Cyril Hanouna est un danger public
Rire d'un homme parce qu'il est homosexuel, le rabaisser, l'humilier, le jeter en pâture aux rires du public, et être tout content de soi, c'est l'exacte définition de la persécution.
Je le hais. Lui, et son escouade de hyènes au surmoi atrophié, je les hais. Avec «Touche pas à mon poste», on a franchi depuis bien longtemps la barrière du supportable et je ne parviens plus à ressentir autre chose que de la haine pure. Je n'en peux plus des analyses psychologisantes sur le syndrome de Stockholm dont souffriraient les chroniqueurs, sur la supposée griserie d'un Hanouna longtemps mal aimé et sous-employé, des accusations de Hanouna-bashing... Hanouna n'est pas une victime. C'est un bourreau. On parle là d'un homme qui a chié dans la chaussure de son chroniqueur. D'un homme, surtout, qui s'est fait une spécialité d'humilier, et maintenant de persécuter des homosexuels.
La dernière séquence (et on ne parlera pas de «dérapage», à reserver au code de la route) est atroce à regarder. Ce jeudi 18 mai, l'équipe de «TPMP» a posté de fausses annonces de rencontre sur le site Vivastreet. Dans l'extrait qui circule sur Twitter, on le voit répondre en direct à un homme, se faire passer pour un homosexuel (avec toutes les mimiques et la voix efféminée qui vont bien).
Sur le plateau, les chroniqueurs gloussent en silence pour ne pas se faire remarquer par l'homme piégé. Pour parachever l'humiliation, Hanouna finit par lui raccrocher au nez. J'ai eu la nausée. Pour de vrai. Je vois passer toute la journée des images et des vidéos immondes sans jamais trop ressentir de dégoût, mais là, pour la première fois, j'ai eu envie de vomir.
Une persécution publique
La victime du canular ignorait qu'il était écouté par des milliers de personnes, il drague et se laisse draguer en pensant qu'il s'agit d'un moment intime. Il se fait raccrocher à la gueule. Puis il se découvre sans doute, dans l'extrait diffusé. Je suis obsédée par cet homme, et ce qu'il doit ressentir aujourd'hui. J'aimerais savoir comment il va. Ce qu'il pense de tout ça. S'il est lui-même téléspectateur occasionel ou assidu de «TPMP», et si tel est le cas, ce que ça fait d'être persécuté publiquement par des gens qu'il aimait bien peut-être, qui sait. Il n'a pas été le seul à être appelé, et l'un d'entre eux doit venir témoigner sur le plateau.
On parle ici de persécution. Pas de canular, pas de blague potache, ni même de harcèlement. Une persécution est «un type d'oppression consistant à appliquer à une personne ou un groupe de personnes des mesures ou des traitements injustes, violents ou cruels pour des raisons d'ordre idéologique, politique, religieux ou encore racial».
Rire d'un homme parce qu'il est homosexuel, le rabaisser, l'humilier, le jeter en pâture aux rires d'un public, et être tout content de soi, c'est l'exacte définition de la persécution. Sans compter que, comme le rappelent de nombreux internautes sur Twitter, cette méthode, consistant à se faire passer soi-même pour gay, est exactement «la technique des casseurs d'homosexuels».
Quant au contexte: l'émission est diffusée le lendemain de la journée mondiale de lutte contre l'homophobie et la transphobie, alors que les actes homophobes sont repartis à la hausse, et alors qu'en Tchétchénie, les homosexuels sont traqués, torturés par les autorités avec la complicité de la population. J'entends déjà ceux qui vont dire que, quand même, «c'est pas pareil». Bah si. Bien sûr qu'Hanouna n'est pas un génocidaire, mais il passe son temps à mettre plein de pièces dans la machine à homophobie, et légitime dans l'esprit de certains, que rire des homosexuels et de les rabaisser est tout à fait normal. La violence physique à l'égard d'un groupe commence toujours comme ça: on moque, on parodie, on humilie, on essentialise, on rit... et la malveillance, puis la violence physique finit toujours par débouler.
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https://www.slate.fr/story/145842/cyril ... ger-public