Mouvement dans l'éducation, à suivre...

Re: Mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede bipbip » 19 Sep 2017, 09:26

Créteil (94) mercredi 20 septembre 2017

Manque de moyens humains et matériels :

rassemblement devant le rectorat le 20 septembre !

Madame la Rectrice, il y a urgence, répondez aux revendications !

• Depuis la rentrée, plusieurs établissements de Seine-Saint-Denis (lycées G.Tillon au Bourget, Mozart au Blanc Mesnil, J.Zay à Aulnay, Suger à St Denis, J.Rostand à Villepinte…) se sont lancés dans des actions de grève et de manifestation. Cette situation est inédite ! Leurs revendications se rejoignent toutes, et sont marquées par le sous-investissement de l'État et des collectivités territoriales. A cette rentrée, il manque environ 300 équivalent temps plein dans les lycées de Seine-Saint-Denis pour avoir le même taux d'encadrement qu'en 2012 ! Les trop faibles créations de postes ont été insuffisantes au regard d'une augmentation démographique pourtant prévisible

• Mercredi 13 septembre, 11 établissements étaient représentés devant le rectorat, avec leurs sections syndicales CGT-Educ'Action, SNES-FSU, SNEP-FSU, SNFOLC, SUD Education. Les délégué.e.s venu.e.s auprès de la Rectrice avaient chacun un dossier précis, argumenté. Les situations auxquelles les professeurs, les CPE, les AED ont à faire face sont souvent critiques. Au lycée Mozart du Blanc-Mesnil, par exemple, en 3 ans, les effectifs sont passés de 800 à 1050 élèves sans aucune création de poste d'AED ; seul un poste stagiaire CPE à mi-temps a été alloué ! Plusieurs postes d'enseignant.e.s ne sont toujours pas pourvus depuis la rentrée. La conséquence est inquiétante : les résultats au baccalauréat ont chuté de 10 points ! Cette situation est inacceptable, pourtant c'est celle que vivent de nombreux établissements du département !

• Aux revendications légitimes et urgentes, souvent rappelées depuis des semaines, appuyées la plupart du temps par des grèves dès la rentrée, Madame la Rectrice a fait répondre qu'elle verrait plus tard ! Plus tard pour les élèves sans professeurs ? Plus tard pour les établissements sans surveillants ? Plus tard pour les classes qui débordent ?

• Non, Madame la Rectrice, des moyens humains doivent être débloqués immédiatement pour permettre aux élèves de Seine-Saint-Denis d'étudier dans des conditions décentes ! L'intersyndicale SNES-FSU 93, SNEP-FSU 93, CGT Educ'Action 93, SN-FO-LC 93, SUD Education 93 avec le soutien de la FCPE 93 appelle les personnels, et les parents d'élèves à se rassembler à nouveau le mercredi 20 septembre 2017 devant le rectorat de Créteil à 14h30.

• L'intersyndicale revendique un plan de développement de l'éducation en Seine-Saint-Denis, à la hauteur de la hausse des effectifs et des difficultés que rencontrent les personnels et les familles, comprenant la création de postes nécessaires, et la construction d'établissements en nombre suffisant.

• Il en va de la continuité et de la qualité du service public d'éducation, mais aussi de la sécurité des élèves et des personnels.


Pour permettre aux établissements d'exprimer ensemble leurs revendications, nous les appelons à se réunir le mercredi 20 septembre 2017 devant le rectorat de Créteil à 14h30. Nous demandons d'ores et déjà un rendez-vous à Madame la Rectrice : il faut qu'elle réponde enfin !
Un préavis de grève a été déposé. Nous appelons tous les établissements à rassembler leurs revendications ce jour-là pour qu'enfin les personnels et les élèves de notre département aient un service public d'éducation conforme à leurs besoins !

https://paris.demosphere.eu/rv/56793

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Re: Mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede bipbip » 21 Sep 2017, 20:25

Éducation nationale : Ma cité scolaire va craquer !

À écouter la communication ministérielle, cette rentrée 2017 s’est bien passée : des CP à 12 élèves par classe pour permettre de mieux apprendre, des moyens pour les établissements en difficulté, le rétablissement des options supprimées par la réforme du collège du gouvernement précédent…

La réalité est très différente. Les classes sont surchargées, les seuils d’élèves par classe en éducation prioritaire ne sont plus respectés, rien n’a été fait pour faire face à l’augmentation démographique.

Des établissements qui ne peuvent pas fonctionner

Au manque de personnel s’ajoute le licenciement des contrats aidés, un des plus grands plans sociaux de l’histoire du pays. Certains établissements sont dans l’incapacité de pouvoir fonctionner. Au lycée Saint-Exupéry dans les quartiers nord de Marseille, ce sont ainsi 28 personnes qui étaient menacées de se retrouver sans emploi. La grève de l’ensemble des personnels a permis d’obtenir que la plupart des collègues soient réembauchés et que certainEs obtiennent des conversions en contrats moins précaires.

Évidemment, ces suppressions massives de postes touchent avant tout les établissements des quartiers populaires, puisque ce sont ceux qui ont le plus besoin de personnel pour pouvoir fonctionner correctement.

