Débordons !
Interluttant N° 35, avril 2016
pdf : http://www.cip-idf.org/IMG/pdf/interluttant35-3.pdf*
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=8166
http://www.fnsac-cgt.com/article.php?ID ... Dssrub=214APRES LE 49.3 ? LA MOBILISATION CONTINUE !
Le gouvernement a une nouvelle fois montré son mépris du dialogue social et de la démocratie, en dégainant le très attendu 49.3, afin de faire taire les débats sur le projet de loi Travail. Cette décision est tout à la fois un acte violent envers les défenseurs d’un code du travail du 21ème siècle, mais également un aveu de faiblesse politique.
Malgré l’utilisation honteuse de ce dispositif (autrefois critiquée par notre actuel Président), nous devons amplifier la mobilisation !
En effet, nous avions réussi à faire retirer la loi instaurant le « Contrat Première Embauche » alors qu’elle avait été votée. Tout est question de rapport de force. Nous vous rappelons que les camarades des transports, de l’énergie, de la chimie, de la construction, des banques et assurances, du commerce et services … appellent à des mouvements de grèves massifs dès le 17 mai prochain.
Il est important que les artistes, technicien-nes, personnels administratifs et d’accueil participent largement au mouvement unitaire et interprofessionnel. A cet effet, des préavis de grève illimités ont été déposés depuis le 28 avril dernier.
Nous avons de nombreuses revendications à gagner :
l’application sans condition dès le 1er juillet 2016 de l’accord du 28 avril sur les annexes 8 et 10, dans le cadre de la convention générale d’assurance chômage. Une négociation interprofessionnelle a lieu le 12 mai, et le Medef exerce depuis quelques semaines une pression insupportable sur les droits des privés d’emploi ;
la suppression des dispositifs de l’article 11A du projet de loi « liberté de création, architecture et patrimoine » autorisant le travail non rémunéré d’artistes amateurs dans des spectacles professionnels !
le retrait de la loi Travail qui aura des effets considérables sur le dialogue social dans les grandes entreprises de nos secteurs. Les salarié-es travaillant dans des « Très petites entreprises » (compagnies, ensembles, boites de production, petites salles, associations…) subiront les effets de la suppression de la hiérarchie des normes entre accords d’entreprise et conventions collectives.
Nous refusons le retour à des conditions de travail du 19ème siècle !
Nous refusons cette société où l’on fait fi du dialogue et où l’on répond par la violence aux manifestations démocratiques !
Plusieurs rendez-vous sont d’ores et déjà fixés :
- Jeudi 12 mai à 14H : manifestation unitaire depuis la Place Denfert-Rochereau en direction de l’Assemblée Nationale.
RDV fédéral : 14H à l’angle du boulevard Arago et du boulevard Saint-Jacques - M° Denfert-Rochereau
- Mardi 17 mai et Jeudi 19 mai : manifestations interprofessionnelles (lieux de rendez-vous à déterminer, suivez l’information sur le site de la Cgt Spectacle www.fnsac-cgt.com ; sur Facebook Cgt Spectacle ou sur Twitter @cgt_spectacle)
http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=8171Négociations assurance chômage 2016
Ce que nous défendons, nous le défendons avec tous
Ce printemps 2016, nous sommes aux Nuits debout dont l’effervescence s’oppose aux logiques de profit, refuse la soumission au marché, prône le temps libre, appelle chacun à se réapproprier l’espace public et politique en occupant des places, en suscitant des débats et en élaborant des contre-propositions aux diktats du néolibéralisme. Malgré la répression et les violences policières quotidiennes, nous nous organisons pour sortir du cadre institutionnel, politique, syndical, corporatiste, patriarcal, sexiste qui nous y condamne.
Regardant la mutation des formes de gouvernement depuis notre lucarne de l’intermittence, nous voyons que chaque réforme a accru les processus de morcellement et d’individualisation, tout en augmentant la précarité. Cette conjonction des luttes, où se mêlent étudiants, intermittents, lycéens, intérimaires, chômeurs, salariés, avec ou sans papiers, est le symptôme joyeux de l’émergence d’une subjectivité politique.
Pas de droit du travail sans droit au chômage !
