http://rennes-info.org/APPEL-DES-SYNDIC ... -CONTRE-LAAPPEL DES SYNDICALISTES CONTRE LA CRIMINALISATION DU MOUVEMENT SOCIAL
À la suite de la manifestation du 27 avril 2017 qui a réuni plus de 2500 manifestants contre Le Pen et contre Macron, plusieurs jeunes gens se sont faits condamner très lourdement.
– Un jeune homme a été condamné le 2 juin à 6 mois de prison avec sursis et 3 ans d’interdiction de manifester en Ille et Vilaine pour être soupçonné d’avoir lancé un projectile, ce qu’il nie. Aucun blessé parmi les policiers.
– 4 autres manifestants ont été condamnés le 21 juin de 9 mois à 12 mois de prison ferme pour être soupçonnés d’avoir menacé et malmené un motard. Le policier aura un seul jour d’ITT…
Un an plus tôt, jour pour jour, le 28 avril 2016, un officier de la SIR visait la tête d’un manifestant contre la loi travail et blessait très grièvement Jean-François, un étudiant avec un lanceur de balle (LBD 40). Le policier parfaitement identifié n’est pas inquiété…Dans ce même mois d’avril 2016, le samedi 7 avril lors d’une manifestation contre la loi travail, des CRS de Vélizy tombent sur 2 jeunes à Rennes sous les arcades de République et les massacrent : 111 jours d’interruption temporaires de travail (ITT) pour Jean-Louis et Laura… Pas de poursuite à ce jour.
Manifestement, il y a donc deux poids deux mesures…
L’ÉCHEC DE LA STRATÉGIE POLICIÈRE A RENNES
La stratégie policière de répression mise en œuvre par le gouvernement Hollande-Valls et Cazeneuve avait pour but de mettre fin au mouvement social et aux manifestations par la terreur à Rennes : dispositif policier très important, recours aux hélicoptères, forces de police spécialisées dans le matraquage (SIR, BAC), « nassage » systématique, fouilles et contrôles d’identité permanents.
Tout a donc été utilisé pour dissuader la population de manifester. Cette stratégie a échoué puisqu’un an plus tard, le 27 avril 2017, plus de 2500 personnes manifestaient dans la rue pour exprimer leur refus de « Le Pen et de Macron ».
L’INSTRUMENTALISATION de L’INSTITUTION JUDICIAIRE
Après avoir instrumentalisé les forces de police, le gouvernement Macron instrumentalise l’institution judiciaire à des fins politiques. Quand on compare les événements des mois d’avril 2016 et 2017, on aura compris que l’institution judiciaire a beaucoup de difficulté à rendre la justice.
Pas plus que la répression policière, l’institution judiciaire ne peut mettre fin aux manifestations du mouvement social et au droit de manifester. Sauf à criminaliser le mouvement social dans sa globalité. Ce qui est voué aussi à l’échec.
Le projet de loi du gouvernement Macron qui vise à introduire des dispositions de l’état d’urgence dans le droit pénal est directement dirigé non contre le terrorisme mais contre les mouvements sociaux en lutte contre le démantèlement des droits des salariés et la dislocation des statuts sociaux.
UN APPEL DES SYNDICALISTES !
Un des manifestants arrêté lors du la manifestation du 27 avril alors qu’il était sur le trottoir à proximité du pont de Nantes en train de filmer et qui a été lourdement condamné sans l’ombre d’une preuve est à lui seul et sans doute malgré lui un symbole. Il s’est fait remarquer lors des manifestations contre la loi travail car, à visage découvert, il était porteur d’une pancarte artisanale sur laquelle il était écrit : « Je suis pacifiste, mais derrière, le peuple gronde ». Ce qui n’a pas plu aux forces spéciales anti-manifestations (SIR, BAC).
Nous, syndicalistes à Solidaires, reprenons à notre compte cette formule :
« Nous sommes syndicalistes, mais derrière le peuple gronde »
Il gronde car comme l’indiquait le rapport d’Amnesty International, les droits démocratiques et les libertés fondamentales sont bafoués : le droit de manifester, la liberté de circulation, la liberté d’opinion et d’expression sont menacés
Il gronde parce qu’il se prépare à retourner dans la rue contre une nouvelle loi travail
Il gronde contre les injustices sociales et contre les immunités dont disposent les affairistes et les forces de répression.
