Histoire du mouvement anarchiste en France et au delà

Re: Histoire du mouvement anarchiste en France et au delà

Messagede bipbip » 30 Juil 2017, 16:12

De la libre entente au "parti ouvrier anarchiste" (CGT)

Partie sur ce qui mènera l'anarchisme au syndicalisme. Les anarchistes conjugue la liberté et la nécessité de s'organiser. Cela mène à la CGT, syndicat offensif inscrit dans la lutte des classes sur le terrain de l'économie.

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Re: Histoire du mouvement anarchiste en France et au delà

Messagede bipbip » 04 Aoû 2017, 11:16

Les individualistes, la révolution russe de 1905 et le congrès d'amiens (1906)

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Re: Histoire du mouvement anarchiste en France et au delà

Messagede bipbip » 20 Aoû 2017, 15:20

La faillite du socialisme et les échecs de l'anarchisme

partie pour introduire les problématiques des mouvements organisationnels au sein de l'anarchisme depuis l'origine. On y brosse le portrait de différentes révolutions pour en saisir plus justement le sens, et le questionner dans une visée pratique.

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Re: Histoire du mouvement anarchiste en France et au delà

Messagede Pïérô » 27 Aoû 2017, 00:14

France culture : Semaine sur l’histoire des anarchies

du 28 au 31 août 2017 de 9h à 10h

dans l’émission La Fabrique de l’Histoire


Programme

Lundi 28 août : La naissance de l’anarchie

- Marianne Enckell
Historienne, éditrice et essayiste suisse
Elle dirige le CIRA (Centre international de recherches sur l’anarchisme) de Lausanne
Elle a co-dirigé l’ouvrage : « Les Anarchistes » paru aux Editions de l’Atelier

- Mathieu Léonard
Historien
Auteur notamment de « L’émancipation des travailleurs, une histoire de la Première Internationale » paru aux éditions La Fabrique


Mardi 29 août : Germaine Berton, l’anarchiste

Un documentaire de Séverine Liatard réalisé par Séverine Cassar


Mercredi 30 août : Les anarchistes espagnols

- Edouard Waintrop
Journaliste culturel à Libération jusqu’en 2008
Dirige aujourd’hui la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes
Auteur de : « Les anarchistes espagnols 1868-1981 » chez Denoël

- Myrtille Gonzalbo en duplex de Grenoble
Auteur de : « Les chemins du communisme libertaire en Espagne 1868-1937 » éditions Divergences

- Joel Delhom en duplex de Quimper
Maître de conférences en études ibériques et ibéro-américaines à l’Université Bretagne Sud de Lorient


Jeudi 31 août : Y-a-t-il eu une internationale anarchiste ?

- Constance Bantman
Historienne
Elle a consacré sa thèse aux anarchistes français

- Vivien Bouhey
Historien
Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
Auteur notamment de : « Les Anarchistes contre la République 1880-1914 », PUR

- Gaetano Manfredonia en duplex de Limoges
Historien
Auteur notamment : « Histoire mondiale de l’anarchie » aux éditions textuel/Arte

- Thomas Bausardo
Docteur de l’Université Paris-Sorbonne. Ses recherches portent sur l’histoire de la coopération internationale antiterroriste depuis la fin du XIXe siècle dans ses versants politiques, policiers, judiciaires et de renseignement.
Il a publié l’article « A la recherche des anarchistes internationaux » dans l’ouvrage « Histoire des internationales, Europe XIXe-XXe siècles » aux éditions Nouveau monde

La Fabrique de l’histoire
https://www.franceculture.fr/emissions/ ... l-histoire

http://gimenologues.org/spip.php?article737
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Re: Histoire du mouvement anarchiste en France et au delà

Messagede Pïérô » 28 Aoû 2017, 23:50

Histoire des Anarchies (1/4)

Naissance du mouvement anarchiste

Aujourd'hui, la naissance du mouvement anarchiste, depuis le Congrès de Saint-Imier en compagnie de Marianne Enckell et Mathieu Léonard.

Emission à écouter : https://www.franceculture.fr/emissions/ ... anarchiste
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Re: Histoire du mouvement anarchiste en France et au delà

Messagede Pïérô » 31 Aoû 2017, 20:29

Histoire des Anarchies (2/4)

« Ce n’est pas rien de tuer un homme » ou le crime politique de Germaine Berton

un documentaire sur Germaine Berton.