Nous restons mobilisés contre le projet de loi « travaille ! » qui annonce encore plus de flexibilité et d’insécurité et qui n’épargnera aucun secteur. Nous exigeons son retrait total. Ce projet de loi contient notamment un article 52 qui nous scandalise : l’autorisation légale donnée à Pôle Emploi de récupérer des présumés indus sans avoir à s’en justifier avant application. Cette pratique, aux conséquences parfois tragiques pour les chômeurs, a pourtant été annulée par le Conseil d’Etat le 5 octobre 2015 suite à notre saisine.
Le smic jour pour chacun est un minimum
Nous avons lu la feuille de route du Medef sur la réforme du régime général de l’assurance chômage qui est en cours. Elle est annonciatrice d’un laminage catastrophique. Elle va à l’encontre de l’intérêt des demandeurs d’emploi les plus fragiles.
Elle vise plus particulièrement ceux qui ont une activité réduite et discontinue. Elle préconise ainsi l’inverse exact du régime spécifique des annexes 8 et 10, elle s’oppose noir sur blanc à une couverture sociale étendue à tous les salariés à l’emploi discontinu.
Elle a pour autres objectifs d’attaquer une grande partie de la population des seniors en raccourcissant leur durée d’indemnisation, d’augmenter les contrôles pour la « remise au travail », de pousser à des formations ne correspondant qu’aux besoins des entreprises, à la création d’entreprise et à l’auto-entrepreneuriat pour faire baisser les chiffres du chômage.
Le devoir du chômeur devient la règle, le droit une récompense. Pour priver les chômeurs de la maîtrise de l’état de ses droits, elle conseille à la fois de moduler leur indemnisation en fonction de la courbe du chômage, et de la rendre dégressive en cas d’insuffisance de recherche d’emploi.
Nous sommes déterminés à lutter contre la gestion paritaire de l’UNEDIC où des négociateurs non représentatifs établissent des règles « d’activation » des chômeurs, structurant l’obligation du retour à l’emploi à n’importe quelles conditions et à n’importe quel prix.
Trop beau pour être vrai ? Annexes 8 et 10, rien n’est encore gagné !
Attention, il faut savoir et faire savoir que l’accord sur le régime spécifique d’assurance chômage des intermittents, signé dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 avril 2016 par tous les syndicats de salariés et des employeurs des secteurs du spectacle, du cinéma et de l’audiovisuel, n’est absolument pas entériné. Il doit être signé par les partenaires sociaux au niveau interprofessionnel pour être appliqué.
L’impact financier de cet accord doit être mesuré par un comité d’experts et les statisticiens de l’UNEDIC, et être présenté aux confédérations pour avis, amendements, accord ou refus autour du 25 mai, soit après le festival de Cannes et avant celui d’Avignon... À ce stade, rien n’est joué.
Le maintien du financement du régime spécifique des annexes 8 et 10 dans la solidarité interprofessionnelle est un préalable irrévocable pour la CIP IDF, or il n’est toujours pas garanti. Manuel Valls n’exclut pas sa prise en charge partielle par l’État ; cette question reste « en suspens », a précisé Matignon. Nous récusons catégoriquement toute participation spécifique de l’État qui préfigurerait le principe d’une caisse autonome et dépendrait chaque année des humeurs du gouvernement en place.
La lutte construit nos droits
Nous prenons acte que ce nouveau protocole rétablit certaines règles réformées il y a 13 ans. S’il n’est pas retoqué, il reprendra nombre de nos revendications. Après une première lecture et des points flous à éclaircir, en voici les grandes lignes :
## 507 heures à réaliser en douze mois pour les techniciens comme pour les artistes
## date d’examen des droits pré-fixée
## plancher d’indemnisation journalière fixé à 44€/jour
## cachets à 12 heures quelque soit la durée du contrat pour les artistes et réalisateurs
## prise en compte de 70 heures d’enseignement pour les artistes et techniciens,120 heures pour les plus de 50 ans
## prise en compte des affections de longue durée à raison de cinq heures par jour,
## meilleure prise en compte du congé maternité indemnisé pour une ouverture de droit
## amélioration de la clause de maintien de droit jusqu’à l’âge de la retraite
## abaissement du plafond de cumul allocation et salaire à 1,18 fois le plafond mensuel de la sécurité sociale sur 3 mois
## instauration d’un nouveau différé d’indemnisation lié aux congés payés
## cotisation patronale augmentée de 1%.
Deux annexes distinctes sont toujours préférées à une annexe unique et les heures réalisées au régime général ne seront pas comptabilisées.
