Du Larzac à Notre-Dame-des-Landes,écologie,antimilitarisme..

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Messagede bipbip » 11 Fév 2016, 18:09

Du Larzac à Notre-Dame-des-Landes

Le 4 février dernier, l'émission "Affaires Sensibles" était consacrée à la lutte du Larzac dans les années 1970. Reportage, archives, interviews. Avec un focus sur la lutte de Notre-Dame-des-Landes à partir de 45 minutes.
INVITÉS : Léon Maillé et Michèle Vincent, qui ont tous les deux participé à la lutte du Larzac.

Emission à écouter : http://utoplib.blogspot.fr/2016/02/nddl.html

et

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Re: Du Larzac à Notre-Dame-des-Landes,écologie,antimilitaris

Messagede bipbip » 13 Fév 2016, 13:17

30 janvier 1971, Occupation du PC atomique du Mont Verdun et Rebelote le 30 janvier 1972

Dans les monts d’Or, à une douzaine de kilomètres du centre de Lyon, se dresse le mont Verdun, à 625 mètres, grosse colline au nom prédestiné pour usage militaire. L’implantation d’un PC (poste de commandement) de la force de frappe française y avait été décidée secrètement par le gouvernement peu de temps auparavant...

Premier assaut du Mont Verdun : 30 janvier 1971

A défaut d’en empêcher la réalisation, le groupe informel lyonnais GARM (Groupe d’Action et de Résistance à la Militarisation) décidait de faire savoir aux Lyonnais qu’un haut-lieu de l’armement atomique était en construction à deux pas de chez eux. Yvon Montignié, qui faisait partie de ce groupe, avec Jean-Pierre Lanvin et d’autres, raconte : « Nous refusions ce que nous appelions à l’époque "l’escalade de la terreur". Nos armes, au GARM, n’étaient pas exactement celles de l’armée : imagination, audace, non-violence, communication. Les "coups" étaient toujours assumés par leurs auteurs à visage découvert, à une époque où commençaient à surgir des groupes basés sur le secret, la violence et où régnait une certaine paranoïa.

... http://rebellyon.info/30-janvier-1971-O ... C-atomique
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Messagede Pïérô » 14 Avr 2016, 18:49

Saint-Ouen l’Aumône (95) vendredi 15 avril 2016

Projection débat « Plogoff, des pierres contre des fusils »

Documentaire de Nicole LE GARREC - France 1981 1h52mn -

Juste à deux pas de la pointe du raz, la Bretagne sauvage, tempétueuse : Plogoff un village rebelle qui marquera à jamais l'histoire du nucléaire pour s'être opposé à l'implantation d'une centrale nucléaire, et pour avoir gagné.

Fin janvier 80, l'enquête d'utilité publique sur l'implantation d'une centrale vient d'être ouverte. Les habitants font bloc, le préfet du Finistère choisit l'épreuve de force : gardes mobiles puis parachutistes envahissent le village.

Pendant six semaines, les 2300 habitants, femmes en tête, harcèlent les troupes. Le jour, la nuit. Les insultes pleuvent comme les pierres, on renverse des détritus et des arbres sur les routes, la résistance fait son chemin, la solidarité s'organise, des gens viennent de toute la région, les villes voisines s'y mettent… Ils seront jusqu'à 60 000, épaulés par les écologistes du Larzac, sous les bombes lacrymogènes et les charges des forces de l'ordre.

C'est un magnifique témoignage, filmé de part et d'autre de la barricade, l'histoire belle et forte d'une poignée de bretonnes et de bretons qui refusèrent ce que d'autres ont tenu pour inéluctable : Plogoff ne deviendra pas l'une des poubelles radioactives de l'Europe.

Séance exceptionnelle le vendredi 15 avril à Utopia Saint-Ouen en présence de :
• Maryse Arditi, Physicienne, membre du Directoire Energie de France Nature Environnement,
• Marc Denis, Physicien, membre du Groupement de Scientifiques pour l'Information sur l'Energie Nucléaire et
• Nicole & Felix Le Garrec, réalisateurs et acteurs de la lutte de Plogoff.

à 20h30, Cinéma Utopia, 1 place Pierre Mendès France, Saint-Ouen l’Aumône (95)
Image------------ Demain Le Grand Soir --------- --------- C’est dans la rue qu'çà s'passe --------
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Re: Du Larzac à Notre-Dame-des-Landes,écologie,antimilitaris

Messagede bipbip » 02 Aoû 2016, 01:58

31 juillet 1977 à Malville : Vital Michalon est assassiné par la police

Le 31 juillet 1977, parmi 60.000 citoyens qui manifestent contre la construction du surgénérateur Superphénix à Creys-Malville (Isère), Vital Michalon est tué par l’explosion d’une grenade offensive tirée par les forces de police.

En 1977, pour accueillir cette manifestation d’ampleur, préparée depuis plusieurs mois, le préfet René Jannin a déployé des moyens importants : 5000 CRS, gendarmes et gardes mobiles, hélicoptères, véhicules amphibies, ponts mobiles, un régiment de gendarmes parachutistes et des membres des brigades anti-émeutes. 5500 hectares autour du périmètre de la centrale sont interdits à toute circulation.

Vital Michalon, 31 ans, est abattu par un tir tendu de grenade offensive. L’autopsie conclura à une mort causée par des "lésions pulmonaires du type de celles que l’on retrouve lors d’une explosion". Plusieurs dizaines de manifestants sont blessés, dont deux mutilés, Michel Grandjean et Manfred Schultz : l’un perd un pied et l’autre une main. Le CRS Tousot perd aussi une main avec la grenade qu’il voulait lancer.

Il faut rappeler qu’à l’époque, tous les moyens ont été utilisés pour imposer la construction du Superphénix :
- aucune procédure de consultation de la population,
- de puissantes campagnes de désinformation de la part d’EDF et du CEA,
- de graves violences policières dont celles aboutissant à la mort de Vital Michalon, et à l’amputation de Michel Grandjean et de Manfred Schultz

Un document récupéré par des antinucléaires a montré que le PDG d’EDF d’alors, M. Boiteux, avait demandé que soit accélérée l’autorisation administrative de construction pour empêcher toute expression démocratique : "La meilleure façon de contrecarrer la contestation (...) est d’engager au plus vite, de manière irréversible, l’opération".

... http://rebellyon.info/31-juillet-1977-a ... l-Michalon
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Re: Du Larzac à Notre-Dame-des-Landes,écologie,antimilitaris

Messagede Pïérô » 02 Mar 2017, 13:33

Attaquer le nucléaire
Retour sur l’histoire du mouvement antinucléaire en France dans les années 1970 et 1980 et plus particulièrement sur l’histoire de la lutte contre l’implantation d’une centrale électronucléaire à Golfech.

Attaquer le nucléaire

Alors que le tribunal de grande instance de Bar-Le-Duc s’apprête à juger l’occupation du bois Lejuc entamée au cours de l’été précédent avec pour objectif de bloquer une nouvelle phase des travaux menés par l’ANDRA dans le cadre du projet CIGEO (pour plus d’informations cf http://vmc.camp/), il paraît intéressant de revenir sur l’histoire du mouvement antinucléaire en France dans les années 1970 et 1980 et plus particulièrement sur l’histoire de la lutte contre l’implantation d’une centrale électronucléaire à Golfech.

En effet, la réalisation d’un centre d’enfouissement des déchets radioactifs constitue la dernière étape du développement d’un complexe militaro-industriel nucléaire français entamé au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Ce complexe nucléaire n’a jamais fait consensus au sein de la population. Au contraire, il a engendré des mouvements de résistances dans de nombreux lieux où l’État a choisi de le développer. Ces batailles furent rudes, longues et épuisantes mais parfois victorieuses (on pense ici à Plogoff). Surtout, ces mouvements de résistances se sont inscris dans un temps longs, dix à vingt ans pour certains, et ont été caractérisé par la multiplicité des tactiques employées.

A Bure, nous sommes dans un moment crucial du développement du complexe nucléaire français et européen. La bataille ne fait que commencer.

Au commencement de l’industrie nucléaire française.

Le développement du nucléaire français répond à deux logiques inextricablement liées, la volonté de détenir une puissance militaire symbolisée par la bombe atomique et la mise en place d’une énergie centralisée, contrôlée par l’État et indépendante des relations extérieures. Son histoire est complexe, soumise à des enjeux nationaux et internationaux, à des logiques économiques et militaires, à des objectifs politiques. Elle traverse la Seconde moitié du 20ème siècle et apparaît aujourd’hui comme une lente et inexorable marche vers une nucléarisation de la société. Pourtant, il serait trop simple de réduire l’histoire du nucléaire français à un schéma évolutionniste tant des forces contradictoires se sont opposées, et s’opposent encore aujourd’hui, autour de cette question. Appréhender la question du nucléaire en France passe par la restitution de dates et d’institutions clés qui ont marqué son histoire.

En 1939, Frédéric Jolliot-Curie, gendre des scientifiques Pierre et Marie Curie, développe un procédé permettant, à partir d’une réaction en chaîne de différents composants chimiques, de provoquer une fission nucléaire. Celle-ci génère le déploiement d’une vaste quantité d’énergie convertissable en électricité et en bombe atomique.

