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Messagede Lila » 26 Juin 2016, 19:33

Ajda Nahai et Sevda Caglas
Ton nom est écrit à l’encre rouge : RIP Ajda Nahai

Je n’irai probablement jamais à Manbij, ni ailleurs en Syrie mais je ne suis pas près d’oublier ce nom. Je ne peux qu’imaginer cette ville avec une image mentale sans doute fausse. Une cité d’Orient, écrasée par le soleil et la guerre que livrent les sanguinaires Bachar el-Assad et l’État islamique depuis tant d’années. Si je ne vais pas oublier Manbij, c’est parce que ces jours-ci, elle a soudain pris un visage, celui de Ajda Nahai, combattante des Unités de protection du peuple (YPG), morte au combat.

Ajda Nahai, 18 ans, combattante et symbole pour la liberté et de la dignité des femmes contre l’esclavage sexuel, est tombée contre Daesh à Manbij où près de 2000 terroristes sont toujours encerclés par les forces kurdes.

On a peut-être un peu honte devant le visage souriant de Ajda Nahai, honte parce qu’elle nous renvoie à quelque chose qui nous a définitivement dépassé : l’héroïsme.

Ajda Nahai s’est battue pour sauver le droit de nous regarder, nous, en souriant, avec ses yeux sombres et profonds. Sans que rien, ni un voile ni même sa mort, ne vienne s’interposer entre elle et nous, à Manbij ou ailleurs.

RIP #JeSuisAjdaNahai

Condoléances à sa famille.

Le temps de rédiger cet article, j’apprenais qu’une autre combattante, Sevda Caglas, originaire de Sivas (Turquie), est tombée au combat face à Daesh à Manbij. Elle combattait aux côtés des forces kurdes au sein du MLKP (Parti communiste marxiste-léniniste).

RIP Sevda, et à toutes mes sœurs tombées au combat.


https://sanscompromisfeministeprogressi ... jda-nahai/
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Messagede bipbip » 05 Juil 2016, 02:29

Rocard

« Nous ne pouvons plus accueillir toute la misère du monde »

Au moment où, une fois de plus l’ensemble de la classe politique se retrouve pour chanter les louanges de l’un des leurs, fossoyeur essentiel de tout ce qui ressemble encore à la « gauche », nous reproduisons ci-dessous la quatrième de couverture du livre de Daniel Bensaïd, L’Anti-Rocard Ou les haillons de l’utopie, Éditions La Brèche,1980.

... http://www.anti-k.org/2016/07/05/nous-n ... 3sJl4fr21s
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Messagede Pïérô » 19 Aoû 2016, 00:49

C'est de LO, mais ce n'est que la seule voix discordante que j'ai trouvé dans le concert de louanges qui s'étale de partout

Georges Séguy : le bradeur de la grève générale de Mai 68

Georges Séguy est mort, à l’âge de 89 ans. Du PS au PCF en passant par les Verts et le Parti de gauche, la gauche ne tarit pas d’éloges sur celui qui a été pendant quinze ans le secrétaire général de la CGT en même temps qu’il était membre du PCF, et même de sa direction. C’est à ce poste, qu’il affronta la grève générale de 1968 et sut l’orienter sur une voie sans danger pour la bourgeoisie.

À la suite de la grève et des manifestations réussies du 13 mai 1968 contre les brutalités policières envers les étudiants, l’émotion était grande et l’envie d’agir massive dans la classe ouvrière. Cette journée de grève du 13 mai avait été décidée par les confédérations syndicales dont la plus influente, la CGT, pour tenter de canaliser cette situation. Elle était prévue pour durer un jour par les confédérations, mais le travail ne reprit pas le lendemain ni les jours suivants. Dix millions de travailleurs se retrouvèrent en grève sans que ni la CGT ni les autres confédérations n’y aient appelé. Elles se gardèrent bien de parler de grève générale. Mais surtout, la tactique de la CGT, dirigée en fait par le PCF, consista à tout faire pour ne pas perdre la direction du mouvement, surtout après avoir rencontré une méfiance justifiée dans le milieu étudiant. Malgré l’étendue du mouvement de grèves, la participation des ouvriers à leurs propres grèves fut entravée. Les appareils les appelèrent à rentrer chez eux, les usines furent « occupées » par les militants syndicaux, seuls. Il n’était pas question de laisser les ouvriers ensemble, ni de leur permettre de contester la propriété privée par une véritable occupation des usines comme en 1936, et encore moins de se poser tous les problèmes de la gestion de leur grève.