Nous voulons faire une étude précise du texte, en décrypter et analyser tous les contours. Nous tenons à réaliser des simulations pour connaître et faire connaître l’impact de la nouvelle formule de calcul de l’allocation, celui de la franchise et du différé relatif aux congés payés.
Pour autant, d’ores et déjà, nous ne sommes pas dupes : ce focus sur les intermittents sert aussi à faire oublier les mesures qui pourraient être prises contre les autres chômeurs.
Une brindille qui cache la forêt ?
Nous ne pourrons pas nous satisfaire de l’obtention d’une protection sociale convenable qui ne concernerait que 115000 chômeurs sur 6 millions.
Étendons-la et faisons que 10 chômeurs sur 10 soient décemment indemnisés !
Nous réaffirmons que le régime des intermittents du spectacle s’inscrit au cœur de la solidarité interprofessionnelle et qu’il peut devenir un modèle d’indemnisation du chômage pour tous les salariés à l’emploi discontinu. Nous avons conçu un nouveau modèle de droits sociaux collectifs dans cet objectif. Sachant que nos propositions ont été chiffrées et reconnues comme viables pour le régime spécifique des intermittents.
Les partenaires sociaux ont jusqu’à fin juin pour se prononcer et signer cette énième réforme de la convention d’assurance chômage. Pour être officiellement applicable, elle devra ensuite être agréée par le gouvernement. Le bruit court qu’il est possible que les négociations n’aboutissent pas et qu’il soit décidé de proroger d’un an l’accord 2014. Ce qui repousserait les négociations en 2017, après les élections présidentielles. Tiens donc ?
Nos actions ne connaîtront pas de pause
CIP IDF - 9 mai 2016
http://cgtparis.fr/spip.php?article2747La ministre de la culture a présidé mercredi 18 mai le Conseil national des Professions du Spectacle, avec comme ordre du jour les questions d'emploi et la mise en œuvre de l'accord du 28 avril sur l'assurance chômage des artistes et techniciens intermittents du spectacle.
La Cgt a porté la question essentielle de la politique culturelle de l'Etat et des collectivités, et donc la question des budgets. Si certains crédits ont été débloqués, d'autres sont gelés comme ceux des théâtres nationaux, tandis que les moyens de France télévisions et Radio France ne sont pas à la hauteur de leurs missions. Nous avons dénoncé les coupes drastiques opérées par de nombreux départements, des régions, majoritairement à droite mais pas uniquement.
Nous avons dénoncé la rédaction de l'article 11A de la Loi Création Architecture Patrimoine, qui instaure le travail gratuit entre artistes professionnels et d'autres non rémunérés. La ministre attend le retour de la mission confiée à M. Maurin, sur le décret d'application en parallèle à la rédaction définitive de l'article. Nous continuons à dénoncer le travail gratuit !
L'accord que nous avons signé le 28 avril à fait l'objet de beaucoup de discussions ! Le comité d'experts n'a pas rendu son avis, il attend quelques précisions qui seront apportées par un avenant le 23 mai. Le comité pourra donc rendre un avis le 24 mai.
Du fait de la lettre de cadrage Medef et compagnie et en raison du probable report du régime général après le 1er juillet, les nuages s'amoncellent autour de notre accord. Nous prévenons le gouvernement qu'il ne doit y avoir aucun retard dans la mise en œuvre intégrale de notre accord au 1er juillet, c'est à dire au début des festivals d'été !
Les professionnels du spectacle, du cinéma et de l'audiovisuel sont mobilisés autant pour le retrait de la loi Travail que pour l'application de notre accord du 28 avril !
Nous l'exprimerons à l'occasion d'un rassemblement devant la cérémonie des Molière lundi 23 mai à 20h au théâtre des folies bergère.
