...la lutte pour l’émancipation ne se réduit pas qu’à la lutte des classes. Par contre, et c’est bien le problème à soulever, sans articulation avec la lutte des classes et un projet réellement révolutionnaire et libertaire, il n’y aura que confusionnisme.
Absolument. Mais il appartient aux organisations permanentes de clarifier ce projet, projet pas forcément au singulier. Il appartient, par exemple, à A.L, de resituer la lutte des classes dans le contexte du XXIème siècle et dans son projet anarchiste révolutionnaire. Le problème à résoudre est dans la forme, celle qui consiste à dire que l'orga privilégie un angle d'approche, et pourquoi (y compris son identité en termes socio-économiques), sans présenter cette approche en terme qualitatif.
Je mets de côté volontairement l'aspect "confusionniste" parce qu'il me semble, à tort ou a raison, très médiatisé alors qu'il ne concerne qu'une infime minorité agissante, genre intervention musclée dans un débat, ou habitué-es des plateaux TV, ou encore théoricien-nnes de microcosme. Ceux-là organisent des tempêtes dans un verre d'eau. Plutôt que d'aller sur leur terrain, dans des débats sans fin et sur des concepts éthérés, il me semble préférable de travailler sur des analyses simples et des actions de terrain. Le contraire du confusionnisme, c'est la clarté et la simplicité.
Mais le danger existe que leur fonds de commerce, qu'ils utilisent plus qu'ils ne défendent, les formes d'oppression, soient jetés avec l'eau du bain. Et je pense qu'il y a eu dans ce domaine, une réelle évolution des orgas anarchistes, comme dans celui de "l'écologie". Nous voyons souvent le verre à moitié vide et rarement le verre à moitié plein.
Au risque d'apparaître comme faisant une obsession, pour reprendre le terme du camarade de la CGT sur la ZAD, je vois à Notre Dame des Landes, des convergences que nul n'aurait prévoir sur un plan théorique il y a 10 ans. Et ce gars-là, syndicaliste, a exprimé la présence de la lutte des classes sur la ZAD, l'a rendu concrète et visible. A côté de cela, les divagations philosopho-sociologiques ne sont que de peu de poids, comme celle de Grand Angle. Tout simplement parce que la lutte sur la ZAD est une lutte de classe, dès le premier jour, la lutte d'origine paysanne contre le projet capitaliste, rejointe, à leur demande, par d'autres acteurs de l'anti-capitalisme. Pourquoi, dès lors, la présenter comme un zoo, une réserve d'individus bizarres venus d'une autre planète?
La lutte de classe est partout, comme la ZAD
qui en est un specimen parmi d'autres.