Syndicalisme, syndicats, infos diverses

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Messagede Karima » 21 Nov 2010, 15:50

Formation syndicale sur le syndicalisme de lutte

STAGE DE FORMATION SYNDICALE : HISTOIRE ET ACTUALITE DU SYNDICALISME DE LUTTE 27 et 28 janvier 2011 (9h-16h30) à la Bourse du Travail de Paris



STAGE DE FORMATION SYNDICALE

HISTOIRE ET ACTUALITE DU SYNDICALISME DE LUTTE 27 et 28 janvier 2011 (9h-16h30) à la Bourse du Travail de Paris (3 rue du Château d’Eau, métro : République)

Jeudi 27 janvier (salle Grande Croizat) : CRISES ET SYNDICALISME DE COMBAT. Histoire et actualité, avec Annie Lacroix-Riz. Vendredi 28 janvier (salle Eugène Varlin) : PEDAGOGIE ALTERNATIVE ET SYNDICALISME DE LUTTE. Histoire et actualité.

Chaque fonctionnaire ou agent non-titulaire, syndiqué ou non syndiqué, peut bénéficier de 12 jours de formation syndicale par an, fractionnables à volonté (une journée minimum). La demande doit être effectuée au plus tard un mois avant le stage, par la voie hiérarchique auprès de l’autorité compétente (Recteur, Inspecteur d’Académie,...).

A défaut de réponse expresse au plus tard le quinzième jour qui précède le stage, le congé pour formation est considéré comme accordé.

Les décisions exceptionnelles qui le refuseraient doivent être motivées par les nécessités de fonctionnement de service et communiquées avec le motif à la commission administratives paritaire qui suit. L’administration peut demander, après le stage, une attestation émanant de l’institut de formation.

Elle ne peut exiger ni convocation ou autre document, ni d’information sur l’objet de ce stage. Pour s’inscrire il faut s’adresser au chef d’établissement dans le secondaire, ou à l’inspecteur d’académie dans le primaire, une demande écrite selon le modèle suivant au moins un mois avant la date du stage. En cas de problème, prévenir les syndicats.

CE STAGE EST OUVERT AU NIVEAU NATIONAL A TOUS LES SALARIES TRAVAILLANT DANS L’EDUCATION, QU’ILS SOIENT SYNDIQUES (dans toutes les organisations ou structures syndicales) OU NON SYNDIQUES.

modèle pour les personnels dépendant de l’état :

NOM : ..............Prénom : .......... Paris, le ..... 2010 Fonction : ...................... Etablissement : ..................................................... A M. le Recteur s/c du chef d’établissement, ou de l’ICC En application de la loi n° 82-997 du 23 novembre 1982 et du décret n°84-474 du 15 juin 1984 relatif aux congés de formation syndicale dans la fonction publique d’état, je demande à bénéficier d’un congé pour formation syndicale d’1 ou 2 jour(s), en vue de participer à la session de formation syndicale qui se déroulera le jeudi 21 janvier et le vendredi 22 janvier 2010 de 9H à 16H30 à Paris, sous l’égide du Centre d’Etude et de Formation Interprofessionnel Solidaires (CEFI Solidaires) – 144 boulevard de la Villette 75019 Paris. Signature

modèle pour les personnels dépendant d’une collectivité territoriale :

NOM : ............. Prénom : ......... Paris, le ..... 2010 Fonction : ...................... Etablissement : ..................................................... Mme/M. le Président du Conseil Général /régional s/cdu chef d’établissement En application de la loi n° 84-53 du 26 janvier 1984 et du Décret n° 85-552 du 22 mai 1985 relatif aux congés de formation syndicale dans la fonction publique des collectivités territoriales, je demande à bénéficier d’un congé pour formation syndicale d’1 ou 2 jour(s), en vue de participer à la session de formation syndicale qui se déroulera le jeudi 21 janvier et le vendredi 22 janvier......................2010 de 9H à 16H30 à Paris, sous l’égide l’institut national de formation et d’application (INFA), Culture et liberté, 5 rue Saint Vincent de Paul, 75010 Paris. Signature

PRECISIONS CONCERNANT LES STAGES DE FORMATION SYNDICALE :

http://sudeducation92.ouvaton.org/spip.php?article118

karima

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L’abolition de l’État ? Toujours une «valeur républicaine»!

Messagede barcelone 36 » 10 Mar 2011, 19:15

http://www.cnt-f.org/spip.php?article1516

L’abolition de l’État ? Toujours une « valeur républicaine » !

Le 13 octobre dernier, la Chambre sociale de la Cour de Cassation avait rejeté le pourvoi formé par la société Baud (groupe Casino), soutenu par l’UD 94 de FO, qui attaquait la nomination d’un Représentant de la Section Syndicale (RSS) de la CNT sur la notion de « respect des valeurs républicaines », une des conditions auxquelles un syndicat doit satisfaire pour être autorisé à désigner un RSS en application de l’article L.2142-1 du Code du travail.

Deux nouvelles procédures judiciaires viennent confirmer, en ce début d’année, la compatibilité des statuts de la CNT avec ce critère issu de la loi de 2008.

Jugement favorable à Sevelnord (groupe PSA)…
Depuis 1 an le syndicat CNT STIS 59-62 essayait d’implanter une section à Sevelnord (groupe PSA, 3 000 salariés). Après une première contestation sur la forme de la nomination du Représentant de la Section Syndicale, la direction a ensuite contesté sa nomination sur le fond, en invoquant les caractères « non républicains » des statuts de la CNT (gestion de la production par les travailleurs, abolition de l’État…). Le 11 février 2011, le Tribunal d’Instance de Valenciennes jugeait finalement que rien ne prouvait que la CNT ne respectait pas les « valeurs républicaines ».

… et à Intrabus l’avocat des patrons jette l’éponge avant sa plaidoirie !
Intrabus, société de transport de voyageurs basée à Orly avait aussi décidé, le 28 janvier dernier, de contester, sur les mêmes bases, devant le Tribunal d’Instance d’Ivry, la nomination par le SGTL CNT d’un représentant syndical. Aux vues des conclusions envoyées la veille à la partie adverse, l’avocat d’Intrabus n’a pas voulu tenter la bataille et a demandé à Intrabus d’annuler la contestation. Le RSS était donc reconnu par la direction.

Au-delà de tout triomphalisme, ces deux nouveaux épisodes judiciaires renforcent les capacités d’implantation syndicale de la CNT dans le secteur privé. Effectivement, les employeurs devront bien réfléchir avant de contester sous cet angle nos « représentant-e-s », pour ne pas subir la même cuisante déconvenue que ceux de Baud, Sevelnord ou Intrabus...

Loin de l’agitation médiatique, le projet syndical porté par la CNT (autogestion, rotation des mandats, refus des permanents, revendication d’un projet de société alternatif au capitalisme…) continue son développement par un militantisme de terrain.

Les réussites d’aujourd’hui préparent les victoires de demain !

CNT - Secrétariat média

Publié le 9 mars 2011.
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Re: Syndicalisme, syndicats, infos diverses

Messagede mimosa rouge » 05 Juin 2015, 06:57

Jean-Marie Pernot : « La démocratie sociale à la française e

https://syndicollectif.files.wordpress. ... retien.pdf

et en résumé par le blog syndicollectif :
https://syndicollectif.wordpress.com/20 ... en-france/
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Le bourg et l’atelier. Sociologie du combat syndical

Messagede altersocial » 29 Mar 2016, 17:09

Image

Paradoxe : alors que la réforme du droit du travail sera discutée à l’Assemblée nationale dans les prochaines semaines, celle-ci ne compte aucun ouvrier parmi les élus « du peuple ». Avec les employés, ils constituent pourtant la moitié de la population active française. Le syndicalisme demeure l’un des rares espaces qui leur offre une expression et une action collective. Le sociologue Julian Mischi a suivi des militants CGT d’un atelier de la SNCF dans une localité rurale en Bourgogne. Son ouvrage Le bourg et l’atelier bat en brèche plusieurs idées reçues : celle d’un syndicalisme agonisant ou corporatiste, et celle d’un monde rural qui n’aurait d’autres choix que de se replier sur lui-même. Entretien.

Basta ! : Pourquoi s’intéresser aux ouvriers dans le monde rural ?