Une fois le pays paralysé, il fallut trouver une issue « acceptable ». Des discussions eurent lieu entre gouvernement, patronat et syndicats au ministère du Travail, rue de Grenelle. Séguy joua un rôle de premier plan. Il se fit huer – ce qu’il nia toujours contre toute évidence – par les ouvriers de Renault Billancourt, auxquels il était venu présenter un premier protocole d’accord. Mais là encore, pour ne pas risquer de perdre la direction du mouvement, il attendit que l’hostilité des travailleurs s’épuise pour imposer les accords négociés. Ce furent les fameux accords de Grenelle : augmentation de 35 % du salaire minimum, qui passa de 385 à 519 francs (la CGT revendiquait 600 francs), augmentation de 10 % des autres salaires, droits et postes supplémentaires pour les appareils syndicaux et quelques vagues paroles sur le temps de travail et la retraite. Lorsque le Premier ministre Pompidou lui demanda s’il allait appeler à la reprise du travail, Séguy lui répondit par une boutade significative : « Non, parce que nous n’avons jamais lancé de mot d’ordre national de grève. » En fait, les appareils de la CGT et des autres confédérations firent tout pour mettre fin à un mouvement qui s’était développé contre leur gré.

Ce que le patronat et le gouvernement avaient dû lâcher était loin de suffire au regard de l’ampleur d’un mouvement sans précédent depuis 1936, et le travail ne reprit pas. Mais les dirigeants nationaux de la CGT et de la CFDT se dirent satisfaits et organisèrent les discussions par branche ou par entreprise, fragmentant la grève.

Enfin, pour mettre véritablement fin à cette situation de crise sociale et politique, de Gaulle choisit comme moyen de diversion d’organiser des élections législatives. Les dirigeants de la gauche qui avaient appelé de Gaulle à démissionner se rallièrent du jour au lendemain à cette perspective. Et Séguy et les appareils syndicaux prirent prétexte de ces élections pour justifier l’arrêt des grèves. Ils imposèrent pas à pas la reprise du travail, jouant de leur autorité et utilisant mensonges et calomnies pour démoraliser les plus déterminés.

Arracher quelques avantages matériels pour calmer la mobilisation ouvrière et prôner le changement politique par les urnes : c’est en menant cette politique que Séguy réussit à brader la grève générale. Si la grève de mai 68 ne menaça pas la bourgeoisie, elle lui fit craindre quand même que sa domination sur la société ne soit remise en cause. Eh bien non ! Dans la lignée d’un Thorez qui avait affirmé en 1936 « Il faut savoir terminer une grève », Séguy et les appareils syndicaux mirent tout leur poids pour empêcher encore une fois les travailleurs d’aller au bout des possibilités de leurs luttes.

Séguy profita dès lors paisiblement des cinquante années qui lui restaient à vivre. Il avait bien mérité de la bourgeoisie.

Vincent GELAS

http://journal.lutte-ouvriere.org/2016/ ... 69946.html
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Messagede bipbip » 06 Sep 2016, 01:00

Décès de notre camarade Copas

Nous avons l’immense tristesse de devoir annoncer aux lecteurs d’Anti-K le décès de notre camarade Pascal Oriot. Il a été foudroyé par un infarctus.

Il vivait à Menton et travaillait à Monaco où il a abattu durant des années un énorme boulot syndical comme un des responsables de l’Union des Syndicats de Monaco (USM), soit dans un contexte très difficile, celui de la Principauté. Il venait de prendre sa retraite.