Le 6 août 1945, l’aviation américaine largue une bombe A sur la ville japonaise d’Hiroshima, tuant 80 000 personnes, faisant 75 000 blessés et irradiants des milliers de personnes. Trois jours plus tard, le 9 août 1945, c’est au tour de la ville de Nagasaki de subir le même sort. Cette fois, c’est une bombe au plutonium qui est utilisée, causant la mort de près de 40 000 personnes. C’est la première fois que l’arme atomique est utilisée directement contre des individus. Les grands journaux français saluent cet événement comme une révolution scientifique [1]. Dès lors, la puissance militaire sera synonyme de puissance nucléaire. Une course internationale pour l’obtention de l’arme atomique débute.

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la France est dirigée par un gouvernement provisoire issu de la résistance et composé de socialistes, de communistes, de radicaux et de démocrates chrétiens. Le générale De Gaulle est à la tête de ce gouvernement. Il voit dans l’arme atomique l’assurance d’une souveraineté nationale et d’une relative indépendance militaire et donc politique à l’égard des deux grandes puissances victorieuses, les États-Unis et l’Union Soviétique. L’usage du nucléaire est alors envisagée à plusieurs fins, militaire mais également énergétique. Pour ce faire, le gouvernement dote le pays d’une institution chargée du développement nucléaire : le Commissariat à l’Énergie Atomique [2], créé en 1945. À sa tête, deux personnalités, Frédéric Joliot-Curie [3] et Raoul Dautry. Le premier est responsable du volet technique et scientifique du CEA, quant au second, ancien ministre de l’armement sous le gouvernement Daladier, il assure la fonction d’administrateur chargé de la gestion du CEA. On retrouve dans cette institution une dimension militaire et une dimension scientifique.

Pour autant, la question de l’arme nucléaire ne fait pas consensus au sein du gouvernement provisoire comme au CEA. Dans un premier temps, le PCF, auquel adhèrent ou avec lequel sympathisent des scientifiques tel que Frédéric Joliot-Curie, s’oppose à la bombe nucléaire. Le général De Gaulle lui, en est un fervent partisan. Après sa démission en 1946, c’est le potentiel de production énergétique du nucléaire qui va être mis en avant. La position ambivalente du CEA quand à l’armement nucléaire ne résistera pas à l’intensification de la guerre froide. Lorsque l’URSS se dote de l’arme nucléaire en 1949, ses soutiens tombent en disgrâce, Frédéric Joliot-Curie est démis de ses fonctions de haut-commissaire au CEA pour avoir présidé le Congrès pour la paix en 1949 et refusé de collaborer à la préparation d’une éventuelle guerre nucléaire contre l’URSS. À ce moment, le gouvernement français insiste sur le fait que le CEA a aussi pour vocation la défense nationale.

En 1950 le comité PEON, Production électrique d’origine nucléaire, est créé. Il réunit des industriels français, des scientifiques du CEA, des responsables d’EDF [4] et des représentants de l’État. Il a pour objectif de développer le potentiel en électricité que permet l’énergie nucléaire.

En 1952 est voté par le gouvernement français le premier plan officiel de développement des applications civiles de l’énergie atomique. Il concerne la fabrication de piles de faible puissance. En 1954, Pierre Mendès-France, président du conseil, lance officiellement le programme nucléaire français qui vise à la fabrication de la première bombe atomique nationale [5]. Le comité PEON devient une commission chargée de conseiller le gouvernement en matière de politique nucléaire. Dès les années 1950 émergent la volonté politique de créer en France un parc électronucléaire, avec pour principal objectif, la souveraineté du pays en matière de production énergétique ainsi qu’une volonté de centralisation étatique de cette production et de sa distribution. Le CEA créé des centres de recherches atomiques [6] et développe des sites d’extraction d’uranium sur le territoire français, tandis que l’État développe des institutions chargé de promouvoir le nucléaire [7]. Un véritable lobby du nucléaire est constitué. Il s’agit en effet de renseigner la société civile sur cette nouvelle technologie que constitue l’énergie nucléaire mais également de la convaincre de sa non dangerosité. Car en même temps que se développe l’industrie nucléaire à l’échelle mondiale, surviennent les premiers accidents [8].

Le général De Gaulle, de retour sur la scène politique française à partir de 1958, d’abord en tant que président du conseil puis en tant que président de la République, relance le programme de construction de la bombe atomique. En cohérence avec sa volonté politique d’assurer à la France une souveraineté national, de la soustraire au maximum à l’influence des deux blocs, il cherche à doter le pays d’une force de frappe autonome. À ce titre, des essais nucléaires vont être mené dans le désert algérien à partir de 1960, puis en Polynésie française, avec à la clé l’irradiation et le déplacement forcé des populations locales.

En 1973 éclate le premier choc pétrolier. L’abandon des accords de Bretton Woods entraînant une dévaluation du dollars et l’embargo sur le pétrole imposé aux alliés occidentaux d’Israël par les pays membres de l’OPEP [9] ,dans le contexte de la guerre du Kippour [10], provoquent une inflation des prix du baril du pétrole. La France est touchée par l’embargo. Cet événement, qui met en évidence la dépendance énergétique du pays à l’égard des pays exportateurs de pétrole, achève de convaincre l’appareil politique de la nécessité d’une indépendance énergétique, assurée par le nucléaire. En 1974, Sous l’égide du président Valéry Giscard-d’Estaing, le « plan Messmer » est adopté par le conseil des ministres. Il prévoit, d’ici l’an 2000, la mise en chantier de deux cents réacteurs de 1000 MWé répartis sur une quarantaine de sites nucléaires en France. Avec pour objectif, la diminution du recours aux hydrocarbures et l’augmentation de la production d’une énergie nucléaire. En 1978, la première centrale nucléaire française, dont les travaux ont débuté en 1970, rentre en activité à Fessenheim en Alsace.

« Nous n’avons pas plus besoin de centrales nucléaires que de produire tous les jours des gadgets à la chaîne »

En même temps que se développe l’industrie nucléaire en France, un mouvement d’opposition émerge progressivement. Marquée par l’utilisation de la bombe nucléaire pendant la Seconde Guerre Mondiale et la rhétorique belliqueuse utilisée par les grandes puissances mondiales, ce mouvement s’oppose d’abord à l’utilisation militaire de la bombe atomique et porte un discours pacifiste et antimilitariste. A la fin des années 1950, ces militants se regroupent autour du collectif l’Action Civique Non Violente et mènent des actions contre les sites de production de l’arme atomique [11]. Ce mouvement d’opposition reste marginal, en partie parce qu’il faut un certain temps avant que la population ait connaissance des recherches liées au développement nucléaire. Ce n’est qu’en 1954, alors que le CEA existe depuis neuf ans déjà, que le président du conseil Pierre Mendès-France officialise le programme de recherche sur le nucléaire militaire. La communauté scientifique est également clivée autour de la question de l’armement nucléaire. Un certain nombre de scientifiques prennent position contre la bombe atomique. En 1950 et 1975 notamment, avec la publication de « l’appel de Stockholm » [12] puis de « l’appel des 400 » [13]. En 1963, Claude Bourdet, ancien résistant et fondateur du journal l’Observateur, et Jean Rostand, biologiste, créent le Mouvement contre l’arme atomique. Ils s’opposent à « tout armement atomique et à tout essai nucléaire, à la force de frappe française et à tout armement nucléaire collectif (OTAN) ». En 1964, l’organisation compte six milles à sept milles membres. En 1964 toujours, une manifestation contre l’armement nucléaire, auquel participe une parti de la gauche parlementaire, réunit cent vingt-milles personnes à Paris.

Ce mouvement d’opposition grossit au cours des années 1960, et développe une sensibilité écologique. Face aux premiers « accidents » nucléaires, le mouvement d’opposition dénonce les dangers pour l’environnement et les risques sanitaires liés à cette technologie dont la maîtrise reste aléatoire. Il met également en avant l’impossibilité de gestion à longs terme des déchets radioactifs et le coût financier réel que nécessite la gestion de l’industrie nucléaire dans la durée, de la création au démantèlement d’une centrale nucléaire. En 1962 l’Association contre le danger radiologique est créé par Jean Pignero. Elle a pour but d’informer le public de la nocivité des rayonnements ionisants utilisés en médecine. En 1966 l’ACDR devient l’Association pour la protection contre les rayonnements ionisants et joue un rôle de premier plan dans la lutte antinucléaire en développant de nombreux documents informant sur les dangers sanitaires liés à l’exploitation du nucléaire.

En 1971 a lieu en France la première manifestation contre le nucléaire civil. Mille cinq cents personne marchent sur la centrale nucléaire de Fessenheim en construction. Le mouvement antinucléaire se développe conjointement à l’essor de l’industrie nucléaire. En avril 1975, un an après l’annonce du plan Messmer, une semaine d’action antinucléaire est organisée par le mouvement écologiste naissant et des organisations d’extrême-gauche. Des manifestations ont lieu dans plusieurs villes, à Paris notamment, où vingt-cinq milles personnes manifestent, mais également à Gravelines, où trois milles personnes pénètrent sur le site de la centrale en construction, à Toulouse, Lyon, Royan et Narbonne. Des comités antinucléaires voient le jour dans différentes villes du pays. Ils regroupent des individus et organisations issu de la mouvance écologique, mais aussi des militants libertaires et des militants issus des rangs de l’extrême-gauche, ainsi que des personnes hostiles à l’implantation d’une centrale nucléaire sur leur territoire. Ces comités, outre le fait qu’ils regroupent un certains nombres d’individus ayant une sensibilité politique libertaire, sont marqués par une pratique libertaire. Ils sont regroupés en assemblée, adoptent un mode d’organisation horizontal, refusent toute délégation de pouvoir. Cette présence libertaire au sein du mouvement écologiste n’est pas une première. Historiquement, les questions écologiques et antimilitaristes ont toujours existé au sein du mouvement anarchiste et ce, depuis son essor à la fin du 19ème siècle. C’est donc assez logiquement que des militants libertaires s’investissent dans la lutte antinucléaire.

