L’abolition de l’État ? Toujours une « valeur républicaine » !
Le 13 octobre dernier, la Chambre sociale de la Cour de Cassation avait rejeté le pourvoi formé par la société Baud (groupe Casino), soutenu par l’UD 94 de FO, qui attaquait la nomination d’un Représentant de la Section Syndicale (RSS) de la CNT sur la notion de « respect des valeurs républicaines », une des conditions auxquelles un syndicat doit satisfaire pour être autorisé à désigner un RSS en application de l’article L.2142-1 du Code du travail.
Deux nouvelles procédures judiciaires viennent confirmer, en ce début d’année, la compatibilité des statuts de la CNT avec ce critère issu de la loi de 2008.
Jugement favorable à Sevelnord (groupe PSA)…
Depuis 1 an le syndicat CNT STIS 59-62 essayait d’implanter une section à Sevelnord (groupe PSA, 3 000 salariés). Après une première contestation sur la forme de la nomination du Représentant de la Section Syndicale, la direction a ensuite contesté sa nomination sur le fond, en invoquant les caractères « non républicains » des statuts de la CNT (gestion de la production par les travailleurs, abolition de l’État…). Le 11 février 2011, le Tribunal d’Instance de Valenciennes jugeait finalement que rien ne prouvait que la CNT ne respectait pas les « valeurs républicaines ».
… et à Intrabus l’avocat des patrons jette l’éponge avant sa plaidoirie !
Intrabus, société de transport de voyageurs basée à Orly avait aussi décidé, le 28 janvier dernier, de contester, sur les mêmes bases, devant le Tribunal d’Instance d’Ivry, la nomination par le SGTL CNT d’un représentant syndical. Aux vues des conclusions envoyées la veille à la partie adverse, l’avocat d’Intrabus n’a pas voulu tenter la bataille et a demandé à Intrabus d’annuler la contestation. Le RSS était donc reconnu par la direction.
Au-delà de tout triomphalisme, ces deux nouveaux épisodes judiciaires renforcent les capacités d’implantation syndicale de la CNT dans le secteur privé. Effectivement, les employeurs devront bien réfléchir avant de contester sous cet angle nos « représentant-e-s », pour ne pas subir la même cuisante déconvenue que ceux de Baud, Sevelnord ou Intrabus...
Loin de l’agitation médiatique, le projet syndical porté par la CNT (autogestion, rotation des mandats, refus des permanents, revendication d’un projet de société alternatif au capitalisme…) continue son développement par un militantisme de terrain.
Les réussites d’aujourd’hui préparent les victoires de demain !
CNT - Secrétariat média
Publié le 9 mars 2011.
La CFDT premier syndicat de France. Mais les luttes se multiplient
Nous en avions déjà parlé sur ce site, les résultats viennent de tomber. Pour la première fois, la CFDT détrône la CGT et devient premier syndicat de France. Et alors ?
Ces résultats étaient pressentis depuis un moment déjà. Ils ne traduisent pas une chute de la CGT, mais une légère montée de la CFDT. Pour rappel, en 2013, la CGT obtenait en tout 1 355 927 voix, La CFDT 1 317 111 voix. Soit un différentiel à l’époque de près de 40 000 voix. Cette fois-ci, la CFDT obtient 1 342 670 voix et la CGT 1 302 775.
C’est à dire une baisse de la CGT de 50 000 voix… Ce qui correspond plus ou moins à la baisse relative des suffrages qui se sont porté sur la CGT lors des dernières élections dans les TPE, ou elle reste premier syndicat mais passe de 136 033 voix à autour de 81 000.
Cela, dans un contexte de légère hausse de la CFDT, qui grappille 63 000 voix dans les élections des représentants syndicaux dans les entreprises de plus de 10 salariés, fait basculer le balancier dans son sens.
Victoire de la stratégie du grain à moudre
Cette victoire de la CFDT, c’est celle de la stratégie dite « du grain à moudre ». Comprendre : Le syndicat, s’il accompagne l’offensive patronale, peut gratter à la marge des miettes pour les travailleurs de plusieurs corporations, en particulier les plus qualifiés d’entre elles et eux. Et se sucrer au passage aussi. On ne peut que faire la parallèle avec la campagne de Macron, soutenue par l’aile « droite »du PS. D’ailleurs, Macron a repris une des propositions phare de la CFDT, la retraite par point.