Il écrivait sous le nom de Copas, notamment pour le site Anti-k.org. Nous sommes beaucoup à l’avoir vu très récemment lors de l’université d’été du NPA.

Un hommage militant lui sera rendu jeudi prochain 8 septembre à partir de 17h30 au siège de l’Union des Syndicats Monaco. Ici son communiqué http://www.usm.mc/news/triste-nouvelle- ... 84HQGfr21v.

http://www.anti-k.org/2016/09/05/deces- ... 84Gcmfr21s
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Messagede Pïérô » 15 Oct 2016, 18:31

Dario Fo, "Mort accidentelle d'un anarchiste"
Petit clin d'œil à Dario Fo, homme de théâtre, décédé ce 13 octobre à l'âge de 90 ans.
Un extrait de sa "Mort accidentelle d'un anarchiste" (1970), joué en 1983 par Rémy Kirch, Patrick Laval, Stephan Meldegg et Jean-Jacques Moreau.
... http://utoplib.blogspot.fr/2016/10/dari ... e-dun.html


Dario Fo
à l’Université Paris 8 - Vincennes

Document n&b filmé par le Service des Moyens Audiovisuels
1974 / Durée 73mn
En janvier 1974 Dario Fo est invité par le département Cinéma à l'Université Paris 8 pour une conférence-démonstration. Le grand amphi de « Vincennes » affiche complet pour voir et écouter cet acteur-dramaturge-metteur en scène parler de l'origine populaire des chants et des gestes utilisés dans le théâtre. Il explique également comment sa troupe travaille aux côtés et avec les ouvriers en lutte dans plusieurs villes d'Italie.
Dario Fo a reçu le prix Nobel de littérature en 1997.
vidéo ; http://www.archives-video.univ-paris8.f ... cordID=104
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Messagede bipbip » 27 Oct 2016, 12:12

Adieu à Bella Belbéoch, figure de l’opposition au nucléaire

Bella Belbéoch était ingénieur spécialiste de l’impact des rayonnements ionisants sur le vivant. L’auteur de cette tribune rend hommage à cette grande résistante au nucléaire, morte le 24 septembre, auteure de nombreux ouvrages sur la question, en particulier sur Tchernobyl, dans lesquels elle mettait en lumière les zones d’ombre des discours officiels.

... https://reporterre.net/Adieu-a-Bella-Be ... -nucleaire
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Messagede bipbip » 11 Nov 2016, 13:18

Leonard Cohen, « The Partisan »

Leonard Cohen avait exhumé à la fin des années 1960 sous le titre The Partisan un chant de résistance écrit en 1943, La Complainte du Partisan. En hommage au poète qui vient de s’éteindre à l’âge de 82 ans, en voici une version live, filmée en France en 1970.



http://lahorde.samizdat.net/2016/11/11/ ... san-video/
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Messagede bipbip » 28 Nov 2016, 13:45

Un antifasciste cubain, qui a grandi à Cuba avant de venir vivre en France et que nous connaissons bien, nous a fait parvenir son point de vue sur la mort de Castro (le texte a d’abord été publié sur le FB de Ras l’Front Le Havre) :

Point de vue d’un antifa cubain sur la mort de Castro

Une de mes ami-es m’a demandé aujourd’hui d’écrire un court post sur ce que je pense de Castro et de ce qu’il représentait pour Cuba. Elle en a marre de voir des messages de personnes pleurant sa mort partout sur FB. La connaissant, je soupçonne que la plupart de ses ami-es sont de gauche, tout comme les miens. Et oui, j’ai eu aussi eu ma part de messages désespérés sur la façon dont Castro était bon pour Cuba et les Cubains (souvent avec une prose paternaliste).

