répression Poitiers

Re: poitiers toujours

Messagede bipbip » 16 Fév 2011, 11:04

communiqué de presse du Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux concernant l’appel du commissaire Papineau contre les six de la Fête de la musique :


Comité Poitevin Contre la Répression des Mouvements Sociaux

Six de la Fête de la musique : l’appel du commissaire Papineau aura lieu le 18 février à partir de 9 heures


Rappelons-le, la version policière, telle que l’a rapportée le patron de la police au tribunal et sur laquelle il n’a pas été suivi, est la suivante : il était responsable du service d’ordre de la Fête de la musique, et est sorti seul et en gilet pare-balles à 1 h 30 pour faire le point. L’ambiance était sereine. Arrivant place Charles-de-Gaulle, par la rue de la Regratterie, pour se diriger vers la Grand-Rue, il entend : “Papineau, on aura ta peau !” et, venant de devant, une canette de verre atterrit à ses pieds, du côté gauche. La trajectoire étant en dehors de son champ de vision, c’est en tournant la tête qu’il aperçoit, à droite de la façade de l’église, une silhouette non identifiable compte tenu de sa capuche. Il décide d’appeler par radio pour aide au contrôle de la personne. Il fixe cette silhouette qui, se dirigeant vers la rue de la Regratterie, resserre sa capuche et part en courant. Il la poursuit jusqu’à la place de la Liberté, mais ce n’est qu’en passant devant la Médiathèque qu’il l’identifie et le signale par radio. Arrivent alors cinq autres jeunes ainsi qu’une douzaine de policiers, et débute une interpellation très violente à l’issue de laquelle ces cinq jeunes sont maîtrisés ; puis Nina elle-même se retrouve au sol, et le commissaire reçoit d’elle un coup de pied.

Que M. Papineau se pourvoie en appel nous semble cohérent – en dehors de l’aspect financier non négligeable que représentent les amendes : voulant certainement ménager la chèvre et le chou, la justice n’a pas retenu les “violences avec armes” en bande organisée, mais a donné raison à la police en ce qui concerne les outrages et la rébellion. Elle a condamné un des six jeunes à 15 jours de prison ferme, quatre (dont Nina) à 2 mois d’emprisonnement avec sursis, et la dernière à 70 heures de travail d’intérêt général, sans compter les amendes dont 1 500 euros solidairement. Nous l’avions déclaré bien avant le rendu du procès, ce choix du tribunal est selon nous un très mauvais calcul. Sans le début de l’”affaire” place de Gaulle, ce qui s’est passé place de la Liberté perd en effet tout le sens que voudraient lui donner les policiers. Si rien ne prouvait que le “Papineau, on aura ta peau !” proféré place de Gaulle était le fait de Nina, et si personne n’avait vu qui avait lancé une canette de verre aux pieds de M. Papineau, celui-ci n’avait aucune raison de poursuivre Nina en particulier – ou plutôt la seule raison était que, comme l’a fait remarquer Me Brunet au procès, M. Papineau avait reconnu aussitôt Nina. S’il n’avait aucune raison de la poursuivre, il n’en avait pas plus de l’appréhender place de la Liberté. Et s’il n’y avait aucune raison de l’appréhender, il n’y en avait pas davantage d’interpeller les autres jeunes ni de les molester jusqu’au commissariat.

Il ne restait donc aux policiers, comme à l’accoutumée, qu’à se couvrir préventivement avec les outrages et la rébellion auxquels s’est accrochée désespérément ensuite la justice. Il s’est agi une fois encore, pour les policiers, de harceler ceux et celles dont les convictions ne leur plaisent pas afin de pouvoir ensuite les poursuivre devant les tribunaux. Tout cela est aujourd’hui bien peu crédible. Car comment des policiers qui ont menti pour les “violences avec armes en bande organisée” auraient-ils dit la vérité pour les “outrages et rébellion” ?

Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux exige la relaxe des six de la Fête de la musique.

Venez nombreux les soutenir :

- Au rassemblement organisé jeudi 17 février à 18 heures devant les Cordeliers (côté place du Marché).
- Le jour de l’appel, vendredi 18 février à 9 heures, au palais de justice.


Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux – antirep86@free.frhttp://antirep86.free.fr.
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Re: Poitiers toujours

Messagede Pïérô » 17 Fév 2011, 09:35

Récapitulatif, très long, du harcèlement, très lourd, sur Poitiers :
http://www.antirep86.fr/2011/02/16/reca ... -poitiers/
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Re: poitiers toujours

Messagede bipbip » 28 Mar 2011, 18:03

Communiqué du Comité Poitevin Contre la Répression des Mouvements Sociaux :

Les six de la Fête de la musique :
la justice confirme en appel le harcèlement, le tabassage et le racket de la part de la police


Rappelons d’abord les faits. Le 21 juin dernier a eu lieu à Poitiers, place de la Liberté, ce que les journalistes ont appelé une “rixe avec la police” et que le comité antirépression tout bonnement un tabassage policier contre six jeunes. Ces jeunes, interpellés alors, ont été jugés en première instance le 8 juillet dernier. Après avoir fait appel contre eux tous, le commissaire Papineau, à seulement quelques heures du nouveau procès, s’est brusquement désisté pour concentrer sa charge sur une seule, Nina. Lors du procès en appel, le procureur a requis une peine énorme à son encontre : huit mois de prison dont six fermes et l’obligation d’indemniser ses “victimes“, tandis que son avocate demandait la relaxe totale.

Rappelons ensuite la version policière, telle que l’avait rapportée le patron de la police au procès le 8 juillet et sur laquelle il n’avait pas été suivi par le tribunal. Responsable du service d’ordre lors de la Fête de la musique, il entend en arrivant place Charles-de-Gaulle : “Papineau, on aura ta peau !” et une canette atterrit à ses pieds, du côté gauche. La trajectoire étant en dehors de son champ de vision, c’est en tournant la tête qu’il aperçoit, sur sa gauche, une silhouette non identifiable compte tenu de sa capuche. Il décide d’appeler par radio pour aide au contrôle de la personne. Il fixe cette silhouette qui, se dirigeant vers la rue de la Regratterie, resserre sa capuche et part en courant. Il la poursuit jusqu’à la place de la Liberté, mais ce n’est qu’en passant devant la Médiathèque qu’il l’identifie et le signale par radio. Arrivent alors cinq autres jeunes ainsi qu’une douzaine de policiers, et débute une interpellation très violente à l’issue de laquelle ces cinq jeunes sont maîtrisés ; puis Nina elle-même se retrouve au sol, et le commissaire reçoit d’elle un coup de pied.

