Communiqué de Sud Éducation 37 à propos de la « charte des bonnes pratiques » mise en place par l’Université de Tours pour encadrer le recours aux contractuels.
http://larotative.info/precaires-les-tr ... s-710.htmlL’université de Tours, depuis cette année, fait signer aux contractuels qu’elle emploie une « charte des bonnes pratiques pour l’accompagnement des personnels contractuels » afin, prétend ce document, « d’améliorer l’accompagnement des personnels recrutés en contrat à durée déterminée » et de « promouvoir un processus d’accompagnement du parcours professionnel de l’agent » ou encore, pour le néo-recruté, de « préparer également son projet professionnel et de définir les orientations qu’il souhaite donner à sa carrière ».
On comprend bien qu’il y a déjà un certain paradoxe à faire signer par le contractuel recruté ce qui relève principalement de l’Université employeur. Dans les faits, il s’agit, en demandant leur signature, de soumettre les contractuels à des formes d’auto-soumission face à un texte pseudo-juridique qui n’a aucune valeur légale et que l’université n’arrive toujours pas à respecter elle même puisqu’elle emploie encore aujourd’hui des personnels sans contrats (pratique illégale d’ailleurs dénoncée dans la charte).
L’affaire pourrait n’avoir qu’une importance relative et tourner au ridicule, si dans le même temps, l’Université de Tours ne prenait pas prétexte de cette signature pour trier les « bons » et mauvais « candidats ». Certains contractuels en effet, refusant de signer ce document, se sont vus désignés par la Direction des Ressources Humaines, via des mails adressés à différents directeurs de laboratoire, comme de véritables « moutons noirs » de l’institution, pouvant craindre ainsi fortement pour leur éventuel réemploi.
Classer les contractuels selon leur degré de docilité et persévérer dans des pratiques douteuses sans être inquiété, serait-ce le véritable but de cette« charte des bonnes pratiques » ?
SUD éducation appelle les directeurs de laboratoire, les chefs de projets, et autres personnels chargés des recrutements de contractuels, à appuyer ces derniers dans leur refus de signer cette charte.
Illustration : précaires arborant la « charte des bonnes pratiques » en guise de couvre-chef, sous l’œil attendri de la présidence de l’Université.
Réunion nationale des collectifs de
précaires de l'enseignement supérieur et la recherche
Week-end des 6 et 7 décembre 2014 - Paris
Planning du week-end :
Samedi 6 décembre
•Accueil à partir de 13h30
• 13h45 - 14h00 : Introduction par les collectifs organisateurs
Présentation des motivations et perspectives de ce week-end de réunion.
• 14h00 - 16h00 : Présentation des collectifs et personnes présentes
• 16h30 - 19h30 : Discussion sur les objectifs et la forme d'un regroupement / d'une coordination nationale des collectifs de précaires
(avec petite pause vers 18h00 si nécessaire)
Dimanche 7 décembre
•Accueil à partir de 8h45
• 9h00 - 11h00 : Resserrement des discussions de la veille
• 11h30 - 13h00 : Conclusion, problèmes techniques, et futures échéances
Dans l'ensemble des structures de l'enseignement supérieur et de la recherche (universités, écoles,laboratoires, etc), la précarisation des étudiant·e·s, doctorant·e·s et personnel·le·s administratifs et de recherche ne cesse de croître.
Dans un contexte de réduction drastique des financements des services publics, et de l'enseignement supérieur et de la recherche (ESR) en particulier (amputation de 20% pour les dotations de 2014), on assiste à une destruction planifiée des services publics et donc de nos conditions d'études et de travail, à un accroissement du nombre de non-renouvellement des postes de titulaires, et à une banalisation du recours aux contrats courts non-renouvelés pour des postes pourtant essentiels aux missions d'enseignement et de recherche, transformant ainsi progressivement la précarité en norme d'emploi dans l'ESR.
Tout cela débouche sur une dégradation des services publics dans lesquels nous travaillons, au détriment des salarié·e·s techniques, administratifs et de recherche, dont les conditions de travail se détériorent à grand pas, mais aussi des étudiant·e·s et jeunes chercheurs/euses, qui font face à des structures de moins en moins capables de répondre à leurs besoins, ainsi qu'à un manque criant de perspectives d'emploi dans l'ESR.
Nos conditions d'étude et de travail se précarisent, avec tous les effets délétères qui l'accompagnent :accroissement des inégalités sociales et économiques entre étudiant·e·s, financement des études et de la recherche en recourant à des petits boulots précaires ou allocation chômage, injonctions au travail gratuit et"volontaire", augmentation de la charge de travail, renforcement du pouvoir des hiérarchies, absence de perspectives professionnelles, banalisation du stress dans nos vies, sentiment de perte de sens de notre travail,etc.
Cette situation est dramatique et ne peut continuer. Or elle ne peut être résolue durablement au seul niveau local, parce que ses racines sont plus profondes (baisse généralisée des budgets des services publics,politiques nationales de transformation progressive des universités en entreprises privées), mais aussi parce qu'à l'échelle locale nos forces sont plus limitées.
Notre dispersion actuelle est une entrave à nos réussites. Elle nous empêche de construire un véritable rapport de force face au gouvernement et de visibiliser nos luttes et nos revendications. Cela débouche parfois sur de la frustration, l'impression de ne pas avoir de prise sur nos conditions de travail. Il est grand temps d'y remédier !
Face à la précarité, la solidarité est notre seule arme !
Pour retrouver notre dignité et garantir un service public de l'ESR, nous appelons donc l'ensemble des regroupements de précaires (collectifs, associations, syndicats locaux, etc) existant dans les diverses structures d'enseignement supérieur et de recherche de France à participer à une réunion nationale le week-end des 6 et 7 décembre sur Paris, afin de :
• discuter des modalités d'échanges et de mise en commun de nos situations et revendications locales face à la précarité dans l'ESR,
• envisager les possibilités de coordination de nos activités à une échelle nationale, tout en respectant évidemment la diversité de nos situations locales.Le lieu exact de la réunion sera annoncé prochainement.
N'oubliez-pas de prévenir de votre présence en écrivant à l'adresse suivante : victorine.triolet@gmail.com
NB : les collectifs parisiens prendront en charge le logement des membres des collectifs de province assistant à la réunion. Nous appelons par ailleurs les collectifs parisiens à organiser des collectes d'argent afin de partager les coûts de transport avec ceux de province.
Signataires de l'appel :
Collectif contre la Précarité à l'EHESS et dans l'ESR, Collectif des vacataires et précaires de l'Université Lyon 2, Sud Éducation Paris 1.