À la fin des années 1960 et au début des années 1970, le mouvement de contestation radical qui agite la France et plus largement l’occident s’étend à la question nucléaire. Des groupes autonomes marxistes et anarchistes, apparus dans le sillage des événements de Mai-juin 1968 investissent progressivement le champs de la lutte antinucléaire. Cette extension progressive du mouvement est marquée par une évolution du discours et des pratiques. À la critique écologique et antimilitariste classique s’ajoute une critique anticapitaliste révolutionnaire. Pour l’extrême-gauche extraparlementaire, le développement d’une industrie nucléaire signifie la centralisation et la maîtrise des ressources énergétiques par l’État. Or les ressources énergétiques constituent le principal moteur de production et de consommation du système économique capitaliste industriel. Ce sont ces deux aspects de l’industrie nucléaire, jusqu’ici peu développés par le mouvement antinucléaire, qui sont critiqués. À savoir le renforcement de l’État à travers le monopole qu’il exerce sur la production et la distribution de l’énergie nucléaire, et l’industrie nucléaire analysée comme étant un pilier du système économique capitaliste industriel. S’attaquer au nucléaire, c’est donc s’attaquer à la structure de l’État et au système économique capitaliste. Ainsi, la critique du nucléaire est intégrée par ces groupes à un projet révolutionnaire plus global.

L’émergence d’une contestation du nucléaire au sein d’organisations d’extrême-gauche extraparlementaire entraîne une diversification des modes d’action dans la lutte antinucléaire. À sa création, le mouvement antinucléaire est très largement marquée par une philosophie non-violente. Ces acteurs mènent des actions pacifiques allant parfois jusqu’à la désobéissance civile. Le but étant de peser sur les gouvernements pour les pousser à abandonner la voie de l’armement nucléaire. La praxis révolutionnaire investi le mouvement en même temps que les organisations d’extrême-gauche. La pratique du sabotage des infrastructures de l’industrie nucléaire puis les attaques contre ses promoteurs, tant politiques qu’économiques, se développent au cours des années 1970 et 1980 [14]. Le recours à une certaine forme de violence politique va cliver le mouvement antinucléaire. La majeure partie des organisations ou associations écologistes légalistes condamnent les attentats. Au milieu des années 1970, le mouvement antinucléaire est à la fois puissant et diffus, non centralisé et hétérogène. Il est composé de différentes tendances politiques aux discours et à la pratique dissemblable, qui parfois convergent et d’autres fois se dissocient. Mais qui, la plupart du temps, se regroupent dans des lieux politiques tels que les Comités antinucléaires et les luttes locales de résistance à l’implantation de sites nucléaires.

Le mouvement antinucléaire français grossit considérablement au cours des années 1970 et 1980. Des luttes locales, parfois longues et conflictuelles, se développent dans plusieurs régions où l’État prévoit l’implantation de centrales. Le mouvement antinucléaire s’étend localement et nationalement, selon un modèle rhizomatique. Il est à la fois populaire et radical dans ses modes d’interventions. Pour autant, la pratique du sabotage et de l’action directe n’est pas réductible à des organisations et individus qui seraient venus apporter une certaine pratique révolutionnaire au sein du mouvement antinucléaire. Ils ne sont pas l’œuvre de spécialistes ou de professionnels, séparés du mouvement antinucléaire. Ces pratiques se développent à l’intérieur même du mouvement, comme elles se répandent dans d’autres espaces de contestation à la même période. Il y a un effet dialectique, une partie du mouvement antinucléaire se radicalise et adopte un nouveau registre d’actions tandis qu’une partie du mouvement radical investit le champs de lutte antinucléaire.

La diversification des ces modes d’action repose sur différents facteurs. Une dimension spatio-temporelle, la lutte antinucléaire à cette période s’inscrit dans un cycle révolutionnaire, les années 1968, marquée par une contestation radicale du système économique et sociale capitaliste et des modèles politiques en vigueur dans les deux blocs, et par le développement d’un cadre de légitimation théorique de la pratique révolutionnaire, influencée par une relecture de la pensée marxiste. Une dimension nationale, la position intransigeante de l’État à l’égard de sa politique nucléaire, illustrée par la violente répression du mouvement antinucléaire et par les trahisons électorales des différents partis politiques [15]. Une dimension locale enfin, où lorsque l’implantation d’une centrale nucléaire contre la volonté de la population est légitimé par l’Etat, le recours à l’action directe et à l’illégalité devient non pas le seul registre d’action possible, mais le plus évident.

L’épisode de « la bataille de Malville » constitue un événement charnière dans l’histoire du mouvement antinucléaire. Il va contribuer à une intensification et à une radicalisation de la lutte contre l’industrie nucléaire en France. Les 30 et 31 juillet 1977, à Creys-Malville en Isère, se tient un rassemblement contre la construction d’un surgénérateur Super-Phénix. Il regroupe environ soixante mille manifestants, venus de plusieurs pays frontaliers. En face, cinq milles CRS et Gardes mobiles protègent le site du surgénérateur, dont les organisateurs de la manifestation ont convenu de ne pas s’approcher. Plusieurs milliers de manifestants, parmi lesquels de nombreux autonomes, tentent d’accéder au site nucléaire. Ce qui donne lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre. Quelques deux mille cinq cents grenades offensives répondent aux cocktails molotov et aux jets de pierre des manifestants. Vital Michalon, membre de la Fédération anarchiste est tué par l’une d’elles. De nombreux manifestants sont blessés, dont deux mutilés. Du côté des forces de l’ordre, plusieurs gendarmes sont blessés dont un a la main arrachée par sa grenade. La violence répressive déployée par l’État ce jour là, marque le mouvement antinucléaire et plus largement le mouvement révolutionnaire dans son ensemble. Nombreux sont les militants antinucléaires et révolutionnaires qui considèrent à ce moment là qu’il faut répondre à la violence de l’État. Dès lors, les actions de sabotages contre l’industrie du nucléaire et ses exploitants vont se multiplier dans tout le pays. Elles sont le fruit de groupes autonomes issus de différentes tendances politiques qui agissent indépendamment les uns des autres et qui parfois s’associent. A ce titre, des « nuits bleues » sont organisées sur tout le territoire. Il s’agit de vagues d’attentats qui touchent des infrastructure liées à l’exploitation du nucléaire. La première « nuit bleue antinucléaire » a lieu dans la nuit du 19 au 20 novembre 1977. Des attaques à l’explosif sont menées dans différentes villes contre des bâtiments d’EDF, des usines et entreprises sous-traitantes de l’industrie du nucléaire et des centres de recherche nucléaires. Personne n’est blessé ni tué. Cette première « nuit bleue » est revendiquée par la coordination ponctuelle CARLOS, Coordination Autonome des Révoltés en Lutte Ouverte contre l’État.

Le mouvement antinucléaire français connaît son apogée à la fin des années 1970 et au début des années 1980. la lutte se structure autour de deux axes complémentaires, une intensification des attentats menés contre les acteurs de l’industrie nucléaire et une résistance locale populaire et massive autour des sites de construction des centrales nucléaires, comme à Plogoff [16], Chooze ou Golfech. Les comités antinucléaires se développent sur tout le territoire et une littérature antinucléaire voit le jour. L’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 et sa promesse électorale non tenue d’organiser « un grand débat démocratique sur le nucléaire », l’incursion d’une partie du mouvement écologiste dans le champs politique institutionnel concrétisée par la création du parti les Verts en 1984, la répression et les tensions politiques à l’intérieur des comités vont affaiblir considérablement le mouvement antinucléaire dans les années 1980.

« Actif toujours - Radioactif jamais » : fragments de lutte contre la centrale nucléaire de Golfech.

La lutte contre la construction d’une centrale nucléaire à Golfech s’inscrit dans cette histoire du complexe nucléaire français et de son opposition. Annoncée dès les années 1950, la centrale rentre en activité en 1990. Sa construction fait l’objet d’une longue et forte opposition qui connaît son apogée à la fin des années 1970 et au début des années 1980. Bien que toute fragmentation a posteriori d’une lutte historique paraisse artificiel, il est possible de repérer les différents rythmes qui scandent un mouvement d’opposition. Ainsi, on peut distinguer deux moments dans l’histoire de la résistance à Golfech. Dans la première moitié des années 1970 l’opposition à la centrale émerge et se diffuse dans la région et s’accroît progressivement. Elle est le fait entre autre, d’organisations écologistes au rayonnement régional, soutenues par des élus locaux de gauche. A partir de 1977, dans le sillage de « la bataille de Malville », le mouvement de résistance s’élargit et se radicalise. Le recours au sabotage et à l’action directe contre les infrastructures de l’industrie nucléaire devient quotidien.