Bien sûr, cette stratégie se fait au détriment de l’ensemble des exploités, qui voient leur situation se dégrader. Notamment les plus précaires et parmi elles une majorité de femmes prolétaires.
Hiver du syndicalisme, printemps des luttes
Le champs de bataille c’est plus que jamais celui de l’entreprise. En effet, la loi travail, en rendant possible des attaques sans précédents sous la forme d’accords d’entreprise, est la porte ouverte à une offensive générale contre les exploités. Il est nécessaire de tisser des liens de solidarité et d’autodéfense de classe, en prévision des attaques qui arrivent. L’hiver vient sur le syndicalisme français. Cela n’est pas pour autant une fatalité pour nos luttes.
D’ailleurs, si l’on en croit le recensement effectué ici :
Il n’y a jamais eu autant de grèves et de luttes au travail depuis 5 ans. 632 conflits du travail par jour en moyenne contre 161, 135, 195, 176, 245, 150 et 115 les semaines précédentes. C’est un record qui s’inscrit dans une série historiquement très élevée de luttes qui se maintient depuis maintenant 8 semaines. (…) [L]es gens se battent, résistent en nombre, sont très nombreux à ne pas se laisser faire, ne baissent pas les bras et, bien souvent, gagnent.
Regardons aussi ce qu’il se passe ailleurs en Europe. En Italie, au Royaume Uni, des travailleurs précaires se mettent en grève, luttent, font plier jusqu’à des plate-formes internet comme Deliveroo ou Foodora. Nous en avions parlé sur ce site. Plus près d’ici, les femmes de chambres grévistes ont remportés plusieurs batailles, par exemple à Marseille. Marseille aussi, où les travailleurs de Deliveroo ont fait grève pour la première fois hier. Comme en Italie, comme au Royaume-uni, la grève porte sur le paiement à la commande. Les contacts se multiplient d’ailleurs sur Internet entre les livreurs à l’échelle internationale.
Et ce n’est qu’un début.
Pourquoi pas l’unification syndicale ?
C’est peut-être la première fois que des responsables nationaux de Solidaires ouvrent un débat public, pas seulement sur l’unité, mais sur l’unification syndicale, sujet devenu tabou, ou alors un motif de plaisanteries. L’unité syndicale fait partie de l’ADN de Solidaires, il n’y a aucun doute à ce sujet. Mais l’unification ?
Le dossier « unité syndicale » de ce numéro des Utopiques s’ouvre sur un article signé Théo Roumier (SUD Education) et Christian Mahieux (SUD Rail), intitulé : « Invoquer l’unité, oui ! La faire c’est mieux ». Cet article ouvre en conclusion le débat évoqué ci-dessus et je vais y revenir. Il est complété par d’autres articles et par des documents extrêmement utiles à faire connaître, parce qu’ils constituent maintenant un patrimoine historique commun pour celles et ceux qui ont connu ou veulent connaître l’histoire du syndicalisme de lutte depuis mai 1968.
Volumineux dossier sur l’unité
Théo Roumier revient d’abord sur l’histoire, décisive pour l’irruption gréviste de mai 1968, des trois accords d’unité syndicale entre la CGT et la CFDT de 1966 à 1979. Cette histoire croise l’époque « lutte de classe » de la CFDT et celle du Programme commun de la gauche où le syndicalisme s’est très considérablement impliqué. L’article évoque aussi les débats de la CGT et en particulier le fameux congrès de 1978 où Georges Séguy propose un pacte d’unité syndicale renforcé. On connait la suite…
Suivent ensuite des documents à lire ou relire : des extraits d’interview de Fredo Krumnow, porte-parole du « courant gauche » de la CFDT post-68 : il évoque la question de la démocratie syndicale, et aussi le rapport aux « politiques ». Michel Desmars, ancien secrétaire national de la branche cheminot CFDT, décrit ensuite les différents outils d’expression dont s’est dotée le courant d’opposition au recentrage de la CFDT, et surtout la création de la revue intersyndicale « Collectif » (sous-titrée : « mouvement syndical et stratégie sociale ») à partir de 1987 jusqu’à décembre 1995 (rappelons que ce blog syndicollectif.fr se veut un clin d’œil avec cette expérience !). Participaient à Collectif des responsables CFDT bien sûr (ils en furent l’ossature) mais aussi CGT et FEN, ainsi que des chercheurs, des militants associatifs. C’est grâce à ce collectif militant que les mouvements de chômeurs, ainsi que la bataille pour la réduction du temps de travail (RTT), se sont ravivés dans les années 1990, notamment avec la marche nationale de mai 1994 (30 000 à Paris) et la création d’Agir ensemble contre le chômage (AC !).