Deuxième temps de notre semaine sur l'histoire des anarchies.

Aujourd'hui un documentaire de Séverine Liatard réalisé par Véronique Samouiloff.

Ce 22 janvier 1923, une jeune femme de 20 ans, mineure, abat à bout portant le chef des Camelots du roi, Marius Plateau.

Germaine Berton est anarchiste. Elle assassine ce membre important de l’Action française parce qu’elle juge la Ligue royaliste responsable de l’assassinat de Jaurès et du journaliste Miguel Almereyda et responsable aussi d’un incessant climat de violence.

L’itinéraire politique de Germaine Berton est fulgurant et emblématique d’une ultra gauche antimilitariste, exaltée par la Révolution bolchevique et en quête d’une société nouvelle au lendemain de la première guerre mondiale.

Durant les onze mois qui séparent le crime du procès, l’affaire connaît une importante médiatisation qui met alors en jeu les différentes composantes politiques de la société française de cette époque.

Germaine Berton a tué pour des idées et revendique son crime dans une France qui rechigne à accorder l’égalité politique aux femmes.

En transgressant ainsi violemment l’ordre social et sexué, le personnage interroge et fascine.

Avec les témoignages des historiens/nes Fanny Bugnon, Olivier Dard, Francis Démier, Frédéric Lavignette et Anne Steiner

Emission à écouter : https://www.franceculture.fr/emissions/ ... omme-ou-le
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Re: Histoire du mouvement anarchiste en France et au delà

Messagede Pïérô » 31 Aoû 2017, 20:38

Histoire des Anarchies (3/4)

Les anarchistes espagnols

à travers des textes de l'époque nous parlerons des anarchistes espagnols et de leur rôle dans l'histoire de ce pays.

Troisième temps d'une semaine dédiée à l'histoire des anarchies.

Aujourd'hui, avec trois historiens, nous parlerons des anarchistes espagnols.

De cette histoire nous connaissons surtout la fin, celle qui fait des anarchistes une des composantes essentielles de la Guerre civile espagnole.

Or, le mouvement anarchiste fait ses premiers pas en Espagne dès 1868 quand Giuseppe Fanelli arrive à Barcelone.

Voici ce qu' Anselmo Lorenzo, qui deviendra un des leaders du mouvement anarchiste espagnol dit de lui:

« Fanelli était grand. Il avait l'air bon et sérieux, portait une épaisse barbe brune et ses grands yeux noirs et expressifs lançaient des éclairs ou reflétaient la plus grande commisération, selon les sentiments qui l'animaient. Sa voix, qui avait une sonorité métallique, était capable de prendre toutes les inflexions qui convenaient à son propos, passant rapidement de la colère et de la menace, quand il fulminait contre les tyrans et les oppresseurs, aux accents de pitié, du regret, de la consolation, pour évoquer les souffrances opprimés, soit qu'il les comprît sans les avoir subies, soit qu'en véritable altruiste, il prît plaisir à présenter un idéal ultra-révolutionnaire de paix et de fraternité. Il parlait en français et en italien, mais nous comprenions sa mimique expressive et nous suivions son exposé. Anselmo Lorenzo (1842 - 1914) El Prolteriado militante, 1913 »

Une émission co-animée par Séverine Liatard

Textes lus par Daniel Kenigsberg

Emission à écouter : https://www.franceculture.fr/emissions/ ... -espagnols
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Re: Histoire du mouvement anarchiste en France et au delà

Messagede Pïérô » 01 Sep 2017, 01:37

Histoire des Anarchies (4/4)

Y a-t-il eu une internationale anarchiste ?

débat historiographique avec une question: "y- a-t-il eu une internationale anarchiste"?

Aujourd'hui nous essayons de savoir si nous pouvons parler ou pas d'une internationale anarchiste.

Le débat sur ce thème est vif, en particulier depuis la publication, à la fin des années 2000, de la thèse de Vivien Bouhey, qui, à partir d'archives de police, revenait sur l'idée développée par Jean Maitron, pionnier de l'histoire de l'anarchisme, d'une organisation minimale des anarchistes français.