Nombreuses grèves

Contre ces conditions de rentrée inacceptables, les enseignantEs et les personnels se sont rapidement mobilisés. La rentrée a été marquée par plusieurs mouvements de grèves reconductibles, notamment en Seine-Saint-Denis. Ainsi, au lycée Suger de Saint-Denis, dès la prérentrée, les membres de l’équipe se sont mobilisés contre la mutation forcée d’un de leurs collègues, Pascal Stoller. Il s’agit d’un cas emblématique de répression puisque c’est ce même lycée qui l’an dernier s’était mobilisé avec deux semaines de grève suite à l’agression d’un assistant d’éducation, en réclamant non pas des caméras ou des interventions de police mais plus de moyens humains…

Les lycées de Sevran et Villepinte ont eux aussi connu des mouvements de grève, et rejoint dans la mobilisation ceux qui avaient démarré à la rentrée, comme le lycée de Plaine Commune. Dans d’autres départements les établissements se mobilisent, comme à Argenteuil, Sarcelles (95), à la cité Voltaire dans l’est parisien… Fait notable : certains collèges entrent également en mouvement, comme à Garges-lès-Gonesse ou Colombes (92). À Grenoble, le collège Vercors, REP, entame déjà sa deuxième semaine de grève ! À Vaulx-en-Velin, ce sont des écoles, pourtant REP+, qui se sont mobilisées contre l’enfumage de la mise en place des CP à 12.

Coordination et convergence

Une des caractéristiques de ce mouvement est la compréhension qu’il est nécessaire de se coordonner entre établissements, alors que les rectorats et le ministères ont toujours tenté de jouer la division en prenant à un pour donner à un autre… C’est un des enseignements tirés de la lutte de l’an dernier autour du collectif « Touche pas à ma Zep », et ce n’est pas un hasard si ce sont les établissements membres de ce collectif qui ont été à l’initiative d’un début de coordination. Une plate-forme revendicative commune a ainsi pu être établie autour de la question des sureffectifs, du manque de personnel et de la volonté de la hiérarchie de briser des équipes éducatives solidaires.

Cette convergence a permis de construire dans la manifestation du 12 septembre un cortège des établissements mobilisés, dynamique, qui a permis de renforcer encore les liens entre les différentes équipes. L’AG qui s’est réunie par la suite a voté à nouveau pour constituer un cortège d’enseignants mobilisés dans la manifestation du 21 septembre, avec un rendez-vous le matin devant le ministère de l’Éducation nationale.

C’est là sans doute un des acquis majeurs des dernières mobilisations : converger avec les autres secteurs en lutte, ce n’est pas « noyer ses revendications », mais c’est au contraire le meilleur moyen de construire et développer les luttes dans son secteur.

David (92)

https://npa2009.org/actualite/education ... va-craquer
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Messagede Pïérô » 26 Sep 2017, 02:04

en lutte avec humour décapant

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Messagede bipbip » 27 Sep 2017, 12:19

Paris jeudi 28 septembre 2017

Grève et rassemblement - lycées mobilisés d'Ile de France

• 28 septembre à 14h00 : Rassemblement devant le conseil régional (métro Saint-François Xavier)
• 28 septembre à 18h30 : Assemblée générale des lycées mobilisés d'Ile de France - la Bourse du travail de Paris.
• 3 octobre à 18h30 :Assemblée générale des lycées du 93 se tiendra à la Bourse du travail de Saint-Denis

Ne laissons pas le conseil régional marcher sur nos conditions de travail et celles de nos élèves !

L'AG des lycées mobilisés d'Ile de France appelle à la grève le jeudi 28 septembre

Rassemblement devant le conseil régional à 14h (métro Saint-François Xavier)

Le jeudi 28 septembre le Conseil régional examinera le budget de l'année à venir. Les lycées mobilisés d'Ile de France seront présents pour dénoncer la politique d'austérité de la région et le manque d'anticipation de la montée des effectifs qui met nos lycées publics dans une situation de surpeuplement inacceptable.

La rentrée 2017 se déroule dans des conditions proprement indignes : dans de nombreux lycées la suroccupation des locaux ne permet plus d'accueillir les élèves dans les conditions élémentaires de sécurité requises (classe de 30 dans des salles pour 24, impossibilité d'organiser les dédoublements, le soutien). Sur les 465 lycées d'Ile de France, 10% sont déjà en sureffectifs d'élèves. De nombreux personnels malades, mutés ou à la retraite ne sont pas remplacés, et la suppression des contrats aidés (CUI) entamée il y a deux ans par la région sans aucune création de poste affecte les conditions de travail des agent.e.s et dégrade nettement les conditions de travail et d'apprentissage de toutes et tous. Un certain nombre de missions ne peuvent plus être remplies : entretien, cantine, accueil, reprographie. Les équipements informatiques, de réseau, ne sont pas installés ou ne sont plus entretenus par la région. Sans compter la politique de prise en charge de la carte imagin'r pour les boursiers et les réductions de budget sur les questions de prévention liées à l'addiction et à la vie affective et sexuelle.

