, chiffres et centaines de documents à l’appui, pays par pays.

A lire les 70 pages du rapport ( le 7ème ) que vient de rendre public le GRETA (1), et qui porte sur l’année 2017, on se frotte les yeux. Non seulement l’esclavage s’aggrave au cœur de l’Europe, mais les chiffres officiels, nous disent les experts, sous-estiment gravement le problème, et les poursuites ainsi que les condamnations, sont pratiquement inexistantes, d’autant que la plupart des victimes préfèrent ne pas déposer plainte ou témoigner, car elles dépendent des trafiquants pour leur travail et leur logement. Résultat : la traite des êtres humains à des fins d’exploitation par le travail reste largement invisible. C’est, expliquent les enquêteurs du Conseil de l’Europe, « l’un des aspects les plus problématiques de l’esclavage moderne. »

... https://www.humanite.fr/lesclavage-sagg ... cle-653315
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Re: Esclavage

Messagede bipbip » 17 Mai 2018, 07:11

Esclavage : des millions de personnes toujours victimes d’exploitation sexuelle et de travail forcé

Le 10 mai, la France commémorait la « Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions ». La France et l’Europe en ont-elles vraiment terminé avec l’esclavage ? Le 19 février dernier, le tribunal correctionnel de Nanterre a condamné à 18 mois de prison avec sursis et 60 000 euros de dommages et intérêts une femme qui avait maintenu en esclavage domestique pendant cinq ans une jeune fille arrivée en France à l’âge de 13 ans. La victime avait déposé plainte en octobre 2006. Il a fallu plus de 11 ans pour obtenir un jugement, pour « soumission d’un mineur à des conditions de travail et d’hébergement indignes, travail dissimulé et aide au séjour irrégulier », précise le Comité contre l’esclavage moderne, qui a accompagné l’esclave libérée.

... https://www.bastamag.net/Esclavage-des- ... n-sexuelle
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Re: Esclavage

Messagede bipbip » 19 Mai 2018, 19:59

Esclavage moderne en France : "L'indifférence des gens est absolument terrible"

Entretien | En 1848, la France abolit l’esclavage. 170 ans plus tard, l’esclavage existe toujours. Les esclaves modernes sont invisibles aux yeux de la société. Et les moyens de lutte sont encore limités. Entretien avec la présidente du comité contre l’esclavage moderne, Sylvie O'Dy.

Pour cette 13e journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, des commémorations sont organisées un peu partout en France. Un devoir de mémoire pour ne pas oublier cette page sombre de l’Histoire. En France, la traite négrière est abolie en 1831, l’esclavage le sera en 1848.

Pourtant, l’esclavage existe toujours aujourd’hui dans notre pays. Des enfants, des femmes, des hommes, dont les droits en tant que personne, sont bafoués. L’esclavage moderne revêt différentes formes : l'esclavage domestique, les ateliers clandestins, la mendicité forcée, et la prostitution forcée. L’arsenal juridique pour lutter contre ces exploitations n’est pas encore totalement efficient. Entretien avec Sylvie O’Dy, ancienne journaliste et présidente du comité contre l’esclavage moderne.

... https://www.franceculture.fr/societe/es ... 1525894484
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Re: Esclavage

Messagede Lila » 27 Mai 2018, 20:46

Esclavage moderne

Sri Lanka : salariées "garanties sans grossesse"

Il est indiqué "garanties sans grossesse" sur le dossier de femmes sri lankaises qui partent travailler comme domestiques dans les pays du Golfe. Un contraceptif leur est injecté parfois à leur insu.

À Colombo, la capitale du Sri Lanka, vous pouvez prendre un vol direct une dizaine de fois par jour vers à peu près tous les pays du Golfe (Arabie saoudite, Koweït, Qatar...). Ces avions emmènent chaque année 250 000 Sri lankais travailler dans la péninsule arabique. Il y a des ouvriers mais aussi des femmes de ménage ou des cuisinières. Elles partent pour deux ans minimum, c'est un déchirement pour les familles.

Injection d'un contraceptif puissant

Mais depuis quelque temps, toutes ces femmes racontent la même histoire. Avant de partir, on leur a injecté un mystérieux médicament. Il s'agirait d'un contraceptif puissant, officiellement pour éviter un rapatriement coûteux en cas de grossesse, mais les témoignages font aussi état de harcèlement sexuel et parfois de viol dans les pays du Golfe.

la suite : https://www.francetvinfo.fr/societe/vio ... 66515.html
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