Décalogue pour un langage non sexiste

Décalogue pour un langage non sexiste

Messagede Christine » 09 Sep 2011, 21:48

Un bon texte sur la féminisation des textes, applicables évidemment bien au-delà des négociations pour l'égalité professionnelle

Décalogue pour un langage non sexiste


Sommaire :

Construire une langue égalitaire pour négocier l’Egalité professionnelle

Introduction .......................................................................................

Langue, genre, égalité : des relations mouvementées .................
Sexe et genre ....................................................................................
Genre masculin, genre noble : une construction historique .............
Ce que disent les mots…et ce qu’ils ne disent pas ! .........................
Sexisme langagier : grands hommes, femmes publiques
et autres avatars ...............................................................................

Nommer au féminin, au masculin, effacer le genre .....................
Ajuster la langue aux principes .........................................................
Quelques alternatives pour forger un langage égalitaire .................
Nommer les métiers, titres, grades et fonctions, au féminin et au masculin

Décalogue pour un langage non sexiste dans la négociation collective

Conclusion ............................................................................................

Annexe : quelques termes au masculin, au féminin ...........................

Bibliographie .......................................................................................
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Re: Décalogue pour un langage non sexiste

Messagede Pïérô » 26 Fév 2012, 12:22

appel, pétition, rassemblement le 6 mars

Que les hommes et les femmes soient belles !

« Le masculin l'emporte sur le féminin. »

Cette règle de grammaire apprise dès l'enfance sur les bancs de l'école façonne un monde de représentations dans lequel le masculin est considéré comme supérieur au féminin. En 1676, le père Bouhours, l'un des grammairiens qui a œuvré à ce que cette règle devienne exclusive de toute autre, la justifiait ainsi : « lorsque les deux genres se rencontrent, il faut que le plus noble l'emporte. »

Pourtant, avant le 18e siècle, la langue française usait d'une grande liberté. Un adjectif qui se rapportait à plusieurs noms, pouvait s'accorder avec le nom le plus proche. Cette règle de proximité remonte à l'Antiquité : en latin et en grec ancien, elle s'employait couramment.

Plus récemment, l'éminente linguiste, Josette Rey-Debove, l'une des premières collaboratrices des dictionnaires Le Robert, disait à ce sujet : « J'aime beaucoup la règle ancienne qui consistait à mettre le verbe et l'adjectif au féminin quand il était après le féminin, même s'il y avait plusieurs masculins devant. Je trouve cela plus élégant parce qu'on n'a pas alors à se demander comment faire pour que ça ne sonne pas mal. »

335 ans après la réforme sexiste de la langue

Nous appelons chacun-e à révolutionner les écrits, les correcteurs d'orthographe et nos habitudes en appliquant la règle de proximité !

Nous demandons à l'Académie française de considérer comme correcte cette règle qui dé-hiérarchise le masculin et le féminin et permet à la langue une plus grande de liberté créatrice.


A l'initiative de : L'égalité, c'est pas sorcier ! - La Ligue de l'enseignement - Le Monde selon les Femmes - Femmes Solidaires

http://www.petitions24.net/regleproximite

6 mars, Rassemblement devant l'Académie Française

Pour que dans la langue, comme dans la vie, le masculin ne l'emporte plus sur le féminin !

En 1767, le grammairien Nicolas Beauzée écrivait : "Le genre masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle". Quand on apprend aux enfants que "le masculin l'emporte sur le féminin", on leur transmet un monde de représentation où le masculin est considéré comme supérieur au féminin. On leur inculque, consciemment ou non, l'idée de la supériorité d'un sexe sur l'autre.

Par la manière dont il façonne les mentalités, le symbolique impacte le réel. La langue permet de dire ce réel, de le transformer. Elle est ainsi, avec le symbolique, l'un des vecteurs de l'égalité. C'est pourquoi, en mars 2011, L'égalité, c'est pas sorcier !, Femmes Solidaires et la Ligue de l'enseignement lançaient la pétition « Pour que les hommes et les femmes soient belles ! » avec l'objectif de populariser la règle de proximité. Selon cette règle, l'accord de l'adjectif ou du participe passé peut se faire avec le nom le plus proche, au féminin ou au masculin.

Cette règle s'appliquait en toute légitimité jusqu'aux 17e-18e siècles. En la réhabilitant aujourd'hui, nous voulons offrir une nouvelle liberté à la langue. Nous voulons bousculer les esprits, les libérer d'habitudes acquises qui soutiennent le sexisme.

Retrouvons-nous pour libérer la langue française des chaînes de la domination masculine !

Rendez-vous le 6 mars 2012 de 18h à 19h30 devant l'Académie française - 23, quai Conti Paris 6e - Métro : Pont-neuf.


Au programme :

• Remise de la pétition « Que les hommes et les femmes soient belles ! » pour la popularisation de la règle de proximité
• Des performances artistiques
• Des surprises….

http://www.demosphere.eu/node/28417
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Re: Décalogue pour un langage non sexiste

Messagede Pïérô » 29 Nov 2013, 17:29

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Re: Décalogue pour un langage non sexiste

Messagede Pïérô » 30 Oct 2014, 10:49

Tribune d'Éliane Viennot publiée le vendredi 24 octobre 2014 dans Libération :

«Mme le président » : l'Académie persiste et signe… mollement»

Qu'ils aient ou non appelé l'Académie française à leur secours, le député Julien Aubert et les 140 signataires de la pétition soutenant ses incivilités ont dû être bien déçus à la lecture de la « mise au point » publiée le 10 octobre par les Quarante. Celle-ci commence en effet par une déclaration de bienveillance envers les nouveaux termes féminins, et elle se termine par une absolution générale : que chacun-e fasse à sa guise, respecte l'autre et aille en paix… Entre les deux, pourtant, l’Académie réaffirme ses dogmes – et redonne vie à des arguments aujourd'hui connus pour n'avoir aucun fondement.
Cette affaire, et la collection de perles qu’elle nous vaut depuis quelques semaines, appellent quelques commentaires.

Des origines de l’Académie, de ses compétences et de ses lenteurs
L’assemblée aime à rappeler les « missions » qui lui ont été confiées en 1634, à l’initiative de Richelieu : « donner des règles certaines à notre langue […] la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et les sciences. » Précisons que le cardinal-ministre cédait alors à la demande d’un groupe de lettrés réfléchissant depuis plusieurs décennies à la langue française. Et ajoutons qu’il y avait parmi eux une femme : Marie de Gournay, autrice (entre autres) de traités sur la langue, évidemment écartée lors de la fondation de l’Académie. On sait qu’elle attendra 347 ans avant d’accueillir la première, Marguerite Yourcenar.
On sait moins qu’à l’heure actuelle, l’Académie ne compte aucun-e linguiste, aucun-e agrégé de grammaire, aucun-e historien-ne de la langue. Si elle voulait à nouveau être prise au sérieux, elle devrait commencer par se donner les moyens de remplir correctement la mission dont elle est si fière – même si cette mission pourrait être remplie, à moindres frais, par n’importe quelle commission d’universitaires spécialisés habillé-es normalement. Elle devrait aussi éviter de se dire « gardienne » de la langue, ce pour quoi personne ne l’a missionnée.
Passons au fond. L’Académie se fait une gloire d’accueillir régulièrement de nouveaux noms de métiers féminins. Elle se félicite ainsi d’avoir enregistré avocate en 1935 ; le mot était pourtant couramment employé sous l’Ancien Régime, y compris par nos meilleurs poètes. Elle s’insurge contre les désinences féminines introduites depuis 30 ou 40 ans, comme « professeure, recteure, sapeuse-pompière, auteure, ingénieure, procureure, etc., pour ne rien dire de chercheure, qui sont contraires aux règles ordinaires de dérivation ». Rien de plus juste. Mais si l’assemblée avait rempli sa mission, elle aurait signifié en temps et en heure qu’une partie de ces mots avaient des féminins depuis des lustres (autrice, procureuse, professeuse, chercheuse). Qu’une autre partie était facilement déclinable au féminin dans le respect des règles de dérivation (rectrice). Et que les terminaisons en eure sont parfaitement acceptables lorsque rien de plus ordinaire ne se propose, vu qu’elles sont attestées dans des centaines de documents notariés ou historiques de l’ancienne France (seigneure, possesseure…). Quant à sapeuse-pompière, on ne voit pas bien au nom de quoi ces messieurs-dames s’y opposent.