Faut-il prendre au pied de la lettre les accusations de "complot anarchiste" développées par les gouvernements de la fin du XIX ème siècle ? Ou , au contraire, considérer qu'il y avait dans le développement de la "propagande par le fait" une multitude d'acteurs sans lien organique entre eux ?

« Autrefois, j'étais poète et tyran.
Maintenant je suis artiste et anarchiste.
Oscar Wilde, l'Ermitage, juillet 1893

Une émission co-animée par Séverine Liatard.

Emission à écouter : https://www.franceculture.fr/emissions/ ... anarchiste
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Re: Histoire du mouvement anarchiste en France et au delà

Messagede bipbip » 15 Oct 2017, 13:47

Luigi Fabbri : « L’organisation anarchiste »

Rapport présenté au Congrès anarchiste italien de Rome (16-20 juin 1907) et au Congrès anarchiste international d’Amsterdam (24-31 août 1907)

Le rapport présenté par Luigi Fabbri au congrès anarchiste international de 1907, intitulé « L’Organisation anarchiste » n’est pas un texte exposant les formes que doit adopter le mouvement libertaire, c’est une attaque en règle, sans concession, de l’individualisme et des opposants au principe d’organisation. Fabbri pense qu’il n’y a pas d’entente possible entre le mouvement anarchiste « organisé » et les individualistes : la fracture, dit-il, est irrémédiable.

Ce congrès resta dans la mémoire anarchiste comme celui du débat entre Malatesta et Monatte sur le syndicalisme. En réalité, Fabbri avait parfaitement compris ce qui était en jeu. S’organiser ou pas posait le problème de la capacité du mouvement anarchiste à peser sur les événements, et le débat : « syndicalisme ou pas » n’était que la conséquence d’un débat bien plus sérieux, car pendant des années une partie importante du mouvement anarchiste s’était opposée à l’activité syndicale. En fait, le vrai débat de fond qui a marqué le congrès de 1907 fut celui de l’organisation. « Si les anarchistes ne s’organisent pas entre eux, dit-il ailleurs,… tant pis pour leur mouvement […] L’organisation ouvrière est par contre indispensable et rester inactifs, ou peu actifs, indifférents ou pire encore opposés à son égard me semblerait de la part des anarchistes une véritable trahison de la révolution, l’abandon du cours des événements et de l’avenir aux mains de nos adversaires autoritaires et légalitaires. »

Il convient cependant de préciser qu’après le congrès d’Amsterdam, Fabbri relativisera ses positions antérieures sur le syndicalisme révolutionnaire comme forme en action de l’anarchisme.

Doc PDF : http://monde-nouveau.net/IMG/pdf/luigi_ ... chiste.pdf

http://monde-nouveau.net/spip.php?article578
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Re: Histoire du mouvement anarchiste en France et au delà

Messagede Pïérô » 16 Oct 2017, 10:52

Bordeaux, jeudi 19 Octobre 2017

Rencontre débat avec Yves Meunier autour de son livre " La bande noire "

19H30, Athénée Libertaire, rue du Muguet Bordeaux.

Rencontre débat avec Yves Meunier autour de son livre " La bande noire " paru aux editions l'Echappée.

Orga : Librairie du Muguet.

Dans la nuit du 15 au 16 août 1882, des jeunes mineurs en rébellion contre la toute-puissance de l'Église, alliée au patronat des mines, font exploser la rosace et l'entrée d'une chapelle dans le bassin houiller de Saône-et-Loire. C'est le début d'une longue série d'actions qui vont secouer pendant trois ans la région de Montceau-les-Mines au rythme des dynamitages d'édifices religieux et de domiciles de petits chefs à la solde du patronat.
Animés par un esprit de révolte, ces anarchistes sont connus sous le nom de la Bande noire. Ils se réunissent dans les bois ou dans les auberges pour préparer des coups qu'ils réalisent le plus souvent à la faveur de l'obscurité. Moins résignés que leurs aînés, ils ne cesseront de dénoncer la dureté de leurs conditions de travail au fond des puits, mais aussi la misère sociale qui règne au dehors, où l'impitoyable patron de la Compagnie des mines impose un redoutable ordre moral et défend les pires injustices.

