Tentacule Google

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Messagede berneri » 09 Mai 2013, 08:43

Google glasses,,tous filmés à notre insu ?

http://www.framablog.org/index.php/post/2013/02/26/google-glass-vie-privee

Salut,,

ça fait un peu orwellien comme projet. qu'en est il du droit à l'image ? production d'un conditionnement des comportements ? filmés et diffusés en temps réel sur le web ...
Cela ressemble à un vaste entreprise de flicage se masquant derrière un "nouveau service"


bon le prix serait élevé au départ (1500 dollars).
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/852857-google-glasses-je-crains-que-l-on-devienne-tous-des-big-brother.html

j'ajoute cet article qui tempère et prédit un echec à ces lunettes:
http://www.liberation.fr/medias/2013/04/25/google-glass-le-combat-dans-l-oeil_899097
berneri
 
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Après la France, l'Italie attaque Google

Messagede Ulfo25 » 22 Juil 2014, 11:18

Après la France, l'Italie attaque Google sur sa gestion des données personnelles

Le Monde.fr | 22.07.2014 à 10h48 • Mis à jour le 22.07.2014 à 12h12 | Par Martin Untersinger

Après la France et l'Espagne, c'est au tour de l'Italie de tacler Google sur son utilisation des données personnelles des internautes. Dans le cadre d'une vaste enquête lancée en 2013 par le G27, les autorités européennes de protections des données, l'Italie a demandé lundi 21 juillet à Google de se conformer à sa législation d'ici 18 mois.

Les Européens estiment que Google ne tient pas compte de la législation européenne et des textes nationaux depuis qu'il a unifié les conditions d'utilisation de tous ses services (Gmail, Google+, YouTube...). Auparavant, une soixantaine de textes aux modalités différentes encadraient ce que le géant californien s'autorisait à faire avec les données de ses utilisateurs.

L'autorité italienne de protection des données a énuméré les progrès que doit réaliser l'entreprise américaine. Google devra ainsi notamment :

Obtenir explicitement le consentement pour l'utilisation des données personnelles des utilisateurs.
Signaler expressément que leurs données sont utilisées à des fins commerciales.
Réduire le délai de suppression d'un compte Google à deux mois.

En septembre, Google présentera un document détaillant les actions qu'il mènera pour se conformer à la décision du régulateur italien.
Une amende jusqu'à 1 million d'euros

Selon l'agence Reuters, l'amende que devrait payer Google en cas de refus avoisinerait le million d'euros, une somme dérisoire lorsqu'on le rapporte au colossal chiffre d'affaire de la firme (près de 16 milliards de dollars au seul deuxième trimestre 2014).

En décembre 2013, à l'issue d'un processus similaire, l'Espagne avait condamné Google à payer 900 000 euros. La Cnil française avait fait de même et réclamé 150 000 euros, le montant maximum que prévoit la loi. Les autorités néerlandaises ont elle aussi jugé que Google ne respectait pas la législation, mais réfléchit encore à des mesures à l'encontre du géant américain.

Lire aussi nos enquêtes Ma vie disséquée à travers mes données personnelles et Très chères données personnelles

Martin Untersinger
Journaliste au Monde



Ne sachant pas trop où poster cet article je le met ici car il me semble convenir au thème abordé ici. http://www.lemonde.fr/pixels/article/20 ... 08996.html
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Re: Tentacule Google

Messagede bipbip » 28 Juin 2015, 15:04

La Cnil met en demeure Google d'étendre le droit à l'oubli

La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) met en demeure Google d'étendre le droit à l'oubli à toutes les extensions de son moteur de recherche, avec le risque de recevoir une sanction s'il n'obtempère pas dans un délai de 15 jours.

... http://obsession.nouvelobs.com/high-tec ... oubli.html
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Re: Tentacule Google

Messagede bipbip » 14 Aoû 2015, 01:21

Le futur que Google nous prépare

Hégémonique et tentaculaire, la firme californienne est une entreprise au pouvoir quasi souverain. Mais derrière le prédateur économique 
se cache aussi un projet de société ultra-individualiste, basé sur la méritocratie et la science, pour gouverner l’humanité de demain.

... http://www.humanite.fr/le-futur-que-goo ... are-580502
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Re: Tentacule Google

Messagede bipbip » 23 Oct 2016, 12:57

Google : les gouvernements avides de données personnelles

Google a enregistré un nouveau record de demandes de données d'utilisateurs émanant de gouvernements, au premier semestre 2016.

Les Etats se montrent de plus en plus curieux auprès de Google. Mercredi, le géant américain a annoncé que le nombre de demandes d'informations sur ses utilisateurs par des gouvernements a augmenté pour la quatrième fois consécutive, atteignant un nouveau record lors du premier semestre (+10% par rapport au dernier semestre 2015).

Entre janvier et juin, les gouvernements à travers le monde ont ainsi fait 44.943 demandes liées à 76.713 comptes d'utilisateurs. Et force est de constater que Google s'est montré plutôt receptif, fournissant une partie des données réclamées pour 64% des demandes. Comme les autres géants du web, Google a cependant souligné que le partage des données se faisait suivant un processus juridique dans les pays où l'entreprise exerce ses activités, tout en cherchant à maintenir la confidentialité de ses utilisateurs.