Sans le début de l’”affaire”place de Gaulle, ce qui s’est passé place de la Liberté perd tout le sens que voudraient lui donner les policiers. La justice ayant confirmé en appel que le “Papineau, on aura ta peau !” et le jet de la canette n’étaient pas le fait de Nina, elle a confirmé par conséquent qu’il n’y avait aucune raison de la poursuivre en particulier. La seule raison valable ne serait-elle donc pas, comme l’a fait remarquer Me Ménard au procès, que M. Papineau avait aussitôt reconnu Nina ? Si, hormis une volonté très claire de harcèlement, il n’avait pas d’autre raison de la poursuivre, il n’en avait pas plus de l’appréhender place de la Liberté ; et s’il n’y avait aucune raison de l’appréhender, il n’y en avait pas davantage d’interpeller les autres jeunes ni de les molester jusqu’au commissariat. La justice a bien confirmé hier deux éléments que le comité antirépression soutient depuis longtemps : il y a harcèlement de la police à l’encontre de certains jeunes militants ciblés ; et, comme à l’accoutumée dans ces affaires de tabassage, la police a cherché à se couvrir préventivement avec les accusations mensongères d’outrages et de rébellion.

La justice a en outre confirmé une hypothèse à laquelle le comité antirépression ne voulait pas trop croire. En octroyant généreusement 300 € de dommages et intérêts à M. Papineau, elle l’a fait passer pour le “soudard” qu’il s’est défendu d’être, au procès d’Amandine du 27 janvier dernier. En effet, il s’y est déclaré “profondément choqué par la teneur” du texte qu’elle avait écrit pour dénoncer le tabassage policier du 21 juin, en disant qu’il participait d’”une campagne de dénigrement tendant à démontrer que les policiers sont des soudards“. Un soudard est un soldat mercenaire brutal et grossier – qui agit donc en fonction de sa solde, et non de la morale. Or, en se portant partie civile, les policiers obtiennent souvent plusieurs centaines d’euros qu’ils sont sûrs de toucher, du fait que, en cas d’insolvabilité des condamnés, la loi Le Pors oblige l’État à verser à ses fonctionnaires les dommages et intérêts qui leur sont attribués lors de procès. La dernière Fête de la musique à Poitiers a ainsi été l’occasion pour certains policiers d’obtenir des dommages et intérêts conséquents, et d’arrondir leurs fins de mois. M. Papineau n’ayant pas été du lot, il s’est rattrapé avec le procès d’Amandine et avec ce dernier procès en appel. À cette occasion, la justice a bien confirmé aussi le racket de la police envers les jeunes militants ciblés.

http://www.antirep86.fr/2011/03/27/les- ... la-police/
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Re: nouvelles inculpations à Poitiers

Messagede Pïérô » 29 Mar 2011, 23:18

communiqué du Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux :

Relaxe pour les sept militants poursuivis !

Dans la soirée du 5 février dernier, sept personnes ont été interpellées au centre-ville de Poitiers et mises en garde à vue. Elles sont poursuivies pour participation à un attroupement en vue de commettre des dégradations.

L’accusation s’appuie sur la fameuse loi Estrosi votée en 2009. Cette 15e loi sécuritaire concerne les bandes… ou plus exactement la participation à un groupe ayant l’« intention » de commettre des violences – une infraction qui s’appuie sur la notion de « culpabilité collective », et qui peut être punie de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

Il s’agit-là tout simplement de la dernière version d’une batterie de lois qui ne sont pas seulement répressives, mais aussi totalitaires, c’est à dire qui veulent que TOUS les agissements des individus soient transparents, connus et prévisibles et ainsi contrôlés par l’Etat. Caméras partout, ADN pour détecter les futurs délinquants, classification de signes extérieurs de normalité ou d’anormalité, toutes ces mesures sont bel et bien à prendre comme un tout dans le sens de la mise en place d’un centre qui “voit tout”. Pour parvenir à s’approcher de cet “idéal” l’Etat veut avoir le droit d’intervenir dans le secret professionnel, avoir accès à tous les dossiers administratifs comportant les faits et agissements de tous citoyens, mobiliser toutes les batteries possibles d’”observateur” de la société aux côtés des policiers, délateurs volontaires ou rémunérés, mais aussi psychologues, sociologues, éducateurs qui auront de plus en plus de mal à refuser de faire ce sale boulot tant ils sont eux-mêmes surveillés pour être sanctionnés.

Comme pour le procès des 6 de la fête de la musique, suivi du procès Nina, la police utilise la loi LOPPSI2 et tout l’arsenal à sa disposition pour réprimer la jeunesse. Après la chasse aux roms, la chasse aux sans papier et la chasse aux jeunes à qui le tour ?

Pour le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux, nous sommes en présence, à nouveau, d’une tentative de criminaliser et d’isoler une partie de la jeunesse, pour éviter que la contestation, contre un pouvoir à juste titre considéré comme de plus en plus illégitime, ne fasse tache d’huile. Tout le cynisme policier consiste à présenter comme des « casseurs »… des personnes qui dénoncent précisément la violence bien réelle, insupportable et croissante, de la casse sociale perpétrée par le gouvernement et sa police.

Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux affirme sa solidarité sans faille avec les sept personnes poursuivies et appelle à venir les soutenir :

- Au rassemblement organisé mercredi 30 mars à 18 heures devant les Cordeliers (côté place du Marché).
- Le jour du procès, jeudi 31 mars à 14 heures, au palais de justice.


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Re: nouvelles inculpations à Poitiers

Messagede Pïérô » 30 Mar 2011, 23:05

communiqué de presse des 7 manifestant-e-s arrêté-e-s le 5 février :

Sans Papiers Ni Frontière

Il s’agit ici de revenir sur les événements qui se sont déroulés à Poitiers le 5 février 2011 au soir. Au départ, un appel à la manifestation fut lancé. Celui-ci revendiquait « la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous » ; le cortège devait partir à 22h de la place Charles de Gaulle. Finalement, il ne partit qu’à 22h30 dans une ambiance de fête. À l’arrivée des dégradations et sept interpellations.

Bien qu’une partie de ces faits nous soient imputés, nous ne souhaitons pas les commenter. En revanche, nous, les sept inculpé-e-s, reconnaissons et assumons avoir participé à cette manifestation. Par notre présence nous souhaitions, simplement, exprimer notre rejet de la gestion des migrants et notre soutien inconditionnel à ceux qui doivent y faire face chaque jour. Il n’était donc pas question de dégrader ; cela ne correspondait pas à nos attentes. Par conséquent, nous ne sommes pas les auteurs des dégradations. Et, subséquemment, nous ne pouvons que deviner les motivations qui ont poussé à de tels actes.

Par ailleurs, notre convocation devant la justice a été rendue possible par une loi particulièrement fallacieuse : la LOI n° 2010-201 du 2 mars 2010 « renforçant la lutte contre les violences de groupes et la protection des personnes chargées d’une mission de service public ». Celle-ci rend la « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens » illégale. Autrement dit, cette loi permet d’interpeller des individus, non parce qu’ils étaient en train de commettre des délits, mais parce qu’ils manifestaient à côté de personnes qui ont, par la suite, commis des délits. De plus, même une partie de la classe politique dénonce une résurgence de la loi anti-casseurs soit une remise en cause d’un des fondements du système judiciaire français : la présomption d’innocence.