Au début des années 1950, EDF publie un inventaire national des sites hydroélectriques potentiels qui prévoit la possibilité d’installation de refroidissement des futures centrales nucléaires. Le site de Golfech, situé sur les rives de la Garonne, offre les ressources fluviales nécessaire au refroidissement des réacteurs et figure dans cet inventaire. C’est en 1962 que le projet de centrale électrique sur le site de Golfech est officiellement annoncé et en 1967 que l’organisation de son infrastructure est rendue publique. Il s’agit d’un complexe hydro-électronucléaire baptisé « Malause-Golfech ». Il est composé d’un barrage sur le site de Malause, d’une usine hydroélectrique et d’une centrale nucléaire à Golfech, et d’un canal reliant les deux unités. La construction est prévue par EDF pour l’horizon 1985.

Depuis les années 1950 il existe dans la région Sud-Ouest, comme ailleurs en France, un mouvement d’opposition au nucléaire structurée autour du pacifisme, de l’antimilitarisme et des questions sanitaires. C’est au début des années 1970 que ce mouvement antinucléaire développe un discours critique à l’égard de la future centrale de Golfech. En 1972, l’association « SOS Golfech » est créée à Agen. Elle est composée de plusieurs dizaines d’individus issus de différentes tendances politiques et se définit comme « exclusivement antinucléaire ». La même année, un meeting antinucléaire est organisée à Toulouse. La dêpeche du midi, organe de presse du sud-ouest de tendance socialiste et dirigé par la famille Baylet, se fait le relais médiatique des discours antinucléaires. Des articles hostiles à l’implantation de la centrale de Golfech y paraissent. Le 5 mai 1973 à Toulouse, une manifestation est organisée à l’initiative de groupes écologistes pour exiger un « moratoire de l’industrie nucléaire » militaire et civile et pour informer la population de l’implantation de centrales nucléaires dans la région. La police charge la manifestation en fin de journée, qui se termine en affrontements. Une barricade est érigée et enflammée près du Captiole, des voitures et des magasins sont endommagés. Dès le début de la contestation contre la centrale de Golfech, le mouvement d’opposition est caractérisé par une pluralité politique. Au discours antimilitariste et non violent s’ajoute un discours et une pratique anti-capitaliste et révolutionnaire. Cette précocité de l’émergence d’un discours antinucléaire révolutionnaire s’explique en partie par l’histoire de la région Sud-Ouest. Dans les années qui suivent la fin de la guerre civile espagnole, quelques vingt milles réfugiés républicains s’installent dans Toulouse et ses environs. Ils vont marquer la région par leur histoire et leur engagement politique, anarchiste et communiste. Après la 2nde Guerre Mondiale et jusqu’au milieu des années 1970, le Sud Ouest va devenir l’arrière-base de la résistance à la dictature franquiste. Les Pyrénées offrent la possibilité de traverser la frontière de manière clandestine. Il y a une véritable porosité entre les milieux révolutionnaires espagnols et français du Sud Ouest. Certains révolutionnaires français vont s’engager aux côtés du MIL [17], puis, en réponse à la chute du MIL et à l’arrestation et à la condamnation à mort d’une partie de ses membres, une coordination révolutionnaire va être créé dans le Sud Ouest dans le but de faire pression sur le gouvernement franquiste afin qu’il n’exécute pas ces prisonniers. Au cours de l’année 1974 cette coordination, regroupée sous le nom de GARI [18], va enlever un banquier espagnol puis mener une campagne d’attentats visant les intérêt économiques espagnols en France et particulièrement dans le Sud-Ouest. Enfin, dans les années 1970, la lutte de libération nationale se développe au Pays Basque, en partie à travers la lutte armée exercée par l’organisation ETA [19]. Au moment où émerge un mouvement d’opposition contre l’implantation d’une centrale nucléaire à Golfech, il existe déjà un mouvement révolutionnaire bien ancré dans la région du Sud Ouest, dont certains membres et organisations pratiquent la lutte armée.

En juin 1975, un référendum local est organisé dans les cantons de Valence d’Agen et d’Auvillar afin de connaître l’avis de la population concernant l’implantation d’une centrale nucléaire à Golfech. Sur les soixante pour cent de participants à ce référendum, par rapport à la population totale sollicitée, quatre-vingt pour cent votent contre l’implantation de la centrale. L’État ne tiendra jamais compte de ce référendum. En 1976 et 1977 sont créés les Comités antinucléaires de Toulouse et de Golfech. Ces assemblées regroupent des populations locales et abritent différentes tendances politiques. Ils constituent les principaux lieux d’organisation du mouvement antinucléaire, à la fois localement et nationalement. La première manifestation sur le futur site de Golfech a lieu en juin 1976 et réunit quelques centaines de personnes. La seconde manifestation est organisée l’année suivante, en juillet 1977. Trois mille personnes se rassemblent à Golfech, un barrage est installé sur la nationale et la station météo EDF construite sur le site est détruite. On remarque l’augmentation sensible du nombre de manifestants d’une année à l’autre et l’intensification de la lutte avec notamment le recours au sabotage.

La « bataille de Malville » a lieu les 30 et 31 juillet 1977. C’est un tournant pour le mouvement antinucléaire français. Deux jours plus tard, la direction régionale d’EDF à Toulouse est attaquée aux cocktails Molotov. L’action est revendiquée par le Commando Vital Michalon. Dès lors, les attentats contre les intérêts économiques nucléaires vont être quotidiens dans la région Sud-Ouest comme dans le reste de la France. La pratique de la lutte armée contre l’industrie nucléaire n’a pas émergé à la fin du mouvement, palliant une éventuelle défaite politique ou populaire, incarnant la queue de la comète du mouvement antinucléaire, au contraire, elle s’est développée au moment où le mouvement antinucléaire était le plus fort, le plus populaire, le plus diversifié. À ce moment, la campagne d’attentats antinucléaires vise principalement les infrastructures d’EDF et de ses sous-traitants.

En 1978, le conseil régional présidé par les socialistes et dont la présidence est assurée par Evelyne Baylet, présidente du groupe de presse La dépêche, se déclare opposé à la construction de la centrale nucléaire de Golfech. En juin 1979 a lieu la troisième mobilisation contre la centrale, dans la commune proche de Valence-d’Agen. Cinq milles personnes manifestent, élus en tête. Du 22 octobre au 21 décembre 1979 l’enquête préalable à la « déclaration d’utilité publique » du projet de central nucléaire de Golfech est organisée par les pouvoirs publics. Neuf municipalités sur douze, opposées au projet, refusent d’accueillir le dossier public dans leurs mairies. Pour mener à bien l’enquête, le préfet met en place dans les municipalités récalcitrantes des camionnettes « déguisées » en mairies annexes et protégées par les gendarmes. Tout au long de l’enquête, des sabotages seront perpétré contre ces mairies annexes et contre les dossiers qu’elles contiennent. En 1978, le PCF puis la CGT se déclarent officiellement favorable à l’implantation d’une centrale nucléaire à Golfech.

Au cours de l’année 1980, le mouvement d’opposition se dote d’infrastructures. Un mensuel antinucléaire est édité par le CAN de Golfech, Le Géranium enrichi et une radio pirate sont créés dans la région. En juillet de la même année, des militants antinucléaire regroupé en Groupement agricole foncier acquièrent un terrain sur le site de la future centrale. Une maison de la résistance y est érigée, la Rotonde. C’est le seul terrain à ne pas se faire expulser au début des travaux, protégé par son statut juridique. La Rotonde, située au cœur du projet, va devenir le centre symbolique du mouvement d’opposition à la centrale. De là vont partir les futurs manifestations. Lors de sa fête d’inauguration en septembre 1980, où participent dix milles personnes, la station météo est à nouveau incendiée.
En octobre 1980, les travaux de construction de la centrale nucléaire de Golfech débutent officiellement.

Le début de l’année 1981 est marquée par la campagne électorale pour la présidentielle. François Mitterrand, qui perçoit la popularité du mouvement antinucléaire, promet l’arrêt de la construction de centrales et s’engage à organiser un grand débat démocratique sur le nucléaire. Alors que certains antinucléaires et écologistes, séduits par cette proposition, s’engagent auprès de lui [20], d’autres critiquent les promesses électorales et poursuivent les actions contre l’industrie nucléaires. Le 10 mai 1981, au soir de la victoire de François Mitterrand, treize engins de terrassement de l’entreprise Bec travaillant sur le site de Golfech sont détruits à l’explosif [21]. Ce tournant électoraliste va cliver le mouvement antinucléaire. Jusqu’ici, et face aux politiques communes en matière de nucléaire des principaux partis institutionnels [22], le mouvement antinucléaire de base, populaire, s’était toujours tenu à l’écart de toute alliance avec des partis politiques. À partir de cette période certains écologistes et antinucléaires vont entamer des carrières politiques. Les différentes tendances politiques opérant au sein du mouvement semblent alors irréconciliables.