Julian Mischi [1] : Je suis sociologue à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), ce n’est pas un hasard. Je travaille sur le principal groupe social des campagnes françaises : les ouvriers. Si on raisonne en termes de pourcentage dans la population active, les ouvriers constituent le groupe social le plus représenté : 32 % de la population qui vit dans les espaces ruraux est ouvrière, et seulement 6 % est agricole. À l’opposé des représentations que nous avons de la campagne, qui sont essentiellement liées au tourisme, aux espaces verts, aux activités agricoles. Elles sont diffusées par les élites urbaines et les élites agricoles.

Et pourquoi à la SNCF, où les travailleurs disposent encore d’une relative protection ?

Ce qui m’intéresse, c’est pourquoi certains ouvriers en viennent à adhérer à un syndicat, et comment cet engagement les transforme progressivement. Au début, j’ai pris contact avec des ouvriers agricoles et des métallos qui habitent dans une petite ville de Bourgogne où j’ai réalisé l’enquête. J’ai aussi rencontré les travailleurs des abattoirs, ou des supermarchés. Mais les cheminots sont en fait les derniers ouvriers encore relativement organisés dans cette localité.

Pourquoi adhère-t-on à un syndicat quand on est ouvrier cheminot ?

Avant, les cheminots se syndiquaient dès l’embauche. Il y a certains ateliers où cela fonctionne encore de cette manière, mais c’est de plus en plus rare. Les nouvelles générations adhèrent désormais plus tardivement, plusieurs années après l’embauche. L’engagement est aussi plus progressif. L’adhésion est aujourd’hui davantage liée aux problèmes que les salariés rencontrent au travail. Elles se nourrit des inégalités vécues dans l’atelier et du rejet d’un management agressif. Ensuite, progressivement, les adhérents découvrent un monde syndical qu’ils n’imaginaient pas. Le plus souvent, ils ne sont pas issus de familles militantes. Certains sont enfants de commerçants, de paysans, ou de cheminots non syndiqués. Plus que les valeurs transmises par famille, c’est ce qui se passe dans l’entreprise qui les pousse aujourd’hui à s’engager.

Et pour certains, les inégalités ressenties en dehors de leur travail…

Ces ouvriers cheminots bénéficient d’une stabilité de l’emploi mais ils sont insérés au sein de classes populaires plus précarisées. Effectivement, quand ils parlent de leur engagement, c’est aussi en fonction de la situation de leur compagne ou de leurs enfants, ou de ce qu’ils ont vécu dans leurs précédents emplois. Souvent, avant de devenir cheminots, ils sont passés par l’usine, la métallurgie, par des petits boulots dans les services, les supermarchés. C’est souvent là qu’ils ont acquis une conscience de classe, qui se traduit par un engagement syndical seulement lorsqu’ils stabilisent leur position au sein de la SNCF. La stabilité professionnelle est essentielle pour se syndiquer. Et très vite, ce n’est plus seulement pour défendre leur propre condition de travail que ces cheminots s’engagent à la CGT. C’est aussi pour faire en sorte que les intérimaires soient embauchés au statut de cheminot. Leur engagement s’inscrit dans une solidarité avec les autres travailleurs de la localité, avec les caissières du supermarché par exemple…

Si certains attendent dix ans pour adhérer à un syndicat, cela signifie-t-il que, même dans une entreprise publique, se syndiquer est loin d’être évident ?

Même à la SNCF, se syndiquer est difficile. À cause de la répression patronale et de la discrimination syndicale. Je l’ai vu dès que je suis arrivé. Le fait d’être syndiqué à la CGT ou à Sud peut constituer un frein à l’avancement, qui passe de plus en plus par une évaluation de la hiérarchie, et même signifier une dégradation des conditions de travail car les militants peuvent être marginalisés sur certains postes. Avant, la direction tentait parfois de récupérer des militants syndicaux en leur donnant des positions d’agent de maîtrise ou de cadre. Cela les mettait en porte-à-faux avec le syndicat. Aujourd’hui, il est plus difficile de procéder de la sorte parce qu’il y a un clivage plus fort entre les syndiqués, essentiellement des agents d’exécution, et les membres de l’encadrement.

Un clivage social plus fort ?

Les cadres sont désormais formés pour lutter contre les syndicats. Ils sont de plus en plus distants des ouvriers. Les anciens dirigeants de l’atelier étaient plutôt issus de familles ouvrières et avaient bénéficié de promotions internes. Aujourd’hui, ces cadres techniciens ont laissé la place à des managers formés dans les grandes écoles et issus du privé. Ils viennent sur des contrats courts et n’habitent pas sur place. Ils restent en ville. Leurs enfants ne vont pas dans les mêmes écoles. Ils ne font pas leurs courses au même endroit. Les anciens cadres « maison » connaissaient le travail ouvrier et défendaient le service public parce qu’ils disposaient aussi du statut de cheminot. Certains cadres ou agents de maîtrise de cet atelier pouvaient même, auparavant, militer à la CGT. Aujourd’hui, c’est presque impensable. Un seul agent de maîtrise est à la CGT. Et il est isolé.

Quelles sont les nouvelles formes de répression mises en œuvre contre l’engagement syndical ?

Cela se joue essentiellement sur l’évaluation individuelle et les rappels à l’ordre de la part des responsables hiérarchiques. Il est plus difficile de distribuer les tracts, de se déplacer d’une salle à l’autre dans l’atelier. Souvent, la direction prend le prétexte d’impératifs de sécurité. Tout est fait pour qu’il n’y ait plus de sociabilité entre travailleurs. Les espaces de convivialité, au moment des repas ou des anniversaires, se réduisent. D’une manière générale, la direction de la SNCF cherche à diviser les collectifs de cheminots. Tout est fait pour que les agents soient plus individualisés, via leurs salaires ou leurs pratiques de travail. Cela joue en défaveur du syndicat. Face à ces évolutions, le syndicat permet, au contraire, de maintenir une solidarité cheminote au-delà des frontières établies par le management. Le syndicat est un formidable lieu de rencontre entre différents métiers et entre générations. Et c’est un des rares lieux où les hiérarchies scolaires et professionnelles ont peu d’influence. Dans l’entreprise, il y a une hiérarchie liée au diplôme et au grade. Dans le syndicat, ce n’est pas parce qu’on est le plus diplômé ou qu’on a le poste le plus important qu’on exerce automatiquement une responsabilité plus importante.

Avez-vous constaté une continuité entre l’engagement syndical et l’engagement politique, en dehors des questions strictement liées à l’entreprise ?

Nous imaginons souvent que les ouvriers ruraux seraient naturellement conservateurs, voteraient forcément Front national (FN), seraient repliés sur eux-mêmes. Concernant ces ouvriers syndicalistes, j’observe l’inverse. Les thématiques liées au racisme et au sexisme sont présentes dans les discussions internes au syndicat. C’est même par refus du racisme que certains jeunes vont se rapprocher de la CGT. Ils adhèrent pour s’opposer à des collègues qui adoptent un discours favorable au FN. Le fait d’être raciste, misogyne, homophobe, est considéré, pour un militant CGT, comme n’étant pas adapté, surtout s’il doit prendre des responsabilités. Les valeurs syndicales à la CGT dépassent la question des conditions de travail, elles s’articulent à des préoccupations progressistes globales, d’ordre politique.

Ce qui a changé, comparé aux années 1960-1970, c’est qu’il n’y a plus véritablement de débouché politique pour les syndicalistes. Les anciennes générations qui se mobilisaient politiquement rejoignaient, en général, le Parti communiste. Pour les nouvelles générations, il n’y a plus vraiment d’organisation politique susceptible d’accueillir des militants ouvriers. Les cheminots avec lesquels j’ai travaillé sont des militants de gauche, engagés à gauche au niveau des valeurs, mais de moins en moins membres d’organisations politiques. Il y a un décalage de plus en plus fort entre les milieux syndicaux, où les classes populaires sont présentes, et les organisations politiques, y compris de gauche, où on trouve essentiellement des membres des classes supérieures ou des classes moyennes.

L’engagement syndical conserve-t-il une fonction de formation politique ?

On retrouve peu d’ouvriers parmi les élus dans les municipalités. Souvent, ils ont utilisé le tremplin syndical, qui leur a permis d’acquérir des savoir-faire militants pour s’investir dans l’espace local. L’engagement syndical leur a donné confiance en eux. Cette confiance est essentielle pour se sentir légitime face aux élites locales : les commerçants, les cadres, les professions intellectuelles, les exploitants agricoles influents… Être militant syndical apporte bien plus que des ressources pour la défense des conditions de travail. Le passage par le syndicat aide aussi à s’engager dans l’espace local, pour résister aux processus de marginalisation politique auxquels font face les ouvriers.