À la lecture des condamnations du 21 juin 2017, le syndicat Solidaires-35 considère que la démocratie est en péril.
Le syndicat Solidaires-35 appelle les intellectuels, les universitaires, les syndicalistes, les artistes, les salariés à se mobiliser contre la criminalisation du mouvement social.
Pour Solidaires 35 :
Gérard Huré
Stéphane Gefflot
Contact : ✉solidaires35@free.fr
INTERDITS DE MANIF, UNISSONS-NOUS !
Songez seulement à ce que vous auriez pensé si, il y a un an, on vous avait parlé d’assignation à résidence, d’interdiction de manifester, d’annonces de camps pour les fichés S… Auriez-vous été capables d’imaginer des militaires renvoyant les migrants à la frontière, une islamophobie débridée, des débats politiques reprenant sans rougir les vociférations du FN, etc ? La reconduction, encore et encore, de l’état d’urgence est une instrumentalisation cynique des attentats. Surfant sur la peur, ce dispositif généralise le contrôle et la soumission. Chacun de ses méfaits est aussi une fiévreuse opération de communication : « Première sommation : qui ne trouve pas refuge dans la République sera considéré comme personne à risque ».
Pourtant, début mars, d’inattendues gouttes de soleil sont venues desserrer l’étau. Le mouvement contre la loi travail n’a pas seulement lutté contre une énième mesure néolibérale. Avec ses blocages, ses manifestations, ses occupations et ses piquets de grève il a également répandu une vérité. Il n’y a pas à choisir entre l’aliénation et la terreur. Un pas de côté est possible. Ceux qui résistent, quand ils se rencontrent, cultivent un art de la révolte capable de combattre les monstres. Et pourtant, toute la panoplie de la répression est utilisée contre ceux qui font ce mouvement.
Ici nous voudrions attirer l’attention sur les interdictions de manifester, et comment y résister. Apparues dans ce mouvement à la mi-mai (à Paris pour onze personnes, à Nantes pour huit personnes et à Rennes pour une personne) les interdictions de manif sont, en réalité, des interdictions de séjour sur une zone donnée pendant une période donnée. En clair, on interdit de se rendre sur le parcours d’une manif le jour où elle a lieu. Face aux recours qui aboutissent et démontent cette procédure, l’État s’acharne. En juin et en juillet cette mesure administrative vient frapper aux portes de dizaines de personnes à Paris, Nantes, Lyon, Rennes etc. Originalité : elles durent désormais jusqu’à la fin de l’état d’urgence (en fait, jusqu’au 25 juillet, car sa prolongation n’était pas encore déclarée). « Tu dors où ce soir ? » devient la question qui accompagne « tu vas à la manif demain ? ».
Comme les assignations à résidence, les interdictions de séjour sont des mesures administratives et préventives permises par les largesses qu’offre l’état d’urgence. Mesure administrative, cela signifie qu’elles ne sont pas délivrées sur ordre d’un juge, mais par la préfecture. En toute intimité, ceux qui décident de la répression sont les mêmes que ceux qui exécutent la répression. Mesure préventive, car on vous sanctionne pour un délit que vous n’avez pas encore commis (on ne sait jamais !). Encore une fois la police est seule à la barre. Ceux qui vous surveillent, sont ceux qui déchaînent les foudres contre vous. En toute discrétion car sur la base de notes blanches et de fiche S dont personne ne sait qui les écrit, les signe, et les vérifie. Un peu comme si avant de vous laisser tomber, l’état de droit venait vous susurrer à l’oreille : « En dernier recours je ferais appel à ce qui m’a toujours défini : l’arbitraire ».
La banalisation des interdictions de manif c’est donc le cheval de Troie de l’antiterrorisme dans les mouvements sociaux. Et la logique de l’antiterrorisme n’est pas celle des Pokémons. À « Attrapez les-tous », on préférera « Attrapez-en quelques-uns pour les terroriser tous ». C’est une mesure qui vise tous ceux qui manifestent, font grève, bloquent leur lycée ou occupent des places. Même le gouvernement sait qu’il est absurde d’interdire à 200 jeunes de descendre dans la rue pour empêcher un mouvement de cette ampleur de se déployer. Ces mesures servent de menaces, pour tous ceux qui luttent.