Entendons-nous bien : nous ne nions pas l’existence des dégradations commises le soir du 5 février 2011, nous pointons le ridicule de la situation. Pourquoi mettre en exergue le fait que des manifestant-e-s aient en leur possession des fumigènes, des briquets, des pétards juste après une manifestation ? Combien de syndicalistes ont fait usage de fumigènes et de pétards durant le mouvement de cet automne contre la réforme des retraites ? L’usage de ce matériel ne justifiait-il pas d’avoir un briquet sur soi ? Pourquoi s’offusquer outre mesure que nous ayons été arrêté-e-s avec des écharpes, des bonnets et des gants, alors que nous étions en plein hiver ? Pourquoi perquisitionner du matériel militant chez nous alors qu’il est complètement banal que les participant-e-s à des manifestations en aient chez eux ?

Alors pourquoi ordonner à la police la destruction du matériel dit « anarchiste » saisi chez nous ? La jeunesse engagée fait-elle trembler à ce point le pouvoir ? Croit-il avoir fabriqué une jeunesse désespérée n’ayant plus vocation qu’à verser dans le terrorisme ? S’agit-il de faire de nous des exemples, d’envoyer un message fort à ceux qui poursuivent leur ligne de fuite, qui ne se laissent pas surveiller et punir, sans réagir ? Malgré la « chasse au gauchiste » qui sévit, nous ne renoncerons pas à nos désirs d’émancipation.

Des perspectives s’offrent, encore, à nous si toutefois notre futur ne se résume pas à un monde de barreaux.

Soutien le jour du procès, jeudi 31 mars à 14 heures, au palais de justice.

Les 7 manifestant-e-s arrêté-e-s le 5 février 2011.

http://www.antirep86.fr/2011/03/30/sans ... frontiere/
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Poitiers : 8/12, procès de militants. Vinci aménage

Messagede hocus » 04 Déc 2011, 20:02

http://www.antirep86.fr/2011/12/04/proc ... oursuivis/

Procès du 8 décembre suite à l’expulsion le 5 novembre du squat 144 avenue de Nantes à Poitiers
La police et la mairie nous dégagent. Vinci aménage.
Relaxe pour les militants poursuivis !


Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux affirme sa solidarité sans faille avec les militants poursuivis et appelle à venir les soutenir : - Au rassemblement organisé mercredi 31 août à 18 heures devant les Cordeliers (côté place du Marché) ; - Le jour du procès, jeudi 1er septembre à 14 heures, au palais de justice.


Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux affirme sa solidarité sans faille avec les militants poursuivis et appelle à venir les soutenir :

Au rassemblement organisé mardi 6 décembre à 18 heures devant les Cordeliers (côté place du Marché).
Le jour du procès, jeudi 8 décembre à 14 heures, au palais de justice.




Ce qui s’est passé le week-end des 5 et 6 novembre 2011 en dit long une fois de plus sur la volonté des autorités locales (police et mairie socialiste) d’annihiler toute tentative de lutte sortant des cadres préétablis.

L’action, portée par une cinquantaine de personnes, avait pour but d’occuper une grande maison bourgeoise vide au 144, avenue de Nantes, pour un week-end, d’organiser des débats sur la vague de rénovation urbaine (gentrification) qui s’opère à Poitiers et au-delà
. C’était une action concrète dans la mesure où des personnes ont voulu investir une maison qui va être détruite pour construire le Viaduc des Rocs. C’est un ouvrage qui s’inscrit dans le projet urbain “Coeur d’ Agglo”, réalisé par un géant mondial du BTP, le groupe Vinci.

Face à cette envie de vouloir ouvrir un lieu vide, destiné à être démoli, appartenant à la mairie, les flics ont fait leur “sale” boulot. Grâce à des voisin.e.s apeuré.e.s par l’ouverture d’une maison vide, la police a débarqué assez rapidement (à moins que cette dernière n’ait déjà été mise au courant). Les occupant.e.s se sont barricadé.e.s pensant qu’il.le.s auraient la paix un petit moment, mais c’était sans compter sur la détermination policière : elle a procédé à la destruction de la barricade de fortune, et a démoli les carottes de forage du chantier. Dans la foulée, les policiers et gendarmes, avec à leur tête M. Papineau, ont procédés à l’expulsion massive des occupant.e.s.

Ces derniers ont souhaité, vu le désavantage du rapport de force, sortir sans problème face aux forces de l’ordre, solidaires, en groupe et en rester là : être expulsé.e.s sans souci. Ce ne fut pas le cas, car telle est la règle de la guerre sociale en cours. Ce que le Directeur Départemental de la Sécurité Publique (DDSP) nomme devant les cameras de France 3 comme petite bousculade était en réalité un véritable coup de pression : deux personnes ont subi des décharges électriques de Tazer de la part d’un gendarme. Ce qui a eu pour but de mettre au pas le reste du groupe ! S’ensuit un véritable délire policier : mettre 47 personnes en garde-à-vue !

La plupart des gardé.e.s à vue, inconnu.e.s des flics, leur ont tenu tête et ont tu leur identité, de sorte qu’il.le.s les ont relâché.e.s sans même savoir qui il.le.s étaient. D’ailleurs, autant dire qu’a 47 personnes, il y a eu des moments où les gardés à vue se sont sentis forts, loin de l’impuissance ressentie d’habitude : chants, mise en déroute d’identification personnelle et autre combine qui peuvent autant que faire ce peut mettre un petit grain de sable dans la machine répressive. Mais il en a été autrement pour cinq personnes, connu.e.s de la justice et de la police pour leur participation aux luttes locales émancipatrices contre la main mise totalitaire du capital. Il.le.s ont été gardé.e.s à vue plus longtemps, ont été présenté.e.s devant le procureur (qui leur a signifié leur mise en examen) puis devant le juge des libertés et détentions (qui les a placé.e.s sous contrôle judiciaire, il.le.s doivent pointer une fois par semaine jusqu’à leur procès).

Pendant ce temps, une cinquantaine de personnes attendaient devant le palais de justice qu’on libère leurs compagnons. La présence policière se faisait oppressante : les gens ont été filmé.e.s de loin et un commissaire a effectué un tour rapproché du groupe, caméra au poing.

Face à cela, seules deux banderoles permettaient de se protéger des objectifs indiscrets. Jusqu’à l’arrivée sur place du DDSP, qui a été manifestement fort ennuyé par la présence d’une banderole qui clamait “Flics hors de nos vies, hors de nos villes” et d’une autre disant “La police et la mairie nous dégagent. Vinci aménage”. Il a prestement dérobé la première et a tenté (aidé de ses sous-fifres) d’arracher la deuxième des mains des gens, qui l’ont victorieusement défendue.

Au final, les cinq prévenu.e.s sont sorti.e.s du palais de justice, muni.e.s d’une invitation à venir le jeudi 8 décembre prochain, se défendre de l’accusation de “participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens”, ainsi que pour l’un des mis en examen “usurpation d’identité” . Il s’agit là encore de l’application de la loi Estrosi-Ciotti dite “antibande”, le tout nouveau nouveau joujou législatif qui permet, depuis 2010, de rendre n’importe qui responsable de presque n’importe quoi, puisqu’il juge des intentions (dont on ne discute pas). Joujou précédemment utilisé contre sept personnes pour une manifestation nocturne de soutien aux migrant.e.s le 5 février dernier.