Dans le bourg dont il est question dans mon livre, un seul adjoint au maire est d’origine ouvrière. Il était syndicaliste dans l’atelier de la SNCF. Il a son certificat d’études, son épouse est femme de ménage. Les autres adjoints sont agents de maîtrise ou cadres. Le maire est un professionnel de la politique, passé par le collège de Bruges, qui forme les hauts fonctionnaires européens. C’est probablement la personne la plus diplômée de tout le bourg et elle se retrouve maire. Dans les territoires ruraux, il existe des possibilités pour les ouvriers de ne pas être complètement marginalisés au niveau politique. Parce qu’ils restent nombreux dans les campagnes, dont une partie des élites s’est installée en ville. Les classes populaires rurales y sont davantage en position de force que leurs homologues urbaines. Elles peuvent s’appuyer sur des réseaux de sociabilité locale pour investir le pouvoir, comme ici, l’atelier et le syndicat. Dès que nous franchissons des échelons supérieurs de représentation – des députés ou des municipalités intégrées dans des agglomérations –, nous ne retrouvons que des classes supérieures. À l’Assemblée nationale, il n’y a pas de militants cheminots, ni d’ailleurs d’ouvriers [sur 577 députés, et seulement 18 employés, alors qu’ouvriers et employés représentent environ la moitié de la population active, ndlr][[Voir l’ensemble des députés selon leur catégorie socio-professionnelle.].

Ce site de la SNCF compte environ 360 cheminots mais peu de femmes. Les militantes syndicales que vous avez rencontrées disent que leur fardeau domestique, leur « double journée », n’est pas bien prise en compte par le syndicat…

Le syndicat reconnaît qu’il faut essayer de dépasser cette situation. Certaines sections CGT comptent seulement des hommes, et l’on y valorise le fait d’être entre hommes. C’est mal vu et critiqué par les responsables de la fédération. Auparavant, comme il y avait une usine textile et une laiterie dans le bourg, des travailleuses avaient des responsabilités syndicales et politiques au niveau local. Ces entreprises féminines ont disparu.

Vous vous êtes plongé dans ce territoire pendant cinq ans. Vous y retournez parfois. Comment la situation a-t-elle évolué ?

Pour les ouvriers, les agents d’exécution, les conditions de travail se sont dégradées, avec des charges de travail plus importantes et une pression accrue de la hiérarchie. Ce sont des évolutions qui remontent aux années 2000 mais qui se renforcent. Le contrôle sur les objectifs et les rendements individuels est plus strict, au détriment des exigences liées à la sécurité. L’autonomie dans la gestion des charges de travail diminue. Surtout, l’ambiance au travail s’est détériorée. La convivialité a décliné. Certains cheminots sont en dépression. Ils regrettent les évolutions des dernières années : l’avancement qui se fait en compétition avec les autres ; la mise en concurrence avec des primes individuelles et des gratifications exceptionnelles.

Votre travail va à l’encontre de l’image d’un syndicalisme qui serait agonisant et corporatiste…

En sociologie du monde ouvrier, les principales recherches mettent l’accent sur la crise du monde ouvrier, sur le déclin des organisations militantes. Je pense notamment au travail de Stéphane Beaud et Michel Pialoux mené à l’usine Peugeot de Sochaux. C’est un travail essentiel. Trente ans après leur étude, il existe toujours des militants ouvriers CGT à Sochaux. Je voulais poursuivre cette analyse des transformations du monde ouvrier, mais en explorant ses recompositions syndicales, son renouvellement militant. Il y a encore des militants dans les syndicats et de nouveaux adhérents qui les rejoignent. Certes, les conditions actuelles sont beaucoup plus difficiles pour l’engagement syndical. Mais le syndicalisme reste un des rares espaces où les ouvriers peuvent lutter contre leur domination sociale. Dans le syndicalisme, les ouvriers, loin d’être considérés comme incompétents, sont aux avant-postes de la lutte.

Propos recueillis par Rachel Knaebel

Notes

[1] Auteur de Le bourg et l’atelier. Sociologie du combat syndical, paru en février aux éditions Agone, Julian Mischi est directeur de recherche en sociologie à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra). Il a auparavant publié Le Communisme désarmé. Le PCF et les classes populaires depuis les années 1970, éditions Agone, 2014 et Servir la classe ouvrière. Sociabilités militantes au PCF, éditions Presses universitaires de Rennes, 2010.
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Messagede bipbip » 04 Déc 2016, 18:06

Quand les syndicalistes sont soumis…à évaluation par les patrons

Incroyable, mais vrai : les syndicalistes sont maintenant évalués et notés dans leur militantisme par les patrons ! En effet, depuis le vote de la loi du 20 août 2008 sur la représentativité, le développement du dialogue social et le financement du syndicalisme, et ensuite la loi Rebsamen, le législateur n’affirme plus seulement comme illégale la discrimination syndicale, ce qui est la moindre des choses. Il réclame aussi des employeurs qu’ils passent à l’action en signant avec les organisations syndicales des accords facilitant l’évolution de carrière des militants et valorisant les compétences qu’ils ont pu développer pendant leurs mandats. Mais cela autorise-il les employeurs à évaluer « les compétences » des militants syndicaux? C’est pourtant ce qui semble se produire de plus en plus, et notamment dans cet exemple dans une banque (la BPCE), avec une action en justice de la Fédération banques et assurances CGT.

... http://syndicollectif.fr/quand-les-synd ... s-patrons/
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Re: Syndicalisme, syndicats, infos diverses

Messagede bipbip » 01 Avr 2017, 16:44

La CFDT premier syndicat dans le privé

La CFDT premier syndicat de France. Mais les luttes se multiplient

Nous en avions déjà parlé sur ce site, les résultats viennent de tomber. Pour la première fois, la CFDT détrône la CGT et devient premier syndicat de France. Et alors ?

Ces résultats étaient pressentis depuis un moment déjà. Ils ne traduisent pas une chute de la CGT, mais une légère montée de la CFDT. Pour rappel, en 2013, la CGT obtenait en tout 1 355 927 voix, La CFDT 1 317 111 voix. Soit un différentiel à l’époque de près de 40 000 voix. Cette fois-ci, la CFDT obtient 1 342 670 voix et la CGT 1 302 775.

C’est à dire une baisse de la CGT de 50 000 voix… Ce qui correspond plus ou moins à la baisse relative des suffrages qui se sont porté sur la CGT lors des dernières élections dans les TPE, ou elle reste premier syndicat mais passe de 136 033 voix à autour de 81 000.

Cela, dans un contexte de légère hausse de la CFDT, qui grappille 63 000 voix dans les élections des représentants syndicaux dans les entreprises de plus de 10 salariés, fait basculer le balancier dans son sens.

Victoire de la stratégie du grain à moudre

Cette victoire de la CFDT, c’est celle de la stratégie dite « du grain à moudre ». Comprendre : Le syndicat, s’il accompagne l’offensive patronale, peut gratter à la marge des miettes pour les travailleurs de plusieurs corporations, en particulier les plus qualifiés d’entre elles et eux. Et se sucrer au passage aussi. On ne peut que faire la parallèle avec la campagne de Macron, soutenue par l’aile « droite »du PS. D’ailleurs, Macron a repris une des propositions phare de la CFDT, la retraite par point.
Bien sûr, cette stratégie se fait au détriment de l’ensemble des exploités, qui voient leur situation se dégrader. Notamment les plus précaires et parmi elles une majorité de femmes prolétaires.

Hiver du syndicalisme, printemps des luttes

Le champs de bataille c’est plus que jamais celui de l’entreprise. En effet, la loi travail, en rendant possible des attaques sans précédents sous la forme d’accords d’entreprise, est la porte ouverte à une offensive générale contre les exploités. Il est nécessaire de tisser des liens de solidarité et d’autodéfense de classe, en prévision des attaques qui arrivent. L’hiver vient sur le syndicalisme français. Cela n’est pas pour autant une fatalité pour nos luttes.