Le masculin peut-il être neutre ?
L’Académie s’avérant incapable de faire son travail, elle répète donc la plaisanterie du « masculin à valeur générique ou non marqué », pour les cas où des noms s’avèreraient « rebelles à la féminisation » ; cas que, dans sa grande bonté, elle veut bien dire rares. Les grammairiens masculinistes ont pourtant longtemps recopié des listes entières de mots ne devant pas être déclinés au féminin. « Il faut dire cette femme est poète, est philosophe, est médecin, est auteur, est peintre ; et non poétesse, philosophesse, médecine, autrice, peintresse, etc. », écrivait ainsi Andry de Boisregard (Réflexions sur l’usage présent de la langue françoise, 1689). Preuve, évidemment, qu’on utilisait ces mots autour d’eux. Rappelons surtout qu’aucun mot n’est rebelle à la féminisation, parce que les mots dérivent d’une racine et non d’une forme masculine à laquelle il faudrait couper ou ajouter quelque chose. À partir de n’importe quelle racine, le français est apte à faire des substantifs des deux genres, des formes verbales, des adjectifs, des adverbes. Enfin, il faut le répéter : le masculin est le masculin, qu’on le veuille ou non. De la même manière, on a longtemps essayé de nous faire croire que la masculinité de la représentation nationale n’était pas grave, que les députés représentaient la nation toute entière.
Du reste, les affirmations péremptoires et les arguments d’autorité surgissent dès que cette « thèse » est défendue, en lieu et place des arguments scientifiques. Comme il n’y a pas de neutre en français, soutient l’Académie (avec raison), « pour désigner les qualités communes aux deux sexes, il a donc fallu qu’à l’un des deux genres soit conférée une valeur générique afin qu’il puisse neutraliser la différence entre les sexes. » Mais pourquoi aurait-on besoin de le faire ? Le général de Gaulle aurait-il eu tort de commencer ses discours par « Françaises, Français » ? Et comment se fait-il, si tant est qu’il faille choisir entre le masculin et le féminin, que le sort tombe toujours sur le masculin ? Les linguistes qui ont œuvré pour que ce soit le cas étaient plus francs que ceux d’aujourd’hui : parce que « le genre masculin, étant le plus noble, doit prédominer toutes les fois que le masculin et le féminin se trouvent ensemble », stipulait Vaugelas en 1647 (Remarques sur la langue françoise…,). Peut-on être plus clair ?
Quant aux arguments d’autorité : « L’héritage latin a opté pour le masculin », dit la coquine, qui n’ose pas dire que « le latin avait opté pour le masculin » (quelques-uns de ses membres doivent savoir qu’il n’en est rien). De qui parle-t-elle, alors ? Il faut le dire à sa place : des grammairiens qui, à partir des années 1630, ont décidé que le français devait être réformé, c’est-à-dire masculinisé. Et qui ont parfois eux aussi fait semblant d’agir au nom du latin (quand cela les arrangeait).
Autre poudre aux yeux : les « professeurs Georges Dumézil et Claude Lévi-Strauss, à qui la Compagnie avait confié la rédaction de [sa Déclaration de 1984] », ont produit un texte si magnifique qu’il a été « adopté à l’unanimité. » Belles preuves ! On ne sache pas que Dumézil et Lévi-Strauss aient été des spécialistes de la langue française. Qu’ils aient été applaudis n’a rien d’étonnant, mais rien de concluant non plus.
Enfin, l’Académie cherche à effrayer : « Des changements, faits de propos délibéré dans un secteur, peuvent avoir sur les autres des répercussions insoupçonnées. Ils risquent de mettre la confusion et le désordre dans un équilibre subtil né de l’usage… » Certes. Mais ce ne sont pas les féministes qui, du XVIIe au XXe siècle, ont cherché à introduire dans la langue française, des changements faits de propos délibéré. Ce sont des lettrés partisans de la domination masculine, qui voulaient la voir régner jusque dans la langue. Ce sont eux qui ont répété qu’il fallait oublier les anciens usages. Ce sont eux qui ont rendu possibles des énoncés comme « le président est enceinte ».

La vraie règle
Venons-en pour finir au cœur de l’affaire en cours. Faut-il dire « Madame le » ? On attend en vain la réponse. Vrai barbarisme, pourtant. Faute de se prononcer sur ce point, l’Académie reprend son habituel couplet sur les noms de fonction qui seraient « neutres », et, comme il n’y a pas de neutre en français, masculins.
Il faut ici rappeler la vraie règle, énoncée en 1607 par Charles Maupas : « Tout nom concernant office d’homme est de genre masculin, et tout nom concernant la femme est féminin. » (Grammaire françoise, contenant reigles très certaines…) Règle répétée par Antoine Oudin en 1632 : « Tous les noms de dignités et d'offices appartenants à l'homme sont masculins : pape, évêque, empereur, roi, comte, conseiller, avocat, procureur, licencié, marchand, etc. » De même, sont féminins les noms « d'offices et conditions appartenantes aux femmes : reine, comtesse, duchesse, abbesse, nonne, conseillère, barbière » (Grammaire françoise rapportée au langage du temps). Voilà donc quel était l’usage avant les interventions des masculinistes. On remarquera au passage que les participes présents s’accordaient aussi, à cette époque, et que la règle du « genre le plus noble » n’avait pas encore été inventée (appartenants s’accorde avec offices, appartenantes avec conditions).
L’affirmation selon laquelle « il convient […] de distinguer des noms de métiers les termes désignant des fonctions officielles et les titres correspondants » ne repose donc sur rien. La différence faite ici entre métiers et fonctions est d’ailleurs récente ; au XIXe siècle encore, c’est bien sur les noms de métiers que les masculinistes campaient. C’est ainsi que Bescherelle stipulait en 1834 : « Quoiqu’il y ait un grand nombre de femmes qui professent, qui gravent, qui composent, qui traduisent, etc. on ne dit pas professeuse, graveuse, compositrice, traductrice, etc. mais bien professeur, graveur, compositeur, traducteur, etc., par la raison que ces mots n’ont été inventés que pour les hommes qui exercent ces professions. »
Obligés de céder sur les noms de métiers, les masculinistes s’accrochent donc désormais désespérément aux noms de fonctions – surtout celles qui se sont ouvertes aux femmes en 1945, et qui constituaient leurs derniers monopoles. Mais ont-ils songé que si l’on doit dire « Mme le président » à Sandrine Mazetier, alors il faut le dire à toute cheffe d’État ? Et « Mme le roi » à la reine d’Angleterre ? et « Mme le chancelier » à Mme Merkel ? et « Mme le baron » à la baronne de Rotschild ? On les attend de pied ferme.
Ils vont donc devoir céder là aussi, quel que soit leur dépit de voir se multiplier les députées, les sénatrices, les présidentes, les conseillères, les générales, les colonelles, les lieutenantes… sans parler des officières et des chevalières de la Légion d’honneur, qui ont aussi tendance à se multiplier depuis quelque temps ; voire les immortelles. Faudra-t-il encore attendre un siècle ou deux pour que tout cela paraisse normal aux Quarante ?
Et aux hommes politiques, qui se jettent sur cette polémique comme s’ils n’avaient rien de mieux à faire ?

ELIANE VIENNOT

Dernier livre paru: "Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin! Petite histoire des résistances de la langue française". Éditions iXe, 2014.

https://fr-fr.facebook.com/permalink.ph ... 9312522618



Rencontre avec Eliane Viennot : Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin !

Toulouse, jeudi 30 octobre, à 19h, Librairie Terra Nova, 18 rue Gambetta, 31000 Toulouse
Entrée gratuite

Rencontre avec Éliane Viennot autour de son livre Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin! Petite histoire des résistances de la langue française.


Image

Le long effort des grammairiens et des académiciens pour masculiniser le français a suscité de vives résistances chez celles et ceux qui, longtemps, ont parlé et écrit cette langue sans appliquer des règles contraires à sa logique.

La domination du genre masculin sur le genre féminin initiée au XVIIe siècle ne s'est en effet imposée qu'à la fin du XIXe avec l'instruction obligatoire. Depuis, des générations d'écolières et d'écoliers répètent inlassablement que « le masculin l'emporte sur le féminin », se préparant ainsi à occuper des places différentes et hiérarchisées dans la société.

