En tout cas, si j'ai pris soin de commencer le texte "Démocratie, direct !" en rappellant comment le mot "gauche" lui-même est né, c'est bien pour rappeller quelques réalités qui font mal aux "partis de gauche", à commencer par le décalage flagrant entre leurs discours, leur "idéal" proclamé, et leurs pratiques. Ce décalage affligeant ruine toute leur crédibilité et les réduisent aux parodies de la politique politicienne, loin de la
"polis-tikès" qui nous concernent tous qu'on le veuille ou non. Et pour "gérer" ensemble la cité-monde sans jamais opprimer les humains ni détruire la planète, on n'a surtout
pas besoin d'étatisme "hiérarchiste", de "chefs", ou "d'hommes providentiels". Et encore moins de la "loi de la jungle" capitaliste où
925 millions de personnes souffrent de la faim et où
37 millions en meurent chaque année (chiffres du PNUD).
Avec leur analyse politique, les anarchistes ont longtemps étés
les seuls marxistes à défendre le communisme de Marx : une société sans classes antagonistes, sans hiérarchies, sans état. Mais comme le (faux-) "marxisme" a pu se pervertir dans le stalinisme, la pensée anarchiste a connu et connaît différents courants de pensée authentiquement anarchistes, et quelques escroqueries, comme par exemple le
"libertarianisme" (des
"demi-libéraux" qui prônent l'absolutisme dans les entreprises sous la férule d'états réduits à une armée et une police au service de leurs intérêts
de classe).
Et si effectivement "la gauche" s'est bien historiquement définie par le parlementarisme, on sait tous au moins intuitivement que la notion de "gauche" n'est pas née avec le parlementarisme occidental ! (pensez à l'histoire de l'empire chinois, par exemple) C'est ce que j'ai cherché à préciser en proposant une définition ni ethnocentriste ni "chronocentriste" de "la gauche", comme critère très simple permettant de repérer facilement vraies droites et fausses gauches. Qu'une telle définition coïncide avec le "coeur du coeur" de l'anarchisme (et du "marxisme" de Marx), est-ce pur hasard, à votre avis ?
Il n'existe de toute façon aucun parti ou courant de pensée "de droite" qui défende la démocratie (directe) dans les entreprises et en économie. Etonnant, non ?
En ce sens, d'accord avec toi, Qierrot, on pourrait "classer" les anarchistes à gauche de l'extrême-gauche politicienne.
Au fait ... qui colle l'étiquette "anarchiste" (ou communiste) sur le dos des partisans de la démocratie (directe) ? Me demandes si tout ces étiquetteurs sont toujours bien intentionnés ... ou s'ils ont comme naguère la trouille du peuple ? Et besoin de nous diviser pour mieux régner ? Alors si on me colle l'étiquette d'anarchiste, je la porterais avec fierté sur un air de Léo Ferré. Communiste ? J'en ferais "Le bilan" avec Ferrat pour mieux chanter avec lui
"qu'il y a d'autre choix pour vivre, que dans la jungle ou dans le zoo" ...
Moi, sur le fond, je suis pour la
démocratie (directe) partout. Après, peu importe l'étiquette qu'on voudra bien coller là-dessus. Je ne regarde pas l'étiquette : je regarde ce qu'il y a dessous.