Parce que cette situation devient insupportable, depuis la rentrée, les collègues du lycée Mozart du Blanc Mesnil, Jean Zay d'Aulnay, Utrillo de Stains, Jean Jacques Rousseau de Sarcelles, Jean Rostand de Villepinte, se sont mis en grève. Ils se sont heurtés au discours managérial de la région. Le mardi 12 septembre, cinq délégations des agents des lycées Santos-Dumont de St Cloud, Charles Petiet de Villeneuve la Garenne, Les Pannevelles de Provins, Jacques Prévert de Boulogne-Billancourt et de l'EREA Edith Piaf - Paris 20ème sont venues à la Région pour exposer leurs difficultés et réalités professionnelles et ont trouvé porte close.

Il est grand temps d'unir nos forces et d'obliger la région à mettre les moyens nécessaires au fonctionnement de nos lycées. N'oublions pas que dans le budget 2017, le conseil régional n'a pas hésité à allouer 2 millions d'Euro supplémentaires pour les lycées privés sous contrat.

Ne laissons pas le conseil régional marcher sur nos conditions de travail et celles de nos élèves !

Réunissons nos forces contre la casse de l'éducation dans les quartiers populaires !

http://www.sudeducation93.org/Appel-des ... du-93.html
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Re: Mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Pïérô » 29 Sep 2017, 11:43

A Montreuil, des parents d’élèves délogés sans ménagement par des policiers

La scène a été filmée par des parents d’élèves. Elle se déroule le 27 septembre à Montreuil, en Seine-Saint-Denis. Des parents d’élèves manifestent contre une usine qui abrite la SNEM (Société nouvelle d’eugénisation des métaux). Située juste à côté d’une école, elle produirait de grandes quantités de déchets dangereux.

La centaine de manifestants a été délogée sans ménagement par un groupe de policiers, qui ont également lancé du gaz lacrymogène. Certains parents d’élèves, surpris par la réaction de la police, disent vouloir « porter plainte pour coups et blessures ».

vidéo http://www.lemonde.fr/videos/video/2017 ... 6fzTXu4.99
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Re: Mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede bipbip » 07 Oct 2017, 14:23

Appel des personnels de vie scolaire

Cet appel est issu de la réunion organisée le 23 septembre 2017 à l’initiative des AED (assistant-e-s d’éducation) et CUI (contrats uniques d’insertion) du lycée S. Beckett à la Ferté-sous-Jouarre (77). Cette réunion a réuni des AED du 77, du 75 et du 93.

Nous sommes en poste depuis un certain temps. Nous nous investissons dans notre travail, et nous aimerions le faire durablement. Sur les AED et les CUI actuellement en poste dans les établissements, nous constatons d’ailleurs qu’il y a de moins en moins d’étudiant-e-s.

Mais nos postes sont précaires. Une fois qu’on sort de ce système, il n’y a plus rien. Et on profite de notre situation pour nous en demander toujours plus. À la fin de nos six ans, on nous met au chômage pour recruter quelqu’un-e d’autre, qui sera mis au chômage ensuite. À l’issue de ces six ans, nous n’arrivons même pas à faire valoir notre droit à la formation. Le nouveau ministre de l’Éducation nationale veut nous imposer le dispositif “devoirs faits” en nous faisant espérer, en contrepartie, une illusoire titularisation.

Nous en avons marre de la précarité et des pressions qui vont avec. Nous voulons que notre travail soit reconnu pour ce qu’il est : indispensable au fonctionnement des établissements. Nous souhaitons en finir avec les contrats temporaires et obtenir un véritable statut.

Pour faire entendre notre voix, nous voudrions créer un réseau d’assistant-e-s d’éducation et de CUI “vie scolaire”, d’abord sur l’Île-de-France. Nous proposons la plate-forme suivante :

- Titularisation sans concours de tous les AED et CUI qui le désirent. Cela suppose la création d’un corps d’animateurs/trices scolaires qui réponde aux besoins de pérennisation de ces emplois. Les établissements comme les personnels concernés ont en effet besoin d’équipes stables et d’emplois pérennes. Par ailleurs, celles et ceux disposant des qualifications requises pour devenir conseiller-e-s d’éducation (CPE) ou enseignant-e-s pourraient être titularisé-e-s comme CPE ou comme enseignant-e-s.

- Avant même que ce projet n’aboutisse : à titre conservatoire, nous demandons le réemploi des AED et CUI sur des contrats pérennes, de façon à ce qu’ils et elles soient des personnels à part entière. Les projets de recrutement devraient systématiquement faire l’objet d’une décision du conseil d’administration. Des contrats de trois ans devraient pouvoir être proposés en conseil d’administration si les équipes le souhaitent, comme le droit le permet. Actuellement, cela reste très difficile du fait de la pression exercée par les Rectorats sur les directions d’établissements. Par ailleurs, certains personnels de vie scolaire restent embauchés sur des contrats de six mois, ce qui les empêche par exemple d’être éligibles au CA. Enfin, les conditions de travail et de salaires doivent être notablement améliorées, notamment par l’attribution de la prime REP+ que les AED sont les seul-e-s à ne pas toucher.