D’ailleurs, si l’on en croit le recensement effectué ici :

Il n’y a jamais eu autant de grèves et de luttes au travail depuis 5 ans. 632 conflits du travail par jour en moyenne contre 161, 135, 195, 176, 245, 150 et 115 les semaines précédentes. C’est un record qui s’inscrit dans une série historiquement très élevée de luttes qui se maintient depuis maintenant 8 semaines. (…) [L]es gens se battent, résistent en nombre, sont très nombreux à ne pas se laisser faire, ne baissent pas les bras et, bien souvent, gagnent.

Regardons aussi ce qu’il se passe ailleurs en Europe. En Italie, au Royaume Uni, des travailleurs précaires se mettent en grève, luttent, font plier jusqu’à des plate-formes internet comme Deliveroo ou Foodora. Nous en avions parlé sur ce site. Plus près d’ici, les femmes de chambres grévistes ont remportés plusieurs batailles, par exemple à Marseille. Marseille aussi, où les travailleurs de Deliveroo ont fait grève pour la première fois hier. Comme en Italie, comme au Royaume-uni, la grève porte sur le paiement à la commande. Les contacts se multiplient d’ailleurs sur Internet entre les livreurs à l’échelle internationale.

Et ce n’est qu’un début.


http://www.19h17.info/2017/03/31/cfdt-p ... ltiplient/
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Re: Syndicalisme, syndicats, infos diverses

Messagede bipbip » 04 Avr 2017, 09:36

Représentativité syndicale : qu’est-ce qui fait briller l’étoile du Berger ?

a presse bourgeoise ne cache pas sa joie : la CGT est dépassée par la CFDT dans les résultats électoraux. « Séisme » pour le Monde, « déculottée finale » pour les Échos. L’honnêteté de la présentation est telle qu’il est déjà difficile de s’apercevoir que si la CGT est devancée par la CFDT dans le privé (1 302 778 et 24,85 % contre 1 382 647 et 26,37%), elle reste première organisation syndicale dans le public (604 624 à 23,08 % contre 504 804 à 19,27%) et dans la mise en commun des deux secteurs 1 907 402 à 24,26 % contre 1 887 451 à 24,01 %. Plus que jamais ni rire, ni pleurer mais comprendre.

Les additions stupides

Dans le privé, au-delà du faible déplacement de voix entre CGT et CFDT, le plus notable est plutôt la progression de la CFE-CGC qui passe de 9,43 % à 10,67 %. Le piège des dispositions sur la représentativité syndicale, mise en place sous Sarkozy avec la bénédiction de la CFDT et de la CGT se referme sur cette dernière qui espérait éliminer les petits syndicats y compris SUD et CFTC et pourquoi pas FO dans l’optique d’un syndicalisme rassemblé avec la CFDT. L’addition des résultats électoraux des TPE-PME où militer est un engagement risqué, des grandes entreprises où le syndicalisme peut aller de la persécution au dialogue social notamment dans les grands groupes issus du public et du public où toutes les confédérations peuvent jouer aussi bien la carte des mobilisations que celle de l’accompagnement des contre-réformes. Accepter de mesurer les forces syndicales au travers des élections de comités d’entreprises où le clientélisme est très important et où l’étiquette CGT est souvent synonyme de répression, est mortifère. Une idée qui n’a pu se développer que dans les cerveaux de bureaucrates-technocrates, plus forts en tableaux Excel qu’en piquet de grève. D’ailleurs les gouvernements ne s’y sont pas trompés en supprimant les élections prud’homales, là où la CGT et FO obtenaient de meilleurs résultats… D’une certaine façon les « petites » élections dans les TPE sont significatives : malgré le matraquage anti-CGT lors de loi travail, le positionnement « contestataire » de la CGT a été validé. Dans le même temps, cela ne rend pas compte des capacités réelles de mobilisation que peuvent porter des syndicats comme ceux de Solidaires.

La presse réactionnaire fait de ces résultats un test censé sanctionner la politique de la CGT lors de la Loi travail. En fait, sur 4 ans, c’est aussi les zigzag du syndicalisme rassemblé et le désarroi causé par l’affaire Lepaon qu’il faut prendre en compte.

... http://www.anti-k.org/2017/04/03/repres ... le-berger/
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Re: Syndicalisme, syndicats, infos diverses

Messagede bipbip » 07 Avr 2017, 17:36

Malaise dans la représentativité syndicale

La publication des résultats du 2e cycle de la mesure d’audience de la représentativité syndicale (MARS) a donné lieu à de nombreux commentaires sur le caractère historique du retournement dont ils rendraient compte : pour la première fois de son histoire, la CGT se trouve détrônée par la CFDT. Passant de 26,77 % des suffrages exprimés lors de la précédente mesure (en 2013) à 24,85 % cette année, la CGT perd 50 000 voix et se trouve reléguée en deuxième position. A contrario, la CFDT progresse en voix (+65 000), ce qui lui permet d’arracher un score légèrement meilleur à 2013 avec 26,37 % des suffrages exprimés, contre 26% la fois précédente.

Michel Noblecourt dans Le Monde parle d’un « séisme ». En réalité, s’il fallait retenir quelque chose de la tectonique des plaques, c’est moins l’idée du tremblement de terre que celle des mouvements très progressifs et de long terme de la dérive des continents. Loin d’être brutal ou surprenant, le score de la CFDT était prévisible et doit être relativisé. Rapide mise au point.

Une mesure du pouvoir juridique de négociation plutôt que de l’audience syndicale

Précisons d’abord que les résultats rendus publics par le Ministère du travail ne donnent pas une image fidèle de la représentativité sociale des syndicats. Il s’agit d’une mesure technique produite par l’État à des fins pratiques, pour définir les prérogatives des organisations syndicales dans la négociation collective : qui participe aux négociations, qui peut signer des accords ou s’y opposer. Elle résulte plus, à ce titre, d’un bricolage opérationnel que du souci de produire la juste représentativité syndicale.

Les résultats annoncés le 31 mars 2017 procèdent ainsi de l’agrégation de trois types de scrutins : en premier lieu, les dizaines de milliers d’élections de représentants du personnel (comités d’entreprise ou délégués du personnel) qui se sont tenues dans les entreprises d’au moins 11 salariés entre le 1er janvier 2013 et le 31 décembre 2016 ; ensuite, le vote des salariés des très petites entreprises (les TPE, moins de 11 salariés, qui n’ont pas d’élections professionnelles), qui s’est déroulé par correspondance et en ligne en janvier 2017 ; enfin, les élections de janvier 2013 dans les collèges salariés des chambres départementales d’agriculture. Il s’agit donc de résultats portant exclusivement sur le secteur privé.

Si on voulait s’approcher d’une image plus fidèle de la représentativité des syndicats dans le monde du travail, il faudrait également prendre en compte les résultats des élections dans la fonction publique, qui concernent plus de 5 millions de travailleurs. En additionnant les suffrages exprimés dans le privé à ceux des fonctionnaires (automne 2014), on atteint un total de près de 8 millions de voix. À ce niveau, la CGT reste la première organisation, avec 1,91 millions de suffrages et un score de 23,9%. Mais la CFDT n’est pas loin, avec 1,89 millions et 23,6%.

Un recul de la CGT prévisible

Même si la prise en compte des voix de la fonction publique restaure la CGT dans sa position de première organisation, celle-ci apparaît bien fragile. Car la tendance est bien à une érosion de la CGT dans les deux secteurs : déjà lors des élections organisées simultanément dans les trois fonctions publiques, à l’automne 2014, la CGT avait dû encaisser un recul de plus de deux points et de près de 60 000 voix. Et dans les deux cas, ces reculs s’opèrent alors que le nombre de votants augmente (+200 000 dans le privé et +150 000 dans la fonction publique). De même, les résultats des élections dans des bastions de la CGT, ces grandes entreprises qui pèsent lourd dans le total des résultats du privé (plusieurs centaines de milliers de salariés) comme la SNCF, la Poste, Orange, EDF, Air France ou la RATP, avaient été annonciateurs de cette évolution. La tendance à l’érosion de la CGT n’est donc pas une surprise des résultats 2017.

... http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=6160
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Messagede bipbip » 09 Avr 2017, 18:28

Pourquoi pas l’unification syndicale ?

C’est peut-être la première fois que des responsables nationaux de Solidaires ouvrent un débat public, pas seulement sur l’unité, mais sur l’unification syndicale, sujet devenu tabou, ou alors un motif de plaisanteries. L’unité syndicale fait partie de l’ADN de Solidaires, il n’y a aucun doute à ce sujet. Mais l’unification ?