Ironiquement, tou-tes ces ami-es regrettant la fin de leur idole auraient probablement fini en prison à Cuba. Un pays où les syndicats indépendants et les partis politiques sont interdits, où les salaires sont plus une formalité qu’une réalité, où existent les classes sociales et dont les différences augmentent chaque jour, où le sexisme est encouragé avec la musique parrainée par l’État afin de détourner les jeunes des vrais problèmes, où les Noirs sont plus contrôlés par la police que les Blancs, où les touristes incapables de trouver un mari/une femme en Europe achètent eux-mêmes un-e partenaire exotique de l’autre côté de l’Océan … n’est pas un pays communiste. C’est une forme très concentrée de capitalisme. Le même apte pour le (et maintenant offert aux) business US, après tant d’années de sacrifices et d’anti-impérialistes tombé-es.

Non, la santé publique et l’éducation ne sont pas de bonne qualité. C’est simplement gratuit. Elles étaient d’une bonne qualité, mais des années sans payer les professeurs et les médecins, ainsi que l’obsession de seulement développer le tourisme, ont détruit celles qui étaient deux des plus grands accomplissements de Cuba. De Cuba, pas de Castro.

En tant qu’ancien gamin asthmatique, je n’oublierai jamais les infirmières qui s’occupaient de moi dans une petite clinique, au milieu de la nuit, à La Havane. Elles ne m’ont jamais demandé de l’argent, ni même mon nom ou mon adresse. Elles m’ont simplement offert leur sourire bienveillant. Plus tard, en grandissant, j’ai compris les difficultés de l’âge adulte dans un pays du Tiers Monde. Les résultats en matière de santé et d’éducation sont donc dus à ces travailleurs-euses sous-payé-es. Pas à l’Etat. Pas à Castro.

La révolution cubaine était une révolution populaire. Elle a commencé comme un renversement réformiste d’un dictateur, avant d’être volé par une petite élite (nouvellement créée). Elle devint donc Castriste, pas communiste.

D’autre part, anticipant déjà ceux-celles qui me diront que Cuba deviendra désormais libre et prospère … Je leur rappellerai les innombrables décès précoces d’enfants à travers le monde en raison de la faim (selon le Programme alimentaire des Nations Unies, l’Humanité tout entière peut être nourrie) et de maladies guérissables. Et ce même dans les pays «libres». Je leur répéterai aussi que la démocratie ne consiste pas uniquement à exprimer ouvertement ses opinions (sans que le pouvoir en ait que faire), c’est prendre en charge sa vie et cela implique des programmes de Sécurité Sociale, des systèmes publics de santé et d’éducation décents. Les mêmes choses que la droite /la gauche «modérée» attaquent année après année, réforme après réforme. C’est-à-dire les mêmes qui demandent aujourd’hui à Cuba d’être libre… tout comme Haïti et sa population appauvrie, je suppose.

La liberté, l’égalité … restent les objectifs de l’Humanité. Elles n’existaient pas à Cuba tout comme elles n’existent pas en France, aux États-Unis, en Espagne ou n’importe quel autre endroit dans le monde. Ces objectifs sont encore accessibles, mais nous n’avons pas besoin de dirigeants pour les obtenir, peu importe leur «grandeur». Il n’y a pas de surhomme. Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes.


http://lahorde.samizdat.net/2016/11/28/ ... de-castro/
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Messagede digger » 04 Déc 2016, 17:00

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Re: R.I.P.

Messagede bipbip » 16 Déc 2016, 12:48

Adieu à René-Pierre, camarade et ami

Vivre Mai-68 à vingt ans avait évidemment marqué René-Pierre à jamais, comme bien d’autres. Et l’année prochaine il aurait atteint ses cinquante ans d’un engagement aussi actif que tenace dans des collectifs militants et des luttes sociales si un véhicule n’était venu stopper net, et absurdement, le cours de son existence. René-Pierre a été renversé mercredi 7 décembre à Lyon. Hommage de ses camarades de l’OCL.

... https://rebellyon.info/Adieu-a%CC%80-Re ... -ami-17288
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Re: R.I.P.