Par cet appel, nous nous adressons à tous les personnels de vie scolaire (AED et CUI), mais aussi aux autres personnels (enseignant-e-s, agent-e-s), aux syndicats et aux médias. Nous appelons tous les personnels à se mobiliser :

- dès le mardi 26 septembre : en se rassemblant à 18 h devant le ministère des finances à Paris (Bercy) avec les “emplois aidés” ;

- le mardi 10 octobre, jour de grève nationale dans la fonction publique : en se réunissant le matin au niveau des villes et des départements, en participant avec une banderole aux manifestations de l’après-midi, et en participant à l’AG Île-de-France qui aura lieu à la bourse du travail de Paris. L’objectif est d’organiser le plus rapidement possible un rassemblement massif de personnels de vie scolaire (AED et CUI) au ministère de l’éducation, au moins pour l’Île-de-France, et au niveau national si cela est possible.

Pour nous contacter :
Mail : aedcui@yahoo.com ;
Blog : aedcui.wordpress.com ;
Twitter : twitter.com/aedcui

L’Émancipation syndicale et pédagogique – 2/10/2017– page 35


http://www.emancipation.fr/spip.php?article1634
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Re: Mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede bipbip » 11 Oct 2017, 17:25

Éducation nationale : Affaire des tableaux noirs, l’absurdité frappe à Gaillac

Parce qu’ils refusent qu’on mette au rebut leur outil de travail, six enseignantes et enseignants ont sur le dos le rectorat, la gendarmerie et la justice. Kafkaïen.

Qu’avons-nous au départ ? Des professeurs qui veulent conserver un outil de travail quotidien : leur tableau noir. Il est fonctionnel, en bon état, adapté à leur pédagogie.

Que se passe-t-il ? Des travaux de rénovation du collège Albert-Camus, à Gaillac. Le conseil départemental du Tarn veut renouveler aussi le matériel des classes : tables, chaises... et tableaux. Il consulte, non pour adapter l’aménagement aux pratiques, des uns et des autres, mais pour imposer à tout le monde un seul et même outil : tous les tableaux seront blancs ! Quand la majorité dit blanc, c’est blanc !

Que devient la diversité pédagogique, celle qui enrichit les parcours des citoyennes et des citoyens en devenir ? Que dire de ce gâchis consistant à jeter du matériel fonctionnel, encore en service ? La réduction des déchets s’arrête-elle à la porte de la salle de cours d’éducation civique ?

Eh bien, non, en toute conscience citoyenne et professionnelle, un groupe d’enseignants et de parents d’élèves se mobilise. Le 28 juin, après avoir sollicité durant des mois, en vain, que le département et leur chef d’établissement accusent réception de leur demande, ils et elles mettent les tableaux noirs dans leur véhicule pour les préserver de la déchetterie, les mettre à l’abri pour l’été, et les réinstaller à la rentrée.

La chose a lieu en plein jour, en présence du chef d’établissement. C’est là que la machine kafkaïenne se met en marche : arrivée des gendarmes, avec gilets pare-balles et gyrophare, interpellation, audition, perquisition au domicile et, cerise sur le millefeuilles administratif, procédure disciplinaire pour six professeur.es. Les parents d’élèves sont épargnés, sur eux, la hiérarchie n’a pas encore de pouvoir !

Raideurs de la hiérarchie scolaire

Nous voilà donc avec une véritable « affaire des tableaux noirs ». Elle est malheureusement révélatrice des raideurs de la hiérarchie scolaire, de sa violence pour briser toute velléité ­d’initiative de ses personnels.

Une pétition sur Change.org, « Soutenez les tableaux noirs et les professeurs du collège Albert-Camus de Gaillac » a dépassé les 10 000 signatures, et un comité de soutien est en place. La médiatisation a un écho national. Des actions sont prévues. Il aura fallu deux semaines d’une intense mobilisation pour que, le 18 septembre, la rectrice suspend toutes les procédures administratives à l’encontre des professeurs. Reste la plainte de la principale et la procédure pénale. L’affaire des tableaux noirs continue, enseignantes et enseignants, parents, citoyens et citoyennes restent mobilisé.es pour une école de l’émancipation.

Laurent (SUD-Educ 81)

https://tableauxnoirsblog.wordpress.com

http://www.alternativelibertaire.org/?E ... -a-Gaillac
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Re: Mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede bipbip » 21 Oct 2017, 13:08

CP à 12 : c’est de la com’ !

SUD éducation se réjouit que le ministère reconnaisse enfin l’importance des effectifs par classe... En réalité, les conditions de mise en œuvre de cette mesure sont problématiques. La mise en œuvre des CP à 12 en REP+ relève d’une mesure de marketing politique.

Le manque de moyens pour l’application de la mesure impose une limitation à un nombre d’écoles très restreint (les seuls CP des seuls REP+). Cette mesure se fait à budget constant. Ces CP à 12 s’ouvrent ainsi via le redéploiement de postes existants, au détriment des postes PDMQDC (qui ont eu à peine le temps d’exister) et des postes de remplaçant-e-s (qui sont déjà notoirement insuffisants). Cette décision n’a donné lieu à aucune espèce de concertation. Le Conseil supérieur de l’éducation n’a pas été saisi. Cela relève pourtant pleinement de ses attributions puisqu’il doit émettre des avis sur les objectifs et le fonctionnement du service public de l’éducation et sur toutes les questions d’intérêt national concernant l’enseignement ou l’éducation.