Ce livre retrace l'histoire d'une entreprise à la misogynie affirmée ou honteuse, selon les époques. Riche en exemples empruntés aux deux camps, il nous convie à un parcours plein de surprises où l'on en apprend de belles sur la « virilisation » des noms de métier, sur les usages qui prévalaient en matière d'accords, sur l'utilisation des pronoms ou sur les opérations « trans-genre » subies par certains mots.

Eliane Viennot est professeure de littérature française de la Renaissance à l'Université Jean Monnet (Saint-Etienne) et membre de l'Institut universitaire de France. Elle est militante féministe depuis les années 70.
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Re: Décalogue pour un langage non sexiste

Messagede Lila » 29 Jan 2015, 22:01

Machisme langagier : Les choses qui n’ont pas de nom n’existent pas

Un député tient à appeler la présidente de séance «  Madame le président  » et est rappelé à l’ordre. Il invoque alors les règles de l’académie française pour justifier son attitude, règles inventées récemment pour faire disparaître l’existence des femmes dans la vie publique et professionnelle.

L’assemblée des vieux réacs a réagi. Elle réaffirme que le masculin a valeur générique et nous renvoie à un texte de 1984 qui explique que le féminin, est le genre marqué, ou intensif. Or, la marque est privative. Elle affecte le terme marqué d’une limitation dont l’autre seul est exempt. À la différence du genre non marqué, le genre marqué, appliqué aux être animés, institue entre les sexes une ségrégation.

L’utilisation du féminin est donc discriminatoire  : il en résulte que pour réformer le vocabulaire des métiers et mettre les hommes et les femmes sur un pied de complète égalité, on devrait recommander que, dans tous les cas non consacrés par l’usage, les termes du genre dit «  féminin  » – en français, genre discriminatoire au premier chef - soient évités.

Brillant non ?

L’académie a dû depuis céder sur les noms de métier (même si elle couine de temps en temps que c’est pas beau, elle s’incline devant l’usage). Il lui reste les noms de titres et fonctions, pour lesquels elle défend sans grande difficulté le masculin comme générique, vu que la plupart sont portés et exercés par des hommes (non génériques).

Elle prétend défendre la langue et son histoire, remontant au latin, alors qu’avant l’intervention des masculinistes du langage, les grammairiens affirmaient en 1607 «  tout nom concernant office d’homme est de genre masculin, et tout nom concernant la femme est féminin  » ou en 1632 «  Tous les noms de dignités et d’offices appartenants à l’homme sont masculins : pape, évêque, empereur, roi, comte, conseiller, avocat, procureur, licencié, marchand, etc.  » De même, sont féminins les noms «  d’offices et conditions appartenantes aux femmes  : reine, comtesse, duchesse, abbesse, nonne, conseillère, barbière  »

Le masculin n’est pas plus générique qu’il ne l’emporte sur le féminin. Son utilisation pour qualifier les femmes est juste le signe d’un patriarcat rétrograde dont les servants peinent à admettre l’égalité et œuvrent à faire disparaître les femmes qui réussissent (réussite de laquelle on peut discuter, mais c’est un autre sujet).

Christine (AL Orne)

Références : Eliane Viennot, Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin ! Petite histoire des résistances de la langue française, Éditions iXe, 2014.

http://alternativelibertaire.org/?Machi ... choses-qui
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Re: Décalogue pour un langage non sexiste

Messagede Pïérô » 15 Mar 2015, 04:46

Appliquons la règle de proximité, pour que le masculin ne l'emporte plus sur le féminin !

« Que les hommes et les femmes soient belles ! »
« L’égalité, c’est pas sorcier ! »

Près de 6000 signatures ont déjà été recueillies pour la 1ère pétition qui s'adressait aux membres de l'Académie française. Aujourd'hui, nous demandons à Mme la Ministre de l'Education Nationale de rendre possible l'application de la règle de proximité. C'est simple et réalisable tout de suite !

70 ans après le premier vote des femmes,
Au moment où la parité politique est entrée dans la loi et les moeurs,
Le masculin ne doit plus l’emporter sur le féminin, même en grammaire !

https://www.change.org/p/à-madame-la-ministre-de-l-éducation-nationale-appliquons-la-règle-de-proximité-pour-que-le-masculin-ne-l-emporte-plus-sur-le-féminin?utm_campaign=resp
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Re: Décalogue pour un langage non sexiste

Messagede abel chemoul » 17 Mar 2015, 13:18

note n°38 d'un texte d'Yves Coleman. le texte porte sur le post-modernisme en général (études post-coloniales, de genre, structuralisme, etc).
38. La genrisation à la mode dans les milieux de gôche et libertaires n’est qu’un sous-produit du structuralisme. La croyance selon laquelle, en féminisant l’orthographe et en inventant des mots mixtes du types « illes » ou « celleux », on changera les rapports entre les sexes non seulement relève de l’idéalisme le plus crasse, mais ne permet pas d’expliquer pourquoi dans les sociétés où les langues utilisées (chinois, coréen, thai, japonais, etc.) n’ont pas de masculin et de féminin, les rapports de domination entre les sexes n’en sont nullement affectés...

http://mondialisme.org/spip.php?article2255
le langage est-il vraiment vecteur de sexisme? les pays francophones sont-ils plus sexistes que les pays anglophones? je crois pas.
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Re: Décalogue pour un langage non sexiste

Messagede Pïérô » 21 Mar 2015, 14:46

La rigidité réductrice, et très proche de la rhétorique d'LO, d'YC pour servir ton plat du post-modernisme, c'est tiré par les cheveux. La genrisation n'est pas présentée comme la solution miracle qui libérera les femmes de l'oppression spécifique. Il s'agit juste de participer à l'effort qui rend un peu plus visible le féminin alors que le masculin devrait l'emporter partout.
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Re: Décalogue pour un langage non sexiste

Messagede Lila » 05 Aoû 2015, 17:28

Remplaçons «droits de l’homme» par «droits humains» !

Tribune du collectif "Droits humains pour tou-te-s", à lire sur le site de Libération.

Remplaçons «droits de l’homme» par «droits humains» !

Si elle veut enfin inclure pleinement les femmes dans l’humanité, la République française doit rompre avec une expression issue d’une vision idéalisée de la Déclaration de 1789. Ses voisins l’ont déjà fait.

Il est permis de s’étonner que les institutions françaises continuent d’utiliser l’expression «droits de l’homme» pour désigner les droits humains. Loin de s’imposer à la langue comme une évidence, l’emploi de cette formule résulte en effet d’une série de choix contestables.

D’abord, elle est historiquement impropre. Les droits fondamentaux qu’elle désigne ne sont pas ceux qu’énonce la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 mais ceux qui figurent dans la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) de 1948. Seule la langue française a choisi de conserver la même expression d’une déclaration à l’autre. Les autres langues ont explicitement distingué les deux textes en procédant à un changement de nomenclature, soit en anglais «human rights» au lieu de «rights of man», en italien «diritti umani» au lieu de «diritti dell’uomo», en espagnol «derechos humanos» au lieu de «derechos del hombre». Ces modifications n’ont rien d’une coquetterie inutile : les textes en question diffèrent en effet sur des points essentiels. En particulier, la Déclaration de 1789 ne s’appliquait pas aux femmes : dans ce document, le terme «homme» a été retenu non pas en raison de sa valeur générique supposée mais spécifiquement pour désigner les personnes de genre masculin à l’exclusion des personnes de genre féminin.

Au contraire, la déclaration de 1948 érige dès son préambule la protection contre la discrimination de genre au rang de droit universel. La confusion entre les deux déclarations entretenue par l’emploi d’une expression identique minimise donc l’importance du droit énoncé en 1948, pourtant essentiel à l’universalité de la DUDH puisqu’il assure l’inclusion des femmes au sein de l’humanité. Le texte de la déclaration de 1948 témoigne ainsi du caractère artificiel de son intitulé. Comme le note Amnesty International dans un rapport de 1998, déjà rédigé pour demander ce changement de terminologie, «les rédacteurs de la DUDH en français ont eu à cœur de marquer la non-discrimination sexuelle en recourant le plus souvent à des termes autres que "hommes" pour énumérer les divers droits contenus dans la Déclaration universelle». L’article premier de la DUDH débute notamment par ces mots : «Tous les êtres humains naissent libres et égaux en droit.» Les rédacteurs ont donc cherché à mettre la lettre du texte en accord avec son esprit, sans toutefois aller jusqu’au bout de leur entreprise : le terme homme a continué d’être retenu 8 fois sur 54 mentions possibles. L’attachement aux termes «droits de l’homme» s’enracine ainsi dans une vision idéalisée de la déclaration de 1789 qui néglige l’aspect discriminatoire du document.