... http://www.latribune.fr/technos-medias/ ... 07437.html
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Re: Tentacule Google

Messagede bipbip » 01 Avr 2017, 17:18

Google, nouvel avatar du capitalisme, celui de la surveillance

Dans ses plus récents travaux, Shoshana Zuboff procède à une analyse systématique de ce qu’elle appelle le capitalisme de surveillance. Il ne s’agit pas d’une critique du capitalisme-libéral en tant qu’idéologie, mais d’une analyse des mécanismes et des pratiques des acteurs dans la mesure où elles ont radicalement transformé notre système économique. En effet, avec la fin du XXe siècle, nous avons aussi vu la fin du (néo)libéralisme dans ce qu’il avait d’utopique, à savoir l’idée (plus ou moins vérifiée) qu’en situation d’abondance, chacun pouvait avoir la chance de produire et capitaliser. Cet égalitarisme, sur lequel s’appuient en réalité bien des ressorts démocratiques, est mis à mal par une nouvelle forme de capitalisme : un capitalisme submergé par des monopoles capables d’utiliser les technologies de l’information de manière à effacer la « libre concurrence » et modéliser les marchés à leurs convenances. La maîtrise de la production ne suffit plus : l’enjeu réside dans la connaissance des comportements. C’est de cette surveillance qu’il s’agit, y compris lorsqu’elle est instrumentalisée par d’autres acteurs, comme un effet de bord, telle la surveillance des États par des organismes peu scrupuleux.

... https://framablog.org/2017/03/28/google ... veillance/
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Re: Tentacule Google

Messagede Pïérô » 08 Juin 2017, 16:35

De la pub au porte-monnaie, Google part à la chasse aux clics

Google vient de présenter un nouvel outil donnant aux annonceurs la possibilité de mieux déterminer comment leurs publicités se concrétisent par des achats mais son introduction soulève des craintes en matière de protection des données.

Appelé "Google Attribution", il a été dévoilé cette semaine lors d'une conférence sur le marketing à San Francisco. Actuellement en version test auprès de quelques partenaires du géant de l'internet, il va être prochainement étendu à un plus grand nombre d'annonceurs, a indiqué dans un blog le responsable de Google pour la publicité et le commerce, Sridhar Ramaswamy.

"Google Attribution rend possible pour tout annonceur de mesurer l'impact de ses publicités sur les différents outils et supports", a-t-il souligné.

Les adresses mails et les programmes de fidélité des acheteurs peuvent être associés aux données récoltées par d'autres services offerts par Google aux annonceurs comme AdWords, Google Analytics et DoubleClick Search pour apporter "une vue complète" de l'impact des campagnes de publicité.

Utiliser l'intelligence artificielle pour mieux analyser et comprendre le comportement des consommateurs et cibler les publicités et campagnes de promotion était l'un des thèmes dominants de cette conférence.

- Saint Graal de la pub -

Depuis plusieurs années, AdWords permet aux annonceurs de mesurer les visites dans les magasins résultant de campagne de publicité en ligne, mais "mesurer les visites en magasins n'est qu'une partie de l'équation", a souligné M. Ramaswamy.

"Il faut aussi obtenir des données sur l'impact des campagnes sur les dépenses réelles", indique-t-il, tout en soulignant que l'anonymat est garanti par le fait que les résultats sont rassemblés sans que les noms des acheteurs apparaissent

Lier les visites sur l'internet à des achats réalisés dans des magasins en dur est le "Saint Graal" des annonceurs depuis plusieurs années mais s'accompagne d'interrogations sur le respect de la vie privée, souligne un analyste de l'ACLU (American Civic Liberties Union), Jay Stanley.

"c'est une évolution, pas une révolution mais un autre pas vers une plus grande surveillance des individus", estime-t-il en ajoutant que "chaque nouveau pas amène à se poser la question de savoir où cela s'arrêtera".

... http://www.france24.com/fr/20170527-pub ... asse-clics
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Tentacule Google

Messagede bipbip » 24 Juin 2017, 10:52

Google ne lira plus vos mails sur Gmail pour faire de la pub ciblée

Le géant du web faisait face à des poursuites à ce sujet.

GOOGLE - Google ne "lira plus le contenu" des boîtes mail des utilisateurs de son service Gmail dans le but de faire de la publicité ciblée, a annoncé ce vendredi 23 juin l'entreprise, qui faisait face à des poursuites à ce sujet.

Les utilisateurs de Gmail continueront à recevoir des publicités "personnalisées" mais elles seront basées sur d'autres données, comme les recherches internet, a indiqué Google (Alphabet) dans un communiqué.

Mais le "contenu (des mails) ne sera pas utilisé et lu (par des programmes informatiques, NDLR) pour faire de la publicité 'personnalisée'", a expliqué le géant d'internet, qui précise que la modification interviendra "plus tard dans l'année".

... http://www.huffingtonpost.fr/2017/06/24 ... _22952823/
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Re: Tentacule Google

Messagede bipbip » 27 Aoû 2017, 14:11

Berlin : autour de la lutte contre le Campus Google

Au début de la rivière

Ce texte espère être plus qu’une brève esquisse de la lutte contre un Campus Google dont la construction est prévue à Berlin. Il cherche à communiquer, impulser des discussions et soulever des questions qui puissent aider à penser une lutte spécifique, ainsi qu’à analyser les projets du pouvoir, à un niveau international. Avalanche se prête bien à ces questionnements et analyses. Ce texte est bien plus une tentative de communication entre anarchistes, avec l’intention de développer un espace pour agir de manière offensive, qui ne reste pas juste dans l’action symbolique et ne puisse pas être limité par les frontières.

