De Toulouse à Strasbourg, des rassemblements en hommage à Rémi FraisseIl y a deux ans, dans la nuit du 25 au 26 octobre 2014, le militant écologiste Rémi Fraisse était tué par une grenade offensive lancée par un gendarme, alors qu’il participait à la « zone à défendre » contre le projet de barrage de Sivens, dans le Tarn. Il a fallu attendre juin 2016 pour que la justice reconnaisse l’illégalité des travaux. Des rassemblements en hommage à Rémi Fraisse sont prévus le 26 octobre à Toulouse et Grenoble. Ce jour-là, les mouvements de lutte contre les grands projets inutiles et imposés remettront au Parlement européen à Strasbourg la sentence du Tribunal Permanent des peuples qui condamne l’Union Européenne, l’Italie et la France, pour leurs lourdes atteintes aux libertés publiques et à l’environnement.
- Pour une marche le 26 octobre 2016 à 18h30 du Monument aux Morts, où des objets pourront être déposés en hommage, jusqu’au Capitole à Toulouse« En mémoire à Rémi, afin que l’espoir revive et que cessent les violences de l’État, des milices et l’impunité policière
La lutte contre le projet de barrage à Sivens n’a pas été vaine : elle a révélé comment des décideurs détruisent l’environnement, les ressources naturelles et la biodiversité, favorisent une agriculture mortifère, bafouent la démocratie, gaspillent l’argent public, recourent à la violence d’État, et au final s’appuient sur des milices pour faire régner la terreur. Et le 30 juin 2016, une décision de justice rendue par le tribunal administratif de Toulouse a donné entièrement raison aux opposants au barrage.
Depuis ce jugement, l’illégalité a clairement changé de camp : elle est désormais le fait de ce projet lui-même et non plus de ceux qui le combattent.
Le 8 octobre 2014 nous dénoncions, jusque dans la cours même de la préfecture, le jet de grenades sur des manifestant-e-s occupant une caravane, geste criminel si il en est. Dix-huit jours plus tard, c’est précisément ce geste qui a tué Rémi.
A l’automne 2014, une vaste mobilisation populaire, l’avis négatif de la Commission européenne, le rapport critique d’experts gouvernementaux et la mort d’un homme ont interrompu le chantier. Pour réaffirmer la justesse de ce combat, pour exiger le respect de nos droits fondamentaux, pour rendre hommage à Rémi, pour dénoncer les crimes policiers impunis, pour nous opposer aux évacuations à Calais, à Notre-Dame-des-Landes et ailleurs, parce que notre indignation sociale, même réprimée, est toujours bien là, participons à une grande manifestation unitaire, apaisée et résolue, le 26 octobre à Toulouse.
Parce que nous n’allons rien lâcher, parce que nous avons encore en tête la relaxe, 10 ans après, des deux policiers responsables de la mort de Zyed et Bouna, parce que nous n’oublions pas non plus les morts d’Adama Traoré, 24 ans (2016, Val d’Oise), Timothée Lake, 20 ans (2014, Toulouse), Wissam El Yamni, 30 ans (2012, Clermont Ferrand), Ali Ziri, 69 ans (2009, Argenteuil), Habib Ould Mohamed , 17 ans (1998, Toulouse), Malik Oussekine, 22 ans (1986, Paris), Vital Michalon, 31 ans (1977, Creys-Malville), et tant d’autres, tout-e-s victimes des « forces de l’ordre ».
Comme annoncé il y a un an : "Nous entendons pérenniser cette date anniversaire, pour la défense de l’environnement comme condition nécessaire à la survie de l’humanité, et contre l’individualisme, facteur d’inégalités." »
- Un rassemblement est également prévu à Grenoble, le 26 octobre à 15h place Notre-Dame (plus d’infos ici)
- A Strasbourg, les mouvements de lutte contre les Grands Projets Inutiles et Imposés appellent à un rassemblement au Parlement européen le 26 octobre à 15h....
http://www.bastamag.net/De-Toulouse-a-S ... mi-Fraisse