Nous prenons bonne note de cette volonté délibérée de casser des gens qui s’organisent. En réaction, nous ne pouvons qu’unir nos forces pour tenter de mettre en échec ces dispositifs répressifs ainsi que l’organisation humaine faite d’autorités et de hiérarchies , qui les rend nécessaires. Et bien sûr nous désirons que la solidarité avec les gens qui font face à la répression, ici ou ailleurs, se manifeste sous toutes les formes possibles.


Viendez !!
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Re: Poitiers : 8/12, procès de militants. Vinci aménage

Messagede hocus » 12 Déc 2011, 18:59

le jour du procès, action de soutien depuis nantes :

https://juralib.noblogs.org/2011/12/12/ ... tre-vinci/

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l'image est trop grande, faire : clique droit, afficher l'image pour la voir en entier
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Re: poitiers toujours

Messagede Pïérô » 06 Jan 2012, 11:21

toujours et encore...

Chronique de l’arbitraire*

Quand diffuser de l’information devient potentiellement criminel

Ce mercredi 4 janvier au soir, la police politique de Poitiers était sur les dents. Un petit nombre de personnes distribuait des tracts ( soutien aux inculpées de Labège [1] ) et un canard local (L’Epine Noire) devant les marches du Théatre-Cinéma de la place d’Armes au Centre-Ville. Pourquoi une distribution à cet endroit? Parce qu’il y avait la projection du film-documentaire “Tous au Larzac” avec un débat organisé par les Alternatifs, écologistes et autres. Autant dire qu’il y avait un grand nombre de poitevin-es et des environs qui sont venues pour y assister. L’idée était donc d’informer sur la situation des camarades de Toulouse et de faire connaitre l’Epine Noire… Pas d’entrave à la circulation, pas de papiers par terre (le public était évidemment intéressé par ce que nous distribuions), pas de violence en réunion, pas d’alcool, pas d’armes par destination, que de bonnes intentions.

Nous ne sommes pas rentrés pour la diffusion du film, on aurait peut être dû, vu ce qui s’est passé ensuite. A peine le dernier spectateur entré dans le cinéma, la bac et la police nationale avec pas moins de 6 bagnoles sont venues interpeller 6 personnes dans des rues adjacentes au théatre-Cinéma. Les gardiens de l’ordre ont contrôlé les identités vraiment pour la forme, vu que nos tronches leur sont familières. Puis, ils ont confisqué les journaux ainsi que de simples couteaux. Mais ce n’est pas fini : la police nous amène quand même au commissariat.

Au commissariat, rien de très alléchant, à part peut etre de voir le directeur de la police, Jean-Francois Papineau, et ses collègues avec, entre les mains, l’Epine Noire (c’eût été de belles photos pour le prochain numero). Les 6 personnes embarquées sont sorties, certaines ramenées jusqu’à leur domicile pour vérification d’adresse. Une personne est sortie avec une convocation au commissariat pour port d’armes, reconvoquée aujourd’hui elle ressort avec un rappel à la loi et ils en ont profité pour prendre ses empreintes et lui tirer le portrait. D’autres personnes, vraisembablement, seront prochainement convoquées pour l’Epine Noire.

La venue du président de la Republique dans la région, aujourd’hui 5 janvier, à l’occasion des voeux à l’education nationale, est sans doute une des raisons de leur intervention. D’autres suggèrent que c’est la distribution fortuite du canard à un RG qui allait assister au débat sur le Larzac, qui a mit la puce à l’oreille de nos amis les bleus. Les pandores n’auraient-ils pas eu vent d’un article sur le successeur de notre cher Tomasini (P..on), Yves Dassonville qui, après avoir chassé le syndicat (« voyou, disait-il) USTKE en Kanaky entame une nouvelle campagne en terre pictave contre d’autres voyous. Encore un petit effort Dassonville et l’Epine Noire verra croître son audience comme l’USTKE a su résister aux assauts colonialistes.

Cet acte est grave, car il s’agit plus que d’une énième provocation policière pictave à l’encontre de certains individus présumés anarchistes, terroristes, délinquants, voleurs, voyous, et mille autres qualificatifs qui ne sonnent finalement pas plus mal que « PAPON », « baqueux », « educastreur », « parti de l’ordre » ou « serviteur de l’Etat ».
En effet la police a saisi tous les exemplaires de l’ « Epine noire » qui restaient sur chacun d’entre nous. Il s’agit-là d’une atteinte manifeste au droit d’expression et de diffusion d’écrits politiques. Et ça nous ne saurions le tolérer pas plus que le reste. Comme quoi leur démocratie est à géométrie variable…

Bref, en tout cas comme ça l’est souvent rappelé, Poitiers reste une ville où le pouvoir teste le degré de résistance, teste des méthodes relevants de la contre-subversion. C’est une confirmation d’un rapport que la police entretient avec un certain groupe de personnes supposées appartenir à un mouvement politique qui est particulièrement dans le viseur actuellement à Poitiers et ailleurs.Tout est à surveiller comme du lait sur le feu [2].C’est une véritable chasse aux sorcières qui est à l’oeuvre , le spectre des lois scélérates n’est pas loin.

Nous invitons toutes celles et ceux, individuellement ou collectivement à donner leur point de vue sur cette question s’ils le souhaitent.

Qu’ils sachent que ces méthodes qui souhaitent mettre à bas toute contestation du pouvoir, du capital et de ses chiens de garde ne nous décourageront pas.
Au contraire cela nous donne encore envie de continuer de nous battre contre ce monde autoritaire et marchand.

* ça n’est pas la première fois que les flics confisquent du matériel militant : http://nantes.indymedia.org/article/19652

[1] http://www.antirep86.fr/2011/12/24/deja ... de-labege/
[2] http://epinenoire.noblogs.org/?p=57

L’Epine Noire

http://www.antirep86.fr/2012/01/05/chro ... -ailleurs/
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Re: poitiers toujours

Messagede bipbip » 21 Nov 2012, 08:40

et encore

La liberté d’expression ne se demande pas, elle se prend

Trois personnes ont été convoquées au commissariat de police de Poitiers pour le 19 novembre par Lachèvre, un major de police et chef du quart de jour, en vue d’une audition à la suite de la participation à une manifestation non déclarée. De quoi s’agit-il ? Ce n’est pas précisé, mais cela peut être une distribution de tracts en solidarité à un copain passant en procès pour un soi-disant doigt d’honneur, un rassemblement-distribution de tracts en solidarité avec les occupants de Notre-Dame-des-Landes, une déambulation pour telle ou telle cause, tant elles sont nombreuses à nous mobiliser dans cette société ou le capital règne en maître et entend nous asservir un peu davantage chaque jour.

Bien évidemment, en période électorale certains partis peuvent coller, distribuer des tracts sur les marchés, manifester et informer en toute liberté !

Depuis quelques années, les restrictions à l’expression dans la rue se multiplient, qu’elles viennent des municipalités ou de la police. A Poitiers, jamais nous n’avons demandé la moindre autorisation pour nous exprimer dans la rue, c’est une sorte de tradition (il en est que nous respectons !).