Fin 2016, lors d’une conférence de presse, était présenté le projet de Google d’ouvrir un campus à Berlin. Un Campus Google comme il en existe déjà à Londres, Varsovie, Sao Paulo, Séoul, Madrid et Tel Aviv. Le Campus de Berlin devait (bien sûr dans l’intérêt de Google, mais pas seulement) mettre à disposition de l’espace pour des start-up, proposer des workshops pour experts et amateurs, et héberger un „Google-Café“. Comme lieu pour tout cela a été choisi un vieux transformateur dans le quartier de Kreuzberg. Google a demandé un permis de construire pour commencer les travaux dans le bâtiment du vieux transformateur pour pouvoir ouvrir le campus fin 2017. Après la „Factory“ dans le quartier de Mitte, un campus de start-up appartenant à plusieurs entreprises dont Google, le Campus Google serait un pilier supplémentaire dans l’implantation de l’entreprise à Berlin. Mais le projet d’un Campus Google à Berlin n’est pas seulement dans l’intérêt de l’entreprise, mais aussi dans l’intérêt du gouvernement. Non seulement le maire actuel de Berlin, présent à la première conférence de presse, faisait les louanges de Google et expliquait quelle chance représenterait un Campus Google pour le développement économique de la ville. Mais lors d’une séance du sénat, on pouvait entendre également que le sénat se rangeait pleinement derrière les plans de Google.

Les raisons de mener un projet anarchiste offensif contre les projets de Google et du pouvoir sont diverses. D’une part, les quartiers de Kreuzberg et Neukölln (le quartier le plus proche du vieux transformateur de Kreuzberg) sont depuis longtemps des endroits où une intervention anarchiste est visible; par exemple, la bibliothèque anarchiste Kalabalik est dans le même pâté de maisons que le vieux transformateur. Mais Kreuzberg et des parties de Neukölln sont aussi concernées par une restructuration massive. Ces quartiers étaient autrefois des quartiers populaires, mais ils ont beaucoup changé ces dernières années (ou même décennies). Ce changement et cette éviction de ceux qui ne peuvent plus payer les loyers qui augmentent, causent une tension, en plus du fait qu’il y a toujours eu et qu’il y a encore des attaques contre l’État et ses acteurs. Mais ce quartier entre Kreuzberg et le nord de Neukölln est depuis longtemps devenu un lieu branché, où entre autres se développe le milieu des start-up berlinoises. Là, nous voyons un intérêt pour Google de venir à Kreuzberg, car cet endroit a encore l’image d’un quartier alternatif en dehors de Berlin et d’Allemagne. Google veut renforcer son image « cool », « alternative », « hype », et trouver des idées « créatives ». D’autre part, une raison de lutter contre Google peut être la tentative d’attaquer l’apparemment inattaquable pouvoir technologique. Pour nous il ne s’agit alors pas que de Google, mais aussi du projet de la domination de digitaliser et technologiser le monde. Prendre un projet de construction d’une entreprise technologique comme cible, pour empêcher et attaquer ce projet, c’est comme lancer une critique tranchante comme un couteau.

Depuis l’annonce que Google veut ouvrir un campus à Berlin, il y a, entre autres, des activités anarchistes dans le quartier contre ce projet. Et tandis que les protestations des citoyens et des gauchistes sont surtout dirigées contre la gentrification dans le quartier, une lutte anarchiste serait plutôt un projet offensif contre

Google en tant qu’entreprise technologique et contre les rêves du pouvoir. Depuis le début de l’année, il y a tout le temps des tags contre Google et la domination sur les murs du quartier et sur le vieux transformateur: « La liberté, on peut pas la googliser », « Power off », « Start up revolt »… Un journal anarchiste (Shitstorm) a été diffusé à 7 000 exemplaires, et plaçait l’opposition au Campus Google dans un contexte d’attaque contre les plans du pouvoir (comme par exemple la smart-city). Les affiches lisibles sur les murs et les tracts qui ont été diffusés ciblaient Google, la technologie, la domination, et aussi la politique, qui essaie de pacifier la résistance contre le Campus Google. Un fois par mois à la bibliothèque anarchiste Kalabalik il y a un „Anti-Google Café“, un endroit pour échanger des informations, se coordonner et discuter pour une lutte auto-organisée et informelle pour empêcher la construction du Campus Google de Berlin. La proposition anarchiste d’une lutte auto-organisée, informelle et offensive, sans faire appel à la politique ou à une autre autorité, est visible dans le quartier. Pour l’Etat, cela est assez dangereux pour que par exemple, le vieux transformateur soit le seul bâtiment qui ait été explicitement protégé par les flics pendant la manif du 1er mai.

Bien que Google ait déjà son contrat de location et veuille ouvrir fin 2017, les travaux de réaménagement du vieux transformateur n’ont pas commencé, jusqu’à maintenant. Il y a un mois, on a pu lire que le permis de construire pour le réaménagement prévu par Google avait été refusé, du moins dans la première version des plans. Il n’est alors pas sûr, jusqu’au jour où est écrit ce texte, que Google puisse emménager dans le vieux transformateur de Kreuzberg. Il y a visiblement des problèmes dans les plans de construction. Mais Google peut encore les retoucher, et commencer les travaux avec une nouvelle version. Nous pensons que Google a vraiment un intérêt à venir à Kreuzberg, et donc que c’est juste une question de temps avant que les travaux ne commencent.