Ensuite, aucun principe linguistique ne justifie d’accorder en français une valeur générique aux formes masculines pour désigner les membres de l’espèce humaine. Ce privilège a en réalité été progressivement imposé à partir du XVIIe siècle et constitue une exception à ce que l’Institut national de la langue française appelle «une tendance massive et indo-européenne : le genre, pour les animés humains, suit globalement le sexe». C’est une logique politique qui motive ce choix linguistique : Benoîte Groult souligne ainsi que pour les noms de métiers, «l’acceptation des formes féminines est inversement proportionnelle au prestige de la profession» (1). Les résistances autour de la modification de l’expression «droits de l’homme» s’expliquent aussi par le désir de conserver au seul genre masculin le prestige de la valeur générique.

Car, pour finir, cette expression obscurcit la vérité simple que le féminisme est un humanisme. Elle délégitime les luttes féministes, qu’elle désigne en creux comme des revendications catégorielles portées par un groupe d’intérêt particulier. Or, la lutte pour les droits des femmes n’est rien d’autre qu’une lutte pour les droits humains ; le mouvement féministe ne réclame pas un traitement préférentiel pour les femmes mais, au contraire, l’égalité entre tous les êtres humains, c’est-à-dire, l’abolition des privilèges masculins. Les termes employés par les pouvoirs publics bénéficient d’un poids tout particulier. Dans la continuité des efforts déjà engagés pour démasculiniser la langue française, il est donc temps que les instances officielles de la République abandonnent l’expression «droits de l’homme». La charge de la preuve pèse désormais sur celles et ceux qui s’obstinent à vouloir conserver cette terminologie dépassée et discriminatoire.

(1) «Cachez ce féminin», le Monde du 11 juin 1991.

Par le collectif Droits humains pour tou-te-s


http://www.liberation.fr/societe/2015/0 ... ns_1347376


L’Appel

DROITS HUMAINS POUR TOU-TE-S !

Nous demandons que l’expression « droits de l’Homme » soit immédiatement supprimée de la terminologie officielle des instances et des institutions de la République Française pour être remplacée par l’expression « droits humains ».

Qu’importent les questions de vocabulaire ? La légitimité dont bénéficient les termes employés par les pouvoirs publics leur confère un poids tout particulier. Le choix de l’expression « droits de l’Homme » a d’emblée signifié l’infériorité et l’exclusion du genre féminin : la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 ne s’appliquait pas aux femmes. Léguée par une tradition de discrimination machiste qu’il convient de combattre plutôt que de perpétuer, cette expression continue d’invisibiliser les femmes, leurs intérêts et leurs luttes.

En adoptant l’expression « droits humains », la France se mettrait en conformité avec les recommandations européennes et internationales sur la question. Elle rejoindrait plusieurs pays francophones (le Canada, la Suisse, Haïti…) ainsi que l’ensemble des autres nations du monde qui parlent de « droits humains » plutôt que de « droits de l’Homme ».

L’adoption de cette réforme par les institutions de la République Française rejaillirait sans doute sur les usages prévalant ailleurs, dans les discours médiatiques, le langage scolaire ou les messages commerciaux. Il est temps pour la communauté francophone dans son ensemble de prendre acte de la réalité des discriminations qui s’exercent contre les femmes et de modifier la langue française en conséquence pour ne plus qu’elle y contribue.

Vous souhaitez que votre association rejoigne la liste des signataires ? Ecrivez-nous : droitshumainspourtou.te.s@gmail.com

64 associations signataires

Acceptess-T, Adequations, Amicale du Nid, Association-maison intersexualité et hermaphrodisme Europe (AMIHE), ANEF (Association Nationale des Études Féministes), Arborus, Assemblée des Femmes, Association FIT Centre d’hébergement des jeunes femmes, ATTAC ; AVFT – Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail,
La Barak’A Théatre, La Barbe ; Centre audiovisuel Simone de Beauvoir, Bi’Cause ;
Centre LGBT Paris-Ile-de-France, Les Chiennes de garde, Collectif féministes pour l’égalité, La CLEF (Coordination française pour le lobby européen des femmes, Collectif National pour les Droits des Femmes, Come prod, La Coordination Lesbienne en France
Les Désobéissant-e-s, Du Côté des Femmes,
ECVF Élu-es Contre les Violences faites aux Femmes, Les efFRONTé-e-s, égalitéEs, Équilibres & Populations, L’Escale-Solidarité Femmes,
FDFA Femmes pour le Dire, Femen ; Blog Féministes en tous genres, Femmes Solidaires, Femmes pour Agir, Fédération Nationale Solidarité Femmes (FNSF), FièrEs, Fonds pour les femmes méditerranée, Forim, Forum des Droits Humains d’Orléans ;
Les Garçes Collectif Féministe, Genre en action, Genre et ville, Georgette Sand,
HF Ile-de-France,
Inter-LGBT,
Les Nouvelles NEWS ; Libres Terres des Femmes, Section française de la Ligue Internationale de Femmes pour la Paix et la Liberté (LIFPL) ; Ligue du Droit International des Femmes, La Ligue des Droits et Libertés (Canada) ;
Collectif MTÉ – Mamans Toutes Égales, Marche Mondiale de femmes ; Le Mouvement du Nid,
Olympe de Gouges aujourd’hui, Osez le féminisme,
Parité, Planning familial, Prenons la Une ;
Réussir l’égalité femmes-hommes,
SOS les Mamans ;
collectif Sangs-Mêlés, Solidarité Femmes Bassin ; Syndicat de la magistrature ;
Zéromacho,


http://droitshumains.fr/appel/

Pétition : https://www.change.org/p/gouvernement-f ... ts-humains
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Re: Décalogue pour un langage non sexiste

Messagede Lila » 20 Aoû 2017, 19:40

grammaire féministe
L’écriture inclusive : et si on s’y mettait tou·te·s ?

Améliorer l’égalité entre les femmes et les hommes en changeant notre façon d’écrire… L’idée fait son chemin avec l’apparition d’une nouvelle orthographe censée rendre notre langue moins sexiste. Petit cours d’initiation.

En savoir plus sur https://start.lesechos.fr/actu-entrepri ... m2q3eOu.99
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Re: Décalogue pour un langage non sexiste

Messagede Lila » 03 Sep 2017, 19:45

TRIBUNE. "Seul·es les partisan·es de la domination masculine devraient s'étouffer devant l'écriture inclusive !"

L'égalité entre les femmes et les hommes passe-t-elle par une réforme de la langue française ? De plus en plus d'universitaires militent pour l'adoption de l'écriture inclusive, qui vise à adopter une grammaire et une typographie qui rende les femmes plus visibles dans notre langue. Pour Eliane Viennot, professeure de littérature à l'université Jean-Monnet de Saint-Etienne, auteure de Non le masculin ne l'emporte pas sur le féminin ! et co-auteure de L'Académie contre la langue française : le dossier "féminisation", seules les personnes opposées à l'égalité des sexes devraient s'en indigner. Elle s'exprime ici librement.

Depuis quelques années, des signes sont apparus sous la plume de certain·es féministes, à l'image du point milieu qu'on vient de voir passer. Bien entendu, on pourrait écrire "de certains et certaines féministes" (ou l'inverse) mais aussi "des femmes et des hommes féministes" (ou l'inverse). Si à l'oral on doit choisir l'une de ces formules, à l'écrit elles paraissent trop souvent longues – d'où le signe utilisé. Il n'échappe toutefois à personne que ce point minuscule n'est pas le seul en lice. Parenthèses, lettres majuscules, points bas, traits d'union, barres obliques s'invitent aujourd'hui dans les textes, voire les mêmes signes redoublés ("certain-e-s"), et même d'improbables constructions comme celle-ci, lue ce matin dans un courriel : "des utilisat-eur-rice-s" !