Cette mesure met les équipes éducatives en difficulté :

■ Les locaux pour diviser en deux les classes de CP sont souvent inexistants ou insuffisants. Les municipalités ne sont pour beaucoup pas en mesure d’assurer des conditions matérielles satisfaisantes pour créer ces classes.
■ Comme on se retrouve de fait parfois avec des classes de 24 élèves avec deux enseignant-e-s dans la classe, en cas d’absence d’un-e des deux enseignant-e-s, les remplacements ne sont plus assurés.
■ En imposant un cadre d’effectif restreint sur un seul niveau, cette décision bafoue la liberté pédagogique des équipes, qui ne pourraient par exemple plus former des classes multi-âges ou décider d’autres organisations qui sortent du cadre traditionnel.
■ Ces nouvelles contraintes sur la répartition des élèves pèsent sur les effectifs des autres classes.

Les PDMQDC et les remplaçant-e-s sont déplaçé-e-s d’office. Les droits des personnels en matière d’affectation sont ainsi bafoués. C’est aussi le cas des répartitions des postes prévues dans les cartes scolaires et de leur contrôle par les instances représentatives des personnels.

Cette opération de communication, qui présente ce dispositif comme une panacée garantissant la réussite des élèves, mettra les enseignant-e-s de CP en REP+ sous pression. Cette injonction de réussite à 100% ne tient pas compte des facteurs sociaux. Elle vise à dissimuler le manque de moyens réels de prévention et de prise en charge des difficultés. Cela supposerait notamment des RASED complets en nombre suffisant, une médecine scolaire digne de ce nom, une formation initiale et continue à la hauteur des besoins et une réflexion sur les pratiques pédagogiques.

Les personnels subissent les lubies des mandatures successives, au détriment de leurs conditions de travail et des conditions d’apprentissage des élèves.

SUD éducation revendique :
■ la baisse générale des effectifs par classe, des programmes dont les contenus laissent du temps à la manipulation, l’expérimentation, la recherche, la possibilité d’un réel travail en équipe et la mise en place de pédagogies coopératives ;
■ le maintien de toutes les écoles dans les dispositifs de l’éducation prioritaire, avec des seuils d’effectifs réduits pour tout-e-s ;
■ plus de professeur-e-s des écoles que de classes dans toutes les écoles, la réduction du temps de service des PE : 18 heures d’enseignement et 6 heures de concertation et de travail en équipe, la différenciation entre le temps de travail des PE devant élèves et le temps d’enseignement pour les élèves.
■ le respect du choix des équipes pédagogiques concernant la répartition des élèves et la constitution des classes (y compris pour des organisations qui sortent du cadre traditionnel comme les classes multi-âges,...).

Peut-on refuser ? En appui des mobilisations, les personnels peuvent faire valoir les dispositions de l’article 2 du décret 89-122 relatif aux directeurs d’école, confirmées par la circulaire 2014-163 du 1er décembre 2014. Ces textes réglementaires indiquent qu’il appartient bien aux équipes, en conseil des maître-sse-s, d’organiser par elles-mêmes la répartition des élèves dans les classes en fonction de leurs objectifs.

http://www.sudeducation.org/CP-a-12-c-e ... a-com.html
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Re: Mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede bipbip » 28 Oct 2017, 19:52

49 écoles à Montreuil : donnez-nous les moyens de travailler !

L’Éducation à Montreuil : une « priorité municipale »...

Parents, enseignant-e-s, personnel communal, habitant-e-s de la ville de Montreuil, vous pouvez lire ce slogan que monsieur le maire a affiché sur tous les murs de la ville depuis la rentrée scolaire.

Malheureusement, tous les agents communaux travaillant au service des enfants et des familles font le constat amer de cette contre-vérité.

Après les agents du pôle Accueil Prestation à l’Enfant (APE) qui ont fait 4 jours de grève pour dénoncer leurs conditions de travail dégradées, c’est au tour des agents travaillant dans les écoles de tirer le signal d’alarme.
• 30 postes d’ATSEM et d’agents d’entretien non pourvus depuis septembre = sur certaines écoles, il manque la moitié des effectifs.
• 2 responsables de secteur absents et non remplacés = 7 responsables sur qui repose l’organisation du travail de 520 agents dans les 49 écoles de la Ville.
• Des contrats renouvelés tous les 6 mois pendant plusieurs années = précarité

À ce jour, aucun remplacement n’est envisagé !!!

Des conséquences catastrophiques pour les enfants et les enseignant-e-s :
• Nettoyage des parties communes dans les écoles qui ne se fait plus, et parfois ce sont les classes qui sont nettoyées un jour sur deux ou sur trois !
• Un accompagnement éducatif partiel des ATSEM auprès des enseignant-e-s dans certaines classes !
• Manque de référent-e-s auprès des enfants, des familles et des équipes éducatives !

Des conséquences dramatiques pour les agents eux-elles-mêmes :
• Surcharge de travail générant de la fatigue et du stress
• Augmentation des accidents de travail
• Augmentation des arrêts maladies
• Démotivation du personnel
• Maintien de la précarité et de la crainte de perdre son emploi
• Suspension de toutes leurs formations

Pour tenter de compenser les postes « vacants », on sollicite au coup par coup, souvent le jour même, les collègues travaillant sur les autres bâtiments municipaux qui doivent parfois se rendre à l’autre bout de Montreuil dans une école qu’ils ne connaissent pas. Délaissant leurs missions journalières multipliant les tâches du lendemain. Quelle absence de considération pour le personnel et les usagers (enfants, familles et équipes éducatives) !