Il est évident que ces banderilles d’intimidation plantées contre le droit d’expression sont directement liées aux projets de rénovation urbaine, qui feront de nos centres-villes des zones policées et aseptisées où la bourgeoisie et les commerçants régneront en maîtres.

Nous ne nous rendrons pas à cette convocation car nous n’avons aucune justification à fournir ni aucune information à donner.

Nous continuerons à manifester, à coller, à distribuer des tracts quand bon nous semblera si la cause nous paraît juste.

J.F. – JPD – Y., les trois convoqués

Avec le soutien du Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux
http://www.antirep86.fr/2012/11/19/la-l ... -se-prend/
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Re: poitiers toujours

Messagede Pïérô » 10 Juin 2013, 00:02

Ce 6 juin à Poitiers a eu lieu une manif antifa en réaction à la mort de Clément Meric. A 18h30 entre 250 et 300 personnes se sont rassemblées place du palais de justice et sont parties en manif dans le centre ville de Poitiers. Cette manif s’est terminée place du marché, et certain-e-s en ont profité pour prendre un apéro sur les terrasses ensoleillées des bars. Pendant plus d’1h30 une vingtaine de flics dont des hauts placés n’ont cessé de filmer, photographier et épier les moindres gestes des personnes présentes sur les terrasses. Cette petite histoire se termine (encore une fois) mal, en effet 2 personnes ont été interpellées pour “attroupement illégal” et “insultes envers des forces de l’ordre“….

A propos de l’arrestation de deux camarades, suite à la manifestation en hommage à Clément

Suite à l’assassinat de Clément Méric ce 5 juin par des fascistes, des dizaines de manifestations ont eu lieu dans de nombreuses villes de France et d’ailleurs, pour rendre hommage à ce militant syndicaliste, antifasciste et révolutionnaire. Il s’agissait aussi de prouver que les idées qu’il défendait ne sont pas mortes avec lui. Elles ont rassemblé un grand nombre de personnes, militantes ou non d’associations, de collectifs, de syndicats et d’organisations politiques, dans la dignité et l’émotion. Dans plusieurs villes néanmoins, des militant-e-s antifascistes ont réagi avec agacement à des interventions publiques de représentants de partis politiques (du PS, du Front de gauche…), accusés de récupération. L’antifascisme ne consiste en effet pas qu’à s’indigner que des brutalités de groupuscules d’extrême-droite. Il consiste aussi à dénoncer et à lutter contre ce qui a toujours favorisé le fascisme, à savoir la répression du capitalisme et de l’Etat ; contre les pauvres, les immigrés, les Roms, les femmes, les homos, bis, trans… C’étaient les idées de Clément Méric, ce sont les nôtres.

A Poitiers aussi, la manifestation fut importante, avec 250 à 300 personnes, rassemblées avec des banderoles, des slogans, des drapeaux et des chansons. Or à Poitiers, une fois de plus la police s’est comportée de façon indigne. Les policiers n’ont rien trouvé de mieux à faire que d’interpeller deux camarades peu après la manifestation, qui ont ensuite passé la nuit en garde à vue ! Ils ont été accusés d’ « outrage » au directeur départemental de la sécurité publique adjoint. Une accusation hélas récurrente de la part des services de police, notamment contre un certain type de personnes bien ciblées.

Rappel du contexte poitevin de cette manifestation : hormis les tâches peu glorieuses, hélas communes à tous les policiers de par leurs fonctions, d’arrêter des étrangers, d’expulser des squats de sans-papiers et de Roms, de défendre la propriété privée, ou de conduire des pauvres en prison, les policiers poitevins s’illustrent depuis un bon moment dans d’autres comportements, dépassant de fait allègrement leurs prérogatives et le droit, en matière notamment de liberté d’expression.

Ces intimidations portent sur un certain type de militant-e-s, bien souvent étiqueté-e-s libertaires, anarchistes, autonomes, communistes, etc. C’est un fait plusieurs fois avéré par des contrôles d’identité (parfois avec fouille sur la voie publique). Ces contrôles d’identité, bien ciblés, lors de rassemblements antifascistes, antiracistes, antisexistes, antihomophobes, se font au nom de la prévention du « trouble à l’ordre public », notion fourre-tout critiquée par de nombreux éminents juristes. Ils s’ajoutent en outre à une longue liste locale de tentatives de confiscation d’appareils numériques et plus généralement d’enfreintes diverses à la liberté d’expression : banderoles arrachées, confiscations voire arrestations pour diffusion de journaux et de tracts sur la voie publique… bref des atteintes manifestes et récurrentes aux droits que les policiers sont sensés faire respecter, et respecter eux-mêmes.

Par ailleurs, ces derniers mois à Poitiers (comme à Paris pour Clément, et en bien d’autres endroits encore), des antifascistes se sont régulièrement rassemblé-e-s contre des expressions homophobes sur la voie publique. Ces antifascistes ont été parfois menacé-e-s par la police poitevine d’amendes, de peines de prison ; ont été systématiquement filmé-e-s ; il y a eu des contrôles d’identité, et même des arrestations. Alors que le droit à la contre-manifestation a été reconnu par la cour européenne des droits de l’homme le 24 juillet 2012 (affaire Faber contre Hongrie). Les policiers n’ont par contre pas eu la même attitude avec les manifestant-e-s contre le mariage homo, parmi lesquels étaient présents des militants d’extrême-droite, s’accordant même avec des homophobes pour faciliter leurs manifestations. Ces comportements pour le moins partiaux et intimidants, posent question ; y compris du point de vue déontologique si l’on ne s’en tenait même qu’à cela. Ils n’ont pas contribué à la “tranquillité publique” – qu’ils sont pourtant sensés défendre si l’on en croit leur ministre de tutelle.

Cette manifestation du 6 juin à Poitiers n’a pas échappé à ce triste acharnement policier. Elle a, dès le départ, été étroitement encadrée par un grand nombre de policiers, dont plusieurs en civil de la BAC qui n’ont une fois de plus pas estimé nécessaire de respecter le code de déontologie minimal consistant à revêtir leurs brassards “police” en manif. Les policiers n’ont cessé de prendre des vidéos des visages des manifestant-e-s, déjà bien ému-e-s par la mort de Clément. S’approchant à outrance, parfois à moins d’un mètre. Un autre policier est venu avec insistance dans le cortège, pour demander à des manifestant-e-s, choqué-e-s par cette attitude, de ne pas « dissimuler le visage ». Les manifestant-e-s, qui n’étaient pas là pour finir en garde à vue, ont obtempéré. Rappelons que les manifestant-e-s marchaient dans l’émotion et la dignité, suite à la MORT d’un militant : un minimum de décence s’imposait ! Un manifestant a justement demandé aux policiers, à deux reprises et avec émotion, d’avoir un minimum de décence et d’arrêter de filmer ainsi des manifestant-e-s ému-e-s par l’assassinat d’un camarade. Rien n’y a fait. Enfin, après la manif, pendant plus d’une heure des policiers (dont des hauts gradés) ont continué de filmer, photographier et prendre des notes sur des manifestant-e-s, qui après leur dispersion se reposaient à des terrasses ensoleillées de la place du marché… On sait que la police poitevine s’acharne contre certain-e-s, mais on ne l’a pas toujours vu faire de façon aussi caricaturale et indécente sur la place publique.