à lire : http://mobile.francetvinfo.fr/societe/t ... ebook.com/
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Re: Décalogue pour un langage non sexiste

Messagede digger » 27 Sep 2017, 13:07

Un article sur le sujet dans Libé.
Prêt·e·s à utiliser l'écriture inclusive ? http://www.liberation.fr/france/2017/09/27/pretes-a-utiliser-l-ecriture-inclusive_1598867
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Re: Décalogue pour un langage non sexiste

Messagede Lila » 08 Oct 2017, 22:39

Huit idées reçues ou crétineries sur l'écriture inclusive

Autour de l'écriture inclusive, ce sont toujours les mêmes plaisanteries et toujours les mêmes remarques peu ou pas pertinentes qui reviennent sur le tapis.

Chez les défenseurs et défenseuses de l’écriture inclusive, tout le monde n’a pas le même ouvrage de référence. Pour nous, il s’agit du deuxième numéro de la revue lesbienne Well Well Well, paru courant 2015, écrit de A à Z en suivant les principes de ce que les rédactrices y nomment la «grammaire égalitaire».

À l’intérieur du magazine, un sujet sur l’importance d’enrayer la masculinisation de la langue française, un petit précis de grammaire égalitaire afin d’expliquer clairement les règles suivies par la rédaction de la revue, et un éditorial dans lequel la rédactrice en chef (fallait-il la rebaptiser «rédactrice en cheffe» ?) Marie Kirschen affirmait l’importance de «remettre en question le symbolisme de notre langue et [...] en finir avec l’invisibilité du féminin».

Branle-bas de combat depuis la publication du manuel Hatier

Sur Twitter, cela fait des années que le débat fait rage entre les pro-écriture intuitive et les autres, les trolls n’ayant pas beaucoup d’efforts à fournir pour railler celles et ceux qui voudraient que, dans la langue française comme ailleurs, le masculin cesse de l’emporter par défaut.

À ce titre, on félicite Isabelle Mergault pour son tweet plein d’esprit, effacé depuis — sans doute lorsqu’elle a réalisé qu’environ 2,3 millions de personnes avaient déjà fait le même genre de blague avant elle.

Depuis quelques jours, avec la publication par Hatier d’un manuel respectant les règles d’écriture inclusive, c’est le branle-bas de combat. La France est à feu et à sang, surtout les opposantes et opposants.

C’est fou le nombre de personnes qui crient au scandale et se sentent personnellement meurtries lorsqu’on offre juste un peu plus d’égalité ou de liberté aux autres, sans les priver de rien.

la suite : http://www.slate.fr/story/151982/huit-i ... -inclusive
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Re: Décalogue pour un langage non sexiste

Messagede Lila » 24 Oct 2017, 19:46

Ecriture inclusive : le féminin pour que les femmes cessent d'être invisibles

L’écriture inclusive visant à rétablir la parité dans l’écriture, est au cœur d’une vive polémique. Derrière se cache en réalité un débat sur la parité et la place du féminin dans la langue française et son invisibilisation progressive à partir du XVIIe siècle.

“Lavage de cerveau”, “attentat à la mémoire” ou encore “agression de la langue par l’égalitarisme”, ce sont les mots qu’utilisait le philosophe Raphaël Enthoven lorsqu’il s’enflammait cette semaine contre l’écriture inclusive sur Europe 1 :
https://www.youtube.com/watch?v=D6QdIUzMCeo

Cette écriture, qui vise à rétablir la parité dans la langue française, a été pour la première fois utilisée dans un manuel scolaire édité par les éditions Hatier publié en mars 2017. En suivant en fait les recommandations du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE), ce manuel a réveillé une polémique vieille de plusieurs siècles, sur la place du féminin dans l’écriture.

Rendre les femmes visibles dans l'écriture

Peut-être avez-vous déjà croisé dans vos lectures le fameux point médian ? Exemple : "les étudiant·e·s diplômé·e·s en littérature", ou "auteur·e". Pour placer ce point médian au milieu d'un mot, il suffit sur votre clavier de taper sur la touche ALT, puis 0183 sur le pavé numérique. Mais par écriture inclusive, on entend aussi le fait d'accorder, par exemple, les noms de métier ou les fonctions au féminin : "Madame la présidente", "autrice" ou encore "docteure". Ce sont là autant de préconisations de l'écriture inclusive qui visent à redonner aux femmes leur visibilité dans la langue française.

Si l'expression "écriture inclusive" est récente, la réflexion, en revanche, n'est pas nouvelle. Amorcée il y a une trentaine d'années, la première tentative visait à remettre du neutre dans l'écriture ; on parlait de "langage épicène". Or, la langue française étant intrinsèquement très genrée, le débat s'est alors tourné vers le rétablissement de la parité dans l'écriture. Le terme "inclusif" a été choisi comme un miroir plus juste de cette bataille langagière et féministe. Eliane Viennot, historienne et auteure de l'ouvrage Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin, explique que la langue française n'est pas inégalitaire par essence : ce sont les actions menées par des hommes contre l'égalité des sexes depuis le XVIIe siècle, qui ont mené progressivement à l'invisibilisation des femmes.

la suite : https://www.franceculture.fr/societe/ec ... 1506705783
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Re: Décalogue pour un langage non sexiste

Messagede Pïérô » 07 Nov 2017, 13:22

«Nous n'enseignerons plus que "le masculin l'emporte sur le féminin"»

[Tribune] 314 membres du corps professoral de tous niveaux et tous publics, enseignant la langue française ou ayant à corriger des copies ou autres textes rédigés dans cette langue, s'engagent à ne plus enseigner la règle de grammaire résumée par la formule «le masculin l'emporte sur le féminin».

Nous, enseignantes et enseignants du primaire, du secondaire, du supérieur et du français langue étrangère, déclarons avoir cessé ou nous apprêter à cesser d'enseigner la règle de grammaire résumée par la formule «Le masculin l'emporte sur le féminin».

Trois raisons fondent notre décision:

• La première est que cette règle est récente dans l'histoire de la langue française, et qu’elle n’est pas nécessaire. Elle a été mise au point au XVIIe siècle. Auparavant, les accords se faisaient au gré de chacun·e, comme c’était le cas en latin et comme c’est encore souvent le cas dans les autres langues romanes.

Bien souvent, on pratiquait l'accord «de proximité», venu du latin, qui consiste à accorder le ou les mots se rapportant à plusieurs substantifs avec celui qui leur est le plus proche. Par exemple : «afin que ta cause et la mienne soit connue de tous» (Ronsard, épître à la Response aux injures et calomnies…, 1563).

La nouvelle règle a d’ailleurs dû attendre la généralisation de l'école primaire obligatoire pour être appliquée massivement: «On peut aller sur le lac [d’Évian], en bateaux à vapeur ou petits-bateaux, et visiter les coteaux et montagnes voisines, à pied ou en voiture» (Dr Linarix, Guide pratique de la Savoie et Haute-Savoie médicale et pittoresque, 1896).

• La seconde raison est que l’objectif des promoteurs de la nouvelle règle n’était pas linguistique, mais politique: «Parce que le genre masculin est le plus noble, il prévaut seul contre deux ou plusieurs féminins, quoiqu’ils soient plus proches de leur adjectif.» (Dupleix, Liberté de la langue françoise, 1651) ; «Le masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle» (Beauzée, Grammaire générale… 1767).

Si l'école de la République a préféré abandonner cette formule au profit de celle qu'on connaît, c'est en reconduisant l'ordre de valeur qui est à son fondement. Un ordre que les classes politiques maintenaient parallèlement, en refusant aux femmes les droits politiques jusqu'en 1944, et en refusant plus longtemps encore de leur ouvrir les grandes écoles ou d'abroger les dernières dispositions du «Code Napoléon».

• La troisième raison est que la répétition de cette formule aux enfants, dans les lieux mêmes qui dispensent le savoir et symbolisent l’émancipation par la connaissance, induit des représentations mentales qui conduisent femmes et hommes à accepter la domination d'un sexe sur l'autre, de même que toutes les formes de minorisation sociale et politique des femmes.

Pourquoi n'accepteraient-elles pas de gagner moins que leurs collègues, ou d'accomplir des corvées dont leurs compagnons se dispensent, ou de supporter leurs coups, s’il est admis au plus haut niveau que «le masculin l'emporte sur le féminin»? La lutte contre les stéréotypes de genre, qui est essentielle au progrès de l'égalité réelle des femmes et des hommes, ne peut être efficacement menée si cette maxime n'est pas mise au ban de l'école.