Rien n’est acquis : les Coordinations d’Intemittents et de Précaires restent mobilisées
Le 7 mai dernier, des membres de la Coordination des Intermittents et Précaires de Gironde (C.I.P.G) accordaient à notre revue, Le Doigt Dans l’Œil, un entretien pour expliquer les raisons de la poursuite du mouvement de grève et d’occupation des théâtres, alors que la plupart des médias nationaux avait annoncé la signature d’un accord avantageux concernant le régime d’assurance chômage des intermittents du spectacle, et largement propagé l’idée que ceux-ci, ayant obtenu gain de cause, n’avaient plus de raison d’être mobilisés [https://leblogdudoigtdansloeil.word...]. Laisser la parole aux premiers concernés nous offrait l’occasion de démentir la désinformation régnante en clarifiant la réalité des faits, le soi-disant « accord » n’étant en fait qu’un projet d’accord établi entre syndicats d’employeurs et syndicats de travailleurs du milieu du spectacle, non encore validé et qui avait toutes les chances de ne pas l’être. Prévision confirmée par l’actualité récente, puisque le MEDEF et les partenaires de l’UNEDIC, qui devaient, en dernier ressort, approuver cet accord de branche l’ont rejeté. Rien n’est donc acquis.
Mais ceci ne constituait pas l’unique raison de la mobilisation des Coordinations d’Intermittents et Précaires (C.I.P), dont les membres ne sont pas tous des travailleurs du spectacle, loin de là. Cohérentes avec la logique de convergence des luttes, dans laquelle elles ont toujours inscrit leur démarche, les C.I.P étaient déterminées à rester solidaires des mouvements sociaux de contestation de la politique ultralibérale défendu par les dirigeants et qui vise à précariser encore plus les citoyens pour fournir au grand patronat une main d’œuvre vulnérable et corvéable. A Bordeaux, comme dans d’autres villes, les occupations de théâtres et de lieux de spectacle se sont donc poursuivies, cependant toujours avec le souci de ne pas entraver le déroulement des événements culturels et artistiques. Et l’implication des C.I.P aux côtés des Nuits Debout, de la grève des lycéens et des luttes syndicales contre la loi Travail ne s’est pas relâchée. Bien au contraire. Les C.I.P ont participé, avec d’autres, à des manifestations et des actions de blocage de sites industriels, organisé des débats et des événements festifs conviviaux ouverts au public, et mis en place des caisses de soutien, comme celle destiné à P. Claude, intermittent handicapé qui s’est immolé devant la caisse de retraite de Marseille le mois dernier [ https://payname.fr/c/Q6kALb/Dons-su... ].
Après avoir, durant des semaines, traité par le mépris les mobilisations lycéennes et les Nuits Debout, en n’y voyant qu’une révolte adolescente passagère, le pouvoir politique et les médias relayant sa parole ont tenté de discréditer ces mouvements en les taxant de n’être qu’un agrégat d’utopistes « déconnectés de la réalité » et ne représentant qu’eux-mêmes. Au moins se représentent-ils eux-mêmes ! Puisque plus personne ne semble les représenter, à commencer par ces parlementaires, élus avec des taux d’abstention exorbitants et souvent pour des raisons bien différentes que celles qu’ils défendent une fois au pouvoir. Il faut donc croire que c’est être déconnecté de la réalité qu’exiger un droit aux soins et à une éducation de qualité, un accès pour tous à l’instruction, à la culture et aux arts, afin de permettre à nos enfants de s’enrichir intellectuellement et de s’épanouir spirituellement, pour devenir des citoyens respectueux et curieux des autres et capables d’exercer leur libre-arbitre, au lieu de tomber sous le joug du premier fanatisme de passage qui réussira où la société a échoué : leur donner une identité valorisante en leur faisant croire qu’ils sont utiles à quelque cause, aussi infâme soit-elle. Si le droit à la santé physique et mentale coûte, combien coûtera la reproduction de la criminalité engendrée par la pauvreté extrême et le désespoir ? Utopistes « déconnectés de la réalité », sans doute le sont-ils tout autant que les penseurs des Lumières, les défenseurs des droits des femmes et des hommes ou encore les militants pour l’abolition de l’esclavage et les résistants qui rêvaient hier la réalité d’aujourd’hui. Puisque c’est ainsi qu’on nomme les gens de convictions désormais.