Alors que les travaux se poursuivent à Golfech, le grand débat a lieu à l’assemblée nationale et les députés se prononcent pour la poursuite du nucléaire, suivi en cela par le conseil régional Midi-Pyrénées et le conseil général du Tarn-et-Garonne. Seul le projet de central à Plogoff va être abandonné. L’opposition à la centrale se poursuit elle aussi. A présent, les attentats visent également les infrastructures du Parti socialiste et de ses alliés. Les manifestations se poursuivent sur le site, organisées depuis la Rotonde. Celle du 29 novembre 1981 est particulièrement conflictuelle. Quatre milles à sept milles personnes y participent. Les cocktails Molotov répondent aux grenades lacrymogènes. La Rotonde est incendiée par la police. Du côté des manifestants, une entreprise sous-traitante est incendiée, ainsi que le commutateur EDF de la commune de Valence d’Agen. Alors que la ville est plongée dans le noir, des manifestants attaquent la gendarmerie avec des cocktails Molotov. L’adjoint du commandant de brigade est blessé. En réponse, les gendarmes, appuyés par des habitants pronucléaires, chargent et tabassent les manifestants.

Le chantier est devenu une véritable forteresse et la répression se fait de plus en plus dure. Le 10 novembre 1982, Henry Mathais, figure de la lutte antinucléaire à Toulouse, est retrouvé mort, assassiné par son associé suite à un différend professionnel. Dans un premier temps, alors que l’affaire piétine, la presse locale et nationale élabore des scénarios dont celui d’un possible règlement de compte au sein de la mouvance antinucléaire. Une partie des antinucléaires, quand à eux, s’engage dans l’hypothèse d’un assassinat commandité par l’État ou par des pronucléaires. Le procès a lieu en janvier, Floréal Bujan, associé et camarade antinucléaire de Henry Mathais, reconnaît les faits. Ce fait divers accroît les divisions au sein du mouvement antinucléaire local.

Au cours de cette période la mobilisation contre la centrale nucléaire de Golfech faiblit considérablement. La dureté de la répression, les divisions politiques, les illusions électoralistes et l’épuisement d’une lutte entamée presque dix ans auparavant sont les principales causes de cet affaiblissement [23]. Celui-ci fait écho à la lente décomposition à laquelle le mouvement antinucléaire est en proie à l’échelle nationale.

Le mouvement de résistance contre la centrale de Golfech ne disparaît pas complètement, des mobilisations ont encore lieu au cours de la décennie 1980 mais ne peuvent empêcher la mise en service du premier réacteur en 1990.

Pour aller plus loin :

- Collectif, Golfech le nucléaire, implantation et résistances, éditions du CRAS, 1999
- Collectif, La canaille à Golfech, fragments d’une lutte antinucléaire (1977-1984), Mutines séditions, collection A couteaux tirés, mars 2013.


Notes

[1] Le 8 août 1945, Le Monde titre en une : « Une révolution scientifique : Les Américains lancent leur première bombe atomique sur le Japon ». L’humanité, dans son édition du 8 août 1945 parle d’une « d’une découverte scientifique qui est bien la plus sensationnelle du siècle ».

[2] Le CEA, rebaptisé depuis 2010 Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, se définit en ces termes, « Organisme public de recherche, le CEA intervient dans le cadre de quatre missions : la défense et la sécurité, l’énergie nucléaire (fission et fusion), la recherche technologique pour l’industrie et la recherche fondamentale (sciences de la matière et sciences de la vie). S’appuyant sur une capacité d’expertise reconnue, le CEA participe à la mise en place de projets de collaboration avec de nombreux partenaires académiques et industriels ».

[3] Frédéric Joliot-Curie est un physicien et chimiste français. Il consacre sa vie à l’étude scientifique de la radioactivité. Avec Irène Jolliot-Curie, ils obtiennent le prix Nobel de chimie en 1935 « en reconnaissance de leur synthèse de nouveaux éléments radioactifs ». En 1939, lui et deux autres physiciens, Halban et Kowarski, déposent trois brevets à la caisse nationale de recherche scientifique. Le troisième brevet, intitulé « perfectionnement aux charges explosives », est considéré comme le dépôt intellectuel de la bombe atomique. La France étant alors en guerre contre l’Allemagne, le président du conseil et ministre de la défense Daladier, qualifie ces recherches « secret défense » et place Frédéric Joliot-Curie et son équipe sous la responsabilité du ministère de l’Armement dirigé alors par Raoul Dautry.
André Bendjebbar, Histoire secrète de la bombe atomique française, Paris, Cherche Midi, « Documents », 2000.

[4] Electricité de France et Gaz de France est créé en 1946. La nationalisation de l’énergie est une mesure prise par le Conseil National de la Résistance. Elle vise à créer un service publique en matière énergétique. EDF, en tant que producteur et distributeur national d’électricité, est l’un des artisans du développement du nucléaire civil en France.

[5] Le premier essai de bombe nucléaire française a lieu le 13 février 1960 à Reggane dans le désert algérien. Le premier essai de bombe thermonucléaire française (dite bombe H) a lieu le 24 août 1968 au dessus de l’atoll de Fangafutuna en polynésie française.

[6] Le premier est construit à Saclay en 1952. Aujourd’hui, le CEA compte 10 centres de recherche atomique.

[7] En 1973 est créé la Société française d’énergie nucléaire, une association dont l’objectif est de produire et de diffuser de la connaissance sur les sciences et techniques du nucléaire. En d’autres termes, il s’agit de développer une « culture du nucléaire ».

[8] En septembre 1957, un accident a lieu dans le complexe nucléaire militaire de Kychtym en Union Soviétique. 10 000 personnes ont été évacué de la zone L’Union Soviétique n’a pas communiqué officiellement sur cette accident. Mais des chercheurs estiment aujourd’hui qu’environ 200 personnes sont mortes des suites de leur exposition aux radiations.
« The Southern Urals radiation studies. A reappraisal of the current status », Journal Radiation and Environmental Biophysics, vol. 41, 2002 »
En octobre 1957, un incendie se déclare dans un centre militaire de production de plutonium à Windscale en Écosse. Par mesure sanitaire, le gouvernement anglais décide de détruire le lait produit dans un rayon de 500km2 autour de la centrale.

[9] Organisation des pays exportateurs de pétroles.

[10] Guerre qui oppose, du 6 octobre au 24 octobre 1973, une coalition de pays arabes menées par la Syrie et l’Egypte, à Israël.

[11] « En avril 1958, l’ACNV et les organisations Pax-Christi, Emmaüs, le Mouvement International de la Réconciliation, le Mouvement de la Paix, réunies à Bollène (Vaucluse) mènent une action contre l’usine de fabrication de la bombe (Marcoule). Le sitting dans la centrale finit par l’intervention brutale des CRS et le fichage des protestataires. »

[12] « l’appel de Stockholm » est une pétition lancée le 19 mars 1950 par le Mouvement mondial des partisans de la paix présidé par Frédéric Joliot-Curie. Elle s’oppose à l’utilisation au développement de l’armement nucléaire. De nombreux intellectuels, scientifiques et artistes, pour la plupart proche du parti communiste, sont signataires de cet appel. On y trouve par exemple Pablo Picasso, Louis Aragon, Marcel Carné ou encore Marc Chagall.

[13] Publié en février 1975, cet appel regroupe des scientifiques opposés au programme nucléaire français. Il donne naissance au Groupement des scientifiques pour l’information sur l’énergie nucléaire.

[14] 14. Le 3 mai 1975, une attaque explosive provoque d’importants dégâts au réacteur de la future centrale de Fessenheim, retardant sa mise en service de 10 mois. Cette action est revendiquée par le Commando Puig Antiche-Ulrich Meinhof, du nom d’un révolutionnaire anti-franquiste exécuté en par l’État espagnol en 1974 et d’une révolutionnaire allemande membre de la Fraction armée rouge emprisonnée en Allemagne. Il s’agit de la première attaque contre une infrastructure nucléaire. La plupart des organisations écologistes condamnent cet attentat.
Voici le communiqué de revendication : « La centrale de Fessenheim devait fonctionner en octobre. Nous revendiquons son sabotage. Nous espérons retarder ainsi au maximum ou à jamais sa mise en route. Nous avons pris toute précaution possible pour que ne soit menacé nulle vie humaine. Nous refusons d’entrer dans la polémique des POUR et des CONTRE, équivalent à nos yeux à du cinéma. Nous ne faisons aucune confiance à ceux qui ont permis que le taux de mercure des eaux du Rhin égale aujourd’hui celui des eaux de Minamata. La fonction du scientifique, à savoir le spécialiste de la connaissance, doit maintenant disparaître. Le maintien du salariat lui même est devenu le non-sens meurtrier par excellence. Nous n’avons pas plus besoin de centrales nucléaires que de produire tous les jours des gadgets à la chaîne. Nous appelons ceux qui nous approuvent à en faire autant. »

[15] 15. En 1974 en pleine campagne présidentielle, Valéry Giscard-d’Estaing déclare que « les centrales nucléaires ne seront pas imposées aux populations qui les refusent. » L’année suivante, il met en place le « plan Messmer » sans solliciter les populations locales.
Lors de la campagne électorale pour les élections présidentielles de 1981, François Mitterrand promet « un grand débat démocratique sur le nucléaire », il s’engage à bloquer la construction des centrales nucléaires et à organiser un moratoire national. Une fois élu, la construction des centrales nucléaires reprend au bout de six mois et les députés se prononcent en majorité pour la poursuite du nucléaire lors d’une consultation à l’Assemblée nationale. Seul le site de Plogoff est définitivement abandonné.