Revenons-en à présent à la manif, et à l’accusation policière d’outrage. Dans le cortège, des manifestant-e-s ont chanté une chanson bien connue d’un groupe anarcho-punk, avec des paroles contenant l’expression “flics porcs assassins”. Il est à noter que, bien que connu, ce groupe n’a jamais été condamné pour ses textes, la liberté d’expression ayant été reconnue ces dernières années pour de nombreux groupes ayant des paroles mettant en cause la police. Pourquoi cette chanson ? Ce texte rend explicitement hommage à Zyed Benna et Bouna Traoré, deux mineurs morts dans un transformateur électrique alors qu’ils étaient poursuivis par la police. Or, la veille de l’assassinat de Clément, le 4 juin, l’avocate général de la cour d’appel de Rennes venait de réclamer un non-lieu pour les deux policiers impliqués, tandis que l’avocat représentant les policiers accusés de non-assistance à personne en danger avait qualifié de « poutinerie » [sic] la volonté de l’accusation de les renvoyer en correctionnelle… ajoutant l’injure à la souffrance des familles, surtout quand on connaît la violence de la police de l’Etat dirigé par Vladimir Poutine. Cette chanson antifasciste était donc d’autant plus pertinente, vu le contexte, qu’elle rend aussi hommage à un autre jeune antifasciste, assassiné cette fois-ci par la police grecque, il y a quelques années, en reprenant le slogan célèbre des manifestant-e-s de ce pays contre les répressions policières : « flics, porcs, assassins ». Encore une fois, l’antifascisme ne dissocie pas les violences d’extrême-droite de celles que les Etats infligent aux pauvres, aux immigré-e-s, aux militant-e-s LGBTI, etc.

Il ne s’agit pas pour nous de juger ou non de l’esthétique ou de la pertinence politique des paroles de cette chanson, comprenant ce slogan grec devenu le symbole du ras-le-bol de tout une population. Mais de montrer en quoi la convocation de nos deux camarades poitevins, pour une composition pénale avec le procureur de la république, est à notre sens non fondée. Non seulement sur un plan éthique (ce qui ne devrait poser aucune question à nos lecteurs-rices, du moins on l’espère), mais aussi sur le plan juridique. Leur convocation étant identique dans les reproches d’outrage au DDSP adjoint Laurent SIAM, quoiqu’à des dates distantes (nous y reviendrons), nous pouvons émettre des critiques communes sur la recevabilité à notre sens fort douteuse de cette nouvelle initiative répressive.

Premièrement, il est reproché que l’outrage (en l’occurrence, « flics, porcs, assassins ») ait été adressée à une personne, Laurent SIAM, ce qui est tout simplement aberrant. Les paroles criées en manifestation sont politiques, elles ne désignent généralement pas des individus particuliers. “Flics porcs assassins”, faisant partie des paroles chantées par des manifestant-e-s, dénonce non des personnes précises sous leurs uniformes, mais l’institution policière qu’elles servent, leur travail consistant à exécuter les ordres, y compris lorsque ceux-ci sont parfois manifestement injustes et inhumains. Ca se discute, mais c’est une opinion tout à fait libre, du moins en France, n’en déplaise aux policiers. Pourquoi un policier particulier a-t-il pensé que cette phrase s’adressait à lui en particulier, alors même que son nom n’a jamais été prononcé ? Voilà qui interroge, mais nous n’avons pas pour propos de rentrer dans des considérations psychologiques.

Cette phrase « flics porcs assassins » dénonce les meurtres commis par la police tout au long de son histoire contre des militant-e-s des mouvements sociaux, jusqu’à nos jours, en France aussi hélas. Comme nous l’avons dit, elle a été popularisée après la mort d’un jeune grec, tué par la police grecque, qui a ému toute la Grèce et bien au-delà. On connaît hélas les accointances de certains policiers grecs avec le mouvement néo-nazi Aube dorée, responsable de crimes contre des immigré-e-s et des militant-e-s. Nous ne ferons pas la sinistre liste des personnes mortes du fait de violences policières, nombre d’historien-ne-s, de journalistes et d’avocat-e-s ayant déjà fait ce travail – et continuant à le faire. Cette phrase dénonce juste un fait établi, certes peu agréable pour les oreilles de certains policiers, nous pouvons le concevoir, mais n’empêche : sans même avoir à remonter jusqu’à la déportation des juifs sous Vichy, OUI, la police a assassiné et continue d’assassiner des militant-e-s des mouvements sociaux. Ce qui à moins de n’avoir aucune notion d’histoire ou de ne lire aucun journal, est une évidence. Que l’on considère qu’il s’agisse de « bavures », ou d’un phénomène récurrent parmi toutes les polices de tous lieux et toutes époques, est un autre débat.

Quant à la comparaison avec le cochon, elle remonte à très loin (XIXème siècle, puis dans les mouvements antiracistes des années 1960 aux Etats-Unis, où les policiers assassinaient des militant-e-s noir-e-s). Tout comme celle avec le « poulet » du reste… Comparaison au passage, à notre sens, malheureuse (les cochons n’ayant jamais assassiné quiconque, mais c’est un autre débat). Nous noterons aussi qu’une autre métaphore zoologique, en l’occurrence canine, comprise dans les paroles de la chanson (« clébards »), chantée par de nombreux-euses manifestant-e-s à Poitiers, n’ait pas été retenue comme un outrage. Il faut croire que « porcs » est jugé plus outrageant que « clébards en uniforme », mais là non plus, nous ne nous aventurerons pas dans des considérations psychologiques – ni des jugements artistiques.

Quand bien même le nom de ce policier qui se sent « outragé » aurait été associé à une insulte en manifestation, ce qui n’est répétons-le pas le cas, la jurisprudence retient qu’à Poitiers, M. A. Evillard a été totalement relaxé par la justice, au nom de la liberté d’expression, pour avoir qualifié le procureur de l’époque de « Papon » et de « salaud », lors d’une manifestation pour protester l’emprisonnement de trois militants. LIBERTE D’EXPRESSION : notion constitutionnelle avec laquelle la police poitevine semble avoir quelques difficultés, comme nous l’évoquions plus haut. Mais fermons cette parenthèse juridique car répétons-le une dernière fois : pas une seule fois le nom de M. Laurent SIAM n’a été ajouté dans la chanson, ni crié par des manifestant-e-s.

