Autoréduction, le cadeau fait à Monoprix.
Réagissant comme un banquier administrateur de Monoprix, je peux considérer cette action comme un peu énervante. En y réfléchissant un peu, elle est extrêmement positive. Bien sûr, j'ai enregistré un léger manque à gagner mais je récupérerai la marge perdue en sucrant des primes. Sur le plan financier, zéro problème.
Le reste, ce n'est que du régal!
* Ce groupe est venu dans mon magasin et je l'en remercie. Ma marque est citée un grand nombre de fois. L'impact que j'ai obtenu gratuitement peut-être comparable à un message sur une radio nationale à une heure de grande écoute.
* Le contenu du message me convient parfaitement. Il fait savoir que je distribue des marques d'alimentation prestigieuses et c'est sur cette gamme que je réalise mes meilleurs profits.
* Le tout s'est déroulé de telle sorte que l'on peut comprendre que ma marque a favorisé la bonne issue de cette action bien qu’en étant la victime. Le positionnement est idéal, mais le meilleur n'est pas là.
Le meilleur, c'est que ces gens ont parfaitement réagi aux consignes de comportement que moi et mes chers amis ne cessons de stimuler à travers les films d'Hollywood, les feuilletons télévisés et la publicité sous toute ses formes. Ces révolutionnaires d'opérette ont enfin associé sous leur bannière BESOINS avec PRODUITS DE MARQUE.
Ça, c'est une vraie victoire.
Ces gens ne sont pas venus pour acquérir ces produits, signe d'accomplissement personnel, mais pour les posséder au nom d'une nécessité élémentaire, marquant ainsi leur dépendance à ces marques au même plan que d'autres besoins physiologiques!
C'est avec ces marques que moi et mes amis pouvons orienter le comportement des consommateurs, anticiper leur réaction, calculer la valeur future de nos investissements, laminer la concurrence. Et voilà qu’en plaçant cette appropriation sous un bannière révolutionnaire, ils m’envoient le meilleur signal de leur bonne réaction à mes stimuli. Marx devenu un petit grouillot de mon service marketing! Un vrai triomphe de l'ultra-libéralisme et du grand nettoyage des consciences!
Tant que manger du foie gras de chez machin pourra être tenu comme un acte révolutionnaire, je tiendrai ces gens par les cxxx, comme les planteurs de coton tenaient leurs esclaves. Les étiquettes des marques vont bientôt prendre la place que les crucifix ont abandonnée sur les murs des chaumières. Ah, ces cons! Plus qu’un effort et ils vont bientôt m'adorer! Vous allez voir!
Revenez, chers révolutionnaires, pas trop souvent mais revenez! La prochaine fois, je viendrai vous chercher en limousine.
Si vous aviez brûlé ces produits en place publique comme étant le symbole de l’abrutissement par le superflu, ou si vous vous étiez emparé pour les distribuer des produits de petits producteurs ou de coopératives en dénonçant le sort de ceux qui les fabriquent... là, j'aurais été emmerdé.
Bien sûr, j'ai enregistré un léger manque à gagner mais je récupérerai la marge perdue en sucrant des primes.
koala a écrit:Je l'ai trouvé rigolo ce texte.
joe dalton a écrit:je prefere le terme de pillage
rick a écrit:- des gens qui produisent ce que tu prends, souvent dans des conditions de travail merdiques, une vie pourrie et la misère.
- du transport de ces produits depuis le lieu de production jusqu'au magasin, avec la pollution, les manutentionnaires et les routiers exploités
- des gens qui achètent ces produits, sinon le magasin fermerait et tu ne pourrais plus rien prendre.
11/03/2009
La manif des chercheurs et des étudiants se termine au commissariat
«Rien ne bouge». Sur la base de ce constat largement partagé dans le cortège, les enseignants chercheurs rejoints par les étudiants ont une fois de plus manifesté ce mercredi 11 mars dans les rues de Toulouse.
Faute d’être entendu, le mouvement contre la réforme de l’université lancé en décembre dernier cherche désormais d’autres formes d’actions.
À Toulouse, après le tour de piste sur les boulevards, la manifestation forte de 3000 participants selon les organisateurs, 1500 pour la police s’est terminée devant le commissariat central de l’embouchure. Afin de soutenir une dizaine de manifestants d'un collectif de "précaires en lutte" interpellé plus tôt dans la matinée suite à une réquisition de nourriture dans un supermarché.
14 h place du Capitole. La section musique de l’Institut de formation des maitres (IUFM) de Muret répète avant le départ de la manifestation. "Une marche funèbre dans le style tambour japonais, explique Odile, la chef d’orchestre Elle correspond à l’état d’esprit de certains d’entre nous devant cette réforme. Mis à part le début de négociation sur le statut des enseignant chercheurs on n’est toujours au même point après trois mois de manifestation".