Anodines, pernicieuses et simples à exécuter, elles se diffusent sans scandale. Il faut donc tout faire pour empêcher ces procédures de redessiner le paysage répressif de la contestation ; autant pour ceux qui luttent, que pour ceux qui sont déjà quotidiennement frappé par l’état d’urgence. Avec les menaces d’expulsions de la ZAD de NDDL, la rentrée contre la loi Travail, et les élections pour ternir l’horizon politique, tout laisse à penser que les les mesures préventives permises par l’état d’urgence seront utilisées chaque fois qu’une occasion se présentera.
L’idée de ce blog est très simple :
◾Fournir un outil pour nous sortir de l’isolement conditionné par cette répression en recensant et regroupant toutes les personnes concernées, dans chaque ville.
◾Se mettre en lien avec des avocats qui rédigent des recours et suivent les affaires. Car il faut dès maintenant combattre ces mesures sur le plan juridique et politique.
Cette première étape passée, nous pourrons envisager de nous rencontrer pour imaginer d’autres types d’actions.
Salut salut
Malgré quelques soucis d'organisation (Rome ne s'est pas faite en un jour), le week-end de soutien « Festoyons contre la répression » se tiendra bien aux Petites Aubuges, commune de Sainte Soline (79120) du côté de Melle, dans le sud des Deux-Sèvres.
Nous vous attendons dès vendredi soir avec votre lampe frontale, vos bottes, votre pull et votre eau (important car le lieu n'est pas relié à l'eau courante) pour un week-end de fête, de musique, de discussions, de conspirations, de formation et surtout d'anti-répression.
Le programme a subi quelques modifications, ce sont les aléas de l'organisation collective. Ainsi les groupes Habemus Papam, Prolétariat Mondial Organiseyyy et Anomalie ne font plus partie de la programmation de ces soirées. En revanche, iels seront remplacéEs au pied levé par Basstico et peut-être d'autres, qui sait (d'ailleurs si t'es motivéE, passe donc un petit mail à antirep79@riseup.net).
La formation street medic sera bien assurée par l'équipe nantaise samedi à partir de 14 heures (pour celleux qui seront levéEs) et suivie de projections … avant de reprendre encore en musique.
Ce week-end se veut plutôt ouvert et ta bonne volonté est la bienvenue. Que tu aies à proposer un spectacle, un stand, de la bouffe, de la boisson, ton savoir-faire ou juste ta bonne volonté, pour nous ça le fait tant que ça reste dans un esprit non-marchand. En outre, nous tenons à ce que tout reste à prix libre sur le site.
Pour le confort de touTEs (et notamment des espèces protégées qui vivent dans cette zone humide) nos amiEs quadrupèdes devront rester attachéEs. Afin de ne pas faire cramer la forêt, nous vous demanderons de ne pas faire de feu sur le camping.
C'est comment qu'on y va ?
Pour venir, c'est très simple (enfin pas tant que ça mais bon c'est faisable). Si tu viens de Nantes, tu mettras deux heures par l'autoroute via Niort, 2 heures 30 via la nationale via Cholet, Bressuire et Parthenay. Si tu viens de Bordeaux, c'est 2 heures 30 via Angoulême. Si tu viens de la Rochelle, c'est 1 heure 30 via Niort. Si tu viens de Poitiers, c'est moins d'une heure (et ouais, poitevinE, ramène-toi donc). Et de Niort, c'est à peine 45 minutes si tu roules vite.
Dans tous les cas, à partir de Melle, il faut suivre Lezay et traverser le village en question (qui est aussi celui où vous trouvez le dernier supermarché, le dernier tabac et le dernier distributeur alors soyez prévoyantEs). Après ça tu prends Sainte-Soline, tu traverses encore et tu suis la D15 comme si t'allais à Pers ou à Sauzé-Vaussais sauf que tu tournes à droite au bout d'environ 2 ou 3 km, juste après un chemin réservé aux agris. Normalement on aura fait du fléchage à partir de Lezay mais on n'est pas à l'abri de la malveillance de nos opposantEs politiques qu'iels portent uniforme ou pas.
Si tu sais pas trop comment venir, y a un pad pour que les genTEs fassent du covoit. A vous de voir si cet outil peut servir. C'est ici : https://pad.riseup.net/p/concertantirep79 Si t'es pauméE ou que tu galères en stop pas loin, tu peux appeler l'infoligne : 06 53 32 49 23. Là-bas ça capte pas bien mais laisse un message au pire.