D’autres mesures travaillant à l’expression d’une plus grande égalité dans la langue sont nécessaires, mais le plus urgent est de cesser de diffuser cette formule qui résume la nécessaire subordination du féminin au masculin.

En conséquence:

- Nous déclarons enseigner désormais la règle de proximité, ou l’accord de majorité (1), ou l’accord au choix (2);

- Nous appelons les enseignantes et les enseignants de français, partout dans le monde, à renouer avec ces usages;

- Nous les appelons à ne pas sanctionner les énoncés s’éloignant de la règle enseignée jusqu’à présent;

- Nous appelons le Ministère de l'Éducation nationale à donner à ses personnels et à ceux des établissements sous sa tutelle des instructions précises allant dans le même sens;

- Nous appelons les professionnelles et les professionnels de la presse et de l'édition, les correcteurs et correctrices, les écrivaines et les écrivains à en faire autant;

- Nous appelons les citoyennes et les citoyens francophones à en faire autant.

Signataires

Malika Abdesslem, Lyc. Jean Rostand, Strasbourg (67) — Celine Alenda, IUT de Bobigny-Paris XIII (93) — Céline Allain, Lyc. général et technologique Newton, Clichy-la-Garenne (92) — Béatrice Alonso, Lyc. Pablo Picasso, Perpignan (66) — Véronique Ancey, CIRAD, Montpellier (34) — Laurent Angard, Col. Lamartine, Bischheim (67) — Dominique Angelini, Éc. Anatole-France, Vitry-sur-Seine (94) — Vincent Arimondo, Cité scolaire Internationale, Lyon (69) — Charlotte Artois, Col. Jean Giono, Saint Genis-Laval (69) — Isabel Ascencio, Lyc. Paul-Émile Victor, Champagnole (39) — Caroline d'Atabekian, Col. Claude Chappe, Paris (75) — Catherine Athiel, Éc. Jean Moulin, Annonay (07) — Benoît Auclerc, Univ. Jean Moulin Lyon 3 (69) — Karine Audinet, Univ. de Poitiers (86) — Christelle Avril, EHESS, Paris (75) — Ariane Bach, Lyc. de Ronceray, Bezons (95) — Nicolas Balutet, Univ. de Toulon (83) — Delphine Barbirati, CNED — Christine Bard, Univ. d’Angers (49) & IUF — Cyril Barde, Lyc. César Baggio, Lille (59) — Alaïs Barkate, Col. Françoise Giroud, Vincennes (94) — Julien Barlet, Lyc. Frédéric Fays, Villeurbanne (69) — Noëlle Bastin, Éc. Escale, Bruxelles (Belgique) — Sandrine Baud, Col. Saint-Pol-Roux, Brest (29) — Mireille Baurens, Univ. Grenoble-Alpes (38) — Margot Beal, Lyc. Jacques Brel, Vénissieux (69) — Anne-Sophie Beau, Col. Georges Politzer, Bagnolet (93) — Émilie Beguinot, Éc. Charles Dickens, Montpellier (34) — Benjamin Belghit, Col. de l'Edit, Roussillon, et Col. Jean Ferrat, Salaise-sur-Sanne (38) — Imen Ben Ammar, Univ. de Lorraine, Nancy (54) — Valérie Benmimoune, Col. Alex Mézenc, Le Pouzin (07) — Laure Bereni, CNRS, Paris (75) — Claire Berest, Lyc. de l’Iroise, Brest (22) — Anne Emmanuelle Berger, Univ. Paris VIII (93) et CNRS Paris — Sébastien Berlendis, Lyc. Blaise Pascal, Charbonnières les Bains (69) — Gwladys Bernard, Univ. Paris VIII (93) — Sophie Bernard, Univ. Paris Dauphine (75) — Nolwenn Benoit, Éc. élémentaire Robert Doisneau, Lyon (69) — Alexandra Berthomet-Thareau, Lyc. Albert Camus, Rillieux la pape (69) — Céline Bessiere, Univ. Paris-Dauphine, Paris (75) — Stéphane Bikialo, Univ. de Poitiers (86) — Émilie Biland, Univ. Rennes 2
(35) — Corinne Billard, Lyc. Utrillo, Stains (93) — Camille Bloomfield, Univ. Paris 13 (93) — Isabel Boni-Le Goff, Univ. de Lausanne (Suisse) — Patricia Bonnard, Col. Louis Leprince-Ringuet, Genas (69) — Soizic Bonnet, Lyc. The Village School, Houston (TX, États-Unis) — Marie-Pierre Bouchet-Pineau, Lyc. La Martiniere Duchere, Lyon (69) — Émilie Bouvier, TZR Acad. Lyon (69) — Michel Briand, Univ. de Poitiers (86) — Catherine Briat, ESPE Clermont-Auvergne (63) — Cécile Brunon, Éc. publique Saint Jeure d'Ay, Ardèche (07) — Élodie Buisson, ENSAD, Montpellier (34) — Françoise Cahen, Académie de Créteil (94) — Emmanuelle Camelot, Univ. de Pau et des Pays de l’Adour (64) — Maria Candea, Univ. Paris 3 (75) — Laurène Cairon, TZR zone Ain Sud, La Boisse (01) — Sarah Caro, Éc. élémentaire publique Jean Macé, Lyon (69) — Nada Chaar, Univ. Paris VIII (93) — Denis Chaix, Col. Saint Joseph, Gap (05) — Erwan Chasles, Lyc. professionnel Jean Moulin, Rosny-sous-bois (93) — Pascal Charroin, Univ. Jean Monnet, Saint-Étienne (42) — Sébastien Chauvin, Univ. de Lausanne (Suisse) — Hélène Chesneau, Col. Marcel Pagnol, Bonnières-sur-Seine (78) — Frédérique Chevillot, Univ. of Denver, Denver (CO, États-Unis) — Nina Childress, ENSAD, Nancy (54) — Jeanne Chiron, ESPE de Rouen (76) — Maria Ángeles Ciprés Palacín, Univ. Complutense de Madrid (Espagne) — Tatiana Clavier, IUT de La Rochelle (17) — Michèle Clément, Univ. de Lyon 2 (69) — Agnès Constant, Col. international, Noisy-le-Grand (93) — Marie Cosnay, Col. François Truffaut, Saint Martin de Seignanx (40) — Sylvie Cosseddu, Lyc. Renoir, Cagnes-sur-mer (06) — Sigolène Couchot-Schiex, Univ. Paris-Est Créteil (94) — Émilie Coulet, Lyc. Martinière Duchère, Lyon (69) — Marlène Coulomb-Gully, Univ. de Toulouse III (31) — Thérèse Courau, Univ. Toulouse 2 Jean Jaurès (31) — Julie Coussay, Éc. primaire publique, Beaumont-Saint-Cyr (86) — Marie Couzin, Lyc. Ella Fitzgerald, Saint Romain en Gal (69) — Nathalie Couzon, Col. Jésus-Marie de Sillery, Québec (Canada) — Amandine Daumas, Lyc. professionnel Roland Garros, Toulouse (31) — Sophie Deilhes, Éc. publique de Saint-Étienne de Maurs (15) — Lola de Cazenove, Col. Jacques Prévert, Gaillard (74) — Myrtille de Lamotte, Éc. primaire publique, Peyraud (07) — Sophie Deleuze, Éc. Frank Dickens, Montpellier (34) — Marie-Anne Delmoitié, Col. Félicien Joly, Fresnes-sur-Escaut (59) — Corinne Denoyelle, Univ. Grenoble-Alpes (38) — Hélène Deutsch Rome, Lyc. Eugène Henaff, Bagnolet 93170 — Grégory Devin, Col. Marcel Grillard, Bricquebec (50) — Claudette Dhelens, Lyc. Pierre de Fermat , Toulouse (31) — Amélie Djondo, Col. Alexandre Mauboussin, Mamers (72) — Céline Doaré, Éc. élémentaire Nouvelle Ville, Lorient (56) — Benoît Dodivers, Lyc. français Prins Henrik, Copenhague (Danemark) — Claire Doquet, Univ. de la Sorbonne Nouvelle, Paris (75) — Isabelle Dorche, Lyc. Bellevue, Toulouse (31) — Karine Dorvaux, Éc. George Sand, Angoulême (16) — Jean-Christophe Dourdet, Univ. de Poitiers (86) — Armel Dubois-Nayt, Univ. Versailles-St Quentin en Yvelynes (78) — Anne E. Duggan, Wayne State Univ., Detroit (MI, États-Unis) — Céline Dunoyer, Lyc. René Schuman, Charenton-le-Pont (94) — Florence Dupont, Univ. Paris-Diderot (75) — Ilana Eloit, London School of Economics and Political Science, Londres (Angleterre) — Caroline Fage, Lyc. le Garros, Auch (32) — Déolinda Faisant, Inspection du pays de Gex Nord (01) — Jules Falquet, Univ. Paris Diderot (75) — Farinaz Fassa Recrosio, Univ. de Lausanne (Suisse) — Éric Fassin, Univ. Paris VIII, Saint-Denis (93) — Samantha Faubert, Univ. du Havre, Le Havre (76) — Charlotte Faure, CFPPA du Morvan, Château-Chinon (58) — Azélie Fayolle, IUT de Meaux (77) — Jérôme Férec, Col. Françoise Seligmann, Paris (75) — Claire Fetet, Col. Cesaria Evoria, Montreuil (93) — Hélène Fleckinger, Univ. Paris VIII (93) — Agathe Flejszerowicz, Éc. Quinet Bert, Roubaix (59) — Aline Folgalvez, Col. Françoise Sagan, Bornel (60) — Sabine Fortino, Univ. de Paris Ouest Nanterre La Défense (92) — Sophie Fotré, Lyc. général technologique Jacques Prévert, Taverny (95) — Frédérique Fouillet, Lyc. Paul-Émile Victor, Champagnole (39) — Astrid Gache Kaya, Col. Les Perrières, Annonay (07) — Noémie Gallesio, Éc. Voltaire, Montpellier (34) — Fanny Gallot, ESPE et Univ. de Paris-Est-Créteil (94) — Vanina Géré, ENSAD, Nancy (54) — Murielle Gerin, Académie de Rennes (35) — Sibylle Gollac, Univ. Paris VIII (93) et CNRS — Remedios Gomez-Cassagne, ESPE Toulouse Midi-Pyrénées, Tarbes (65) — Sylvie Gonthier, Lyc. professionnel François Mitterrand, Château-Chinon (58) — Luz Gonzalez Parente, Lyc. français de Barcelone (Espagne) — Geneviève Goubier, Univ. d’Aix-Marseille (13) — Camille Gourdeau, Univ. Paris Diderot (75) — Carine Goutaland, INSA Lyon (69) — Isabelle Graci, Éc. élémentaire du Soleil et Col. Jules Vallès, Saint-Étienne (42) — Claire Grafion, Lyc. Paul-Émile Victor, Champagnole (39) — Luca Greco, Univ. Paris 3 (75) — Sandrine Grié, Lyc. Jean Baptiste Poquelin, Saint-Germain-en-Laye (78) — Frédéric Grimaud, Éc. Henri Tranchier, Martigues (13) — Daniel Grivellé, Éc. Frédéric Mistral, Toulon (83) — Colette Guedj, Univ. Côte d’Azur (06) — Celia Guerrieri, Lyc. Goscinny, Drap (06) — Marjolaine Guillemin, Col. La Lombardière, Annonay (07) — Thomas Guyard, Lyc. Léonard de Vinci, Melun (77) — Danielle Haase-Dubosc, Univ. Columbia à Paris (75) — Nadine Halberstadt, CNRS, Toulouse (31) — Nahema Hanafi, Univ. d’Angers (49) — Clément Hazera, Col. Victor Grignard, Lyon (69) — Maud Heurtefeux, Éc. maternelle Paul Bert, Lyon (69) — Valérie Heller, Lyc. Darius Milhaud, Le Kremlin-Bicêtre (94) — Kim Lan Hoang-Thuy, Col. Albert Schweitzer, Créteil (94) — Thierry Hoquet, Univ. Paris Ouest Nanterre La Défense (92) et IUF — Myriam Houssay-Holzschuch, Univ. Grenoble-Alpes (38) et IUF — Laurence Huc, INRA-INP-Univ. Paul Sabatier, Toulouse (31) — Caroline Imbert, Univ. de Grenoble-Alpes (38) — Audrey Imbert-Ducloux, Col. Victor Schoelcher, Lyon (69) — Nieves Ibeas Vuelta, Univ. de Zaragoza, Zaragoza (Espagne) — Alban Jacquemart, Univ. Paris-Dauphine (75) — Armelle Jayet, Lyc. Blaise Cendrars, Sevran (93) — Laurence Joffrin, Col. Jules-Vallès, Saint-Étienne (42) — Natacha Jomain, Lyc. Jacques Brel, Vénissieux (69) — Xavier Jouffroy, Col. Colette, Saint-Priest (69) — Véronique Joumard, ENSA Paris-Cergy (95) — Mélanie Jullien, Lyc. Aliénor d'Aquitaine, Poitiers (86) — Nicolas Kaczmarek, Col. Gustave Courbet, Trappes (78) — Stavroula Katsiki, Univ. Paris VIII (93) — Stavroula Kefallonitis, Univ. Jean Monnet, Saint-Étienne (42) — Edwige Keller-Rahbé, Univ. Lyon 2 (69) — Huguette Krief, Univ. Aix-Marseille (13) — Pierre Laganier, Col. Jean Moulin, La Queue-en-Brie (94) — Régine Lahache, Lyc. Audouin Dubreuil, Saint Jean d'Angély (17) — Alice Lamy, Lyc. Paul-Émile Victor, Champagnole (39) — Isabelle Lamothe, Univ. de Poitiers (86) — Sophie Large, Univ. François-Rabelais, Tours (37) — Géraldine Larguier, Univ. de Pau et des Pays de l’Adour (64) — Françoise Lavocat, Univ. Paris 3 (75) — Jean-Michel Le-Baut, Lyc. de l’Iroise, Brest (22) — Elsa Lecerf, Col. Joliot-Curie, Fontenay-sous-bois (94) — Gabrielle Leflaive, Col. Louis Aragon, Vénissieux (69) — Justine Le Floc'h, Univ. Lille II, (59) — Thierry Legrand, Univ. de Strasbourg (67) — Mathilde Le Monnier, Col. Joliot Curie, Fontenay-sous-bois (94) — Valérie Le Meur, Éc. primaire publique, Dours (65) — Sophie Le Mô, Col. France Bloch Sérazin, Poitiers (86) — Éléonore Lépinard, Univ. de Lausanne (Suisse) — Sébastien Leroux, Univ. Grenoble-Alpes (38) — Marie Liaudois-Soulié, Col. Argote, 0rthez (64) — Marc Lipinski, CNRS, Villejuif (94) — Évelyne Lloze, Univ. Jean Monnet, Saint-Étienne (42) — Marie Loison-Leruste, Univ. Paris 13 (93) — Ariane Louis, Éc. maternelle publique, Étoile-sur-Rhône (26) — Alexandre Magot, Lyc. français de Barcelone (Espagne) — Christiane Makward, Pennsylvania State Univ., State College (PA, USA) — Jean-Jacques Malo, IUT de Nantes (44) — Isabelle Marc, Univ. Complutense de Madrid (Espagne) — Dawn Marley, Univ. of Surrey, Guildford (Surrey, Royaume Uni) — Hélène Marquié, Univ. de Paris VIII (93) — Peter Marquis, Univ. de Rouen Normandie (76) — Lucile Marsac, Éc. élémentaire Gaveau-Macé, Béziers (34) — Rachel Marsens, Col. Les Perrières, Annonay (07) — Emmanuelle Martin, cours particuliers (94) — Tiphaine Martin, Col. Aristide Bruant, Courtenay (45) — Monica Martinat, Univ. Lyon2 (69) — Sylvie Mateo, Éc. Peyssonnel, Marseille (13) — Nicolas Mathevon, Univ. Jean Monnet, Saint-Étienne (42) et IUF — Alice Matricon, Éc. maternelle Lamartine, Toulouse (31) — Florent
