Bonjour à tous et merci d’être venus,
Une semaine, depuis l’annonce « coup de massue » de la fermeture de l’usine assénée par nos dirigeants à l’ensemble des salariés du site Impérial Tobacco de Carquefou.
Une semaine, ou les salariés ont essayé de digérer cette terrible nouvelle de la fermeture du site de Carquefou, mais aussi de celle de Bergerac et de celle de Nottingham. Nos pensées vont également vers ces salariés et leurs familles touchées par ce désastre industriel.
Mais après le choc de l’annonce, ne vient pas le temps de la résignation. En premier lieu, viennent les questionnements : Comment une entreprise faisant des bénéfices gargantuesques, peut-elle rayer de la carte près de mille salariés ?
Comment une entreprise qui rapporte 1.9 milliards d’Euros en 3 ans à son actionnaire principal, Impérial Tobacco peut-elle fermer des sites rentables ?
Comment, dans ces conditions, peut-on appeler à des licenciements économiques, dans une entreprise qui gagne de l’argent, avec des établissements qui sont rentables.
Des sites rentables à tel point qu’ils feraient pâlir certains industriels qui ont des marges ridiculement faibles en comparaison des nôtres.
Dans un tel contexte, ces fermetures ne devraient pas pouvoir se faire, les salariés devraient avoir le pouvoir de dire NON !. C’est pourquoi, en plus des revendications contre la fermeture du site de Carquefou que nous porterons, nous demandons au gouvernement de légiférer sur de nouveaux droits pour les représentants des salariés, comme le droit de véto dans les comités d’entreprise, revendication que porte de longue date Solidaires Industrie. Cela permettrait ainsi, de défendre plus efficacement les salariés victimes de licenciements économiques abusifs.
Alors face au drame qui est devant nous, devons nous pour autant être fataliste et accepter notre sort ? NON !
Il y a des moyens de résister, ne nous résignons pas, le combat ne fait que commencer et il est loin d’être perdu. Il nous faut montrer notre détermination, montrer que nous ne sommes pas fatalistes, que la lutte peut nous permettre de non seulement repousser l’échéance, mais également d’entrevoir d’autres solutions que la fermeture de ces sites.
Il nous faudra proposer des solutions alternatives à ces fermetures, imposer notre point de vue et nos solutions, nous les salariés, premières victimes de ces licenciements boursiers.
Alors, c’est avec espoir et détermination que nous entamons cette lutte pour la sauvegarde du site et de notre emploi. Nous serons force de propositions alternatives et nous construirons le rapport de force pour les imposer. Ce rapport de force sera indispensable pour être entendu, des décideurs économiques et des hommes politiques. Ils n’auront d’autre choix que de nous écouter pour résoudre ce qui va devenir leur problème.
Car avec un taux de chômage à plus de 10%, comment espérer retrouver un travail qui nous permette, à nous et à nos familles de vivre dignement de notre labeur. Ce chômage, voulu par nos élites capitalistes, moyen trouvé par ces derniers afin de faire baisser le sacrosaint coût du travail.
Tirer les salaires vers le bas afin de mettre les entreprises à égalité avec celles qui travaillent dans des pays qui n’offrent aucune protection sociale. Après la colère, l’indignation, la manifestation de ces sentiments légitimes face au drame qui attend nos familles, vient le temps de se structurer afin de monter un mouvement d’ampleur qui fera comprendre à nos dirigeants que les salariés ne sont pas des kleenex qu’ils peuvent balancer à leur guise.
Aussi, pour que notre combat soit efficace et que nos revendications soient entendues, il nous faut organiser dès à présent un front commun syndical. Nous en appelons aux organisations syndicales présentes sur le site de Carquefou à se réunir dès demain à 14h00 au local du CE afin de discuter de l’organisation commune de la riposte. Mais plus encore, cette réunion devra se tenir régulièrement afin de maintenir une cohésion entre les organisations d’une part, et envoyer un signal fort à nos dirigeants d’autre part. Cette intersyndicale devra aussi organiser des assemblée générales régulière pour que toutes les décisions qui engagent l’avenir soit prise par les salariés eux-mêmes.
Si nous sommes forts, structurés et nous seront capable de monter des mouvements d’ampleur et ambitieux pour faire reculer ensembles les décideurs.
La nécessité fait loi ! Faisons donc table rase de nos différences, de nos chamailleries de comptoir et ensemble faisons avancer les droits et les revendications des salariés. Le temps est fini ou nous battions pour ce qui paraît maintenant être des bouts de chiffons. Le temps est venu, de faire face à nos directions d’un seul bloc, pour leur faire comprendre qu’ils n’ont pas le choix, revoir leur projet ou se préparer à subir le courroux des salariés et de leurs représentants.
Organisons donc un rapport de force qui ne leur laisse pas le choix. Un rapport de force avec une détermination telle qu’ils ne pourront qu’entendre nos revendications. (Pour toutes ces raisons, soyons unis, soyons fort pour nos collègues, pour nos familles, soyons la pointe de l’épée, celle qui rendra la justice à la vue et aux yeux de tous). (A VOIR)
Je terminerais avec ce petit mot que les grévistes de PSA ont reçu d’une enseignante de Marseille qui peut s’appliquer ici : A ceux qui luttent : On ne retient que la violence d’un ordinateur cassé ou d’une table renversée, mais pas celle de vos vies brisées. Je vous souhaite de mener cette lutte jusqu’au bout ; rien n’est simple, mais tout est possible.
Nous ne quitterons pas des yeux non plus, les négociations du PSE. Si au final un tel plan doit s’appliquer nous exigerons qu’ils mettent en place un PSE exemplaire, mais exemplaire à notre idée, à la mesure des bénéfices dégagés, sans commune mesure avec ceux qui se sont fait précédemment.
Sud tabac