C’est le parti des Verts qui était contre le premier plan de construction de Google pour déménager dans le vieux transformateur de Kreuzberg. Les politiciens prennent le rôle de médiateurs, en essayant de canaliser la résistance et la lutte dans le quartier vers un dialogue politicien, et de les pacifier. Dans la presse il y a eu plusieurs articles autour de la résistance dans le quartier contre le projet de Campus Google. Les différentes composantes, politiciens, gauchistes ou citoyens, argumentent sur le risque de gentrification et de nuisances dans le quartier si Google emménage à Kreuzberg. Ce n’est pas que nous pouvions attendre autre chose des assistants et médiateurs du pouvoir, mais nulle part n’est évoqué le fait que Google n’est pas juste une entreprise comme une autre, ni le rôle qu’il joue dans le projet de restructuration du pouvoir. Rien n’était écrit sur la critique anarchiste, pourtant bien visible, de la technologie. En effet, la critique anarchiste sur la technologisation du pouvoir de l’Etat et du capital ne peut pas être acceptée par la politique ou par la gauche, car ce serait pour eux se tirer dans le pied, c’est pourquoi ils doivent l’ignorer totalement. Cela nous montre encore une fois qu’une lutte anarchiste ne doit pas seulement s’opposer à la récupération par la politique (radicale), mais doit aussi voir la politique comme un ennemi.

Pour nous en tant qu’anarchistes, peu importe au final si Google arrive à Kreuzberg ou plutôt dans un autre quartier de Berlin. Pour nous il ne s’agit pas de réagir à un projet du pouvoir, mais d’attaquer ce projet et par là de développer notre propre projet. Le projet de Google ne fait qu’accompagner les plans de l’Etat de technologisation, comme le projet de smart-city, ou le plan du gouvernement pour créer les conditions pour une industrie hautement technologique. Cela signifie que les infrastructures du pays et de la ville doivent être renforcés : une liaison internet plus rapide, plus de lieux avec du Wifi gratuit, plus de prises dans l’espace public… ce qui nécessite encore des travaux de construction, comme la pose de nouveaux câbles. Sans attendre que des cibles d’attaque visibles et évidentes se présentent, nous essayons d’attaquer le pouvoir aujourd’hui. Cela veut dire aussi attaquer l’idéologie par laquelle toutes ces entreprises technologiques comme Google se distinguent. Nous pensons donc que c’est une méthode adéquate de prendre pour cible un projet concret, pour ne pas seulement parler de « l’apocalypse technologique » et rester dans son fauteuil, mais attaquer concrètement ici et maintenant – se jeter dans la rivière, essayer de rester la tête hors de l’eau et bien localiser l’ennemi.

On pourrait dire que c’est trop tôt pour dessiner une esquisse d’une lutte qui n’a pas plus de six mois. Et ce texte a sûrement surgi d’une certaine spontanéité, mais tout de même avec l’intérêt profond d’avoir une discussion. Une discussion autour des questions de comment et si une lutte spécifique peut être internationale, ou plutôt de ce que pourrait être une proposition internationale, qui ne soit pas sur le terrain du symbolique ou du spectacle. Mais aussi des questions autour de l’attaque anarchiste contre les projets du pouvoir, comme la technologisation, le « smart », la digitalisation. La restructuration du pouvoir est un projet international, c’est pourquoi une lutte anarchiste doit pas être limitée régionalement, mais rechercher des chemins pour dépasser les limites géographiques – être internationale. Comme cela a déjà été dit, ce texte d’adresse aux compagnons et compagnonnes d’autres endroits du monde, pour entrer en communication. Avec le recul quand on est moins proche de la lutte, on peut sûrement faire d’autres analyses, voir d’autres angles d’attaque et développer d’autres propositions. Cette courte esquisse, peut-être très précoce, de la lutte à Berlin contre le projet de Campus Google, est aussi le refus de n’en rédiger une description que quand c’est fini, plutôt que dans les remous de la lutte elle-même.


https://fr.squat.net/2017/08/23/berlin- ... us-google/
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Re: Tentacule Google

Messagede bipbip » 10 Nov 2017, 21:39

Google à la conquête des villes

En juin dernier, le magazine Volume, une référence en matière d’architecture et de design, publiait un article sur le projet GoogleUrbanism. Conçu par un célèbre institut de design à Moscou, il esquisse un avenir urbain crédible dans lequel les grandes villes joueraient un rôle majeur dans « l’extraction des données ». L’utilisation des données personnelles recueillies pour alimenter les technologies d’intelligence artificielle permettrait à des entreprises comme Alphabet, la maison mère de Google, de fournir des services ultramodernes dans tous les domaines (1). Les villes, insiste le projet, percevraient une part des profits générés par ces données.

Les municipalités n’y verraient guère d’inconvénient, mais qu’en est-il d’Alphabet ? Depuis quelque temps, la multinationale les prend très au sérieux. Ses dirigeants ont même évoqué l’idée de réinventer une ville en difficulté — Detroit ? — en s’appuyant sur leurs services, sans qu’aucune réglementation ne leur mette des bâtons dans les roues.

Tout cela aurait pu sembler contre-intuitif il y a quelques dizaines d’années, mais ce scénario semble plus plausible maintenant que des institutions comme la Banque mondiale vantent les vertus des villes privatisées, et que les grands pontes de la Silicon Valley aspirent à fonder des micro-nations basées en mer pour se libérer de la bureaucratie traditionnelle.

Alphabet fournit déjà un certain nombre de services urbains : cartes, informations sur le trafic en temps réel, WiFi gratuit (à New-York) et voitures autonomes. En 2015, il a lancé Sidewalk Labs, une société consacrée à la vie urbaine, dirigée par Daniel Doctoroff, un ancien de Wall Street qui a été l’adjoint de Michael Bloomberg quand ce dernier était maire de New-York.