Messagede Pïérô » 22 Déc 2016, 21:56

Dernier ouzo pour Mix et Remix

On n’était pas d’accord sur tout, mais c’était un bon copain de Siné Mensuel :

ET MAINTENANT MIX ET REMIX !

Après Bob Siné, Puig Rosado et Chimulus, l’hécatombe continue. Et pourtant, pas de rafales de kalachnikov pour l’instant durant nos réunions de rédac. Non, c’est juste la camarde qui fait ses emplettes. Maigre avantage : ça fait plus de Morgon pour les survivants. Non, je sais, elle est nulle. Allez, hop, un point et on saute vite une ligne.

Son prénom dans la vie, c’était Philippe. Il vivait à Lausanne, sur les hauts de la ville. Une ville qu’il adorait, notamment le petit restau grec Le Lyrique dont il était un habitué. Une ville où il sera enterré demain vendredi à 15h, sans curé ni pasteur ni rabbin ni imam.

J’ajoute, parmi quelques photos et dessins (de lui, mais aussi des hommages de Jiho, Berth, Faujour, Lasserpe et Malingrëy), le faire-part des obsèques avec tous les détails si vous êtes du côté de Lausanne.

... http://blogyy.net/2016/12/22/dernier-ou ... -et-remix/
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Re: R.I.P.

Messagede Pïérô » 13 Jan 2017, 21:18

Disparition de Sven (Parabellum, Le Bal des Enragés)

Près de deux ans et demi après le décès de Schultz, le chanteur de Parabellum, le groupe est à nouveau endeuillé avec la disparition de Sven Pohlhammer, également membre du Bal des Enragés.

Sven avait rejoint Parabellum en 1986 peu de temps après sa formation. Stéphane Zen, le bassiste du groupe a posté le message suivant sur sa page facebook : "Une page vient définitivement de se tourner. Au revoir mon ami, mon frère..."

... http://www.lagrosseradio.com/metal/webz ... rages.html
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Re: R.I.P.

Messagede bipbip » 11 Fév 2017, 13:09

Hommage à Monica (1948-2016)

Beaucoup sont partis sans avoir pu (à cause de l’affaiblissement ou du totalitarisme direct ou indirect des exploiteurs économiques, religieux, fascistes et léninistes, différents dans leur forme, mais implacables dans leur fanatisme) ou sans avoir voulu (clairement) laisser un message.

Monica a, en fait, beaucoup offert, aidé et conseillé, tout en protégeant ses proches.

PDF : http://www.fondation-besnard.org/IMG/pd ... monica.pdf

http://www.fondation-besnard.org/spip.php?article2834
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Re: R.I.P.

Messagede bipbip » 18 Mar 2017, 20:16

Hommage à Michel Ferchaud.

Hier soir j'ai passé ma soirée avec Michel Ferchaud.
Un ami, cher à mon cœur, m'avait appris son décès un peu plus tôt dans la journée.
Je ne reviendrai pas sur les conditions de sa mort. Sordide, violente, infiniment triste. Seul, chez lui.
Un affront au bonhomme et au lieu.

Hier soir j'ai passé ma soirée avec Michel Ferchaud.
Un ami, cher à mon cœur, m'avait appris son décès un peu plus tôt dans la journée.
Je ne reviendrai pas sur les conditions de sa mort. Sordide, violente, infiniment triste. Seul, chez lui.
Un affront au bonhomme et au lieu.