Le dossier « unité syndicale » de ce numéro des Utopiques s’ouvre sur un article signé Théo Roumier (SUD Education) et Christian Mahieux (SUD Rail), intitulé : « Invoquer l’unité, oui ! La faire c’est mieux ». Cet article ouvre en conclusion le débat évoqué ci-dessus et je vais y revenir. Il est complété par d’autres articles et par des documents extrêmement utiles à faire connaître, parce qu’ils constituent maintenant un patrimoine historique commun pour celles et ceux qui ont connu ou veulent connaître l’histoire du syndicalisme de lutte depuis mai 1968.

Volumineux dossier sur l’unité

Théo Roumier revient d’abord sur l’histoire, décisive pour l’irruption gréviste de mai 1968, des trois accords d’unité syndicale entre la CGT et la CFDT de 1966 à 1979. Cette histoire croise l’époque « lutte de classe » de la CFDT et celle du Programme commun de la gauche où le syndicalisme s’est très considérablement impliqué. L’article évoque aussi les débats de la CGT et en particulier le fameux congrès de 1978 où Georges Séguy propose un pacte d’unité syndicale renforcé. On connait la suite…

Suivent ensuite des documents à lire ou relire : des extraits d’interview de Fredo Krumnow, porte-parole du « courant gauche » de la CFDT post-68 : il évoque la question de la démocratie syndicale, et aussi le rapport aux « politiques ». Michel Desmars, ancien secrétaire national de la branche cheminot CFDT, décrit ensuite les différents outils d’expression dont s’est dotée le courant d’opposition au recentrage de la CFDT, et surtout la création de la revue intersyndicale « Collectif » (sous-titrée : « mouvement syndical et stratégie sociale ») à partir de 1987 jusqu’à décembre 1995 (rappelons que ce blog syndicollectif.fr se veut un clin d’œil avec cette expérience !). Participaient à Collectif des responsables CFDT bien sûr (ils en furent l’ossature) mais aussi CGT et FEN, ainsi que des chercheurs, des militants associatifs. C’est grâce à ce collectif militant que les mouvements de chômeurs, ainsi que la bataille pour la réduction du temps de travail (RTT), se sont ravivés dans les années 1990, notamment avec la marche nationale de mai 1994 (30 000 à Paris) et la création d’Agir ensemble contre le chômage (AC !).

On relira aussi avec profit l’article que Maryse Dumas avait écrit pour la revue Contretemps, afin d’évoquer les 120 ans de la CGT (en 2015) et aller plus loin : parler de l’histoire « pour penser l’avenir ». Elle y traite longuement de la question de l’unité, qui fut « transversale à toute l’ histoire » de la CGT, du débat « réforme/révolution », et du difficile « rapport au politique ». La notion très controversée de « syndicalisme rassemblé » (née juste avant 1995) est ensuite critiquée dans un article (peu convaincant par son angle d’argumentation) écrit par Jean-Yves Lesage (syndicat du livre CGT). On découvrira un article passionnant (Willi Hajek, du réseau militant TIE pour Transnationals Information Exchange) sur l’histoire mouvementée du syndicalisme allemand depuis les années 1920, alertant sur une vision parfois idéalisée du syndicalisme « unique ». Le dossier se termine par un bref bilan de l’intersyndicale CGT, FSU, Solidaires qui organise chaque année depuis 20 ans des Journées intersyndicales femmes, avec des débats et des croisements d’expériences.

Unité : la faire !

L’article-cadre de Théo Roumier et de Christian Mahieux s’étend d’abord longuement sur les conditions et les difficultés de l’unité syndicale. Certaines remarques ou propositions sont totalement pertinentes, d’autres plus discutables. Toutes mes remarques ci-dessous sont des incitations à débattre, à la place où je me situe (aujourd’hui observateur surtout) et dans une logique partagée avec les auteurs quand ils se refusent à donner des « leçons ». D’autant qu’ils sont acteurs dans ce débat.

Il semble juste par exemple, malgré les polémiques que cela a pu produire, de constater que la déclaration commune intersyndicale de février 2016 sur la loi Travail, très large (elle incluait la CFDT et l’UNSA) a eu un effet positif pour « faciliter des appels communs bien plus offensifs », par la suite. Mais dans cette logique, il semble alors parfaitement compréhensible que pour le 9 mars 2016, à la SNCF, l’unité syndicale incluant la CFDT et l’UNSA ait été un facteur important pour atteindre des taux de grève très élevés ce jour-là (50%), jouant un rôle dans la dynamique de l’action durable, et posant donc un problème compliqué dans la gestion de l’unité. Problème que la direction CGT cheminot a pu utiliser ensuite comme argument pour bien séparer la lutte spécifique SNCF et celle contre la loi Travail…

Il est parfaitement juste aussi de noter que les confédérations syndicales ne sont nullement un « tout » homogène, marchant au pas. Ce n’est nullement le cas pour la CGT, qui, comme le décrivent les auteurs, a conduit localement la lutte pour les SCOP à Fralib et Pilpa, sans se dire pour autant très « autogestionnaire », comme Solidaires. Combien de fois entend-on des syndicalistes (Solidaires ou FSU) expliquer que la CGT fait ceci ou pense cela, alors qu’il ne s’agit que de fédérations ou même parfois de syndicats. On a trop souvent le réflexe d’attribuer à toute la CGT des attitudes particulières, en pensant implicitement que toute la CGT obéit à un schéma centralisé !

Mais l’originalité de l’article des camarades tient à l’ouverture du débat sur l’hypothèse et les conditions d’une unification possible.

Unification : à quelles conditions ?

Les deux auteurs prennent d’abord la précaution de tracer un périmètre à cette hypothèse d’unification : le syndicalisme de transformation sociale, ou celui qui se réfère à la fameuse « double besogne » de la Charte d’Amiens : « l’amélioration immédiate » d’une part et « l’émancipation intégrale » (c’est-à-dire anticapitaliste) de l’autre. Les auteurs précisent ensuite que les équipes syndicales qui se situent dans cette perspective ne sont pas qu’à Solidaires, mais aussi à la CGT, la CNT-SO, FO, FSU, LAB, STC, plus « quelques structures UNSA et CFDT ». J’en suis bien d’accord.

Le problème est cependant plus complexe, car nous heurtons à une certaine contradiction. Il convient d’abord de noter que si le projet est bien l’émancipation intégrale, et donc la lutte pour une autre société, alors cela doit concerner et impliquer réellement la grande majorité du salariat. Et pas seulement les plus conscients ou les déjà convaincus. Si la CFDT devenait réellement la première organisation représentative en avril 2017, quelles que soient les turpitudes des systèmes de calculs issus de la loi de 2008, cela doit nous faire réfléchir : comment atteindre les salariés qui se reconnaissent dans la CFDT (ou d’autres autour d’elle) ? Théo Roumier et Christian Mayeux répondent bien sûr par l’unité ponctuelle, comme celle de février 2016, en ajoutant la condition qu’elle soit une vraie unité d’action, et pas de déclaration. Mais quelquefois, la déclaration précède l’action, même si ce n’est pas automatique. Par exemple en 2003, où existait une plate-forme unitaire sur les retraites depuis janvier, ce qui bien sûr n’a pas empêché la direction CFDT de trahir le 15 mai 2003, après la grande journée du 10 mai.

La question qui se pose, et qui était posée dans les petits bouquins fondateurs de ce blog (article de Joel Lecoq, militant CFDT, dans Nouveau siècle, Nouveau syndicalisme-Syllepse, 2013), est donc de se doter d’une démarche qui pose de manière permanente la nécessité de s’adresser à tout le salariat, et à tous les salarié-es, y compris ceux et celles influencé-es par la CFDT (ou d’autres). Joel Lecoq faisait la proposition d’un Collectif national d’échanges et d’unité d’action entre toutes les organisations, permettant au moins de poser les débats contradictoires devant tout le monde. Bien sûr, il ne suffit pas de le dire, mais au moins cela trace une orientation durable vers une perspective qui englobe la majorité du salariat.

