C'est la mode, la presse bourgeoise aboie avec Sarkosy à l'unisson. Ils sont partout pour foutre le bordel les anars et la "mouvance" anarcho quelque chose, les méchants anarcho-autonomo-syndicalistes...Même le secrétaire de SUD RAIL est membre d'un "groupuscule anarchiste". Dans l'EXPRESS :
Christian Mahieux, le guerrier du rail
Par François Koch, publié le 21/01/2009 17:21 - mis à jour le 23/01/2009 17:50
On le croit adepte de Besancenot. En réalité, il milite dans un groupuscule anarchiste. L'irréductible patron de SUD-Rail est à la fois peu charismatique et très redouté. Portrait.
Christian Mahieux est devenu la bête noire de Nicolas Sarkozy. Le « mardi noir de la gare Saint-Lazare », fermée le 13 janvier par la SNCF en raison du nombre de grévistes, a fait mentir le chef de l'Etat, qui affirmait en juillet dernier : « Quand il y a une grève en France, personne ne s'en aperçoit. » Il s'en est donc pris violemment aux « irresponsables » de SUD-Rail et à leur secrétaire fédéral. Ce « Chabal du rail », 51 ans, porte une barbe et des cheveux aussi longs que ceux du rugbyman, mais n'en a pas la carrure. Sa voix fluette n'impressionne guère, son manque de charisme est patent.
Pas beaucoup d'affinités avec les communistes
Pourtant, son activisme et son intransigeance font peur. A Guillaume Pepy, surtout. Le PDG de la SNCF craint la capacité de blocage du deuxième syndicat de l'entreprise (15 %, à côté des 40 % de la CGT). Il redoute qu'il ne gagne des voix aux élections professionelles de mars prochain. Parce que bien des amis d'Olivier Besancenot sont investis à SUD-Rail, on suppose que Mahieux est encarté à la LCR (qui va bientôt se transformer en NPA). En réalité, cet agent de maîtrise de la gare de Lyon, à Paris, est membre du groupuscule Alternative libertaire (AL). Une appartenance certes très discrète, puisqu'il y milite sous pseudonyme. Comme tout anarchiste, il n'a pas beaucoup d'affinités avec les communistes, ce qui explique la fraîcheur de ses relations avec Didier Le Reste, leader de la CGT à la SNCF et membre du PC. Il n'a pas davantage de sympathie pour les trotskistes. Une vieille histoire : il leur reproche de ne pas respecter l'indépendance des syndicats.
Allergique à l'autoritarisme et au dirigisme, ce fils unique d'une employée de banque et d'un agent de la RATP reste marqué par son premier engagement militant. Contre l'armée. « Je ne m'imaginais pas accomplir un service militaire, avec un uniforme et des armes, se souvient Mahieux. Insoumis, j'ai pris le risque de faire deux ans de taule. Les gendarmes sont venus m'arrêter chez mes parents, dans le Val-de-Marne, alors que je bossais déjà à la SNCF et que j'habitais ailleurs. »
Il accuse José Bové de « dérive personnelle »
Le jeune chevelu, proche de la Fédération anarchiste, vit en communauté lorsqu'il devient, en 1981, membre de l'Union des travailleurs communistes libertaires (UTCL), une scission de l'Organisation révolutionnaire anarchiste. En 1991, l'UTCL prend le nom d'AL. Ce minimouvement, fort de quelques centaines de militants, n'a aucunes prétentions électorales. Mahieux reconnaît lui-même ne pas se déplacer à chaque scrutin. Il ne supporte pas la médiatisation des « leaders » et leur participation aux émissions de Fogiel, de Bouvard ou de Drucker. Autant dire qu'il goûte peu l'évolution d'Olivier Besancenot, et moins encore celle de José Bové, qu'il accuse de « dérive personnelle ».
Côté syndical, Mahieux intègre la CFDT à 20 ans, un an après son entrée à la SNCF, sans le bac. Il ne claque la porte cédétiste que dix-huit ans plus tard, lorsque Nicole Notat, alors secrétaire générale de la confédération, approuve le plan Juppé sur la Sécurité sociale, à la fin de 1995. Il participe alors à la création de SUD-Rail. En novembre 2007, ce jusqu'au-boutiste critique les autres syndicats, qui votent la reprise du travail après le long conflit contre la réforme du régime spécial de retraite des cheminots.
SUD-Rail a acquis une nouvelle célébrité en usant et en abusant de la grève de 59 minutes par jour à Paris-Saint-Lazare. Du coup, à l'UMP, des voix demandent une réforme de la loi sur le service minimum. Avertissement de Mahieux : « Si le gouvernement restreint encore le droit de grève, nous riposterons. »