Si tu viens pas (ou si tu viens mais que t'as grave de la maille) tu peux nous donner des sous ici : https://www.lepotcommun.fr/pot/khe84hnq et/ou demander à ton syndicat, ton asso, ton parti de donner, c'est pour la bonne cause;) !
Dans tous les cas, n'hésite pas à faire tourner tout ça et ramène ta fraise, on t'attend !
Le 17 juillet à 13 heures 30 dans la 16ème chambre du tribunal de grande instance de Paris se tiendra l'audience relais sur la détention provisoire des personnes incarcérées et sur les contrôles judicaires avant le procès en septembre, dans l'affaire de l'incendie de la voiture de flic à Paris en mai 2016.
Vendredi 16 juin dernier la demande de mise en liberté du compagnon incarcéré depuis février dans l'affaire de la voiture de police incendiée quai de Valmy en mai 2016 a été rejeté par les juges.
Vendredi 16 juin 2017 se tenait une demande de remise en liberté du compagnon incarcéré depuis février dans l'affaire de la voiture de police incendiée quai de Valmy en mai 2016.
Depuis, lors de l'appel du renouvellement du maintien en détention prononcé à la clôture du dossier, la chambre de l'instruction a également rejeté sa demande.
Le 17 juillet aura lieu l'audience relais qui décide du prolongement ou non de la détention provisoire en attendant le procès. Même s'il semble que les juges veuillent garder sous les verrous les trois dernier.e.s mis.e.s en examen encore en détention jusqu'au procès qui aura lieu du 19 au 22 septembre prochain, cette audience publique reste l'occasion pour nous de montrer notre solidarité avec l'incendie de la voiture et les copain-es entre les mains de la justice.
Rendez vous 17 juillet à 13h30 devant la 16ème chambre du tribunal de grande instance de Paris
Liberté pour toutes et tous !
La décision du tribunal de Rennes, le 21 juin, de condamner lourdement les personnes arrêtées à la suite de la manifestation du 27 avril vient conclure un épisode de plus dans l’escalade et la dramatisation des dispositifs administratifs, policiers et judiciaires destinés à museler le mouvement social à Rennes.
Alors que la manifestation du 27 avril était joyeuse et spontanée, le dispositif policier, encore une fois imposant et menaçant, était destiné à empêcher physiquement toute expression du "ni Le Pen ni Macron" entre les deux tours de la présidentielle mais aussi de faire peur afin de dissuader les manifestants d’y revenir. Résultat, un cortège sous tension, sans autre issue que le pont Feval vers le sud, là où un policier a pointé son arme en direction des manifestants. Son geste a été banalisé, les manifestants condamnés...
Un mois plus tard , le 30 mai, un dispositif policier massif et coordonné est intervenu dans plusieurs domiciles avec des méthodes d’une grande brutalité, brutalité digne d’une opération contre le grand banditisme ; là encore , la dramatisation a été de mise dans l’intention de frapper les esprits, de faire peur.
Vient ensuite l’incarcération des accusés à l’issue de leur présentation en comparution immédiate : le fait de garder le silence, de demander le report de leur procès, leur a été explicitement reproché et semble justifier naturellement, pour le juge, leur mise en détention provisoire. Entorse manifeste aux droits de la défense, droits piétinés à nouveau lors d’une autre audience le 2 juin concernant la même manifestation :
deux personnes témoignant en faveur de l’accusé se voient prises à parti par le juge, menottées et éférées immédiatement devant un juge d’instruction pour faux témoignage ! Par chance, elles seront simplement désignées comme "témoins assistées".
Quant au verdict du 21 juin, la lourdeur des peines au regard de la faiblesse des accusations, le peu de consistance des charges ainsi que le recours au "profil" des accusés, marquent la volonté de faire un exemple, de taper fort afin de tenter de faire taire la contestation...
Nous ne renoncerons pas .
Nous continuerons à nous mobiliser pour la construction d’un mouvement social contre les mesures annoncées par le gouvernement Macron, et cela comprendra notre défense des camarades accusés, l’exigence de libérer le manifestant incarcéré, l’abandon des poursuites et l’amnistie pour les condamnés.
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