À partir de nombreux documents d'archives et témoignages d'époque, ce livre qui se lit comme un récit palpitant au plus près des protagonistes, revient sur l'histoire mouvementée de la Bande noire. Il montre comment, quelques années avant les célèbres attentats anarchistes perpétrés à Paris dans les années 1890, de jeunes révoltés firent de la propagande par le fait leur meilleure arme pour renverser la table et échapper à l'enfer de la mine.

http://www.atheneelibertaire.net/index. ... ande-noire
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Re: Histoire du mouvement anarchiste en France et au delà

Messagede bipbip » 01 Nov 2017, 21:04

La mouvance anarchiste dans les années trente

Extrait de “Un regard noir” de Michel SAHUC, Editions du Monde Libertaire.

Dans les années trente, il n’existait pas de réelle unité entre les anarchistes français. Il est donc plus judicieux de parier de « mouvance » anarchiste plutôt que de « mouvement anarchiste ». D’ailleurs à cette époque on parlait de « milieu » anarchiste. Dans son sein se déclinaient des tendances comme les communistes libertaires plate- formistes de la F.C.L. (Fédération communiste libertaire), les synthésistes plus ouverts vers les individualistes de l’A.F.A. (Association des fédéralistes anarchistes) - le conflit plate-forme /synthèse est abordé dans le chapitre suivant - remplacée plus tard par la F.A.F (Fédération anarchiste de langue française), la Fédération des jeunes anarchistes libertaires (F.J.A.L.), des individualistes intransigeants de l’En Dehors, les anarcho-syndicalistes de la C.G.T.- S.R., les moralistes de la revue Plus loin, sans oublier les groupements satellites comme les pacifistes intégraux de la Patrie humaine, la Libre pensée, les végétariens, les végétaliens et d’autres, ensembles hétéroclites qui n’avaient entre eux que des relations très épisodiques, sympathiques dans certains cas et polémiques dans d’autres. Quant à l’U.A. (Union anarchiste) qui se voulait, selon les périodes, plus ou moins « synthésistes », les anarchistes-communistes, les anarcho-syndicalistes et certains individualistes anarchistes, cherchaient à y cohabiter comme de simples courants d’idées à une même théorie.

doc PDF : http://monde-nouveau.net/spip.php?article545
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Re: Histoire du mouvement anarchiste en France et au delà

Messagede Pïérô » 09 Nov 2017, 23:40

Radio : Entretien avec Tancrède Ramonnet

Ce soir nous revenons avec Tancrède le réalisateur du documentaire Ni Dieu Ni maitre sur la genèse et les motivations de ce projet. L’occasion d’affirmer que si l’anarchisme puise ses sources dans un passé glorieux, il reste toujours un projet actuel dont les racines irriguent les mouvements sociaux contemporains.

Emission à écouter : http://www.oclibertaire.lautre.net/spip.php?article1995
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Re: Histoire du mouvement anarchiste en France et au delà

Messagede Pïérô » 19 Nov 2017, 14:12

Limoges, vendredi 24 novembre 2017

Soirée MAITRON pour partager l'espoir

Claude Pennetier, animateur du dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social, répondra à toutes vos questions sur les anarchistes d'ici ou d'ailleurs qui ont ouvert des chemins pour le bonheur.

organisé par le CIRA Limousin

à 20h30, Local du Centre International de Recherches sur l’Anarchisme - Limousin (CIRA)
64, avenue de la Révolution, 87000 Limoges
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Re: Histoire du mouvement anarchiste en France et au delà

Messagede bipbip » 26 Déc 2017, 17:09

L’imprimerie clandestine des anarchistes, 33 rue des Trois Bornes à Paris en 1890

Pendant ce temps, les commissaires aux délégations MM. Clément et Dulac recevaient du procureur général l’ordre de procéder à plusieurs arrestations d’individus connus pour leurs opinions révolutionnaires. M. Clément se rendit 33, rue des Trois-Bornes, dans une imprimerie clandestine où s’imprimaient des brochures et des placards anarchistes destinés à être distribués le 1er mai.