Attaché-e-s à leur travail auprès des enfants, les agents n’osent plus demander à prendre des congés ou des récupérations auxquels ils-elles ont droit et qui leur seraient nécessaire pour souffler et prendre du recul. Quant à leurs formations, la décision de la municipalité est radicale, elles toutes sont suspendues.

Ce comportement est indigne d’une municipalité « de gauche », qui dénonce par ailleurs la politique gestionnaire du gouvernement qui accroît les inégalités !

Nos élu-e-s prônent la justice sociale et l’équité au niveau national mais au niveau local, ils-elles procèdent de la même manière que le gouvernement en faisant le choix de faire du personnel la variable d’ajustement économique.

Qu’ils-elles n’oublient pas que sans le personnel communal qui rend le service public, ils-elles ne sont rien ! Le service public est notre bien public. Et bel et bien la richesse de ceux-celles qui n’en ont pas.

Signez cette pétition pour exiger avec les agents du service de la propreté des bâtiments soutenu-e-s par les syndicats CGT et CNT :
• Que tous les postes vacants soient pourvus dans les plus brefs délais
• Qu’une équipe de remplaçants soit remise en place
• Que les agents soient stagiairisé-e-s en masse


. http://www.cnt-f.org/urp/tracts/l-educa ... municipale
. https://www.change.org/p/municipalité-de-montreuil-49-écoles-à-montreuil-donnez-nous-les-moyens-de-travailler
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Re: Mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede bipbip » 12 Nov 2017, 20:40

[Radio] Les conditions d’enseignement en Seine-Saint-Denis

Une émission de Vive La sociale sur les conditions de travail des enseignants en Seine St Denis. Un point sur les luttes en cours dans l’éducation, mais aussi et surtout des conditions sociales dégradées du département.

Deux enseignantes exerçant en Seine-Saint-Denis, l’une en lycée (Sylvie), l’autre en tant que directrice d’école (Véronique Decker, auteur de Trop classe ! et de L’école du peuple) nous expliquent, exemples à l’appui, que ce ne sont pas les élèves qui sont difficiles, mais le contexte social où ils vivent et les conditions matérielles de scolarité qui leur sont réservées.
Le tableau qu’elles dressent nous donnent la mesure de la dégradation des conditions de l’enseignement public dans les banlieues populaires, encore accentuée dans le 93 par la pression immobilière, sous l’effet de politiques n’ayant plus pour but l’accès égalitaire de tous au savoir mais bien, à terme, la transformation de cet accès en marchandise, nécessairement réservée aux moins démunis.

à écouter : http://paris-luttes.info/radio-les-conditions-d-9037
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Re: Mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede bipbip » 20 Nov 2017, 20:06

Rassemblement et grève
des enseignants et agent-e-s des collèges du 93
mardi 21 novembre 2017

160 agents réunis en assemblée générale s'exclament :

« Trop c'est trop ! »

Les postes nécessaires d'agents doivent être créés, les collègues précaires titularisés !

Dans tous les collèges, journée de mobilisation

160 agents techniques représentant 53 collèges de notre département, étaient réunis en assemblée générale mercredi 18 octobre à la Bourse du Travail de Bobigny avec les organisations syndicales FO - SUD - FSU - CGT - CFDT du département et de l'enseignement secondaire pour exprimer leur colère.

Les conditions de travail ne cessent de se détériorer !

Les principaux et les gestionnaires demandent d'assurer le nettoyage de toujours plus de salles, de toujours plus de couloirs, de toujours plus de toilettes, d'assurer le service de cantine, la plonge, l'accueil... alors que l'employeur départemental ne remplace pas les collègues absents, ne respecte pas les restrictions médicales, gèle ou retire de nombreux postes dans les collèges pour les affecter dans d'autres établissements, et ainsi gérer les urgences à effectifs constants. Par ailleurs, le Conseil départemental annonce pour la prochaine rentrée la sortie de trois nouveaux collèges, accompagnée de créations de postes insuffisantes au regard des besoins.

Les conséquences sont dramatiques pour nos établissements et pour leurs usagers. Les conditions matérielles dans lesquelles nous faisons évoluer nos élèves sont de plus en plus déplorables.

Une intervenante durant cette Assemblée Générale a ainsi résumé la situation : " le Conseil départemental a supprimé 4 postes sur notre collège depuis 2015, alors qu'on a un nombre toujours croissant de demi-pensionnaires. Comment veulent-ils qu'on fasse ? On est tous en train de tomber. On n'est pas des bêtes, on n'est pas des chiens ! "

C'est inacceptable !

L'assemblée générale appelle donc tous les collègues agents de collèges à se réunir avec l'ensemble des acteurs de leur établissement (enseignants, parents d'élèves…) pour préparer la journée de mobilisation du

Mardi 21 novembre

Grève sur la journée ou débrayage durant le temps de la cantine !