"On reste dans le flou. Les étudiants de l’IUFM ne savent toujours pas s’ils pourront s’inscrire en cours l’année prochaine", reprend Raphaël, le préposé au gong.
Nathalie, enseignante en génie chimique à l’université Paul Sabatier est la fois "découragée mais remontée". Découragée «de manifester depuis février et de constater que rien n’a évolué d’un iota, dit-elle Mais remontée pour obtenir une remise à plat du projet de loi de Valérie Pecresse et passer à d’autres formes d’actions. Elle ajoute : "ce matin nous avons demandé à ce que le directeur de l’IUT de Toulouse démissionne de ses activités administratives si nous ne sommes pas entendus d’ici le 20 mars prochain".
15 h, ça chauffe du coté des organisateurs de la manifestation. Le service d’ordre de la Fédération syndicale unitaire (FSU) veut s’en tenir au parcours habituel sur les boulevards. De leur côté, les étudiants veulent aussi soutenir une dizaine de militants en garde à vue au commissariat central, suite à une «auto réduction» de nourriture dans un supermarché plus tôt dans la matinée.
Le cortège finit par démarrer. En marge des slogans habituels, Lucie et Mona, étudiantes au Mirail sont venues avec leur panier "Esprit bio". Il ne contient pas d'explosifs mais des cocktails fabriqués maison. "On en marre de suivre des slogans et des banderoles vieilles comme le monde", disent-elles. À la place, les deux activistes exhibent un "savon à laver les idées préconçues" et une "boisson énergisante qui aide à réfléchir avant de d’agir".
16h, le cortège stoppe place Jeanne d’Arc. Aux cris de "libérons nos camarades", les étudiants décident de continuer jusqu’au commissariat central du boulevard de l’Embouchure. Les "camarades" qu'il s'agit de libérer y sont "à la suite à une action d’auto réduction dans un supermarché, explique Pierre. En clair ils ont remplis les caddies de nourriture pour la redistribuer sans passer par les caisses».
Une demi-heure plus tard, plus de 500 manifestants se retrouvent devant le commissariat. La station de métro est fermée. Une cinquantaine de CRS ont dressé des barrières anti émeutes sur le boulevard de l’Embouchure. En arrière garde, les fonctionnaires de la brigade anti criminalité (BAC) ont sorti les casques et les gilets pare-balles. Le face à face s’installe sans débordements. Bloquée une habitante voisine du commissariat soupire : "c’est la faute à Sarko, regardez où sa politique nous mène".
J-M.E
LibéToulouse
Consommation : ils volent aux riches pour donner aux pauvres
Une quarantaine de militants de l'« autoréduction » ont pris pour 4 000 € de nourriture dans un supermarché, mercredi. Une action revendiquée appelée à se renouveler.
« Ce que le capitalisme nous vole, nous nous le réapproprions pour le redistribuer ». Après la spectaculaire razzia de ces Robin des Bois contemporains, mercredi au Supercasino de l'avenue Honoré-Serres (1) (six chariots pour un montant d'environ 4 000 €), les militants de l'« autoréduction » promettent de repasser à l'attaque en multipliant ce genre d'actions.
Hier à midi, alors que sept d'entre eux finissaient leur garde à vue, les membres de l'assemblée générale interluttes qui a revendiqué l'action campaient devant le commissariat boulevard de l'Embouchure. Dès la veille, ils exigeaient « leur libération immédiate et le retrait des charges retenues contre eux ». Ils n'ont que partiellement obtenu satisfaction : les sept ont été laissés libres vers 13 h 30, mais comparaîtront devant le tribunal correctionnel en septembre.
Le phénomène de réappropriation-redistribution s'étend. Après Paris, Grenoble ou Rennes, le voici donc en plein boom à Toulouse. « On ne peut pas parler de vol, explique un anonyme de l'assemblée générale. Ce genre d'action est tout à fait légitime : la grande distribution fait des profits énormes. »
écho plutôt favorable dans la population
Vol ou réappropriation, ces faits surgissent dans un contexte de désespérance sociale de plus en plus prégnant. Ils trouvent donc assez naturellement un écho plutôt favorable dans la population, lasse d'entendre que telle ou telle société licencie à tour de bras alors qu'elle dégage des bénéfices record. « Moi je n'oserais pas mais ils ont raison, juge Estelle, une mère de famille croisée hier à la sortie du Supercasino victime de la razzia de la veille. Les jeunes ne trouvent pas de boulot ou sont exploités, et les patrons s'en mettent plein les poches. C'est injuste ».