Quand le magistrat est arrivé, l’imprimeur, un nommé Paul Reclus, âgé de vingt-cinq ans, se disant ingénieur, se trouvait dans son atelier avec trois de ses « compagnons », les nommés Cabot, Ricard et Grave, tous âgés de vingt à vingt-huit ans. Il n’y a qu’un mois environ qu’ils étaient installés rue des Trois-Bornes ; ils faisaient dans le quartier une propagande révolutionnaire très active et distribuaient des brochures pleines de théories nihilistes, qu’eux-mêmes écrivaient et imprimaient. Ils ont été découverts à la suite de l’arrestation de deux de leurs amis à Versailles, les nommés Merlino, se disant journaliste et Petraroya, tailleur, demeurant, 37, rue Saint-Georges, à Paris.
Ceux-ci avaient été surpris occupés à distribuer aux abords des casernes un imprimé invitant les soldats à ne pas obéir aux ordres qu’ils recevraient en vue de réprimer les manifestations du 1er mai et les exhortant à tirer sur leurs officiers.

Ces placards sortaient des presses de l’imprimerie de la rue des Trois-Bornes.
C’est de cette façon que la police a été mise sur les traces de Reclus et de ses amis.
Merlino et Petraroya sont deux Italiens qui étaient sous le coup d’un arrêt d’expulsion.
Les anarchistes arrêtés hier par M. Clément sont également, croit-on, des Italiens qui cachent leur véritable identité. Quand le magistrat s’est présenté dans leur atelier, accompagné d’une quinzaine d’agents de la sûreté ils n’ont pas tenté de résistance. M. Clément a saisi les presses à bras, les casses, les brochures et placards, qui étaient en assez grande quantité.
Ces quatre individus, qui, comme leurs amis, sont inculpés d’excitation au meurtre et au pillage, ont été écroués au Dépôt.
C’est M. Atthalin, juge d’instruction, qui est chargé de l’enquête. M. Dulac, commissaire aux délégations, accompagné d’une dizaine d’agents, s’est rendu, muni de mandats d’amener, aux
domiciles de plusieurs autres anarchistes.
Mais ceux-ci, sans doute prévenus, n’ont pas paru chez eux.

Le XIXe Siècle 30 avril 1890

Les anarchistes Cabot et Vinchon

C’est bien loin déjà,la manifestation ouvrière du 1er mai, et le procès que jugeait hier la cour d’assises de la Seine manque véritablement un peu d’actualité.
Les nommés Cabot et Vinchon, typographes et anarchistes, faisaient opposition à un arrêt qui les a condamnés par défaut, le 18 juillet dernier, à deux ans de prison pour provocation au meurtre et au pillage et pour excitation à l’insubordination militaire.
A l’audience, Cabot, un type d’anarchiste gouailleur, et son camarade Vinchon, au visage glabre, s’amusent, par des dénégations déconcertantes, à faire perdre pied, dans son interrogatoire, au digne conseiller M. Guès, président de la cour, qui veut ramener toujours l’affaire aux pièces de la procédure.
L’instruction avait été dirigée contre tout un groupe d’anarchistes, dont un seul, jusqu’à ce jour, le nommé Dumont, se trouvait condamné à quatre mois de prison. Ce prévenu avoua qu’il avait composé à l’imprimerie Cabot, 33, rue des Trois-Bornes, les placards incriminés, l’un intitulé : Le ler Mai, qui était destiné aux ouvriers, l’autre: Soldats! destiné à être répandu dans les casernes.
Ces placards avaient été saisis dans les circonstances suivantes :
Le 27 avril, deux Italiens, les nommés Merlino, publiciste, fils d’un conseiller à la cour d’appel de Naples, et un tout jeune homme du nom de Petraroya, tous deux ardents anarchistes, signalés comme venant de distribuer à des militaires des garnisons de Versailles et de Saint-Cloud des exemplaires du second placard, étaient arrêtés à la gare Saint-Lazare, à leur descente du train.
Un étudiant en médecine, Stojanov, un Bulgare celui-là, fut également impliqué dans les poursuites comme complice. Mais, mis en liberté provisoire, les trois étrangers ont pris la fuite, et, de Londres, ils ont écrit des « billets d’excuse » au président, disant qu’ils ne reconnaissaient à la justice française ni à aucune autre, au surplus, le droit de juger leurs actes.
Cabot reconnaît qu’il était le gérant de l’imprimerie de la rue des Trois-Bornes, installée dans un local loué au nom de M. Paul Reclus, mais il soutient énergiquement que les placards n’ont été composés ni imprimés chez lui.
Vinchon, un compagnon sans travail, recueilli dans l’atelier quelque quinze jours avant le 1er mai, affirme qu’il n’a connu les écrits que lorsqu’ils lui ont été présentés à l’instruction.
— Cependant, a dit le président au premier des deux accusés, les aveux de Dumont ont été sincères ; ils vous accusent.
Cabot répond : ,
— Dumont avait ses raisons et, quant aux autres, que m’importe ce qu’ils disent? Galilée était bien seul contre tous !
Après réquisitoire de M. Mérillon, avocat général, et plaidoiries de deux jeunes maîtres, MM. Munier-Jolain et Lagasse, le jury rend un verdict affirmatif en ce qui concerne Cabot, négatif quant à Vinchon.
Ce dernier est acquitté et Cabot est condamné à trois mois de prison et 50 francs d’amende ; ils semblent l’un et l’autre, satisfaits de ce résultat.

