C.R.A. : TOUT DOIT DISPARAITRE !
Après Vincennes, Mesnil-Amelot, Nantes, Rennes, c'est au tour du Centre de Rétention Administrative de Bordeaux (CRA), situé au sous-sol du commissariat central de Mériadeck, de brûler. Depuis plusieurs années, révoltes, grèves de la faim et de la soif, auto-mutilations, tentative de suicides, suicides... s'accumulent dans ces lieux d'enfermement. Lundi 18 janvier 2009 à 20 h, un départ d'incendie a eu lieu dans le CRA de Bordeaux. Aucun système d'alarme n'a été déclenché. 20 ou 25 minutes après que l'alerte ait été donnée par les détenus, les policiers interviennent. A peine vêtus, les douze détenus sont alors placés dehors, dans la cour intérieure du CRA, sous la pluie, pendant plusieurs heures, puis conduits dans le réfectoire, au premier étage du commissariat de police, où ils ont été menottés aux chaises. Trois d'entre eux auraient été brièvement hospitalisés pour avoir inhalé de la fumée. Dix d'entre eux sont transférés au CRA de Toulouse. Les deux autres sont placés en garde à vue.
Alors que les policiers étaient absents, ils prétendent que ce sont eux qui sont à l'origine de l'incendie. Si toutefois cela se révélait exact, nous ne pourrions qu'être solidaires de cet acte de révolte ou de désespoir. En effet, on nous le présente comme un acte « volontaire » et « criminel » mais c'est bien l'État le seul responsable de cette situation.
Car les centres de rétention, prisons pour étrangers, viennent parachever la logique d'oppression de la politique impérialiste occidentale:
-Pillage des ressources des pays d'origine et maintien de leurs états dans la dictature et la corruption, poussant à l'exil ;
-Fermeture des frontières, durcissement de la réglementation de l'entrée et du séjour en France et en Europe plaçant les migrant.es dans la clandestinité ;
-Renforcement du nationalisme (« Intégration et Identité nationale »), politique d'immigration choisie et politique des quotas d'expulsion, contribuant à la stigmatisation des étranger.es. Pour la mise en œuvre de ces politiques racistes, l'État renforce l'arsenal policier, généralise les contrôles au faciès, multiplie les rafles, incite les institutions publiques à la délation (ANPE, poste, organismes sociaux, écoles etc).
-Soumission des sans-papiers, esclaves modernes, à des conditions de travail indignes, sans protection sociale ni juridique, qui participe d'une stratégie de mise en concurrence entre "catégories" sociales de travailleurs permettant la destruction des solidarités. La récente nomination du ministre Hortefeux au Travail et aux affaires sociales confirme que cette politique d’immigration est le terrain ultime d’expérimentation de la destruction des acquis sociaux de tous et toutes organisée par le gouvernement actuel.
C'est bien face à cette politique que nous sommes solidaires avec les actes de désespoir et de révolte dans les centres de rétention et ailleurs.
Libération immédiate des inculpés du CRA
et de tous les retenus au moment de l’incendie
FERMETURE DES CENTRES DE RETENTIONS
REGULARISATION DE TOUS et TOUTES LES SANS-PAPIERS
NE RIEN FAIRE C'EST LAISSER FAIRE
REVOLTONS-NOUS
http://www.crsp-bordeaux.org