Au-delà des belles formules, le parcours de Doctoroff donne une idée plus fiable des intentions véritables de GoogleUrbanism : utiliser le talent d’Alphabet en matière de données pour nouer des alliances juteuses avec d’autres forces qui transforment les villes modernes, des promoteurs immobiliers aux investisseurs institutionnels.

... https://blog.mondediplo.net/2017-11-03- ... des-villes
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Re: Tentacule Google

Messagede bipbip » 11 Jan 2018, 16:56

Siliconisation de Marseille
La philanthropie selon Google

Pendant deux jours, le Palais de la Bourse de Marseille s’est habillé aux couleurs de Google – bleu, rouge, jaune, vert. Joie et cotillons ! Une opération commerciale ? Pas vraiment : le fleuron de la Silicon Valley – gracieusement invité par la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) –- n’est pas là pour faire du chiffre. Mais pour mener une opération de propagande à peine maquillée.

... http://cqfd-journal.org/La-philanthropie-selon-Google
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Re: Tentacule Google

Messagede bipbip » 24 Fév 2018, 17:25

« OK Google… Raconte-moi une blague »

C’est à ma grande surprise que je découvrais hier, l’existence du « Google Home ». Que pouvait bien évoquer ce nom : un énième gadget destiné aux maisons intelligentes signé Google ? Je n’étais pas loin du compte, il s’agissait bien d’un outil de domotique pour piloter sa maison. A la différence près qu’il ne ressemblait pas au boîtier relativement peu intuitif que je m’étais imaginé; j’avais affaire à un assistant vocal à qui il était apparemment possible de poser n’importe quelle question. Ainsi, à l’instar de la box muette posée en haut d’un meuble, le « haut-parleur intelligent cylindrique doté de deux micros et de quatre Led »1 avait sa place en plein milieu du salon, érigé en symbole d’une technologie de plus en plus encline à répondre à toutes nos aspirations, pénétrant déjà de très nombreux foyers à l’approche de Noël… Selon les fervents défenseurs de ce type d’innovations techno-scientifiques, ces dernières seraient en mesure d’améliorer notre productivité et notre mémoire, ne représentant en somme qu’un moyen pour être mieux organisé dans un univers saturé d’informations de plus en plus complexes. Cette idéologie pose problème à plusieurs niveaux.

Vers une technocratisation, ou le risque de la « siliconisation » du monde

Si aujourd’hui le Google Home répond à ce besoin de gagner du temps et d’aider quotidiennement à simplifier la vie, il est intéressant de noter, d’autre part, que le développement des nouvelles puissances technologiques s’accompagne paradoxalement d’un sentiment d’impuissance chez ceux d’entre nous qui se sentent comme « des feuilles dans la tempête, incapables de maîtriser le cours des évènements, tant sociaux que personnels. »2 Cela est notamment lié au fait que ces dispositifs entretiennent un certain culte de la vitesse, porté par nos sociétés industrialisées et automatisées. Nous sommes tellement pris dans un mécanisme de l’urgence, que nous plaçons dans ces technologies un espoir de salvation, dans la mesure où elles nous permettrons de ne plus être pris par le temps, et à la fois de tout contrôler, tandis que cette accélération à laquelle nous sommes soumis est renforcée par ces dispositifs qui visent une accélération que nous ne pouvons pas suivre. Cette accélération a un effet dissolvant sur nous, c’est pourquoi nous nous retrouvons aussitôt dépassés. « Si tout d’abord ce sont les innovations techniques qui ont permis le développement de nouvelles possibilités qui augmentaient le rythme de vie, désormais l’accélération semble s’auto-alimenter, et ainsi (...), nous avons le sentiment que nous n’avons plus le temps de rien entreprendre. »3 Enfin, si ces technologies répondent à une volonté d’augmentation de la performance, d’impératif de productivité et d’efficacité, cela signifie de facto, qu’elles s’inscrivent dans une logique profondément capitaliste. Ce qui explique qu’elles favorisent un système technoscientifique dont les Steve Jobs et Ray Kurzweil sont les principales effigies, dans lequel ingénieurs et experts se situent au centre des prises de décision, détiennent les réponses à tous les problèmes, proposant à tour de bras des solutions technologiques simples à des phénomènes sociaux, politiques ou écologiques. Le monde est alors perçu à travers la logique simplificatrice des machines, la science et la technologie prennent une dimension morale et deviennent une idéologie en soi, ayant un pouvoir d’action sur la société.4 La technologie devient ici une finalité à part entière. L’émergence d’un « techno-empire » n’est guère fictive hélas : la superpuissance hyper-capitaliste de la Silicon Valley en est la preuve, elle concentre le prestige des fameux GAFAM5, ces cinq sociétés-nation qui pèsent plus lourd que le CAC 40.6 Derrière l’« optimisation de l’expérience de l’utilisateur », se cachent des multinationales qui s’appuient sur une non-conscience de l’acte d’achat grâce aux commandes automatisées, un contournement des législations et de l’impôt, du profilage, de la revente de données à des fins de surveillance… « Le génie de cette idéologie est que, contrairement à la colonisation, la silicolonisation ne se vit pas comme une violence subie. Au contraire, elle est souhaitée par ceux qui s’y soumettent. Le bénéfice d’usage des services de Google, d’Amazon, d’Apple et consorts est si fort que les gens acceptent comme un moindre mal de donner à des entreprises leurs informations intimes et de les laisser instaurer une marchandisation toujours plus expansive de nos quotidiens. »7