On relira aussi avec profit l’article que Maryse Dumas avait écrit pour la revue Contretemps, afin d’évoquer les 120 ans de la CGT (en 2015) et aller plus loin : parler de l’histoire « pour penser l’avenir ». Elle y traite longuement de la question de l’unité, qui fut « transversale à toute l’ histoire » de la CGT, du débat « réforme/révolution », et du difficile « rapport au politique ». La notion très controversée de « syndicalisme rassemblé » (née juste avant 1995) est ensuite critiquée dans un article (peu convaincant par son angle d’argumentation) écrit par Jean-Yves Lesage (syndicat du livre CGT). On découvrira un article passionnant (Willi Hajek, du réseau militant TIE pour Transnationals Information Exchange) sur l’histoire mouvementée du syndicalisme allemand depuis les années 1920, alertant sur une vision parfois idéalisée du syndicalisme « unique ». Le dossier se termine par un bref bilan de l’intersyndicale CGT, FSU, Solidaires qui organise chaque année depuis 20 ans des Journées intersyndicales femmes, avec des débats et des croisements d’expériences.
Unité : la faire !
L’article-cadre de Théo Roumier et de Christian Mahieux s’étend d’abord longuement sur les conditions et les difficultés de l’unité syndicale. Certaines remarques ou propositions sont totalement pertinentes, d’autres plus discutables. Toutes mes remarques ci-dessous sont des incitations à débattre, à la place où je me situe (aujourd’hui observateur surtout) et dans une logique partagée avec les auteurs quand ils se refusent à donner des « leçons ». D’autant qu’ils sont acteurs dans ce débat.
Il semble juste par exemple, malgré les polémiques que cela a pu produire, de constater que la déclaration commune intersyndicale de février 2016 sur la loi Travail, très large (elle incluait la CFDT et l’UNSA) a eu un effet positif pour « faciliter des appels communs bien plus offensifs », par la suite. Mais dans cette logique, il semble alors parfaitement compréhensible que pour le 9 mars 2016, à la SNCF, l’unité syndicale incluant la CFDT et l’UNSA ait été un facteur important pour atteindre des taux de grève très élevés ce jour-là (50%), jouant un rôle dans la dynamique de l’action durable, et posant donc un problème compliqué dans la gestion de l’unité. Problème que la direction CGT cheminot a pu utiliser ensuite comme argument pour bien séparer la lutte spécifique SNCF et celle contre la loi Travail…
Il est parfaitement juste aussi de noter que les confédérations syndicales ne sont nullement un « tout » homogène, marchant au pas. Ce n’est nullement le cas pour la CGT, qui, comme le décrivent les auteurs, a conduit localement la lutte pour les SCOP à Fralib et Pilpa, sans se dire pour autant très « autogestionnaire », comme Solidaires. Combien de fois entend-on des syndicalistes (Solidaires ou FSU) expliquer que la CGT fait ceci ou pense cela, alors qu’il ne s’agit que de fédérations ou même parfois de syndicats. On a trop souvent le réflexe d’attribuer à toute la CGT des attitudes particulières, en pensant implicitement que toute la CGT obéit à un schéma centralisé !
Mais l’originalité de l’article des camarades tient à l’ouverture du débat sur l’hypothèse et les conditions d’une unification possible.
Unification : à quelles conditions ?