 Maurin, Col. Sabine Zlatin, Belley (01) — Valérie Meot-bourquin, Univ. Grenoble-Alpes, (38) — Céline Michel, Lyc. François Mauriac, Andrézieux Bouthéon (42) — Céline Milleret, Col. Molière, Lyon (69) — Julie Minoc, Univ. de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (78) — Cyril Mistrorigo, Col. Albert Thomas, Egletons (19) — Claudine Moise, Univ. Grenoble Alpes (38) — Alexandra Monbet, Col. Jean-Baptiste Clément, Dugny et Lyc. Germaine Tillion, Le Bourget (93) — Julie Morin, Col. Colette, Saint-Priest (69) — Thomas Mortier, Col. la Lombardière, Annonay (07) — Danièle Moulin, Éc. élémentaire Baza, Aubenas (07) — Agathe Muller-Schrade, Col. Jean Zay, Lens (62) — Cécile Nave, Lyc. Raymond Naves, Toulouse (31) — Flora Némoz, Éc. publique, Saint-Marcel-lès-Annonay (07) — Sébastien Nesme, Lyc. Ampère, Lyon (69) — Karine Nevière, Lyc. Ella Fitzgerald, Saint-Romain-en-Gal (69) — Sarah Normand, Col. Maroc Huchepie et Lyc. Bellevue, Le Mans (72) — Fabrice Oberti, Col. François Villon, Yzeure (03) — Margherita Orsino, Univ. Toulouse 2 Jean Jaurès (31) — Agna Ourrouspoure, Col. Michel Debré, Plaine-des-Cafres (La Réunion) — Chloé Pardanaud-Landriot, Col. Colette, Saint-Priest (69) — Isabelle Paget, Lyc. Paul-Émile Victor, Champagnole (39) — Julie Pagis, EHESS, Paris (75) — Florence Paillat, Lyc. Aliénor d’Aquitaine, Poitiers (86) — Isabelle Paillé, Lyc. professionnel Nelson Mandela, Poitiers (86) — Manon Paillot, Lyc. André Boulloche, Livry Gargan (93) — Gaël Pasquier, ESPE et Univ. Paris-Est Créteil (94) — Hélène Paumier, Lyc. Pilote Innovant International, Jaunay-Marigny (86) — Marion Pecot, Col. La Courtille, Saint-Denis
(93) — Stéphane Pellicier, Lyc. Albert Thomas, Roanne (42) — Mireille Peloux, Éc. Jean Moulin, Annonay (07) — Sarah Pépin-Villar, Col. Jean-Jacques Rousseau, Le Pré Saint-Gervais (93) — Irène Pereira, Univ. Paris-Est-Marne-la-Vallée (77) — Christine Perego , Col. Claude Fauriel, Saint-Étienne (42) — Manuel Pérez, ESPE de Toulouse (31) — Hermeline Pernoud, IUT de Roubaix-Lille 2 (59) — Bruneau Perreau, Massachusetts Institute of Technology, Cambridge (MA, États-Unis) — Gwenaëlle Perrier, Univ. Paris 13 (93) — Laurence Perrier, Lyc. Friand, Poligny (39) — Xavier Perrocheau, Col. Paul Bert, Malakoff (92) — Alix Perrot, Lyc. Boissy d’Anglas, Annonay (07) — Isabelle Petiot, Lyc. Madame de Staël, Montluçon (03) — Anne Petitcolin, Cité scolaire Internationale, Lyon (69) — Chantal Philippe, Lyc. de l'Iroise, Brest (29) — Magali Pineau, Lyc. Condorcet, Saint-Priest (69) — Émilie Pique, Lyc. Pierre Bourdieu, Fronton (31) — Albane Plateau, Univ. de Poitiers (86) — Marc Plateau, Lyc. Camille Claudel, Digoin (71) — Elisa Pradel, Lyc. professionnel Roland Garros, Toulouse (31) — Andreea Prundeanu, Michigan State Univ., East Lansing (MI, USA) — Marie Quesney, Lyc. Victor Hugo, Poitiers (86) — Isabelle Quimbetz-Razoux, Éc. élémentaire communale, Aujargues (30) — Nicolas Rafin, Univ. de Nantes, Nantes (44) — Montserrat Rangel Vicente, Univ. de Lille 3, Villeneuve-d'Ascq (59) — Catherine Rannoux, Univ. de Poitiers (86) — Martin Rass, Univ. de Poitiers (86) — Véronique Rauline, Univ. Paris Ouest Nanterre La Défense (92) — Julien Rault, Univ. de Poitiers (86) — Mathilde Regnier, Col. Henri Barbusse, Vaulx-en-Velin (69) — Martine Reid, Univ. de Lille 3 (59) — Caroline Renard, Univ. Aix-Marseille (13) — Juliette Rennes, EHESS, Paris (75) — Chloé Riban, Univ. Rennes 2 (35) — Micheline Rice-Maximin, Swarthmore College, Swarthmore (PA, USA) — Marielle Rispail, Univ. Jean Monnet, Saint-Étienne (42) — Karine Risselin, Lyc. polyvalent François Arago, Villeneuve St Georges (94) et ESPE Créteil — Anne Robatel, Lyc. Edouard Herriot, Lyon (69) — Cécile Robin, Lyc. Condorcet, Saint Maur des fossés (94) — Agnès Roche, Univ. Clermont-Auvergne (63) — Diane Rodet, Univ. Lumière Lyon 2 (69) — Brigitte Rollet, Sciences-Po Paris et Univ. de Versailles Saint-Quentin en Yvelynes (78) — Zoé Rollin, IUT de Bobigny-Paris XIII (93) — Oscar Roman, Col. Gay Lussac, Colombes (92) — Perle Roman, Col. Lacassagne, Lyon (69) — Cécile Ropiteaux, Éc. élémentaire Voltaire, Dijon (21) — Michèle Rosellini, ENS de Lyon (69) — Ariane Rosenau, Lyc. de la Borde Basse, Castres (81) — Laurence Rosier, Univ. libre de Bruxelles (Belgique) — Julie Rouchier, Col. Jules Michelet, Vénissieux (69) — Catherine Roudé, Univ. de Poitiers (86) — Heta Rundgren, Univ. Paris VIII (93) et CNRS, Paris (75) — Josquin Salata, Cité scolaire internationale, Lyon (69) — Martha Salimbeni, Institut Supérieur des Beaux-Arts, Besançon (25) — Scarlett Salman, Univ. Paris-Est-Marne-la-Vallée, (77) — Geneviève Sellier, Univ. Bordeaux-Montaigne (33) — Céline Santini, Col. La Fontaine, Paris (75) — Salter Stephen, Col. Jean Renoir, Neuville-sur-Saône (69) — Lola Sanchez, Univ. de Grenade (Espagne) — Clément Schnée, Col. Georges Brassens, Sevran (93) — Réjane Sénac, Sciences-Po-CNRS (Paris) — Vladimir Shishkin, Univ. d’État de Saint-Pétersbourg (Russie) — Michèle Soriano, Univ. de Toulouse III (31) — Émilie Souyri, Univ. de Nice Sophia-Antipolis (06) — Véronique Stacchetti, Lyc. Ampère, Lyon (69) — Marie-Laure Steinbruckner, CNAM, Paris (75) — Estelle Telliez-Moreni, 9 écoles de la zone Toulon 2 (83) — Anne-Marie Thiesse, CNRS, Paris (75) — Sandra Tomc, Univ. Jean Monnet, Saint-Étienne (42) — Laurence Tordo Rombaut, Lyc. Saint Exupéry, Lyon (69) — Karine Tordo Rombaut, Lyc. Berthollet, Annecy (74) — Cynthia Truant, Univ. of California, San Diego (CA, États-Unis) — Marilyne Uliana, Lyc. Rosa Parks, Neuville-sur-Saône (69) — Andrea Valentini, Univ. Paris 3 (75) — Éliane Viennot, Univ. Jean Monnet, Saint-Étienne (42) et IUF — Clémentine Vignal, Univ. Jean Monnet, Saint-Étienne (42) et IUF — Julie Vinot, Lyc. Pilote Innovant International, Jaunay-Marigny (86) — Jean-Claude Vuillemin, Pennsylvania State Univ., State College (PA, USA) — Raphaël Vulliez, Éc. élémentaire Michel Servet, Lyon (69) — Svend Walter Lyc. Nelson Mandela, Poitiers (86) — Frédéric Wecker, ENSAD, Nancy (54) — Joëlle Wiels, CNRS, Villejuif (94) — Anne-Laure Zwilling, CNRS, Strasbourg (67)


En complément de ce manifeste, une pétition de soutien aux enseignant·es et d’appel à suivre le mouvement est ouverte sur Change.org.
Pour la signer : http://change.org/GrammaireEgalitaire

http://www.slate.fr/story/153492/manife ... le-feminin
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Pïérô
 
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