Contestation du système capitaliste fondé sur l'argent-roi, de l'aliénation par le travail et de l'individualisme, l'autoréduction ne date pas d'hier. Les autoréducteurs d'aujourd'hui sont les héritiers des autonomes italiens des années soixante, soixante-dix. Plus récemment et aujourd'hui encore, à Barcelone, le mouvement « Dinero Gratis » (argent gratuit) multiplie les « prélèvements » dans les supermarchés. Avant mercredi, Toulouse avait connu pareilles actions commando en 1997 et 2006. Elles sont appelées à se renouveler.
La police sur les dents
La réponse policière à l'action des Robin des bois toulousains témoigne de l'inquiétude de l'État face à un phénomène de société dont il craint la prolifération. L'affaire de Tarnac - les sabotages de caténaires SNCF - et, plus encore, les récents mouvements de révolte sociale en Guadeloupe, inquiètent le pouvoir.
À Toulouse, l'interpellation, violente selon des témoins, des sept autoréducteurs Saint-Sernin en pleine redistrbution de victuailles dont du champagne, constitue une première. A Paris le jour du réveillon de Noël, comme lors d'actions similaires à Grenoble ou Rennes, aucune poursuite n'a été engagée. Pas plus que les précédents toulousains, en 1997 aux Galeries Lafayette, ou en 2006, au Géant Discount de Basso Cambo, en marge des manifestations anti-CPE.
Toulouse marque donc un tournant. Ces signes de durcissement sont qualifiés par l'assemblée générale interluttes de « criminalisation des mouvements sociaux ». Preuve supplémentaire que l'État ne prend pas le phénomène à la légère, le parquet n'a finalement pas opté pour la comparution immédiate des sept interpellés, initialement envisagée aujourd'hui. Par crainte de donner une trop large tribune à l'affaire, et d'une éventuelle manifestation lors de l'audience. Laissés libres à l'issue de leur garde à vue, les sept interpellés seront convoqués le 8 septembre devant le tribunal correctionnel pour répondre de faits de vol en réunion. J.-L. D.-C.
Le FLPC offre des places pour AC/DC
Dans le genre partage des richesses, un curieux Front de libération des places de concert d'AC/DC (FLPC AC/DC) fait fureur sur le site You Tube. Ce commando a proposé de mettre à la disposition des fans du groupe australien des billets de concert pour ceux qui en étaient privés. Après un faux cambriolage au siège d'un grand distributeur de musique, pour s'emparer des places, ces dernières sont redistribuées dans plusieurs grandes ville de province, dont Toulouse.
une action revendiquée à « La Dépêche »
« Ceci n'est pas une action isolée »
Par téléphone, mercredi soir, l'assemblée générale a revendiqué l'action menée dans le Casino de la rue Honoré-Serres : « Mercredi 11 mars, sept personnes ont été interpellées alors qu'une action collective d'autoréduction dans un supermarché de Toulouse venait d'avoir lieu. Cette action appelée par l'assemblée générale interluttes avait pour but la réappropriation et la redistribution de denrées alimentaires.
Alors que la grande distribution multiplie les profits, nous avons du mal à finir le mois ; surtout les 30 derniers jours.
Face aux attaques continuelles contre nos conditions d'existence, cette assemblée générale interluttes veut agir concrètement pour une société solidaire.
Ceci n'est pas une action isolée. Partout en France des collectifs s'organisent et multiplient blocages et autoréduction. Cette pratique de lutte existe depuis plus de 10 ans et sa criminalisation aujourd'hui participe d'une répression croissante des mouvements sociaux.
Ces sept personnes toujours en garde à vue au moment où nous écrivons ces lignes (elles ont été libérées hier, NDLR) risquent une condamnation pour vol aggravé. Nous exigeons leur libération immédiate et le retrait des charges retenues contre elles. »
Comme je le disais, ce genre d'actions a des limites évidentes dans un cadre qui n'est pas révolutionnaire.
En quoi l'autoréduction de la personne qui vole pour manger, est revolutionnaire, en quoi ça constitue un levier vers un changement de société?
Je suis certes POUR, mais je ne qualifie pas ça de révolutionnaire, comme pas grand chose d'ailleurs.
Perso je pense aussi que l'auto-réduction n'est pas révolutionnaire (pour ma part aucune action ne l'est)
Révolution (nom féminin) :
Mouvement circulaire complet.
Mouvement orbital complet d'un astre, durée de ce mouvement.
Rotation d'un mobile autour de son axe.
Changement brusque et violent du régime politique et social d'un Etat.
Modification importante, bouleversement.
L'autoreduction en groupe est plus interessante que l'autoreduction d'un seul.. ça ouvre deja plus de perspective et de pratique en commun..mais si ce n'est pas suivi d'autre chose et bien pour moi c'est juste "cool", demain je retournerais faire mes courses en payant la majorités des produits, parce que je ne peux pas faire autremement.
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