[16] En 1980 et 1981 la lutte menée par la population locale contre l’implantation d’une centrale nucléaire à Plogoff est massive et radicale. Le 25 mai 1980, une manifestation antinucléaire réunie 100 000 personnes dans ce petit village de Bretagne. Une fois au pouvoir, Mitterrand abandonne la construction de la centrale nucléaire de Plogoff. Ce sera la seule.

[17] Le Mouvement ibérique de libération est une organisation révolutionnaire regroupant des révolutionnaires français et espagnols. Sa période d’activité s’étend de 1971 à 1973 et a pour théâtre la Catalogne et le Sud-Ouest de la France.

[18] Groupes d’action révolutionnaires internationalistes, actif en 1974.

[19] Organisation indépendantiste basque crée en 1959. Une des actions les plus spectaculaires menée par ETA au cours de cette période est l’attentat perpétré en 1973 contre Carrero Blanco, président du gouvernement espagnol et successeur potentiel de Franco.

[20] Le vice président du conseil régional et membre du PCF, Claude Llabres justifie cette position par le fait que l’industrie de Midi-Pyrénées est « à la limite de la catastrophe au point de vue des ressources énergétiques ».

[21] Voici un extrait du communiqué de revendication : « Notre camarade François Mitterrand qui vient d’être élu président de la République s’est montré à plusieurs reprises favorable à l’adoption d’un moratoire sur le problème de l’énergie nucléaire et sur l’abandon pur et simple des projets Plogoff, Chooz et Golfech. Soucieux de lui apporter notre plus fervent soutien, nous nous sommes dépêchés à Auvillar afin d’immobiliser sans plus tarder 13 scrappers et caterpillars destinés à l’assainissement du site de l’éventuelle centrale de Golfech. »

[22] Nous distinguons ici les positions des dirigeants du parti qui dictent les grandes lignes du parti, et celles des élus locaux qui peuvent ponctuellement s’opposer au nucléaire, comme à Golfech.

[23] « Mais si on veut analyser plus à fond les raisons de cet éloignement, on doit ajouter quelque chose d’autre, de bien plus important. A partir de 1980, une espèce de « politique de l’écologie » a commencé à prendre pied, et tous les groupes écologistes qui étaient à l’intérieur des comités antinucléaires se sont orientés vers la politique. A l’époque, il existait déjà l’équivalent du parti des Verts, créé par un écologiste de droite, qui deviendra plus tard ministre de Mitterrand. C’est vrai, la lutte s’éteignait petit à petit, mais ce tournant à l’intérieur des comités antinucléaires a contribué à démoraliser encore plus les gens et à éteindre l’espoir de vaincre. En dernière analyse, la répression a beaucoup joué, mais les gens se sont avant tout démoralisés parce qu’ils ne croyaient plus pouvoir gagner la lutte. » Extrait du témoignage d’un ancien militant antinucléaire de la région, in La canaille à Golfech, fragments d’une lutte antinucléaire (1977-1984), Mutines séditions, collection A couteaux tirés, mars 2013, page 55.


https://iaata.info/Attaquer-le-nucleaire-1887.html
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Re: Du Larzac à Notre-Dame-des-Landes,écologie,antimilitaris

Messagede Pïérô » 06 Avr 2017, 11:06

Paris, samedi 8 avril 2017

Contingent rebelle.
Récit d'un réfractaire au service militaire dans les années 1970


Rencontre et débat avec Patrick Schindler autour de son livre
Contingent rebelle. Récit d'un réfractaire au service militaire dans les années 1970 (Editions L'Echappée)

à 17h, Librairie du Monde libertaire - Publico, 145 rue Amelot, Paris 11e

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« À bas l'armée et toute autorité ! » Le service militaire a une longue histoire. Depuis la Révolution française, il a été l'objet de bien des polémiques. Des bataillons de conscrits soumis s'y sont rendus en traînant des pieds. Les sketches qui lui ont été consacrés ne faisaient rire que ceux qui avaient eu la malchance de le connaître. Les jeunes générations ont souvent du mal à imaginer que ça a pu exister - jusqu'au début des années 2000 ! -, et ce qu'on y faisait vraiment. Perte de temps, apprentissage de l'autorité, de la violence et de la magouille. Seul point positif : savoir faire son lit « au carré ».

Dans la foulée de Mai 68, un petit groupe de militants décide qu'il est temps de changer les choses. En 1974, il diffuse l'Appel des Cent qui remet en cause l'immuable institution. Il exige l'instauration de syndicats de soldats et de la liberté de la presse à l'armée. C'est une traînée de poudre. En quelques mois, l'appel recueille plus de 6 000 signataires. Manifestations en uniforme sur tout le territoire, grèves de la faim, résistances quotidiennes... Face à la révolte généralisée, le gouvernement prend enfin conscience du refus de la jeunesse de se laisser embrigader.

Ce livre raconte cette histoire, quasiment oubliée aujourd'hui, et nous plonge au cœur de ce qu'était le service militaire à travers l'aventure singulière et haute en couleur d'un des signataires qui y a fait les 400 coups avec la ferme intention de « mettre les casernes à feu et à sang » !

http://www.librairie-publico.info/?p=2407
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Re: Du Larzac à Notre-Dame-des-Landes,écologie,antimilitaris

Messagede bipbip » 12 Mai 2017, 20:06

Malville (1977)

Documents et articles de presse sur la manifestation antinucléaire du 31 Juillet 1977.

Témoignage sur Malville, IRL, n°12, s.d., p. 14-17.
http://archivesautonomies.org/spip.php?article195

Malville : un membre de la coordination raconte, IRL, n°12, s.d., p. 14-17.
http://archivesautonomies.org/spip.php?article191

Malville 1977 : le drame… de l’ambiguïté, Le Monde Libertaire, n°236, Septembre 1977.
http://archivesautonomies.org/spip.php?article191

Malville 1977 : le drame… de la désorganisation, Le Monde Libertaire, n°236,
http://archivesautonomies.org/spip.php?article105

Malville : grand Rassemblement Pacifique et offensif…, IRL, n°16, Octobre 1977, p. 18.
http://archivesautonomies.org/spip.php?article899

Réflexion d’un Terroriste, IRL, n°16, Octobre 1977, p. 18.
http://archivesautonomies.org/spip.php?article897

Appel de Grenoble, IRL, n°16, Octobre 1977, p. 20-21.
http://archivesautonomies.org/spip.php?article894

Sombre Dimanche, IRL, n°16, Octobre 1977, p. 17.
http://archivesautonomies.org/spip.php?article893

Malville : ni échec de la violence, ni échec de la non-violence, IRL, n°16, Octobre 1977, p. 13.
http://archivesautonomies.org/spip.php?article892

Anarchistes toujours prêts, IRL, n°16, Octobre 1977, p. 14 et 22.
http://archivesautonomies.org/spip.php?article197

Impressions prises sur le vif, IRL, n°16, Octobre 1977, p. 16-17.
http://archivesautonomies.org/spip.php?article196

Malville Morne Plaine…, IRL, n°16, Octobre 1977, p. 11-12 et 22. Septembre 1977.
http://archivesautonomies.org/spip.php?article194

http://archivesautonomies.org/spip.php?rubrique393
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Re: Du Larzac à Notre-Dame-des-Landes,écologie,antimilitaris

Messagede bipbip » 19 Mai 2017, 21:21

Maison rouge : L’esprit français – Contre-cultures (1969-1989)

La Maison rouge, haut lieu de l’art contemporain parisien, fermera fin 2018, mais en attendant, elle revient avec une exposition fameuse présentant une multitude de productions militantes, intellectuelles et artistiques des décennies 1970 et 1980. Car l’« esprit français » dont il est question, qu’on se rassure, n’a rien de cocardier.

Les deux décennies qui ont suivi Mai 68 ont été fécondes pour les contre-cultures diverses (féministe, homosexuel, antimilitariste, antinucléaire, etc.). C’est à ce bouillonnement militant, d’une créativité folle, que la Maison rouge, fondation artistique créée par Antoine de Galbert et musée situé à deux pas de la place de la Bastille à Paris, rend un magnifique hommage en ce printemps 2017.

Accueilli.es par Salut à toi de Bérurier noir (qu’on recroise d’ailleurs à plusieurs reprises au cours de l’exposition), les visiteurs et visiteuses peuvent ensuite parcourir vingt années de dissidence à travers une soixantaine d’artistes et plus de 700 œuvres et documents, rassemblant à la fois journaux, tracts, affiches, extraits de films, de vidéos et ­d’émissions de télévision.

L’« esprit français » annoncé dans le titre, qui pourrait inquiéter à l’heure où l’atmosphère dans l’Hexagone devient de plus en plus pestilentielle, renvoie en fait à l’esprit frondeur qui animait Hara-Kiri, L’An 01 de Gébé, ou Coluche, dont une hilarante affiche de campagne présidentielle de 1981, adressée aux enfants, appelle d’abord à « emmerder ses parents et ses grands-parents pour qu’ils votent Coluche », avant de promettre « 365 Noëls par an », le droit de « faire caca dans son cartable » ou encore celui de « renverser la friture sur les genoux de pépé », pour enfin conclure : « Vos parents sont des cons, refusez l’hérédité ».

Jouir sans entraves

La libération sexuelle, et notamment homosexuelle, occupe une place circonstanciée dans l’exposition. La période, bien sûr, s’y prêtait, tant ont fourmillé les productions variées – magazines, affiches, livres… – revendiquant pour les femmes le droit à disposer de leur corps et pour tous et toutes celui de jouir sans entraves.