Pour exiger :
• Une évaluation des besoins réels des collèges et la création de postes d'ATTEE correspondant à ces besoins et l'abandon de politique actuelle de gestion de la pénurie.
• La restitution de tous les postes d'ATTEE gelés et le doublement des postes de l'équipe de remplacement en emploi titulaire.
• la titularisation de tous collègues sous contrats aidés ou contrats précaires et la CDIsation pour ceux qui ne remplissent pas les conditions de nationalité.
• que les associations de l'économie sociale et solidaire ne soient pas utilisées pour réduire les postes d'ATTEE

Retrouvons nous mardi 21 novembre à 11h devant le Conseil départemental pour exiger la satisfaction de ces revendications


http://www.sudeducation93.org/Greve-pro ... llege.html
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Re: Mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede bipbip » 14 Déc 2017, 21:39

Les écoles, collèges et lycées du 93 en grève

Plusieurs syndicats d’enseignants de l’académie de Créteil ont déposé un préavis de grève pour ce jeudi au niveau départemental (pour le 1er degré, l’élémentaire) et académique (pour le 2nd degré, collèges et lycées). Côté 1er degré, le SNUipp-FSU, la CGT Educ’action, le SNUDI-FO, SUD-Education et CNT Education appellent les professeurs à manifester pour réclamer la création de 990 postes en Seine-Saint-Denis à la rentrée 2018. D’après leurs calculs, la mise en place des classes de CP à 12 élèves en Réseau d’éducation prioritaire nécessite 420 postes supplémentaires. Ils souhaitent également l’embauche de RASED (réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) et de formateurs pour accompagner les stagiaires.

... http://m.leparisien.fr/seine-saint-deni ... 451271.php
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Re: Mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede Pïérô » 21 Déc 2017, 20:29

Lettre ouverte des personnels de l’Education pour un "plan d’urgence" dans les quartiers nord de Marseille

Face à une situation d’extrême tension alimentée par la détresse sociale, les inégalités socio-spaciales, les carences d’équipements et l’abandon des services publics dans les "quartiers nord" de Marseille, les personnels de 10 établissements du secteur adressent une lettre ouverte au gouvernement et élus locaux revendiquant un "plan d’urgence" pour les quartiers et établissements scolaires de ces territoires. La CNT Solidarité Ouvrière Éducation & Recherche 13 soutient l’initiative.

... http://www.cnt-so.org/Lettre-ouverte-de ... nnels-de-l
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Re: Mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede bipbip » 18 Jan 2018, 18:49

Lycée pro, le « parent pauvre » de l’Éducation nationale

Enseignement public : Lycée pro, le « parent pauvre » de l’Éducation nationale

Malgré l’annonce du ministre Jean-Michel Blanquer de faire de l’enseignement professionnel « une voie d’excellence », il semble que ses ambitions soient toutes autres et aillent dans le sens d’une destruction de cette filière. Le lycée professionnel est régulièrement montré du doigt pour sa supposée inefficacité et son inadaptation au monde de l’entreprise. Ainsi, il nous a semblé nécessaire de faire un petit détour vers ce « parent pauvre » du système éducatif français.

Depuis sa création et son « officialisation » à la fin du XIXe l’enseignement professionnel a été mis au service du développement industriel dans le but de répondre aux besoins du marché du travail.

À partir de 1919 et de la loi d’ « Astier », l’enseignement professionnel passe sous la tutelle de l’instruction publique puis de l’Éducation nationale dans le cadre d’une politique de scolarisation massive des enfants issus de milieu populaire. Cette loi est à l’origine de la création du Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) dont le but était de répondre aux besoins en main-d’œuvre qualifiée des entreprises. En 1926, la formation sera complétée par la création du Brevet d’Études Professionnelles (BEP).

L’enseignement professionnel va ensuite connaître des évolutions pour aboutir à la création du Bac pro en 1985 dont l’objectif était d’amener 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat. Les élèves préparent alors un BEP en deux ans à la sortie duquel ils peuvent continuer deux années supplémentaires afin d’obtenir le BAC pro.

Le lycée pro aujourd’hui

En 2009, sous le prétexte d’égaliser la durée de scolarité entre les trois voies d’enseignements (générale, technologique et professionnelle), le gouvernement a lancé une réforme afin de faire passer le nombre d’année de formation de 4 à 3 ans. Néanmoins, derrière cette façade d’égalité mise en avant, il s’agissait de faire des économies budgétaires en limitant les besoins d’enseignants dans la voie pro.

Souvent méconnu et déconsidéré, le lycée professionnel présente la particularité d’allier deux types de formation : une théorique et l’autre professionnelle. Comme les autres filières du secondaire (technologique et générale), les élèves de ces établissements ont des enseignements théoriques comme le français, l’histoire-géographie, les maths et sciences, des arts appliqués, de l’anglais ou de l’espagnol. A côté de ces disciplines dites « générales », les élèves suivent des enseignements en lien avec leur parcours professionnel comme par exemple la Prévention Santé Environnement (PSE), et bien sûr des enseignements pratiques en atelier.

Pour compléter leur formation, les lycéen.nes doivent également effectuer des périodes de formation en milieu professionnel (PFMP) de 22 semaines de stages réparties sur 3 ans. Cet élément est très souvent oublié des campagnes de dénigrement du lycée pro de la part du Gouvernement et du patronat qui l’accusent d’être déconnecté du monde de l’entreprise.