Le XIXe Siècle 1er septembre 1890

D’après les renseignements recueillis par le parquet, il est établi que le local, occupé par l’imprimerie clandestine de l’anarchiste Cabot, était loué par M. Paul Reclus, ingénieur, frère de M. Elisée Reclus, et que le matériel avait été acheté par M. Elisée Reclus. Les deux frères sont actuellement en fuite et l’on croit qu’ils se sont réfugiés en Suisse.
Le numéro 33 de la rue des Trois-Bornes, dans le quartier de la Folie-Méricourt, est un vaste immeuble composé de plusieurs corps de bâtiments, et occupé en majeure partie par des ouvriers.
Au fond d’un couloir qui n’a pas moins de 20 mètres de long, se trouve un local assez exigu, éclairé par des châssis vitrés disposés sur le toit, et dont l’unique porte d’entrée est également garnie de vitres dépolies. C’est dans cette pièce, un ancien atelier de nacrier, que les anarchistes avaient installé leur imprimerie. Le loyer, de 300 fr. par an, était au nom d’un sieur G. Cabot. Les anarchistes possédaient ce local depuis le terme d’avril seulement.
Deux presses à bras d’un modèle très perfectionné y avaient été montées; l’imprimerie possédait un outillage spécial pour le tirage des affiches et des placards.
Dans le quartier, tout le monde ignorait l’existence de cet atelier typographique, et la concierge de l’immeuble ne savait pas exactement a quel travail se livraient ses locataires.Chaque jour, il arrivait au nom de MM. Paul Reclus. Ricard, Grave et Cabot, les ouvriers et familiers de l’imprimerie, de nombreuses correspondances, soit d’Angleterre, soit d’Allemagne, ou bien encore des lettres à l’entête du journal anarchiste la Révolte, rue Mouffetard. Chaque jour également, il sortait de l’atelier des ballots de circulaires ou d’affiches qui étaient, croit-on, expédiées en province.
Les imprimeurs allaient prendre leurs repas chez un marchand de vins du voisinage, et ils avaient toujours de nombreux invités; le marquis de Mores de Vallombrosa rencontrait très souvent ses amis dans cet établissement.
On y trouvait aussi des anarchistes italiens.
D’autre part, M. Mouquin, commissaire de police, s’est rendu chez M. Molinari, sujet italien, marchand de tableaux, demeurant rue de la Grange-Batelière. Un arrêté d’expulsion avait été rendu contre cet étranger, signalé comme un des meneurs du mouvement révolutionnaire. M. Mouquin a été reçu par Mme Molinari, qui lui a affirmé que son mari était parti, il y a quelques jours, pour Amiens, d’où il se rendrait peut-être en Angleterre.
Après avoir constaté que M. Molinari ne se trouvait pas dans le petit appartement que le
ménage occupe au deuxième étage, le commissaire de police s’est retiré.

Journal des débats 30 avril 1890


https://anarchiv.wordpress.com/2017/12/ ... s-en-1890/
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Re: Histoire du mouvement anarchiste en France et au delà

Messagede bipbip » 11 Jan 2018, 23:45

Les groupes anarchistes français en 1882

St Imier, le 22 octobre 1882

Je vous transmet, comme suit, le compte-rendu concernant les groupes anarchistes français affiliés à l’Association internationale des travailleurs.