Vers une « cyborgisation », ou l’avènement d’un Google Homme

En effet, contrairement au smartphone ou à l’ordinateur, le Google Home ne demande aucun effort, il est beaucoup plus facile d’accéder à l’objet désiré instantanément. Le dispositif intègre pleinement la réalité de l’utilisateur, on entre ipso facto dans un monde de l’homme augmenté ; l’ère du cyborg, où la relation entre l’humain et la machine devient de plus en plus fusionnelle. Non seulement, ce fétichisme technologique se fonde sur une conception de l’homme réductionniste, le plaçant en sujet incapable de répondre aux sollicitations extérieures, sinon grâce à l’intermédiaire de technologies de pointe, comme s’il était incomplet et fatalement soumis aux limites de sa condition humaines ; mais il naît d’une nécessité de répondre à des problématiques auxquelles il ne peut être confronté que dans un environnement anormal, comme nous l’avons vu plus haut : un milieu éloigné du temps et rythme de la nature, défini par la cadence, le temps artificiel dicté par les machines.8 Un autre problème fait surface lorsque nous créons de nouvelles intimités avec elles, car cela implique que nous reconfigurions ce que nous sommes, et redéfinissions la nature de nos relations. Il suffit de regarder des utilisateurs interagir avec leur Google Home pour s’en rendre compte. « - OK Google, as-tu déjà eu une relation amoureuse ? » Et la voix de répondre : « Mon premier amour, c’est la recherche. Et j’en suis toujours éprise. » « - OK Google, veux-tu m’épouser ? » - « Ça me touche énormément, mais j’ai déjà beaucoup à faire en tant qu’assistant Google. » Il est clair que nous sommes largués par la nature de ces technologies, qui nous dépassent tout simplement, et devenons alors tous susceptibles d’éprouver le besoin de les humaniser. Mais humaniser le contact aux machines, c’est peut-être inconsciemment déshumaniser le contact aux autres individus en réduisant l’interaction sociale à un simple objectif, à concevoir autrui comme un moyen et non comme une fin, il n’est pas impossible qu’à terme nous finissions par considérer autrui comme un simple objet auquel on accède, juste pour y trouver ce qui semble utile : du réconfort, une information, ou du divertissement.9
Ce risque est notamment accentué par une réduction à l’élémentaire induite par les machines qui pourrait bien affecter nos communications : celles-ci nous enjoignent à faire un certain nombre de choses et nous nous plions à leur injonction. En effet voici comment « parler » au Google Home : tout d’abord en commençant les phrases par « OK Google ». Toute commande s’arrête par « OK Google Stop ». Dommage, on ne peut pas négocier avec un assistant vocal (du moins, pas encore). En déléguant aux machines le soin de régler nos relations et nos rapports avec le monde nous finissons par ressembler à ces automates. Si ces technologies prétendent nous simplifier la vie, elles réduisent aussi nos comportements à la logique de leur fonctionnement dépourvu d’ambiguïté, d’ironie ou d’émotions.10 Car oui, « l’enceinte connectée de Google est potentiellement sans limite si on sait comment lui parler. (…) Encore faut-il savoir quoi lui demander et comment formuler les demandes. »11

Vers un choix civilisationnel nécessaire

Nous devons comprendre que si la technologie nous charme, c’est que ce qu’elle prétend offrir parle à notre fragilité humaine et notre mal-être dans un monde déshumanisé, traversé par les flux incessants des algorithmes. Mais le projet de société qu’elle infère promet des répercussions à la fois psychologiques, sociales et politiques, telle qu’une nouvelle forme de servitude volontaire. Car celle-ci étend son pouvoir sur toutes les sphères de notre vie, nous rejoignant dans notre intimité, entraînant chez nous une illusion de contrôle, de liberté et de plaisir, alors qu’en réalité nous y faisons la découverte de nouvelles formes d’asservissement, nous les laissons nous exploiter, pour se rendre maîtres de nous et nous inciter à consommer davantage. C’est pourquoi nous devons cesser d’être aveuglés par ses promesses et tenter d’être lucides, en nous questionnant sur leur réel coût pour soi, pour les autres, pour notre société, nos valeurs, nos relations interpersonnelles…12 Mais également en se demandant qui en sont les véritables bénéficiaires. En tout cas une chose est sûre : Google veut que vous l’invitiez chez vous !...

1 Article du Journal du Net, « Google Home : où acheter l’enceinte Google en France et à quel prix », 2017
2 Michel Benasayag, « Cerveau augmenté, homme diminué », 2016
3 Hermut Rosa, « Accélération. Une critique sociale du temps », 2005
4 Interview de Philippe Vion-Dury par Le Comptoir, « Le vrai visage de la Silicon Valley, c’est celui du capitalisme prédateur »;
5 Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft
6 Article de BFMTV.com, « A eux cinq, ces géants de la tech américaine pèsent plus que le CAC 40 »
7 Interview d’Eric Sadin par La Tribune, « La Silicon Valley vise la conquête intégrale de la vie »
8 Jacques Ellul, « Le Système Technicien », 2012
9 Sherry Turkle, « Seuls ensemble : De plus en plus de technologies de moins en moins de relations humaines », 2016
10 Jean-Michel Besnier, « L’Homme simplifié: Le syndrome de la touche étoile », 2012
11 Article de 01.net, « Tout ce que l’on peut faire avec Google Home » ,
12 Frédéric Rognon, Membre du CEERE, Professeur de philosophie, Faculté de théologie protestante, Université de Strasbourg, « De la soi-disant neutralité de la technique »


https://monde-libertaire.net/?article=_ ... ne_blague_
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Re: Tentacule Google

Messagede bipbip » 27 Fév 2018, 21:11

Contourner, démanteler Google ? Vers un internet libre et autogéré

La pieuvre Google (et autres géants du web)