Mais cette proposition n’enlève rien à la nécessité d’aller beaucoup plus loin avec les organisations qui partagent d’ores et déjà des perspectives communes bien plus fortes, et se retrouvent très souvent dans l’action, malgré des histoires et cultures différentes. Et là, on ne peut qu’être d’accord avec les propositions des deux auteurs. Cela fait longtemps que la nécessité d’un rapprochement plus structuré entre Solidaires, la CGT, la FSU, se pose. Aujourd’hui, après l’expérience de l’intersyndicale de 2016 incluant aussi FO et les organisations de jeunesse, la question prend plus d’ampleur encore. Rien de plus normal et sain que des syndicats qui se sont mobilisés durablement sur un sujet central veuille prolonger l’expérience par un débat de rapprochement. Et l’article a raison de critiquer des réflexes d’auto-préservation (par exemple ne pas reconduire l’intersyndicale à l’automne 2016 au nom des élections TPE qui approchaient) pour privilégier un « aggiornamento stratégique dans un grand nombre de structures syndicales ».

Quant à la méthode, comme le dit l’article, il ne s’agit en aucun cas de demander aux plus petits d’adhérer au plus grand, ce qui est impensable et aboutirait à l’échec. Il s’agit bien d’une transformation réciproque, et donc du « dépassement de chacune des organisations », condition posée par les auteurs.

La CGT a certes fêté ses 120 ans. La démarche visant de 1895 à 1902 à confédérer les Bourses du travail et les Fédérations professionnelles a été difficile, voire douloureuse. Il a fallu passer outre les routines, les habitudes, les susceptibilités. 120 ans après, le paysage du salariat est totalement bouleversé sur le plan culturel, sur le plan des métiers, sur le plan du droit, sur le plan international. D’autres traditions se côtoient, des collectifs de luttes, des associations. Mais le nombre de syndiqués n’augmente pas. Si le syndicalisme, confronté à des défis gigantesques, se contente de gérer ses situations acquises, tout en améliorant ce qui peut l’être avec de efforts parfois considérables et admirables, il sera de plus en plus menacé de rétrécissement de son champ d’influence profonde. Même s’il est encore capable de fédérer de grandes luttes, comme au printemps 2016.

Un immense espoir accompagnerait la perspective d’une nouvelle union interprofessionnelle démocratique et solidaire ou une nouvelle confédération unitaire du travail, en adéquation avec les attentes de la jeunesse d’aujourd’hui. Il est temps d’au moins ouvrir le débat. Comme le font les Utopiques, si on a bien compris.

Jean-Claude Mamet, le 23 mars 2017.


http://syndicollectif.fr/les-utopiques- ... syndicale/
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Messagede bipbip » 06 Mai 2017, 16:06

Syndicats et second tour : Mauvaise clarté contre ambiguïtés

Il aura finalement fallu que Le Pen et Macron se bousculent devant l’usine Whirlpool d’Amiens pour que les préoccupations sociales reviennent sur le devant de la scène médiatique et de la campagne présidentielle.

Un retour qui accroît la responsabilité des directions syndicales dans le renforcement des mobilisations à partir du 1er mai mais aiguise les contradictions pour les consignes de vote au second tour…

Échos du premier tour…

Tout d’abord, il est confirmé que l’appartenance à un syndicat reste largement un vaccin anti-Front national1. Si les seuls sympathisantEs des syndicats avaient voté au premier tour de l’élection présidentielle, Mélenchon et Macron auraient été à égalité (28 %), Le Pen et Fillon loin derrière à 13 %, suivis par Benoît Hamon (11 %). Inversement, si seules avaient voté les personnes se disant proches d’aucun syndicat, Le Pen serait arrivée en tête (25 %) suivie de Macron (23 %), Fillon (19 %) et Mélenchon (17 %). C’est moins d’un ouvrier sur sept qui a voté pour le FN si l’on tient compte des abstentionnistes et des non-inscrits (notamment les très nombreux ouvriers qui ne peuvent avoir la nationalité française). Plus surprenante, la chute de François Fillon chez les actifEs à 13 %, alors que sa moyenne nationale est de 20 % (contre 22 % en 2012 pour Sarkozy).

La pénétration du vote d’extrême droite est inégale selon les syndicats : 24 % des salariéEs qui se déclarent proches de FO (contre 31 % en 2012). À l’opposé, la CFDT serait la moins frappée avec seulement 7 % (en baisse de 5 %). Le vote pour le FN a, en revanche, progressé à la CGT, passant de 9 % en 2012 à 15 % 2017. Un niveau semblable pour toutes les organisations syndicales, à l’exception de la FSU qui est à 9 %.

Les sympathisants CGT ont majoritairement voté pour Mélenchon (51 %), puis Le Pen (15 %), Hamon (13 %), Macron (12 %) et Poutou (3 %). Pour la CFDT, Macron à 48 % devant Fillon (15 %), Mélenchon (14 %), Hamon (12 %) et Le Pen (7 %). Pour FO, Mélenchon à 32 %, devant Le Pen (24 %), Macron (15 %) et Hamon (11 %). Du côté de la CFE-CGC, François Fillon en tête (à 43 %), devant Macron (31 %) et Le Pen (13 %). À la CFTC, Fillon premier (à 34 %) devant Macron (29 %) et Le Pen (14 %). À Sud-Solidaires, Mélenchon en tête (à 53 %) devant Hamon, Macron et Le Pen (ex-æquo à 13 %). Pour l’Unsa, Macron (42 %), Mélenchon (16 %), Le Pen (14 %) et Hamon (13 %). Enfin, la FSU, avec Mélenchon (43 %) devant Macron (19 %) et Hamon (18 %).

Du 1er mai au second tour

Contrairement à 2002, le résultat du premier tour n’a pas été suivi d’une réaction massive, dans la rue, à dimension largement spontanée. Cette ambiance avait imposé aux directions syndicales (hors FO) la construction d’une grande manifestation du 1er Mai et contenu le vote Le Pen à moins de 18 %.

Les reculs sociaux mais aussi la mobilisation contre la loi travail et les évolutions dans le champ syndical, notamment de la CFDT, modifient le cadre des discussions et prises de position des directions syndicales.

Pour la direction confédérale CGT : « L’utilisation des peurs, du terrorisme, les amalgames éhontés entendus lors de la campagne, la xénophobie, le racisme, le sexisme et l’homophobie, la préférence nationale ne résoudront pas les inégalités, le chômage et les bas salaires. La CGT les combat et les combattra sans relâche ! Elle n’aura de cesse de faire barrage à l’extrême droite ! Pas une voix ne doit se porter sur sa candidate ». Si FO refuse toute consigne de vote, elle dénonce, avec la CGT, les « politiques d’austérité » dans la montée de l’extrême droite et rappelle, parmi les revendications, son opposition à la loi travail soutenue par la CFDT…

Un positionnement qui explique que la CFDT ait organisé le 1er mai, un « rassemblement républicain » avec l’UNSA et la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) pour « rejeter la vision réactionnaire et identitaire du Front national », et appeler à « voter massivement pour le candidat républicain ».

Mardi 25 avril, la commission exécutive de la CGT appelait à « faire barrage à l’extrême droite », « un danger pour la démocratie, la cohésion sociale et le monde du travail ». Mais elle souligne que le premier tour est le résultat « des politiques libérales, des lois régressives, des remises en cause des droits », citant parmi les « mauvais coups » la loi travail et la loi Macron. « La CGT ne croit pas en l’homme providentiel »…

L’UNSA a appelé à « faire barrage » à Le Pen « en utilisant le bulletin Macron ». En revanche, la CFE-CGC « s’abstient de toute consigne ou recommandation ».

Dans ce paysage, les débats et contradictions traversent les organisations syndicales comme l’ensemble des salariéEs, avec des prises de position assises sur des bases différentes. Le refus de consigne de vote de FO renvoie autant au prétendu rejet de la politisation traditionnelle qu’à la difficulté à affronter la forte présence pro-FN dans certains syndicats. Si certaines ambiguïtés présentes dans des structures CGT sont la conséquence d’une tradition « front républicain » forte au PCF, les « Ni-ni » affirmés ici ou là peuvent relever d’une radicalité, mais parfois de pressions locales de positions elles aussi proches de l’extrême droite. Solidaires, de son côté, « réaffirme que pas une voix ne doit aller au FN ». Le plus clair est certes le positionnement des CFDT et Cie, vrais « macronniens », clairement condamnable.

Dans la continuité des manifestations de ce 1er Mai, reprendre le chemin des mobilisations contre la loi travail reste le meilleur moyen de couvrir les voix du FN tout en combattant réellement les politiques anti-sociales d’un Macron.