Les deux auteurs prennent d’abord la précaution de tracer un périmètre à cette hypothèse d’unification : le syndicalisme de transformation sociale, ou celui qui se réfère à la fameuse « double besogne » de la Charte d’Amiens : « l’amélioration immédiate » d’une part et « l’émancipation intégrale » (c’est-à-dire anticapitaliste) de l’autre. Les auteurs précisent ensuite que les équipes syndicales qui se situent dans cette perspective ne sont pas qu’à Solidaires, mais aussi à la CGT, la CNT-SO, FO, FSU, LAB, STC, plus « quelques structures UNSA et CFDT ». J’en suis bien d’accord.
Le problème est cependant plus complexe, car nous heurtons à une certaine contradiction. Il convient d’abord de noter que si le projet est bien l’émancipation intégrale, et donc la lutte pour une autre société, alors cela doit concerner et impliquer réellement la grande majorité du salariat. Et pas seulement les plus conscients ou les déjà convaincus. Si la CFDT devenait réellement la première organisation représentative en avril 2017, quelles que soient les turpitudes des systèmes de calculs issus de la loi de 2008, cela doit nous faire réfléchir : comment atteindre les salariés qui se reconnaissent dans la CFDT (ou d’autres autour d’elle) ? Théo Roumier et Christian Mayeux répondent bien sûr par l’unité ponctuelle, comme celle de février 2016, en ajoutant la condition qu’elle soit une vraie unité d’action, et pas de déclaration. Mais quelquefois, la déclaration précède l’action, même si ce n’est pas automatique. Par exemple en 2003, où existait une plate-forme unitaire sur les retraites depuis janvier, ce qui bien sûr n’a pas empêché la direction CFDT de trahir le 15 mai 2003, après la grande journée du 10 mai.
La question qui se pose, et qui était posée dans les petits bouquins fondateurs de ce blog (article de Joel Lecoq, militant CFDT, dans Nouveau siècle, Nouveau syndicalisme-Syllepse, 2013), est donc de se doter d’une démarche qui pose de manière permanente la nécessité de s’adresser à tout le salariat, et à tous les salarié-es, y compris ceux et celles influencé-es par la CFDT (ou d’autres). Joel Lecoq faisait la proposition d’un Collectif national d’échanges et d’unité d’action entre toutes les organisations, permettant au moins de poser les débats contradictoires devant tout le monde. Bien sûr, il ne suffit pas de le dire, mais au moins cela trace une orientation durable vers une perspective qui englobe la majorité du salariat.
Mais cette proposition n’enlève rien à la nécessité d’aller beaucoup plus loin avec les organisations qui partagent d’ores et déjà des perspectives communes bien plus fortes, et se retrouvent très souvent dans l’action, malgré des histoires et cultures différentes. Et là, on ne peut qu’être d’accord avec les propositions des deux auteurs. Cela fait longtemps que la nécessité d’un rapprochement plus structuré entre Solidaires, la CGT, la FSU, se pose. Aujourd’hui, après l’expérience de l’intersyndicale de 2016 incluant aussi FO et les organisations de jeunesse, la question prend plus d’ampleur encore. Rien de plus normal et sain que des syndicats qui se sont mobilisés durablement sur un sujet central veuille prolonger l’expérience par un débat de rapprochement. Et l’article a raison de critiquer des réflexes d’auto-préservation (par exemple ne pas reconduire l’intersyndicale à l’automne 2016 au nom des élections TPE qui approchaient) pour privilégier un « aggiornamento stratégique dans un grand nombre de structures syndicales ».
Quant à la méthode, comme le dit l’article, il ne s’agit en aucun cas de demander aux plus petits d’adhérer au plus grand, ce qui est impensable et aboutirait à l’échec. Il s’agit bien d’une transformation réciproque, et donc du « dépassement de chacune des organisations », condition posée par les auteurs.
La CGT a certes fêté ses 120 ans. La démarche visant de 1895 à 1902 à confédérer les Bourses du travail et les Fédérations professionnelles a été difficile, voire douloureuse. Il a fallu passer outre les routines, les habitudes, les susceptibilités. 120 ans après, le paysage du salariat est totalement bouleversé sur le plan culturel, sur le plan des métiers, sur le plan du droit, sur le plan international. D’autres traditions se côtoient, des collectifs de luttes, des associations. Mais le nombre de syndiqués n’augmente pas. Si le syndicalisme, confronté à des défis gigantesques, se contente de gérer ses situations acquises, tout en améliorant ce qui peut l’être avec de efforts parfois considérables et admirables, il sera de plus en plus menacé de rétrécissement de son champ d’influence profonde. Même s’il est encore capable de fédérer de grandes luttes, comme au printemps 2016.