Les mouvements antiracistes et antipoliciers sont également largement exposés, preuve que les problèmes avec les forces de répression ne datent pas d’hier et, surtout, démonstration que les dirigeants politiques ont montré une remarquable ténacité à ne surtout rien faire pour améliorer la situation.

On regrettera en revanche la faible présence du mouvement ouvrier dans l’exposition. Certes, on peut juger que sa force d’alors – au moins au début de la période, puisque Jacques Duclos fait plus de 21 % au premier tour de la présidentielle de 1969 –, empêche de le qualifier de contre-culture. Il l’était bien, pourtant, tant le prolétariat a été et reste encore aujourd’hui dominé symboliquement.

On ne peut, malgré tout, que recommander chaudement d’aller communier – une fois n’est pas coutume – avec l’esprit français de cette période, frondeur, antibourgeois et porteur d’un élan libertaire tout à fait jouissif.

Vincent (AL Paris-Sud)

http://www.alternativelibertaire.org/?M ... -1969-1989
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Re: Du Larzac à Notre-Dame-des-Landes,écologie,antimilitaris

Messagede bipbip » 27 Juil 2017, 20:33

Malville (1977)

Dossier, nombreux documents : http://archivesautonomies.org/spip.php?rubrique393
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Re: Du Larzac à Notre-Dame-des-Landes,écologie,antimilitaris

Messagede bipbip » 30 Juil 2017, 16:20

Hommage

Vital : nous avons évité une prolifération des bombes atomiques

31 juillet 1977 : Vital Michalon, jeune professeur de physique de 31 ans, habitant à Die, manifestant contre le projet de surgénérateur Superphénix avec 60 000 d’entre nous, a été tué à Faverges près de Creys-Malville (Isère), par une grenade militaire offensive tirée par l’un des 5 000 militaires de la gendarmerie, CRS et forces de police qui ont utilisé 2 500 grenades offensives.

Un vaste secteur autour du chantier de construction de Superphénix avait été transformé en zone occupée militairement. Sur ordre du gouvernement, le préfet de l’Isère, René Jannin, ancien préfet de police à Alger durant la guerre d’Algérie, avait décidé le 28 juillet 1977 « S’il le faut je ferai ouvrir le feu sur les contestataires », et en a donné l’ordre. Michel et Manfred ont été mutilés, une centaine de manifestants blessés, 12 manifestants raflés et passés en procès. Pour des raisons militaires (la bombe), énergétiques, économiques (exportations de centrales), le nucléaire (CEA, EDF, AREVA) constitue le cœur de ces gouvernements qui ont lancé le programme tout nucléaire de 1974 et Superphénix : une « raison d’Etat ».

31 juillet 1977 : nous étions des dizaines de milliers, à l’appel des Comités Malville et de nombreux mouvements, partis de regroupements dans plusieurs villages, défilant sous la pluie sur des chemins étroits qui débouchaient dans le guet apens du Devin à Faverges, rebroussant chemin par les champs, sous les tirs de lacrymogènes. Le mouvement était lessivé, en pleurs. Le coup de force du gouvernement avait eu raison, pour un long temps, de notre naïveté.

31 juillet 2017 : Superphénix, prototype expérimental de centrale nucléaire à neutrons rapides à caloporteur sodium, de 1 200 MWé à Creys-Malville, dont le coût de réalisation a été multiplié par 3 pour dépasser les 12 milliards d’euros, est en démantèlement depuis plus de 9 ans et pour de nombreuses années encore. Ses 5 500 tonnes de sodium ont été transformées en 39 000 m3 de blocs de béton-sodium légèrement radioactif entreposés sur le site. Les centaines d’assemblages radioactifs sont déposés dans une nouvelle installation nucléaire dite APEC. Le coût du démantèlement est estimé à plusieurs milliards d’euros. Cette installation nucléaire source de prolifération du plutonium, décidée en 1976, mise en service en 1986, n’a fonctionné que 6 mois durant ses 5 premières années, 2 ans durant les 8 ans de son autorisation légale et un peu plus d’un an illégalement de 1994 à 1997 : c’était un mythe, un désastre.

Dominique Finon, alors chercheur au CNRS à Grenoble, avait raison trop tôt lorsqu’il a rédigé son ouvrage en 1988 : « L’échec des surgénérateurs : autopsie d’un grand programme », alors qu’était déjà rédigé « Alternatives au nucléaire » ouvrage collectif de chercheurs et militants.

Bref retour sur le siècle du passé (que les plus jeunes ne peuvent pas connaître, mais dont les conséquences dureront des siècles : la demi durée de vie du plutonium 239 est de 24 000 ans) :

Mai 1977 : le général Thiry, ancien directeur du centre d’expérimentations nucléaires du Pacifique déclare : « La France sait faire des armes atomiques de tous modèles et de toutes puissances. Elle pourra, pour des coûts relativement faibles, en fabriquer de grandes quantités dès que les surgénérateurs lui fourniront en abondance le plutonium nécessaire. Quelle chance pour l’Europe et pour la France… » Le CEA programmait en 1977 qu’il y aurait plus d’une vingtaine de surgénérateurs en 2000, 10 en France et 10 exportés par la France.

Plusieurs avaries graves, dont certaines exclues des rapports de sûreté, ont démontré la fuite en avant dans cette expérimentation en vraie grandeur d’un projet coûteux, dangereux, inutile et source de prolifération du plutonium militaire.

Superphénix pouvait être le siège de ce que ses concepteurs-promoteurs-constructeurs-exploitants-contrôleurs (c’étaient les mêmes) appelaient pudiquement une « excursion nucléaire », dans différentes situations graves de défaillances même localisées du refroidissement du cœur par le sodium. Une telle « réaction nucléaire sur-critique prompte », avec un chargement en plutonium, en faisait une source de dangers non maîtrisés, encore plus importants que Tchernobyl (26 avril 1986) ou Fukushima (11 mars 2011).

8 mars 1987 : 20 tonnes de sodium sont en fuite entre les deux cuves du barillet de stockage temporaire du combustible nucléaire situé à côté du cœur du réacteur. Comme l’accident n’est pas prévu dans le rapport de sûreté, le chef de la centrale ne veut pas le croire ; c’est seulement le 1er avril 1987 qu’il télégraphie au ministre (le SCSIN, il n’y avait aucune autorité de sûreté indépendante) qu’il n’y a « pas de trace significative de sodium dans l’espace intercuve » et qu’il informera par la suite s’il s’avérait qu’il y a une fuite (documents que nous avons obtenus alors après recours à la CADA).

Après cette avarie grave, nous démontrerons devant le juge administratif, preuves à l’appui, que l’installation ne répondait plus aux règles de sûreté. 28 février 1997 : nous avons obtenu, en droit, son arrêt définitif de fait, par la décision du Conseil d’Etat qui l’a privé de toute base légale et de toute autorisation de fonctionnement, en annulant le décret dit de « redémarrage » pris par le gouvernement le 11 juillet 1994 malgré les avaries graves de cette expérience et l’absence de respect des règles de sûreté (CE, 28 février 1997, WWF, Contratom, IPPNW, FRAPNA, Genève, Lausanne et plusieurs communes suisses, n°161504).

Le décret illégal de 1994 a été signé par Edouard Balladur, Gérard Longuet… François Fillon, Michel Barnier.

30 décembre 1998 : par décret signé de Lionel Jospin et Dominique Voynet, a été décidé la mise à l’arrêt définitif de Superphénix.

Un décret de 2006 a autorisé son démantèlement complet.

Là où certains avancent des certitudes, ce sont les incertitudes qui ont été mises en évidence. Là où certains ont une croyance mythique en la technique et la technocratie et croient pouvoir échapper au débat, nous disons que la démocratie est nécessaire. Les doutes des années soixante-dix étaient fondés. Le mythe s’est effondré. Le désastre a été évité. Reste le désastre financier.

Que de moyens auront été entre temps gaspillés, que de débats truqués, que de biens communs et de vies perdues.

L’avenir (quelle année ?) confirmera encore plus que la France doit sortir du nucléaire pour mettre en oeuvre des alternatives énergétiques, des économies d’énergie, l’arrêt de la prolifération du plutonium, une politique de paix.

C’est Vital.


Les déchets nucléaires de Superphénix sur le site pour des dizaines de milliers d’années :

Les faussaires : les centaines d’assemblages radioactifs extraits du cœur de Superphénix et ceux prévus pour le deuxième cœur, soit 14 tonnes de plutonium, sont des déchets nucléaires qui ont été stockés dans une piscine et un bâtiment nucléaires dénommés par décret « Atelier pour l’Evacuation du Combustible (APEC) ». Cette installation nucléaire a été présentée comme « temporaire », autorisée jusqu’en 2035. Comme aucune installation permettant de traiter ces centaines d’assemblages radioactifs de Superphénix, les dirigeants du lobby nucléaire le dénomment dorénavant faussement « Atelier pour l’Entreposage du Combustible (APEC). Ils ne jouent pas seulement avec les mots, mais avec nos lois, et avec notre avenir. Ils devraient l’appeler ADN Superphénix : Atelier de Déchets Nucléaires de Superphénix.