Robert Pelletier

1. Enquête pour Liaisons sociales « autodéclarative »

http://www.anti-k.org/2017/05/06/syndic ... iguites-3/
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Re: Syndicalisme, syndicats, infos diverses

Messagede bipbip » 11 Mai 2017, 19:36

Après la loi Travail...

Pot de départ de El Khomri : « Vous croyez qu’on va venir échanger des banalités avec M. Macron ou M. Gattaz ? »

Mardi dernier, Myriam El Khomri invitait divers syndicats comme la CGT, FO, SUD ou encore la CFDT pour son pot de départ du poste de ministre du Travail. Certains ont accepté l’invitation, d’autre l’ont refusée sèchement. Un rendez-vous éminemment politique.

La CFDT reste sur sa ligne, FO se couche !

L’invitation de syndicats par la ministre responsable d’une grande partie des attaques contre le monde du travail n’a pas semblé absurde à tous : sans grand étonnement, la CFDT de Laurent Berger, maître d’œuvre de la négociation et de l’accompagnement pour imposer en force la loi Travail, a évidemment accepté l’invitation, accompagnée par la CFTC. Plus étonnant par contre, FO, la centrale dirigée par Jean-Claude Mailly, aurait accepté de se joindre au pot de départ, signe que le syndicat « contestataire » semble bien plus ouvert à négocier, se distinguant ainsi de la CGT. Un pot de départ où se trouvaient notamment le grand patronat, le MEDEF et Macron.

« Vous croyez qu’on va venir échanger des banalités avec M. Macron ou M. Gattaz ? », répond SUD

Le syndicat SUD a refusé l’invitation, réalisant même une courte vidéo pour dénoncer cette démarche grossière de la part de l’ancienne ministre du Travail. « On n’oublie pas la loi Travail, on n’oublie pas les mesures antisociales de ce gouvernement », explique le syndicat avant d’afficher un tract « Tout le monde déteste la loi Travail ». De son côté, la CGT ne s’est pas non plus rendue à l’invitation. Pourtant, loin d’affirmer, comme l’a fait SUD, son « étonnement », notamment après avoir bataillé pendant plus de 4 mois contre cette loi Travail, sa répression et ses 49.3, la direction de la CGT a annoncé ne pas pouvoir s’y rendre car son président n’est pas disponible. Une diplomatie qui interpelle.

... http://www.revolutionpermanente.fr/Pot- ... acron-ou-M



Pot de départ de la ministre du travail, cela sera sans nous !

Paris le 9 mai 2017

A l’attention de Madame Myriam El Khomri, Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social

et de Madame Clotilde Valter, Secrétaire d’état à la Formation professionnelle et à l’apprentissage


Mesdames,

Nous avons bien reçu votre invitation à « partager un moment convivial, à l’occasion de la fin du quinquennat, le mercredi 10 mai à 19h ».

Nous ne serons pas présent-es à cette rencontre. Vous comprendrez aisément que pour l’Union syndicale Solidaires, la période n’est guère propice aux moments de convivialité, quelques jours à peine après l’élection d’Emmanuel Macron et la présence au second tour de l’extrême droite qui sort dangereusement renforcée de ce quinquennat. Notre temps est déjà consacré à la préparation des indispensables ripostes que nous devrons mettre en place.

Avec les remises en cause du droit du travail notamment par le passage en force de la « loi Travail », les attaques contre la protection sociale et les services publics, la poursuite des politiques européennes d’austérité et de libre échange, ce quinquennat a conduit à l’exaspération sociale et au renforcement de l’extrême droite. Il n’est donc pas question pour nous de venir célébrer un bilan aussi calamiteux pour les droits sociaux et la démocratie.

Pour autant, si vous pensez utile qu’un bilan soit tiré de ce quinquennat, et en ce qui vous concerne directement, du ministère du travail, de nombreux-euses militant-es de l’Union syndicale Solidaires peuvent apporter leur contribution.

Nous pensons, par exemple, à Laurent Théron, mutilé par la police lors des manifestations contre la loi travail ou à Yann Le Merrer, fonctionnaire révoqué pour fait syndical, à nos camarades de Solidaires à Rennes espionné-es par les services de police ou à toutes celles et ceux qui ont encore reçu ces jours derniers des interdictions de manifester.

Plus largement vous pourriez aussi entendre Laura Pfeiffer sanctionnée par la justice pour avoir fait son travail d’inspectrice du travail, les syndicalistes d’Air France ou de Good Year poursuivis et condamnés par la justice ou tou-tes ces salarié-es qui renoncent aujourd’hui à faire reconnaître leurs droits devant les prud’hommes devenus inaccessibles à moins que vous ne préfériez entendre les médecins du travail poursuivi-es par les employeurs...

Bien sûr, si cela ne correspondait pas à votre attente, de nombreux-euses autres militant-es peuvent vous faire part de leur bilan de ces 5 dernières années, qu’il s’agisse de camarades victimes de « plans sociaux » validés par vos services, de camarades victimes de la répression anti-syndicale et parfois licencié-es de leur entreprise pour cela, de victimes de maladies professionnelles, de camarades obligé-es de travailler le dimanche ou la nuit pour le plus grand profit des actionnaires…

Pour l’Union syndicale Solidaires,

Cécile Gondard-Lalanne et Eric Beynel, co-délégué-és généraux.


et vidéo https://solidaires.org/Pot-de-depart-de ... -sans-nous
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Re: Syndicalisme, syndicats, infos diverses

Messagede bipbip » 12 Mai 2017, 19:33

Le mouvement syndical résiste plutôt bien à la lepénisation du pays

Le syndicalisme constitue encore un frein efficace au vote frontiste. Chez les votants qui se déclarent « proches d’un syndicat », 13 % ont voté pour Marine Le Pen au 1er tour, un score bien en-dessous de sa moyenne nationale (21%), selon l’enquête Harris interactive réalisée pour Liaisons sociales [1]. Quel que soit le courant syndical, la tentation FN stagne ou est en perte de vitesse comparé à 2012. Le vote frontiste y atteignait alors 20% chez les « proches d’un syndicat » [2]. Le syndicalisme résiste donc bien mieux que le reste du pays aux sirènes nationalistes et xénophobes : l’attrait du FN y est en baisse alors que Marine Le Pen a gagné 1,3 million de voix en cinq ans. Au contraire, un quart des interviewés qui ne déclarent aucune proximité syndicale, ont voté FN. Précisons qu’en France 16 % de la population salariée est syndiquée ou proche d’un syndicat, soit environ quatre millions de personnes [3].

... https://www.bastamag.net/Le-mouvement-s ... on-du-pays
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Re: Syndicalisme, syndicats, infos diverses

Messagede bipbip » 27 Mai 2017, 19:02

France. A propos de la représentativité syndicale. Une analyse partant du terrain

Par Christian Mahieux

La communication par la Direction Générale du Travail1 des chiffres relatifs à la représentativité des organisations syndicales a fait l’objet de nombreux commentaires, quasiment tous centrés sur l’annonce selon laquelle «la CFDT est désormais le premier syndicat en France». Cela avec des variantes plus ou moins appuyées autour du «déclin historique de la CGT» ou plus largement de «la fin du syndicalisme de luttes», voire de «la consécration du syndicalisme de propositions». Les plus hardi·e·s dans l’analyse de comptoir – très prisée par les chaînes télévisées dites d’information – n’ont pas hésité à y voir un acquiescement massif des travailleurs et des travailleuses à la loi Travail de 2016 [dite aussi loi El Khomry, la ministre du Travail depuis septembre 2015].

Autant de jugements à l’emporte-pièce qui méritent correction. Pour cela, il n’est pas inutile de rappeler de quoi on parle: d’où vient cette mesure de représentativité? Sur quoi porte-t-elle? Quelle est sa signification? En quoi influe-t-elle sur les pratiques syndicales? Qu’en faire lorsqu’on défend et pratique un syndicalisme de luttes voulant rassembler un maximum de salarié-es pour défendre les revendications et agir pour une transformation sociale radicale de la société2? Nous ne partons pas de rien: en 2013, l’Union syndicale Solidaires avait tiré un premier bilan de l’application des nouvelles règles définies en 2008; nous nous y référons largement ici, en l’actualisant et l’enrichissant de l’expérience de ces 4 nouvelles années.