Un immense espoir accompagnerait la perspective d’une nouvelle union interprofessionnelle démocratique et solidaire ou une nouvelle confédération unitaire du travail, en adéquation avec les attentes de la jeunesse d’aujourd’hui. Il est temps d’au moins ouvrir le débat. Comme le font les Utopiques, si on a bien compris.
Jean-Claude Mamet, le 23 mars 2017.
http://www.anti-k.org/2017/05/06/syndic ... iguites-3/Syndicats et second tour : Mauvaise clarté contre ambiguïtés
Il aura finalement fallu que Le Pen et Macron se bousculent devant l’usine Whirlpool d’Amiens pour que les préoccupations sociales reviennent sur le devant de la scène médiatique et de la campagne présidentielle.
Un retour qui accroît la responsabilité des directions syndicales dans le renforcement des mobilisations à partir du 1er mai mais aiguise les contradictions pour les consignes de vote au second tour…
Échos du premier tour…
Tout d’abord, il est confirmé que l’appartenance à un syndicat reste largement un vaccin anti-Front national1. Si les seuls sympathisantEs des syndicats avaient voté au premier tour de l’élection présidentielle, Mélenchon et Macron auraient été à égalité (28 %), Le Pen et Fillon loin derrière à 13 %, suivis par Benoît Hamon (11 %). Inversement, si seules avaient voté les personnes se disant proches d’aucun syndicat, Le Pen serait arrivée en tête (25 %) suivie de Macron (23 %), Fillon (19 %) et Mélenchon (17 %). C’est moins d’un ouvrier sur sept qui a voté pour le FN si l’on tient compte des abstentionnistes et des non-inscrits (notamment les très nombreux ouvriers qui ne peuvent avoir la nationalité française). Plus surprenante, la chute de François Fillon chez les actifEs à 13 %, alors que sa moyenne nationale est de 20 % (contre 22 % en 2012 pour Sarkozy).
La pénétration du vote d’extrême droite est inégale selon les syndicats : 24 % des salariéEs qui se déclarent proches de FO (contre 31 % en 2012). À l’opposé, la CFDT serait la moins frappée avec seulement 7 % (en baisse de 5 %). Le vote pour le FN a, en revanche, progressé à la CGT, passant de 9 % en 2012 à 15 % 2017. Un niveau semblable pour toutes les organisations syndicales, à l’exception de la FSU qui est à 9 %.
Les sympathisants CGT ont majoritairement voté pour Mélenchon (51 %), puis Le Pen (15 %), Hamon (13 %), Macron (12 %) et Poutou (3 %). Pour la CFDT, Macron à 48 % devant Fillon (15 %), Mélenchon (14 %), Hamon (12 %) et Le Pen (7 %). Pour FO, Mélenchon à 32 %, devant Le Pen (24 %), Macron (15 %) et Hamon (11 %). Du côté de la CFE-CGC, François Fillon en tête (à 43 %), devant Macron (31 %) et Le Pen (13 %). À la CFTC, Fillon premier (à 34 %) devant Macron (29 %) et Le Pen (14 %). À Sud-Solidaires, Mélenchon en tête (à 53 %) devant Hamon, Macron et Le Pen (ex-æquo à 13 %). Pour l’Unsa, Macron (42 %), Mélenchon (16 %), Le Pen (14 %) et Hamon (13 %). Enfin, la FSU, avec Mélenchon (43 %) devant Macron (19 %) et Hamon (18 %).
Du 1er mai au second tour
Contrairement à 2002, le résultat du premier tour n’a pas été suivi d’une réaction massive, dans la rue, à dimension largement spontanée. Cette ambiance avait imposé aux directions syndicales (hors FO) la construction d’une grande manifestation du 1er Mai et contenu le vote Le Pen à moins de 18 %.