Les lycées professionnels préparent les élèves à trois types de diplômes : Le CAP, BEP et Bac pro. Le CAP donne une qualification d’ouvrier ou d’employé qualifié dans un métier parmi les 200 spécialités dans les secteurs industriels, commerciaux et des services. Le Brevet d’études professionnelles (BEP) est une étape dans le cursus du baccalauréat professionnel en trois ans. Il s’agit d’un diplôme intermédiaire dont l’obtention n’est pas obligatoire. Enfin, les élèves peuvent préparer le Bac pro en trois ans ce qui leur permet de continuer les études dans l’enseignement supérieur (BTS, DUT, université).

Néanmoins, l’orientation des élèves de lycée pro reste problématique puisque les places en BTS et DUT sont très souvent réservées aux bacheliers et bachelières des filières générales et technologiques. Quant à l’université, il sera de plus en plus difficile pour les élèves du professionnel d’y accéder avec la nouvelle réforme d’accès à l’université.

Via le CAP, le BEP ou le bac pro, les lycées professionnels accueillent plus de 700 000 élèves (un tiers des lycéennes et lycéens du secondaire) et forment la plupart des ouvriers et ouvrières, et employé.es de demain. Bien souvent, l’orientation des élèves de lycée professionnel est plutôt contrainte que choisie. Il s’agit d’une violence assez importante que d’imposer une formation professionnelle à un métier que l’on risque de faire une bonne partie de sa vie. Qui, à 15 ans, savait ce qu’il voulait faire ? Cette orientation forcée ne concerne pas tous les élèves mais bien ceux des couches les plus populaires.

Malaise grandissant des professeur.es

Concernant les enseignants et enseignantes du lycée professionnel, une enquête a été menée par la CGT Educ’action sur les conditions de travail des enseignants et enseignantes de LP. Près de 1700 professeur.es de lycées pro y ont répondu et les résultats sont inquiétants. Ils mettent en avant un malaise grandissant des professeur.es de Lycée Professionnel (PLP). 89 % des répondant.es considèrent que la voie professionnelle du lycée n’est pas traitée à égalité avec les autres voies (générale et technologique du lycée ). D’ailleurs, le sociologue Azziz Jellab a montré que les PLP éprouvent souvent une difficulté à faire reconnaître leurs compétences parce qu’ils restent largement identifié.es à une catégorie de personnel devant lutter contre l’échec scolaire des élèves. Ils et elles semblent également être dominé.es au sein de l’institution scolaire qui valorise la culture disciplinaire (Le CAPES et l’agrégation en étant l’incarnation).

De plus, l’enquête a mis en avant que 91 % des PLP enquêté.es estiment que l’enseignement professionnel sous statut scolaire est menacée, et de fait, 55 % des collègues ont déjà envisagé de quitter l’enseignement professionnel. Et effectivement, il y a de quoi s’inquiéter…

Le gouvernement ouvre une grande réforme de la formation professionnelle et de l’apprentissage, pilotée par le ministère du Travail, et la voie professionnelle sous statut scolaire est dans le collimateur. Dès la sortie du collège, il s’agit d’axer l’orientation des élèves vers le tout apprentissage, renforçant une employabilité. Le but est de sacrifier la culture générale et professionnelle, afin d’empêcher l’évolution de carrière et les modifications de parcours des lycéens et lycéennes des filières professionnelles.

Caesar (Cal Saint Denis)


http://www.alternativelibertaire.org/?E ... -nationale
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Re: Mouvement dans l'éducation, à suivre...

Messagede bipbip » 20 Jan 2018, 16:04

Grèves, blocages : Face à la perte de moyens, des établissements scolaires se mobilisent dans le 93
Les 120 000 suppressions des contrats aidés ( CAU ou CUI) sont déjà fortement ressentis dans les établissements scolaires : perte d'assistants d'éducation, d'agents ATTE, de secrétaires de direction ou d'intendance. Ces mesures s'ajoutent aux nombreux manques de personnel ( CPE, assistants d'éducation...). Le lycée Utrillo à Stains et le collège Pablo Neruda à Pierrefitte sont en grève pour obtenir des moyens humains et de meilleurs conditions de travail et d'étude pour les personnels et les élèves.
... http://www.revolutionpermanente.fr/Grev ... dans-le-93


62 postes supprimés dans les lycées de l’académie de Rouen, à la rentrée : grève et mobilisation
62 postes doivent être supprimés dans l'académie de Rouen à la rentrée 2018. Vendredi 19 janvier, les professeurs du lycée Jeanne-d'Arc était en grève et les élèves ont manifesté.
Soixante-deux postes doivent être supprimés à la rentrée 2018, dans l’académie de Rouen. La nouvelle inquiète les professeurs et les élèves du lycée Jeanne-d’Arc qui ont appris qu’une classe de seconde doit disparaître dans leur établissement.
Vendredi 19 janvier 2018, les fonctionnaires étaient en grève et quelque 150 lycéens ont manifesté en ville avant d’être reçus au rectorat.
... https://actu.fr/normandie/rouen_76540/6 ... 40581.html
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