La loi du 20 août 2008

En matière de représentativité syndicale, la loi du 20 août 2008 a profondément modifié un système en place depuis très longtemps. Jusque-là, c’était aussi simple que discriminant : 5 organisations syndicales3 bénéficiaient d’une présomption irréfragable de représentativité, dans n’importe quelle entreprise comme au niveau national, professionnel et interprofessionnel; toutes autres organisations syndicales devaient faire la preuve de sa représentativité devant le tribunal pour prétendre aux mêmes droits, fut-elle majoritaire dans le secteur concerné4. C’est par milliers que se comptent les procédures juridiques intentées par les directions d’entreprise et des structures syndicales CGT, CFDT, FO, CFTC [Confédération française des syndicats chrétiens ] et CGC [Confédération française de l’encadrement] contre les syndicats aujourd’hui membres de l’Union syndicale Solidaires, mais aussi d’autres5.

Donc, une fois de plus et contrairement à une pensée trop souvent répandue, «c’était pas mieux avant»… Ce qui ne signifie pas que c’était bien après. L’Union syndicale Solidaires n’avait pas été associée aux discussions visant à réformer la représentativité syndicale qui ont abouti à la loi du 20 août 2008. Celle-ci est la reprise exacte de «la position commune6», adoptée et signée quelques mois plus tôt par le patronat, la CGT et la CFDT.

Lors de l’entrée en application de la loi, l’Union syndicale Solidaires avait fait remarquer que celle-ci modifiait en profondeur les règles existantes, sans qu’il en coûte d’effort au patronat. Nous avions résumé cette loi en quelques points :
• Peu de droits nouveaux pour les salarié-es.
• Un temps laissé à 5 confédérations pour conforter leurs positions7 ou opérer des rapprochements8.
• Un durcissement des critères de représentativité et l’importance mise sur les élections.
• La fin de la représentativité incontestable réservée à 5 organisations, mais la permanence des accords minoritaires.
• De nouvelles possibilités d’implantation.

Bref retour sur quelques éléments que nous avions mis en avant:
• L’absence de modification des possibilités de représentation collective dans les petites entreprises. Alors que plus de la moitié des salarié·e·s sont employés dans une des 1,15 million d’entreprises de moins de 50 salarié·e·s (dont 20% dans une entreprise de moins de 10), et que ces entreprises sont des déserts syndicaux, aucune amélioration des seuils ou des modes de représentation collective n’était mise en œuvre. Depuis, la loi Travail a encore détérioré les choses.
• Des restrictions dans la participation et l’éligibilité des personnels des entreprises sous-traitantes (salarié·e·s mis à disposition) : contrairement à toute l’évolution de la jurisprudence, une ancienneté minimale est imposée pour être électeur ou électrice, et pour être éligible. Le double vote est rendu impossible dans l’entreprise utilisatrice et sous-traitante: chaque salarié·e doit choisir dans quelle entreprise il ou elle vote.
• La création, importante, du Représentant de Section Syndicale (RSS) pour les organisations dites non représentatives ; mais avec des moyens extrêmement limités qui entravent considérablement ses possibilités d’action.
• Des seuils d’effectifs maintenus. La loi n’a pas modifié les seuils d’effectifs qui autorisent des représentant·e·s élus du personnel et des représentant·e·s syndicaux. Au contraire, elle les rend plus difficiles à atteindre, en imposant des conditions plus restrictives aux salarié-es extérieur-es à l’entreprise utilisatrice (salarié-es mis à disposition) pour entrer dans le calcul des effectifs.
• Des syndicats à deux vitesses dans l’entreprise…: des sections syndicales avec un Représentant·e de Section Syndicale qui n’a pas accès à la négociation des accords collectifs et des organisations représentatives avec Délégué·e Syndical·e (DS) qui participe à ces négociations.
• Le seuil des 30% pour valider un accord, ce qui est encore loin du principe d’un accord majoritaire qui devrait être la règle9.

Contrairement à d’autres, nous n’étions pas favorables au statu quo ; l’Union syndicale Solidaires et ses organisations membres étaient (déjà et largement) confrontées aux questions de représentativité.

Votée dans l’urgence, cette loi posait de nombreux problèmes et nécessiterait de nombreuses précisions par les juridictions compétentes.

... http://alencontre.org/europe/france/fra ... rrain.html
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Re: Syndicalisme, syndicats, infos diverses

Messagede bipbip » 30 Mai 2017, 10:02

La réaction de Mickael Wamen aux rencontres de Macron et des dirigeants syndicaux

DES ENTRETIENS TRÈS, TROP INDIVIDUALISÉS ....

Hier, le roi a reçu accompagné de deux de ces laquais, les OS dans un bureau au style Louis XIV ..

SI lui était ac...compagné, les représentants des syndicats eux étaient seuls....

Une nouveauté et même un piège, nous savons bien que les propos et les échanges peuvent être déformés, adaptés, comment peut on faire confiance à celui qui n'a que mépris vis à vis du monde du travail???

Le gouvernement d'ailleurs hier soir déjà, annoncé que jamais il n'avait dit qu'il irait moins vite qu'annoncé initialement sur les ordonnances à venir ...

Dans les entreprises les DRH et RH essaient d'individualiser les entretiens et nous justement ne tombons jamais dans le piège, toujours être accompagné, car avec ces gens là, il ne peut y avoir aucune confiance ....

Les méthodes changent mais les loups sont les mêmes, ce matin la ministre du travail a choisi son chef de cabinet, un ancien haut responsable FO, voilà comment écarter d'éventuels mouvements ou ce syndicat aurait pû être dans la rue !!!

Le syndicat va t'il passer de Force ouvrière à Force oligarchique ???

Plus que jamais le FRONT SOCIAL est de plus en plus interpellé et rejoint par de très nombreuses structures militantes, que ce soit à la CGT ou dans d'autres sphères militantes ....

Nous le rappelons pour la enieme fois, le front social n'a pas vocation à se substituer aux instances mais juste aider à la mise en place d'une unité la plus large possible et ce contrairement à des allégations colportées pour essayer de dissuader certaines structures à venir nous rejoindre,..

Qui peut donc avoir intérêt à nuire à l'unité de celles et ceux qui luttent, à part le capitalisme ???

L'unité fait peur au pouvoir et à la classe financière, car l'unité de la classe populaire est un danger pour ceux qui depuis des décennies ont organisé la division la plus large pour s'assurer un pouvoir total à la solde du fric !!!

Attention donc aux pièges tendus par le ROI et ses conseils, ils sont déterminés à y arriver et obtenir un retour sur investissement, les milliardaires ont mis du fric pour que le ROI prenne le trône ils veulent un retour rapide plus un max de dividendes ....

A bientôt dans la rue, TOJS ENSEMBLE DANS LA CGT, mais aussi Avec toutes celles et tous ceux qui comme nous et malgré nos différences veulent s'unir pour ne plus subir, voici le but unique du FRONT SOCIAL, créer les liens pour arriver au TOUS ENSEMBLE, plus nous serons plus vite arrivera notre victoire !!!!


https://www.facebook.com/luttesinvisibles/
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Re: Syndicalisme, syndicats, infos diverses

Messagede bipbip » 05 Juin 2017, 15:08

Invoquer l’unité, oui… la faire c’est mieux !

L’unité syndicale, que ce soit sous la forme de l’unité d’action syndicale ou de l’unification organisationnelle, est une question récurrente au sein du mouvement syndical. Elle concerne potentiellement bien d’autres mouvements sociaux aujourd’hui formés en associations mais dont le rôle dans la lutte des classes est au moins aussi, important, voir plus, que certaines organisations syndicales. La question internationale ne peut être évacuée d’une réflexion qui porte sur l’efficacité de nos outils pour une transformation sociale radicale. Tout ceci est à traiter à l’aune des expériences historiques que nous connaissons, qu’il faut se réapproprier tout en les renouvelant, en inventant ce qui correspond aux besoins de notre temps. En tout cela, nous devons garder une priorité, qui d’ailleurs doit être une constante en matière de pratique syndicale : partir de la réalité, même quand elle ne nous plait pas, ne pas nous contenter d’incantations mais rechercher quels sont les meilleurs moyens de créer le rapport de forces qui permettra les transformations voulues. Aligner les textes se désolant de la division et appelant à l’unité est une chose ; ouvrir les perspectives et créer les conditions pour que ça change en est une autre. Puissent, sans aucun doute très modestement, les quelques réflexions qui suivent y contribuer…

... http://www.lesutopiques.org/invoquer-lu ... est-mieux/
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