Lyon, le 28 septembre 1882

Après le congrès tenu à Londres, le 14 juillet 1881, les groupes anarchistes adhérents étaient représentés par les dénommés ci-après :

Paris

Maria, rue Monge (il est mis à l’index depuis plus de 6 mois, comme mouchard)

Gautier, 102 rue Monge

Grave , 37 avenue des Gobelins

A. Crié , 63 rue Monsieur le Prince

Guillet , 8 rue Barouillière

Violard , 81 rue Monge

Nottermann , 26 rue des Cendriers

Levallois-Perret

Courapied, 61 rue Vallier.

Puteaux

François Guillot

Lyon

Bernard, 157 rue Pierre Corneille

Marseille

Tressaud, 7 rue du Grand-Puits.

Cette

Hébrard, 101 rue des Cercleurs

P. Verdale, 32 rue de l’Hospice.

Béziers

Marty, libraire, rue de la Citadelle

Pelissier, rue de la Citadelle.

Vienne

Martin, 15 rue des Imbardes.

Bedarieux

Pagès, avenue Saint-Pons.

Rivesaltes

Moulines fils, 2 rue Saint-Just

Perpignan

Hagard, rue Challemanne.

Narbonne

G. Faliès, 254 place Perpignan.

Toulouse

Tranier, 7 rue Lafayette.

Libourne

Raoul Gaussens.

St-Etienne

Biard, impasse de la Pareille

Montchanin-les-Mines (Saône-et-Loire)

Dumas, 110 rue de la Gare.

Treigny (Yonne)

Dupré, jardinier aux Lavaux.

Troyes

Enfroy, 39 rue St-Jacques.

Reims

Thiery, 7 rue du Moulin.

Amiens

Morel, 16 bis rue des Briques.

Tous ces groupes ont été organisés par les soins de l’Alliance révolutionnaire, mais dans la tournée faite pat Émile Gautier, dans le Midi, il réussit à donner une grande impulsion à ces groupes et à en former d’autres.

Aujourd’hui, nous comptons sur environ 2660 compagnons initiés en France et répartis comme suit :

Bordeaux, 182

Lyon, 568

Marseille, 206

Villefranche, 104

St-Etienne, 128

Vienne, 106

Montceau-les-Mines, 14

Paris, 11 groupes avec 511 hommes seulement

Il y a à Cette, six groupes, savoir :

L’Audace, La Révolte, La Misère, l’Egalité sociale, Les Choeurs de Chêne, le Cercle des Travailleurs. En tout 82 initiés.

Nous ne comptons encore dans les autres villes que 749 hommes.

Mais ce chiffre est faible, il augmente tous les jours, et nous pouvons compter sur un nombre d’individus quatre fois plus grand qui souvent le mouvement et nous donnent des preuves de sympathie.

A un moment donné, nos compagnons, hommes actifs et résolus, donneront l’élan aux autres sociétés socialistes de toutes nuances.

Il importe de choisir une occasion propice et d’activer la propagande par tous les moyens.

Un compagnon résolu et intelligent peut, en se servant de l’agitation et en employant habilement son influence ou sa popularité, entraîner à sa suite toute une classe de bons auxiliaires.

Dans la réunion tenue à Genève le 14 août 1882, nous pu nous convaincre que les délégués de Lyon, Paris, Vienne, Villefranche, St-Etienne, Bordeaux et Cette, qui se sont rendus à l’initiative de la Fédération jurassienne, étaient hardis, courageux et à la hauteur de la mission qui leur était confiée.

Nos compagnons en Suisse ne reculent devant aucun sacrifice, et ayant dans nos rangs des soldats tels que : Kropotkine, Reclus, Dejoux, Tcherkesoff, Clémence, Bordat, Gautier, Verner, Exquis, Perron, l’association internationale des travailleurs remplira sa tâche immense : la révolution sérieuse, en s’emparant de toute la richesse accumulée.

Droz.

Arch. Préf. de Police Ba 438


https://anarchiv.wordpress.com/2018/01/ ... s-en-1882/
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