Je ne mentirai pas sur une éventuelle relation amicale que nous n'avons pas eut. Je n'ai découvert son existence, tardivement, que par l'enthousiasme de cet ami commun à chaque fois qu'il m'en parlait. Et par la joyeuse canaillerie qui se dégageait à chaque fois qu'il glissait un de ses disques dans nos esgourdes.
La première rencontre fut à la hauteur de la bonne réputation qui m'avait ainsi été distillée. Place des Résistance ! Le non-festival où nous avions été nombreux-ses dans la bande des irréductibles namnètes à nous investir. Dont pas mal de personnes qui s'étaient rencontrées suite au mouvement des intermittents et, surtout, la fédératrice marche Larzac-Paris de 2003. Ce week-end prolongé se voulait un village éphémère "Autogéré, Anticapitaliste et Alternatif", rien que ça ! Michel Ferchaud figurait parmi les artistes soigneusement sélectionnés par la Commission Programmation.
Vendredi 29 avril 2005.
Je me rappellerai toujours des regards autours de moi, des quelques égarés sous le chap, voyant débarquer un papi à la bouille d'un père noël dont il devait se fiche comme de l'an mille. Une guitare, un sourire, deux trois paroles pour que tout le monde se sente à l'aise et paf, sa jovialité nous explose aux oreilles ! S'en suit un balluche avant l'heure (il était tôt, les bières ne coulaient pas encore à flot) où convergent toutes les générations et les genres, sautillant joyeusement, se mélangeant au gré des morceaux folk-blues aux paroles bien senties. Et un final évidemment triomphal, des rappels à n'en plus finir, mais il fallait bien laisser place à la suite des résistances...
L'ami nous présente, poignée de main et sourires malicieux dans les yeux à défaut des mots qui nous manquaient. Ouaip, une chouette rencontre. "Faudra venir nous voir" qu'il dit !

Plus tard, nous avons longuement reparlé, avec l'ami, de ce grand-père dont le regard et les chansons trahissaient cette fameuse joie accrochée par nécessité, par politesse, par politique, quand un vécu est lourd, chargé de la pire part d'ombre de notre espèce.
Ferchaud, parce qu'en vrai tout le monde l'appelle ainsi, était un de ces hommes traumatisés, révolté par la guerre d'Algérie, propulsé dans un devoir national colonialiste et tortionnaire. C'est d'ailleurs la seule chose dont il est question sur son blog à l'unique article mis à jour récemment à l'occasion de la sortie de son livre autobiographique "Je vous rends ma médaille" : un renvoi vers une émission de Daniel Mermet sur les horreurs de cette guerre indigne : "Ils eurent 20 ans dans les Aurès".

"J'ai toujours été un peu oui anarchiste, je savais pas trop ce que ça voulait dire, puis après on a été balancés dans la guerre d'Algérie. Il m'est arrivé des aventures quoi, je me suis retrouvé dans des endroits où j'aurai jamais dû me retrouver, tout ça par la justice française. Puis après on a été balancé dans l'Algérie, j'avais 19 ans. Je suis resté trente mois là bas. Et je peux vous dire que quand on est revenus d'Algérie on était... alors là on était bien pire qu'anars hein !"

Même s'il était prolixe en chansons, il restait pudique sur les détails de ces presque trois années militaires. Quand l'ami m'a proposé de l'accompagner à Brion, rencontrer Ferchaud dans sa maison, il n'en n'a pas été beaucoup plus question. Non, Michel parlait de musique surtout, et de tracasseries administratives, aussi. Il n'avait pas seulement rendu sa médaille mais aussi sa carte d'identité. Et il galérait grave. Une assistante sociale, "une encore plus têtue que lui" avait fini par le convaincre de refaire ses papiers pour qu'au moins il touche une pension qui lui était due. C'était bien un minimum de faire raquer l'Etat après tout ce qu'il avait enduré. L'argument avait fait mouche alors il s'y était fait et nous faisait profiter de sa verve sur l'administration (il était intarissable) autour de quelques coups de pinard. Il m'avait autorisée à me balader pour photographier son jardin-bouiboui autour de sa drôle de maison. Je m'étais régalée de bouts de rouille (mon obsession photo de l'époque) et d'une poésie de l'abandon des vestiges encore vibrants de vies passées, devenant aussi moussus que sa barbe était fournie.
C'était en mars 2006. Nous ne nous sommes jamais recroisés depuis.