On opère maintenant un changement de stratégie, en criminalisant le mouvement social, puis en tentant de le diviser pour en réduire l’ampleur, à coup de concessions et de garanties négociées pour certaines corporations. On discute avec les routiers, les cheminots, les intermittents… comme si la loi Travail et la réforme de l’assurance chômage n’allaient pas concerner tous les travailleurs. Le premier ministre promet à présent une intervention financière de l’état en faveur des intermittents. A supposer qu’une promesse de politicien soit encore crédible, est-ce aux fonds publics, donc à l’impôt des citoyens, de subventionner un budget relevant de la responsabilité du patronat ? Ce même état qui se désengage de l’aide portée aux communes et au fonctionnement des services publics voudrait payer à la place des employeurs. Dans le même temps les médias télévisuels nous abreuvent d’images de casseurs, de vandalismes, d’émeutes bestiales. Sans renier l’existence de ces actes condamnables, ce qu’on ne voit pas à la télé, mais qu’on voit dans la rue, ce sont ces citoyens marchant pacifiquement pour défendre leurs droits, leur dignité ou simplement leur rêve d’un autre monde plus humaniste être gazés de lacrymogène, matraqués ou frappés à terre.
Lorsqu’on assiste à certaines violences policières particulièrement brutales contre de simples manifestants et on constate une répression ciblée envers des militants non-violents, mais considérés comme des meneurs d’opinion, alors qu’ils n’en sont souvent que des porte-paroles, n’y a-t-il pas de quoi s’interroger sur la réalité de la démocratie dans notre pays, et le silence, voire le parti-pris, de certains médias ? A ce titre, il est assez scandaleux qu’un grand quotidien régional se permette de porter des accusations diffamatoires et infondées à l’encontre d’une organisation syndicale légale et historique comme la Confédération Nationale du Travail (C.N.T) en insinuant qu’elle serait à l’origine d’actes délictueux et criminels, et de lui refuser ensuite le moindre droit de réponse. Ceci semble d’ailleurs être une pratique courante de ce média, dont l’association Droit Au Logement de Bordeaux (D.A.L 33) avait déjà fait les frais l’an passé [voir l’article https://leblogdudoigtdansloeil.word... ]. Le peu de professionnalisme dont témoignent ces méthodes journalistiques et les lacunes flagrantes dans la culture politique de ces polémistes qui prétendent nous informer prêteraient à rire, si le manque de déontologie du procédé n’était pas si grave, aux vues de l’opprobre jeté gratuitement sur des organisations syndicales ou associatives, un idéal politique et un courant de pesée, dont visiblement ils ignorent tout. On ne saurait que trop leur conseiller de se renseigner un minium sur l’histoire de la philosophie morale et politique anarchiste, avant de répandre des amalgames grotesques et des caricatures vulgaires. L’heure où la presse et les milices fascistes vendaient leurs services à certains patrons pour démolir les ouvriers en grève –la « canaille » comme on désignait les travailleurs- qu’on croyait ensevelie dans les poubelles de l’Histoire ne semble plus si lointaine. Il y a de toute évidence un problème de démocratie réelle dans ce pays. Et le dénie dans lequel reste la classe dirigeante risque fort d’achever la lente agonie du système démocratique représentatif. Pour pire ?
Un autre monde, c’est bien de cela qu’il s’agit. Et non d’être simplement réfractaire au changement pour conserver le peu de bien-être qu’il nous reste. Il est plus que temps de prendre conscience des enjeux de la lutte actuelle, qui transcende de loin de simples revendications corporatistes. Les C.I.P, ont, depuis 12 ans, œuvré à l’élaboration d’une proposition de réforme de l’assurance chômage, appelé le Nouveau Modèle (consultable en ligne sur leurs sites). Ce système de répartition, plus juste, équitable et protecteur pour tous les travailleurs, a été chiffré pas plus coûteux que le fonctionnement actuel de l’UNEDIC. Pourtant cette dernière refuse d’en entendre parler. C’est pour le défendre, au cœur des négociations de la réforme de l’assurance chômage qui ont lieu actuellement, parallèlement à l’imposition de la loi Travail, que les C.I.P vont continuer les occupations et les actions, à Bordeaux comme ailleurs.
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