Autre piste juridique : le fait que chanter une chanson puisse être considéré comme un outrage ? Là aussi, la jurisprudence est claire. Et pas seulement celle concernant les groupes musicaux, que nous avons évoquée plus haut, relaxés depuis plusieurs années pour des chansons très dures contre la police, avec des mots parfois insultants. Là aussi, contentons-nous de rester à Poitiers, et revenons à ce jugement de M. J.-C. Clochard, qui passait il y a quelque temps au tribunal de grande instance, pour outrage à un agent de police. L’outrage consistait d’abord, pour la police, en le fait d’avoir chanté la chanson « Hécatombe » de Georges Brassens (contenant une flopée d’injures contre l’institution policière). Cet “outrage” a finalement été abandonné par le procureur lui-même, là aussi au nom de la liberté d’expression, comme le rappelle le compte-rendu du procès. Les choses sont très claires, comme dans d’autres villes d’ailleurs, où le même type de procès avait eu lieu : chanter une chanson n’est pas condamnable, c’est l’exercice de la liberté d’expression. Le seul outrage retenu par la justice avait été celui… d’un jet de confettis, ce qui est peut-être plus ridicule encore, mais là n’est pas le débat : chanter une chanson, même désagréable à certaines oreilles, relève de la liberté d’expression, et ce n’est même pas nous qui le disons, mais la constitution et la jurisprudence.

Pour conclure, puisque rien ne tient dans cette procédure judiciaire, nous pouvons nous interroger sur le choix du procureur de proposer une composition pénale, et non directement un procès. Il s’agit d’une procédure juridique consistant à conclure un arrangement entre les parties, avec une peine éventuellement proposée par le procureur. Si l’on considère de plus que les rendez-vous fixés sont très dispersés (juillet pour l’un, septembre pour l’autre), alors qu’il s’agit des mêmes accusations, nous pouvons supposer plusieurs choses. D’une part, que police et justice semblent cette fois-ci mal à l’aise de faire un procès pour outrage. La raison en est simple : juridiquement, comme nous l’avons dit, l’accusation ne tient pas debout. Politiquement en revanche, il y a un intérêt pour la police… il s’agit de continuer à mettre la pression judiciaire des personnes isolées bien précises, et d’éviter un procès public, qui porterait à la connaissance et à la réflexion d’un grand nombre de gens certains comportements de la police. La police poitevine veut visiblement éviter de montrer une fois de plus (de trop ?) son acharnement contre des militant-e-s bien ciblé-e-s. Politiquement toujours, il s’agit aussi d’éviter l’indignation que pourrait susciter l’indécence d’un procès public pour “outrage”, de la part des autorités, contre des personnes accusées d’avoir chanté une chanson antifasciste… Rappelons-le, cette manifestation était en hommage à un militant antifasciste, tué pour ses idées !

Nous en avons assez des agressions brutales de l’extrême-droite, et de la banalisation de ses discours, repris partout par les médias et le pouvoir politique. Nous en avons aussi assez, en tant que militant-e-s antifascistes, d’être harcelé-e-s par la police et la justice de la ville de Poitiers. Cela devait être dit. Il faudrait par ailleurs dénoncer la qualification devenue quasi-systématique de “manifestation illégale”, cette nouvelle arme de la police de Poitiers pour s’attaquer à la moindre protestation portée sur la place publique dès qu’une poignée de personnes se retrouvent, mais ce sera un autre débat.

Groupe Pavillon Noir (Fédération Anarchiste 86), 7 juin 2013
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Re: poitiers toujours

Messagede Pïérô » 27 Mar 2014, 13:30

Solidarité contre la répression

Venez nombreux soutenir Bertrand le 27-03-14 à 14h30 devant le commissariat de Poitiers

Bertrand, militant des Alternatifs et du Dal86, dont tout le monde sait qu’il ne ménage pas ses engagements, est convoqué au commissariat de Poitiers à l’Unité de police administrative et des étrangers le jeudi 27 mars 2014 à 14h30 pour une mystérieuse « affaire vous concernant ».

Dal86 appelle à venir le soutenir massivement. Merci de diffuser largement autour de vous.

N’oublions pas : « Quand ils ont arrêté les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste ; quand ils ont arrêté les socialistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas socialiste ; quand ils ont arrêté les juifs, je n’ai rien dit, je n’étais pas juif ; quand ils sont venus m’arrêter, il n’y avait plus personne pour protester »
texte attribué au pasteur allemand anti-nazi Martin Niemöller.

http://dal86.fr/2014/03/24/venez-nombre ... -poitiers/
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Re: Poitiers toujours

Messagede PN Poitiers » 29 Mar 2014, 16:24

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Re: Poitiers toujours

Messagede bipbip » 17 Mai 2014, 14:44

La vidéo constitue-t-elle une menace de mort ?
Une vidéo mettant en cause nommément le directeur de la Police de Poitiers avait été relayée par un blogueur. Il est poursuivi pour menaces de mort.
http://nidieuxnimaitrenpoitou.wordpress ... e-de-mort/
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répression à Poitiers

Messagede JPD » 04 Oct 2017, 06:47

refus de convocation.pdf
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Camarades,

Le 17 novembre prochain aura lieu à Poitiers le procès de neuf personnes accusées d'avoir, le 19 mai 2016, « pénétré, circulé, ou stationné, sans autorisation, dans les parties de la gare SNCF non affectées à la circulation publique » puis d'avoir « refusé de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques, notamment de prise d’empreintes digitales et photographies nécessaires à l’alimentation et à la consultation des fichiers de police ».

Il s’agit là globalement d’une attaque, comme il y en a eu beaucoup d’autres, qui se situe dans la droite ligne des mesures contre la liberté de manifester et pour museler le mouvement social.

Or, ces neuf personnes (plus deux autres qui avaient été convoquées initialement par la police mais qui pour l’instant ne sont pas concernées par le procès) ont été ciblées avec précision par les pouvoirs publics, puisque ce sont de 400 à 600 manifestants qui se trouvaient dans l’enceinte de la SNCF, ce 19 mai 2016, à la suite d’une manifestation contre la loi travail et à l’appel de l’intersyndicale locale.

Ces neuf personnes sont connues pour leur appartenance aux milieux anticapitalistes et/ou libertaires. Outre deux militants de Solidaires, syndicat particulièrement en pointe à Poitiers, ce sont des libertaires (dont deux de l’OCL) actifs dans le milieu stigmatisé par les pouvoirs publics poitevins depuis les bris de vitrines et graffitis réalisés pendant une manifestation anticarcérale, le 10 octobre 2009, au centre-ville de Poitiers, et qui subissent depuis des années un acharnement policier ayant déjà donné lieu à de multiples procès.

C’est donc bien le mouvement libertaire actif dans les mouvements sociaux qui est visé dans ce procès, et il nous paraît légitime que le mouvement libertaire, avec ses différentes composantes, manifeste comme il le peut sa solidarité et sa présence dans cette affaire. Aussi, nous vous appelons à faire connaître la réalité de ce procès politique autour de vous (par communiqués, articles, manifestations de solidarité) et à appeler à un rassemblement le jour du procès (le 17 novembre à 9 heures) afin d’y affirmer un présence anarchiste et/ou libertaire.

Un soutien financier (il y en aura malheureusement besoin) peut être adressé au Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux, c/o Acratie (L’Essart, 86310 La Bussière) – chèques à l’ordre d’Acratie en mentionnant au dos « soutien aux 9 de Poitiers ».

Un comité de soutien spécifique a été créé sur la ville avec l’appui des organisations suivantes : Collectif chômeurs-précaires Poitiers, Convergence libertaire anticapitaliste poitevine (CLAP), CNT-SO, Ensemble, Nouveau parti anticapitaliste (NPA 86), Organisation communiste libertaire (OCL), Parti communiste (PCF 86), Solidaires 86, Union syndicale de la psychiatrie.