Les reculs sociaux mais aussi la mobilisation contre la loi travail et les évolutions dans le champ syndical, notamment de la CFDT, modifient le cadre des discussions et prises de position des directions syndicales.
Pour la direction confédérale CGT : « L’utilisation des peurs, du terrorisme, les amalgames éhontés entendus lors de la campagne, la xénophobie, le racisme, le sexisme et l’homophobie, la préférence nationale ne résoudront pas les inégalités, le chômage et les bas salaires. La CGT les combat et les combattra sans relâche ! Elle n’aura de cesse de faire barrage à l’extrême droite ! Pas une voix ne doit se porter sur sa candidate ». Si FO refuse toute consigne de vote, elle dénonce, avec la CGT, les « politiques d’austérité » dans la montée de l’extrême droite et rappelle, parmi les revendications, son opposition à la loi travail soutenue par la CFDT…
Un positionnement qui explique que la CFDT ait organisé le 1er mai, un « rassemblement républicain » avec l’UNSA et la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) pour « rejeter la vision réactionnaire et identitaire du Front national », et appeler à « voter massivement pour le candidat républicain ».
Mardi 25 avril, la commission exécutive de la CGT appelait à « faire barrage à l’extrême droite », « un danger pour la démocratie, la cohésion sociale et le monde du travail ». Mais elle souligne que le premier tour est le résultat « des politiques libérales, des lois régressives, des remises en cause des droits », citant parmi les « mauvais coups » la loi travail et la loi Macron. « La CGT ne croit pas en l’homme providentiel »…
L’UNSA a appelé à « faire barrage » à Le Pen « en utilisant le bulletin Macron ». En revanche, la CFE-CGC « s’abstient de toute consigne ou recommandation ».
Dans ce paysage, les débats et contradictions traversent les organisations syndicales comme l’ensemble des salariéEs, avec des prises de position assises sur des bases différentes. Le refus de consigne de vote de FO renvoie autant au prétendu rejet de la politisation traditionnelle qu’à la difficulté à affronter la forte présence pro-FN dans certains syndicats. Si certaines ambiguïtés présentes dans des structures CGT sont la conséquence d’une tradition « front républicain » forte au PCF, les « Ni-ni » affirmés ici ou là peuvent relever d’une radicalité, mais parfois de pressions locales de positions elles aussi proches de l’extrême droite. Solidaires, de son côté, « réaffirme que pas une voix ne doit aller au FN ». Le plus clair est certes le positionnement des CFDT et Cie, vrais « macronniens », clairement condamnable.
Dans la continuité des manifestations de ce 1er Mai, reprendre le chemin des mobilisations contre la loi travail reste le meilleur moyen de couvrir les voix du FN tout en combattant réellement les politiques anti-sociales d’un Macron.
Robert Pelletier
1. Enquête pour Liaisons sociales « autodéclarative »
Paris le 9 mai 2017
A l’attention de Madame Myriam El Khomri, Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social
et de Madame Clotilde Valter, Secrétaire d’état à la Formation professionnelle et à l’apprentissage
Mesdames,
Nous avons bien reçu votre invitation à « partager un moment convivial, à l’occasion de la fin du quinquennat, le mercredi 10 mai à 19h ».
Nous ne serons pas présent-es à cette rencontre. Vous comprendrez aisément que pour l’Union syndicale Solidaires, la période n’est guère propice aux moments de convivialité, quelques jours à peine après l’élection d’Emmanuel Macron et la présence au second tour de l’extrême droite qui sort dangereusement renforcée de ce quinquennat. Notre temps est déjà consacré à la préparation des indispensables ripostes que nous devrons mettre en place.
Avec les remises en cause du droit du travail notamment par le passage en force de la « loi Travail », les attaques contre la protection sociale et les services publics, la poursuite des politiques européennes d’austérité et de libre échange, ce quinquennat a conduit à l’exaspération sociale et au renforcement de l’extrême droite. Il n’est donc pas question pour nous de venir célébrer un bilan aussi calamiteux pour les droits sociaux et la démocratie.