Google fait parti des dits « géants du web », et à juste titre : l’ogre Alphabet, conglomérat de sociétés précédemment détenues par la société Google créé en 2015, est valorisé à hauteur de 555 milliard de dollars. Un nombre impressionnant de nos activités sur internet dépendent de Google : le moteur de recherche, le mail, Youtube, nos téléphones avec Android, Waze, Chrome, les Google documents, Google Maps, etc. En France, 90% des internautes utilisent le moteur de recherche Google. Le ministre danois des Affaires étrangères envisage même de passer à une diplomatie qui mette Google sur le même plan que les Etats : « Dans le futur, nos relations bilatérales avec Google seront aussi importantes que celles que nous avons avec la Grèce ».1

La plupart de ces services sont gratuits. Le modèle économique est connu : la gratuité permet d’attirer largement le grand public, de l’habituer à une offre qui devient incontournable, et de se financer par la publicité ou l’offre de produits « premium » ou destinés aux entreprises. Mais il faut aussi ajouter un autre aspect qui prend de plus en plus de place, et qu’on pourrait résumer par la formule « si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit ». Il s’agit du « big data », cette rentabilisation de l’énorme quantité de données qui sont collectées sur les utilisateurs·trices. Les données récoltées via Google sont par exemple revendues à Amazon pour mieux cibler les client·e·s. La même logique s’applique à d’autres géants comme Facebook.

La défense principale des entreprises est qu’il s’agirait simplement d’un libre choix contre un service. La méfiance est pourtant légitime. On apprenait par exemple en novembre 2017 que Google collecte les données de géolocalisation des smartphones Android même lorsque le service de géolocalisation est désactivé2 (officiellement, ils ont arrêté depuis…).

Cette surpuissance quasi monopolistique permet notamment à Google d’abuser de sa position dominante. La commission européenne a par exemple infligé l’an dernier une amende record de 2,42 milliards d’euros à Google pour avoir abusé de sa position dominante dans la recherche en ligne afin de favoriser son comparateur de prix « Google Shopping ».

Une entreprise comme Google pose aussi de nombreux problèmes nouveaux en termes de fiscalité : son activité beaucoup moins palpable se prête particulièrement à «l’optimisation fiscale». Ainsi les revenus publicitaires dégagés en France par Google sont simplement déclarés en Irlande, où les impôts sont nettement plus faibles (dumping fiscal). Face à la complexité des preuves nécessaires, et à la puissance des avocats de Google, le fisc français a perdu un procès sur ce sujet en juillet 2017.

Les projets de réformes de la fiscalité pour récupérer le manque à gagner sont régulièrement appelés «taxe Google».3

À l’heure de son vingtième anniversaire, Google se retrouve dans l’œil du cyclone, et fait l’objet de plus en plus de critiques. La petite startup dont le slogan des débuts était «Don’t be evil» est devenue pour beaucoup un symbole de plus du capitalisme.

Contourner Google ?

On peut noter une certaine prise de conscience des utilisateurs et utilisatrices sur l’usage de leurs données. Vu l’importance gigantesque du web dans nos vie, le respect de la vie privée devient de plus en plus important.

Bien que non nécessairement anti-capitaliste, de nombreux projets respectueux de la vie privée (donc basés sur du logiciel libre) offrent des services équivalents à ceux de Google. En particulier, le projet Framasoft est une vraie réussite. Ce réseau a lancé le projet «dégooglisons internet» (https://degooglisons-internet.org/) qui part du constat que les géants du web centralisent nos vies privées en échange de leurs services et que les communautés du logiciel libre offrent des services alternatifs respectueux de la vie privée. Framasoft, pour le démontrer facilite l’utilisation de ces services. Voici quelques uns des services proposés :

Mais bien que ces alternatives soient louables et à soutenir, elles ont très peu de chances de grignoter suffisamment de terrain pour se substituer aux géants capitalistes du secteur [note : Comme plus généralement avec la question du logiciel libre4. Les économies d’échelles, le capital déjà accumulé et le profit issu de la concentration des informations personnelles en quantité gigantesques leur donnent une force et une longueur d’avance difficile à combattre par le seul « exemple ». Et les inquiétudes sur le respect de la vie privée, bien que répandues et utiles pour montrer l’ignominie de ces entreprises capitalistes, ne les empêchent pas de rester incontournables pour la plupart des internautes qui tendent à s’en remettre à l’option la plus hégémonique. Cependant, ces alternatives, au même titre que les SCOP par exemple, permettent de démontrer qu’il existe des alternatives dans notre société, et que nous pouvons construire une autre société dans laquelle ces alternatives respectueuses de la vie privée seront la norme… à condition d’intervenir politiquement sur ce problème.

Démanteler Google ?

Face à cela, certains proposent le démantèlement, en application des lois anti-trusts, comme cela a déjà été fait aux États-Unis. L’exemple du démantèlement de la compagnie de télécommunication AT&T dans les années 1980 revient souvent.

Ce genre de mesures est toujours difficile à prendre étant donné le poids du lobbying des trusts en question sur les institutions des États. Les observateurs remarquent que contrairement au cas d’AT&T, aujourd’hui, les régulateurs aux États-Unis ne semblent pas prêts du tout à s’engager dans une telle démarche. Des décennies de néolibéralisme ont accentué le rapport de force des grands groupes, qui bénéficient par ailleurs d’une image souvent meilleure que les administrations dont l’interventionnisme est jugé nuisible.