Nous vous adressons en outre différents textes et tracts qui peuvent servir à mieux comprendre cette affaire et qui peuvent être diffusés où bon vous semble.

OCL Poitou

ocl-poitou@orange.fr




1. La lettre de 6 des 9 convoqués par l’OPJ (qui seront onze par la suite) refusant de se rendre à la convocation

2. Le texte collectif des 11 convoqués appelant à la constitution d’un comité de soutien

3. Le communiqué / pétition adopté par le comité de soutien (qui, par rapport au précédent, n’insiste pas sur l’histoire répressive poitevine, afin de « ratisser plus marge »)

4. Le texte plus complet que nous avons rédigé pour Courant Alternatif

5. Quelques photos
Fichiers joints
tract petition + manif.pdf
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les 11 - copie.pdf
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Re: répression à Poitiers

Messagede JPD » 04 Oct 2017, 06:50

article CA.pdf
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avec le quatrième fichier : article de Courant alternatif-

POITIERS
La répression de la mobilisation contre la loi travail continue

Dix-huit mois après une manifestation contre la loi travail qui s’est terminée à Poitiers sur une occupation des voies ferrées par des centaines de personnes, neuf personnes ciblées par la police pour leur appartenance aux milieux anticapitalistes et/ou libertaires vont passer en procès le 17 novembre.

En 2016 s’est déroulée une importante mobilisation contre la loi travail dans toute la France : pendant plus de quatre mois, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue et ont fait grève contre le projet gouvernemental de casser le code du travail. La liberté de manifester a été mise à mal par une très forte répression et par le recours aux mesures d’exception de l’état d’urgence (manifestations interdites, interdictions individuelles de manifester…).
A Poitiers, l’intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires-CNT-UNEF-SGL avait appelé le 19 mai à une manifestation jusqu’à la gare, et décidé d’investir l’enceinte de la SNCF en solidarité avec les cheminots en grève au niveau national. Cette action a été réalisée avec succès par 400 à 600 personnes pendant près de deux heures, et elle s’est déroulée jusqu’à la fin dans le calme et sans aucune dégradation, selon les modalités décidées par l’intersyndicale 86. Puis la manifestation a repris son cours jusqu’au parvis de la gare, où elle s’est dispersée.
Or onze personnes connues pour leur appartenance aux milieux anticapitalistes et/ou libertaires (dont deux membres de l’OCL) – milieux stigmatisés par les pouvoirs publics poitevins depuis les bris de vitrines et graffitis réalisés pendant une manifestation anticarcérale, le 10 octobre 2009, au centre-ville de Poitiers – ont ensuite été convoquées au commissariat de police le 28 juin, dans le cadre d’une enquête sur des « faits d’entrave à la mise en marche ou circulation d’un véhicule de chemin de fer et autres » après une plainte de la SNCF.

Nous aussi, nous y étions
ou nous aurions pu y être !

Les onze personnes convoquées ont aussitôt dénoncé le ciblage politique qui avait été opéré là. La police avait en effet pointé dans la presse, quelques jours après la manifestation du 19 mai, la présence de « militants de l’ultragauche » dans ses rangs, et déclaré craindre leur violence ainsi que celle de « groupuscules radicaux extérieurs » – sans pouvoir bien sûr apporter la moindre preuve de ses dires, notamment concernant la violence... et pour cause : Poitiers n’en a connu aucune lors du mouvement contre la loi travail. De plus, l’appartenance de deux des convoqué-e-s à Solidaires 86 montrait que les pouvoirs publics voulaient faire un exemple en s’attaquant à des militants syndicalistes très actifs dans les luttes sur la ville.
C’est pourquoi les onze convoqué-e-s ont annoncé à l’officier de police judiciaire et à la presse : « Que nous nous rendions ou non à la convocation au commissariat de Poitiers le 28 juin, nous ne répondrons à aucune des questions posées par la police et resterons déterminés, unis et mobilisés contre cette loi ! » Un rassemblement de 150 personnes – soulignant qu’elles aussi étaient sur les voies le 19 mai – a eu lieu le 28 juin devant le commissariat, en soutien aux trois personnes qui se sont présentées à la convocation ce jour-là (les autres ont refusé de s’y rendre en déclarant publiquement approuver « totalement les entraves à la circulation des trains et autres blocages qui ont eu lieu à Poitiers et dans toute la France » et appeler « en outre à les multiplier jusqu’au retrait total de la loi travail »). Mais l’« affaire » n’en est pas restée là : les huit autres personnes ont de nouveau été convoquées au cours des mois suivants, à tour de rôle interpellées à leur domicile ou à leur travail puis placées en garde à vue. Et maintenant, alors que la loi travail 2 de Macron va accélérer cette politique ultralibérale, il y a ce procès qui a été notifié à neuf (à ce jour) d’entre elles par voie d'huissier pour le 17 novembre au tribunal correctionnel de Poitiers, sous les inculpations d’avoir « pénétré, circulé, ou stationné, sans autorisation, dans les parties de la gare SNCF non affectées à la circulation publique » et d’avoir « refusé de se soumettre aux opérations de relevés signalétiques, notamment de prise d’empreintes digitales et photographies nécessaires à l’alimentation et à la consultation des fichiers de police ».

Halte à la criminalisation
et à la répression des mouvements sociaux

Les inculpé-e-s se déclarent opposé-e-s aujourd’hui à la loi travail 2 et à l’état d’urgence permanent comme ils et elles se sont opposé-e-s hier à la loi travail et à l’état d’urgence. Ils et elles s’insurgent contre la « sélection » opérée par la police pour exercer une vengeance contre certains milieux anticapitalistes et/ou libertaires poitevins en continuant de les harceler par des convocations au commissariat et des gardes à vue, jusqu’à ce grotesque procès.
Un comité de soutien s’est constitué afin de réclamer la relaxe des neuf inculpé-e-s et de traduire en acte la solidarité face à la répression. Ce comité dénonce le ciblage politique manifeste et le caractère politique de ce procès. Il condamne toute tentative des pouvoirs publics visant à faire taire et intimider le mouvement social, car, au-delà des neuf convoqué-e-s, c’est la liberté de manifester de tous et toutes qui est attaquée. Il dénonce également le fichage systématique et généralisé qui se met en place dans le même objectif. Enfin, il appelle toutes les personnes et organisations à le rejoindre et à manifester leur solidarité envers les camarades convoqué-e-s par un soutien à la fois politique et financier.

Relaxe pour les neuf personnes convoquées
devant le tribunal correctionnel de Poitiers le 17 novembre !

Pour plus d’informations et contact : https://soutienpoursuiviespoitiers.noblogs.org/ (blog) et soutien-poursuivies-poitiers@protonmail.com (mail)
Premiers soutiens du comité : Collectif chômeurs-précaires, Convergence libertaire anticapitaliste poitevine (CLAP), Confédération nationale des travailleurs - Solidarité ouvrière (CNT-SO), Ensemble, Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Organisation communiste libertaire (OCL), Solidaires.
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