Un hommage musical lui a été rendu il y a deux jours sur Alternantes : glissez-y vos oreilles !

Je vous rend ma médaille
à vous qui un jour m'avez
poussé vaille que vaille
à salir mes jeunes années.

J'en n'étais pas peu fier
de ce petit bout de fer
qui s'étiole dans un tiroir
sans honneur et sans gloire.

On n'y avait rien vu
ni moi ni mes copains
nous étions de la pâte
dont on fait le bon pain.

Les années ont passé
mais rien n'est oublié
dans mes rêves profonds
je revois les démons.

Messieurs les politiques
vous n'avez pas changé
Algérie, Nouméa,
ha oui le rouge vous va !

Je les revois partir
à la corvée de bois;
je les entends gémir
comme des bêtes aux abois.

Ça fait déjà trente ans
je n'ai plus bien le temps
mais au fond de mon cœur
restera la douleur.

Je vous rends ma médaille
à vous qui un jour m'avez
poussé vaille que vaille
à salir mes jeunes années.
Je vous rends ma médaille
à vous qui un jour m'avez
poussé vaille que vaille
à salir mes jeunes années.


https://nantes.indymedia.org/articles/37202
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Messagede bipbip » 07 Avr 2017, 18:40

Décès d'Armand Gatti

Armand Gatti est mort le 6 avril 2017, à l’hôpital Begin de Vincennes.

Gatti, Dante, Sauveur est né le 26 janvier 1924 à la maternité de l’hôpital de Monaco, fils d’Auguste Gatti, balayeur et de Letizia Luzona, femme de ménage.
Armand Gatti, c’est le journalisme qui lui a voulu ce prénom, mais Dante il est resté, aussi.
Avant il fut Don qui, résistant, arrêté, évadé, parachutiste.
Il fut journaliste, au Parisien Libéré, reporter couronné par le Prix Albert-Londres en 1954, puis à Paris-Match et d’autres journaux.
Il fut auteur, dramaturge, metteur en scène, Le Crapaud Buffle, le Poisson Noir, La Vie Imaginaire de l’éboueur Auguste G., Chant public devant deux chaises électriques, Les Treize soleils de la rue Saint-Blaise, Le Cheval qui se suicide par le feu, Rosa collective, La passion du général Franco, Le chant d’amour des alphabets d’Auschwitz, le Cinécadre de l’esplanade Loreto, Didascalie se promenant seule dans un théâtre vide, Le couteau d’Evariste Galois,sont quelques uns des titres de son théâtre.
Il fut réalisateur de films, consacré avec le premier, L’Enclos, à Cannes en 1961, ignoré dès le second, El Otro Cristobal, tourné à Cuba, suivirent Le Passage de l’Ebre en Allemagne, Nous étions tous des noms d’arbres en Irlande du Nord.
Et Gatti se fit écrivain public, vidéaste, nomade, du Brabant Wallon à Montbéliard, de Ris-Orangis à Strasbourg, en passant par Toulouse, Marseille, L’Isle d’Abeau, Avignon, Genève, Besançon, Lyon, etc.
Il prit le chemin de la Parole errante pour une longue marche dans la traversée des langages et la physique quantique. N’en finira plus d’explorer Les sept possibilités du train 713 en partance d’Auschwitz.
De Gatti, Henri Michaux disait à leur première rencontre : « Depuis vingt ans parachutiste, mais d’où diable tombait-il ? » La question reste ouverte.
Gatti est à jamais dans l’espace utopique que ses mots ont déployé, celui où le communard Eugène Varlin croise Felipe l’Indien, où Rosa Luxembourg poursuit le dialogue avec les oiseaux de François d’Assise, où Antonio Gramsci fraternise avec Jean Cavaillès, Buenaventura Durruti avec Etty Hilsum, Auguste G. avec Nestor Makhno.
Gatti, si on ne le sait déjà, on le saura bientôt, est l’un des plus grands poètes de notre temps et des autres.


http://www.armand-gatti.org/
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