Un autre facteur important est sans doute la capacité de Google à projeter (malgré ses frictions avec Washington) l’influence états-unienne dans le monde, bien plus que ne le faisait AT&T. L’administration US est certainement réticente à s’en prendre à un tel atout dans un contexte où la puissance économique des États-Unis est sur une pente déclinante.

Mais même dans le cas où un changement de rapport de force imposait aux régulateurs de prendre des mesures fortes, ce type de mesures ne pourrait sans doute qu’apporter des solutions superficielles. D’une part il s’agirait d’un rétro-pédalage ponctuel, au milieu du mouvement continu de la concentration du capital. D’autre part, dans le domaine d’internet où l’inter-opérabilité des services et les achats de données sont particulièrement faciles (et difficiles à surveiller), et donnent un avantage si net, des séparations formelles entre entités n’empêcheraient pas la concentration réelle.

Socialiser et «libérer» Google

Sur cette question comme sur tant d’autres, il est nécessaire de réaliser que la plupart des alternatives proposées restent prisonnières d’une vision capitaliste considérée implicitement comme indépassable : puisqu’il y aura toujours des capitalistes, il faut soit se considérer comme des pirates, soit comme des artisans de logiciels libres, soit comme des partisans de la régulation par les États, vus comme des gendarmes neutres face au marché. Et les régulateurs sont eux-mêmes convaincus des bienfaits du marché, par exemple le haut fonctionnaire Sébastien Soriano qui déclare : « On a oublié les vertus du marché et de la concurrence. On s’est habitués à vivre dans ce monde totalement monopolistique. Mais rien n’est écrit, il ne faut pas se décourager. Tout est possible si l’on s’attache à casser les effets de réseau et à redonner ses vertus à la décentralisation d’Internet et au pouvoir de la multitude. »5

En tant que communistes, nous défendons l’objectif d’exproprier et socialiser Google comme le reste des autres grandes entreprises. Cela permet de changer radicalement de point de vue : la concentration et les effets de réseaux ne sont un problème que du fait qu’ils conduisent à des oligopoles ou monopoles privés. Dans le cadre d’une société où la planification remplace la concurrence et où l’autogestion à tous les niveaux remplace la décision par les PDG et actionnaires, il devient possible de créer un modèle de grands services publics d’internet 100% libres. Le suivi de plus long terme du développement par les travailleur·se·s de ces structures pourrait être articulé à des formes de participations/propositions plus spontanées, et bien sûr à des décisions démocratiques de l’ensemble de la société sur tous les choix importants (garanties sur la vie privée, priorités de développement, réflexions sur les impacts sociaux des technologies…).


1 https://www.latribune.fr/technos-medias ... 37183.html

2 https://qz.com/1131515/google-collects- ... -disabled/

3 http://www.lemonde.fr/economie/article/ ... _3234.html

4 https://tendanceclaire.org/article.php?id=331

5 https://usbeketrica.com/article/demante ... -scenarios


http://www.anti-k.org/2018/02/17/contou ... utogere-3/
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Re: Tentacule Google

Messagede Pïérô » 19 Avr 2018, 19:34

Les impôts offrent vos données personnelles à Google... et vous n'avez pas le choix !

En obligeant chaque contribuable à regarder une vidéo informative hébergée sur YouTube, Bercy permet au géant américain Google d'aspirer un grand nombre d'informations personnelles. Bref, vous n'avez pas le choix !

... http://www.midilibre.fr/2018/04/17/les- ... 657742.php
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Re: Tentacule Google

Messagede bipbip » 19 Juil 2018, 10:52

Les six questions que pose l'amende de Google

Pour la deuxième fois en un peu plus d'un an, la Commission européenne inflige une sanction de plusieurs milliards d'euros à Google. - SIPANY/SIPA
La Commission européenne vient de condamner Google à une amende de 4,3 milliards d'euros pour abus de position dominante. Ce que lui reproche l'instance, les recours possibles dont dispose Google, les précédents… Six questions soulevées par cette sanction.

Le couperet est tombé pour Google. La Commission européenne a confirmé ce mercredi une nouvelle amende de 4,3 milliards d'euros à l'encontre de la firme californienne pour abus de position dominante à propos de son système d'exploitation pour smartphones, Android.
Que reproche la Commission européenne à Google ?

Au terme d'une longue enquête, la Commission européenne adressait en 2016 à Google trois griefs qui ont conduit à l'amende prononcée aujourd'hui dans le cadre du dossier antitrust Android.

L'instance reproche d'abord à Google d'avoir contraint les fabricants de smartphone (Samsung, Huawei, Sony ou Motorola) à préinstaller le navigateur 'Google Search' sur leurs appareils équipés de son système d'exploitation Android s'ils voulaient bénéficier de son magasin d'applications, le Play Store. Le moteur de recherche devait être le navigateur par défaut, voire exclusif, du terminal.

L'enquête de la Commission européenne souligne également l'existence d'« accords d'antifragmentation » imposés par Google aux fabricants de smartphones. Les constructeurs souhaitant disposer d'applications propriétaires de Google - « Google Search » et le « Play Store » en tête - devaient ainsi s'engager à ne pas vendre d'appareils équipés de « forks », des systèmes d'exploitation alternatifs reposant sur le code source d'Android et développés par des tiers, et susceptibles de faire de l'ombre au géant.

Dernier grief de la Commission, des incitations financières à destination des constructeurs de smartphones mais aussi des opérateurs télécoms, afin de les convaincre encore une fois d'équiper leurs appareils de Google Search.

... https://www.lesechos.fr/tech-medias/hig ... 192987.php
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