En arrêtant Superphénix nous avons empêché un temps la prolifération du plutonium, par l’exportation de surgénérateurs :

Nous avons agi avec nos camarades en Allemagne pour empêcher le projet de surgénérateur de Kalkar (projet de 300 MWé, jamais réalisé) dont le site est aujourd’hui un parc de loisirs. Nous avons agi avec nos camarades en Italie pour pousser le gouvernement italien à abandonner son financement de Superphénix. Nous nous sommes rendus au Japon pour manifester contre le projet de surgénérateur de Monju (246 MWé) mis en service en 1994, accidenté dès les premiers mois, n’ayant fonctionné que 7 mois en 22 ans, abandonné en décembre 2016.

Le lobby des nucléocrates s’entête coûte que coûte :

Il renaît sans cesse de ses désastres. Aujourd’hui encore, et particulièrement depuis 2010, les gouvernements français subventionnent des centaines de millions d’euros pour le projet d’un surgénérateur de 600 MWé dénommé ASTRID (nom d’une astéroïde cette fois) et poussent le Japon à redémarrer le surgénérateur de Monju.

Les années soixante-dix ont été des années de mobilisations importantes autour des Comités Malville, avec des réunions publiques, des manifestations, la récupération des plans ORSEC-Rad du préfet, des publications militantes comme Superpholix, une radio pirate Radio-active, des publications scientifiques comme « Plutonium-sur-Rhône », la Gazette du Nucléaire du GSIEN…, des actions en justice dès 1974 pour essayer, en vain, d’annuler les travaux du chantier sans autorisation, la déclaration d’utilité publique sans étude sérieuse de dangers.

Après la manifestation du 31 juillet 1977, le mouvement s’est replié, affaibli. En 1989, le Comité « Les Européen contre Superphénix » s’est constitué, regroupant des dizaines d’associations et organisations de plusieurs pays européens dont la France, la Suisse, l’Italie. Le 26 avril 1990, des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes de France, de Suisse et d’Italie sur le thème « Tchernobyl 4 ans après, Malville aujourd’hui ». Le 9 avril 1994, une marche Malville-Matignon contre Superphénix réunit les Européens contre Superphénix, le Comité Malville, Contratom (Suisse), la FRAPNA, Greenpeace, le GSIEN, WWF et plus de 250 associations de France, de Suisse, d’Italie et d’Allemagne.

Le Réseau s’est ensuite appelé « Les Européens contre la prolifération du plutonium », qui est devenu aujourd’hui le « Réseau Sortir du Nucléaire », toujours très actif.

R.A.


http://www.sortirdunucleaire.org/Vital- ... ration-des
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Re: Du Larzac à Notre-Dame-des-Landes,écologie,antimilitaris

Messagede bipbip » 04 Aoû 2017, 11:19

Il y a quarante ans, l’Etat tuait Vital Michalon, jeune antinucléaire

Le 31 juillet 1977, près de 60.000 antinucléaires convergeaient vers le site de la centrale en chantier de Superphénix, à Malville, en Isère. La violente répression causait une centaine de blessés et la mort de Vital Michalon. La férocité de l’État ce jour-là a profondément marqué le mouvement antinucléaire. Reporterre raconte cette journée tragique, avec ceux qui l’ont vécue, dont un frère de Vital.

... https://reporterre.net/Il-y-a-quarante- ... inucleaire
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Re: Du Larzac à Notre-Dame-des-Landes,écologie,antimilitaris

Messagede Pïérô » 22 Aoû 2017, 20:30

Il y a 38 ans : Radio Manivesle

Radio Primitive fête ses 35 ans d’existence. Cette radio associative qui émet légalement depuis 1981 a intégré dans son histoire la période de clandestinité de Radio Manievesle puisqu’une partie de son équipe de départ était issue de celle-ci.

38 ans après, que reste-t-il dans les mémoires de cette période où l’Etat avait le monopole de l’émission radiophonique (et évidemment télévisuelle) sur son territoire ?

... https://reimsmediaslibres.info/Il-y-a-3 ... e-455.html
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Re: Du Larzac à Notre-Dame-des-Landes,écologie,antimilitaris

Messagede bipbip » 18 Nov 2017, 23:57

Contester dans l’Armée

Comités de soldats, antimilitarisme et syndicalisme dans les années 70 : en avril 1974, 100 appelés signent publiquement un appel revendiquant de nouveaux droits pour les soldats, une meilleure solde ou la gratuité des transports par exemple, mais aussi des réformes démocratiques de l’institution militaire. De cet appel, rapidement rejoint par des milliers d’appelés, allait naître le mouvement des comités de soldats. Fin 1975, deux de ces comités se constituent en sections syndicales CFDT. L’État va alors frapper fort…

... http://www.lesutopiques.org/contester-dans-larmee/
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Re: Du Larzac à Notre-Dame-des-Landes,écologie,antimilitaris

Messagede Pïérô » 03 Déc 2017, 12:33

Quand les paysans d’Indre-et-Loire luttaient contre la LGV Tours-Paris

Alors que la ligne à grande vitesse entre Tours et Bordeaux a été inaugurée au cours de l’été 2017 et que les résistances aux grands projets d’aménagements se multiplient, retour sur deux épisodes de la lutte contre la construction de la ligne grande vitesse entre Tours et Paris.

« La guerre du T.G.V. se rallume à Vendôme : face à face houleux entre paysans et gendarmes ». Le 29 novembre 1983, des agriculteurs venus d’Indre-et-Loire et d’Eure-et-Loire rejoignent leurs collègues du Loir-et-Cher sur le territoire de la commune de Naveil, près de Vendôme. Objectif : s’opposer aux relevés topographiques effectués par la SNCF pour le passage de la ligne à grande vitesse qui doit desservir l’Ouest de la France.

Dans les champs, soixante gendarmes mobiles ont été déployés pour protéger les géomètres. Le face-à-face entre paysans et gendarmes va durer toute l’après-midi. Quand l’ordre est donné de disperser les manifestants, « les grenades lacrymogènes ont (...) commencé à pleuvoir comme jamais en Vendômois ». Les paysans tenteront même d’empêcher la voiture des géomètres de repartir.

En Indre-et-Loire et dans le Loir-et-Cher, de nombreuses communes avaient décidé de boycotter le processus d’enquête publique. L’opposition exprimée n’avait pas empêché la commission d’enquête de déclarer le projet « d’utilité publique » en septembre 1983. De toute manière, il s’agissait d’une décision « personnelle » de François Mitterrand... [1]

« Violents incidents à Vouvray entre viticulteurs et forces de l’ordre »

Cette « guerre » du TGV connaîtra un nouvel épisode à Vouvray en 1984. De nouveau, c’est la présence de géomètres venus procéder à des relevés topographiques qui met le feu aux poudres. Les viticulteurs craignent les effets du passage du TGV sur leurs vignes et leurs caves, tandis que la SNCF étudie différents tracés.

Le jeudi 17 mai au matin, 80 gendarmes mobiles escortent les ingénieurs chargés d’effectuer des relevés. Une quinzaine d’agriculteurs leur font face. Au cours de la matinée, un viticulteur utilise son tracteur pour asperger les gendarmes d’un mélange soufré qui les oblige à se replier. Des affrontements surviennent, au cours desquels un agriculteur a le poignet fracturé, et le conducteur du tracteur est embarqué dans les locaux de la gendarmerie.

Une quarantaine de viticulteurs se retrouvent devant la gendarmerie pour réclamer la libération de leur camarade, et bloquent la N152. Les gendarmes chargent « à la grenade lacrymogène et à la matraque », sous les huées des habitants de la commune. A la fin de la journée, on comptera deux blessés dans les rangs des manifestants, et deux dans les rangs des gendarmes. Le conseil municipal de Vouvray, réunit en séance extraordinaire, rédige un communiqué qui dénonce « l’attitude violente et démesurée des forces de l’ordre au cours de la journée ». Un adjoint et plusieurs conseillers municipaux ont été jetés à terre.

Cette lutte n’aura pas été vaine, puisque les viticulteurs obtiendront de la SNCF qu’elle mette en place un dispositif technique évitant que des vibrations viennent perturber la vinification dans les caves. La résistance contre cette ligne à grande vitesse se poursuivra jusqu’à son inauguration en 1989 : la gare du Mans sera bloquée par des cheminots protestant contre les tarifs du TGV le jour de la première liaison depuis Paris ; au journal télévisé, le présentateur évoque « une manifestation du côté de Saint-Benoît, et des arbres [qui] seraient sur la voie ferrée ».

Ces résistances en évoquent d’autres, plus récentes, à Bure ou à Notre-Dame-des-Landes, où paysans et occupants s’opposent physiquement à la construction de grands projets d’aménagement imposés sans concertation avec les habitants des territoires concernés.


Notes
[1] A ce sujet, lire Le TGV Atlantique, une décision « très personnelle » du Président Mitterrand sur le site de l’INA http://fresques.ina.fr/mitterrand/fiche ... rrand.html.


https://larotative.info/quand-les-paysa ... -2526.html
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Re: Du Larzac à Notre-Dame-des-Landes,écologie,antimilitaris

Messagede bipbip » 23 Déc 2017, 21:39

Objecteurs en lutte contre la militarisation

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extrait de brochure
doc PDF : https://cras31.info/IMG/pdf/1977_object ... tion-2.pdf
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