Pour autant, si vous pensez utile qu’un bilan soit tiré de ce quinquennat, et en ce qui vous concerne directement, du ministère du travail, de nombreux-euses militant-es de l’Union syndicale Solidaires peuvent apporter leur contribution.
Nous pensons, par exemple, à Laurent Théron, mutilé par la police lors des manifestations contre la loi travail ou à Yann Le Merrer, fonctionnaire révoqué pour fait syndical, à nos camarades de Solidaires à Rennes espionné-es par les services de police ou à toutes celles et ceux qui ont encore reçu ces jours derniers des interdictions de manifester.
Plus largement vous pourriez aussi entendre Laura Pfeiffer sanctionnée par la justice pour avoir fait son travail d’inspectrice du travail, les syndicalistes d’Air France ou de Good Year poursuivis et condamnés par la justice ou tou-tes ces salarié-es qui renoncent aujourd’hui à faire reconnaître leurs droits devant les prud’hommes devenus inaccessibles à moins que vous ne préfériez entendre les médecins du travail poursuivi-es par les employeurs...
Bien sûr, si cela ne correspondait pas à votre attente, de nombreux-euses autres militant-es peuvent vous faire part de leur bilan de ces 5 dernières années, qu’il s’agisse de camarades victimes de « plans sociaux » validés par vos services, de camarades victimes de la répression anti-syndicale et parfois licencié-es de leur entreprise pour cela, de victimes de maladies professionnelles, de camarades obligé-es de travailler le dimanche ou la nuit pour le plus grand profit des actionnaires…
Pour l’Union syndicale Solidaires,
Cécile Gondard-Lalanne et Eric Beynel, co-délégué-és généraux.
DES ENTRETIENS TRÈS, TROP INDIVIDUALISÉS ....
Hier, le roi a reçu accompagné de deux de ces laquais, les OS dans un bureau au style Louis XIV ..
SI lui était ac...compagné, les représentants des syndicats eux étaient seuls....
Une nouveauté et même un piège, nous savons bien que les propos et les échanges peuvent être déformés, adaptés, comment peut on faire confiance à celui qui n'a que mépris vis à vis du monde du travail???
Le gouvernement d'ailleurs hier soir déjà, annoncé que jamais il n'avait dit qu'il irait moins vite qu'annoncé initialement sur les ordonnances à venir ...
Dans les entreprises les DRH et RH essaient d'individualiser les entretiens et nous justement ne tombons jamais dans le piège, toujours être accompagné, car avec ces gens là, il ne peut y avoir aucune confiance ....
Les méthodes changent mais les loups sont les mêmes, ce matin la ministre du travail a choisi son chef de cabinet, un ancien haut responsable FO, voilà comment écarter d'éventuels mouvements ou ce syndicat aurait pû être dans la rue !!!
Le syndicat va t'il passer de Force ouvrière à Force oligarchique ???
Plus que jamais le FRONT SOCIAL est de plus en plus interpellé et rejoint par de très nombreuses structures militantes, que ce soit à la CGT ou dans d'autres sphères militantes ....
Nous le rappelons pour la enieme fois, le front social n'a pas vocation à se substituer aux instances mais juste aider à la mise en place d'une unité la plus large possible et ce contrairement à des allégations colportées pour essayer de dissuader certaines structures à venir nous rejoindre,..
Qui peut donc avoir intérêt à nuire à l'unité de celles et ceux qui luttent, à part le capitalisme ???
L'unité fait peur au pouvoir et à la classe financière, car l'unité de la classe populaire est un danger pour ceux qui depuis des décennies ont organisé la division la plus large pour s'assurer un pouvoir total à la solde du fric !!!
Attention donc aux pièges tendus par le ROI et ses conseils, ils sont déterminés à y arriver et obtenir un retour sur investissement, les milliardaires ont mis du fric pour que le ROI prenne le trône ils veulent un retour rapide plus un max de dividendes ....
A bientôt dans la rue, TOJS ENSEMBLE DANS LA CGT, mais aussi Avec toutes celles et tous ceux qui comme nous et malgré nos différences veulent s'unir pour ne plus subir, voici le but unique du FRONT SOCIAL, créer les liens pour arriver au TOUS ENSEMBLE, plus nous serons plus vite arrivera notre victoire !!!!
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